Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
Il n’y a pas de volte-face d’Emmanuel Macron sur les retraites, seulement la proposition d’un compromis pour bâtir une coalition anti-Le Pen
Parler de revirement à propos de cette réforme qu’il porte depuis 2017 et pour laquelle il s’est toujours battu expliquant que selon lui elle est fondamentale pour la pérennité de l’édifice social mis en place en France est encore une fake news et un procès d’intention.
Mais, en revanche, il y a bien une réflexion sur la date de sa mise en place, ses modalités et la manière dont elle doit être adoptée (parlement ou référendum).
Pourquoi?
Parce qu’aujourd’hui l’essentiel est de mettre sur pied une coalition anti-Le Pen afin d’éviter la catastrophe au pays.
Pour être en mesure d’y parvenir et en rapport des résultats du premier tour, il faut être capable de faire des compromis.
Or, il se trouve que la réforme des retraites est une pierre d’achoppement à la possibilité d’une alliance avec les électeurs ayant voté Mélenchon, Hidalgo, Roussel et même Jadot.
Du coup, la question est bien: qu’est-ce qui est le plus important, se focaliser sur la réforme des retraites telle qu’elle a été présentée dans le programme de Macron ou battre Marine Le Pen?
Le choix est une évidence pour la démocratie, pour la république, pour l’économie, pour le système social et pour la place de la France dans le monde.
Macron n’a pas changé d’avis mais il est d’accord de discuter de cette réforme et de son contenu.
Car quand vous voulez faire une alliance, vous devez nécessairement adopter certains points de vue de ceux avec qui vous voulez la faire même si vous êtes le plus fort.
Sinon cela ne s’appelle pas une alliance…
Donc il sait que le pays a besoin d’une réforme des retraites mais il sait que ceux avec qui il faut faire cette alliance n’en veulent pas ou, en tout cas, telle qu’il l’a proposée.
Et quand on dit que son ouverture à des discussions sur le sujet est portée par la volonté de récupérer les voix dont il a besoin pour se faire élire face à la candidate de l’extrême-droite et du populisme, c’est vrai et cela n’a rien d’infâmant mais plutôt la capacité de vouloir rassembler face à un péril cardinal.
Enfin, on ne peut que se gausser quand Le Figaro explique à ses lecteurs que ce compromis est un geste pour la Gauche afin de faire peur ou de détourner les électeurs de droite de Macron, car le quotidien «oublie» de dire que le programme de Le Pen c’est la retraite à 60 ans!
Jean-François Borrou
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