vendredi 24 décembre 2021

La quotidienne centriste du 24 décembre 2021. Noël sous covid

Comme l’année dernière, la covid19 sera donc l’invitée – plus vraiment surprise – au repas de Noël, s’asseyant à cette place réservée autrefois au pauvre mais, distanciation oblige, qui ne peut plus frapper à la porte pour demander à partager, dans la joie, la célébration de ce jour cher aux Chrétiens mais fêté dans le monde entier comme une fête de la fraternité et de la paix, un jour de joie pour les enfants.

Dans tous les pays du monde, la pandémie fait les gros titres et le nouveau variant, omicron, se répand comme une traînée de poudre pendant que son devancier et comparse, delta, continue à infecter les populations.

Avec des contaminations records un peu partout, nombre de réjouissances familiales ou entre amis ont été annulées ou ne pourront réunir tous les invités prévus.

Nous voilà donc avec un coronavirus qui s’est imposé dans dette époque déjà trouble où cette paix et cette fraternité que représente Noël ressemblent à des objets démodés, surannés, voire obsolètes.

Il n’a évidemment pas arrangé les choses, c’est le moins que l’on puisse dire, avec la multiplication des réactions populistes et séditieuses où les fake news et l’élucubrationisme tiennent le haut du pavé.

Sans parler de ses conséquences sanitaires et du nombre de décès qu’elle provoque, nous n’avions pas besoin de cette covid19 pour un peu plus précariser notre présent et brouiller notre futur.

Comme d’habitude, les oiseaux de mauvaise augure sont montés au créneau pour nous promettre la damnation dans une sorte d’apocalypse revisitée du Nouveau testament – attribuée sans doute à tort à l’apôtre Jean et dont nous devons nous demander si son auteur avait bien toute sa tête quand il a écrit ce texte – et nous vanter tous les aventuriers de la planète comme nos sauveurs.

Mais, en matière de sauveur, que nous soyons croyants ou non, nous préférons Jésus et, à l’apocalypse, son message de paix et de fraternité, son appel à l’amour universel.

Mais que sa parole, comme celle de tous les autres grands humanistes, est dure à entendre en ces temps où l’agressivité et la haine semblent à la mode.

Des temps que nous devons tous faire en sorte qu’ils ne deviennent pas apocalyptiques...

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

Vues du Centre. Et si on essayait un directoire?

Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.

Palais de l'Elysée

Alors que 9% privilégient un pouvoir d’un seul et 45% un pouvoir qui s’entourent de conseillers institutionnels, 45% des Français selon un récent sondage sont tentés par un exécutif partagé «par plusieurs dirigeants qui prennent les décisions ensemble en trouvant un compromis», selon un sondage récent.

Cela s’appelle un directoire.

Le régime directorial ou collégial est en vigueur dans un seul pays, la Suisse où l’exécutif est représenté par un Conseil fédéral de sept membres, et le fut en France lors de la Révolution entre 1795 et 1799 où le pouvoir était distribué entre cinq directeurs.

Il a existé sporadiquement dans plusieurs autres pays comme dans l’Etat de Pennsylvanie (avant l’adoption de la Constitution américaine), en Uruguay ou en Bohème.

45% ce n’est pas rien et mérite que l’on y réfléchisse.

D’autant que les démocrates et les républicains s’ils vont jusqu’au bout de leurs convictions, ne peuvent s’accommoder d’être représentés par un chef unique qui, s’il est élu, a toutes les caractéristiques d’un monarque même si, heureusement, il n’en a pas les pouvoirs ainsi que la durée.

Incarner un régime de liberté et d’égalité dans une seule personne est un non-sens, une contradiction qui, en plus, est nocive pour celles-ci.

Les centristes, font partie de cette lignée qui n’aime pas un exécutif omnipotent incarné dans la figure d’un(e) seul(e), d’une personnalisation du pouvoir.

Ils ne se sont jamais fait totalement à la présidentialisation du régime politique français sous la Cinquième république.

Parce qu’un président omnipotent peut devenir facilement un président autoritaire voire plus.

Leur préférence est toujours allée à un régime parlementaire avec la prééminence de l’Assemblée nationale où le gouvernement exécute les choix décidés par les représentants du peuple, c’est-à-dire où une pluralité détient le réel pouvoir.

Ils ne se sont ralliés en partie aux institutions actuelles parce qu’elles ont montré qu’elles étaient capables d’assurer une certaine stabilité face à la réalité mais il n’en reste pas moins vrai qu’il ne s’agit pas pour eux du régime ultime et parfait, loin de là.

Dans ce cadre, ils sont naturellement portés à la direction collégiale de l’exécutif qui pourrait être une panacée entre un régime parlementaire qui serait trop instable et un régime présidentiel qui serait trop personnel.

Le directoire permettrait aussi à toutes ou la plupart des forces politiques d’y être associées par le biais d’une représentation proportionnelle et/ou d’un accord de gouvernement obligatoire entre forces politiques partageant un même programme.

En règle générale, tous les membres d’un directoire assument une gouvernance collégiale et les décisions sont prises à la majorité.

Chaque directeur se voit attribué la gestion d’un ou plusieurs ministères et l’un d’entre eux devient président du directoire selon une formule le plus souvent tournante et le pouvoir de celui-ci n’excède pas ceux des autres.

On voit bien tout l’intérêt d’une collégialité qui permet une politique plus raisonnée et responsable puisque toutes ou la plupart des forces politiques partagent le pouvoir exécutif même si évidemment, au Parlement, le ou les partis qui ont remporté les élections forment la majorité qui vote les lois et contrôle l’action du directoire.

Il faut ajouter à ce stade que si le Directoire mis en place en 1795 en France a mauvaise presse, ce n’est pas à cause de sa collégialité ou de son fonctionnement technique mais parce qu’il était issu d’une Constitution peu démocratique, chargée avant tout de solder l’époque de la Terreur tout en évitant le retour de la monarchie, et que les mécanismes mis en place pour assurer les relations entre le Parlement et l’exécutif ne permettaient pas d’éviter les crises, ce qui provoqua de nombreux coups d’Etat dont le dernier, celui du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), porta Napoléon Bonaparte au pouvoir avec le Consulat puis l’Empire.

Sans entrer dans les détails «techniques» qui sont nombreux, qui doivent être discutés et qui devront trouver la meilleure solution possible si ce régime était une option possible ou que sa mise en, place était décidée, passons en revue quelques problématiques qui se posent à son sujet.

Parmi celles-ci, il y a sa possible moindre efficacité en cas de décision rapide à prendre ainsi que les blocages qui pourraient naître d’une confrontation entre ses membres d’opinions différentes.

Pour éviter que le directoire ne devienne un champ de bataille partisan où les protagonistes prendraient à témoin la population, ses délibérations doivent être encadrées et les votes des directeurs doivent demeurer secrets pour que la collégialité ait une légitimité intacte.

Néanmoins, comme ce régime serait beaucoup plus parlementariste que le régime présidentiel, le Parlement, lui, pourrait continuer à fonctionner en cas de blocage de l’exécutif s’il dispose, bien sûr, d’une majorité solide.

Il est sûr qu’une gouvernance collégiale serait beaucoup plus démocratique sur le fond et la forme que le régime présidentiel que nous connaissons en France.

Une question essentielle est de savoir comment serait élu ce directoire.

En Suisse, le Conseil fédéral n’est pas élu par le suffrage universel mais par les deux chambres du Parlement comme le directoire l’était également en France.

Cela amoindri son pouvoir même si, en Suisse, le Conseil une fois mis en place n’est pas responsable devant le Parlement et ne peut être révoqué par celui-ci.

En France, on peut supposer que si un directoire voyait le jour, il devrait être élu par le suffrage universel pour être légitime aux yeux de la population et qu’une stricte séparation entre le pouvoir exécutif qu’il représente et le pouvoir législatif de l’Assemblée nationale et du Sénat, si ce dernier est sauvegardé dans la nouvelle constitution qui verrait le jour.

En outre, il conviendrait de trouver un mécanisme simple mais efficace empêchant une paralysie d’une direction collégiale du pays.

Un nombre impair de directeurs en fait partie (nombre qui ne devrait pas excéder cinq ou sept) tout comme la possibilité pour les électeurs via une consultation qui pourrait prendre la forme d’un référendum de trancher une division du directoire qui bloquerait son fonctionnement (et une procédure, en attendant le verdict populaire qui permettrait au Parlement de désigner un exécutif qui gérerait les affaires courantes).

In fine, un régime de directoire, s’il est bâti intelligemment est assurément démocratique et consensuel, ce qui hérissera certainement les extrêmes et les populismes ou ceux qui ne voient la politique que comme un champ de bataille.

Il permet à la majorité, voire à l’ensemble des forces politiques, d’avoir un comportement responsable puisqu’elles sont associées au pouvoir, que ce soit au sein de l’exécutif ou au Parlement.

Si ce système politique garde les caractéristiques d’un régime démocratique et républicain tel que nous le connaissons actuellement, il peut faire évoluer, dans le temps, les pratiques de gouvernance et de représentativité, c’est-à-dire de permettre un approfondissement de la démocratie et de la république.

C’est la raison pour laquelle il est plus qu’intéressant de développer une réflexion sur sa possible existence et organisation alors même que nous avons dérivé, quelle que soit la pays démocratique envisagé, vers un renforcement du pouvoir exécutif d’un seul, qu’il soit président ou premier ministre, chef d’Etat ou chef de gouvernement.

Et le directoire aurait à ce titre un autre intérêt éminent, faire perdre cette personnalisation du pouvoir qui est tout sauf démocratique.

Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella

 

La quotidienne centriste du 23 décembre 2021. La guerre demeure une option

Que ce soit entre des pays ou entre des pays et des organisations terroristes, même si certains dénient à ces derniers conflits le terme, la guerre est toujours aussi présente dans le quotidien de l’Humanité.

Depuis que cette dernière écrit l’Histoire, il y a eu plus de jours de guerre que de paix.

C’est dire que nous n’en avons pas encore terminé avec elle, voire jamais.

D’autant plus qu’un conflit de grande ampleur opposant les grandes puissances entre elles ne sont plus de l’ordre de l’improbable, sachant que celles-ci pourraient se combattre sans pour autant utiliser l’arme nucléaire, arme qui est à double tranchant pour le pays qui l’utiliserait en premier.

Les récentes postures guerrières de la Chine à propos de Taïwan ou de la Russie à propos de l’Ukraine ne sont pas que des affichages mais relèvent bien d’une volonté de ne pas écarter cette option et de se préparer activement à l’utiliser.

Même si Vladimir Poutine vient de déclarer que les récentes déclarations des Occidentaux étaient positives par rapport à ses demandes vis-à-vis d’une Ukraine vassalisée par la Russie, le maître du Kremlin croit, comme tous les autocrates, à l’épopée belliciste comme créatrice de gloire et de légende, lui qui se veut un mix entre un tsar et Staline qui redonnerait sa place à son pays.

Xi Jinping partage ce point de vue.

Chacun des deux se voudrait comme héros de leur patrie en ayant gagné une guerre qui effacerait, selon eux, les humiliations du passé, l’occupation occidentale du pays à la fin du 19e et au début du 20e siècle pour la Chine, la chute de l’Union soviétique et la relégation comme puissance secondaire pour la Russie.

Mais la guerre n’est pas absente des politiques étrangères menées par les démocraties.

La guerre d’Afghanistan –justifiée par les attentats du 11 septembre 2001 – et la guerre d’Irak – injustifiée et erronée – le montrent.

Reste qu’aujourd’hui la menace vient avant tout de régimes autocratiques ou totalitaires ainsi que des organisations terroristes.

Face à cela, le monde libre ne peut baisser la garde et ne peut accepter n’importe quoi pour éviter des hostilités sanglantes.

Evidemment, la dissuasion couplée avec un dialogue constant doit être la première option.

La guerre, elle, ne doit être pour les pays qui le composent, que la dernière option.

Mais une option tout de même.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]