L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Si l’Europe était une puissance, Poutine ne menacerait pas l’Ukraine

C’est entendu, pour pouvoir peser sur le monde et, surtout, avoir la main sur ses propres présent et avenir, l’Europe doit être une puissance dans tous les domaines, de l’économique au culturel en passant par le militaire.

Mais elle n’est l’est pas encore, voire très peu ou même pas du tout.

La preuve: si l’Union européenne l’était, Poutine ne menacerait pas l’Ukraine.

Si l’Union européenne avait les attributs d’une grande puissance, elle imposerait les termes des rapports de force sur son propre continent, à ses propres frontières et ferait en sorte de remettre à sa place Vladimir Poutine au lieu de s’en remettre, in fine aux Etats-Unis.

Une preuve parmi tant d’autres mais qui rappelle douloureusement que celle-ci n’est qu’un nain dans la mondialisation alors qu’elle pourrait faire jeu égal avec les Etats-Unis et la Chine et renvoyer la Russie à son statut de puissance moyenne mais néanmoins dangereuse avec son arsenal nucléaire et ses rêves d’empire.

Le voyage d’Emmanuel Macron à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine et tenter de dénouer la crise ukrainienne, était une initiative heureuse dans ces temps de tension de la part du président de la France mais aussi du pays qui est à la tête de l’Union européenne pendant six mois.

La discussion est évidemment la meilleure solution mais il ne faut pas oublier que c’est le pouvoir autocratique russe qui a massé 100.000 soldats aux frontières de l’Ukraine, que c’est le même pouvoir qui a annexé illégalement une partie du territoire ukrainien et que c’est encore le même pouvoir qui depuis des années mène des actions multiformes pour déstabiliser tous les gouvernements des démocraties occidentales.

Si, en plus, de discuter l’Union européenne avait la puissance, alors, non seulement, on rencontrerait ses dirigeants, on les écouterait mais on les prendrait vraiment au sérieux parce qu’on saurait qu’il y aurait des conséquences à ne pas le faire.

Répétons-le pour la millionième fois, les dirigeants des membres de l’UE mais aussi leurs populations, doivent enfin prendre conscience que pour maîtriser son destin et ne pas le remettre dans les mains d’autres, comme les aventuriers corrompus et ennemis de la liberté, tels le russe Poutine ou le chinois Xi, il faut être fort pour faire valoir réellement et efficacement ses droits.

En matière de relations internationales c’est malheureusement la seule méthode qui, in fine, marche lorsque la menace est là.