Militant infatigable depuis toujours d’une Europe unie, la plus intégrée possible qui soit cette puissance si nécessaire si indispensable, porteuse des valeurs humanistes et de paix, pourquoi ne pas le dire après tant de déceptions et de découragements, je suis fier d’être européen dans les circonstances dramatiques dans lesquelles nous vivons actuellement.
Après une mobilisation tout à fait imprévue de l’Union européenne face à la pandémie de la covid19 et l’adoption de ce plan de relance européen d’un montant inédit pour éviter le pire à sa population, la voici unie et proactive contre la guerre d’une effrayante crapule, dictateur en son Kremlin, le boucher Vladimir Poutine qui menace la paix mondiale et continue ses crimes commencés il y a plus de vingt ans en Tchétchénie, poursuivie en Géorgie puis, déjà, en Ukraine, puis en Syrie et désormais dans l’invasion de l’Ukraine.
Sans oublier les meurtres de ses opposants et d’intellectuels qui dénoncent avec un courage admirable ses agissements, sans oublier les victimes «collatérales» comme cet avion de ligne abattu au-dessus de l’Ukraine en 2014 et qui fit plus trois cents morts, sans oublier les populations gazées en Syrie et bien d’autres atrocités dont il est directement responsable dont les enfants, les femmes et les hommes qui perdent actuellement leur vie en Ukraine.
Un dictateur qui truque les pseudo-élections qu’il organise pour se trouver une légitimité sur-mesure et qui tente par tous les moyens de déstabiliser les démocraties qu’il hait, une entreprise qui faillit réussir au-delà de toutes ses attentes avec le coup d’Etat manqué de Donald Trump aux Etats-Unis après l’avoir fait élire en 2016 grâce à des interférences dans l’élection présidentielle américaine.
Oui, l’Union européenne a avalé nombre de couleuvres de ce personnage infâme et quelques uns de ses membres se sont même commis avec lui sans oublier tous les politiciens qui lui vouent une véritable admiration, de Viktor Orban à Marine Le Pen en passant par Eric Zemmour et Matteo Salvini ou Jean-Luc Mélenchon.
Alors, bien sûr, au vu d’une possible déflagration d’une ampleur catastrophique, nous n’avons pas envoyé de troupes en Ukraine pour nous battre aux côtés d’un pays démocratique avec un gouvernement légitime à sa tête et qui partage des frontières avec la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie, toutes membres de l’UE.
Bien sûr, cela fait des années que nous aurions du protéger l’Ukraine d’une possible invasion russe au vu de ce qu’est Poutine.
Mais aujourd’hui, mieux vaut tard que jamais, la réaction des Européens est exemplaire.
Les mesures fortes, la solidarité avec l’Ukraine, l’isolement de Poutine, la prise de conscience trop tardive mais heureuse que seule une Europe unie et puissante peut faire face aux défis gigantesques qui sont face à elle et qu’elle va devoir affronter, sont des motifs extraordinaires d’espérance.
J’ajoute, immédiatement, que je ne suis pas béat et naïf, aucun militant de la cause européenne ne l’est plus depuis longtemps!
Trop d’espoirs ont été déçus depuis la signature du Traité de Rome en 1957 pour que l’on crie victoire et l’on attend que cette union fusionnelle actuelle tienne le coup dans les jours et les mois qui viennent pour encaisser le choc de cette guerre afin de parler d’elle comme d’une étape cruciale dans la construction européenne.
Mais, à l’inverse, il serait inconvenant de ne pas sentir une émotion en observant cet élan que l’on pensait, que je pensais, définitivement impossible, se lever, produire des effets et galvaniser des démocraties que l’on disait à l’agonie.
Et si j’espère l’être encore demain, oui, aujourd’hui je suis fier d’être européen!
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