En de 12 décembre, deux candidats de gauche à l’élection présidentielle ont franchi les limites démocratiques dans leurs propos.
On ne s’étonnera guère que l’un d’entre eux est le représentant de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon.
Celui-ci a ainsi déclaré que le résultat du référendum sur la Nouvelle-Calédonie – qui s’est déroulé tout à fait normalement dans le respect strict des règles démocratiques – n’était pas «légitime» car le «non» à l’indépendance l’a emporté.
Donc, comme ce résultat ne lui convient pas, il ne compte pas.
Drôle de manière d’envisager la démocratie qui n’a pas de valeur quand le peuple ne prend pas les «bonnes» décisions, c’est-à-dire celles qui vont dans son sens.
Il faut préciser que le leader de LFI disait cela parce que les indépendantistes ont décidé de boycotter le scrutin avec des raisons fallacieuses car ils savaient qu’ils avaient une grande chance de le perdre.
C’est tellement vrai que ce référendum est le troisième du nom en quelques années sur le sujet et que tous les trois ont donné le même résultat.
Quant au boycott, il ne dessert que ceux qui refusent de se confronter au vote populaire.
Gageons que si monsieur Mélenchon remportait la présidentielle alors qu’un parti avait appelé au boycott de celle-ci, il estimerait le scrutin tout à fait «légitime» et oublierait de démissionner aussitôt…
Les propos contre la démocratie de cet admirateur des régimes autocratiques, de Cuba au Venezuela en passant par la Russie, sont trop nombreux pour qu’un nouveau dérapage soit un étonnement.
En revanche, celui d’Anne Hidalgo l’est.
La candidate du PS qui sombre dans les sondages (entre 3% et 4% d’intentions de vote alors que son parti était au pouvoir il y a encore moins de cinq ans) tenait meeting à Perpignan pour vendre une nouvelle fois sa dernière proposition, qu’elle avait pourtant balayée d’un revers de main encore très récemment, d’organiser une primaire de la Gauche pour tenter de peser dans cette présidentielle.
Et pour argumenter en faveur d’une telle consultation, elle a estimé que le débat était confisqué par des candidats d’extrême-droite et de droite (mettant Emmanuel Macron dans cette dernière catégorie alors que le président de la république avant de diriger une majorité centrale et centriste avait été membre d’un gouvernement de gauche…) et que s’il y avait absence de la Gauche alors il n’y aurait plus de démocratie!
Or donc, si l’on comprend bien le raisonnement de la maire de Paris, le choix des électeurs de ne pas mettre dans le peloton de tête un candidat de gauche serait un déni de démocratie.
Voilà qui est une vision bien peu démocratique et qui fait en sorte de rejeter le faute sur l’électeur plutôt que sur le politique, en l’occurrence tous ceux qui à gauche sont en train de se battre pendant que le bateau s’enfonce lentement dans la mer.
Que l’extrême-gauche et la gauche radicale soient anti-démocratiques, cela ne surprendra personne.
Que la Gauche ait décidé de leur emboîter le pas est bien triste.
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