Au CREC, nous avons décidé, comme pour chaque élection présidentielle, de publier les sondages sur les intentions de vote des Français.
Si nous le faisons, c’est parce qu’à chaque scrutin de ce type, les sondages en France et ailleurs réalisés par des instituts sérieux ne se trompent pas dans les grandes lignes sauf exceptions mais qui confirment plutôt la règle.
En 2017, les instituts avaient prévu avant le vote, un second tour Macron-Le Pen puis une victoire de l’actuel hôte de l’Elysée.
En 2012, ils avaient prévu un duel Hollande-Sarkozy puis une victoire du premier nommé.
En 2007 ils avaient prévu que s’affronteraient au final Sarkozy et Royal avec une victoire de candidat de l’UMP.
Voilà pour ceux qui dénigrent les sondages, affirmant sans preuve et surtout contre les faits qu’ils se trompent et/ou qu’ils sont manipulés.
Bien sûr, certains instituts, vite repérés, font un travail qui manque de rigueur.
Bien sûr, au cours de la campagne, des variations ont lieu entre les différents instituts et des différences apparaissent avec le résultat final.
Si l’on ne peut pas toujours expliquer pourquoi des écarts conjoncturels peuvent avoir lieu entre des sondages réalisés dans une même période, en revanche, les différences avec ceux des derniers jours de la campagne sont évidemment explicables par des évolutions de l’électorat ce qui nous fait rappeler une fois de plus qu’un sondage n’est qu’une photographie de l’état de l’opinion au moment où il est réalisé.
Bien sûr, si une batterie de vagues d’un même sondage dit la même chose, on peut estimer qu’une tendance forte existe.
A fortiori pour plusieurs batteries de plusieurs sondages.
Ce que l’on ne peut pas cautionner, en revanche, est l’instrumentalisation des sondages.
Quand elle est pratiquée par les candidats eux-mêmes et leurs équipes, on comprend la motivation même si on ne peut approuver la démarche.
De même que leur affirmation que les sondages ne veulent rien dire quand ils sont mauvais et, en revanche, qu’ils les citent constamment comme références quand ils sont bons…
Plus difficile à accepter, en revanche, est l’instrumentalisation faite pas les médias, même par ceux qui se plaignent qu’il y en a trop et qui n’hésitent pourtant pas à tirer des conclusions à chaque parution de l’un d’eux, surtout si c’est celui qu’ils ont commandé et publié!
On en veut pour preuve les commentaires grandiloquents voire définitifs quand des variations minimes se produisent ce qui ne veut pas dire grand-chose puisqu’il existe des marges d’erreur pour chaque enquête d’opinion…
Dire qu’elles existent comme nous le faisons est de l’information.
Prétendre qu’elles marquent un tournant ou une tendance lourde quand elles ne concernent qu’un ou deux voire trois sondages, c’est vouloir leur faire dire ce qu’elles ne montrent pas.
Ainsi, depuis le début de la campagne, un seul institut a donné Valérie Pécresse gagnante au second tour face à Emmanuel Macron sur un seul sondage, ce qui n’avait évidemment aucune signification face aux dizaines d’enquêtes qui disent exactement le contraire.
Même chose pour celui d’aujourd’hui qui place Eric Zemmour devant Marine Le Pen alors que cette dernière le devance depuis des semaines ou est à égalité.
Si, dans les jours et semaines qui viennent, ce sondage est confirmé, on pourra parler de tendance lourde mais pas maintenant.
Et l’on pourrait multiplier les exemples qui sont des épiphénomènes par rapport à la compilation de tous les résultats.
Un sondage est une indication intéressante et utile pour l’électeur qui, d’ailleurs, demande qu’on en fasse au vu de la popularité que chaque publication rencontre.
Mais faire chaque jour des gros titres sensationnels sur des variations soit mineures, soit ponctuelles discrédite, non pas les sondages et les instituts, mais les médias pourtant si prompts à les critiquer, sans doute pour mieux cacher leur responsabilité dans cette instrumentalisation dont les buts sont commerciaux et idéologiques mais certainement pas informatifs.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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