Voici une sélection, ce 11 mars 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> L'Europe doit changer. En termes de défense,
d'énergie, d'agriculture, de santé, de technologie, nous, Européens, devons
prendre des décisions historiques pour notre souveraineté, pour notre avenir.
Voilà l'objet de ce sommet à Versailles. Soyons à la hauteur, soyons unis.
> La guerre revient en Europe mais il y a plus que de velléités, des plans résilus pour changer les équilibres profonds à l’Est de l’Europe et dans le Caucase. Et ce sont ces plans qu’il nous faut contrecarrer. (…) Les prochaines semaines et les prochains doivent aussi être consacrés à clarifier d’un point de vue géopolitique la vision de notre partenariat oriental. (…) L’Union européenne est aujourd’hui face à un défi géopolitique qui est de savoir comment penser ce qui était jusqu’ici sa politique de voisinage pour rebâtir de nouveaux équilibres. Ce défi, dans les semaines qui viennent, nous auront à le régler en Européens. Car l’Union européenne doit devenir cette puissance de stabilité sur le continent. Stabilité là où certains pouvoirs autoritaires décident le révisionnisme historique, décident les rêves d’empire et de revenir sur les frontières qui avaient été établies. Mais puissance aussi parce que la volonté de stabilité n’existe pas si on décide de regarder les autres faire. ce sont deux révolutions que l’Europe a à faire pour elle-même. C’est le moment que nous sommes en train de vivre. C’est ce que nous sommes en train de vivre en Ukraine et que nous ne voulons plus vivre. Tout cela implique pour notre Europe des choix profonds.
> J’ai été comme nous l’avons tous été par ce bombardement en plein centre-ville d’ue maternité. Des femmes, des enfants ont été à nouveau tués. (…) C’est depuis le début de cette guerre qu’à plusieurs reprises des drames humanitaires de ce type ont eu lieu. Et des armes profondément létales sans discernement sont utilisées en plein centre-ville. La France condamne avec fermeté ce qui est un acte de guerre indigne et amoral. (…) Nous considérons déjà que cette guerre est immorale et injuste masi c’est un acte de guerre dont l’objectif manifeste est de tuer des civils, des femmes et des enfants en particulier. (…) Dans le cadre des Nations unies avec toutes les juridictions compétentes, toutes les procédures devront être conduites pour que la clarté soit faite sur ces actes. (…) Les conséquences de cette guerre illégale menée en Ukraine devront être tirées.> Notre priorité : protéger nos concitoyens et nos entreprises face à la montée des prix du gaz. Au-delà des mesures nationales comme le gel des prix en France, nous devons trouver, en Européens, des mécanismes pérennes pour réduire puis supprimer notre dépendance au gaz russe.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Intervention à l’occasion du colloque organisé par Mémorial / Paris]
Alors que le régime de Vladimir Poutine s’enfonce chaque jour un peu plus sur
le chemin d’une guerre injustifiable contre l’Ukraine et s’enfonce dans une
répression massive contre la société civile russe, je tenais à être des vôtres
pour réaffirmer le soutien de la France à Mémorial qui, depuis plus de trente
ans, cela a été rappelé tout à l’heure, représente tout ce que cette double
dérive vient brutalement nier. Mémorial dont l’avenir est aujourd’hui très
gravement menacé en Russie.
Je tiens donc à remercier chaleureusement Nicolas Werth et Alain Blum qui, au
nom de l’association Mémorial France, m’ont invité à m’exprimer devant vous, à
l’issue d’une après-midi de discussions dont nous venons d’entendre la
fécondité et combien elle aura été utile. Elle montre à quel point la parole
des historiennes et des historiens doit compter aujourd’hui.
Car, pour nous orienter dans le moment saturé d’historicité dans lequel nous
nous retrouvons tous plongés, nous avons besoin de vous – de vos savoirs, de
votre regard etde votre vigilance.
Ce moment, c’est, d’abord, un moment où chacun sent revenir, au cœur même de
notre continent, les échos les plus douloureux du siècle passé.
L’agression militaire que Vladimir Poutine, au mépris du droit international, a
fait le choix irresponsable de lancer contre l’Ukraine marque le retour en
Europe, après des années de paix et plusieurs décennies de stabilité, le retour
de la guerre au sens le plus strict et le plus canonique du terme : une
offensive militaire de très grande ampleur, lancée par un Etat contre un autre
Etat, dans le but d’envahir son territoire et, par la force, de lui imposer sa
volonté.
Les colonnes de blindés sur les routes, les villes assiégées, l’exode des
réfugiés sous les bombardements : ces images – et tant d’autres, qui ne
cessent désormais de nous hanter – ravivent les souvenirs de toutes les heures
sombres du XXe siècle.
Bien sûr, comparaison n’est pas raison. Mais, nous avons tous pensé à 1914, à
1939, à 1956, à 1968, à 1992, le siège de Sarajevo, à 1999, la guerre du Kosovo
et à chacune des années terribles de cette longue tragédie européenne. D’autant
que l’Ukraine fut au centre de ce que l’un de vos confrères a appelé les
« terres de sang » de notre continent.
Le moment que nous vivons est aussi, très objectivement, un moment de
régression historique.
Parce qu’il viole les principes cardinaux du droit international et de l’ordre
de sécurité européen, le choix de Vladimir Poutine met brutalement en cause
plus de sept décennies d’efforts collectifs, menés avec l’URSS puis avec la
Russie, pour nous arracher à l’horreur de la Seconde guerre mondiale et bâtir
un monde et une Europe plus sûrs et plus stables, grâce à la régulation des
rapports de forces, à l’encadrement de la compétition de puissance au moyen du
droit, des engagements réciproques des Etats et du dialogue diplomatique.
Mais nous en sommes tous conscients : ce qui vient de se produire est le
sinistre aboutissement d’un long travail de sape et de déconstruction. Mais
force est de reconnaître aussi qu’un palier nouveau vient d’être franchi, au
prix d’un saut qualitatif dans la transgression qui constitue assurément en ce
moment un point de bascule.
Ce point de bascule nous précipite dans une nouvelle ère. En ce sens aussi,
nous vivons un moment historique : un moment où la trame de notre présent
se déchire, où la figure d’un certain monde s’éclipse irrémédiablement, où –
plus encore que d’ordinaire – notre avenir dépend des choix que nous saurons
faire.
Les bouleversements et la recomposition des dernières années ont
progressivement défini une nouvelle donne de la puissance, dont les dynamiques
de brutalisation – brutalisation de la vie internationale, brutalisation de
l’espace informationnel et brutalisation de la rivalité des modèles jouent à
plein dans la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Mais cette guerre
n’en est pas moins un événement, au sens le plus fort de ce mot. Elle peut
s’analyser à partir de tendances existantes que je viens d’énumérer, mais c’est
au regard des conséquences qu’elle risque d’emporter qu’elle prend tout son
sens.
C’est pourquoi les Européens et leurs alliés n’ont pas hésité à prendre aussi
des décisions de rupture.
Décisions de rupture, d’abord, face à l’urgence.
C’est le sens du soutien que nous apportons au gouvernement ukrainien et à sa
résistance, qui tient bon.
C’est le sens des sanctions massives que nous avons adoptées contre l’économie
russe pour rendre le coût de la guerre insupportable. Elles seront renforcées.
Et c’est le sens de notre mobilisation humanitaire et de notre mobilisation
pour accueillir les réfugiés d’Ukraine.
Décisions de rupture, aussi pour nous, pour tirer les conséquences à long terme
de ce qui se passe actuellement.
C’est tout l’objet du sommet consacré à l’avenir de notre modèle européen et de
notre souveraineté européenne qui se tient aujourd’hui et demain, à Versailles,
autour du Président de la République et de ses homologues des 27.
Et c’est ce que nous continuerons à faire tout au long des semaines et des mois
à venir. La France qui assume, ce semestre, la présidence du Conseil de l’Union
européenne a une responsabilité particulière à cet égard, que nous entendons
assumer pleinement.
Les échos du XXe siècle européen, le choc d’une régression majeure dans la vie
internationale, l’expérience d’une bascule vers le vif de l’histoire : ces
différents niveaux d’historicité, dont je disais que le moment actuel était
comme saturé, se télescopent, s’entremêlent et s’interpénètrent. Au risque de
la confusion.
Il est encore un autre niveau d’historicité, non moins crucial, inscrit au cœur
du moment présent. C’est que la guerre engagée par la Russie contre l’Ukraine
est, très ouvertement, la manifestation d’un révisionnisme à main armée.
Le discours prononcé par Vladimir Poutine, le 21 février dernier, pour apporter
un semblant de justification à sa décision de reconnaître l’indépendance des
deux républiques fantoches du Donbass, le discours qui a donc ouvert la voie au
lancement d’une offensive militaire de grande ampleur contre l’Ukraine a pris
la forme d’un propos largement centré sur le passé de l’Ukraine et de la
Russie, du même acabit que l’essai publié l’été dernier par le même Vladimir
Poutine au sujet de ce qu’il considère être – je cite sa formule –
« l’unité historique des Russes et des Ukrainiens ». Formule évidemment
problématique, puisqu’elle pose comme un fait ce que la pseudo-démonstration
qu’elle introduit est censée montrer.
Nombre d’historiens ont immédiatement contesté la validité des arguments
biaisés, sophistiqués et parfois même mensongers avancés par Vladimir Poutine
dans ces deux textes de référence. Ce n’est pas mon rôle de revenir là-dessus.
Ce que je veux dire, en revanche, en tant que responsable politique d’un pays
où des voix s’élèvent également parfois pour tenter de réécrire l’histoire,
c’est que la théorisation du révisionnisme historique a servi à justifier, sert
à justifier, la mise en œuvre d’un révisionnisme géopolitique. Et que ce double
révisionnisme aboutit aujourd’hui à la négation, par des actes de guerre, de
l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement
reconnues, la négation de la souveraineté de l’Ukraine et, in fine, en droit
même la négation de la nation ukrainienne à exister.
Une même violence s’exprime dans le discours qui présente l’Ukraine comme le
produit d’une série de prétendues erreurs historiques et dans le déploiement
des moyens militaires pour corriger ces erreurs – expression que j’emploie,
bien sûr, avec tous les guillemets et toute la distance qui s’imposent.
C’est une violence à l’endroit de la nation ukrainienne, qui montre pourtant,
par sa résistance, sa détermination, sa volonté à s’imposer comme sujet de sa
propre histoire.
C’est une violence à l’égard des faits – et pas seulement à l’égard des faits
historiques.
Marc Bloch disait que « l’incompréhension du présent naît fatalement de
l’ignorance du passé ».
C’est vrai. Mais, aujourd’hui, nous voyons se nouer une autre spirale de la
fausseté, quand la distorsion du passé se prolonge en falsification du présent.
Tant il est clair, et malheureusement avéré, que les manipulations de
l’histoire et les manipulations de l’information se répondent et se renforcent
mutuellement.
Cela est particulièrement frappant, et révoltant, dans l’instrumentalisation et
le dévoiement qui sont faits, par les autorités russes, des notions de
dénazification et de génocide. Cela a été évoqué dans le propos introductif.
Au mépris des faits, donc.
Parce que ni le Président Zelensky, ne serait-ce que pour des raisons
personnelles évidentes, ni les forces politiques choisies démocratiquement par
le peuple ukrainien pour gouverner le pays ne sont des nazis, des néo-nazis ou
des admirateurs du Troisième Reich. Comme chacun peut d’ailleurs le constater à
leurs discours et à leurs actes.
Au mépris des faits aussi parce que l’idée que les populations russophones
d’Ukraine seraient victimes d’un génocide n’a pas la moindre consistance, pas
le moindre fondement et ne saurait, être étayée par aucune espèce de preuve.
L’instrumentalisation et le dévoiement des notions de dénazification et de
génocide se font donc aussi au mépris des expériences historiques terribles
auxquelles elles renvoient.
C’est pourquoi la violence du révisionnisme de Vladimir Poutine est aussi une
violence qui touche aux mémoires de la Seconde guerre mondiale, dans ce
qu’elles ont de plus sensible.
Je pense aux mémoires ukrainiennes et donc européennes.
Je pense, dans leur diversité, à nos propres mémoires européennes.
Mais aussi aux mémoires russes, auxquelles ce travestissement honteux du passé
et du présent fait injure.
Que Vladimir Poutine lance, contre l’Ukraine, une guerre placée sous le signe
d’un mésusage caractérisé de l’histoire ne vous a toutefois sans doute pas
surpris, vous qui partagez l’engagement et le combat de Mémorial. A vrai dire,
moi non plus.
Car, comme vous, je constate que l’histoire et la mémoire sont, depuis
plusieurs années, au confluent de la dérive politique et de la dérive
géopolitique de ce régime.
Au cœur de la fuite en avant autoritaire qui, en Russie même, met à bas, un à
un, tous les principes de l’Etat de droit et porte atteinte, une à une, à
toutes les libertés publiques, il y a, en effet, une politique de consolidation
d’un récit historique national officiel centré sur l’avènement d’un Etat fort à
travers les siècles, qui se double d’une politique de harcèlement et de
répression systématique de tous les « producteurs d’histoire »
susceptibles de porter atteinte à l’univocité de ce récit. Harcèlement très
bien documenté et analysé, dans ses différents aspects, par le rapport de la FIDH
qu’a cosigné l’un d’entre vous : Ilya Nuzov, que je salue et que je
remercie pour ce travail très précieux.
Dérive politique et dérive géopolitique parce que, au cœur de la course à la
puissance de la Russie sur la scène européenne et internationale, qui s’est
traduite, depuis 2008, par une montée en gamme progressive dans la violence et
la déstabilisation, on voit jouer une propagande fondée sur la dimension
impériale de ce même récit historique, qui sert à justifier les pires
violences. Comme si, là particulièrement, la guerre n’était que la continuation
de l’histoire par d’autres moyens.
C’est pourquoi la répression contre Mémorial s’est intensifiée en 2014, lorsque
la Russie a annexé la Crimée et commencé à déstabiliser le Donbass. Et c’est
pourquoi Mémorial est aujourd’hui plus menacé que jamais.
A la fin du mois de décembre, alors que des troupes se préparaient à marcher
vers les frontières de l’Ukraine, la justice russe ordonnait, sous des motifs
fallacieux et qui ne trompent personne, la mise en liquidation judiciaire des
deux branches de Mémorial : les ONG Mémorial International et le Centre
des droits humains « Mémorial ».
Quelques jours après le début de l’offensive contre l’Ukraine, ce verdict était
confirmé.
Vendredi dernier, dans un contexte de durcissement de la pression des autorités
sur la société civile, les bureaux moscovites du Centre des droits humains
« Mémorial » faisaient l’objet d’une perquisition.
Ce jour-là – vous le savez sans doute – le Président de la République a pu
s’entretenir avec Alexandre Tcherkassov, qu’il avait eu l’occasion de
rencontrer, je m’en souviens bien, en marge d’un voyage officiel à Saint
Pétersbourg, en 2018. Il l’a assuré du soutien de la France.
C’est aussi le message que je suis venu ici porter devant vous.
Je veux redire devant vous tous – et en particulier devant vous cher Nikita
Petrov, chère Natalia Morozova –l’indignation et la préoccupation de la France
face à cette répression inacceptable qui vise à réduire Mémorial au silence.
Réduire Mémorial au silence ne serait pas seulement s’en prendre au passé de la
Russie. Mais aussi à son avenir.
Je le rappelle, en pensant à cette page de Soljenitsyne qui dit, sans
équivoque, pourquoi le silence, face aux atrocités, est un poison pour des
générations entières.
Permettez-moi de vous en citer quelques lignes : « Nous devons
condamner publiquement l’idée même que des hommes puissent exercer pareille
violence sur d’autres hommes. En taisant le vice, en l’enfouissant dans notre
corps pour qu’il ne ressorte pas à l’extérieur, nous le s e m o n s, et dans
l’avenir il ne donnera que mille fois plus de pousses. En nous abstenant de
châtier et même de blâmer les scélérats, nous ne faisons pas que protéger leur
vieillesse dérisoire, nous descellons en même temps sous les pas des nouvelles
générations toutes les dalles sur lesquelles repose le sens de la
justice. »
Je veux aussi redire que, comme nos partenaires de l’Union européenne, nous
appelons à la libération de Iouri Dmitriev, historien, on l’a cité tout à
l’heure, spécialiste des charniers de la période stalinienne, défenseur des
droits de l’Homme et dirigeant local de l’organisation Mémorial, dont la peine
de prison a été alourdie, en décembre dernier, de 15 ans de colonie
pénitentiaire.
Je veux redire notre solidarité avec l’ensemble des membres des différentes
branches de Mémorial.
Depuis trois décennies, en prenant de plus en plus de risques au fil des ans,
ils se battent pour faire vivre, en Russie, une histoire documentée du passé de
la Russie, à commencer par la période du stalinisme, au nom d’une exigence de
vérité qui est, tout à la fois, scientifique, sociale et éthique.
A partir d’archives, de témoignages et de recherches académiques, ils ont
accompli un travail historique remarquable qui a contribué de manière décisive
à la connaissance des crimes de masse du XXe siècle, ainsi qu’à la
réhabilitation des millions de victimes des répressions et à la préservation de
leur mémoire.
C’est une œuvre historique et mémorielle qui est tout à la fois une œuvre de
vérité et une œuvre de justice, prolongées par un travail inlassable de défense
des droits humains en Russie, comme sur les théâtres de guerre où la Russie
s’est engagée – de la Tchétchénie à la Syrie, en passant, bien sûr, par
l’Ukraine, dès 2014. Travail dont l’importance, aujourd’hui, ne peut que nous
sembler évidente, alors que nous voyons se profiler à Marioupol ou Kharkiv des
sièges comparables à ceux de Grozny et d’Alep dans leur effroyable violence et
dans leur logique de terreur.
Et je veux dire, enfin, que la France, avec ses partenaires européens,
soutiendra Mémorial pour la sauvegarde des archives collectées.
Il est, en effet, inenvisageable que le fruit de trente années de recherches se
perde.
Il est en effet inenvisageable que l’héritage d’Andreï Sakharov disparaisse.
Il est inenvisageable que la flamme de Mémorial s’éteigne, la flamme de cette
petite bougie qui – pour nous tous – est devenue le symbole de son combat.
Car nous avons tous besoin de la lumière qu’elle jette sur le passé et sur le
présent.
Oui, nous en avons tous besoin. C’est – je l’ai entendu – ce que vous avez
voulu souligner en insistant ici, aujourd’hui sur la « portée
universelle », et singulièrement européenne, de l’apport de Mémorial à
l’histoire du stalinisme.
Pour cette raison, le motif qui sert de prétexte au harcèlement judiciaire de
Mémorial et de tant d’autres organisations qui défendent la liberté
d’expression et les droits humains en Russie, à savoir son statut supposé
d’« agent de l’étranger », n’est pas seulement une triste ruse de la
raison répressive et calomniatrice.
Ce n’est pas seulement le comble du cynisme, venant d’une puissance qui a fait
de l’ingérence dans l’espace public et les processus électoraux des démocraties
l’une de ses spécialités.
C’est aussi l’expression d’une profonde mécompréhension de la valeur des
travaux de Mémorial, et des raisons pour lesquelles un pays comme la France les
soutient.
Ce que sous-entend, assez lourdement, la notion d’ « agent de
l’étranger », c’est que Mémorial agirait contre les intérêts de la Russie,
pour le compte d’autres puissances. Alors qu’en réalité, c’est tout l’inverse.
Mémorial donne à la société russe des instruments décisifs pour regarder en
face sa propre histoire.
Et, ce faisant, Mémorial donne à nos sociétés des instruments décisifs pour
comprendre le passé de l’Europe.
Car ni l’histoire de la « Grande guerre patriotique » ni l’histoire
du stalinisme n’appartiennent à la seule Russie, encore moins à son seul
Président. Ce sont, à tout le moins, également des chaînons de notre propre
histoire européenne.
Voilà pourquoi je tenais aussi, à saluer l’effort commun de l’ensemble des
Mémorials européens, aujourd’hui réunis, pour poursuivre l’action de Memorial.
Cet effort, il passe par la France, par l’Italie – cher Niccolò Pianciola –, ou
encore par la République tchèque – cher Štěpán Černoušek –. Comme par bien
d’autres pays de notre Union. Et tous les Européens ont lieu de s’en féliciter.
Car, en même temps qu’un signe de solidarité avec les organisations persécutées
en Russie, il s’agit aussi d’une réponse à l’un de nos plus grands défis
européens : le défi de la construction d’une historiographie et d’une
mémoire européennes partagées qui fassent droit à l’irréductible diversité de
nos histoires nationales et à l’irréductible pluralité des mémoires
européennes.
Chacun, ici, sait que ce travail indispensable – qui engage la capacité de
notre Europe à affirmer parallèlement sa souveraineté, son modèle et son statut
de puissance sur la scène internationale – achoppe principalement sur la
difficulté que nous rencontrons encore trop souvent à faire dialoguer nos
expériences, parfois radicalement différentes, de la fin de la Seconde guerre
mondiale, qui n’a pas rendu la liberté à l’ensemble de notre continent.
L’histoire et la mémoire du passé soviétique constituent assurément l’une des
clefs de cette difficulté. C’est pourquoi elles sont non seulement l’affaire du
peuple russe, mais aussi l’affaire de tous les Européens.
En faisant connaître les travaux de Mémorial dans vos pays respectifs et dans
des rencontres comme celle-ci, je crois donc que vous jouez un rôle important
dans la constitution de cette historiographie et de cette mémoire européennes
plurielles. Et nous sommes très fiers de vous accompagner, je pense au campus
Condorcet en particulier, à travers l’ensemble de notre réseau culturel et de
notre réseau scolaire en Europe,=
Je veux enfin, en rendant à nouveau hommage aux membres russes de Mémorial,
rappeler très clairement que nous sommes aux côtés de tous les Russes qui – en
osant manifester ou en osant parler publiquement – refusent la guerre de
Vladimir Poutine.
Nous sommes conscients des risques auxquels ils s’exposent.
Nous savons la violence de la répression qu’ils subissent.
Et nous respectons leur courage.
Si nous prenons aujourd’hui, hier, aujourd’hui, demain, des mesures drastiques
pour isoler la Russie sur la scène internationale et faire pression sur son
économie et ses élites afin d’obtenir, pour démarrer, un cessez-le-feu en
Ukraine, nous n’entendons nullement rompre les liens intellectuels, académiques
ou culturels qui nous unissent à la société civile russe et à ses forces de
progrès.
Ce sera sans doute malheureusement de plus en plus difficile, mais nous ferons
tout pour préserver ces liens. Jusqu’à ce que nous puissions pleinement nous
retrouver.
Alors que la Russie se ferme, je tenais à ce que cela fût dit ici
Et j’espère que ce dernier message sera entendu.
> Je me suis entretenu avec Dmytro Kuleba [ministre ukrainien des Affaires étrangères] pour lui réitérer tout notre appui et solidarité. La Russie doit accepter l’installation d’un cessez-le-feu complet.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> L’Europe et les Etats-Unis travaillent ensemble
pour faire face à la crise énergétique que nous vivons. Nous partageons la même
volonté de réduire la dépendance mondiale aux énergies fossiles russes et
d’accélérer fortement la transition énergétique.
> Réunion extraordinaire des ministres de l’énergie du G7 avec notre homologue ukrainien. Sécurité des installations nucléaires, réduction de la dépendance aux fossiles russes, volatilité des prix : le G7 mène une action solidaire et coordonnée pour être efficace face à la crise.
> La haute mer fournit à l’humanité des bénéfices écologiques, économiques et scientifiques inestimables. Nous avons besoin d’un traité international pour protéger la biodiversité dans ces zones qui constituent 95% des océans. C’est ce que je suis venue défendre à l’ONU.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> Scolariser les enfants réfugiés, actualiser les
ressources, coordonner l’aide… Le ministère de l’Education
suit par une cellule de crise la situation liée à
l'Ukraine.
> Le Pass
culture est désormais une réalité pour tous les
jeunes de 15 à 18 ans.
Depuis janvier 2022, le Pass culture est élargi aux collégiens et lycéens. Il se décline en une
part collective et en une part individuelle pour que chaque jeune puisse vivre
la culture à l’école ou en toute autonomie. 600 000 jeunes de 15 à 17 ans en
bénéficient déjà!
Aussi, chaque jeune de 18 ans bénéficie d'une enveloppe de 300€. L’objectif :
approfondir ou s’initier à une pratique artistique ou encore profiter des lieux
culturels (cinémas, théâtres, musées...). Plus de 1 million de bénéficiaires
depuis sa généralisation en mai 2021.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> [Discours lors de l’ouverture de la Conférence ministérielle «
Renforcer l’autonomie énergétique européenne et réussir la transition
écologique »]
(…) Vous voyez bien, dans les circonstances actuelles, à quel point cette
rencontre est importante pour nous tous, et à quel point nous attendons les
solutions et des propositions issues des travaux qui vont se dérouler et
auxquels, nous attachons une importance majeure.
Après la crise Covid19, nous vivons une deuxième crise géopolitique majeure, la
crise ukrainienne. Cette crise est d'abord, évidemment, un drame humain. Et je
voudrais profiter de mon intervention pour vous dire à quel point tout le
peuple français est derrière le peuple ukrainien, et soutient le peuple
ukrainien face aux drames militaires, au drame humain qu'il vit tous les jours.
Mais ce choc géopolitique provoque également un choc énergétique dont nous voyons
les conséquences dans nos vies quotidiennes, et dont tous nos compatriotes
voient les conséquences dans leur vie quotidienne.
Le prix du baril de pétrole atteint 130 dollars le baril. C'est une donnée très
lointaine, mais ce qui est très proche, ce sont les prix du diesel et les prix
de l'essence à la pompe, qui sont insupportables pour beaucoup de nos
compatriotes. C'est le prix du gaz qui a décuplé au cours des derniers mois. Si
bien que ce n'est pas exagéré que de dire que cette crise énergétique, ce choc
énergétique de 2022, est comparable en intensité, en brutalité au choc
pétrolier de 1973. Cette flambée des prix est accentuée en plus par la parité
euro-dollar, et elle se traduit donc par ce prix de l'essence à la pompe très
élevé pour nos compatriotes.
Vous savez que je suis élu du département de l'Eure, c'est un département où
beaucoup de nos compatriotes prennent leur voiture pour aller travailler.
Certains parce qu'ils habitent dans des communes rurales, d'autres parce qu'ils
vont dans le centre de Paris pour travailler, qu'ils font donc 90 kilomètres
aller, 90km retour chaque jour, pour se rendre sur leur lieu de travail, et
qu'ils voient à chaque fois que les prix à la pompe sont pénalisants pour eux,
ce sont des personnes indépendantes, des patrons du bâtiment, des patrons des
travaux publics qui sont touchés.
Le président de la République nous a demandé de travailler à une aide
appropriée. Nous apporterons une aide appropriée à tous ceux qui sont les
premières victimes de cette flambée des prix du carburant. Nous en avons
conscience. Nous suivons la situation au jour le jour, et je le dis autant,
comme élu local du département de l'Eure que comme ministre de l'Economie et
des Finances, nous voulons apporter une réponse à ceux de nos compatriotes qui
sont les plus touchés par cette flambée des prix du carburant. Le président de
la République a été extrêmement clair sur ce sujet lors de son premier
déplacement à Poissy, lundi.
Il est aujourd’hui essentiel de définir ce que sera notre réponse à ce choc
énergétique, et d'inscrire ces décisions immédiates, indispensables pour nos
compatriotes dans une perspective de long terme.
Lorsque vous faites face à une crise systémique, il ne faut pas multiplier les
réponses de court terme, sans se demander quelle est la solution de long terme,
sinon on est sûr d'aller droit dans le décor. Il faut savoir quelle est l'issue
de long terme, pour pouvoir définir les bonnes solutions de court terme. Je
vous rappelle que c'est ce que nous avons fait face à la crise du Covid. Et
qu'il faut savoir tirer les leçons des crises. Face à la crise du Covid en
2020, je le dis devant le directeur général du Trésor, qui était à l'époque mon
directeur de cabinet, nous avons su prendre les bonnes décisions. Pourquoi ?
Parce que nous avions tiré les leçons de la crise financière et économique de
2008. En 2008, 2009, 2010, une crise financière et économique très brutale
avait touché l’ensemble de la planète, notamment les pays européens, et nous
avions pris la décision pour être compréhensibles à l’époque de rétablir le
plus vite possible les finances publiques quitte à tuer la croissance. Nous
avons tué la croissance, nous avons tué l’emploi et nous avons surtout aggravé
la situation de la dette.
En 2020, nous avons voulu tirer les leçons de cette réponse qui n’avait pas
fonctionné et nous avons opéré une véritable révolution mentale. La meilleure
solution c’est celle qui a été retenue par le président de la République :
protéger les salariés et de protéger des entreprises avec l'activité partielle,
les Prêts Garantis par l'Etat et le Fonds de solidarité. Nous avons mis en
place le « Quoi qu'il en coûte » et ça a marché. Après deux ans de
crise, nous avions ici en France la croissance économique parmi les plus fortes
de la zone euro, avec le niveau d'inflation parmi les plus faibles et le
meilleur taux d'emploi depuis plusieurs décennies en France.
Vous voyez à quel point il est utile de tirer les leçons des crises passées
pour apporter les bonnes réponses aux crises présentes. C'est ce que nous
voulons faire face à cette crise énergétique.
Quand il y a eu le choc pétrolier de 1973, quelle a été la réponse des pays
occidentaux ? Ils avaient engagé une politique budgétaire expansionniste et
soutenu massivement la demande. Donc, j'entends parfaitement ceux qui me disent
il faut refaire un deuxième « Quoi qu'il en coûte », mais je leur dis
non, ce n'est pas la bonne réponse. Le « Quoi qu'il en coûte » était
la bonne réponse à la crise du Covid. Ce ne serait pas la bonne réponse à la
crise énergétique de 2022, parce que cela ne ferait qu'alimenter l'augmentation
des prix et l'inflation dont souffrent tellement nos compatriotes. Cela
reviendrait à jeter de l’essence sur un incendie et cela aggraverait un choc
inflationniste qui est déjà, je le redis, extrêmement pénalisant pour nos
compatriotes. En 1973, cette réponse a provoqué le choc inflationniste que vous
connaissez, conduit les banques centrales à lutter contre ce choc
inflationniste, à augmenter massivement les taux, ce qui avait tué la
croissance. Cela porte un nom, « la stagflation ». C'est précisément ce que
nous ne voulons pas revivre en 2022.
Nous ne devons pas refaire en 2022 les erreurs de 1973, comme nous n'avons pas
refait en 2020 les erreurs de 2008. Nous devons être plus inventifs, plus
volontaristes, plus créatifs. Nous devons inventer un autre modèle de réponse à
cette crise énergétique. Et ce modèle, il tient en un seul mot, en une seule
perspective de long terme. Elle a été définie par le président de la République,
l’indépendance.
La bonne réponse au choc énergétique que nous connaissons aujourd'hui, c'est
l'indépendance énergétique totale de la France et de l'Union européenne dans
les 10 années qui viennent. Pour arriver à cette indépendance, qu’on ne va pas
la bâtir tout de suite, évidemment, on ne va pas devenir indépendant du gaz
russe comme ça en quelques semaines. Nous n’allons pas devenir indépendants du
pétrole dans des délais qui se comptent en jours, mais pour parvenir à cet
objectif stratégique de l'indépendance, il faut des étapes : la protection
des entreprises, l'accompagnement des ménages et l'adaptation de notre modèle
de consommation énergétique. Voilà aujourd'hui ce que je voulais vous proposer.
Un objectif stratégique qui a été fixé par le président de la République :
l'indépendance énergétique.
Ce sujet sera très largement débattu à un sommet majeur des chefs de
gouvernements et d'États européens, qui doit se tenir demain et vendredi à
Versailles.
Et pour parvenir à cet objectif, 3 étapes : la protection des entreprises
qui sont les plus menacées par l'augmentation des prix du gaz et des prix du
pétrole, l’accompagnement des ménages qui au jour le jour vivent la difficulté
de l’augmentation des prix et l’adaptation de notre modèle de consommation énergétique.
Voilà donc le programme que je voulais débattre avec vous aujourd’hui.
A partir de là, il faut que nous soyons capables de définir le calendrier de
mise en œuvre de cette stratégie. Et c’est très important, pour ne pas se
prendre les pieds dans le tapis, d’avoir un calendrier qui soit le plus clair
possible.
Il y a d’abord les réponses de court terme, les réponses immédiates. Celles
qu’attendent nos compatriotes, celles qui sont indispensables au bon
fonctionnement de l’économie. Il y en a deux. Diversifier les
approvisionnements et protéger les ménages plus modestes, ceux qui ont les
revenus les plus faibles, ceux qui ont le plus de difficultés au quotidien,
contre l’augmentation des prix du gaz, de l’essence, et de l’électricité.
La diversification des approvisionnements énergétiques de l’Europe, notamment
en gaz, est une urgence absolue. Elle doit passer par d’autres partenariats,
avec d’autres pays. Elle doit reposer sur des infrastructures nouvelles.
L’Allemagne qui ne possède pas par exemple de terminaux GNL, a annoncé investir
1,5 milliards d’euros dans de nouveaux terminaux GNL. C’est une excellente
nouvelle. Il faut que nous nous puissions rendre les quatre terminaux GNL que
nous possédons en France les plus opérationnels possibles pour que la
dé-gazéification soit la plus rapide et la plus rentable possible pour nous
tous. Il faut que nous accélérions le remplissage de nos stocks. Et que nous
nous fixions, comme le président de la République a défendu à plusieurs
reprises, un objectif de 85% de remplissage des stocks pour tous les pays
européens en entrée de l’hiver. Cela doit être notre objectif, cela fait partie
des points qui seront aussi débattus. Cette constitution des stocks est donc
une priorité absolue, elle doit être engagée dès la fin du printemps.
La deuxième urgence, c’est la protection de nos compatriotes et
l’accompagnement des acteurs de notre économie. Je vais déjà rappeler qu’aucun
autre pays européen n’a fait autant que la France pour protéger les entreprises
et protéger les ménages contre l’augmentation des prix de l’énergie. Nous avons
anticipé, je le dis devant Jean-François Carenco avec qui nous avons beaucoup
travaillé sur ce sujet, avec Barbara Pompili et avec le reste du Gouvernement,
cela fait des mois qu’à la demande du Premier ministre Jean Castex, depuis
l’automne 2021, nous avons mis sur la table des réponses à cette crise
énergétique. Aujourd’hui beaucoup de personnalités politiques multiplient les
propositions, nous, nous avons pris les décisions les plus fortes de tous les
pays européens. Et j’insiste là-dessus puisqu’il va maintenant être
indispensable de bâtir la coordination européenne dans cette réponse à la
flambée des prix de l’énergie. Car elle sera d’autant plus efficace cette
réponse qu’elle sera coordonnée entre les pays européens.
Mais, je rappelle simplement ce qui a déjà été fait. L’indemnité inflation,
dont bénéficient 38 millions de nos compatriotes pour près de 3,8 milliards
d’euros de dépenses. Le chèque énergie que le Premier ministre a voulu
augmenter, qui va arriver prochainement, en avril, chez les ménages qui sont
concernés, 150 euros en moyenne. Je rappelle qu’au début du quinquennat c’était
3 millions de personnes qui l’ont touché, aujourd’hui c’est 5,8 millions. Donc
nous avons augmenté le nombre de bénéficiaires et nous avons augmenté le
montant moyen du chèque énergie. Nous avons mis en place un plafonnement des
prix de l’électricité à 4%. Soyons clairs, si le Premier ministre n’avait pas
pris cette décision au moment où je vous parle les Français seraient en train
de régler une facture d’électricité de +40 %. Ils ne paient que 4 %. En raison
des décisions prises par le Gouvernement. Et cette mesure de plafonnement à 4 %
du prix de l’électricité, non seulement, elle concerne tous les ménages, mais
elle concerne aussi 1,5 millions de petites moyennes, très petites entreprises,
d’indépendants, de personnes qui n’auraient pas pu survivre sans cette mesure.
Troisième mesure que nous avons prise, c’est le gel des prix du gaz. C’est sans
doute la mesure la plus massive. C’est aussi la mesure la plus coûteuse. Nous
avons débattu ce gel du prix du gaz au Parlement en octobre dernier. A
l’époque, nous avons inscrit un projet de loi de finance, 1,2 milliard d’euros
pour compenser aux fournisseurs le manque à gagner de ce gel du prix du gaz. A
l'heure où je vous parle et après la décision du président de la République
d'étendre ce gel des prix du gaz de juin 2022 à la fin de l'année 2022.
Le coût de cette mesure sera au moins, je dis bien au moins de 10 milliards
d'euros, parce que le prix du gaz, je le rappelle, a décuplé au cours des
derniers mois. Quel autre pays consacre 10 milliards
d'euros pour protéger ses compatriotes contre l'augmentation des prix du gaz ?
Aucun. Donc, nous faisons ce qui est nécessaire pour protéger les ménages comme
les entreprises contre la flambée des prix de l'énergie. Cela représente un
coût total pour l'année 2022 qui sera d’au moins 20 milliards d'euros. Il y a
fort à parier que la facture sera plus élevée à la fin de l'année 2022.
Et par ailleurs, je le confirme, nous continuerons de protéger nos compatriotes
les plus modestes. Nous continuerons de protéger ceux qui n'ont pas d'autre
choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler. Nous continuerons à
protéger les entreprises qui sont très exposées à la flambée des prix de
l'électricité, les prix du gaz. Le Premier ministre a eu l'occasion d'en
discuter longuement avec les partenaires sociaux, hier, mais je le redis. Aussi
massif soit-il, ce soutien devra être ciblé. Ciblé sur les entreprises qui sont
les plus exposées à l'augmentation des prix du gaz et de l'électricité, et à la
concurrence internationale. Ciblé sur les ménages qui en ont le plus besoin
immédiatement. Pourquoi ? Parce que soyons lucides, l'État ne pourra pas
compenser à lui seul tout le choc énergétique que nous vivons. L'État ne peut
pas être l'assureur, en dernier recours, de l'augmentation de tous les prix de
l'énergie parce qu'il doit aussi être le premier investisseur dans la transition
écologique et dans l'accompagnement des ménages.
L'État a besoin de moyens financiers pour investir dans les énergies
renouvelables, pour investir dans les nouveaux réacteurs nucléaires, pour
investir dans l'hydrogène et il a besoin de moyens financiers aussi pour
protéger les entreprises les plus exposées et les ménages les plus exposés, ce
qui exclut la possibilité de compenser intégralement les augmentations de prix
de l'énergie pour tout le monde dans le pays à tout moment. Je veux simplement
faire comprendre cela pour bien expliquer le sens des choix politiques que nous
faisons. Évidemment, qu’il serait plus simple et plus facile de dire à nos
compatriotes « Ne vous inquiétez pas, quelle que soit l'augmentation du prix du
gaz, quelle que soit l'augmentation du prix, l'électricité, quelle que soit
l'augmentation des prix d'essence, nous compenserons tout ». Mais dans ce
cas-là, ce serait une décision irresponsable qui nous priverait de l'argent
dont nous avons besoin, des moyens dont nous avons besoin pour investir vers
notre indépendance et pour protéger ceux qui sont les plus fragiles. Cela, par
ailleurs, entretiendrait notre dépendance aux énergies fossiles, alors même que
nous voulons devenir indépendants. Dans le fond, les choix de politiques publiques
aujourd'hui sont assez simples. Est-ce que nous entretenons la dépendance aux
énergies fossiles ? Ou est-ce que nous bâtissons notre indépendance énergétique
?
Notre choix est de bâtir notre indépendance énergétique. C'est ce qui m'amène
aux réponses de moyen terme. La première réponse de moyen terme, c’est
évidemment l’adaptation de nos modes de vie pour économiser de l’énergie. Je
redonne juste des chiffres pour qu’on comprenne chacun les enjeux, un degré de
chauffage en moins, c’est 8 % de la consommation énergétique des logements et
des bâtiments économisés en France. Donc, vous voyez que ça a immédiatement un
impact important. Il faut donc que nous réfléchissions ensemble sur les
meilleurs moyens de réduire notre consommation de gaz. Et là aussi, il ne
s’agit pas d’imposer, il s’agit d’accompagner.
Investir dans l’isolation thermique des bâtiments, dans l’efficacité
énergétique, dans le maintien de nos stocks, dans le développement de
MaPrimeRénov, qui a remarquablement fonctionnée, et qui est un des grands
succès à mettre à l'actif du Gouvernement et en particulier de Barbara Pompili.
Tout cela, ce sont des solutions qui accompagnent les ménages plutôt que
d'imposer les choses que les Français s'imposent déjà eux-mêmes en réalité.
Nous ne sommes pas là pour contraindre, nous sommes là pour accompagner et
simplifier la vie de nos compatriotes. Remplacer des chaudières à gaz par des
pompes à chaleur, aider à la rénovation des logements. Toutes ces mesures-là
que nous avons commencées à développer, ce sont des mesures d'accompagnement
qui aident nos compatriotes, qui n'imposent pas, mais qui leur facilitent la
vie. C'est bien le rôle du Gouvernement face à cette crise, faciliter la vie de
nos compatriotes, leur apporter des solutions pour qu'ils dépensent moins
d'énergie et les aider à financer cette transition.
La deuxième réponse de moyen terme, elle est européenne, c'est la réforme du
marché européen de l'énergie. C'est un combat que nous avons mené à tous les
niveaux, celui du président de la République et du Premier ministre, de Barbara
Pompili, de moi-même. Je persiste et je signe, un marché européen de l'énergie
dans lequel le prix de l'électricité décarbonée reste dépendant du prix des
énergies fossiles est absurde. Et cela doit changer. Et plus les prix du gaz
s'envolent, plus cette réalité est perceptible par tout le monde. Et on ne peut
pas demander aux Français d'investir massivement dans les énergies décarbonées,
dans les énergies renouvelables, dans les énergies nucléaires et en même temps
leur dire mais de toute façon, quelle que soit la situation, le prix de votre
kilowattheure produit par l'électricité décarbonée sera fixé en fonction du
prix du gaz, alors même que le prix du gaz flambe.
J'ai livré ce combat, nous avons tous livré ce combat, nous allons le gagner.
Je suis persuadé que la Commission européenne proposera des ajustements de
règles nécessaires, même temporaires, en ce sens. Il faut aller au bout de ce
combat et pérenniser des règles qui permettent de fixer des coûts qui dépendent
du coût moyen de production de l'énergie décarbonée et pas du prix des énergies
fossiles et certainement pas du prix du gaz. L'actuel marché européen de
l'énergie ne permet pas d'inciter les consommateurs à faire appel à
l'électricité décarbonée dès lors que le prix de l'électricité décarbonée reste
dépendant des prix de marché qui sont eux-mêmes dépendants des prix du gaz.
Donc, ce fonctionnement est une double aberration une aberration économique et
une aberration environnementale. C'est la raison pour laquelle nous
continuerons à livrer ce combat et que nous nous réjouissons de voir que la
Commission européenne, les décisions sur ce sujet sont en train de changer.
La France a été moteur sur plusieurs révolutions conceptuelles de la Commission
européenne, sur les aides d'Etat, sur la question industrielle de la politique
industrielle, sur la question de la mise en place d'une taxe carbone aux
frontières. Nous aurons aussi, j'en suis persuadé, gain de cause sur ce sujet
énergétique, comme nous l'avons eu sur d’autres.
Enfin, le dernier levier après les solutions de court terme, les solutions de
moyen terme, c'est la préparation de l'avenir. Nous devons apporter une réponse
systémique à un choc systémique. C'est ce qu'a fait le président de la République
en présentant les orientations de la politique énergétique française, avec
l'objectif de bâtir 6 nouveaux réacteurs nucléaires, d'en mettre 8 en option,
de prolonger les réacteurs existants, de multiplier par 10 les capacités de
production d'énergie solaire d'ici 2050 et de réaliser 50 parcs éoliens
représentant 40 gigawatts d'ici 2050.
C'est en deuxième lieu la volonté aussi d'avoir accès à des technologies de
rupture comme l'hydrogène. J'étais hier en Normandie.
Nous avons lancé la réalisation de la plus grande fabrique d'électrolyses
d'hydrogène verts au monde, 200 gigawatts qui verront le jour d'ici quelques
années grâce à l'engagement d'Air Liquide, l'engagement de la Commission
européenne et 200 millions d'euros d'aides que va apporter l'État.
Cela suppose aussi de revenir sur ces solutions de long terme sur un certain
nombre de dogmes et de faire preuve de transparence vis-à-vis de nos
compatriotes. J'ai déjà indiqué que comme ministre des Finances, j'étais prêt à
ce que nous fléchions l'intégralité des recettes fiscales sur les énergies
fossiles vers le développement des énergies vertes. Et je pense que la seule
chose qui peut rendre acceptable pour les Français ce qu'ils sont en train de
payer aujourd'hui en termes de fiscalité sur les énergies fossiles, c'est leur
donner la garantie absolue que chaque euro de recette ira vers le développement
des énergies renouvelables, vers le développement des énergies décarbonées et
vers la transition écologique.
Vous savez qu'il y a dans cette très belle et très noble maison un principe
absolument intangible qui est la non affectation des recettes. Je suis prêt à
faire cette exception et faire en sorte que chaque euro de recettes fiscales
sur les énergies fossiles aille à la transition écologique de la manière la
plus transparente possible pour que nos compatriotes voient bien que l'argent
va à cette transition écologique, c'est-à-dire, et je reviens au début de mon
propos, à notre indépendance énergétique qui est au cœur de la stratégie
énergétique française.
> [Discours sur l’hydrogène / Port-Jérôme-sur-Seine] Nous
sommes face à un tournant énergétique majeur. Mais la crise en Ukraine nous
fait prendre conscience avec une acuité encore plus forte de l'importance de ce
tournant énergétique. La crise ukrainienne, c'est un tournant géopolitique.
C'est aussi un tournant énergétique.
Nous avons une stratégie énergétique. Elle a été définie par le président de la
République. Elle est cohérente, elle est solide et a sans doute encore plus de
pertinence aujourd'hui qu'elle ne l'avait il y a encore quelques mois. C'est
une stratégie qui protège. C'est une stratégie qui accompagne. C'est une
stratégie qui investit. Donc je veux dire à tous nos compatriotes, il ne s’agit
pas tout d'un coup de céder à la panique ou à une inquiétude excessive sur les
questions énergétiques. Il ne s’agit pas de se dire on a eu tout faux, il
faudrait qu’on change tout et qu’on change totalement d'orientation. Non. Nous
avons défini avec le président de la République, avec le Premier ministre, avec
d'ailleurs l'ensemble des responsables politiques, une stratégie qui est la
bonne.
Le défi aujourd'hui est d'accélérer le déploiement de cette stratégie
énergétique avec un objectif stratégique et un seul, celui pour lequel la
France se bat depuis des décennies, celui qui a toujours été au cœur de la
stratégie industrielle française, celui que nous avons défendu contre vents et
marées parfois contre certains de nos partenaires européens et qui, comme toute
bonne stratégie, se résume en un seul mot, pas 10, pas 15, un seul :
l’indépendance. Voilà, c'est le cœur de la stratégie énergétique française, et
du général De Gaulle, en passant par le président de la République actuel, le
fil rouge de la stratégie énergétique nationale, c'est l'indépendance, parce
que nous avons compris depuis bien longtemps, que rien n’était plus dangereux
que de dépendre des autres sur ce qui est essentiel à la vie quotidienne de nos
compatriotes, ce qui est essentiel à nos déplacements, ce qui est essentiel au
chauffage de nos maisons, ce qui est essentiel au fonctionnement de nos usines,
ce qui est essentiel au fonctionnement de nos écoles, de nos collèges, de nos
hôpitaux, de nos administrations, c'est-à-dire l'énergie.
L'énergie est vitale et c'est bien pour cela qu'une nation doit être
indépendante dans sa production d'énergie. Pour cela, il faut être capable de
déployer, je le redis, une stratégie avec plusieurs volets qui ont été
présentés très clairement à Belfort par le président de la République, être
capable d'économiser cette énergie, être capable de s'appuyer sur le nucléaire,
qui est un des éléments clés de notre stratégie nationale. Et puis développer
des énergies alternatives les énergies renouvelables et bien entendu
l’hydrogène, en particulier l’hydrogène décarboné.
L’hydrogène décarboné est désormais l’un des éléments moteur de la stratégie de
décarbonation de la France. Le choix a été fait par le président de la
République il y a plusieurs mois, avec un investissement de 7 milliards d’euros
qui se concrétise aujourd’hui avec les 15 projets hydrogène qui vont être
transmis à la Commission européenne dans le cadre de ce qu’on appelle, pardon
pour le barbarisme, un PIIEC.
Les PIIEC, c’est un barbarisme pour habiller une véritable révolution
copernicienne de la Commission européenne, c'est-à-dire la capacité à soutenir
avec de l’argent public des projets qui ne sont pas rentables tout de suite.
C’est quelque chose qui était inconcevable il y a des années, les Chinois le
faisaient, les Américains le faisaient mais l’Union européenne qui veut
toujours laver plus blanc que blanc et plus respectueux des droits de la
concurrence que toutes les autres nations de la planète réunies, avait décidé
que jamais on ne ferait d’aide publique à des projets industriels. Dieu soit
loué, les choses ont changé, là aussi sous l’impulsion de la France. Et
désormais, nous avons le droit en Europe d’apporter du soutien public à des
projets industriels qui seront rentables dans 5 ans ou dans 10 ans mais qui ne
le sont pas tout de suite.
L'hydrogène n'est pas rentable tout de suite. Mais si nous voulons demain être
indépendant sur la production d'hydrogène, c'est maintenant qu'il faut
investir. Et c'est le choix que nous avons fait avec Emmanuel Macron d'investir
massivement dans l'hydrogène décarboné, avec là aussi un objectif simple être
l'un des champions mondiaux de la production d'hydrogène décarboné. Le projet
qui va se développer ici, sur le site de Port Jérôme, est de ce point de vue
totalement exemplaire. 200 mégawatts de production, c'est le projet le plus
important au monde.
Et je le dis à tous les défaitistes, je le dis à tous les déclinistes, à tous
ceux qui estiment que la France est finie, non, la France a la capacité de
jouer dans la cour des grands et d'occuper les premiers rôles dans cette
transition énergétique. Elle en a le savoir-faire, elle en a les énergies, elle
en a les technologies, elle en a les industries nécessaires et elle en a la
volonté. La France doit être au premier rang, pas en milieu de peloton et
certainement pas en arrière en matière de transition énergétique. Et nous en
apportons la preuve concrètement aujourd'hui à Port Jérôme en inaugurant le
site de production d'hydrogène vert le plus important de la planète.
La France veut et va occuper les premiers rangs en matière de production
d'hydrogène décarboné. Ce n'est plus des sites expérimentaux, ce sont des sites
industriels à grande échelle. Pour que ça marche, il faut un écosystème, Benoît
Potier l’a parfaitement dit. C'est une condition impérative. L'écosystème, il
est d'abord local. C’est très bien de penser global, mais c'est bien aussi de
commencer par le local. Et pour le local, il faut avoir des villes, des
communes, des régions qui sont engagées dans cette transition. Et je salue
l'activité et la détermination de la maire de la commune qui, précisément, nous
permet aujourd'hui, ici, de développer ce projet parce que je sais que vous
avez toujours cru à ces projets de décarbonation de l'énergie. Il faut aussi un
écosystème national. C'est extrêmement important, c'est-à-dire avoir partout
sur le territoire un certain nombre de projets que l'on peut développer. Il y
en aura 15 (…) financés à hauteur de
plus d'1,7 milliard dans le cadre de ce PIIEC qui vont nous permettre d'avoir
partout en France des pôles de production d'hydrogène décarboné de standard
mondial.
Enfin, l’écosystème, il doit aussi être européen et c'est bien pour ça que nous
avons porté, avec le président de la République, l'Alliance européenne pour
l’hydrogène, qui va rassembler très exactement 23 États membre dans le cadre de
ce fameux PIIEC pour que dans cette production d'hydrogène vert la France soit
moteur, mais vous aidez aussi des relais partout en Europe, que ce soit en
Allemagne, en Italie, en Espagne ou ailleurs. Voilà ce que nous vous dirons
aujourd'hui. Vous voyez que c'est bien plus qu'une usine.
Nous inaugurons une stratégie énergétique de décarbonation de l'économie en
accélérant cette décarbonation au regard des événements que nous connaissons
actuellement.
Florence Parly
(ministre des Armées)
> Avec mon homologue allemande, Christine
Lambrecht, sur la base 105 d’Evreux. Cette base accueille le tout 1er escadron
de transport franco-allemand. Plus que jamais, l’actualité démontre qu’en 2017,
en initiant ce projet binational, nous avons vu juste. Nous avons vu juste en
misant sur la coopération entre deux Etats européens. Cet escadron incarne et
traduit la défense européenne de terrain. Des projets comme cet escadron franco-allemand rendent notre
Europe plus forte, plus indépendante et innovante. Ensemble, nous renforçons
l’Europe de la défense.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> C’est le devoir de l’Union européenne que
d’aider ceux qui fuient la guerre. Nous sommes déterminés à avancer ensemble
vers une solidarité européenne accrue envers le peuple ukrainien.
> Je suis à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine pour montrer la totale solidarité de la France et de l’UE avec le peuple ukrainien et réaffirmer notre soutien à la Pologne, dont le gouvernement fait un travail exceptionnel pour accueillir ceux qui fuient la guerre.
> 7500 personnes qui fuient
l’Ukraine sont déjà arrivées en France. Fidèle à sa tradition d’accueil, la France
se tient prête et anticipe différents scénarios. Nous avons ouvert la cellule interministérielle de crise, rattachée au ministère
de l’intérieur.
Objectif : anticiper, coordonner et impulser l’accueil.
La cellule interministérielle de crise doit notamment :
- disposer en permanence d’un point de situation sur les flux en lien avec nos
partenaires européens
- mobiliser des solutions afin de disposer d’une capacité d’accueil importante
- répartir les populations déplacées en fonction des
capacités
- faciliter l’insertion des arrivants
- accompagner les collectivités locales, les associations et les entreprises
afin de rendre leur concours le plus efficace possible.
> Je réunirai de nouveau les ministres de l’intérieur de l’UE dans les prochains jours pour coordonner l’effort d’accueil dans l’ensemble de l’Union européenne et soutenir les pays frontaliers comme la Pologne.
> Le dialogue se poursuit avec mon homologue britannique pour faciliter le transfert des Ukrainiens qui tentent de rejoindre leur famille au Royaume-Uni. L’assouplissement de la procédure de visas annoncée est un pas dans la bonne direction.
> Le groupement de fait « Collectif Palestine Vaincra » et l’association « Comité Action Palestine » ont été dissous ce matin en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République. Ils appelaient à la haine, la violence et à la discrimination.
> J’ai signé pour les personnels militaires et civils de la gendarmerie un protocole historique adossé à la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur : près de 700 millions € sur 5 ans destinés à moderniser les ressources humaines de la gendarmerie.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Du recrutement au parcours dans l'entreprise,
le Baromètre emploi et handicap va permettre aux entreprises qui le souhaitent d'adapter
leurs pratiques pour favoriser le maintien dans l’emploi des salariés en
situation de handicap. J’invite un maximum d’entreprises à s’en saisir !
Joël Giraud (ministre
des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
> Installation de la cellule interministérielle
de crise dédiée à l’accueil des Ukrainiens pour que ceux fuyant le conflit
soient accueillis et protégés de la meilleure façon qui soit à leur arrivée en
France.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> Il fallait donner plus de moyens à nos services
de réanimation. Nous en prenons l'engagement ferme : 1000 lits supplémentaires,
renforcement inédit des équipes médicales et soignantes.
> Conditions de travail, évolution des carrières, valorisation des travailleurs, nous poursuivons notre travail pour faire face à la crise d’attractivité qui touche les métiers du travail social.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> En France nous n’avons pas de risque de pénurie
mais cette flambée du coût du blé implique, pour moi, une inquiétude majeure.
Je crains une crise alimentaire mondiale dans 12 à 18 mois, et je pèse mes
mots.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
> Une majorité parlementaire solide et engagée, sans
cynisme ni petits calculs, du premier au dernier jour et toujours au
rendez-vous. Elle constituera la base de notre travail de terrain dans cette
élection. Pour défendre un bilan et porter un projet
Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
> Grâce à la loi confortant le respect des principes républicains, nous avons créé un grand réseau public de référents laïcité nommés obligatoirement dans toutes les administrations.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> En cette journée française et européenne d’hommage aux
victimes du terrorisme, n’oublions jamais leur souvenir et leur dignité, ne lâchons rien de notre
combat. Restons unis et fermes. Ne laissons jamais la haine s’installer.
> La défense des valeurs européennes, de notre modèle, est du côté des Ukrainiens. Nous avons une classe politique, à l’extrême droite et à l’extrême gauche, qui a toujours été complaisante à l’égard du régime de Vladimir Poutine.
> Aujourd’hui, nous sommes unis, avec les Américains et les Britanniques. Aujourd’hui, dire « non-aligné », comme si on pouvait être neutre, à équidistance, c’est une folie.
> On ne va pas lâcher l’Ukraine, ni sur le plan humanitaire ni sur le plan militaire.
> Il faut qu’on sorte du gaz russe, qu’on se fixe une date. En achetant du gaz russe, on finance la guerre de Vladimir Poutine.
> Quand nous sommes nés l’idée que l’Europe consacrerait dans 27 pays, par une même loi, l’égalité salariale et la représentation des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises n’était même pas imaginable.
> [Dette européenne commune] On est dans une situation tellement extraordinaire, tellement exceptionnelle et tellement dramatique qu'on ne peut pas se permettre d'être dans la routine européenne un peu classique.
Gabriel Attal
(porte-parole du gouvernement)
> Le président de la République a toujours dit qu'il fallait qu'on
travaille plus. Dans le programme d'Emmanuel Macron il y aura la proposition
d'allonger l'âge de départ à la retraite et de le passer progressivement à 65
ans. C'est une réforme qui sera une réforme de responsabilité mais aussi de
justice. Ça fait partie des réformes prioritaires. C'est un choix de société,
on voit autour de nous, en Allemagne, en Espagne, au Royaume-Uni, en
Italie, on part déjà à 65 ans. Il s'agit aussi de s'aligner sur la plupart de
nos voisins comparables.
> On travaille à une nouvelle mesure pour accompagner les ménages qui en ont le plus besoin et qui roulent beaucoup avec leur voiture.
> Il n'y a jamais eu de débats d'un président sortant avant le premier tour avec les autres candidats. Mais pour une raison simple. Vous vous mettez à 12 dans un débat, sur 2 heures, il y a une inégalité de temps de parole. Vous avez 1h50 de candidats qui cherchent tous leurs moments avec le président de la République qui l'interpellent. Et le président qui n'a que 10 minutes pour répondre
> Emmanuel Macron n'a pas de problème avec la confrontation et le fait d'être bousculé. Mais encore faut-il avoir la possibilité de répondre. On sait que c'est matériellement impossible dans un débat à 12 candidats. Ça ne serait pas un débat, mais un moment de spectacle.
> Les frappes de la Russie contre l'hôpital pédiatrique de Marioupol sont inhumaines et lâches.
> Il y a une préoccupation très forte de notre part sur la sécurité et la sûreté des sites nucléaires en Ukraine.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Suite au bombardement d’un hôpital pédiatrique
de Marioupol, les mots manquent. C’est le drame absolu, une guerre infondée,
une agression qui viole les lois de la guerre, qui touche femmes et enfants.
Les auteurs de ces crimes devront en répondre.
> [Embargo américain sur les hydrocarbures russes] Les Etats-Unis ne sont pas dans la même situation que l’Europe. Décider cela brutalement, globalement et définitivement, ce serait se punir soi-même.
> [Campagne présidentielle] Comment peut-on dire qu'Emmanuel Macron n'aime pas le débat? Qui a fait le Grand débat? Qui aime la controverse, qui va vers les Français discuter? Est-ce que son bilan, son action ne sont pas mis en débat chaque jour depuis cinq ans?
> [Campagne présidentielle] Chaque semaine, nous avons
une rengaine. Nous avons eu la rengaine des parrainages, on a dit : «Oh la la
on ne pourra pas avoir tous les candidats» et résultat, nous sommes le seul
pays, c'est une démocratie exotique, où nous avons deux candidats trotskistes
et deux candidats néo-facho On ne peut pas dire que les parrainages, en quelque
sorte, aient empêché la démocratie de vivre. Maintenant, c'est la rengaine du
débat. (…) On voudrait que l'on fasse en sorte qu'il y ait 11 procureurs qui
expliquent que tout ce que le président a fait est mauvais et avec le même
temps de parole il devrait leur répondre. Tout cela c'est une sorte de contrainte
médiatique qui veut que «ce serait bien
le débat».
Les Français sont éclairés, les Français voteront pour qui ils voudront car
n'oublions jamais une chose, dans notre démocratie c'est le peuple souverain
qui vote et qui choisit son président de la République, ce ne sont ni les
sondages, ni les débats. Je crois vraiment que les Français sont à peu près au
clair sur qui a les capacités de leadership, quel est le bilan réel du
président sortant et quelles seront ses propositions, il les présentera au fur et
à mesure.
> [Proportionnelle] Cela n’a pas abouti car le Sénat ne l’a pas souhaité. Moi, je milite pour le grand débat permanent. Dans la manière de faire, il faut plus associer les citoyens à la construction de la décision publique.
> [Retraite à 65 ans] Il nous faut collectivement travailler plus, pour produire plus pour financer notre modèle social, notre éducation, nos armées.
> [Réforme des retraites] Il faudra supprimer les régimes spéciaux et veiller à ce que les retraites soient à minima de 1100€.
> [Réforme des retraites] L’idée, c’est que les principaux régimes spéciaux disparaissent. Nous ne devons pas abandonner l’idée d’un régime universel, mais il ne faudra le faire que pour les nouveaux entrants
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Dans un mois, aux Français de décider
s’ils font à nouveau confiance à Emmanuel Macron. Cette campagne est particulière. Mais aujourd’hui comme hier,
nous défendrons nos idées avec force, et, toujours, avec humilité.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Présidentielle] Cessons de faire le débat du
débat et parlons de nos visions pour notre pays. C'est ce que nous faisons avec vous, avec les Français,
partout en France. Cette campagne, nous la menons et la mènerons jusqu'au bout.
> Nous garantirons les ressources de l'audiovisuel public et donc sa pérennité et son indépendance.
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Hier soir à Versailles les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont ouvert à l’Ukraine un chemin vers l’Europe. C’est un message de
soutien et de solidarité très fort envers les Ukrainiens. La reconnaissance
claire que l’Ukraine appartient à la la famille européenne.
> L’Europe doit se renforcer pour affronter les fracas du monde. C’est le travail essentiel que vont mener les Chefs d’états à Versailles. Nous allons les y aider depuis Strasbourg en portant la plus grande ambition dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
> Notre devoir le plus élémentaire est d’accueillir les Ukrainiens qui fuient les bombes de Poutine. La solidarité extraordinaire qui s’exprime partout en Europe dit beaucoup de ce que nous sommes en tant que peuple.
> Notre devoir le plus élémentaire est d’accueillir les Ukrainiens qui fuient les bombes de Poutine. La solidarité extraordinaire qui s’exprime partout en Europe dit beaucoup de ce que nous sommes en tant que peuple.
> Nous devons continuer de bâtir une véritable Europe de l'indépendance. Si nous ne le faisons pas, si nous ne reprenons en main notre destin d’Européens, alors nous subirons les fracas du monde avec encore plus de violence.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Dans le tourment du monde, il revient à notre
génération de faire triompher les valeurs de l’Union européenne contre ceux qui
s’y attaquent ouvertement et brutalement.
> La défense européenne, construisons la maintenant. Ce ne sera pas trop tôt. N’attendons pas qu’il soit trop tard.
> En matière de défense, l’Union européenne a besoin d’avoir la capacité de décider elle-même. Un nouveau président américain isolationniste ou la Turquie, qui est un allié particulier, peuvent nous faire défaut par exemple. Il y a une urgence.
> Un score historique pour exiger
la protection immédiate du patrimoine arménien tombé sous le contrôle de
l’Azerbaïdjan depuis la guerre du Haut-Karabakh et menacé. Fière d’avoir porté
ce texte et d’avoir recueilli un tel soutien. Maintenant nous demandons des
actes.
Certains se sont abstenus sur la résolution qui exige de l’Azerbaïdjan qu’elle
protège les églises arméniennes au lieu de les détruire. Parmi eux Thierry Mariani, qui se dit
proche des Chrétiens sauf quand il est proche d’Alyiev.
> Regardez les comme ils s’empressent de tordre la vérité pour plaire à Poutine: ils transforment des « structures de recherche biologique » en « laboratoires d’armes bactériologiques ». Même devant l’horreur de l’agression russe, les affidés de Moscou continuent leur sale boulot.
> Non, l’extrême-droite n’a pas
pris ses distances avec Vladimir Poutine. Il y a ce qu’ils disent et il y a ce
qu’ils votent: Ni le RN, ni les amis d’Eric Zemmour ne soutiennent l’exigence
de mettre fin aux passeports de complaisance pour les oligarques russes.
Et ça continue. Au moment où le Parlement européen décide massivement de
poursuivre son investigation sur les ingérences étrangères dans les démocraties
et la désinformation, seuls quelques députés s’y opposent. Vous avez deviné
lesquels : les députés de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour.
> Rencontre avec des députées ukrainiennes. Elles ont mis 5 jours pour rejoindre Strasbourg et témoigner. Nous avions mis 3 heures pour rejoindre Kiev et les rencontrer il y a 4 semaines. Elles témoignent de l’horreur et appellent à l’aide pour leur pays.
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