Passée l’émotion du déclenchement par Poutine de sa guerre contre l’Ukraine qui avait suscité une forte hausse d’Emmanuel Macron dans les sondages pour la présidentielle, du fait de sa fonction de chef de l’Etat, nous avons assisté à une baisse plus ou moins marquée selon les instituts des intentions de vote en sa faveur.
Parallèlement la forte baisse d’Eric Zemmour ces dernières semaines dans les mêmes sondages a naturellement profité à Marine Le Pen qui connait une hausse parfois significative.
Au lieu de faire les gros titres pour attirer le chaland sur la «dégringolade» de Macron et la «hausse spectaculaire» de Le Pen, c’est plutôt à un retour à la «normale» qui s’est déroulé.
Avant la guerre de Poutine contre l’Ukraine, les intentions de vote d’Emmanuel Macron oscillait entre 24% et 25% avec des pics à 26% et des bas à 23%.
De son côté, les candidats d’extrême-droite – Le Pen et Zemmour – comptabilisaient autour de 30% des intentions de vote avec des pics à 32%.
Que constate-t-on actuellement?
Qu’Emmanuel Macron est aux alentours de 29% avec des pics à plus de 30% et des bas à 28%.
Que si Le Pen peut atteindre les 18%-20% dont elle est créditée c’est parce que Zemmour est entre 10% et 12% avec des pics à 13% et des bas à 9%.
Si l’on fait le total de l’extrême-droite il est aux alentours de 30% donc exactement le même qu’avant la baisse de Zemmour et la hausse de Le Pen.
Quant à Emmanuel Macron, il continue à se situer au-dessus de son score d’avant le début de la guerre.
Il n’y a donc pas lieu, pour l’instant, d’en conclure à des dynamiques inversées entre Macron et Le Pen ou à démontrer que le présidentielle a changé alors que les constantes et les fondamentaux depuis le début des sondages qui lui sont consacrés demeurent les mêmes, à savoir Emmanuel Macron en tête au premier et au second tour, Marine Le Pen deuxième au premier tour et battue au second.
L’intrusion, parfois, de Zemmour et de Pécresse dans cette configuration n’aura été que des phénomènes conjoncturels.
De
nouvelles baisses de Macron et hausses de Le Pen pourraient encore se
produire sans grandes conséquences tant qu'elles n'invertiraient pas les
fondamentaux que nous avons évoqués.
Evidemment, cette analyse vaut pour l’instant présent mais nous sommes à moins de 20 jours du premier tour et il faudrait sans doute des événements particuliers pour inverser ce qui est la «normale».
Mais, parce que nous devons constater avec une certaine incrédulité et une indignation certaine que, manifestement, l’invasion de l’Ukraine n’a pas décrédibilisé les soutiens de Poutine en France à savoir Marine Le Pen qui progresse comme on l’a vu dans les sondages mais aussi Jean-Luc Mélenchon qui est désormais installé à la troisième place et même Eric Zemmour qui, à l’inverse des deux susnommés, continue à soutenir le dictateur russe et qui parvient encore à rassembler autour de sa candidature aux alentours de 10%-11% des Français.Cela marque bien la réalité d’un vote extrémiste et populiste qui, comme cela se passe aux Etats-Unis et dans d’autres pays, parasite profondément la société et la politique françaises avec des électeurs qui, se réfugiant dans le déni, les fake news et les théories élucubrationistes (complotistes), ont une telle haine de la démocratie républicaine que leur faveurs vont vers des «amis» d’un criminel de guerre.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC
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