La démocratie ce n’est pas le régime de la prospérité mais de la liberté et de la dignité.
Cette réalité prend une dimension particulière aujourd’hui avec la guerre de Vladimir Poutine contre l’Ukraine avec ses possibles conséquences économiques qui pourraient aller jusqu’à une récession, voire des restrictions ou rationnements dans les pays démocratiques.
Ajoutons immédiatement deux choses.
La première est que tout montre dans l’histoire récente que la démocratie est le régime également de la prospérité, celui qui la permet.
La Chine est l’exception qui confirme la règle mais il faut aussi dire que pour parvenir à enrichir un tiers seulement de sa population – les deux autres tiers continuent à vivre dans la pauvreté –, elle a du appliquer un temps les codes de la liberté, et non pas uniquement ceux du capitalisme, en matière économique comme la libre-entreprise sans lesquels elle serait restée dans le sous-développement.
Sans oublier qu’elle a du compter sur la prospérité des pays démocratiques qui lui ont acheté ses produits…
La deuxième est que si récession ou rationnement il y a, ils ne seront pas cantonnés aux pays démocratiques mais toucheront toute la planète, la Russie y compris et surtout, alors que le régime en place à Moscou menace de prendre des contre-sanctions drastiques à son isolement.
Et informons en passant la Chine que ces dernières toucheront ses meilleurs clients, ceux qui lui permettent sa croissance depuis des années.
Ayant dit cela, la question entre richesse et liberté est fondamentale et n’est évidemment pas nouvelle.
Ce qui ne veut pas dire qu’avoir l’une et l’autre soit impossible comme le prouve le monde actuel.
Et quand on parle de richesse, ce n’est bien sûr pas de vivre avec le minimum nécessaire, cela s’appelle vivre décemment, ni même de la vie quotidienne de quelques milliardaires, mais de vivre avec le bien-être que nous connaissons dans nos pays occidentaux.
Ainsi ce qui est derrière cette question c’est le choix à faire si les circonstances l’imposaient entre richesse et liberté.
S’il n’y avait qu’une alternative entre vivre riche ou vivre libre quel devrait être la voie à suivre?
Cette question est épineuse parce que nous avons du mal à renoncer à un confort matériel comme le montre les fortes résistances à changer nos comportements face à la crise climatique qui s’installe.
A l’opposé, on constate, partout dans le monde, que les peuples privés de liberté sont prêts à se battre pour la conquérir dès qu’il y a un moyen d’y parvenir.
Si on les laisse choisir, aucun ne désire vivre dans un régime totalitaire.
Donc, il y a dilemme qu’il serait abusif de ramener à une problématique uniquement binaire entre ceux qui se satisfont du confort matériel jusqu’à renoncer à leur liberté et ceux qui préfèrent vivre libre et dans le dénuement, entre des matérialistes à courte vue et des idéalistes magnifiques.
Pour autant, une vie accomplie ne peut se ramener seulement au montant de son compte en banque.
Etre à même de mener une existence en accord avec ses aspirations profondes et être maître de son destin autant que faire se peu dans la limite du respect d’autrui donne un sens à notre vie terrestre.
Enfin, comme je le disais plus haut, jusqu’à présent, la liberté a été la condition de la richesse.
Dès lors, le choix rationnel est bien la liberté d’abord qui permet ensuite la richesse.
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