Si vous voulez avoir une vision intelligible de la guerre de Poutine contre l’Ukraine, ne vous fiez surtout pas aux analyses des multiples experts militaires qui ont envahi les plateaux de télévisions et les studios de radio!
Faites le test vous-mêmes, écoutez-les pendant une journée et vous ne saurez pas si l’armée russe est incapable de poursuivre son offensive – soit qu’elle manque d’hommes, soit que son service de renseignement soit déficient, soit que son matériel ne soit pas à la hauteur, soit que l’armée ukrainienne soit plus forte que prévue – ou si elle fait une «pause» pour repartir de plus belle ou si elle a changé de stratégie ou encore si elle fait exactement ce qu’elle avait prévue.
Et, bien sûr, d’un jour à l’autre, nombre d’experts viendront dire le contraire ce qu’ils avaient dit la veille…
Généraux de l’armée de terre et de l’aviation, amiraux de la marine, tous à la retraite, ont trouvé un moyen de passer leur temps libre en venant distiller leur science et leur savoir aux côtés de chercheurs d’un nombre incalculable d’organisations qui sont spécialisées dans les conflits.
Le problème, c’est que tous, ils ne sont pas d’accord entre eux quand ce n’est pas simplement qu’ils n’ont aucune compétence particulière pour parler des armées russes ou ukrainiennes, des stratégies mises en œuvre ou des volontés des belligérants.
Du coup, on est guère plus avancé en les écoutant et on se trouve même dans l’incompréhension de ce qui se passe ce qui ajoute à notre désarroi et notre inquiétude.
Au lieu de remplir leurs grilles de programmes avec des invités qui nous embrouillent plus qu’ils nous éclairent parce qu’il faut bien meubler l’«information en continue», les chaînes de télévision et les stations de radio devraient s’employer plus simplement à nous informer sur les faits et à essayer de les décrypter sans aller au-delà de ce que l’on peut raisonnablement déduire de ce que l’on sait.
Mais nous savons bien, pour avoir déjà subi cette déferlante de commentaires qui se transforment en une bouillie sonore où tout s’embrouille et nous embrouille, que c’est la caractéristique même de ces médias qui provoque une information qui, in fine, n’informe pas, voire, plus grave, désinforme.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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