Voici une sélection, ce 2 février 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Message du Président Emmanuel Macron sur l'action de l'Alliance
internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit]
Ce n’est pas un hasard si les terroristes entendent détruire le patrimoine,
éradiquer toute diversité culturelle et religieuse, et je pense naturellement à
la souffrance, aux dévastations qu’ont subi les musulmans, premières victimes
de ces exactions, mais aussi plusieurs communautés au Sahel et au Moyen-Orient,
comme les chrétiens d’Orient, les Yézidis et d’autres minorités. Parce qu’en
effaçant le passé, ils entendent nier ce que nous sommes, des êtres à la fois
unis par une même humanité et riches d’une irréductible singularité. Un tout
mais aussi un ensemble de minorités qui façonnent une force nommée diversité.
Il est évident que le travail fait patiemment en faveur du patrimoine des
minorités témoigne d’un renouveau toujours possible.
Mémoire des peuples, le patrimoine contribue non seulement au développement
durable des territoires, mais aussi, parce qu’il touche aux identités
individuelles ou collectives, aux processus de réconciliation, au vivre
ensemble et à la paix. Il est, aux côtés de la lutte contre le changement
climatique et de la préservation de la planète, de la promotion de l’éducation
et de la connaissance, l’un des principaux vecteurs de transmission de notre
part d’humanité.
Les menaces sur le patrimoine existent toujours : les menaces sont là. Plus que
jamais. Aux quatre coins de notre planète – notamment au Caucase, dans la Corne
de l’Afrique, ou encore en Afghanistan. La folie dévastatrice qui nie la
diversité des identités, la possibilité d’un dialogue entre peuples, cultures,
religions et civilisations progresse et entend tout détruire.
La meilleure réponse à ses projets de haine est de protéger notre patrimoine.
Car protéger les pierres, les œuvres d’art, les sites culturels et les paysages
naturels, c’est protéger ce qui nous lie et ce qui nous tient. C’est dans cet
esprit qu’avec quelques-uns d’entre vous nous avons créé ALIPH [Alliance
internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit],
autour d’un objectif : réagir avec détermination à la destruction massive du
patrimoine par le terrorisme et la guerre, que ce soit au Sahel ou au
Moyen-Orient.
Le bilan d’ALIPH en quelques années d’existence est au rendez-vous : en moins
de quatre ans, ALIPH a soutenu près de 150 projets concrets dans une trentaine
de pays. ALIPH a su démontrer son utilité, sa réactivité et, en un mot, son efficacité,
aux côtés du travail fait par l’Unesco et sa directrice générale. Peu y
croyaient, nous l’avons fait ! De nombreux chantiers d’envergure : c’est fort
de ces succès que nous devons construire et préparer demain. Déjà, grâce à
ALIPH et les dizaines d’opérateurs internationaux ou locaux avec lesquels la
fondation travaille au quotidien, les musées de Mossoul en Irak ou Damhar au
Yémen sont en cours de réhabilitation ; ils viennent s’ajouter à des programmes
de restauration menés à leur terme, comme celui du musée de Raqqa dans le
nord-est de la Syrie.
D’autres projets sont terminés, comme le monastère de Mar Behnam, au sud de
Mossoul, ou proche de l’achèvement, comme Dar Tutunji – magnifique maison
patricienne ottomane de la vieille ville de Mossoul - et d’autres sont en
cours, parmi lesquels : la ville parthe de Hatra ou l’arche de Ctésiphon en
Irak ; le minaret de Jam avec l’UNESCO, et la forteresse de Bala Hissar, avec
la fondation Aga Khan pour la culture, en Afghanistan ; ou encore le Tombeau des
Askia au Mali.
ALIPH : Une capacité d’intervention dans des situations d’urgence : Après les
terribles explosions d’aout 2020 dans le port de Beyrouth, ALIPH a ainsi montré
son agilité et apporté son savoir-faire: le musée National, le musée Sursock,
les cathédrales St Georges grecque orthodoxe et maronite, la bibliothèque
nationale et la bibliothèque orientale de l’Université St Joseph ont ainsi pu
rapidement bénéficier de son soutien.
Lorsque Notre-Dame de Paris a brûlé il y a près de trois ans, le monde entier
s’est ému aux côtés du peuple français. Si, catholiques ou non, nous
avons tous ressenti une peine, une tristesse, c’est parce ce que le patrimoine
est une part de nous-même. Un extraordinaire élan de générosité a permis
d’engager la reconstruction de Notre Dame. C’est aujourd’hui le même élan que
je souhaite voir se lever pour la protection du patrimoine dans les zones de
conflits ou post conflits, afin de donner à ALIPH - qui a fait ses preuves -
les moyens de continuer son action pour les cinq années à venir.
Pour ce qui concerne la France, il m’est agréable d’annoncer que nous
renouvellerons notre contribution à ALIPH pour un montant de 30M $. Vous pouvez
compter sur moi et sur la France pour poursuivre cette noble tâche qui
consiste, par le patrimoine, à réconcilier les peuples entre eux et parfois
avec eux-mêmes.
> Soutenir les chrétiens d’Orient, c’est agir pour un
Moyen-Orient pluriel, pour la possibilité même de la paix et de la fraternité.
Ne pas simplement protéger les communautés, mais leur donner la possibilité de
continuer d’agir dans l’intérêt de tous.
(…) Parce qu'elles contribuent à la francophonie, à la
construction d'un avenir pour les enfants, à l'amitié entre nos peuples et nos
pays, nous doublons notre contribution en faveur des écoles chrétiennes du
Moyen-Orient.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> [Discours en conclusion du Varenne agricole de l’eau et de
l’adaptation au changement climatique]
Je suis très honoré, très heureux de venir au ministère de
l’Agriculture, certes, pour conclure, ou plutôt installer dans la durée, ce
Varenne de l’eau, mais aussi, en ce moment précis, pour témoigner de
l’attachement, du soutien permanent du Président de la République et du
Gouvernement, à la fois évidemment au monde agricole, aux agriculteurs, au
monde rural français. C’est une préoccupation constante. Je suis de très près,
par exemple, en ce moment, les négociations commerciales en disant ici haut et
fort que le Gouvernement de la République entend bien que la loi de la
République - Egalim 2 en l’espèce - soit respectée et appliquée.
Dans l’actualité, chacun le sait, il y a les difficultés de la filière porcine
que le ministre s’est employé à résoudre. Et puis, tous les sujets que vous
connaissez, qui sont nombreux, mais qui témoignent de l’importance à nos yeux,
aux yeux du pays en réalité de ce secteur professionnel, qui a une importance
beaucoup plus forte que son poids économique. (…)
Nous avons souhaité que ce Varenne de l’eau, vous avez parlé de transversalité,
soit la conciliation d’objectifs parfois difficilement conciliables. Alors, il
peut arriver qu’il y ait entre le ministère de la Transition écologique et le
ministère de l’Agriculture, comme on dirait, quelques nuances de temps en
temps. Tant mieux, ça justifie le rôle du Premier ministre. Mais en tout cas,
ils ont manifesté un travail conjoint que je crois, tous les acteurs ont
ressenti et qui vous a permis d’avancer. D’avancer, je le dis d’emblée après
les rapporteurs, sur un sujet et une cause majeures. Vraiment.
Nous savons tous, et c’est un choix de progrès, que notre avenir va être de
plus en plus profondément impacté par le changement climatique et nous allons
subir des aléas qui sont déjà violents. Et vous avez raison de rappeler qu’ils
se déploient sur toutes les dimensions, la sécheresse, bien sûr, les épisodes
de pluies, les épisodes de gel, etc. Vous connaissez cela par cœur. Et l’accès
à l’eau devient plus que jamais vital pour nos sociétés. Nous connaissons aussi
depuis longtemps les conflits que précisément cette rareté, c’est sa principale
caractéristique, entraîne, et je veux dire d’emblée pour revenir sur la méthode
que vous avez choisie, qu’il faut poser tout ça, discuter d’abord, objectiver,
écouter tous les points de vues et rechercher, parce que c’est le sel de la
politique, le vivre ensemble, des solutions opérationnelles, concrètes.
C’est effectivement pour parler de ces sujets, pour anticiper, se préparer à
cet avenir, que le chef de l’État a souhaité que se tienne ce Varenne agricole
de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. C’est un moment fort, je
le dis, c’est un moment politique, je le répète, au sens noble du terme et
évidemment au moment où nous arrivons à la conclusion de cet exercice, je
voudrais vous remercier toutes et tous pour votre contribution, les 1 400
participants qui ont confronté leurs idées, qui ont débattu et surtout qui sont
en mesure de nous faire des propositions opérationnelles. J’aime bien ça, ce
n’est pas la première fois qu’on le fait. Le débat, la confrontation des idées
dans un temps, vous l’avez dit, je le reconnais, assez contraint. Et puis, tout
de suite, du moins on essaie, on en tire des conclusions.
On avait dans un autre registre, je pourrais l’illustrer de multiples manières,
des sujets sur un autre domaine, le logement, des difficultés. De la même
façon, j’ai convoqué une commission avec des experts qui ont fixé des débats,
mais pas des commissions. Vous voyez, d’habitude, quand on crée des
commissions, on sait ce que ça veut dire. Mais elle a travaillé, cette
commission en un temps record, m’a rendu ses conclusions en septembre et dès la
loi de finances pour 2022, il y a eu la traduction opérationnelle de ses
recommandations. Nous voulons faire la même chose avec vous. D’où,
effectivement, les délais assez contraints dans lesquels vous avez travaillé.
Je vous en remercie encore. Mais il y a urgence.
Alors, j’attendais, il était attendu de ce Varenne, bien sûr, de faire émerger
le plus possible un consensus. On n’est pas des gens naïfs, on sait que ces
sujets sont difficiles et que l’unanimité y serait en réalité suspecte, car
elle serait le prélude à l’inaction. Mais en tout cas, le plus large consensus
possible autour de solutions opérationnelles. Au fond, c’est toujours la même
approche qui nous guide : avoir la lucidité de prendre les décisions que la
situation impose et surtout ces évolutions prévisibles, d’une part, avoir la
volonté toujours de les accompagner pour les rendre acceptables, c’est-à-dire
finalement possibles. Si on caricaturait, à équidistance de ceux qui sont dans
le déni de la réalité et en sens inverse de ceux qui sont dans l’idéologie, qui
font que finalement, les deux se rejoignent parce qu’à l’arrivée, rien ne
change. C’est aussi simple, si je peux m’exprimer ainsi, que cela.
Et à cet effet, je voudrais, devant vous, insister sur 3 choses : la vision, la
méthode, je vais y revenir et les actions surtout à mettre en place.
La vision tout d’abord. Parler des usages de l’eau est toujours compliqué. Ce
n’est pas la première fois dans ma vie, notamment d’élu, que je traite de ce
sujet. Les conflits d’usage, incontestablement, existent et se sont même
accrus. Il est même arrivé qu’ils s’expriment dans la violence. Ils existent
sans doute depuis que l’homme est sédentaire. D’où l’extrême nécessité de
regarder ce sujet avec sérénité en sortant des postures, et Julien l’a dit,
remettons de la pensée et de la raison dans les débats. C’est très important.
Cette vision est fondée sur plusieurs convictions.
D’abord, que la ressource en eau est un bien précieux qui sera de plus en plus
rare et qu’il faut donc considérer comme tel. Il faut protéger cette ressource,
l’économiser, en assurer le partage et l’utiliser à bon escient. Cette
conviction et ce cap avaient été fixés dès 2018 à l’occasion des Assises de
l’eau et il était essentiel que le Varenne vienne décliner ces enjeux de
manière extrêmement concrète pour l’agriculture. Ensuite, que l’eau si elle
doit être protégée, n’en reste pas moins nécessaire pour beaucoup
d’utilisations, et parmi ces utilisations il y a l’usage agricole, ce qui est
une façon de dire et de rappeler ici fortement que dans l’intention politique
de notre pays, il ne sera jamais possible de faire de l’agriculture sans eau.
Il faut le rappeler. Ce sont parfois des évidences mais vous savez bien que les
évidences, parfois, méritent d’être rappelées.
Alors pour avancer avec détermination, vous avez choisi trois axes qui ont
structuré la méthode et l’action. Le premier axe, c’est la protection de nos
agriculteurs face justement à ces aléas, face à ces difficultés dont vous savez
bien les uns et les autres qu’elles sont de plus en plus fréquentes. Et bien
sûr, nous avons tous, moi le premier, en tête l’épisode de gel de l’année
dernière, particulièrement dramatique dans ses impacts. Nous nous sommes avec
le ministre rendus à plusieurs reprises auprès d’exploitants durement frappés
par ces dégâts, souvent désespérés, m’exprimant qu’ils avaient envie parfois de
raccrocher, de faire autre chose. C’est très grave. Je pense pouvoir vous dire
ici avec fierté que nous avons immédiatement réagi avec force et avec beaucoup
d’ampleur, et y compris d’ailleurs pour les secteurs qui étaient jusque-là
exclus du régime dit des calamités agricoles. Vous connaissez tout cela. Mais
le fait même que nous ayons dû recourir à ce dispositif exceptionnel et d’une
telle ampleur, finalement, nous a montré, ou plutôt rappelé, à quel point le
mécanisme de couverture de risques climatiques était à revoir dans son
entièreté. Ça aussi, si vous me permettez, il y a plus expert que moi, il y a
longtemps que j’en entends parler.
Sûrement que le dispositif, dont je ne doute pas qu’il sera voté
consensuellement par les deux chambres composant le Parlement, à l’usage, devra
être encore amélioré, corrigé. Nous y sommes comme toujours prêts, toujours. Je
rappelle au passage, je citais Egalim, c’est Egalim 2, je veux dire on a fait
un premier texte qui n’a pas bien marché. Rares sont les gouvernements et les
majorités parlementaires qui disent «Nous sommes lucides, ça ne marche pas
bien, nous remettons le métier sur l’établi». Ça a donné Egalim 2 dont je vous
ai déjà parlé tout à l’heure dans mon propos introductif. Je vous confirme,
s’agissant de cette question d’assurance, que nous irons au bout de cette
réforme, que je veux qualifier d’historique, de l’assurance climatique et
qu’elle entrera en vigueur dès 2023.
C’est une réforme d’ampleur fondée à la fois sur une meilleure répartition des
responsabilités, sur davantage de visibilité et sur plus d’équité, car je
rappelle qu’elle sera ouverte à tous les agriculteurs. Incontestablement, elle
conduira, elle appellera un effort de solidarité nationale supplémentaire.
Aujourd’hui, nous consacrons environ 300 millions d’euros par an pour
indemniser les agriculteurs victimes des aléas climatiques. Et nous escomptons,
avec le nouveau dispositif d’aide qui sera voté, que ce soutien passera à 600,
c’est-à-dire un doublement de l’intervention de la solidarité nationale grâce
principalement à un effort budgétaire.
Et je veux le dire, je parlais tout à l’heure de choix politique, c’est aussi
un choix économique. Je pense vraiment que ce sera de l’argent bien investi car
rien ne serait pire et aurait un coût infiniment supérieur que de perdre nos
agriculteurs. Infiniment supérieur. C’est de l’argent en faveur de gens qui
travaillent, qu’il me soit permis alors que la crise sanitaire n’est toujours
pas terminée, de rappeler que depuis le début les agricultrices, les
agriculteurs de France font partie de celles et ceux qui n’ont jamais levé le
pied - il n’a jamais rien manqué à l’alimentation de nos concitoyens - des gens
qui travaillent, qui nourrissent la nation, qui entretiennent les écosystèmes,
qui concourent, vous l’avez dit, à la souveraineté de notre pays dont la crise
économique nous a rappelé toute l’importance vitale. Protéger.
Le deuxième axe, c’est nous adapter. Adapter nos cultures, évidemment, pour
consommer moins d’eau, c’est le sujet, tout en assurant une production de
qualité. Je voudrais à mon tour saluer le travail réalisé avec les filières.
C’est une des clés du succès. C’est aussi notre conception des choses. On
travaille avec les acteurs, avec tous les agriculteurs, avec ceux qui les
représentent. Les filières, c’est évidemment majeur et je veux noter avec
satisfaction aujourd’hui que près de 30 filières se sont engagées à mettre en
place d’ici la fin de l’année une stratégie d’adaptation, assortie d’un plan
d’actions très concrètes, dont la mise en œuvre s’échelonnera, si j’ai bien
compris, jusqu’à 2025. Certaines l’ont déjà concrétisées. Je pense là aussi,
d’après ce que vous m’avez indiqué à la filière lavande, à la filière viticole
et bientôt à la filière laitière, et je veux devant vous les en féliciter.
Ces transformations nécessitent évidemment de mettre en place de nouvelles
pratiques. Elles nécessitent aussi d’investir fortement, notamment dans des
technologies nouvelles. Vous avez même employé le terme de technologies de
rupture, et bien entendu, dans l’innovation. Et bien, la responsabilité du
Gouvernement, de l’Etat, c’est d’accompagner cette dynamique parce qu’elle est
indispensable. Et à cet effet, nous allons mettre en œuvre 4 mesures. D’abord,
la mobilisation d’une enveloppe de France 2030, annoncée il y a quelques
semaines par le Président de la République. Projet majeur de modernisation, de
renforcement de notre économie et de notre souveraineté dans lequel
l’agriculture avait toute sa place, dont 100 millions d’euros dès 2022 pour
précisément permettre d’acquérir des matériels innovants par les agriculteurs
au service de ce que vous appelez, ce qu’on appelle souvent la troisième
révolution agricole.
Le premier guichet de cette enveloppe ouvrira incessamment sous peu ce mois-ci
en tout cas. Une deuxième enveloppe, toujours sur ce plan France 2030, cette
fois-ci à hauteur de 100 millions d’euros, pour le soutien et l’adaptation
justement au changement climatique et pour mieux structurer les filières. Ce
sont là des projets collectifs qui seront sélectionnés par appel à projets, eux
aussi lancés dès cette année 2022. Troisièmement, évidemment, un financement
accru de la recherche et du développement, sujet capital dans le secteur du
changement climatique et une meilleure diffusion des savoirs scientifiques à
travers un partenariat renforcé entre l’Etat, l’Association de coordination
technique agricole, l’Inrae et les Chambres d’agriculture.
Ce soutien renforcé à l’effort de recherche permettra ou doit permettre
notamment de développer des plantes plus résistantes à la sécheresse. Enfin, le
cofinancement par l’Etat des initiatives locales de restructuration des
investissements, je pense notamment à la création du GIP Occitanie. C’est
curieux que vous m’ayez donné cet exemple. Mais il est très bon. Je ne doute
pas Monsieur le Président que d’autres régions sont engagées dans de tels
mouvements que l’État donc financera aux côtés d’elles et avec là encore, les
chambres d’agriculture.
Le troisième axe, c’est celui de l’accès aux ressources en eau. L’accès à cette
ressource doit évoluer, vous l’avez dit, dans les rapports que vous avez
synthétisés pour dégager de nouvelles ressources pour les usages agricoles, et
ce, sans menacer les milieux et la biodiversité et dans le respect, évidemment,
des autres usages indispensables. Je pense notamment évidemment à l’eau
potable.
En conséquence, s’il faut être déterminé pour assurer un accès à l’eau au monde
agricole, il faut le faire avec méthode, et cette méthode, je ne vous
surprendrai pas en vous disant qu’elle passe nécessairement par une gestion la
plus territorialisée possible. D’abord pour conduire le plus efficacement les
indispensables concertations, tenant compte des positions nécessairement
variées, parfois divergentes, tenant compte des réalités de terrain en lien
avec les collectivités locales qui peuvent être aussi des maîtres d’ouvrage des
projets. C’est d’ailleurs, vous l’avez reconnu, tout le sens des fameux PTGE.
Mais je vous le dis, tout de suite, une concertation, ça ne peut pas durer dix
ans ou quinze ans. Il faut concerter de façon très approfondie, très sérieuse,
dans un temps déterminé, puis vient le temps de la décision et de la mise en
œuvre. Sinon, on retombe dans les postures et, plus grave, dans l’inaction et
l’action publique qui perd en crédibilité et les acteurs en confiance.
Pour sortir des postures dans lesquelles le débat s’enferme depuis trop
longtemps, il faut remettre, nous l’avons dit, la science et la raison au
centre des réflexions et donc des décisions politiques. C’est la feuille de
route à laquelle se sont continûment astreints les membres de ce Varenne de
l’eau et je voudrais les en remercier. Et donc, je le dis au terme des échanges
et des débats, il faut enfin avoir le courage d’avancer et de décider, même
quand c’est compliqué. C’est ce que nous avons fait avec, par exemple, la prise
du décret sur les volumes prélevables. Vous en souvenez ? On en a beaucoup
parlé. Décret de l’année dernière, juin 2021. Vous l’attendiez depuis
longtemps, ce texte. Il a fait l’objet de longues concertations. Il ne sortait
jamais. Ce qui n’était bénéfique finalement pour personne, puisque l’absence de
clarification laissait prospérer un flou, source de contentieux et
d’interprétations divergentes.
Autre décisions concrètes que nous avons prises, ce sont celles qui concernent
les soutiens massifs permettant à nos agriculteurs d’adapter leurs pratiques
culturales, leur système d’irrigation, leur protection face aux défis du
changement climatique, d’où l’inscription de ces sujets - j’ai fait de la
prospective en parlant de France 2030 - mais dès aujourd’hui, dans notre plan
de relance de 100 milliards d’euros que j’ai annoncé en septembre 2020 et qui a
permis un effort de modernisation historique de l’agriculture française au
bénéfice de laquelle nous avons dégagé, sur la proposition insistante du
ministre, 1,4 milliard d’euros au global, c’était parfaitement justifié, dont
plus de la moitié a permis à l’agriculture de s’adapter, de se protéger et de
changer ou de faire évoluer ses pratiques.
À la suite de vos propositions, je voudrais vous dire que nous allons prolonger
ce processus décisionnel dans les directions suivantes. D’abord, une première
série de décisions sera prise pour mieux utiliser les infrastructures
existantes. Dès cette année, nous allons lancer, comme vous le suggérez, un
inventaire exhaustif des ouvrages dans l’objectif de remobiliser les volumes
d’eau stockés non utilisés. Cette réactivation des ouvrages, nous allons la
commencer rapidement sur une dizaine de territoires pilotes, puis nous
élargirons le périmètre dès que nous aurons un premier retour d’expérience.
À cet effet et à très court terme, nous allons mobiliser 13 millions d’euros de
France relance en plus, pour financer les projets bien identifiés par les
préfets de bassin et prêts à démarrer. Une deuxième série de décisions vise à
faire émerger une nouvelle génération de dispositifs de gestion de l’eau. Nous
allons consacrer une part de l’enveloppe de 100 millions d’euros de France 2030
pour financer les dispositifs innovants de pilotage intelligent des stockages
d’eau. Nous allons également financer des expérimentations pour la récupération
des pluies diluviennes hivernales ainsi que pour la réutilisation des eaux
usées. Les premiers appels à projets pour ces projets d’aménagement ou ces
expérimentations seront, monsieur le ministre, lancés dans les semaines qui
viennent.
Une troisième série de décisions est relative à l’amélioration des processus
administratifs pour les rendre plus efficaces et plus rapides. D’abord, en
tirant les leçons du blocage de certains projets de territoire pour la gestion de
l’eau. Je demande aux deux ministres de consolider les recommandations issues
de vos travaux dans une instruction technique complémentaire à celle en vigueur
qui date, vous le savez, de 2019. Ensuite, en renforçant le rôle des préfets
dans la conception et la mise en œuvre des PTGE. Nous allons modifier et faire
évoluer la réglementation pour permettre aux représentants de l’Etat de
reprendre la main lorsque le délai initial de concertation convenue par les
parties prenantes n’aura pas permis d’aboutir à une décision.
Et enfin en permettant de mieux utiliser les ressources en eau en hiver, c’est
aussi une de vos recommandations. Concrètement, cela signifie que nous allons
modifier, là encore, les textes pour que les préfets puissent autoriser et
encadrer les volumes prélevables en hiver. Un travail, bien entendu,
méthodologique sera nécessaire pour tenir compte de tous les besoins des
milieux, notamment pour recharger les nappes phréatiques. Mais une fois que ces
besoins seront satisfaits, il serait dommage de ne pas capter l’eau
excédentaire pour la stocker au moins jusqu’à l’été suivant. Cela, je l’ai dit,
passera par une modification du décret de juin 2021 que je demande au ministre
de l’Agriculture et à la secrétaire d’Etat d’engager sans délai.
Le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique vise à
faire émerger des solutions qui s’inscrivent dans la durée. La gestion de
l’eau, chacun le mesure est un sujet éminemment complexe que nous devons
regarder en face, sans quoi je l’ai dit, c’est l’ensemble de notre agriculture
et de notre pays qui se retrouverait fragilisé. Je me félicite donc avec vous
que ce Varenne ait permis de consolider la belle dynamique entamée voilà près
de 4 ans. Il nous faut maintenant franchir une nouvelle étape qui sera
effectivement un point de non-retour. Il y en aura d’autres, car il en va de
l’avenir de notre agriculture et de notre territoire. En face de cette volonté,
il y a des gens et il y aura, comme je viens donc d’y engager le Gouvernement
de la République, des actes concrets et des budgets dédiés.
Je veillerai évidemment avec la plus grande attention à leur bonne mise en
œuvre et pour mesurer leur application effective dans la durée, pour consacrer
également la transversalité dont vous avez parlé, je vous annonce la nomination
prochaine d’un délégué interministériel qui sera chargé de leur déploiement et
de leur application au moins dans les 3 prochaines années. L’ADN de ce
Gouvernement, mesdames et messieurs, dans le sujet majeur qui nous réunit ce
matin comme dans les autres champs de l’implication publique qui est,
finalement, le défi collectif qui se pose à notre pays et à l’ensemble de nos
sociétés, c’est de chercher par tous moyens à concilier l’indispensable,
l’incontournable transition écologique, et la non moins nécessaire création de
richesse, c’est-à-dire la croissance économique et le progrès social. Je ne
doute pas un seul instant que notre agriculture, à la croisée de ces enjeux,
relèvera ces défis avec succès.
> [Loi relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale dite 3DS] C'est en travaillant en confiance avec le Parlement que nous avons abouti à ce consensus autour d'un projet de loi utile à nos territoires et à tous ceux qui s'engagent pour les faire vivre. S'adapter aux réalités locales, c'est aussi renforcer l'égalité entre les citoyens.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> [Ingérences étrangères lors de la présidentielle] Je pense que nous sommes beaucoup plus prémunis là que nous ne
l'étions par le passé.
> [Ukraine] La situation est grave, voire très grave. (…) Si la Russie venait à envahir l'Ukraine, les sanctions financières à l'encontre de la Russie seraient considérables. (…) L'heure est toujours à prioriser la désescalade, c'est au président Poutine de dire s'il préfère la confrontation à la négociation.
> La perspective de continuer à se battre contre le terrorisme au Sahel et dans toute l'Afrique de l'ouest est essentielle.
> La France a été au rendez-vous du combat contre le terrorisme à la demande des pays africains, elle a payé le prix du sang et je souhaite que cela soit respecté.
> [Présence française au Mali] Le combat contre le terrorisme se poursuivra au Sahel. Ce n'est pas un événement dû à l'irresponsabilité d'un gouvernement de coup d'État qui va enrayer notre lutte contre le terrorisme. (…) Il y a une rupture politique depuis que la junte est au pouvoir, une rupture militaire, et une rupture, aussi, avec la communauté internationale. (…) C'est le Mali qui s'isole. Le sujet que nous avons devant nous n'est pas un sujet franco-malien mais un sujet entre la communauté internationale et le Mali. (…) Nous réfléchissons pour savoir quelle est la force dont nous disposons pour continuer le combat contre le terrorisme avec d'autres. La situation ne peut rester en l'état.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> La France protège la forêt amazonienne.
J’annonce de nouveaux crédits pour multiplier les interventions en hélicoptère
et lutter contre cette cause de déforestation.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> Nouvelle étape majeure du Pass Culture ! En
plus de l’accès individuel pour chaque jeune à des achats culturels, un accès
collectif grâce aux sorties scolaires culturelles financées pour toutes les
classes de France à partir de la classe de 4ème.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Un rebond de 7 % de croissance n'est pas
«normal» ni «automatique». C'est exceptionnel ! Nous avons retrouvé notre
niveau d'activité d'avant crise dès l'été 2021. Ni l'Allemagne, ni l'Espagne,
ni l'Italie ne l'ont retrouvé. Soyons fiers !
> La stratégie économique du président de la République, qui reposait sur le «quoi qu’il en coûte», a été une des meilleures décisions de politique économique prises depuis des années. Sans cela, il y aurait eu plus de faillites, plus de chômage et donc une dette plus importante.
> [Electricité] Nous pensons aux Français, nous pensons à
leur facture et nous les protégeons. Donc nous avons demandé un effort à EDF et
l'État lui-même a fait un effort très important puisqu'il a renoncé à 8
milliards d'euros de taxes pour protéger les Français et que leur facture
n'augmente pas autant que c'est le cas en Espagne, en Italie, ou ailleurs en
Europe. On ne peut pas qualifier ça d'électoralisme quand nous prenons la
décision responsable de protéger les Français.
En Espagne, la facture de l’électricité va augmenter de 71 %. En Italie, de 129
%. En France, elle va augmenter de 4 %. Certes c’est une augmentation mais
c'est une vraie protection pour les Français. (…) En Espagne la facture va en
effet passer de 1.000 à 1.710 euros et en Italie de 1.000 à 2.290 euros. C'est
cela qu'on voulait pour les Français? Chez nous elle va augmenter de 40 euros,
même si c'est toujours 40 euros de trop. Il ne vous a pas échappé qu'EDF est
détenu à 84% par l'État et ma conception d'un grand service public, c'est que
lorsqu'il y a une crise énergétique aussi grave, il protège les Français et ne
se mette pas de l'argent dans les poches en imposant 35% d'augmentation de la
facture à nos compatriotes.
> Il serait aberrant de penser qu'EDF est une entreprise privée comme une autre (...) Sur les grands sujets stratégiques qui peuvent relever de la défense, de l'électricité, du nucléaire... C'est l'État qui décide. Je fais jouer à l'État son rôle de bouclier et c'est une fierté pour moi.
> Cela fait cinq ans que nous soutenons EDF. Nous avons recapitalisé EDF quand il le fallait, nous avons renoncé à des dividendes, nous nous sommes battus avec le président de la République pour que l'énergie nucléaire soit reconnue comme énergie décarbonée et nous avons décidé de réaliser de nouveaux réacteurs nucléaires et c'est décisif pour l'avenir d'EDF. Donc je ne laisserai pas dire que nous avons sabordé EDF. Nous soutenons EDF.
> Pour faire face à la transition écologique, le
président de la République a anticipé cette réalité-là et a annoncé que nous
allions réaliser de nouveaux réacteurs nucléaires et nous allons accompagner EDF
dans cet investissement. On ne va pas laisser EDF seul face à un investissement
qui représente plusieurs dizaines de milliards d'euros ! (…)
L'enjeu est de produire plus d'électricité décarbonée, investir sur le
nucléaire, investir dans le renouvelable et dans l'hydrogène, un modèle
pérenne, soutenable avec de l'électricité décarbonée.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Augmenter de 10 milliards d’euros le budget du
ministère de l’intérieur sur le quinquennat, Emmanuel
Macron l’a fait.
> Sous l’impulsion du président de la République, nous préparerons la police de demain, pour faire face à la cybercriminalité.
> Quelle insulte à la police française que de dire qu’il faut envoyer l’armée dans les quartiers, c’est une méconnaissance totale du métier de policier et du travail d’investigation.
> La délinquance ne se règle pas à coups de propos simplistes, délirants et démagogiques. C’est américaniser la société que de vouloir répondre à l’ensauvagement par la violence débridée.
> J’ai entendu un candidat à l’élection présidentielle demander la légalisation du cannabis sous prétexte que c’était difficile de lutter contre la drogue. Il faudrait donc capituler sous prétexte que c’est difficile ? Quelle drôle de conception de l’autorité monsieur Zemmour.
> Nous luttons contre toutes les dérives sectaires. 16 responsables d’une école juive ultra-rigoriste de Seine-et-Marne ont été placés en garde à vue. Ils sont suspectés de mauvais traitements sur les élèves. Une enquête est ouverte et nous en tirerons toutes les conséquences.
Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
> France services ce sont des agents qui vous accueillent à moins de 30min de chez vous pour vous aider dans toutes vos démarches administratives du quotidien. Plus de 2 000 espaces sont déployés dans tous les territoires grâce à l'action de l’État et des collectivités.
Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Il y a maintenant 9 mois, à la demande du
Président de la République, nous avons lancé le Varenne agricole de l'eau. 9
mois de mobilisation collective pour anticiper les effets du changement
climatique sur notre agriculture pour mieux la protéger et s’adapter.
Résultat :
- des moyens inédits avec plus de 215M€ supplémentaires
pour financer la 3e révolution agricole et des ouvrages hydrauliques
- des décisions fortes, en lien avec les collectivités
locales, dans la gestion de l’eau
- des actions précises.
C’est un moment fort de l’engagement de tout le gouvernement
pour avancer avec raison et pragmatisme sur ces
sujets si importants pour notre agriculture.
> [Éleveurs porcins] Au moins 30%
des éleveurs de porcs français risquent de disparaitre d’ici 2023. Il y a
urgence. Je sors de réunion avec la filière porcine pour acter d’un plan
d’urgence de 270 millions d’euros et d’une application stricte d’Egalim2.
Pas moins de 30% de nos éleveurs pourraient fermer dans les 12 à 18 prochains
mois si rien n'était fait. Oui, il faut un plan d'urgence.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> La transformation de notre haute fonction
publique est bien engagée. La preuve avec la nouvelle promotion de l'INSP [Institut national du service public]: toujours plus de candidats, 43% de lauréates et 37% de
boursiers.
> LR n'a plus comme vision de l'État qu'un sujet de nombre, on ressort les mêmes rengaines au mot près que le programme de 2007 et de 2017" à propos des fonctionnaires.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
> [Le poids du Président par rapport au Parlement] La présidentialisation
n'est pas une nouveauté. Le constat était le même sous Nicolas Sarkozy et sous
François Hollande et même sous Lionel Jospin.
> [En réponse aux critiques à l'égard du Conseil
constitutionnel sur l'application des lois sanitaires] Ne mélangeons pas tout.
C'est surtout que le Conseil constitutionnel applique de manière plus stricte
qu'il ne le faisait il y a cinq ou dix ans la lecture qu'il fait des articles
de loi. On s'est fait shooter, nous, le gouvernement, des tas d'amendements
qu'il considère comme des cavaliers législatifs.
> [La voix du Parlement durant le quinquennat] Cela ne tient pas à
cette majorité. Je pense que les outils existent au Parlement. Mais encore
faut-il que les parlementaires s'en saisissent (…) La majorité n'a rien changé
en cinq ans sur ce plan-là. Les parlementaires, on l'a vu sur le pass vaccinal,
peuvent donner le tempo
On a besoin d'une représentation plus identifiée des courants de la politique
française. Profondément, je pense qu'on n'affaiblit pas un gouvernement si on
rend plus fort le Parlement.
> [L'instauration de la proportionnelle à
l'Assemblée nationale] L'introduction d'une part de proportionnelle aux
élections législatives est une proposition du MoDem formulée depuis des
années. Il y a besoin de reposer la question de la proportionnelle,
notamment après la réforme constitutionnelle non aboutie de 2018.
On brandit souvent le spectre de la IVe République mais c'est aussi celle qui a
fait la Sécurité sociale, la décolonisation... Ce ne sont pas que des échecs.
C'est Mendès France aussi. C'est vrai que cela crée de l'instabilité. Mais on
peut chercher de la stabilité en formant des coalitions. Dans un système à
l'allemande. En tous cas, sur des terrains de compromis .»
> [La participation citoyenne] La participation citoyenne n'est pas là pour remplacer l'action parlementaire. Mais s'y ajouter. C'est le Parlement qui doit voter les lois. Nous avons un vrai point de divergence. Pour moi, il ne faut pas déposséder le pouvoir parlementaire. Même si une proposition d'une convention citoyenne est transmise sans filtre, elle doit être, par nature, débattue au Parlement.
> [La question du référendum] Je suis un peu seul à le dire, mais il faut arrêter de penser que les gens ne répondent pas à la question posée lors d'un référendum. Le problème sans doute est que l'initiative vient du président
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> Chaque femme a le droit à une vie sans
violences. Partout. La convention d'Istanbul est un instrument ambitieux et
efficace pour lutter contre les violences. Continuons à avancer.
> [Auschwitz] Tout au long de mon déplacement, je me suis dit «Ça peut encore arriver». Il y a des personnes qui sont encore dans la haine et le rejet de l'autre.
> [Féminicides] Autour du 8 mars, il y aura une grande semaine de l'éducation à l'égalité entre les filles et les garçons.
> [Menaces de mort contre une journaliste] J'ai apporté
tout mon soutien à Ophélie Meunier. Ce qu'elle subit en ce moment est
absolument intolérable, et c'est pour ça que nous la faisons protéger, et c'est
pour ça que nous la protégerons et que nous protégerons tous les journalistes
qui subissent ces attaques qui sont inacceptables dans notre pays.
La liberté d'expression est nécessaire pour une démocratie saine et nous devons
combattre l'islam radical. Nous le faisons nous avons voté une loi sous ce
quinquennat pour lutter contre une idéologie mortifère dans notre pays, et pour
tous les citoyens et les citoyennes françaises.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> C’est le moment pour les PME ou les TPE installées dans nos
territoires ruraux, d’accélérer à l’international. Il n’y a jamais eu autant
d’entreprises exportatrices en France : elles sont 136.000 contre 132.000 en
2019 et 123.000 en 2017. Mais nous sommes encore loin des 220.000 entreprises
italiennes et des 300.000 allemandes. Le message que je veux porter
aujourd’hui, c’est que l’export n’est pas réservé qu’aux régions, aux
métropoles ou aux grandes entreprises. C’est là où se trouvent aujourd’hui des
relais de croissance. Et puis le « fabriqué en France », c’est un gage de
qualité, d’innovation. Pour contribuer au rayonnement de la France, à
l’étranger, il faut aussi s’appuyer sur nos savoir-faire, nos traditions.
> Il n’y a pas que l’État qui peut accompagner les PME. C’est pour cela que nous avons créé la Team France Export, un guichet unique pour accompagner nos entreprises, qui rassemble l’État, la Région, ainsi que Business France, Bpifrance et les chambres de commerce et d’industrie, au plus près des entreprises pour les accompagner à l’international.
> Les mesures que nous déployons depuis un an pour aider nos entreprises à partir ou repartir à la conquête des marchés internationaux sont prolongées jusqu’au 30 juin. Cela représente une enveloppe de 247 millions d’euros. Il y a par exemple des Chèques relance export, qui prennent en charge jusqu’à 50 % des dépenses de prospection, mais aussi un soutien à la création de postes de VIE (volontariat international en entreprise). Les entreprises cantaliennes ont bénéficié de ces aides à hauteur de 160.000 € pour le moment. Nous misons aussi sur le numérique. Ainsi, nous avons lancé des e-vitrines sectorielles pour aider nos entreprises à se projeter au-delà de nos frontières. Et nous pouvons de plus intervenir sur des offres de formation et de traduction. Il faut saisir cette opportunité d’utiliser ces moyens financiers et humains.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
> [Prix des loyers] Au-delà de l’encadrement des
loyers, il faut aussi inciter les propriétaires à louer les moins chers.
> [Mal-logement] On sait qu’on a 2,2 millions de familles en attente. Il faut construire plus de logements sociaux.
> Nous avons augmenté le nombre de logements très sociaux (...) plus que sous la mandature précédente.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
> S'il y a moyen d'améliorer les outils, je le
ferai bien volontiers pour rendre la fiscalité locale plus lisible. La reprise
économique que nous connaissons va se traduire en 2022 par une augmentation de
6 % des compensations versées à ces collectivités.
> [Taxe d’habitation] C'était une volonté du gouvernement était de rendre du pouvoir d'achat en supprimant un impôt injuste.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> La France est la locomotive économique de
l'Europe : 7% de croissance en 2021, une prévision de 4% en 2022, un chômage au
plus bas depuis 10 ans alors que nous sortons de la plus grande crise de ce
siècle. Nous créons de l’emploi pour les Français et nous devons former les
compétences.
> Nous essuyons les plâtres de 30 ans de capitulation industrielle de nos prédécesseurs. Emmanuel Macron a été le premier à faire de la reconquête industrielle une priorité absolue, en paroles et en actes, en recréant de l'emploi industriel et en relocalisant.
> L'annonce par le Président Emmanuel Macron d'une troisième usine de batteries électriques dans le Nord à Dunkerque est une excellente nouvelle pour l'industrie et pour l'emploi : 1.200 emplois directs et jusqu'à 4.000 emplois indirects seront créés !
> Nos dépendances peuvent avoir des impacts très concrets sur nos concitoyens et entreprises : augmentations des délais de livraison, ruptures d’approvisionnements critiques, hausse des prix...Y remédier permettra le renouveau industriel européen.
> Concurrence loyale, amélioration des processus technologiques, investissements dans l'innovation... Nous sommes déterminés à reprendre notre destin en main en construisant le cadre d'une Europe qui ne soit plus naïve et qui ait de l'impact.
> Pour sécuriser nos approvisionnements nous devons créer des stocks européens, économiser les matières premières, savoir les recycler, et se poser la question de nos capacités européennes de production et du développement des filières associées, notamment sur le lithium.
> L'autonomie stratégique est la capacité à être maître de son destin pour fabriquer les produits clefs pour se soigner, se loger, se chauffer et se nourrir. Ce n'est ni l'autarcie ni le protectionnisme, mais la maîtrise des savoir-faire et technologies indispensables.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> Mon objectif : redonner du sens à la citoyenneté, en refaire le ciment
de notre République : faire vivre ses valeurs et incarner une République qui
protège !
> Pour empêcher le séparatisme de se développer sur les réseaux sociaux et ne plus laisser l'espace à ceux qui endoctrinent, nous avons créé une unité de contre-discours républicain et mené un dialogue étroit avec les acteurs du numérique.
> La laïcité est un principe fondamental et nous agissons pour la défendre
:
- Application à l’ensemble des organismes chargés d’une
mission de service public
- Formation de 100% des agents publics
- Création d'un Bureau de la laïcité.
> [Menaces de mort contre une journaliste] Je veux redire le soutien du gouvernement à Ophélie Meunier. La loi pour conforter les principes républicains est mise en œuvre. Je partage pleinement votre constat, le gouvernement est pleinement mobilisé.
> Nous avons renforcé les moyens pour lutter contre le terrorisme. Nous avons doublé le budget de la DGSI. (...) Le gouvernement est pleinement engagé pour agir concrètement contre la menace islamiste qui pèse sur notre pays.
> Livreurs, nounous, médecins, vendeurs, soignants... notre pays n’aurait pas tenu pendant le confinement sans les travailleurs étrangers. Fière d’avoir fait naturaliser 17000 d’entre eux !
> Livreurs, nounous, médecins, vendeurs, soignants... notre pays n’aurait pas tenu pendant le confinement sans les travailleurs étrangers. Fière d’avoir fait naturaliser 17000 d’entre eux !
> [Immigration] Notre politique n'est pas guidée par les chiffres, elle est guidée par un devoir d'humanité.
Brigitte Bourguignon
(ministre chargée de l'Autonomie)
> Les EHPAD ont beaucoup souffert de l’attentisme de la classe politique,
qui, avant notre arrivée, n’a jamais autant investi que nous ne l’avons fait
pour rénover en profondeur ces établissements, améliorer la qualité de vie des
résidents et rendre plus attractifs les carrières.
> Au regard de la gravité des faits incriminés, j’ai informé la direction générale d’Orpéa que nous lançons une double enquête administrative et financière visant le groupe. J’annoncerai d’ici fin février des mesures renforçant les contrôles et la transparence des EHPAD.
> Alors que les dirigeants d’Orpéa ont des actionnaires à rassurer, je dois rassurer les résidents, les familles et les professionnels. C’est pourquoi, hier, lors de leur convocation, j’ai réaffirmé la détermination du Gouvernement à faire toute la lumière sur leurs pratiques.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> Toute la Nation se lève face aux
discriminations On ne peut voir la société par le prisme du wokisme et des luttes
intersectionnelles L’universalisme de la République c’est cultiver l’esprit
critique au sein de nos universités Pas besoin de regarder les États-Unis pour
cela.
> Face au wokisme nous réaffirmons trois principes fondateurs pour nos universités : le respect des libertés académiques, le pluralisme de la recherche et la liberté d’expression. Reculer sur ces principes reviendrait à abandonner notre projet universaliste - jamais.
> Le projet du président, c’est un projet émancipateur qui aiguise l’esprit critique et le pluralisme au sein de nos universités. Le gouvernement lutte contre une idéologie qui imposerait le débat.
> La transparence et la confiance sont cruciales dans le mécanisme du don, c’est pourquoi il est indispensable de lutter contre les dérives et d’assurer la traçabilité.
> Un taux d’emploi des jeunes au
plus haut depuis 1992. 1jeune1solution c’est :
- 9 Mds d’euros
- 4M de jeunes aidés
- 500.000 qui ont suivi une formation
- 1,5M de jeunes dans des parcours d’insertion
- 3,5M de jeunes recrutés en CDI ou en CDD de + de trois mois.
> Au 1er mars, le Contrat
d'engagement jeune débutera ! Des droits et des devoirs :
- de 15 à 20h / semaine
- jusqu'à 18 mois
- un référent unique
- allocation jusqu'à 500€ Aider chaque jeune à trouver sa solution, son
tremplin 1jeune1solution.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> France relance
c’est :
- 72 Mds€ engagés, dont 1/3 dans la transition écologique
- 1M d’emplois créés sur le quinquennat
- 700 projets de relocalisation
- 26 licornes
- 7% de croissance
- le plus haut taux d’emploi depuis 50
ans.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Aujourd’hui, en pleine tempête, nous apportons
un démenti cuisant à l’idée selon laquelle l’Europe serait devenue une grande
machine technocratique. Non, l’Europe est une réponse européenne. Le développement du numérique en santé le prouve chaque jour
davantage.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> [Hommage à Valéry Giscard d'Estaing] Dans les
livres d'histoire, son nom est d'ores et déjà inscrit comme celui du jeune
président de la République qui réforma la France
Je veux saluer la mémoire de l’orateur parlementaire, 11 fois élu député,
secrétaire d’État de 32 ans, du ministre des Finances sous de Gaulle et
Pompidou. Homme de débat, de raison qui voulait convaincre et savait écouter.
Une vie entière dévouée à la collectivité.
Comme il l'avait souhaité, on peut
être républicain et européen, républicain parce qu’européen, européen parce que
républicain. Les étiquettes passent, trépassent, seule demeure la question de
la valeur. C’est un homme de progrès, de concorde, que nous saluons ce matin.
La Ve République n’est plus la même depuis que Valéry Giscard d'Estaing l’a
modernisée. Le Parlement s’est affirmé, et avec lui les droits de l’opposition.
C'est lui qui, en juin 1974, institue un nouveau rendez-vous démocratique : les
questions au Gouvernement.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> Être « contre Macron » ça ne fait pas
un projet de société.
> Non, le combat pour le respect des principes de la République n’est pas anecdotique.
> Les entreprises se transforment beaucoup plus rapidement que la classe politique. Accompagnons-les !
> [Présidentielle] Nous assistons aujourd’hui à des campagnes dans le rétroviseur.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Christiane Taubira prétend poursuivre l'héritage de la gauche en parlant d'une
laïcité qui écrase. En réalité, elle l'enterre. Pour rappel : la laïcité complète
notre devise républicaine. Elle n'a jamais écrasé personne. Son
instrumentalisation ou son détournement : voilà le danger.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> Ni déni, ni renoncement à nos valeurs. La
République, toute la République et rien que la République comme boussole.
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La France est au cœur des efforts de
désescalade avec la Russie pour éviter un conflit armé en Ukraine. Au Sahel, nos soldats mènent avec courage la lutte contre le
terrorisme. Face aux menaces, notre pays assume son rôle sans rien esquiver.
C’est l’honneur de la France.
> Après les députés LR contre le pass vaccinal, voilà désormais la conseillère politique de Pécresse contre la vaccination. L’esprit de responsabilité a définitivement quitté le parti LR.
> Hier sur la vaccination, aujourd'hui sur la laïcité...
> Christiane Taubira se perd dans ses propres slogans et refuse que l'on lui fasse remarquer ! Le débat exige de la clarté, pas de perpétuelles volte-face.
● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> 2022 sera un moment de démocratie au cours duquel les citoyens vont se
prononcer et faire savoir la direction qui doit être
prise. Élire le Président de la République et les parlementaires qui
représentent le peuple sont des moments cruciaux dans la vie de la
nation.
Nous le constatons élections après élections : il y a une défiance notable
vis-à-vis de l’action publique et des élus politiques. Des interrogations qui
naissent des divers moments que nous traversons et qui demeurent.
Peut-être que les premiers responsables sont les politiques et que globalement,
il y a quelque chose de notre démocratie qui nous met en malaise.
De nombreuses réformes ont été menées durant le quinquennat, tant au plan
économique, de la justice, de l’hôpital, de l’Europe, de la sécurité. Les
débats sont toujours intenses dans notre pays. Le dialogue existe, le Parlement
joue son rôle.
Si les gens ne vont pas voter, si vous n'allez pas voter, c'est parce que vous
avez le sentiment de ne plus avoir confiance dans la politique, dans
l'efficacité de l'action publique.
Des événements majeurs ont marqué les récentes années : le moment des
gilets jaunes et la crise sanitaire en sont les exemples. Dans une volonté
de dialogue et de rapprochement entre l'État et les citoyens, les
débats menés par le Président de la République au cours du Grand débat
national de 2019 ont permis de mettre en exergue de nombreuses aspirations de la
société et d’y apporter des réponses concrètes.
Alors, bien sûr, il faut apporter des réponses, apporter des réponses sur le
fond, sur le projet. Il faut que les politiques soient à l'écoute et en même
temps aient cette vision, qui nous disent ce que nous allons devenir ensemble.
Des réponses qui, naturellement, demandent d'aller plus loin. La confiance
en la démocratie et en ses représentants est à ce prix : dans la sincérité
et l’engagement.
Fidèle à son ADN démocratique, réformateur et à ses prises de positions
historiques, le MoDem porte une grande importance au rôle des parlementaires et
à la vie démocratique. C’est le prix pour garantir le bon fonctionnement de nos
institutions et pour montrer à tous les Français que la démocratie
respire.
Comment on peut recréer une espérance collective dans cette société toujours
trop individualiste ?
Le vote par correspondance est une perspective démocratique qui doit
faire la preuve d’un réel consensus national. L’abstention ne sera pas effacée
mais au moins, pourrons-nous inciter un plus grand nombre de nos
concitoyens à voter et à se saisir des enjeux.
Atteindre la parité dans les communes de moins de 1.000 habitants parce
qu’il est urgent que jusque dans les plus petits villages de France, les femmes
soient représentées et puissent s’engager.
L’instauration de la proportionnelle est un impératif démocratique qui doit
permettre une meilleure représentation des partis politiques, des électeurs et,
empiriquement, de l’atmosphère politique du pays. Une mesure juste qui
instaurera plus de confiance envers les parlementaires.
On a besoin de savoir qui fait quoi, qui est responsable de quoi ? Parce que la
politique, c'est d'abord une responsabilité, une capacité à rendre
compte.
La politique implique une grande responsabilité, tant pour les élus que pour
les électeurs qui doivent faire des choix qui vont impacter la vie du
pays. A cela, il faut ajouter un fonctionnement plus limpide et des
mesures inédites qui permettront de retisser durablement la relation de confiance
dans notre démocratie.
> Les Français attendent un propos novateur sur le pouvoir d’achat, et la seule chose qu’on leur donne, ce sont des propositions recyclées pour la énième fois, qui ont toujours échoué. À gauche, les candidats ne pensent qu’à augmenter le SMIC. On est dans l’ordre de la pensée magique avec des responsables qui croient qu’en augmentant les plus bas salaires, on va faire décoller les autres, c’est le ruissellement à l’envers ! Le problème, c’est que ça n’a jamais marché.
> Augmenter le SMIC revient à écraser l’échelle des salaires. Quel message enverrait-on aux travailleurs qui ont mis dix ans à gagner un peu plus que le salaire minimum ? Désolé, mais vous allez retomber dans le SMIC ? En réalité, l’augmentation du salaire minimum est une trappe à bas salaires.
> Valérie Pécresse nous explique que l’Etat prendra en
charge une augmentation de 3% des bas salaires via la suppression des
cotisations vieillesse, et que les 7% restants relèveront de la négociation
interne dans les entreprises. Autant dire que c’est une promesse de gascon. De
plus, alors qu’on nous explique que notre système de retraites va dans le mur,
et que le sujet de la dépendance mérite plus que notre attention, c’est quand
même particulièrement malvenu de toucher aux cotisations vieillesse.
La véritable solution, c’est la question du partage de la valeur :
participation, intéressement, actionnariat salarié. C’est bien lorsque les
entreprises font des bénéfices qu’elles peuvent augmenter les salaires. Si on
entre dans une économie où les salariés savent qu’ils ont une rémunération fixe
et, en plus, une rémunération supplémentaire indexée sur la performance
générale de l’entreprise, on fidélise les salariés, on les accroche à un projet
collectif et… on augmente leurs salaires.
Cette grande idée gaullienne doit être prolongée aujourd’hui, elle permettra à
chacun de bénéficier du redressement en cours de notre économie, et augmentera
d’autant la richesse nationale, seule manière de faire face aux besoins
évidents de revalorisation de nos soignants, nos enseignants, nos forces de
l’ordre, nos personnels des tribunaux. La crise a prouvé que nous avions besoin
des services publics : réduire la part de dépense publique par rapport au PIB
est possible, si c’est en augmentant le PIB plutôt qu’en promettant de
restreindre les services publics !
Il faut actionner deux leviers : généralisation de la participation aux
bénéfices et simplification des procédures. Je propose d’ouvrir tous les outils
du partage de la valeur à l’ensemble des entreprises, même les très petites. Au
cours des derniers mois, un outil s’est montré particulièrement efficace, c’est
la prime Macron. Plutôt que de laisser aux entreprises la responsabilité de
construire des accords d’intéressement, souvent complexes à mettre en place, je
propose de prolonger ce dispositif (Ndlr : créée en décembre 2018, la prime
Macron doit normalement prendre fin le 31 mars 2022), qui s’est montré très
simple d’emploi pour les entreprises et leurs salariés.
> Ce que je propose est très simple : à chaque fois qu’une entreprise, quelle que soit sa taille, fait des bénéfices, l’Etat lui laisse la possibilité de distribuer une prime type “prime Macron”, totalement défiscalisée et déchargée, correspondant à un, deux ou trois mois de salaire. Ensuite, les salariés ont le choix soit de percevoir cette rémunération variable, soit de la transformer en actionnariat salarié ou en capitalisation retraite. C’est un objet vertueux d’abord parce qu’on partage mieux la valeur entre le capital et le travail, ensuite parce qu’on s’inscrit dans une économie performantielle au lieu d’être une économie bloquée uniquement sur les salaires fixes, quel que soit le bénéfice de l’entreprise.
> Il y a des fortes tensions sur le marché du travail, dans l’hôtellerie-restauration, dans certains secteurs industriels, mais aussi dans les métiers de l’informatique et du numérique. L’existence d’une part de salaire variable sous forme de prime peut aider à les résoudre. Pour les personnes qui sont au chômage, c’est une très forte incitation à emprunter le chemin de la formation professionnelle afin d’aller retrouver le marché de l’emploi dans les secteurs en tension. Si on sait que la différence en termes de revenus est beaucoup plus forte entre le monde de l’entreprise et le chômage, notamment grâce à l'intéressement, ça peut permettre de basculer.
Maud Gatel (députée)
> Le peuple Ouïghour est une minorité résidant principalement dans la
Région autonome du Xinjiang en Chine. On estime à plus de 10 millions le nombre
de musulmans, ouïghours et kazakhs, qui vivent dans cette région. Depuis 2009,
et encore plus depuis le lancement de la campagne « Frapper fort contre la
violence terroriste » en 2014, ils font l’objet de persécutions. Des faits
aujourd’hui documentés, et ce à trois niveaux : la répression et la torture, la
destruction de la culture et de la filiation ouïghoures et la surveillance
massive. Sur le premier volet, il est fait état de rafles, d’internements de
masse dans des camps, de travail forcé, de torture, de viols ou encore de
prélèvements forcés d’organes. Sur le deuxième plan, sont dans le viseur
chinois, les lieux de culte et pratiques cultuelles, mais pas seulement. Des
enfants sont enlevés à leurs parents pour recevoir une instruction en mandarin,
des stérilisations forcées sont organisées, des cadres chinois viennent
s’installer dans l’intimité de foyers ouïghours. Et tout cela s’appuie sur la
mobilisation de la plus haute technologie numérique pour déployer un système de
surveillance et de contrôle tentaculaire.
L’Assemblée nationale, à la suite du Parlement européen et de plusieurs pays
dans le monde, a souhaité poser un acte fort pour signifier que nous étions aux
côtés du peuple ouïghour et déterminés à œuvrer, en appui au gouvernement, pour
faire pression sur la Chine pour que ces actes cessent. La reconnaissance et la
condamnation des crimes contre l’humanité et du génocide est un acte politique
significatif. Cependant, face à la gravité des exactions commises, les symboles
ne suffisent pas. Le Président Emmanuel Macron a affirmé sa volonté de
subordonner l’accord d’investissement entre l’Europe et la Chine à des avancées
sur la question ouïghoure. C’est une décision majeure qui va nous permettre
d’accentuer la pression sur les autorités chinoises.
Depuis plusieurs années, l’Union européenne exerce les nécessaires pressions
sur la Chine, à travers :
- L’attribution du prix Sakharov 2019 pour la liberté de l'esprit à
Ilham Tohti, intellectuel ouïghour, condamné à la prison à vie, pour avoir
remis en cause la version officielle chinoise d’une émeute.
- La résolution du parlement européen du 17 décembre 2020 « sur le travail
forcé et la situation des Ouïghours dans la Région autonome ouïgoure du
Xinjiang » qui condamne « les actuelles persécutions et violations graves et
systématiques des droits de l’homme qui sont assimilables à des crimes contre
l’humanité » et appelle la Commission, le Conseil et les États membres à
prendre des mesures à la hauteur.
- Le règlement d’exécution du Conseil de l’Union européenne du 22 mars 2021
qui prononce des sanctions contre 11 personnes physiques et 4 personnes morales
impliquées dans les violations des droits de l’homme infligées aux Ouïghours.
La Présidence française, et le levier que constitue l’accord d’investissement
avec la Chine, vont permettre à la France d’agir, de concert avec les
autres États membres, pour obtenir des avancées.
Aujourd’hui, les autorités chinoises tiennent un discours de négation des faits
et entravent les possibilités de visites d’observateurs internationaux au
Xinjiang. Dès le début de l’année 2021, Jean-Yves Le Drian a lancé un appel
pour qu'une mission impartiale, indépendante et transparente d'experts
internationaux se rende dans le Xinjiang, sous la responsabilité de la
haute-commissaire aux droits de l'homme. Un autre enjeu est que la Chine
ratifie le Pacte international relatif aux droits civils et politiques des
Nations unies et toutes les conventions de l'Organisation internationale du
travail (OIT), notamment celles sur le travail forcé. C’est en ce sens que
travaillent les organisations internationales, l’Union européenne et la France
en tête. Cette politique engendre des tensions diplomatiques avec la Chine
mais, si face à des crimes contre l’Humanité, nous ne faisions pas primer l’humanité
sur la préservation d’intérêts immédiats, alors notre engagement politique
humaniste n’aurait pas de sens.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Les ukrainiens ne veulent pas la guerre, ils
regardent vers l’Europe et ont choisi leur liberté en 2014. Ils font preuve
d’une résilience qui n’est pas du tout du fatalisme, nous sommes venus leur
dire qu’ils ne sont pas seuls.
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