Par Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Au lieu d’être le modèle qu’il devrait représenter, le service public de l’information n’est qu’un suiveur du privé et a adopté tous ses travers et ses manquements.
C’est un terrible échec pour la démocratie qui a besoin, pour exister, d’une information citoyenne fiable et exacte, la plus «objective» possible, la moins mise en scène.
Tout ce que n’est pas le service public de l’audiovisuel.
Le problème n’est pas qu’il soit de gauche, du centre ou de droite, c’est d’abord qu’il ne soit pas à la hauteur de sa mission.
Cette faillite n’est pas récente et n’est pas due à ce gouvernement ni aux actuelles directions des télévisions et des radios de service public même si ce dernier et ces dernières n’on pas fait grand-chose pour changer la donne.
Car le service public c’est rendre service au public, c’est servir les citoyens, nous le rappelons à toutes fins utiles à la présidente de France télévisions qui ne semble pas posséder dans ses archives une telle définition…
Nous le faisons également à l'attention de la présidente de Radio France...
Venons-en au cas particulier qui nous occupe ici.
Qu’est-ce qu’une chaine d’information en continu du service public?
Certainement pas franceinfo!
Depuis sa création en 2016, elle a failli à sa mission de délivrer une information citoyenne en étant, à la fois, dans l’engagement partisan et dans une pâle copie des chaînes privées dont elle n’a même pas su se hisser à leur niveau technique, notamment lors de ces fameuses «breaking news» qui sont une partie de l’identité d’une télévision qui a vocation à délivrer des informations 24 heures sur 24.
Notons d’ailleurs que franceinfo n’émet pas en continu puisque de 0h à 6h30 son canal est occupé par France24…
A l’opposé de France Info, la radio, lancée en 1987 et qui, malgré ses imperfections, a réussi à remplir une partie de ses objectifs même si elle connait une dérive ces dernières années qui semblent aller de pair avec l’existence de son alter égo télévisuelle, cette dernière s’est révélée déficiente dans pratiquement tout ce qui doit justifier son existence.
D’abord média d’opinion avant d’être chaîne d’information citoyenne, elle a certainement les journalistes les moins bien formés par rapport aux sujets qu’ils abordent – ce qui est un exploit au vu du niveau de leurs confrères des chaînes privées! – ou, pire, dont ils sont les «spécialistes» – on met à part plusieurs «anciens» journalistes venant de France 2 qui parviennent à relever le niveau quand ils sont présents à l’antenne –, les images les moins parlantes et de drôles de pratiques notamment dans des «experts» invités qui s’avèrent souvent totalement incompétents au-delà du ridicule du sujet dont ils sont sensés donner un éclairage pertinent.
Car, la plupart du temps, ils ne sont que de vulgaires propagandistes d’une idéologie.
A ce propos, on a même vu un politologue banni des plateaux de télévision et des studios de radio pour ses délires et ses agissements qui lui valurent l’expulsion d’un parti d’extrême-gauche, être un des «experts» de la chaîne lors de cette présidentielle...
Oui, le naufrage est complet et est du en partie aux manques de moyen de la chaine mais aussi aux incapacités des présidentes de France télévisions et de Radio France (qui cogèrent franceinfo), du fait de leur ignorance manifeste du monde de l’information, de diriger une telle chaîne pour qu’elle soit réellement de service public.
On sait par expérience que diriger le service public de l’audiovisuel n’est pas simple et que l’on entre dans un panier de crabes où toute réforme, toute innovation, pire, toute mise en conformité avec les canons d’une information objective et répondant à la déontologie journalistique est quasi-impossible avec les blocages de la société des journalistes et des syndicats qui pensent d’abord à leurs intérêts avant leur mission ainsi qu’à voter des motions de défiance contre les directions en place et qui sont sur-politisés, ce qui ne serait pas condamnable s’ils n’affichaient sans cesse leurs opinions à la place des faits.
Franceinfo est ainsi une caricature de média de service public, ayant choisi son camp partisan – comme si elle devait rééquilibrer les fâcheuses tendances inverses des chaînes d’information privées – alors que son seul objectif devrait être de donner une information qui permettra à un individu d’être un citoyen éveillé capable de prendre des décisions en toute responsabilité grâce à celle-ci, ce qui est vraiment très très loin d’être le cas.
Jean-François Borrou et Alexandre Vatimbella
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