Voici une sélection, ce 17 mars 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> L’Europe avance ! Un accord vient d’être trouvé
entre les États membres sur une « taxe carbone » à nos frontières, combat que
je porte depuis 2017, et priorité de la Présidence française du Conseil de
l'Union européenne. Concrètement, cette « taxe carbone » touchera des produits
importés dans l’Union européenne dont la production ne respecte pas encore nos
normes climatiques. Son objectif : encourager tous les industriels à verdir
leur production.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> [Discours du Premier ministre Jean Castex - Plan de résilience
économique et sociale] En faisant le choix de s’attaquer à la souveraineté, à
la liberté, à l’existence même de l’Ukraine et de ses 44 millions d’habitants,
la Russie a posé un acte de guerre que la Communauté internationale et l’Europe
ne pouvaient laisser sans réponse.
Plus que jamais, la France reste totalement mobilisée pour poursuivre le
dialogue et essayer par tous les moyens de ramener la paix. Mais nous devons
regarder la réalité en face, dans sa vérité et sa cruauté : les forces
militaires russes avancent, bombardent les villes, frappent les populations
civiles, et commencent manifestement à lancer les coups les plus aveugles et
meurtriers, pour tenter de prendre les grandes villes du pays.
Nous sommes et resterons aux côtés des Ukrainiens. Jusqu’au retour à la paix et
à la démocratie. Nous continuerons de les aider par tous les moyens – soutien
politique, soutien matériel, soutien financier, soutien militaire – et bien-sûr
soutien humanitaire en accueillant celles et ceux, surtout des femmes et des
enfants, qui se sont résolus à quitter leur pays pour trouver refuge en Europe.
A cette heure, ils sont près de 3 millions et sont surtout pris en charge dans
les pays voisins de l’Ukraine. Et, comme l’a rappelé hier le Président de la
République, notre devoir est de prendre toute notre part de cet effort de
solidarité, aux côtés de nos voisins européens, et avec toute l’humanité
requise.
Une plateforme de solidarité nationale - « Je m’engage pour l’Ukraine » - a été
mise en place et a permis de recueillir déjà près de 90 000 propositions
d’hébergement. Une coordination étroite a également été mise en place avec les
collectivités territoriales, les entreprises françaises, les syndicats et le
milieu associatif pour fédérer les initiatives et les bonnes volontés. Ces
initiatives sont l’honneur et la fierté de la France comme le sont ces
innombrables manifestations de solidarité à travers des dons d’argent, de
vêtements et de matériels par nombre de nos concitoyens. Plus de 5 300
personnes ont déjà été accueillies et bénéficié d’un hébergement. Nous devons
nous préparer collectivement, avec nos partenaires européens, à accueillir des
flux de réfugiés bien plus importants dans les semaines à venir.
Ces derniers attendent de nous ce soutien, ils attendent surtout que nous
les aidions à regagner le plus vite possible leur pays, dans la paix et la
liberté. Pour cela, nous devons assumer d’engager avec la Russie un rapport de forces
politique et économique sans concession aucune.
La fermeté et l’unité des 27 États de l’Union européenne se sont exprimées, dès
le 1er jour, par la mise en place de sanctions sans précédent dans notre
histoire, et sans commune mesure avec ce qui avait été fait en 2014 lors de
l’invasion de la Crimée.
Ces sanctions prises au travers de 5 paquets successifs, le dernier datant
d’hier, ciblent tout particulièrement les dirigeants russes et leurs cercles
rapprochés, mais plus largement le système bancaire russe, les réserves de sa
banque centrale, les exportations de produits sensibles ou de luxe, les
autorisations de navigation maritime et aérienne, les autorisations de
diffusion des médias de l’État russe, et d’autres encore.
Je le dis très clairement, ces mesures portent, elles ont d’ores-et-déjà
fortement fragilisé l’économie russe. Et la communauté internationale
n’hésitera pas à les durcir encore si l’évolution de la situation l’exigeait,
jusqu’à atteindre le cœur même du système financier et des ressources
économiques de la Russie.
Je veux être clair, si nous espérons que la raison reprendra ses droits, si
nous devons absolument tout faire pour favoriser une solution diplomatique,
nous avons tout autant le devoir de nous préparer à une crise longue, et
accepter que les mesures que nous avons déjà prises et celles que nous
pourrions prendre demain, aient des conséquences potentiellement lourdes sur la
Russie mais aussi, indirectement et évidemment à un moindre degré, sur nos
propres économies. C’est inévitable et c’est la contrepartie même de la réalité
et de l’efficacité de nos sanctions.
Et pour autant, il n’est pas question de nous exposer sans nous protéger. Nous
devons prendre sans délai les mesures qui s’imposent pour limiter les impacts
sur nos entreprises, sur nos emplois, sur notre pouvoir d’achat. Et nous devons
tout autant renforcer notre souveraineté en réduisant le plus rapidement
possible notre dépendance à un certain nombre de matières premières et de
sources d’énergie importées de Russie.
C’est dans ce double objectif que le Président de la République a chargé le
Gouvernement de préparer un plan de résilience économique et sociale.
Un plan de résilience au sens de résistance et de protection, au sens de plus
d’autonomie et plus de souveraineté. Un plan conçu pour notre pays mais
construit évidemment dans un cadre de cohérence et de solidarité européennes.
Un plan qui doit être efficace à très court terme pour faire face aux
conséquences immédiates de la crise mais qui doit nous permettre aussi de tirer
les conséquences de cette crise pour les années à venir.
Cette crise affecte bien sûr au premier chef les entreprises françaises qui
sont directement exposées aux échanges commerciaux avec l’Ukraine, la Russie ou
la Biélorussie, ou qui sont directement implantés dans ces pays. Mais cette
crise aura des conséquences bien plus larges, notamment du fait de
l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières qu’elle
induit. Au cours des dernières semaines, le prix du pétrole est monté
jusqu’à atteindre le double de ce qu’il était en 2019 ; plus encore, les pics
observés pour le gaz et l’électricité se sont situés à des niveaux plus de 10
fois supérieurs au cours des dernières années. Les marchés de matières
premières, notamment des métaux comme le nickel et des matériaux semi finis,
s’emballent également, tout comme celui des céréales ou des engrais. Ce choc
vient frapper des filières qui connaissaient déjà des tensions
d’approvisionnement suite à la forte reprise économique des derniers mois,
comme l’industrie et l’agriculture, mais aussi la pêche ou encore les
transports.
Face à toutes ces conséquences économiques et sociales, l’État sera au
rendez-vous.
1/ Le plan de résilience que je vous présente aujourd’hui a pour première
priorité de protéger les ménages et les entreprises face aux conséquences
immédiates du choc. J’ai annoncé samedi dernier un renforcement du
bouclier tarifaire pour les ménages. Depuis la rentrée de septembre
dernier, l’État a engagé près de 20 milliards d’euros pour maîtriser les
impacts des hausses du prix de l’énergie. En particulier, le tarif du gaz est
bloqué depuis le 1er octobre et la hausse des tarifs de l’électricité a été
limitée à 4 % en 2022 et un chèque énergie exceptionnel a été mis en place. Dès
la hausse du prix des carburants, fin octobre dernier, nous avions mis en place
une indemnité inflation de 100 € qui a été versée à 38 millions de personnes.
Nous avons également revalorisé l’indemnité kilométrique.
Chacun voit bien que contrairement à ce qu’on entend parfois, l’État ne s’est
pas, ni de près ni de loin, enrichi sur le dos des Français : les dépenses
engagées à ce jour – plus de 22 milliards d’euros - pour protéger leur pouvoir
d’achat sont très, très supérieures au supplément de recettes fiscales liées à
l’augmentation des prix qui a été de l’ordre de 4,5 milliards d’euros. Grâce à
cela, grâce aussi à notre parc nucléaire, l’inflation dans notre pays a certes
augmenté, mais, mes chers compatriotes, elle reste au plus bas niveau de tous
les pays européens.
Pour autant, les hausses du prix du baril, observées depuis le début de la
guerre en Ukraine, nécessitaient que nous allions plus loin, en agissant vite
et particulièrement pour ceux qui utilisent leur véhicule. C’est la raison pour
laquelle le Gouvernement met en place, à compter du 1er avril, et pour une
durée de 4 mois, une « remise carburants » de 15 centimes par litre pour
réduire le prix à la pompe. Cette remise concernera tous les Français, sur le
territoire métropolitain et dans les Outre-mers, les particuliers comme tous
les professionnels. Pourront notamment bénéficier de la mesure les routiers,
les taxis et les transporteurs sanitaires, les agriculteurs, les acteurs des
travaux publics et les pêcheurs, mais aussi toutes les professions qui
utilisent beaucoup leurs véhicules, telles que les aides à domiciles. J’annonce
aujourd’hui que ce dispositif sera étendu au gaz naturel véhicule et au
GPL.
L’État sera particulièrement vigilant sur la bonne application de cette remise
par les distributeurs et j’attends aussi de ces derniers qu’ils contribuent à
ce dispositif pour aller au-delà des 15 centimes. Les échanges ont commencé
sous l’égide de Bruno Le Maire et je me félicite des premiers retours positifs
que nous avons, le groupe TOTAL nous ayant déjà donné son accord de principe
pour aller au-delà de l’effort de l’État. Bruno Le Maire développera dans un
instant les modalités de sa mise en œuvre.
Face aux multiples conséquences de la crise, notre deuxième objectif doit être
de protéger notre économie, dans tous les secteurs exposés, afin d’éviter les
faillites et de préserver les emplois.
Les outils qui ont fait leurs preuves pendant la crise sanitaire seront de
nouveau mobilisés, et adaptés aux spécificités de cette crise. Car cette crise
est différente de celle du Covid où toute l’économie s’était brutalement
arrêté. Notre économie fonctionne, elle reste dynamique, et elle doit surtout
le rester. Nous devons donc agir mais le faire avec les bons instruments et en
accompagnant spécifiquement les secteurs les plus en difficultés, et notamment
les entreprises qui se trouveraient directement frappés par l’augmentation des
prix de l’énergie.
Le Gouvernement met ainsi en place une nouvelle aide qui bénéficiera aux
entreprises dont les dépenses de gaz et d’électricité représentent une part
élevée des charges, soit au moins 3 % de leur chiffre d’affaires, et qui
pourraient faire des pertes sur 2022 du fait du renchérissement de leurs
dépenses en énergie. Cette aide bénéficiera aux entreprises sans condition de
taille ou de secteur et permettra la prise en charge de la moitié du surplus de
leurs dépenses énergétiques, et ainsi d’effacer la plus grande partie de leurs
pertes.
En complément de cette aide spécifique, nous renforçons trois dispositifs déjà
connus mais néanmoins très importants pour traverser les prochains mois.
D’abord, le prêt garanti par l’État (PGE), dont le plafond d’emprunt sera
relevé jusqu’à 35 % du chiffre d’affaires, contre 25 % aujourd’hui, ce qui
permettra aux entreprises affectées par cette crise de faire face en cas de
difficulté pour rembourser leurs échéances dans les prochains mois.
Deuxième dispositif : les reports de charges fiscales et sociales dont l’accès
sera facilité pour les entreprises mises en difficulté par l’augmentation des
prix de l’énergie ou la perte de débouchés à l’exportation. Elles pourront à
cet effet saisir les services de la DGFiP et des URSSAF, auxquelles les
instructions correspondantes vont être données.
Enfin, troisième levier, le recours à l’activité partielle : j’ai décidé de
prolonger le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) de 12 mois
supplémentaires, pour les accords déjà signés et nous mettons en place un
accompagnement par les services de l’État pour les branches et les entreprises
non couvertes à date qui pourront signer des accords jusqu’à la fin de l’année
2022, à quoi je les invite vivement.
Au-delà de ces mesures générales, nous devons nous doter de réponses
spécifiques pour accompagner plus fortement des entreprises et des secteurs qui
sont déjà plus particulièrement impactés ou susceptibles de le devenir à très
court terme.
Première mesure ciblée : le soutien aux pêcheurs, avec comme priorité de
maintenir les activités de pêche qui contribuent à notre souveraineté alimentaire.
Aujourd’hui, certains navires restent à quai compte-tenu du niveau
particulièrement élevé du prix des carburants qui représente parfois plus des
deux-tiers de leurs charges. Le Gouvernement apportera une aide financière
exceptionnelle équivalente à 35 centimes par litre de gazole de pêche dès le 16
mars et jusqu’au 31 juillet. Le dispositif sera ouvert dès demain matin, pour
que tous les bateaux déclarés puissent reprendre la mer au plus vite avec
l’assurance de bénéficier du dispositif de soutien. Je sais que les pêcheurs
pourront aussi compter sur un soutien complémentaire des collectivités locales
et en particulier celles des collectivités qui gèrent les infrastructures
portuaires qu’ils utilisent.
Deuxième mesure ciblée : le soutien aux agriculteurs avec notamment une aide
aux éleveurs qui doivent faire face à l’envolée du coût de l’alimentation
animale dans un contexte déjà marqué par des cours historiquement élevés. Cette
aide, transitoire sur une période de 4 mois, va permettre de compenser les pertes
des élevages le temps que les mécanismes des négociations commerciales, dont
l’encadrement est aujourd’hui renforcé grâce à la loi EGALIM2, assurent la
transmission à l’aval des hausses du coût de production des produits. Une
enveloppe financière de 400M€ sera provisionnée à cette fin.
Par ailleurs, en plus du bénéfice de la remise de 15 centimes, nous agirons
pour améliorer la trésorerie des exploitations en versant dans les prochaines
semaines un acompte de 25% du remboursement de la TICPE sur le GNR.
Troisième mesure ciblée : le secteur du transport. En premier lieu, le
Gouvernement s’engage à ce que la « remise carburant » de 15 centimes par litre
n’affecte pas le niveau des indexations gasoil durant quatre mois. Dit
autrement, les 15 centimes doivent effectivement bénéficier aux entreprises de
transport. Cela représente une aide financière de près de 1500 € sur le plein
d’un camion sur 4 mois. Ce soutien permet d’accompagner la période de
transition à partir du 1er avril, le temps que la hausse des carburants soit
correctement répercutée dans les prix. Compte-tenu de la spécificité de ce
secteur qui dépend très fortement des prix du carburant et de l’envolée des
prix depuis le début du mois de mars, j’ai demandé au Ministre des transports
qu’il réunisse les acteurs du secteur pour définir dans les tous prochains
jours les modalités d’un complément d’aide au titre des pertes des dernières
semaines. Pour terminer, le Gouvernement met en place un soutien spécifique à
la trésorerie en accélérant le rythme de remboursement de la TICPE, pour le
passer d’un rythme trimestriel à un rythme mensuel.
Quatrième mesure ciblée : des dispositions pour le secteur du BTP, très impacté
par la volatilité du prix des matériaux de construction ou des carburants. De
nombreux chantiers ont été conclus sans clause de révision des prix adaptée à
la situation. C’est la raison pour laquelle je demande aux acteurs publics
d’appliquer lorsque c’est possible la théorie de l’imprévision pour les marchés
publics ne comportant pas de clause de révision de prix et de ne pas appliquer
les pénalités de retard lorsque ce dernier est justifié par la prolongation
d’un délai de livraison de la part d’un fournisseur à cause de la crise.
Enfin, nous prévoyons un soutien spécifique aux exportateurs. Du fait des
perturbations des chaînes logistiques et de l’ampleur des incertitudes
engendrée, la crise actuelle amplifie les coûts de l’international pour nos
entreprises. Pour autant, je le dis à nos chefs d’entreprises : nous ne devons
pas céder à la tentation du repli. Je ne le dis pas seulement aux quelques
milliers d’entreprises exportatrices vers la Russie, la Biélorussie et
l’Ukraine, qui bénéficieront bien sûr d’un accompagnement personnalisé pour
trouver de nouveaux marchés. Je le dis également aux 136 000 entreprises
exportatrices, et à toutes celles qui pourraient le faire : l’État sera là pour
vous accompagner. Nous allons donc réactiver deux dispositifs d’accompagnement
qui ont fait leurs preuves : d’une part, le chèque relance export et le chèque
VIE. Nous mobiliserons également l’assurance prospection pour soutenir l’effort
de réorientation de certaines exportations vers de nouveaux marchés et de
développer les prospects à l’export des entreprises.
Face à une telle situation, je sais pouvoir compter sur l’esprit de
responsabilité des acteurs économiques et sur l’exigence de solidarité au sein
des filières, pour passer ces temps difficiles. C’est pourquoi j’ai mandaté la
médiation des entreprises pour lutter contre les abus et s’assurer de la bonne
application des règles encadrant les relations commerciales.
2/ Au-delà de cette réponse immédiate, ce plan de résilience doit aussi viser à
nous protéger dans la durée en poursuivant deux objectifs stratégiques :
accélérer la sortie des énergies fossiles et renforcer notre souveraineté
industrielle et alimentaire.
Cette crise renforce en effet les constats que nous avions collectivement déjà
posés depuis 5 ans et qui se sont vus renforcés avec la crise du COVID d’abord
et la crise actuelle également.
Ces constats sont ceux de la nécessaire souveraineté énergétique, industrielle
et technologique que nous devons viser.
Produire notre énergie, comme le Président l’a récemment rappelé à Belfort.
Produire et recycler nos matières premières quand cela est possible. Produire
nos composants, nos voitures, nos puces électroniques. Tout cela est
indispensable dans le monde tel qu’il se dessine.
C’est tout le sens de la politique de réindustrialisation que nous menons, avec
les baisses de fiscalité, la politique d’attractivité et les plan France
relance et demain France 2030.
Les sujets ont d’ores et déjà été identifiés, il nous faut accélérer.
La première priorité est énergétique. Il s’agit d’amplifier les actions
permettant de réduire notre dépendance énergétique dans la durée avec
l’objectif de sortir intégralement du gaz et du pétrole russe d’ici 2027.
De manière urgente, cela consiste à :
- sécuriser notre approvisionnement en gaz pour l'hiver 2022/2023, en prenant
les dispositions réglementaires nécessaires pour que les stockages de gaz
français soient remplis ;
- augmenter nos capacités d’importation en gaz naturel liquéfié de manière à
pouvoir diversifier davantage nos sources d’approvisionnement ;
- accélérer le développement des énergies renouvelables, notamment le biogaz
mais également les énergies renouvelables électriques qui permettront d’éviter
de bruler du gaz pour produire de l’électricité ;
- réduire notre consommation en gaz, avec un renforcement des aides pour
décarboner les réseaux de chaleur et pour favoriser les chaudières n’utilisant
pas les énergies fossiles ;
- accélérer notre transition industrielle vers de la décarbonation de nos
transports et notre industrie. C’est bon pour nos emplois industriels et pour
le climat.
Et je le dis, parce que nous pouvons tous faire quelque chose pour notre pays,
économiser le plus possible, à chaque fois que cela nous est possible,
l’énergie qui est une denrée rare et, nous le voyons, chère.
La seconde priorité porte sur notre souveraineté technologique, industrielle et
alimentaire. Très concrètement, il s’agit d’accélérer la sécurisation de
l’approvisionnement en intrants critiques pour nos grandes filières
industrielles, qu’il s’agisse du nickel, de l’aluminium, du cuivre, du titane,
mais aussi des intrants critiques nécessaires aux secteurs de l’agriculture et
de l’agroalimentaire. Enfin, en matière alimentaire, il nous faut développer
des sources d’approvisionnement alternatives et en particulier augmenter notre
production.
Sur tous ces sujets de souveraineté, les ministres compétents doivent, en lien
étroit avec les filières, me faire des propositions opérationnelles rapidement.
Parallèlement, il nous faut aussi simplifier nos procédures.
Nous avons déjà commencé de le faire mais il faut accélérer pour raccourcir nos
délais et permettre le déploiement plus rapide des projets de production
d’énergie ou d’intrants critiques sur notre sol.
En conclusion, je veux insister sur deux éléments de méthode :
1/ Ce plan s’inscrit dans le cadre d’une réponse coordonnée au niveau européen,
dans la lignée du sommet de Versailles conduit par le Président de la
République. Car c’est le cadre européen qui doit nous permettre une
réponse au bon niveau d’ambition. Mais aussi car nos politiques
énergétiques, agricoles et industrielles sont interconnectées.
2/ Ce plan doit être évolutif, parce que la situation l’est, que les sanctions
et les contre-sanctions le sont aussi. Ce que nous proposons aujourd’hui
constitue donc une première réponse qu’il va très probablement falloir faire
évoluer dans le temps.
Je resterai fidèle à la méthode qui est la mienne et que j’ai appliquée dans la
gestion de la crise sanitaire : d’abord, la concertation qui sera constante
avec les élus, avec les acteurs économiques et sociaux ; ensuite, une mise en
œuvre qui devra être, autant que faire se peut, territorialisée sous la
responsabilité de nos préfets et en association étroite avec les élus et les
acteurs locaux ; enfin, je l’ai dit, la nécessité de s’adapter autant qu’il
sera nécessaire à l’évolution de la crise et de ses impacts sur notre
économie.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> C’est avec une vive émotion que j’ai appris la mort en Ukraine du
journaliste franco-irlandais Pierre Zakrzewski et celle de la journaliste
ukrainienne Oleksandra Kuvshynova. Tous deux ont péri dans la même attaque, aux
côtés de Benjamin Hall, grièvement blessé. Pierre Zakrzewski travaillait pour
la chaine Fox news et avait couvert de très nombreux théâtres de guerre, en
militant fervent de la liberté d’informer.
J’adresse à sa famille, à celle d’Oleksandra Kuvshynova et à leurs proches mes
plus sincères condoléances et me tient à leur côté face à cette tragédie.
Après le décès de Brent Renaud, puis celui de Evgueni Sakoun dans l’attaque de
la Tour TV de Kiev par les forces armées russes, je rappelle l’obligation qui
incombe aux forces armées de protéger les journalistes conformément au droit
humanitaire international et je condamne avec la plus grande fermeté toute
action qui les prend pour cible.
La France réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la
liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des
journalistes et de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre
et plurielle et au débat public, partout dans le monde.
Ces événements illustrent l’extrême dangerosité aujourd’hui du théâtre
ukrainien.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> Le conflit armé qui vient d'éclater en Ukraine
nous rappelle à quel point la paix en Europe a un prix. L'Europe fait ainsi
face à deux défis jumeaux : préserver sa souveraineté et gagner le combat pour
le climat.
> Le Gouvernement est pleinement mobilisé pour sécuriser nos approvisionnements en énergie dans les mois à venir.
> C’est un impératif climatique et
de souveraineté énergétique : nous accélérons les économies d’énergie.
- +40% pour le fonds chaleur
- +1000€ pour MaPrimeRenov
- Appel à projets France
2030 pour décarboner l’industrie
- Plan pour les bâtiments de l’État
> Nous augmentons MaPrimeRenov de 1000€ pour le remplacement de chaudières à énergies fossiles par des solutions comme des pompes à chaleur. L’aide totale pourra aller jusqu’à 9000€. Un moyen efficace de réduire nos factures et notre dépendance aux fossiles.
> Faire des économies d'énergie,
c'est :
- réduire notre dépendance aux fossiles
- agir pour le climat
- améliorer notre confort et réduire nos factures.
L’État vous y aide.
> Nous nous y étions engagés, c'est chose faite : le réseau électrique ukrainien qui fonctionnait depuis le début de la guerre en mode isolé, est connecté depuis ce matin au réseau européen. Un soutien supplémentaire de l'Europe. Nous sommes aux côtés des Ukrainiens.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> La situation en Ukraine appelle une réponse
coordonnée de l'Union européenne (…) pour mettre en place une aide concrète aux
enfants ukrainiens.
> Le rapprochement entre l’École et les entreprises s’accélère : meilleure anticipation des besoins et valorisation des filières de formation.
> Mettre en échec l'échec scolaire, apprendre en s'amusant, former les champions de demain. Aujourd'hui et pour la première fois nous reconnaissons la pratique des échecs comme sport à part entière.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Nous allons vers l’indépendance de la France et de l’Europe sur ses
approvisionnements énergétiques, sur ses approvisionnements en matériaux et
composants critiques que sont le titane pour les pièces aéronautiques, les
pièces pour les semi-conducteurs, le lithium, le nickel pour les batteries.
> Ça ne peut pas être l’Etat qui à lui seul est l’assureur du carburant. Sinon, tous les moyens dont j’ai besoin pour les entreprises, les agriculteurs, les pêcheurs… je ne les aurais plus à ma disposition. (…) Quand on est une grande entreprise française comme Total ou qu’on est un grand distributeur, on doit participer à l’effort collectif (...) sinon, il n’y a plus de solidarité nationale. (…) Je mets tout bout à bout”, dit le ministre sur BFMTV. "Si on peut encore gratter un ou deux centimes ici où là, on peut arriver entre 25 et 30 centimes d’économie par litre de carburant dans certaines stations-services.
> [Discours à l’issue de la réunion des ministres des
Finances européens]
Nous sortons d'une longue réunion des ministres des Finances dans des
circonstances très particulières, à un moment grave de l'Histoire européenne, à
un moment où l'armée russe frappe l'Ukraine, frappe des villes ukrainiennes,
frappe la population ukrainienne et frappe la capitale de Kiev.
Dans ces circonstances, tous les ministres des Finances européens ont marqué
leur détermination totale à appliquer fermement et sans délai le nouveau paquet
de sanctions qui a été adopté ce matin contre la Russie.
Ce paquet, comme vous le savez, élargit la liste des personnalités russes sous
sanctions à plus de 600 personnes. Ce paquet inclut de nouveaux produits qui
vont être interdits d'exportation, je pense en particulier aux produits de
luxe. Et ce paquet, enfin, retire à la Russie la clause de la nation la plus
favorisée à l'Organisation mondiale du commerce. Cette décision majeure donne
le droit à l'Europe d'augmenter les droits de douane à tout moment sur les
produits russes. Je tiens à rappeler, également, qu’au cours de cette réunion
des ministres des Finances, tous les ministres des Finances ont rappelé la
position qui a été exprimée par les chefs d'État et notamment par le président
de la République la semaine dernière au sommet de Versailles : en matière de
sanction, toutes les options restent sur la table.
Cette guerre en Ukraine conduit évidemment à une forte augmentation des prix
des matières premières, en particulier, les prix du gaz et du pétrole et de
certains produits alimentaires. Elle appelle donc une réponse économique
coordonnée des États européens. Et c'était le premier objectif de cette réunion
des ministres des Finances, définir une stratégie économique commune face aux
conséquences de la guerre en Ukraine.
Nous avons pu, ce matin, définir sa stratégie économique commune sur la base
des propositions de la Commission européenne et j'en remercie Valdis, Paolo
Gentiloni et Margrethe Vestager, qui a participé exceptionnellement à cette
réunion des ministres des Finances. Cette stratégie repose sur trois éléments
clés.
Le premier, c'est le soutien à tous les ménages qui sont touchés par la flambée
des prix des carburants. Nous l'avons fait en France, cela a été annoncé par le
Premier ministre, beaucoup d'autres pays européens l'ont déjà fait ou envisagent
de le faire, notamment sous forme de rabais sur les prix des carburants à la
pompe. Chacun voit bien que pour des millions de nos compatriotes, la flambée
des prix est tout simplement insupportable et que beaucoup d'entre eux n'ont
absolument pas d'autre choix que de prendre leur véhicule pour se rendre sur
leur lieu de travail. Nous sommes tous tombés d'accord pour dire qu'un soutien
aux ménages était nécessaire. Nous l'avons fait en France, d'autres pays
européens l’ont également fait, d'autres suivront.
Le deuxième pilier, c'est un soutien ciblé aux entreprises qui sont les plus
touchées par la flambée des prix du gaz et qui sont exposées à la concurrence
internationale, ou qui sont exposées au marché russe. Il s'agit bien, je le
redis, de cibler les entreprises qui ont, aujourd'hui en termes de coûts de
production, un impact particulier parce que le gaz ou le pétrole occupent une
place particulière dans leur coût de production. Sur cette base-là, nous
allons, dès demain, avec le Premier ministre présenter un certain nombre de
propositions en utilisant les outils qui vont être mis par la Commission
européenne à notre disposition dans les prochains jours.
Dans ces outils, j'en cite trois qui nous ont été présentés par Margrethe
Vestager : la possibilité de nouveaux prêts garantis par l'État ; les aides
directes pour les entreprises qui consomment beaucoup d'énergie sur la base de
critères que nous sommes en train de définir ; les prêts à taux réduits pour
financer le besoin de fonds de roulement de certaines entreprises. Voilà trois
outils qui nous ont été présentés par Margrethe Vestager, nous les avons
étudiés depuis plusieurs jours avec mes équipes et nous aurons l'occasion, je
le dis au passage, demain, de présenter ceux qui seront retenus au niveau
national dans le cadre du plan de résilience français.
Enfin, troisième volet de cette stratégie économique commune, c'est
l'indépendance énergétique. Elle a été rappelée comme une nécessité absolue par
l'ensemble des chefs d'État et de gouvernement au cours de la réunion de
Versailles. Le président de la République l'a rappelé à plusieurs reprises,
nous devons bâtir notre indépendance énergétique et la bâtir le plus rapidement
possible en accélérant les investissements, en diversifiant les sources d'énergie,
en diversifiant les sources d'approvisionnement, en reconstituant le plus
rapidement possible nos stocks énergétiques. C'est le troisième volet de cette
stratégie économique commune qui me paraît tout à fait indispensable.
Enfin, tous les débats ont montré, au-delà des inquiétudes sur ce qui peut se
passer en Ukraine, des incertitudes importantes. Incertitudes sur l'évolution
du cours des matières premières, incertitudes sur la désorganisation des
chaînes de valeur qui peuvent impacter les industries, incertitude enfin sur
l'évolution du marché chinois. Tout cela montre que même si nous avons défini
cette stratégie économique commune, nous devons rester vigilants et prêts à
adapter nos réponses sur une base régulière en fonction de l'évolution des événements.
Je crois que nous devons tous faire preuve de beaucoup d'humilité dans des
circonstances qui sont extraordinairement difficiles et savoir reconnaître les
incertitudes très importantes qui entourent, aujourd'hui, la conjoncture
économique.
Mais face à ces incertitudes, la grande force de l'Union européenne, c'est son
unité. C'est notre capacité à décider ensemble, c'est notre capacité à nous
mettre d'accord sur les réponses économiques les plus appropriées et les plus
efficaces. Cela restera bien entendu la ligne de conduite de la présidence
française.
Enfin, nous avions deux textes législatifs à l'ordre du jour ce matin, qui sont
deux textes législatifs importants qui, je le rappelle, sont en cours d'examen
ou qui étaient dans les tablettes depuis plusieurs années.
Le premier, c'est le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. Nous avons,
ce matin, arrêté à une très large majorité l'orientation générale sur le
mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. L'adoption de ce mécanisme
d'ajustement carbone aux frontières est une décision majeure pour l'Union
européenne.
D'abord parce qu'elle marque un coup d'arrêt aux fuites de carbone qui sont
économiquement dévalorisantes pour l'Union européenne et qui sont une
aberration écologique et qui, dans le fond, découragent les industriels, les
entreprises et nos concitoyens. Tous les efforts que nous faisons pour réduire
les émissions de carbone, nous faisons plus que les perdre en ré-important des
produits carbonés. Il était donc indispensable - et la France porte ce projet
depuis maintenant plusieurs années - de mettre en place un mécanisme
d'ajustement carbone aux frontières. Aujourd'hui, la décision est prise.
C'est donc également une avancée majeure pour lutter contre le changement
climatique et c'est une mesure de justice. Mesure de justice économique, mesure
de justice environnementale. Nous faisons des efforts pour décarboner nos
industries, pour décarboner notre métallurgie, pour décarboner nos cimenteries.
Nous ne voulons pas perdre tous ces efforts en remportant des produits
largement carbonés et moins chers qui nous livrent une compétition inéquitable.
Donc je crois que de ce point de vue-là, c'est une avancée absolument majeure.
Le climat, avec cette décision de ce matin, devient un déterminant des
relations commerciales internationales. Et c’est bien cela qui change avec le
mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, l'Europe est la première à se
doter d'un tel instrument, le climat devient un déterminant des relations
commerciales internationales. C'est la première fois dans l'Histoire des
relations commerciales que le climat occupe cette place-là. Je considère que
c'est une avancée qui doit être saluée, qui est à mettre évidemment au crédit
des 27 et au crédit de la conception que nous portons de notre modèle
économique plus juste, plus durable.
Enfin, il y avait également à l'ordre du jour l'examen de la fiscalité
internationale - le pilier II. Je vais vous dire très sincèrement, pour avoir
porté ce sujet avec le président de la République depuis maintenant
5 ans, j'ai appris la patience sur ce sujet. Donc nous n'avons pas
réussi à dégager une unanimité ce matin sur le projet de directive qui nous a
été proposé par la Commission européenne, mettant en place la taxation minimale
sur les grandes multinationales. Il y a encore des réserves qui se sont
exprimées.
Nous avons combattu pendant 5 ans pour parvenir à cette fiscalité, nous pouvons
attendre encore trois semaines, nous ne sommes pas à trois semaines près. Donc
nous allons utiliser ces trois semaines pour lever les toutes dernières
réticences d'un tout petit nombre d'États. Je n'ai aucun doute que nous
parviendrons, dans les semaines qui viennent, à lever ces obstacles et que nous
pourrons, début avril, au prochain Écofin, à la prochaine réunion des ministres
des Finances de l'Union européenne parvenir à un accord sur la taxation
minimale et sur sa transposition sous forme de directive européenne.
Là encore, je pense que c'est important parce que c'est le pendant dans le fond
du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et le pendant de ce modèle
économique que nous portons avec le président de la République, avec la
présidence française depuis plusieurs mois. Un modèle économique plus durable,
c'est le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières. Un modèle économique
plus juste, c'est la taxation minimale pour laquelle nous nous battons depuis
maintenant 5 ans. J'ai bon espoir que d'ici 3 semaines, d'ici le 4 et 5 avril,
nous pourrons parvenir à cette fameuse unanimité sur le projet de directive.
Florence Parly
(ministre des Armées)
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> A la demande du Président de la République,
nous allons initier un cycle de discussions sans précédent avec les élus et
forces vives corses.
> Après la nomination de
Jacqueline Gourault au Conseil constitutionnel, le président de la République
et le Premier ministre m'ont demandé la semaine dernière d'être l'interlocuteur
des élus et des forces vives de la Corse. Et cela se situe dans deux contextes
particuliers. D'abord l'agression inacceptable d'Yvan Colonna. Et par ailleurs
la fin du quinquennat du président de la République. Avec l'agression d'Yvan
Colonna, il y a eu énormément de violences sur l'île. Et je veux d'abord
condamner ces violences. Des agressions de policiers, de gendarmes, plus de
soixante blessés dont certains dans des états graves, des bâtiments publics
incendiés et aussi des manifestants blessés, en particulier des jeunes gens. Il
ne faut pas se précipiter lorsqu'il y a des événements d'ordre public. Il faut
laisser faire les professionnels pour ne pas rajouter de la confusion et je
crois que les policiers, les gendarmes, les préfets ont fait ce qu'ils ont pu.
Même si j'ai eu de très longs échanges tout au long de cette période avec le président
Simeoni, depuis le début de ces émeutes.
Nous entrerons jeudi dans la période de réserve liée à la présidentielle. Et
j'aurais pu me retrancher derrière cette date pour ne pas venir. Mais je ne
l'ai pas fait, car je sais la gravité des événements. La manifestation de
dimanche à Bastia a constitué le moment paroxystique de ces dix jours de
violence. Après instruction du président de la République et après avoir
échangé avec le président Simeoni, j'ai fait la proposition de dire
qu'indépendamment du soutien apporté aux policiers et aux gendarmes, je venais
en Corse avec des propositions fortes de dialogue et notamment autour des
questions qui intéressent les élus de Corse, la question institutionnelle en
premier lieu. Est-ce que c'est trop tard ? Je ne le pense pas.
> Il ne peut pas y avoir de dialogue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles et la présence, ou l'omniprésence des forces de l'ordre. Nous respectons profondément le suffrage universel qui a permis à la majorité actuelle de la collectivité d'être en responsabilité, confirmée depuis à plusieurs reprises. Quand on veut avoir cette démarche avec les élus, et le président Simeoni insiste pour l'avoir également avec les forces vives de la Corse, je crois qu'elle ne peut pas se dérouler sous la pression.
> De quoi parle-t-on, en termes de décisions obtenues par la violence ? De la levée du statut de DPS d'Yvan Colonna, et des deux autres détenus. Elles étaient dans l'ordre des choses. Y compris le rapprochement de ces détenus en Corse. Les travaux à la prison de Borgo étaient déjà lancés. Ils sont quasiment terminés. Le rapprochement des détenus qui a été demandé par le président Simeoni et l'ensemble des élus de la Collectivité avait déjà été acté. La question était uniquement celle du timing.
> J'ai été ministre des Comptes publics pendant trois ans, et je constate que l'État, à la demande d'Emmanuel Macron, aide énormément la Corse. Est-ce qu'il doit faire davantage ? Certainement. Il existe déjà onze dispositifs fiscaux qui permettent aux Corses de pouvoir affronter les difficultés insulaires. Il y a une continuité territoriale pour laquelle l'État est au rendez-vous, de l'argent de l'État pour soutenir le contentieux qui existe avec la Commission européenne. Je pense encore à l'Université de Corte, que l'État aide comme il le fait avec les autres universités ou aux difficultés liées au covid. Tout au long de l'épidémie, l'État a été là aussi au rendez-vous en Corse.
> Le président de la République m'a effectivement chargé
de venir en Corse pour ouvrir cette discussion sans précédent autour de la
question institutionnelle. Elle est très importante. Nous l'avons compris, même
s'il y a eu des réformes sous la présidence Hollande, qui ont donné des
compétences supplémentaires à la Collectivité de Corse. Le président de la
République avait déjà posé des jalons importants dans ses discours aux Corses.
Il faut voir maintenant où une nouvelle évolution nous mène collectivement et,
surtout, pour quel service public pour les Corses.
Quoi qu'il en soit, cette question institutionnelle sera logiquement engagée
pendant le second mandat du président de la République s'il devait être réélu.
Il se trouve que l'agression inacceptable d'Yvan Colonna et les réactions
politiques que j'ai entendues, indépendantes des violences, font qu'aujourd'hui
on anticipe cette question. Je suis donc là pour en parler.
> L'idée, c'est de refermer cinquante ans d'un certain cycle de discussions et d'ouvrir dans le cadre d'un possible prochain mandat du président de la République et le plus rapidement possible, la possibilité d'une évolution institutionnelle de l'île si nous nous mettons d'accord.
> Je ne suis pas le président de la République, je ne suis pas le peuple souverain, je ne suis pas davantage l'Assemblée nationale et le Sénat. Si à la fin des fins de nos discussions, forcément longues et complexes, les propositions sur la table contiennent une modification constitutionnelle, il appartient au président de la République de les enclencher s'il le souhaite. Je reste à ma place et je ne suis pas là pour faire la conclusion de nos débats dès maintenant.
> Le président de la République m'a demandé d'avoir le
dialogue le plus franc possible. J'ai compris que les positions n'étaient pas
uniques de la part des élus corses. Je vais donc écouter tout le monde. Le but
est de renouer le dialogue, que le calme revienne sur l'île, et de savoir ce
qu'on veut faire et jusqu'où aller. Vous comprenez aussi qu'à trente jours de
la présidentielle, une certaine suspicion existe sur les promesses faites en
matière institutionnelle. La Corse dans la Constitution, ça n'a pas été fait en
cinq ans.
Mais comme le président de la République avait proposé l'introduction de la
proportionnelle et la réduction du nombre de parlementaires avant d'être élu.
Le Sénat s'y était opposé. Ce n'est pas aux Corses qui sont d'éminents juristes
et depuis Paoli les auteurs de la première Constitution que je vais apprendre
qu'il y a des évolutions constitutionnelles qui demandent des formes de
consensus politique. Je note que de nombreux candidats à la présidentielle sont
favorables à une évolution institutionnelle pour la Corse. Certains parlent de
nouvelle étape dans la décentralisation.
Nous, nous sommes prêts à aller jusqu'à l'autonomie. Voilà, le mot est dit.
Après, la question est de savoir ce qu'est cette autonomie. Il faut qu'on en
discute. Et cela prend du temps, car il s'agit de l'avenir des Corses.
(…) J'observe que beaucoup de compétences données à la Collectivité n'ont pas
été complètement mises en œuvre et notamment la proposition de modifier ou
d'adapter des dispositions législatives pour la Corse, stricto sensu.
Soit par l'intermédiaire du Premier ministre, soit de la Collectivité. Il
s'agit de dispositions qui permettent d'adapter le droit à la spécificité
insulaire. Le président de la République s'exprimera sans doute en tant que
candidat sur son projet, et notamment sur la Corse.
> L'envie est très forte de dialoguer, et la main du
gouvernement et du président de la République est tendue. Je ne viens ni avec
un chéquier ni avec une matraque. Mais avec une grande volonté de dialogue. De
respect profond pour l'identité de la Corse, pour sa culture, pour ses racines.
Il n'y a pas une terre en France métropolitaine où il existe autant de culture,
d'identité et de fierté. Et c'est tout à fait respectable. Le rôle historique
de la Corse dans la France est incroyable. Sa place en Méditerranée est pour
nous tous le phare qui devrait nous permettre d'avoir aussi un appui sur la
politique internationale de notre pays. Je suis venu pour dialoguer. Et j'ai
l'impression que le président Simeoni a cette envie de dialogue. Alors
avançons !
(…) Mon premier interlocuteur, c'est bien sûr Gilles Simeoni. Lui, et donc son
assemblée. Je crois au suffrage universel. J'irai le voir et s'il me propose de
rencontrer les présidents de groupe avec la présidente de l'Assemblée. Je le
ferai. J'ai donné mon accord pour rencontrer les forces vives de l'île,
économiques, sociales, culturelles. Je vais proposer au président de l'Université
de Corte de le rencontrer. Je verrai les parlementaires. Je verrai aussi bien
sûr les représentants de l'État, ainsi que les policiers et gendarmes.
> La question de la langue, la question de la revendication sur la référence au « peuple corse » malgré la censure du Conseil constitutionnel, de l'identité, la question de l'indivision, de la fin des Arrêtés Miot et plus généralement du foncier sont des questions difficiles qui se heurtent parfois à des questions constitutionnelles fortes. Je suis là pour ouvrir un dialogue sans précédent. Mais, bien sûr, ce que n'acceptera pas la République française, c'est de créer deux types de Français.
> Je reçois depuis que je m'occupe des affaires de la Corse, des courriers et des messages qui traitent de sujets qui ne sont pas ceux du débat médiatique. Il s'agit aussi d'apporter des réponses très attendues à la jeunesse, à ses difficultés d'accès à la formation, à l'emploi, au logement, au fait de vouloir vivre sur sa terre. Il faut y répondre en même temps qu'à la question institutionnelle. Car elle ne réglera pas tout. Il y a manifestement la question de la spéculation foncière. Voilà une île où près de 40 % des résidences sont des résidences secondaires. Et où les jeunes ne peuvent pas se loger sur leur terre. C'est vrai aussi sur d'autres parties du territoire national, mais singulièrement en Corse. Il faut l'entendre. Je constate que c'est déjà une compétence de la Collectivité. Il faut sans doute qu'on l'aide davantage à donner des réponses. La question de la formation et de l'emploi ? Le tissu économique corse qui a de belles réussites, connaît aussi des difficultés structurelles. Il faut qu'on aide structurellement les Corses qui le souhaitent à rester, à être formés, à vivre du fruit de leur travail en Corse. Ce n'est pas aujourd'hui le cas. Mais il existe d'autres sujets : le surtourisme, c'est aussi un problème important pour le développement durable de l'île, avec la question des déchets qui n'est pas réglée pour beaucoup de raisons. L'État a à entreprendre pour aider la Collectivité. En gardant à l'esprit la qualité du service public que l'on doit aux Corses, État et Collectivité.
> La question du statut de résident a même été votée au parlement. Le gouvernement d'alors s'y était opposé. Tout dépend ce qu'on met derrière le statut de résident. Mais il faut trouver un moyen pour les Corses de vivre sur leur île, et qu'en même temps, le principe fondamental qu'il n'y ait pas de citoyens différents dans la République soit respecté. Il y a un chemin et un travail qui a été fait par les parlementaires. Je veux m'engager à étudier ce qui a été fait par les parlementaires élus en corses.
> Si c'est une des conclusions de nos travaux, si ça va de pair avec un renouveau économique de l'île, si ça crée de l'emploi, si les barrières sont bien placées, alors, oui parlons-en. Tout est discutable quand on parle d'une économie de création d'entreprises. Il n'y a pas d'avenir pour l'île, s'il n'y a pas d'avenir économique. On ne peut pas vivre qu'avec des subventions et des dispositifs fiscaux. On voit bien que la jeunesse, indépendamment des questions d'identité soulevées et que je ne sous-estime pas, pose des questions d'accès au travail, de vivre du fruit de son travail, de se loger. Il y a de très belles réussites en Corse, et aussi des dispositifs qui n'ont pas aidé au développement de certains secteurs. Il faut qu'on revoie tout ça ensemble.
> Nul ne peut présumer de l'élection présidentielle, et de son issue. Et je ne présume pas des décisions du président pour la suite. Mais je crois qu'il a choisi une personne de confiance, qui n'a aucun intérêt en Corse. C'est très important, je n'ai ni maison ni famille, ni intérêt particulier ici. J'y ai en revanche beaucoup d'amis et un immense respect pour l'histoire et l'action de la Corse dans la République et pour ce qu'elle nous a apporté des Lumières jusqu'à nos jours. Je ne suis mû que par l'intérêt public. C'est un signe que le président de la République donne au président Simeoni et aux élus : quelqu'un s'occupe de la Corse après Jacqueline Gourault qui a bien fait son travail.
> J'ai trouvé très excessifs, pour ne pas dire
insupportables, les mots de crime d'État qui nous étaient renvoyés à propos
d'Yvan Colonna, alors que nous sommes devant un acte terroriste. Lorsque Samuel
Paty est assassiné, on ne qualifie pas cette attaque de crime d'État. L'idée
que l'État serait derrière, à organiser la mort d'Yvan Colonna, est une idée
insultante et profondément contraire à la vérité. Ce qui ne veut absolument pas
dire qu'il n'y a pas eu des dysfonctionnements inacceptables, et évidemment, je
pense à la famille Colonna en particulier.
(…) Je le répète, trois enquêtes sont en cours pour établir la vérité que nous
devons notamment à la famille Colonna. C'est un fait suffisamment rare, mais
les faits sont eux-mêmes d'une extrême gravité : une enquête du parquet
antiterroriste qui est indépendant, une enquête administrative, et un travail
parlementaire sur lequel je me suis entretenu avec Richard Ferrand qui
s'intéresse particulièrement à l'avenir de l'île, et où siègent des députés
élus en corses. Toute la vérité sera faite sur cette agression.
> Je veux dire que la violence ne règle aucun des problèmes. Elle n'a jamais rien réglé en Corse. Elle n'a fait qu'aggraver les choses. Elle n'a fait que pousser une partie des personnes à être radicalisées au sens politique du terme, des deux côtés de la table des discussions et ce n'est jamais bon. Je constate que ce sont beaucoup de jeunes qui risquent leur santé, et des policiers et gendarmes, pères et mères de famille, pareillement dans des affrontements. Vous m'avez reproché d'avoir mis un peu trop de temps à venir. J'ai vu aussi qu'il s'était passé aussi un peu trop de temps avant que tout le monde condamne franchement la violence. Mais j'ai maintenant cette conviction : l'État entend refonder le pacte avec la Corse. Je propose à tout le monde de regarder vers l'avenir. Je vais pour cela en Corse avec l'esprit de l'intérêt public chevillé au corps.
> 17.000 personnes qui fuient la guerre en Ukraine sont arrivées en France. A la demande du Président de la République, nous travaillons afin d’être en capacité d’accueillir au moins 100.000 personnes.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> C’est bénéfique pour notre économie de freiner
cette flambée des prix de l'énergie et d'éviter que ça se propage à toute
l'économie.
> On prolonge pour 1 an les dispositions très favorables de l'activité partielle de longue durée.
> Les entreprises qui ont une
baisse d'activité peuvent bénéficier de l'activité partielle de longue durée.
- Jusqu’à 36 mois de couverture au lieu de 24
- Les branches et entreprises qui n'ont pas encore
négocié d'accord peuvent le faire jusqu'au 31 décembre.
Joël Giraud (ministre
des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
> La présidence française de l’ UE nous permet de
réitérer notre attachement à un développement équilibré des territoires. Et
cela passe notamment par un Pacte rural européen, à l’image de l’Agenda rural.
> Nous allons mobiliser le réseau des France services pour accompagner les déplacés d'Ukraine dans leurs démarches administratives, les orienter vers un dispositif d’accueil en préfecture et leur donner accès à des outils informatiques.
> Pour que l’accueil des personnes qui fuient la guerre en Ukraine ne devienne pas un thème de campagne éventuellement polémique, il faut mettre en place un dialogue confiant et constant avec les collectivités. C’est pourquoi j’ai activé un comité de suivi de l’accueil des déplacés d’Ukraine avec les collectivités locales.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> J'ai fait part à mes homologues du G7 de ma
discussion avec le ministre ukrainien de la Justice. Nos sanctions portent
leurs fruits. Il faut continuer à nous coordonner pour geler, voire confisquer,
les biens de ceux qui financent la guerre en Ukraine.
> Des délégués du procureurs qui se déplacent au plus près de nos concitoyens pour sanctionner les petites infractions qui leur pourrissent la vie, c'est ça la justice de proximité que nous mettons en place partout en France!
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] Ce que nous disent les modèles de l'Institut Pasteur, c'est
qu'effectivement le nombre de cas va monter jusqu’à la fin mars, on risque
d’atteindre entre 120.000 et 150.000
contaminations par jour, et ensuite on s’attend à une décroissance. Mais on n’a
pas de risque de saturation des hôpitaux.
> [Covid19] 60 à 70.000 Français conservent des symptômes handicapants du Covid-19 plusieurs mois après leur infection. Nous nous engageons fortement pour que l’ensemble des français atteints de Covid19 long puissent être accompagnés et pour poursuivre la recherche sur la maladie.
> [Covid19] On savait qu'il y aurait un risque de rebond, on le constate, il n'est pas d'ailleurs français. Si vous me posez la question de savoir s'il y avait une corrélation entre le fait qu'on ait levé des restrictions et le rebond épidémique, je vous dirais 'regardez l'Allemagne, regardez l'Italie qui connaissent un rebond épidémique alors qu'ils ont maintenu le pass sanitaire et parfois le pass vaccinal et qu'ils ont maintenu le port du masque dans les lieux fermés. En Italie c'est même le FFP2 qui est obligatoire dans les commerces!
> Dès le 5 avril, tous les Français pourront bénéficier de séances remboursées chez le psychologue. Ce dispositif inédit est une petite révolution de la prévention pour la santé mentale de tous.
> Depuis ce 16 mars, tous les Français, sans discrimination, peuvent donner leur sang!
Annick Girardin
(ministre de la Mer)
> Nos pêcheurs n'ont pas été épargnés au cours
des dernières années : la crise sanitaire, le Brexit et aujourd'hui la crise du
carburant. Face à ces épreuves, le gouvernement a été à leurs côtés et continue à l'être. Face à l'urgence,
l'État se mobilise.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Je suis très inquiet sur une crise alimentaire
à l'échelle internationale En France ce n'est pas le cas, on est indépendant.
> Il n'y a pas de risque de pénurie en France, car notre agriculture est forte et souveraine.
> [Plan de résilience] Nous devons
aussi assurer le rôle nourricier de notre agriculture
- Nouvelles négociations commerciales
- Plan de sécurisation des engrais
- Plus de production de protéines végétales
- Investissements au service de notre souveraineté
> [Plan de résilience] Face à l’urgence, l’État se mobilise pour nos
agriculteurs et notre chaîne agro-alimentaire
- Aide exceptionnelle aux éleveurs
- Aide aux structures consommatrices de gaz &
d’électricité
- Remboursement & acomptes TICPE
- Prise en charge de cotisations sociales
> [Plan de résilience] C'est une aide de plus 400 millions d'euros rien que pour l'alimentation animale.
> De nouvelles négociations vont avoir lieu pour sécuriser nos agriculteurs et les entreprises agro alimentaires. L’Etat sera exemplaire dans le cadre des contrats relevant de la commande publique.
> Compte tenu de la modification significative des conditions économiques, les distributeurs doivent adapter leurs contrats avec de nombreux fournisseurs.
> La lutte contre la déforestation est une urgence nécessitant une action internationale. La France en a fait une priorité de la présidence française de l’UE et travaille à renforcer la législation UE pour lutter efficacement contre la déforestation importée.
> Emmanuel Macron fait campagne. Je vois les propos absolument irresponsables de Gérard Larcher qui interrogerait la légitimé de cette élection.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
> En démocratie, on respecte a priori et a posteriori le sort des urnes. Je l’ai toujours pratiqué,
que les urnes aient été favorables ou non. Que la campagne ait été difficile ou
non. En démocratie, l’élu est légitime : que chacun s’y tienne et fasse
campagne.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> [Egalité femmes-hommes ] Après dix années de blocage, je suis
extrêmement heureuse que les Etats membres soient parvenus aujourd'hui à une
orientation générale sur une proposition de législation de l'Union européenne.
Selon moi, elle constitue une étape majeure pour toutes les femmes européennes.
C’est en instaurant des mesures concrètes de ce type que nous parviendrons
enfin à briser les plafonds de verre face auxquels trop de femmes demeurent
confrontées.
On ne peut pas parler de consensus, mais plutôt d'une large majorité qui va
engager tous les pays européens et c'est l'essentiel. Les Etats membres se sont
entendus sur des objectifs cibles et non des quotas. Des mesures nationales, à
condition d'être aussi efficaces, pourront également se substituer à la
directive.
> La France est un pays phare et moteur en matière d'égalité professionnelle. Je crois, oui, que nous montrons le chemin parce que notre législation est précurseure et efficace. En effet, la loi Copé-Zimmermann, adoptée il y a onze ans, a fait de notre pays le champion d'Europe et vice-champion du monde de la féminisation de ses conseils d'administration des grandes entreprises. En dix ans, nous sommes ainsi passés d'à peine 10% à 45% de femmes dans les conseils d'administration ; une progression spectaculaire. Dans ce sillon, la loi Rixain-Castaner du 24 décembre dernier que j'ai soutenue ardemment est, elle aussi, une étape historique. En instaurant des quotas de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises, elle permettra aux femmes d'être mieux représentées là où se prennent les décisions quotidiennes des entreprises. C'est absolument fondamental. Cette loi entend aussi agir sur les viviers de talents féminins en créant notamment un index dans l'enseignement supérieur afin de favoriser la mixité des filières. Comme l'a affirmé le 8 mars dernier le président de la République, l'égalité professionnelle constitue une priorité de la présidence française du Conseil de l'Union européenne. La France fait de l’égalité une grande cause européenne, dans tous les domaines. (…) Les négociations avec le Parlement européen vont à présent débuter. J’espère et je ne doute pas qu’elles seront rapides et constructives. C'est pour toutes les femmes européennes que nous agissons.
> L'égalité professionnelle fait désormais de plus en plus consensus. Les différentes législations mises en œuvre nationalement en Europe, notamment en France, illustrent combien la loi est importante gour faire bouger les lignes. C'est à travers l'addition de bonnes pratiques nationales, que nous construisons une Europe plus juste et plus égalitaire.
> Si l’enjeu d’égalité ne fait plus débat, ce sont les mesures pour y parvenir qui suscitent parfois des divergences de vue. L’idée de quotas que nous avons, par exemple, mis en place en France fait débat au niveau européen. C’est pourquoi les pays membres se sont accordés sur des cibles à atteindre ainsi que sur une clause de flexibilité qui reconnaît les mesures nationales à condition qu’elles soient efficaces. L’Europe avance de manière concrète. Et je m’en réjouis.
> Les banques de développement sont des acteurs incontournables de la double lutte contre le changement climatique et les inégalités entre les femmes et les hommes.
> Le gouvernement rend possible le don du sang pour les personnes homosexuelles à compter d’aujourd’hui. Une étape importante et supplémentaire pour les personnes LGBT+ en France. L'égalité en actes.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> On recense près de 160 entreprises françaises implantées en Ukraine,
et environ 500 en Russie. Avec le plan de résilience, notre idée est que,
malgré les difficultés rencontrées par ces sociétés, mais aussi par celles qui
ont des échanges commerciaux avec ces deux pays, qu’elles puissent retrouver
des débouchés pour leurs exportations. On compte environ 3 000 entreprises
françaises exportatrices vers l’Ukraine, et environ 4 000 vers la Russie.
Plus largement, nous voulons que les 136 000 entreprises françaises
exportatrices ne réduisent pas leurs ambitions à l’international malgré les incertitudes
liées à la guerre en Ukraine.
Nous sommes à leurs côtés, d’abord en prolongeant et assouplissant les
dispositifs du « plan de relance export ». Cela concerne en
particulier le « chèque-relance export », qui prend en charge par
exemple jusqu’à 50 % des frais de participation à un salon international
ou d’une prestation de traduction de documents commerciaux, ainsi que le
« chèque-relance VIE », avec 5 000 euros pris en charge
lors du recours à un jeune volontaire pour une mission à l’international.
Nous prolongeons aussi le dispositif de réassurance « Cap
Francexport » de Bpifrance, qui propose une réassurance publique pour
garantir la disponibilité d’assurances-crédits de court terme pour les
entreprises exportatrices. Enfin, nous mobilisons le dispositif d’assurance
prospection, qui permet de financer les dépenses des entreprises qui souhaitent
prospecter à l’international, via un soutien en trésorerie et un partage de
risques par Bpifrance.
> La Russie et l’Ukraine représentent moins de 2 % des exportations françaises totales. L’impact à ce niveau-là sera donc limité, même si certaines entreprises enregistreront un impact réel sur leurs revenus tirés de leurs activités avec ou dans ces pays. En revanche, sur les importations d’énergie et de matières premières, compte tenu de la forte inflation, oui, cela va avoir un impact important sur la balance commerciale. Déjà en 2021, avant même la forte hausse du prix du gaz, nous constations une dégradation de notre balance commerciale d’échange de biens essentiellement liée à l’alourdissement de la facture énergétique. Cela plaide pour accélérer les travaux, que nous menons au niveau national et européen, pour assurer notre indépendance énergétique.
> Il est difficile de prévoir l’évolution de la situation en Ukraine et l’évolution des prix. C’est pour cette raison que le Premier ministre a bien précisé que le plan de résilience va s’adapter en fonction de l’évolution de la crise.
> Du côté des biens agricoles, il y a des réflexions en
cours sur la valorisation des jachères dans le cadre de la politique agricole
commune [PAC] pour
que l’Europe produise d’avantage, afin de compenser les importations d’Ukraine
et de Russie. Soutenir davantage de production, c’est mieux alimenter l’Europe
mais aussi pouvoir répondre aux besoins d’autres pays dépendants du blé russe
et ukrainien, comme les pays d’Afrique du Nord.
Pour ce qui est des métaux rares, tout un travail est conduit en lien avec les
filières pour sécuriser et rendre plus résilientes nos chaînes
d’approvisionnement. Cela passe par une diversification de nos fournisseurs,
par la constitution de stocks stratégiques quand c’est possible, et par l’investissement
dans de nouvelles capacités de production et de transformation, ainsi que dans
le recyclage. Réduire nos dépendances s’inscrit bien sûr aussi dans les efforts
de renforcement de notre autonomie stratégique à l’échelle européenne, qui sont
au cœur des priorités de la présidence française du Conseil de l’Union
européenne.
> Il y a eu un certain nombre d’entreprises qui ont pris des décisions très visibles d’arrêter leur activité avec la Russie, mais nous n’avons pas de consigne spécifique en la matière. Il y a une liberté des entreprises. Tant que l’activité n’est pas soumise à sanction, on ne demande pas aux entreprises d’arrêter leur activité. Mais on ne les oblige pas à la maintenir non plus.
> La question de l’approvisionnement de l’Europe en gaz et en produits pétroliers russes est lourde de conséquences. Pour l’instant, cet approvisionnement n’est pas soumis aux sanctions européennes. Evidemment, ce constat se fait à l’instant où nous nous parlons, et il est possible qu’il y ait des sanctions complémentaires à l’avenir, si la situation se dégradait encore, comme l’a dit le président de la République au Sommet de Versailles. En attendant, c’est aux entreprises de décider de rester ou de cesser leur activité.
> L'avenir des relations entre l'Afrique et l'Europe se joue dans les villes des 2 continents. La France est engagée avec les métropoles pour les soutenir dans leur développement et la transition écologique pour des villes durables et inclusives.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
> Face à l’urgence, l’État se mobilise. Le
Premier ministre annonce 1000€ supplémentaires sur MaPrimeRenov pour le remplacement de chaudières à énergies fossiles.
L’aide totale pourra aller jusqu’à 9000€. L’objectif : la baisse de nos factures et notre dépendance au gaz ou au fioul.
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
> 1.200.000.000 € en plus pour inventer l’avion
bas carbone ! Il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent. Nous, nous
agissons.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Face à l'urgence de la situation liée à la
guerre, l'Etat se mobilise avec un Plan résilience: nous instaurons une aide pour les entreprises, en
particulier industrielles, dont les dépenses de gaz et d’électricité
représentent une part élevée des charges, soit au moins 3% du CA.
> Je salue l'accord trouvé aujourd'hui par les ministres des Finances européens sur le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières : établir les conditions d'une concurrence loyale sur les biens que nous importons dans l'UE est une condition de notre compétitivité!
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> Humanité pour ceux que nous devons accueillir,
fermeté pour ceux qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire.
Contrairement à vous Marine Le Pen, nous ne regardons pas les gens pour ce
qu'ils sont, mais pour ce qu'ils font.
> Pour accompagner l'élan de générosité des Français, nous créons la plateforme " Je m'engage pour l'Ukraine " qui permet à des familles françaises d'accueillir des familles ukrainiennes en lien avec les associations.
> La France est une terre d'asile, quand des gens malades arrivent sur notre sol, on les soigne. Il est fondamental de conserver l'aide médicale de l’Etat.
> Mieux accueillir et prendre en charge les victimes de violences conjugales, sexistes et sexuelles lors du dépôt de plainte : un objectif mondial!
> Pour protéger les femmes & les enfants qui arrivent d'Ukraine, nous mettons en place un comité de lutte contre les réseaux de prostitution et de traite des êtres humains, notamment enfants isolés.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> Le réseau électrique ukrainien est à présent
raccordé à celui des pays de l’Union européenne.
> La question de la souveraineté numérique européenne est, plus que jamais, cruciale.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> Aujourd'hui, les talents français restent en France. Les talents étrangers viennent en France.
Nous recréons des emplois industriels. La French tech accélère. Tout cela est dû à la politique éco ambitieuse
menée par le gouvernement depuis 5 ans. Ce n'est que le début.
> Pour l’Europe. Pour les citoyens. Pour nos démocraties. Il est urgent de bâtir une régulation européenne forte à destination des grandes plateformes numériques avec le Digital services act.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Plus que jamais, les enfants ukrainiens sont les premières victimes de
cette guerre. Nous mettons tout en œuvre pour accueillir ces enfants en France
et leur permettre de bénéficier d'un accompagnement global qui réponde à leurs
besoins. Soins, soutien psychologique, scolarisation, hébergement… un
dispositif que nous bâtissons avec les associations, les collectivités locales
et les professionnels pour leur apporter un peu de sécurité affective et
physique.
> Le doublement du congé paternité n’est qu’une étape. Il faut viser plus loin en ayant une réflexion plus globale sur les congés familiaux. Le modèle à suivre est la Suède. Là bas, vous avez un congé global de 16 mois, avec une durée obligatoire de 6 mois pour l’un et 6 mois pour l’autre et l’autre partie qui se partage. Il faut qu’on atteigne ce modèle. (…) En Suède, quand vous avez deux CV qui arrivent sur le bureau d’un employeur, il n’y a plus de question de genre. Pourquoi ? Parce qu’il sait très bien que l’un comme l’autre risque de partir six mois.
> L’entreprise, il faut lui parler avec le langage de l’entreprise. On n’arrête pas d’être parent quand on badge le matin. Un salarié qui n’est pas bien parce que son enfant est malade ou parce qu’il a un problème de garde, est moins efficace, moins productif.
> [Site jeprotegemonenfant.gouv.fr] Le but est également de prévenir les usages inappropriés des écrans. L’addiction aux jeux vidéo, l’accès précoce aux contenus pornographiques sont des sujets que j’ai évoqués avec mes enfants. De nombreux parents sont perdus face aux dangers des écrans. Il faut donc leur donner les clefs.
Gabriel Attal
(porte-parole du gouvernement)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les
sanctions ont des effets réels, concrets, puissants et rapides sur l'économie
russe.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous serons en mesure d'accueillir 100.000 réfugiés et probablement davantage.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La protection des journalistes est une obligation sur un champ de guerre, ne pas la respecter c'est tirer sur les libertés.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Pour que ces négociations puissent avoir lieu, il faut que l'Ukraine et les Ukrainiens ne soient pas sous le feu des armes et des bombes.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Face à l'urgence, je soutiens le Plan résilience qui vient en aide
aux secteurs les plus touchés. Un fonds de 400 millions d'€ à destination des
éleveurs pour compenser leurs pertes. Une aide de 35 centimes par litre de
diesel pour les pêcheurs. Continuons de les protéger.
> À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Léon Blum, je découvre avec émotion sa maison. Figure du socialisme à qui on doit les congés payés, les 40h, Blum fut aussi le premier en 1936, à faire entrer des femmes dans son gouvernement. Saluons, ensemble, sa mémoire.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> À partir d'aujourd'hui, les critères pour
donner son sang sont les mêmes pour tous. Plus aucune référence à l'orientation
sexuelle. Une belle avancée et l'aboutissement d'un engagement.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Continuer de réparer le pays, bâtir la
France des 30 années à venir, pour garantir notre sécurité et notre
souveraineté. Voilà pourquoi Emmanuel Macron est candidat ! Et [ce jeudi], il aura l'occasion de détailler
son ambition pour le pays : car tant reste à faire.
> La meilleure mesure de pouvoir d’achat que je connais est celle qui permet de donner du travail aux gens. Aujourd'hui on a le meilleur taux d'emploi depuis le début de la statistique, nous voulons aller plus loin pour atteindre le plein emploi.
> Nier la souffrance des victimes et l'horreur de la guerre, c'était aller plus loin encore dans l'inhumanité. C'est ce que j'ai dit à l'Ambassadeur de Russie, après qu'il ait envoyé un document éhontément mensonger. Le travail des journalistes doit être salué. Il le piétine.
> Les Français attendent aujourd'hui du candidat Emmanuel Macron qu'il ne néglige pas le fait d'être président pour les protéger. Je pense que le président de la République a raison quand il dit que la fonction l'oblige, comme ses prédécesseurs. Le candidat a également raison de demander, quand il y a onze autres candidats contre lui, de ne pas être enfermé dans 5 ou 6 minutes de droit de réponse.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Le cinéma se vit dans les salles ! Les
préserver et préserver la production indépendante a été et reste un enjeu
majeur : vitalité de nos territoires, souveraineté culturelle, diversité de la
création… et accès de tous les publics aux œuvres!
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> J’entends parfois que nous ne ferions pas
campagne. C’est tout l’inverse. Rien que le week-end passé nous avons tenu 150
réunions publiques et 1000 actions de campagne partout en France. Et nous
allons poursuivre avec la même détermination.
> Les Français répondent massivement présents pour aider et accueillir les réfugiés ukrainiens. Cette solidarité de la Nation pour les Ukrainiennes et les Ukrainiens va se poursuivre. C’est l’honneur de notre pays et de son peuple.
> Les propos de Gérard Larcher sont graves et irresponsables. Celui ou celle qui sera élu(e) en avril prochain aura été choisi(e) par les Français en pleine connaissance de cause. Laisser entendre le contraire, c’est affaiblir notre processus démocratique.
> « Arrêtez la guerre. Ne croyez pas la propagande. Ils vous mentent ici ». Soutien à la courageuse journaliste Marina Ovsyannikova qui a fait irruption sur le plateau du principal JT russe pour dénoncer la guerre [de Poutine contre l’Ukraine].
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Baisse du chômage, réindustrialisation : les
territoires les plus pauvres sont les grands gagnants des réformes engagées par
Emmanuel Macron depuis
2017.
> Il fut longtemps admis que la France des territoires, la « France périphérique », était condamnée. A l'écart des routes de la mondialisation, installée durablement dans le chômage, son déclassement semblait inexorable. Il n'en est rien. Les réformes engagées depuis 2017 n'ont pas conduit au grand déclassement mais aux prémices d'une grande régénération des territoires. Car en dépit d'une récession historique, l'économie française a créé près d'un million d'emplois et le chômage a fortement reflué pour atteindre début 2022 un niveau jamais vu depuis 2008. Et les territoires fragiles sont les grands gagnants de cette convergence vers le plein emploi. La baisse du chômage y est nettement plus forte qu'ailleurs.
Sylvain Waserman (député)
> [Conséquences de la guerre de Poutine contre l’Ukraine] On cible les
aides parce qu'on ne peut pas être dans un quoi qu'il en coûte permanent. (…) Quel
est le plus urgent? C'est de cibler une assistante maternelle ou une infirmière
libérale qui a besoin de sa voiture pour travailler.
> Emmanuel Macron sera président jusqu'au bout, et s'il faut jusqu'au dernier quart d'heure prendre des décisions importantes pour le pays, il les prendra.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le ministre ukrainien de la défense a le courage de dire: « Je ne pensais pas
que la Russie enverrait des missiles sur les populations civiles. J’avais tort.
Il faut être modeste. » Le courage de reconnaître ses erreurs, si en cela
aussi l’Ukraine pouvait nous inspirer… Il liste 400 écoles et 110 hôpitaux
détruits par l’armée russe.
> [Présidentielle] En fait, le problème n’est pas qu’il n’y a pas de campagne. Le problème est que certains candidats n’ont pas de programme et ne savent pas quoi faire ni quoi dire. Alors ils polémiquent sur un rien.C’est leur propre vide qui donne le vertige.
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