Valérie Pécresse |
Ce samedi 21 janvier a été pour Valérie Pécresse son moment centriste.
On ne sait s’il y en aura un autre avant la présidentielle mais elle a consacré ce jour-là à tenter de séduire l’électorat centriste en s’autoproclamant candidate d’une soi-disant «famille de la Droite et du Centre».
Elle l’a fait dans le cadre de sa visite à deux formations – l’UDI et Les centristes – chez qui elle venait recevoir leur investiture pour la présidentielle.
Elle a d’abord été voir Les centristes d’Hervé Morin qui fait déjà partie de son équipe de campagne avant même que son parti l’eut formellement investie (sic!) puis s’en est allée voir l’ennemi juré de celui-ci, Jean-Christophe Lagarde le président de l’UDI.
A chaque fois, il s’agissait d’une simple formalité puisque les deux petites formations sont depuis longtemps des appendices de LR à qui elles doivent tous leurs élus locaux et nationaux.
D’autant que celles-ci soutiennent systématiquement tous les candidats de droite à des élections nationales et notamment la présidentielle où Nicolas Sarkozy et François Fillon reçurent en leur temps également un soutien inconditionnel.
La question est de savoir si cette mise en scène et ses investitures vont amener les électeurs centristes à voter pour la candidate de la Droite.
Il est certain que la plus grande partie de l’électorat du Centre votera pour Emmanuel Macron s’il est à nouveau candidat.
Valérie Pécresse peut espérer grapiller au maximum 3% des voix ce qui est le pourcentage électoral de l’UDI et Les centristes ce qui pourrait lui permettre de passer le premier tour.
Mais, d’une part, vu que les deux formations ont toujours laissé entendre qu’elles allaient la soutenir, le nombre de leurs électeurs qui les suivront dans ce ralliement est déjà comptabilisé dans ses intentions de vote.
Et certains d’entre eux choisiront sans doute le camp centriste et non celui de la droite dans l’isoloir.
D’autre part, il est très peu probable qu’elle réussisse à séduire des électeurs de LaREM et du MoDem au-delà d’une infime proportion de ceux-ci.
D’où, in fine, un gain limité en termes électoral.
En termes d’image, ces investitures peuvent lui permettre d’adoucir la perception de sa personne par une partie de l’électorat modéré quand on sait que les plus influents «conseillers» de son équipe de campagne sont des représentants de la droite radicale et populiste comme Eric Ciotti, Laurent Wauquiez, Nadine Morano ou encore Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy et Roger Karoutchy.
Encore faudrait-il que Valérie Pécresse ait reçu une investiture de la part de centristes.
Or, les deux partis, l’UDI et Les centristes ne font plus partie de la galaxie du Centre, le dernier ne l’ayant sans doute jamais été.
Leur positionnement partisan serait plutôt entre les deux formations de droite libérale qui soutiennent Emmanuel Macron – Agir et Horizons – et LR.
Et ils ont continuellement, depuis leur existence, fait allégeance à la Droite (sauf lors des élections européennes de 2014 où l’UDI fut alliée au MoDem au sein de l’Alternative).
Ainsi que le dit benoitement le sénateur UDI, Hervé Marseille, «cela fait des années que nous formons ensemble des majorités dans beaucoup de collectivités locales ou au Sénat».
Et il aurait pu ajouter une alliance à l’Assemblée nationale.
De plus, la composition de leurs membres reflètent des différences parfois fortes qui n’est que la conséquence de ce qu’ils représentent depuis un certain temps, des cartels électoraux, des bannières où l’on vient chercher une investiture qui est ensuite validée par LR (avant l’UMP).
L’entreprise de séduction de Valérie Pécresse risque donc d’être comme celle de François Fillon en 2017 un échec complet.
Quant à l’UDI et Les centristes, le devenir de ces deux formations sera lié au résultat de la candidate LR à la présidentielle et, surtout, aux législatives qui suivront.
Il est évident que, dans un souci de clarification politique et d’honnêteté vis-à-vis des électeurs, elles devraient cesser de se réclamer du Centre et assumer leur ancrage à droite.
Mais ce qui, évidemment, sonnerait leur arrêt de mort car leur intérêt à exister serait politiquement nul tant elles sont accolées au parti de droite dominant.
En outre, dans ce cas, elles perdraient ce qui fait leur appétence pour la Droite qui entretient cette fiction centriste et dont le ou la candidat(e) à la présidentielle n’aurait plus aucune raison, une fois tous les cinq ans, à se prétendre «de la Droite et du Centre»…
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