Vues du Centre. Le Pen, Zemmour et Mélenchon, les amis de Poutine à 40% dans les sondages, on marche sur la tête ou quoi?!

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Mélenchon, Le Pen, Zemmour

Ce matin comme hier et les jours précédents, devant la télévision, en train de regarder ces civils ukrainiens qui fuient leur maison, leur ville, leur pays avec dans les yeux des vieillards la fatigue, dans ceux des enfants l’incompréhension et dans ceux de leurs parents l’angoisse alors que tout autour d’eux les destructions des missiles russes sont gigantesques.

Ils racontent comment ils sont visés par les soldats qui ont envahi leur pays, les morts, tués parfois «gratuitement», qu’ils ont vu dans leurs quartiers ou sur le chemin de l’exode.

Comme le conclut un journaliste de CNN, «Tout cela à cause d’un seul homme».

Oui, tout cela est bien l’unique responsabilité de Vladimir Poutine qui s’est mu de dictateur psychorigide en criminel de guerre.

Pendant ce temps, en France, les amis de cette canaille sont à 40% d’intentions de vote dans les sondages pour la présidentielle avec l’une d’entre eux qui serait qualifiée pour le second tour.

Mais on marche sur la tête ou quoi?!

Ce ne sont pas les prises de position récentes et opportunistes des Le Pen, Zemmour et Mélenchon qui peuvent effacer d’un coup de baguette magique leur compagnonnage qui dure depuis des années avec Poutine.

C’est trop facile de l’avoir soutenu jusqu’à l’entré des chars russes en Ukraine sans sourciller, en lui trouvant toutes les qualités, en expliquant qu’il était légitime à réclamer les territoires ukrainiens puis, voyant que les Français condamnaient fermement cette invasion, de prétendre que, non, ce n’est pas vrai, ils n’étaient pas amis, ils s’étaient un peu trompés sur son compte mais qu’enfin ce n’était pas un mauvais bougre.

Ils se fichent de nous alors qu’ils n’ont rien trouvé à redire sur les milliers de morts civils que Poutine a fait dans ses guerres précédentes, sur les assassinats de ses opposants, sur le musellement de la presse et toutes ses autres forfaitures.

Mais qui sont ces électeurs qui ferment les yeux et se bouchent les oreilles sur tout ce qui se passe à quelques encablures de la France?

Que leur faut-il pour qu’ils comprennent que les amis de Poutine rêvent de faire ici ce que celui-ci fait là-bas?

Ont-ils perdus le simple sens de la dignité?

Ou, pire, sont-ils en accord avec les idées et les actes du dictateur russe?

Peut-être qu’ils se disent qu’il vaut mieux avoir un ami de celui-ci au pouvoir si jamais il lui viendrait à l’esprit de nous envahir.

Tout cela nous ramène quelques décennies en arrière, au temps de Pétain, un autre ami de Zemmour et de la famille Le Pen…

Jean-François Borrou