Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
Valérie Pécresse comme tous ses prédécesseurs, candidats de la Droite à la présidentielle, ose se réclamer également du Centre.
Une supercherie honteuse alimentée par le soutien de centristes défroqués comme ceux de Les centristes et d’anciens centristes comme ceux de l’UDI afin de pouvoir tromper les électeurs modérés.
Au vu des sondages actuels, ce bobard gros comme le vide sidéral du programme de Valérie Pécresse dont la phrase magique est de dire qu’elle ne ferait pas comme Macron sans pour autant préciser ses propositions, n’a pas l’air de produire les résultats escomptés.
Il pourrait même causer des dommages puisqu’un électorat de droite pas forcément radicalisé mais qui a toujours détesté le Centre et les centristes – il suffit d’écouter les responsables de LR, en dehors des temps électoraux, pour en être convaincu – pourrait préférer se tourner vers la droite radicale et extrême, en particulier la candidature d’Eric Zemmour…
Mais cela pourrait également provoquer une autre migration, celle des électeurs de droite libérale qui partagent beaucoup de points communs avec ceux du Centre et, surtout, avec la politique d’Emmanuel Macron.
Du coup, voilà une opération séduction qui serait perdante-perdante!
D’autant que si l’on analyse correctement la situation, il y a plus de raisons pour les gens de droite de voter Macron que pour ceux du Centre de voter Pécresse.
L’actuel hôte de l’Elysée n’est ainsi prisonnier d’aucun radicalisme et extrémisme ce qui n’est pas le cas de Pécresse qui, pour séduire toute une partie de l’électorat de droite, est obligée de s’appuyer sur des personnalités proches de l’extrême-droite populiste comme Eric Ciotti ou Nadine Morano.
Et puis, imaginons que Valérie Pécresse se retrouve au second tour face à Emmanuel Macron, où sont ses réserves de voix?
De toute évidence du côté de la droite extrême qu’elle devra alors cajoler pour espérer l’emporter.
Dès lors, si elle accède au pouvoir, la candidate LR sera redevable doublement à cette frange de la Droite – ceux qui la soutiennent dès le premier tour et ceux qui voteront pour elle au second – pour son élection et devra lui faire nombre de concessions ce qui n’est évidemment pas le cas d’Emmanuel Macron qui s’appuie sur un socle libéral et progressiste nettement plus en phase avec une partie importante de l’électorat de droite.
En témoigne d’ailleurs les soutiens des partis comme Agir et Horizons.
Pour retourner le slogan fallacieux de LR, c’est bien Macron qui est le candidat de la Droite et du Centre…
Et il faut y ajouter également la Gauche!
Jean-François Borrou
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