L’épisode ukrainien n’est pas singulier ni étonnant dans l’histoire récente mais il montre comme ses prédécesseurs que pour être respectée la démocratie nécessite courage et défense de ses principes ce qui est loin d’être le cas de la part de ses dirigeants partout sur la planète.
Ceux-ci, tout en se gargarisant des valeurs démocratiques, transigent toujours avec les ennemis de la liberté et, en particulier, les régimes totalitaires et autocratiques.
Les sanctions prises après que Poutine ait reconnu les républiques fantoches du Donbass et y ait envoyé ses troupes sont du pipi de chat face au défi que pose le maître du Kremlin à la démocratie.
Mais comment avons-nous pu aller en Russie en 2018 pour la Coupe du monde de football alors que celle-ci avait annexé la Crimée en 2014?
Comment avons-nous pu nous rendre en Chine pour les Jeux Olympiques d’hiver qui viennent de se terminer alors que ses dirigeants emprisonnent dans des camps de concentration les Ouïghours, mettent au pas la liberté à Hongkong et menacent Taïwan d’une invasion?
Et comment pouvons-nous aller au Qatar pour la prochaine Coupe du monde à la fin de l’année alors que le pays est un des principaux bailleurs de fonds du terrorisme islamiste?
Où sont les vraies mesures punitives à l’encontre de la Turquie d’Erdogan, du Brésil de Bolsonaro, des Philippines de Duterte, de la Hongrie d’Orban, de la Pologne de Kaczynski?
Où sont celles qui devraient toucher nombre de régimes qui bafouent constamment les droits des humains?
Alors, bien sûr, nous n’aurions pas, exemples parmi d’autres, le pétrole des monarchies du golfe, le gaz venu de Russie ou d’Algérie, les produits à bas prix et les terres rares venus de Chine.
Or donc, c’est bien le manque de courage et d’adhésion aux principes qui fondent pourtant nos régimes démocratiques qui en est la cause en raison de nécessités qui permettent notre mode de vie d’être ce qu’il est et à son niveau d’être aussi élevé.
Les régimes totalitaires, eux, n’ont pas ce problème puisqu’elles musèlent leurs populations qui ne peuvent pas se plaindre des problèmes que leur causent dans leur quotidien les décisions folles et aberrantes de leurs chefs.
Oui, les Russes vont souffrir des mesures prises par les Occidentaux mais cela ne préoccupe guère Poutine qui, comme tous les despotes, est prêt à sacrifier une partie de son peuple – voir les précédents avec Staline ou Mao – pour ses ambitions mégalomaniaques.
Mais cela ne nous dédouane d’agir en accord avec ce que nous disons défendre et aux prêches que nous faisons sur le respect de la dignité humaine.
Ou alors nous validons le fait que l’intérêt matériel est le réel moteur de nos sociétés.
Nous avalisons que la richesse est plus importante que la liberté et que nous vivons dans des ploutocraties plutôt que des démocraties.
Si c’est le cas, les lendemains seront terribles pour la liberté.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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