Il sera temps lundi de faire un bilan complet des sondages de l’élection présidentielle comme nous l’avons déjà fait pour ceux du premier tour (lire ici).
Mais voici ce que l’on peut dire de leurs prédictions pour le second tour à la veille du scrutin.
D’abord, aucun institut n’a jamais donné depuis qu’ils ont sondé les Français à propos de cette élection présidentielle Marine Le Pen gagnante.
Celle-ci n’a jamais atteint ni dépassé les 50% des intentions de vote.
Si cela devait se produire demain 24 avril, ce serait, au-delà d’une catastrophe pour la France et le monde libre, un séisme pour les instituts de sondage.
Car, les dernières vagues publiées hier montrent qu’aucun résultat analysé dans les marges d’erreur ne permet à Le Pen d’être en tête non plus.
D’ailleurs, il n’existe que deux sondages au cours de la dernière année qui ont donné des résultats (51% pour Macron, 49% pour Le Pen) qui pouvaient entrer dans la marge d’erreur en faveur de la candidate d’extrême-droite.
Quant à Emmanuel Macron, tous les sondages de tous les instituts l’ont donné vainqueur à l’exception d’un seul, réalisé par l’institut Elabe et qui le plaçait derrière, non pas Marine Le Pen mais… Valérie Pécresse (48%-52%)!
C’est dire, là aussi, qu’un tout autre résultat de l’élection serait un total désaveu du travail des instituts que l’on n’a jamais vu jusqu’à présent dans les pays où les sondages sont réalisés avec tous les outils les plus performants et où les instituts sont indépendants du pouvoir politique ou/et des intérêts particuliers.
Rappelons une énième fois – d’autant qu’Emmanuel Macron l’a pris en exemple pour affirmer que rien n’était fait et que les sondages n’étaient pas toujours fiables pour une élection – qu’aucun institut américain sérieux et indépendant (il existe aux Etats-Unis des instituts qui sont clairement partisans) ne s’est trompé lors de la présidentielle de 2016 qui a vu Donald Trump l’emporter sur Hillary Clinton.
Tous ont mis en tête du vote populaire la candidate démocrate qui, en effet, a remporté le scrutin avec trois millions de voix d’avance.
Seules des règles d’un autre âge et anti-démocratiques du scrutin (qui se déroule Etat par Etat avec désignation par les électeurs de délégués qui éliront le président) ont permis à Trump d’être président malgré son gigantesque retard en voix mais qui n’était pas une première avec trois autres précédents (voire quatre pour certains) dont la victoire de George W Bush sur Al Gore en 2000.
En revanche, les instituts se sont trompés ou leurs résultats ont été dans les marges d’erreur quant à certains résultats locaux avec un électorat plus volatile et parfois peu nombreux.
N’oublions pas que le populiste démagogue a gagné certains Etats avec quelques milliers de voix d’avance ce qui lui permettait de remporter d’un seul coup tous les délégués de celui-ci.
Pour en revenir à la France, aucun sondage de fin de campagne de second tour ne s’est encore trompé concernant le résultat de l’élection présidentielle depuis le début de la V° République, pas même ceux concernant le duel entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand comme le rappelait alors le fondateurs de l’institut Harris-Interactive, Louis Harris: «Si on avait accordé davantage d’attention aux sondages d’opinion publique, qui tous ont prédit exactement le résultats de l’élection, on aurait retiré à l’évènement beaucoup de son élément de surprise».
Loin de nous de dire que tout est donné mais, en revanche, tout autre résultat que celui prévu par tous les instituts de sondage sans aucune exception serait une anomalie particulièrement étonnant et incroyable.
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