«Il y a 400 ans est né Molière. Le Malade imaginaire, le Misanthrope, l’Avare, et tant de chefs-d’œuvre devenus des classiques. Théâtre, cinéma, livres : ce génie de la comédie humaine est entré dans notre mémoire collective. Célébrons Molière!»
Pas si vite, monsieur le président!
Car qui a écrit les pièces attribuées à Jean-Baptiste Poquelin dit Molière?
Molière, Corneille voire Molière aidé par Corneille ou vice versa?
Bien sûr, cette controverse qui existe depuis que l’écrivain et poète Pierre Louÿs a estimé que Molière n’était pas l’auteur des comédies qui lui sont attribuées mais bien Pierre Corneille, le tout aussi célèbre dramaturge, ne remet aucunement en cause la qualité de ces pièces qui fait partie, comme nous le dit Emmanuel Macron, de notre patrimoine national voire mondial.
Et nous n’aurons peut-être jamais une réponse définitive ce qui n’est pas en soi un problème sur cette œuvre monumentale et sa qualité.
Mais ce «mystère» de l’Histoire est intéressant et emblématique avec d’autres parce qu’il nous parle de toutes ces zones d’ombre que l’on peut trouver quand on s’intéresse au passé de l’Humanité.
Et comment certains ont pu travestir l’Histoire et la réécrire pour leurs propres intérêts ou celui de la cause qu’ils défendent.
César, Napoléon, Kennedy, voilà trois hommes parmi tant d’autres qui ont mis en scène leurs vies pour en faire une légende lisse et glorieuse alors qu’elles étaient loin de l’être.
Mais même si nous savons de plus en plus comment ils ont manipulé les faits à leur profit, la légende continue le plus souvent à prendre le pas sur la réalité.
C’est aussi vrai d’événements et de mouvements historiques avec la volonté de leurs acteurs, dès le départ, de faire en sorte d’écrire un roman pour cacher les aspérités ou les ignominies de leur action.
Ainsi des nazis qui ont tenté de supprimer toutes les preuves de l’Holocauste et de leur chef, Adolph Hitler, qui s’est bien gardé de signer tout ordre de solution finale et d’autres crimes commis, non pas en son nom mais par ses ordres, afin que l’Histoire soit dupée.
Au vu de toutes les thèses révisionnistes et de leurs nombreux adeptes, l’entreprise connait quelque succès et on peut craindre qu’avec le temps, elle ne concurrence de plus en plus la réalité des abominations de ces crapules.
Aujourd’hui, les fake news, les thèses élucubrationistes (complotistes), les faits alternatifs, toutes les tentatives de travestir le présent à des fins idéologiques, sont autant de jalons pour un récit antithétique pour l’Histoire.
Alors, bien sûr, de savoir si Molière est bien l’auteur du «Malade imaginaire» ou du «Misanthrope» ou si on les doit à la plume de Corneille ne vas pas révolutionner l’Histoire et changer notre perception du présent.
En revanche, pour Hitler et les crimes nazis, diffuser la thèse de leur innocence dans la shoah recèle des périls abyssaux avec le retour possible de la bête immonde.
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