Voici une sélection, ce 27 février 2022, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Ce n'est pas seulement le peuple ukrainien qui
est endeuillé par la guerre initiée par la Russie, ce sont tous les peuples
d'Europe. Ce soir, nos pensées vont aussi vers la Grèce après la perte de dix
de ses compatriotes qui vivaient en Ukraine près de Marioupol.
> La Géorgie et la Moldavie sont
des pays voisins de notre Union, elles sont nos partenaires et amies. À leurs
présidentes, j’ai réaffirmé ce matin notre détermination à les soutenir contre
toute tentative de tensions et de déstabilisation. Solidaires dans la crise,
nous le serons.
> J'ai demandé au Président
Loukachenko le retrait des troupes russes de son sol. La fraternité entre les
peuples biélorusses et ukrainiens devrait conduire la Biélorussie à refuser
d'être le vassal et le complice de fait de la Russie dans la guerre contre
l'Ukraine.
> [Guerre de Poutine contre l’Europe / propos lors du
Conseil européen / 25 février]
Nous avons donc tenu ce conseil européen dans le contexte qui a été rappelé par
Monsieur le président et Madame la présidente von der Leyen, celui, non pas
d’une crise, mais d’une guerre et du choix qui a été fait par le président
Poutine de lancer une série d’opérations militaires massives - et non pas
ciblées, comme il l’a dit lui-même il y a quelques heures, sur le Donbass, mais
bien des opérations militaires massives sur plusieurs centaines de civils
ukrainiens, comme l’a confirmé, il y a quelques heures le président Zelensky
lui-même.
Face à cette situation de guerre, nous devons en tirer toutes les conclusions.
Celles que le choix du président Poutine, qui est de vouloir faire bégayer
l’histoire européenne et nous ramener à des logiques d’empires et de
confrontations. La deuxième, c’est de bafouer tous les principes qui président
au droit international, aux chartes et traités, souverainement signés par la
Russie ces dernières décennies. Face à ce choix, d’abord nous avons décidé
d’anticiper et de rester unis, et nous l’avons fait depuis le début. Notre
unité, nous l’avons d’abord conçue pour discuter et donner toutes ses chances à
la diplomatie, sans naïveté, sans concession, par un dialogue exigeant que nous
avons conduit dans le cadre du format dit de Normandie avec l'Allemagne, et
également par les contacts de plusieurs collègues européens et que nos
institutions ont pu prendre ces dernières semaines. C'est le choix délibéré du
président russe de ne pas saisir cette voie. L'unité et la préparation, c'est
celle aussi qui a présidé aux travaux menés par la Commission et je veux
remercier Madame la Présidente et ses équipes qui ont fait que durant le mois
qui vient de s'écouler, toutes les semaines qui viennent de s'écouler, l'Union
européenne a travaillé étroitement avec l'ensemble de ses alliés britanniques,
canadiens, américains pour concevoir l'ensemble des sanctions, dont une
nouvelle étape a été ce soir actée politiquement par l'ensemble des chefs
d'Etat et de gouvernement.
Tout cela a été préparé et conçu. Et donc ce soir, nous avons décidé, et je ne
reviendrai pas sur la liste qui vient d'être détaillée par Monsieur le
Président et Madame la Présidente, très claire, qui est une première réponse.
L'Union européenne a donc décidé ensemble d'infliger des coups très sévères à
Moscou sur, à la fois, des personnes et des secteurs. Elles seront complétées
aussi par des mesures gouvernementales. Et ce matin, j’ai demandé plusieurs
travaux, en particulier, sur des biens personnels et une série de personnalités
en complément de ces mesures. Ces sanctions viseront également le régime biélorusse,
qui est complice dans cette offensive russe. Et je veux insister sur ce point
compte tenu des évolutions récentes des dernières semaines.
Le deuxième élément que nous avons acté tous ensemble, sur lequel je voulais
ici revenir, c'est évidemment le soutien à l'Ukraine. Une aide économique sans
précédent à l'Ukraine a été actée, avec l'adoption d'un paquet d'aide
macro-financière de 1,2 milliard d'euros. Elle ira plus loin et continuera à
mobiliser tous les moyens financiers et matériels. Je veux ici dire que la
France contribuera à cet effort supplémentaire avec 300 millions d'euros pour
l'économie ukrainienne et nous sommes prêts à continuer à livrer des matériels
militaires et de soutien à la population, comme j'ai pu le dire au président
Zelensky.
Troisième élément, c'est celui de la protection des Européens et de l'ensemble
des nations et des peuples. Protection militaire ; j'ai confirmé ce jour,
nous avons notifié à l'OTAN et j'aurai l'occasion de rentrer dans le détail
demain lors du sommet OTAN que nous tiendrons : la France continuera à
jouer pleinement son rôle de réassurance des alliés de l'OTAN en envoyant en
Estonie un nouveau contingent au sein de la présence avancée renforcée, en
anticipant sa participation à la police du ciel balte dès le mois de mars et en
accélérant aussi son déploiement en Roumanie. Au-delà de cela, je rappelle que
nous sommes nation-cadre de la VGTF ; nous tiendrons notre rôle. Je l'ai
rappelé, nous serons aux côtés de nos alliés de manière infaillible.
Protection économique aussi, avec l'adoption rapide de mesures pour faire face
à cette crise d'une exceptionnelle gravité, en particulier s'agissant des prix
de l'énergie, pour que les citoyens européens et nos entreprises soient
pleinement protégés. Et puis, protection de notre démocratie, de nos opinions
publiques dans le contexte qui vient d'être rappelé, avec des initiatives
supplémentaires que nous prendrons en matière de cyber et en matière de lutte
contre la désinformation qui est en train d'être propagée sur les réseaux
sociaux et par plusieurs relais de propagande russes sur le sol européen.
Enfin, pour conclure, je rejoindrai ce qu’a dit le président Michel, que je
remercie aussi pour l'ensemble des initiatives qu'il a coordonnées, prises ces
derniers jours et ces dernières semaines, et ce que la présidence européenne
n'a pu dire.
Nous avons là, je crois, pleinement démontré la nécessité pour notre Europe
d'accélérer son agenda de souveraineté. Les temps tragiques de l'histoire
reviennent. La guerre est là, sur notre sol. Et donc, si besoin était d'avoir
la démonstration que l'Europe n'est pas simplement un marché de consommateurs,
mais bien une puissance qui doit penser son indépendance énergétique, sa
transition climatique par elle-même, qui doit penser une Europe de la défense
capable de protéger ses frontières, ses citoyens et de se projeter vers ses
alliés entre autres choses et évidemment aussi, une souveraineté technologique.
La guerre que nous sommes en train de vivre nous le démontre cruellement. C’est
pourquoi nous continuerons l’agenda amorcé ces derniers mois, ces dernières
années pour l’accélérer encore car nous avons là, la démonstration que dans les
temps tragiques que nous vivons, l’Europe n’a d’autre choix que de redevenir
peut-être, de devenir oserai-je dire, une puissance. Je vous remercie.
> [Agriculture] Face à la crise
sanitaire, à la crise climatique, à la guerre sur notre continent, pour
préserver notre agriculture, l'État continuera d’apporter son aide. Mais c’est
par l’engagement de toutes les filières que nous créerons les conditions de
notre souveraineté alimentaire.
Lois Egalim, revalorisation des retraites agricoles, évolution de la PAC… À
travers nos combats nationaux et européens, nous nous battons pour que la
valeur du travail de nos agriculteurs soit reconnue, pour que leur rémunération
soit juste.
La troisième révolution agricole, celle de l’agriculture durable, est en
marche. Pour que notre agriculture puisse continuer de se réinventer, nous
poursuivrons nos investissements. 3 milliards d'euros dans le cadre de notre
plan de relance et de France 2030.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> Protéger notre agriculture, c'est protéger la
France. Pas un instant, le Gouvernement n'a cessé de soutenir celles et ceux
qui nous nourrissent et cultivent notre terre. Nous leur avons redit
aujourd'hui combien nous sommes fiers de ce qu'ils sont et de ce qu'ils font.
Après la crise sanitaire, la guerre déclarée sur notre continent
rappelle à chacun de nous combien la question de la souveraineté alimentaire de
notre pays est centrale : nous relèverons ce défi avec nos agriculteurs. Leur
engagement est notre force : nous serons à leurs côtés.
C'est en travaillant main dans la main avec les professionnels des secteurs
touchés et en anticipant au mieux les conséquences de la crise que nous
organiserons la résilience du pays. J'ai pu échanger au Salon de l’agriculture avec
les présidents d'interprofessions des grandes cultures.
> [Lecture du discours d’Emmanuel Macron lors du 36ème
dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France]
Comme vous le savez tous, le Président de la République regrette très vivement
de ne pouvoir être parmi vous ce soir puisqu'il est en ce moment même à
Bruxelles, où il préside un Conseil européen extraordinaire convoqué en urgence
sur la situation en Ukraine. L'agression militaire déclenchée cette nuit par la
Russie constitue un acte de guerre, une infraction manifeste à toutes les
règles du droit international et un manquement assumé aux engagements
politiques pris par le président russe.
Nous devons à nos amis ukrainiens un soutien et une solidarité absolus dans
l'épreuve qu'ils subissent. Nous devons, au-delà des condamnations portées dans
les enceintes internationales compétentes, répondre par des actes forts et
concrets de soutien et de sanctions à la hauteur de la gravité de cette
situation inédite depuis des décennies. Nous avons tous ici le sens de
l'histoire et savons ce qu'ont été les longs efforts qui ont permis à notre
continent européen d'établir au cours de ces 70 dernières années un équilibre
fondé sur des valeurs de paix, de liberté des peuples et de souveraineté des
États. Nous devrons nous montrer unis et déterminés pour défendre cet acquis
fondamental.
Le Président de la République m'a fait l'honneur et le plaisir de me demander
de le représenter et de prononcer en son nom l'intervention qu'il avait
préparée à votre intention. Enfin. Après deux années d’annulation du fait des
contraintes sanitaires, ce rendez-vous important pour vous, pour moi et pour la
vie de la Nation qu’est le dîner du CRIF peut se tenir.
Je veux commencer mon propos par deux hommages. Le premier vous concerne,
Monsieur le Président, cher Francis Kalifat. Au moment où vous vous apprêtez à
quitter vos fonctions, je veux, au nom de la Nation, vous remercier. Merci pour
ces années à la tête du CRIF. Des années au service des Juifs de France. Des
années d’engagement pour notre République.
Je tiens également à saluer une personnalité qui nous était tous chère ici.
Raphaël Esrail avait seulement 18 ans quand, étudiant à l’Ecole Centrale de
Lyon, il entra en Résistance. Chargé de la confection de faux papiers, celui
qui se faisait alors appeler Paul Raoul sauva, par ses actions, des dizaines de
vies. Arrêté, torturé, il fut déporté dans le camp d’Auschwitz. Y réchappant,
il mena une vie de travail et se tut, longtemps, avant de faire le choix, à la
fin des années 1980, de transmettre, beaucoup. D’accomplir auprès des enfants
de France son devoir de mémoire.
Président de l’Union des déportés d’Auschwitz à partir de 2008, il était du
voyage à Yad Vashem en janvier 2020 pour commémorer le 75ème anniversaire de la
libération du camp. Raphaël ESRAIL est décédé le 22 janvier 2022. La Nation lui
a rendu solennellement hommage le 27 janvier dernier sous l’arc de Triomphe.
Que le CRIF distingue l’association qu’il présidait par un Prix est une
reconnaissance supplémentaire de tout ce que nous lui devons.
En 2018, un constat partagé. En 2019, des mesures. En 2022, des engagements
tenus et de premiers résultats. Ce troisième dîner du CRIF en tant que
Président de la République, dernier de ce quinquennat, est pour moi l’occasion
de dresser un bilan de l’action menée ensemble.
Nous avons d’abord cherché, vous l’avez rappelé Monsieur le Président, à nommer
clairement le mal, car arracher les masques sous lesquels la haine apprend à se
dissimuler est la condition de toute action. Comme je m’y étais engagé devant
vous, la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la
mémoire de la Shoah a été adoptée par la République. Cela fut parfois
difficile, les extrémistes de tout bord ne manquant pas de rendre les débats
houleux. Mais l’Assemblée nationale a finalement adopté solennellement
cette résolution à la fin de l’année 2019.
Résultat : nos forces de sécurité, nos magistrats apprennent ainsi dans leurs
écoles à mieux débusquer ses nouveaux visages, les mots dans lesquels il se
drape. Nos professeurs y sont sensibilisés au cours de leur formation, pour
pouvoir éveiller les consciences de tous les enfants de France.
Nous n’avons ensuite jamais cessé de traquer les actes de haine et poursuivre
tous ceux qui s’en rendent coupables. Comme je m’y étais engagé devant vous,
des équipes d’enquêteurs spécialisés se sont constituées partout dans sur tout
le territoire. A Aix-en-Provence en partenariat avec le mémorial du camp des
Milles, à Orléans avec le mémorial des enfants du Vel d’Hiv, à Caen avec le
mémorial de la Paix, policiers et gendarmes reçoivent des formations
spécifiques assurées par des historiens, des juristes, des psychologues
spécialistes des crimes de haine.
Et les résultats, peu à peu, apparaissent : dans les commissariats et les
brigades concernées, les victimes sont mieux prises en charge, l’écoute y est
plus attentive, les circonstances aggravantes plus souvent retenues. Parce que
les enquêteurs et les magistrats sont mieux formés, les peines prononcées sont
plus dures et plus justes.
Vous avez évoqué le fléau de l’antisémitisme numérique. Cette violence qui
déferle en ligne et notamment sur les réseaux sociaux, parfois à l’abri de
toute régulation, est vous le savez un sujet de préoccupation majeure pour moi.
Depuis le premier jour, nous agissons.
Au niveau national, avec loi relative à la lutte contre les contenus de haine
en ligne, qui nous a conduit à deux avancées majeures : la mise en place du
pôle nationale de lutte contre la haine en ligne auprès du Parquet de Paris et
l’instauration de l’Observatoire de la haine en ligne. Nous avons parallèlement
doublé les équipes d’enquêteurs de la plateforme Pharos, afin que celle-ci
puisse désormais fonctionner 24/24 et 7/7.
Au niveau européen, en assumant un bras de fer avec les plateformes pour le
retrait rapide des contenus de haine et en avançant vers une meilleure
régulation avec le Digital Services Act, qui vient d’être approuvé par le
Parlement est au cœur de la Présidence française. Je veillerai personnellement
à ce que les dispositions votées soient appliquées et les engagements pris
tenus. Le retrait de ces contenus de la honte en moins de 24 heures, la fin des
sites miroirs : voilà ce que nous devons viser. Mais au-delà, c’est à un
terreau qu’il faut s’attaquer : celui du complotisme qui prospère dans des
groupes qui, sur les réseaux sociaux, se développent à l’écart de toute vérité
et de toute réalité.
Après les images ignobles d’antivaccins qui ont comparé le pass sanitaire à
l’étoile jaune, j’ai décidé de confier au sociologue Gérald Bronner la
présidence d’une commission sur les Lumières à l’âge numérique. Les
propositions formulées par cette Commission, je les fais miennes. Et je crois
que l’ensemble de ceux qui, aujourd’hui, aspirent à présider aux destinées de
ce pays devraient également les endosser.
Vous m’avez souvent alerté, Monsieur le Président, sur la situation des enfants
qui quittent l’école de la République parce qu’ils sont victimes d’antisémitisme,
des professeurs qui, dans certains quartiers, peinent à enseigner l’histoire de
la Shoah. Je ne suis pas de ceux qui jettent un voile pudique sur cette réalité
et disent : cela n’existe pas. C’est là. Et c’est pourquoi nous nous y
attaquons depuis plusieurs années.
Dans chaque académie, des référents sont ainsi formés pour accompagner les
équipes – professeurs, assistants – qui se trouvent confrontés à des refus
d’enseignement. En cas d’incident antisémite, une équipe nationale de réaction
est déjà opérationnelle, et peut être déployée rapidement pour intervenir et
appuyer les professeurs qui sont confrontés à ces situations inadmissibles. Je
souhaite que nous étendions désormais ces dispositifs aux établissements
d’enseignement supérieur qui ont été marqués par une inflation des actes
antisémites ces dernières années.
Rien ne se fera sans un travail de fond, sans l’éducation et sans la culture.
Je sais que cette conviction est partagée par le Consistoire et le Fonds social
juif unifié dont je salue les présidents et l’engagement. Le rapport de Gérald
Bronner préconise, pour faire reculer la haine, de développer dans nos écoles
une éducation à ce qu’il appelle « l’esprit de méthode ». C’est le fondement de
tout et j’y suis prêt. Nous devons renouer avec cette grande tradition où
l’école ne fait pas seulement des individus, mais aussi des républicains, des
citoyens.
La lutte contre l’antisémitisme passe par des actions spécifiques. Donner à
voir tout à la fois l’horreur à laquelle cette idéologie funeste a pu mener. Et
l’extraordinaire richesse du judaïsme. Là encore, l’Etat a été au rendez-vous.
Au mémorial de la Shoah, le mur des noms a été rénové avec le soutien de
l’Etat. Les budgets pour multiplier les actions dans les écoles, les collèges,
les lycées ont été augmentés. Grâce au soutien de l’Etat, de la région
Ile-de-France, de la Ville de Paris et de partenaires privés, le Centre
Européen du Judaïsme a pu sortir de terre dans le XVIIe arrondissement de Paris
et offre à ses visiteurs une plongée extraordinaire dans l’épopée conjointe de
la civilisation européenne et du judaïsme.
Nous avons aussi posé des gestes symboliques forts comme la restitution de 15
œuvres qui avaient été enlevées par les nazis ou acquises par l’Etat durant
l’Occupation dans des circonstances troubles. Ainsi, des tableaux de Klimt – le
seul que nous avions dans les collections nationales, Chagall, Utrillo, Forain
vont retrouver leurs propriétaires dans une juste opération de réparation.
«Il faut une lumière pour voir la lumière» écrit Emmanuel Levinas. C’est en
assumant ces symboles, en assumant le combat contre l’obscurantisme et pour la
raison que nous ferons reculer ceux qui, s’en prenant aux Juifs, s’en prennent
à la France, à nos valeurs, à ce que nous sommes.
Il y a encore tant à faire. Certes, les actes antisémites sont en 2021 en
diminution de 14% par rapport à l’année 2019, dernière année de référence
puisque sans confinement. Certes, la diminution de moitié des agressions
antisémites sur les personnes est une bonne nouvelle. Mais chaque agression est
une agression de trop. Et des insultes aux profanations de plus en plus
nombreuses de cimetières juifs, des courriers anonymes aux agressions dans le
bus, dans le métro, dans la rue en passant par des propos indignes tenus par de
hauts responsables politiques, qui ne voit que le vent mauvais souffle encore ?
Qui ne voit, à nos portes, en Belgique, en Espagne, en Allemagne, partout en
Europe et jusque dans certaines instances internationales, cette banalisation
du mal qui rampe là même où nous espérions naïvement l’avoir expurgé à jamais ?
Alors oui, dans les mois et les années à venir, vous pouvez compter sur moi
pour continuer le combat. Sans relâche.
Ce combat est international. Comme vous, je m’inquiète de la résolution des
Nations unies sur Jérusalem qui continue d’écarter, à dessein et contre toute
évidence, la terminologie juive de « mont du Temple ». Vous connaissez mon
attachement à Jérusalem. Jérusalem est la capitale éternelle du peuple juif. Je
n’ai jamais cessé de le dire. Cela n’empêche en rien de reconnaître et de
respecter l’attachement d’autres religions à cette ville, et c’est dans cet
esprit que j’ai moi-même parcouru la vieille ville à pied en 2020 et visité
chacun des lieux saints juif, chrétien et musulman. Mais effacer la part de
judéité de Jérusalem n’est pas acceptable.
Comme il n’est pas acceptable qu’au nom d’un combat juste pour la liberté, des
associations abusent de termes historiquement chargés de honte comme pour
qualifier l’Etat d’Israël. Comment oser parler d’apartheid dans un Etat où les
citoyens arabes sont représentés au gouvernement, au Parlement, occupent des
postes de direction et des emplois à responsabilité, où tous les citoyens,
quelle que soit leur religion, ont compris que leur seule espérance est la paix
ensemble ? Ce n’est pas en affirmant de telles contre-vérités que des
associations qui prétendent poursuivre un objectif de paix remplissent leur
vocation.
Le combat contre l’antisémitisme est européen. Je l’ai dit le 27 janvier dernier
à l’occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de
l’Holocauste, la France a choisi de faire de la lutte contre le racisme et
l’antisémitisme une des priorités de sa Présidence.
Le combat est et reste bien sûr national. La France, qui accueille la première
communauté juive d’Europe, se doit de montrer la voie.
Combat pour améliorer encore le fonctionnement de notre justice. « C’est comme
si elle avait été tuée une seconde fois » : combien de fois ai-je entendu ces
mots pour évoquer Sarah HALIMI, dont le meurtrier a été reconnu irresponsable
pénalement ? Si comme Président de la République, je suis garant de
l’indépendance de la Justice, je n’ai pas à commenter une affaire sur laquelle
notre plus haute juridiction – la Cour de Cassation – aura à statuer dans les
prochains mois, j’entends ce cri du cœur.
Voilà pourquoi, j’ai demandé au Garde des Sceaux de créer une commission pour
évaluer la manière dont procède la justice face à des personnes irresponsables.
Cette commission, à laquelle vous avez largement été associé, a abouti à la loi
du 24 janvier 2022 relative à la responsabilité pénale et à la sécurité
intérieure. Désormais, une limite est posée à l’irresponsabilité pénale d’un
auteur qui a consommé des stupéfiants. L’abolition du discernement pourra ne
plus être prononcée si la consommation de stupéfiants a été volontaire. C’est
une avancée importante pour notre société et pour les victimes, même si je sais
que cela n’efface jamais, jamais la douleur des familles.
Combat pour mieux lutter contre les actes anti religieux. Comme je m’y étais
engagé devant les représentants des cultes et notamment devant vous monsieur le
Grand Rabbin, j’ai chargé deux députés (Isabelle Florennes et Ludovic Mendes
présents ce soir) d’une mission sur le sujet. Ils remettront leur rapport dans
quelques semaines. J’attends des propositions fortes. Car c’est l’honneur de
notre République de protéger ceux qui croient et en particulier les juifs de
France.
Combat bien sûr pour lutter contre le séparatisme islamisme. Ne nous cachons
pas : l’antisémitisme est de plus en plus souvent le fait d’islamistes radicaux
qui rendent la vie difficile aux juifs de France, qui, parfois, tuent.
Conformément aux lois votées par le Parlement, nous allons amplifier notre stratégie
de lutte contre le séparatisme islamiste. Dina demalkhouta dina. « La loi du
royaume est la loi » : ce principe doit redevenir une règle pour tous les
citoyens de France.
C’est pour cela que nous tiendrons bon sur la fin des imams détachés. Pour cela
aussi que nous serons fermes sur le contrôle du financement étranger des lieux
de culte. Et je serai à Toulouse le 20 mars prochain, avec le Président
israélien, pour faire vivre la mémoire des victimes des tueries de mars 2012 et
notamment aux enfants de l’école Ozar Atorah : Gabriel, Aryeh, Jonathan
Sandlers et Myriam Mossonego, ainsi que les militaires Imad Ibn Zlaten, Abel
Chennouf et Mohamed Legouad.
Combat enfin pour faire des lieux d’éducation un sanctuaire inviolable. Nous
avons, je l’évoquais beaucoup investi l’école et nous allons continuer de le
faire. La nouvelle frontière est celle de l’enseignement supérieur. Des
référents ont été désignés dans chaque académie. Mais, comme nous l’avons fait
à l’école avec la mise en place de l’équipe nationale de réaction, nous devons
aller encore plus loin. Je souhaite donc que la lutte contre le racisme et
l’antisémitisme soit inscrite dans tous les projets d’établissements du
supérieur.
Réforme de la justice, lutte contre les actes anti-religieux, lutte contre le
séparatisme, école et, je l’évoquais, régulation d’Internet : toutes ces
actions doivent effectivement, Monsieur le Président, se conjuguer dans un plan
global et ambitieux. Je ne sais pas si ce plan doit s’attaquer spécifiquement à
l’antisémitisme ou au racisme et à l’antisémitisme, le Gouvernement aura à se
prononcer. Tous les services de l’Etat doivent être mobilisés. Pour cela, nous
devons sortir des sentiers battus, des mesures éculées qui ont hélas échoué,
pour porter des solutions radicales, innovantes, tenter ce qui n’a jamais été
tenté. Ce dont je suis sûr, c’est qu’il nous faut entraîner toute la société,
l’Etat bien sûr, mais les collectivités, les entreprises, les associations,
tous les citoyens. Nous ne viendrons au bout de la bête immonde par un plan que
par la mobilisation générale de toute la société. Par la participation de tous.
Mesdames et Messieurs, dans quelques semaines, les Juifs de France, se
retrouveront en famille à l’occasion de Pessah. Comme à chaque fois, cette
belle et grande fête débutera le soir par cette prière - Ma Nishtana, au cours
de laquelle les enfants chantent aux adultes quatre questions qui pourraient se
résumer en une seule : « pourquoi ce jour est-il différent des autres ? ». Ma
Nishtana, le doute qui ouvre des possibles. Ma Nishtana, le questionnement
permanent. Ma Nishtana. Cette interrogation, qui est au fondement même du
judaïsme, est aussi au fondement de ce que les Juifs de France apportent au
pays.
Oui, vous êtes là, toujours, comme un miroir pour questionner la Nation, là
toujours pour rappeler la République à ses valeurs. Alors, ce que je veux vous
dire ce soir, c'est de cultiver cette force d'interrogation, cette force
d'interpellation, c'est de chérir ces deux forces qui vous habitent car cette
force d'interpellation permet à la Nation de ne jamais céder à la confusion de
l'esprit et de nos valeurs, à nos âmes de ne jamais devenir « habituées »,
comme disait Charles Péguy.
Cette force d'indignation sera particulièrement utile dans la période électorale
qui s'ouvre avec le lot de manipulations, d'exagérations, de contre-vérités
qu'elle charrie. Cette force d'indignation d'oser porter la vérité quoi qu'il
en coûte, d'oser dire, à la suite des prophètes d'Israël, "Me voici, fait
la France grande et la République forte."
Vous évoquiez, Monsieur le Président, Lamartine et la proclamation voici 174
ans de la IIème République.
« Le vent qui secoue
Les vergers flottants,
Fait sur notre joue
Neiger le printemps. »
Ecrivait le premier des romantiques.
Je suis convaincu que, si nous le voulons, si nous agissons ensemble, peut
succéder au temps des tempêtes que nous vivons, un nouveau printemps.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Ce que j'observe, dans cette offensive brutale
de la Russie sur l'Ukraine, c'est que le Donbass n'était qu'un prétexte.
> J’ai confirmé à mon homologue
ukrainien Dmytro Kuleba que nous accélérions nos efforts d’appui à l’Ukraine. Pleine
solidarité avec lui et avec le peuple ukrainien dans cette guerre imposée par
la Russie.
> Je condamne l’arrestation
systématique des citoyens russes qui expriment pacifiquement leur opposition à
la guerre contre leurs frères ukrainiens.
> J’ai souligné auprès de mon
collègue géorgien notre pleine solidarité et notre disponibilité à appuyer la
Géorgie face aux conséquences de la guerre en Ukraine, comme je l’avais fait
hier auprès de mon collègue moldave.
> Je me suis entretenu avec mon
collègue Nicu Popescu. Nous allons apporter un appui humanitaire à la Moldavie pour
faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine. Solidarité et soutien à la
stabilité d’un partenaire important de l’UE.
> J’ai reçu aujourd’hui Mme Tikhanovskaïa à Paris pour lui
témoigner du soutien de la France aux aspirations démocratiques du peuple biélorusse
et de notre attachement à la souveraineté et à l’indépendance de la
Biélorussie.
Notre entretien s’est déroulé dans des
circonstances exceptionnelles. La complicité du régime d’Alexandre Loukachenko
dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie, au mépris le plus total du droit
international et des accords signés, marque une nouvelle et très grave étape
dans le processus de soumission de M. Loukachenko à la Russie. La
Biélorussie et son peuple méritent mieux que de devenir les complices et les vassaux
d’un régime brutal qui a choisi de porter la guerre, sans aucune justification,
au centre de l’Europe, à rebours de nos valeurs de liberté et de démocratie.
Mme Tikhanovskaïa m’a présenté la
stratégie de l’opposition dans la perspective du référendum constitutionnel qui
se tiendra en Biélorussie jusqu’au dimanche 27 février, sans mission
d’observation internationale et dans un contexte de répression violente. Les
amendements proposés par le régime de Minsk ne correspondent en rien aux
attentes exprimées par le peuple biélorusse au cours de l’été 2020.
De manière encore plus inquiétante, ce
projet de révision constitutionnelle risque d’amorcer un retour en arrière pour
la Biélorussie, car il prévoit une suppression du principe de neutralité et du
statut d’État non-nucléaire dans la Constitution biélorusse. La Biélorussie se
dit prête aussi à accueillir durablement des forces militaires russes sur son
territoire. Nous aurons avec nos partenaires à tirer toutes les conséquences de
cette situation dans l’adaptation de la posture de défense de l’OTAN.
Cette rencontre a également été
l’occasion de saluer le courage des forces démocratiques biélorusses et de
renouveler la solidarité de la France à l’égard des prisonniers politiques et
de leur famille. Nous ne les oublions pas et nous continuons à exiger leur
libération immédiate et inconditionnelle. Avec nos partenaires de l’Union
européenne, nous sommes déterminés à renforcer notre aide aux forces
démocratiques biélorusses, à la société civile, aux intellectuels, aux
journalistes, aux étudiants qui le souhaitent pour les aider et les soutenir
dans leur combat.
Le profond attachement de
Mme Tikhanovskaïa et de l’opposition biélorusse à leur pays est
remarquable et les honore face aux renoncements de M. Loukachenko. Je l’ai
assurée que la France resterait aux côtés du peuple biélorusse dans son combat
pour la liberté, comme elle se trouve aux côtés du peuple ukrainien face à
cette agression de la Russie.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> Je réunis lundi mes homologues à Bruxelles pour
une réunion extraordinaire du Conseil des ministres européens en charge de
l’énergie. Nous échangerons sur la situation énergétique de l’Union européenne
à la suite de l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> La République, la laïcité, et tout simplement
la liberté, l’égalité, la fraternité, au socle du travail accompli par le
président de la République et du soutien qui peut lui être donné.
> Il est inévitable que la crise
en Ukraine aura des
répercussions sur tout un chacun, peut-être plus fortes sur les Allemands que
sur les Français. Mais n’imaginons pas qu’il n’y aura pas de conséquences.
> Nous sommes clairement dans une
situation où les réfugiés ont un droit d'asile, l'accueil ne doit pas reposer
sur un seul pays. Nous devons être tous solidaires.
> Nous suivons la situation de nos
trois lycées français en Ukraine. Ils avaient été fermés avant l’invasion et
nous assurerons autant que possible l’enseignement à distance lors de la
rentrée des élèves. Solidarité avec l’ensemble de la communauté éducative.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> Nous avons adopté une batterie de sanctions
pour mettre une pression financière maximale sur la Russie. Lors de la réunion
des ministres des Finances européens, la France a appelé à poursuivre cette
stratégie. Nous étudions d'autres options.
> J’ai demandé à la DGFIP [Direction
générale des finances publiques] et à TRACFIN [Traitement
du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins] d’identifier tous les comptes bancaires, biens immobilier ou
bateaux des proches du pouvoir et oligarques russes sous sanctions afin de les
priver de l’usage de ces biens.
> Toutes nos administrations de
Bercy sont mobilisées pour appliquer les sanctions infligées à la Russie ! Les
douanes ont intercepté un cargo russe dans les eaux territoriales françaises.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> [Défi du renouvellement des générations dans l’agriculture C’est un
défi de société. Notre priorité, c’est la souveraineté alimentaire, comme l’a
rappelé le président de République au début de la crise du Covid-19: «il serait
folie que de déléguer à d’autres notre alimentation». Ces dernières années, le
secteur agricole est resté attractif: la part des chefs d’exploitation de moins
de 40 ans est stable, et nous avons 12.500 installations par an.
Mais, au regard du défi générationnel, nous avons besoin de
20.000 installations par an. C’est la pierre angulaire de la souveraineté
alimentaire. Notre identité agricole est fondée sur la qualité des produits,
des exploitations familiales à taille humaine et l’attachement aux territoires.
C’est une partie de l’identité française. Le modèle des exploitations
gigantesques des États-Unis et d’Europe du Nord n’est pas le nôtre ; ce
n’est pas ce que demandent les consommateurs français.
Pour commencer, il faut consolider l’attractivité des métiers agricoles. Ces
métiers de passion, d’innovation, animent ceux qui se lèvent très tôt et
travaillent très tard, car ils ont un sens et une mission: nourrir le peuple. Mais
cet intérêt pour l’agriculture ne peut surtout pas se substituer à la
rémunération, qui n’est pas encore à la hauteur. La mère des batailles, c’est
le revenu des agriculteurs. Leur métier ne doit pas être rémunéré par des
primes, mais par des prix. C’est pour cela que nous avons promulgué la loi
Egalim 2. Nous ne lâcherons rien là-dessus. Et il y a la question de la
qualité de vie. Nous voulons continuer à favoriser l’équilibre entre la vie
personnelle et la vie professionnelle, comme nous l’avons fait avec l’extension
de la durée du congé paternité, le droit au répit ou encore la revalorisation
des petites retraites. Dernier enjeu pour l’installation: l’accès au foncier,
souvent très compliqué et très cher. Nous réfléchissons à des solutions de
portage pour faciliter l’installation des jeunes, de tous horizons.
> Notre enseignement agricole, né de la vision d’Edgard
Pisani et de Michel Rocard, est une fierté nationale. Cet enseignement dispense
déjà de nombreuses formations en gestion qu’il nous faut continuer à développer
au regard des enjeux actuels. L’enseignement agricole est un enseignement
extrêmement riche qui mène à tous les métiers du vivant et de la terre:
agriculteur, agronome, vétérinaire, data scientist… Il faut en finir avec une
vision tronquée de l’agriculture ressemblant à ce qu’elle était il y a trente
ou quarante ans. L’agriculture est profondément innovante: l’innovation,
les datas et l’intelligence artificielle sont partout. Les choses changent. Et,
on le voit, les jeunes sont attirés par ces métiers. Le nombre d’apprentis dans
les lycées agricoles a d’ailleurs fortement augmenté à la dernière rentrée. Je
dis à la jeunesse de France: faites le choix de ces métiers du vivant!
> L’agriculture est attractive parce que notre modèle
agricole, à taille humaine, fondé sur la qualité, est une fierté, mais aussi,
encore une fois, parce qu’elle est profondément innovante. La troisième
révolution agricole est en marche, notamment autour du numérique, de la
robotique, de la sélection variétale ou encore du biocontrôle. En France, un
drone sur deux est utilisé dans l’agriculture. Ensuite, en matière de
rémunération, nous avons réalisé quelque chose de fort avec la loi
Egalim 2, qu’il faudra poursuivre au cours de la prochaine mandature.
Surtout, les plans France Relance et France 2030 prévoient d’investir plus de
4 milliards d’euros dans le monde agricole et agroalimentaire:
modernisation des installations et des équipements, nouvelles technologies,
recherche… Ce choc d’investissement doit permettre à la ferme France de
préserver sa mission nourricière tout en répondant aux défis que la transition
climatique et la préservation de la biodiversité imposent à l’agriculture.
> La loi Egalim 2
met fin à la guerre des prix mortifère entraînée par la LME de 2008
[Loi de modernisation de l’économie]. Vouloir financer le pouvoir d’achat des
Français sur le compte de résultat des agriculteurs, c’était une grave faute
politique. Cela a dégradé des capacités d’investissement des agriculteurs et
des entreprises agroalimentaires. Egalim 2 abroge cette partie de la LME.
Notre priorité, dans le cadre des négociations commerciales annuelles qui se
terminent la semaine prochaine, c’est de multiplier les contrôles et de
sanctionner les distributeurs ou industriels qui ne jouent pas le jeu. La
DGCCRF a déjà ouvert plus de 300 enquêtes. Il est essentiel de faire la
différence entre la politique économique et la politique sociale. La politique
économique doit soutenir la production agricole, sinon, on délocalise notre agriculture.
Depuis quinze ans, on n’a cessé d’importer plus. La politique sociale, elle,
doit accompagner les citoyens les plus fragiles à avoir accès à nos productions
de qualité, ou encore assurer la qualité des repas dans les cantines. C’est
pour cela qu’à partir du 1er mars l’origine des viandes sera obligatoire
dans les cantines: d’un point de vue nutritionnel, un poulet brésilien n’a rien
à voir avec un poulet français!
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> Le sens du devoir et de l’engagement. Saluons
le remarquable travail de notre Ambassadeur en Ukraine et de ses équipes, dans ces circonstances terribles.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Je vois un peuple ukrainien debout, souverain,
qui mobilise ses militaires, mais aussi des civils, des hommes et des femmes
qui défendent Kiev et leur pays, avec un Président Zelensky qui inspire par son
courage.
> Depuis 2017, nous apportons des
solutions aux Français. Notre bilan montre que nous les avons protégés,
notamment pendant la crise. Nous avons créé 1 million d’emplois. Et nous
mettons tout en œuvre pour permettre à la France de redécoller et de poursuivre
sa relance.
> Énergie : le bouclier tarifaire,
conjugué à nos stocks stratégiques, nous protègent des hausses de prix et des
pénuries cet hiver.
Geneviève
Darrieussecq (ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> La loi portant reconnaissance et réparation des
souffrances subies par les harkis est parue au Journal Officiel. Engagement
tenu !
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> En violant les frontières de l’Ukraine,
Vladimir Poutine a fait le choix de la guerre, dont on connaît les conséquences
désastreuses. J’affirme mon soutien et ma
solidarité au peuple ukrainien. Le Président de la République l’a dit : nous
serons aux côtés de l’Ukraine et de son peuple.
> J’annonce que 1.525.827 citoyens
se sont inscrits sur les listes électorales depuis le début de nos campagnes
d’inscriptions le 1er janvier. La démocratie est précieuse et nous concerne
tous.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> La Présidence française de l’Union européenne a une priorité : la
réponse à cette guerre, par la fermeté contre la Russie, la solidarité avec l’Ukraine
et la protection des Européens.
> Des mesures européennes majeures et brutales :
déconnexion de banques russes de SWIFT, gel des avoirs de la banque centrale de
Russie et blocage de l’accès à nos marchés pour les oligarques. «Poutine
détruit l’avenir de son propre pays.» (Ursula von de Leyen)
> [Dix civils grecs tués par les troupes Russes en
Ukraine] Pleine solidarité avec les peuples ukrainien et
grec face à l’absurdité et l’horreur de cette guerre.
Bérangère Abba
(secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Bon état ou non des infrastructures,
vulnérabilité du point de vue sanitaire, ressource qui s’amenuise du fait du
dérèglement climatique, arme de guerre… Comme l’énergie, l’eau est un enjeu
géostratégique majeur.
Olivia Grégoire
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
> Nous avons besoin plus que jamais d'une Europe
forte et souveraine.
Joël Giraud
(secrétaire d’Etat chargé de la Ruralité)
> Nos soldats de montagnes partent en Roumanie et
Estonie protéger la frontière de l’OTAN. À tous les femmes et hommes, notamment
du 4e régiment de chasseurs de Gap, qui rejoignent les forces alliées, merci.
Vous êtes les remparts de nos démocraties.
> nous annonçons le doublement du
soutien financier en faveur des initiatives luttant contre les LGBT-phobies et pour l’égalité Femmes-Hommes en milieu
rural.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Le symposium de la voix de l’enfant
a permis des échanges riches autour de l’humanité de l’enfant. De
l’optimisme mais aussi de la lucidité car il reste beaucoup à faire. Consacrer
leur humanité c’est surtout consacrer leur singularité.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Alors que la guerre fait rage à quelques
heures de Paris, nous avons plus que jamais besoin d'une Europe forte et
souveraine. C'est ce qu'Emmanuel Macron a toujours porté. Et si nous parlons aujourd'hui en Européens
d'une seule voix, c'est aussi grâce à son action !
> Face aux crises, nous nous
sommes adaptés, et nous avons agi : c’est le «quoi qu'il en coûte». Mais nous
avons aussi mené des transformations profondes. Et si le chômage est
historiquement bas, c'est bien le résultat de cette action résolue.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Tribune: « pour une République culturelle »]
Une France archipellisée, une société fragmentée et des replis
identitaires : derrière ces mots, il y a la description d’un pays à la
recherche d’un commun, d’une République qui vaille que vaille doit rester une
boussole. Une promesse en actes et non juste en paroles.
Plus que jamais, nous avons besoin d’assurer la promotion de l’esprit critique,
de la capacité à dialoguer, à penser, à débattre, à susciter de la curiosité,
de la fierté et du respect, face aux déclinistes, aux populistes ou autres
identitaires.
La culture doit être une réponse politique à nos défis contemporains.
(Re)plaçons-la au cœur du lien social, du renforcement de la cohésion nationale
et de la lutte contre les assignations à résidence.
Les mots de Malraux lors de l’ouverture des Maisons de la culture n’ont pas
vieilli et leur vocation émancipatrice doit être affirmée avec d’autant plus de
force aujourd’hui : faire pour la culture “ce que la IIIème
République avait réalisé pour l’enseignement ; il s’agit de faire en
sorte que chaque enfant de France puisse avoir droit aux tableaux, au théâtre,
au cinéma… comme il a droit à l’alphabet”.
C’est à l’école, premier espace d’accès aux arts, que tout commence. Amplifions
la dynamique ouverte par le Pass Culture et le 100% éducation artistique et
culturelle pour mettre à chaque enfant de construire son propre parcours
culturel. Le désir de culture se forge aussi dans la fréquentation des œuvres,
la pratique artistique, l’ouverture à la pluralité des répertoires.
Regardez la musique. Avec l’exemple enthousiasmant d’Orchestre à l’Ecole,
nous voyons les effets de sa pratique collective : le sens des autres, du
jeu, de l’écoute, du partage et de la discipline. Est-ce un hasard si les
premiers pays au classement PISA ont fait de la musique un enseignement
obligatoire ?
Regardez la danse, cet apprentissage de l’altérité et de la maîtrise de soi
avec du vocabulaire sensible, donc universel. À Lyon chaque année,
25 000 jeunes, de la maternelle jusqu’à la vie active, découvrent et
pratiquent avec bonheur l’art chorégraphique à la Maison de la Danse.
Regardez le livre, le premier art complet qui peut ouvrir nos enfants à tous
les autres, en leur donnant les clés de lecture du monde. Pour que chaque
enfant se familiarise avec la lecture, ce sont dans toutes les écoles de France
qu’on devrait trouver les « malles à lire », formidable dispositif
que le Centre de promotion du livre de jeunesse déploie notamment en
Seine-Saint-Denis depuis plus de 20 ans.
Ces exemples montrent que l’émancipation intellectuelle et sensible est au cœur
de la mission éducative. Elle doit donc à présent faire pleinement partie des
enseignements scolaires. Donnons-nous les moyens de cette ambition en
consacrant une demi-journée par semaine à l’éducation artistique et culturelle
sur le temps scolaire obligatoire dès l’élémentaire. De même qu’il est apparu
essentiel que tous nos enfants puissent apprendre à nager ou à faire du vélo,
la question ne devrait plus se poser pour la pratique artistique et culturelle
et la rencontre avec la culture. Cela doit faire partie de leur quotidien dès
le plus jeune âge et ne peut plus reposer sur le hasard de la rencontre ou de
la naissance.
Le dynamisme et l’avenir même des lieux culturels sont aussi en jeu. Qui en
seront les publics de demain ? Ceux d’aujourd’hui, parmi les plus captifs,
commencent à se détourner de certaines pratiques. Les usages numériques sont
majoritaires chez les plus jeunes et ils se développent chez les adultes
et dans toutes les catégories sociales, renforcés par l’expérience du
confinement. Les technologies numériques, même si elles permettent un accès
illimité aux œuvres, n’effaceront jamais le rôle social fondamental des lieux
culturels, qu’il s’agisse singulièrement des cinémas, des théâtres, des
festivals, des musées ou des bibliothèques.
Dans le monde 2.0, cette affirmation devient un combat ; l’éducation
artistique et culturelle tout au long de la vie peut et doit en être la
première arme. Recrutons 1000 médiateurs financés par l’Etat qui seront demain
des agents de la République culturelle à disposition de nos libraires,
bibliothécaires, directeurs de théâtres, salles de spectacle ou cinémas,
artistes ou enseignants, pour renforcer et réinventer le lien de nos concitoyens
avec les ressources artistiques et culturelles de notre pays.
Combien de fois, dans ce début de campagne présidentielle, le mot
« culture » aura-t-il été prononcé ? Combien de fois aura-t-il
été employé comme un mot suscitant enthousiasme, engagement, démonstration de
la force d’un pays qui invente et construit, par la création, son patrimoine de
demain ?
C’est un défi immense que nous devons relever pour que la culture française, sa
diversité et sa souveraineté s’affirment. C’est son avenir qui est en question.
Et donc le nôtre.
Laetitia Avia (porte-parole)
> Tribune co-écrite avec des personnalités d’horizons divers: « La
France doit tenir sa promesse d’égalité pour tous et d’émancipation pour chacun
»]
La France se conjugue au pluriel. Variété de ses paysages, de sa culture, mais
aussi des parcours et des origines. C’est riche de cette diversité que notre
pays continue de s’adresser au monde et de rayonner bien au-delà de ses
frontières naturelles. Riche surtout de ces principes universels qui fondent
notre République, la liberté et l’égalité bien sûr, mais aussi la fraternité et
ce trésor national qu’est la laïcité.
Divers mais unis, voici l’un des traits majeurs de notre modèle national. Or,
celui-ci est menacé. L’égalité reste trop souvent formelle tant nos concitoyens
subissent le poids des discriminations. Notre unité nationale est fragilisée.
Des discours de haine envahissent l’espace public et prônent le retour à une
France fantasmée qui récuse la complexité des histoires et des parcours dont
elle est cousue ; la France telle qu’elle est, en réalité.
Dans 50 jours, les Français voteront pour choisir leur destin. Soyons
honnêtes : le débat n’est pas à la hauteur. A gauche, des candidats se
succèdent pour égrener leurs querelles internes devant les électeurs. A droite,
les Français assistent ébahis à la radicalisation d’une droite jadis
républicaine, qui reprend mot à mot les thèses de l’extrême droite.
Et les Français dans tout ça ? Majoritairement, ils attendent des débats
politiques qu’ils reflètent enfin le meilleur de notre pays. Ils attendent
écoute, respect et considération. L’écoute de leurs angoisses du quotidien,
mais aussi de leurs espoirs pour demain. Le respect de leurs différences, qui
forment pour notre pays une force créative insoupçonnée aux plans économique,
social ou culturel. Considération aussi, par des propositions concrètes qui
amélioreront vraiment leur quotidien et donnent à chacun la chance de choisir
sa vie. En voici cinq.
Malgré une croissance économique record en 2021, les inégalités territoriales
continuent de lézarder le pacte républicain. Les quartiers prioritaires n’ont
pourtant pas attendu l’Etat pour entreprendre et réussir. Dans les 1
514 quartiers prioritaires de la ville (QPV), le taux de
création d’entreprises est plus élevé en moyenne que dans le reste de la France
! Mais les entrepreneurs qui en sont issus éprouvent toujours autant de
difficultés à obtenir un crédit bancaire pour développer leur activité. Il faut
mettre en place un système simple et lisible de prêts à taux zéro, alloués par
Bpifrance allant jusqu’à 10 000 euros. Nous proposons de financer dans les
QPV chaque année 5 000 projets sélectionnés sur leur caractère innovant ou
solidaire, soit un investissement de 250 millions d'euros sur le prochain
quinquennat.
Réussir, c’est d’abord s’émanciper. Et comment s’émanciper si la mobilité,
sociale ou géographique, est entravée ? Aujourd’hui, le permis de conduire,
encore souvent nécessaire pour travailler et entreprendre, représente en
moyenne un coût de 1 800 euros, presque 1,5 Smic. C’est une somme astronomique
pour des jeunes ou moins jeunes issus de milieux modestes, parfois prohibitif
jusqu’à entraver leurs opportunités. Des aides existent mais sont trop
dispersées et incomplètes. Nous proposons donc d’aller plus loin en créant un
service public du permis de conduire et en rendant son accès gratuit aux
personnes issues de milieux modestes. Au début, ce sera un investissement pour
l’Etat, mais qui libèrera l’énergie et l’initiative dans tous nos territoires,
urbains comme ruraux.
Le quinquennat qui s’achève a permis une baisse significative du chômage.
Pourtant, l’emploi demeure encore pour trop de Français un lieu d’inégalités.
C’est pourquoi, dans le prolongement de l’expérimentation menée par le
gouvernement, nous proposons la mise en place dans toutes les entreprises de
plus de 50 salariés d’un indice des politiques de la parité et de la diversité
en entreprise, pour donner une chance à chacun dans l’entreprise, quelle que
soit son origine, son orientation sexuelle, son handicap ou sa couleur de peau.
Un exemple aujourd’hui, à CV équivalent, un candidat d’origine maghrébine doit
envoyer 4 fois plus de candidatures pour obtenir un entretien. Les grandes
entreprises ont une responsabilité : elles ont bénéficié d’aides massives de
l’Etat durant la crise. Elles doivent transformer leurs méthodes et devenir
plus inclusives. Nous proposons de réserver une partie des allégements fiscaux
à celles qui se montreront les plus vertueuses.
S’émanciper, réussir, mais aussi se former. La bataille de l’ouverture sociale
doit être menée et s’imposer aux grandes écoles. 15 % d’étudiants
boursiers à HEC ou 11 % à Polytechnique ne sont pas des taux
acceptables au regard de l’objectif fixé par les pouvoirs publics dès 2010 de
30 % d’étudiants boursiers dans les grandes écoles. Ces inégalités sociales et
territoriales marquent durablement le parcours des diplômés, les grandes
entreprises recrutant d’abord à la sortie des grandes écoles. En imposant
l’exonération totale des frais d’inscription pour les boursiers, en multipliant
les voies d’accès et bonifications spécifiques aux concours d’entrée, en
développant les programmes « talents » pour lever l’autocensure dès
le lycée, nous lèverons ces freins.
Enfin, la République s’incarne au quotidien. Chaque jour, à la télévision, au
cinéma, trop de nos concitoyens perçoivent de notre société une image qui les
exclut ou les assigne à résidence. Nous devons avoir le courage et
la lucidité de lever ce tabou. Le cinéma porte un récit de société et nous tend
un miroir. Ce miroir est déformant : 62 % des personnages principaux
des films français sont joués par des hommes, 81 % sont perçus comme
« blancs ». Représenter à l’écran la pluralité des vies des Français
suppose d’y briser tous les préjugés ethniques et sociaux. Par ses missions, le
Centre national du cinéma peut et doit y contribuer, en renforçant le fonds
pour l’image de la diversité, mais surtout en fixant un quota de financement
alloué aux films qui osent casser les stéréotypes de genre ou ethniques.
La République doit tenir sa promesse d’égalité pour tous et d’émancipation pour
chacun. Nous, au pluriel, y veillerons pour en être dignes.
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La guerre n'est pas aux portes de l'Europe. Elle est en Europe. Ce
conflit va durablement changer la face de notre continent. L’Europe n’a pas
d’autre choix que de devenir une puissance.
> L’exclusion des banques russes
de Swift et les
mesures contre la banque centrale russe marquent un tournant. C’est coup très
dur porté à Moscou. Poutine doit comprendre que chaque jour de guerre en plus renforce
notre unité, notre fermeté et notre solidarité avec l’Ukraine.
> Cette guerre a été déclenchée en
usant de faux prétextes. Ce que rejette par dessus tout régime russe c’est la
démocratie. Il refuse que l’Ukraine puisse être souveraine, choisir ses dirigeants et son destin.
Nous sommes avec les Ukrainiens dans leur combat pour la liberté.
> Certains voudraient inverser les
responsabilités dans cette guerre pendant que d’autres cherchent à réécrire
l’histoire. Le seul responsable, il est à Moscou et il s’appelle Vladimir Poutine. L’Ukraine a le droit de choisir
librement et souverainement son avenir.
> Je considère que Vladimir
Poutine, la chose qui l'effraie le plus, c'est la puissance du modèle
démocratique.
> Certains voudraient exonérer
Vladimir Poutine de
ses responsabilités. Il est le seul responsable de cette guerre. La voie
diplomatique a été poursuivie jusqu’au bout. Il a fait seul le choix délibéré
de la guerre.
> Nous devons la solidarité au
peuple ukrainien. Ceux qui fuit la guerre doivent pouvoir être accueillis dans
les meilleurs conditions au sein de l’Union européenne. Nous devons le faire en
Européens de manière coordonnée et solidaire.
> Depuis des mois Svietlana
Tsihanouskaya se bat pour
la démocratie au Bélarus. Depuis des mois elle alerte contre la dérive du dictateur Lukashenko. Il prend aujourd’hui
une part active dans la guerre en Ukraine. Nous sommes aussi aux côtés du courageux peuple Bélarus.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe
Renew Europe au Parlement européen)
> Je salue la responsabilité des gouvernements de
l’UE et de la Commission sur SWIFT et le reste des sanctions. C’est le résultat de la
mobilisation des opinions publiques et élus européens. N’en déplaise à Poutine
: nous sommes unis et notre démocratie européenne est efficace.
> Je vais être direct : oui,
défendre nos valeurs démocratiques a un prix. Les Ukrainiens le comptent en
vies humaines. Nous, nous n’aurons qu’à le compter en euros. Nous devons
exclure la Russie de SWIFT. Rester dans notre zone de confort serait une
capitulation morale.
Nathalie Loiseau
> L’Union européenne est forte dans les crises.
Une fois encore elle le démontre.
> L’attaque d’un pays sur le sol européen nous prouve
qu’on a besoin d’une Europe de la défense. Pas dans les mots ou les concepts
mais dans la réalité avec des faits et des actes.
> Aider l'Ukraine, c'est nous aider
nous-mêmes.
> Davantage de matériel militaire
et du carburant pour l’Ukraine, 300 hommes en Estonie, 500 hommes en Roumanie
et bientôt un bataillon, des soldats en alerte dans le cadre de l’OTAN: la
France prend ses responsabilités.
> Éric Zemmour, c’est la honte et
le déshonneur ! Il y a une guerre sur le sol européen et il veut rassurer
l'agresseur. Zemmour et Le Pen sont alignés sur un autocrate. Ces personnes ne
peuvent pas nous faire croire qu’elles sont crédibles et patriotes.
> Avec Jean-Luc Mélenchon, c’est
toujours le jackpot pour Vladimir Poutine : Face il gagne, pile l’Ukraine perd.
Mais le leader insoumis n’est pas du tout pro-russe. Non non. (…)
Ah. Il ne faudrait donc pas armer l’Ukraine. Pourtant, il y a quelques années, Jean-Luc Mélenchon voulait
absolument que la France livre des navires de guerre à la Russie. On n’oublie
pas.
> La décision qui aurait honoré
François Fillon, ça aurait été de ne jamais se commettre avec des intérêts
proches du Kremlin, de ne pas prendre le parti de la Russie ou de démissionner
avant de risquer lui-même des sanctions. Ce qui honorerait Valérie Pécresse, ce serait de le dire.