J’ai souvent prétendu qu’une recomposition politique était en cours ces dernières années dans les démocraties et plus particulièrement en France où la ligne de clivage principale ne passe plus par la grille de lecture gauche-centre-droite – qui existe toujours néanmoins et continuera d’exister – mais par une opposition frontale entre un axe central pro-démocratie républicaine libérale et des extrémismes positionnés sur l’autocratisme populiste.
Cet axe central, je le rappelle, va de la gauche social-démocrate et réformiste jusqu’à la droite libérale et progressiste en passant par le Centre libéral social.
Les résultats du premier tour de la présidentielle consacre cette nouvelle donne qui progressait depuis plusieurs années et qui avait commencé à trouver une incarnation politique et électorale pour l’axe central avec la victoire d’Emmanuel Macron en 2017.
Je précise tout de suite que l’opposition axe central- extrémisme populiste ne remplace pas l’échelle gauche-centre-droite mais se superpose à celle-ci.
L’axe central n’a pas vocation à être éternel.
Il est une réaction, une réponse à la menace existentielle contre les valeurs de la démocratie républicaine et s’impose aux partis de gauche, du Centre et de droite démocrates et républicains afin de faire bloc et d’empêcher une victoire de l’autocratisme populiste représenté par les extrêmes de gauche et de droite.
Et les électeurs de ce premier tour de la présidentielle ont apporté la preuve irréfutable de l’existence concret de ce nouveau clivage avec le représentant de l’axe central, Emmanuel Macron, qui a terminé en première position devançant la représentante de l’autocratisme populiste de droite, Marine Le Pen, qui a terminé deuxième et le représentant de l’autocratisme populiste de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui a terminé troisième.
Et ensuite, c’est le vide parce que les électeurs ont décidé de voter utile par rapport à ce clivage qu’ils ont bien identifié et pour lequel ils se sont positionnés en masse.
Les mauvais scores de Valérie Pécresse et d’Anne Hidalgo sont une autre preuve irréfutable qu’il ne fallait pas, pour les défenseurs de la démocratie républicaine libérale, se dispersés face à la montée des périls extrémistes, donc d’être des soutiens au candidat qui représentait le mieux l’axe central.
C’est pourquoi le deuxième tour de cette présidentielle sera crucial pour l’avenir des valeurs humanistes qui sont à la base du régime démocratique.
Ce qui peut le sauver, parce qu’il ne faut pas se voiler la face, il est en réel danger, c’est un sursaut de nombre de citoyens qui ne veulent pas voir la France sombrer dans l’extrémisme et le populisme mais aussi les différences trop fortes entre les soutiens de Mélenchon et ceux de Le Pen même si l’on voit qu’une partie des électeurs du premier nommé prévoit de voter pour la représentante de l’extrême-droite.
L’axe central est donc avant tout une résistance, une vraie, face au péril qui menace la liberté, l’égalité et la fraternité.
Pour autant, il doit offrir autre chose que d’être uniquement contre l’extrémisme même si cela est le fondement de son existence et de sa personnalité.
Le programme porté cette année par Emmanuel Macron tente d’être cette offre d’une société qui libère les forces créatrices l’individu tout en le protégeant contre les inégalités de naissance et les aléas de l’existence afin que chacun puisse maîtriser au mieux son projet de vie et le réaliser du mieux possible.
Car c’est cela la promesse de la démocratie républicaine libérale portée à la fois par la Gauche, le Centre et la Droite, et c’est cette promesse qui doit être l’étendard de l’axe central jusqu’à ce qu’il est terrassé le monstre extrémiste et populiste.
Les Etats-Unis avaient perdu une bataille en 2016 avec l’élection de Trump.
A la France de montrer qu’elle a retenu le leçon et qu’elle ne tombera pas dans l’immponde que Donald Trump nous a offert pendant sa présidence puis lors de sa tentative de coup d’Etat après sa défaite en 2020.
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