Voici une sélection, ce 7 décembre 2021, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Trouver des équilibres, des chemins de
discussion, contribuer à bâtir la paix et la stabilité : je crois au rôle de la
France au Moyen-Orient.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> [Discours sur les mesures contre la covid19 / Paris] [Voici] un point
de situation sur l’évolution de la 5ème vague qui frappe notre pays, comme tous
nos voisins européens, et vous annoncer les mesures de vigilance qu’elle
appelle à l’approche des fêtes de fin d’année.
Le virus circule vite dans notre pays. Avec près de 50 000 cas quotidiens ces
derniers jours, nous sommes à des niveaux supérieurs à ce que nous avions connu
lors des précédentes vagues.
Le virus circule, dans tous les territoires et dans toutes les catégories de la
population. Nos hôpitaux commencent à monter en pression, alors même que les
équipes sont très fortement éprouvées par près de deux années de lutte contre
la covid19.
Cette situation nous appelle à la lucidité et à la vigilance, sans céder pour
autant à je ne sais quel affolement. Car si le nombre de cas est à nouveau très
élevé, la situation n’est pas la même qu’il y a un an. Les Français se sont
massivement vaccinés – c’est le cas de 52 millions d’entre nous – et cela a
changé la donne.
Sans la vaccination, nos hôpitaux seraient déjà à des niveaux de saturation
équivalents à ce que nous avions connu lors de la première vague. On en est
loin. Et des mesures de confinement auraient certainement déjà été prises,
comme d’autres pays européens ont dû s’y résoudre. Ce n’est pas le cas
aujourd’hui et l’objectif est précisément que cela ne soit pas le cas non plus
demain.
Il y a pour cela deux conditions.
La première, c’est de conserver notre bouclier vaccinal et même de l’amplifier
et de le renforcer. Car avec le recul des derniers mois, nous savons que si le
vaccin limite les risques de contamination et protège très bien contre les
formes graves, il perd en efficacité avec le temps : on voit aujourd’hui dans
nos chiffres qu’être vacciné n’exclut pas d’attraper le virus et donc de le
diffuser ; on constate aussi que passés 5 à 6 mois, le risque d’être
hospitalisé se remet à progresser, notamment chez les personnes âgées et
fragiles.
D’où l’importance du rappel vaccinal que nous avons ouvert depuis 8 jours à toute
la population de 18 ans et plus. Ce rappel, non seulement il maintient la
protection initiale, mais il la booste considérablement.
Deux chiffres : une personne de 60 ans aura une protection 4 fois plus forte
après son rappel qu’avant. Son risque d’être hospitalisée sera non pas 12 fois
mais près de 20 fois moins élevé que la personne non vaccinée.
Les Français l’ont compris. Ils sont au rendez-vous : nous vaccinons plus d’un
demi-million de personnes chaque jour. 10 millions de Françaises et de Français
ont déjà fait leur rappel. Avec la mobilisation des centres et des
professionnels de ville, 15 millions de personnes supplémentaires pourront
avoir leur rappel d’ici début janvier. C’est considérable.
[Nous avons pris] des initiatives prises pour augmenter encore le rythme,
ouvrir de nouveaux centres et proposer plus de créneaux de rendez-vous ou même,
pour certains publics prioritaires, des créneaux sans rendez-vous.
Dans cette campagne de vaccination, nous devons veiller à ce que les personnes
de 65 ans et plus, c’est-à-dire les plus à risque, accèdent prioritairement à
ce rappel. Nous avons ainsi pris la décision qu’elles pourront dorénavant
obtenir leur rappel, y compris sans rendez-vous, quel que soit le centre dans
lequel elles se rendent.
Ce combat pour la 3ème dose ne doit pas nous faire oublier celui pour la primo
vaccination. Près de 90 % de nos concitoyens éligibles sont aujourd’hui
vaccinés. C’est un niveau qui nous place devant la plupart de nos voisins. Mais
nous ne pouvons pas nous résoudre à ce résultat, si élevé soit-il.
Je souhaite adresser à nouveau un message solennel à nos concitoyens qui ne se
sont pas encore engagés dans la vaccination. Se faire vacciner est un acte de
protection pour soi et pour les autres. Qui est aujourd’hui hospitalisé en
réanimation ? Ce sont très largement des personnes non vaccinées. Elles peuvent
parfois être jeunes et ne pas avoir de facteurs de risque. Et que disent-elles
aux soignants qui les prennent en charge ? « Si j’avais su …. Si j’avais su …
».
Il est rassurant d’ailleurs de constater que certains changent d’avis. Entre 20
et 30 000 Français le font chaque jour. Il faut continuer. Car c’est le cœur de
la bataille, aujourd’hui avec le Delta, demain peut-être avec le nouveau
variant Omicron.
Mais si le maintien de notre bouclier vaccinal est une condition indispensable,
il ne suffira pas pour endiguer cette 5ème vague d’ici les fêtes de fin d’année
et permettre à nos hôpitaux de tenir le choc dans les prochaines semaines.
Que nous disent les projections de l’Institut Pasteur ? Elles nous disent qu’en
complément de la vaccination, nous devons ralentir le niveau de diffusion du
virus qui circule dans toute la population. Elles nous disent qu’en baissant
seulement de 10 % le taux de transmission du virus, l’hôpital pourrait sortir
de la zone de danger.
L’heure n’est donc pas à des mesures de jauge, de couvre-feu ou de confinement.
Ce serait disproportionné. En revanche, les circonstances exigent un effort
individuel et collectif pour que chacun limite les occasions les plus à risque
de se contaminer.
Nous allons prendre à cet effet quelques mesures simples.
La première porte sur l’école.
Nous allons rehausser au niveau 3 le protocole sanitaire s’appliquant aux
écoles primaires. La transmission du virus, on le voit, s’est en effet
fortement accélérée chez les enfants de moins de 12 ans. C’est logique car ces
catégories d’âge ne peuvent pas encore être vaccinées et sont aussi beaucoup
plus dépistées, compte tenu des protocoles appliqués en milieu scolaire.
Notre priorité et notre boussole depuis le début de la crise restent et
resteront de préserver l’éducation de nos enfants. C’est dans cet objectif que
nous avons déjà renforcé les mesures barrières au sein des écoles, avec
notamment le port du masque dans les classes. Pour les enfants du primaire,
nous allons demander un effort complémentaire jusqu’aux vacances. A compter de
jeudi prochain, le port du masque sera également requis dans les cours de
récréation et les sports collectifs avec contacts seront restreints. A partir
de lundi prochain, les conditions de restauration seront aménagées en lien avec
les élus locaux pour limiter les brassages.
Nous maintiendrons notre politique de dépistage systématique de tous les élèves
s’il y a un cas positif dans la classe et de fermeture de la classe au bout de
3 cas positifs. =
Pour ces enfants de 5 à 11 ans, la perspective de pouvoir accéder à la
vaccination est maintenant proche. Un premier avis de la Haute Autorité de
Santé le rend possible pour les 360 000 enfants en situation de surpoids ou
atteints de pathologies à risque. Cela commencera dès le 15 décembre.
Sous réserve des avis des instances scientifiques et du Conseil national
d’éthique que nous attendons dans les prochaines semaines, nous projetons de
pouvoir l’ouvrir à tous les enfants, sur la base évidemment du volontariat, si
possible d’ici la fin de l’année. Olivier VÉRAN vous en présentera les
modalités dans un instant.
La deuxième mesure porte sur l’extension du télétravail.
Beaucoup d’entreprises incitent d’ores et déjà leurs salariés à télétravailler
davantage dans le cadre des accords qu’elles ont conclus au titre du dialogue
social. C’est la bonne méthode. Il faut que sur l’ensemble du territoire toutes
les entreprises qui le peuvent et ne le font pas encore, mobilisent le
télétravail. La cible doit être 2 à 3 jours de télétravail par semaine sous
réserve bien sûr des contraintes liées à l’organisation du travail et de la
situation des salariés. Pour la fonction publique de l’Etat, nous autoriserons
jusqu’à 3 jours.
Nous comptons sur la pleine mobilisation des entreprises. Nous ferons le point
d’ici une semaine pour mesurer l’évolution des pratiques et si cela ne
fonctionnait pas par la voie de la recommandation, ce qui est notre choix, nous
serions amenés à passer par celle d’une obligation.
La troisième mesure porte sur tous les événements festifs et conviviaux, dans
les sphères professionnelle et privée.
On voit bien où les risques de contamination sont les plus élevés. C’est quand
on se réunit dans des moments de convivialité où l’on mange ou boit un verre,
où l’on est debout, à l’intérieur, proche les uns des autres, sans masque
évidemment. Ce sont dans les entreprises, les pots de départs, les séminaires,
les moments festifs de fin d’année. Cela peut être à la maison, un grand dîner
entre amis, une pendaison de crémaillère, etc.
Mon message est très simple : jusqu’aux fêtes de fin d’année, on arrête, on
lève le pied, on se protège et on protège ainsi notre capacité à profiter de
Noël.
Beaucoup ont commencé spontanément à le faire, dans un esprit de
responsabilité. Cette consigne doit être passée partout. Il faut maintenant la
généraliser, y compris dans la sphère privée qui relève de l’esprit de
responsabilité de chacun.
Des règles claires seront donc édictées pour tout ce qui concerne le milieu
professionnel, y compris pour les cérémonies de vœux de début d’année qui
devront se faire dans le respect strict des gestes barrières, mais aussi dans
les équipements municipaux comme les salles des fêtes.
Pour ce qui concerne les manifestations et événements en extérieur, comme les
marchés de Noël, les protocoles devront évoluer sous le contrôle des préfets
pour que les conditions de consommation de produits alimentaires soient
strictement encadrées et réservées à des zones soumises au contrôle strict du
passe sanitaire.
Le passe sanitaire est un outil d’incitation à la vaccination et de protection
face au virus, que nous avons été parmi les premiers à déployer en Europe. Nous
l’avons renforcé depuis cet été, en l’élargissant à de nombreux lieux, en
limitant désormais les tests acceptés à 24h, et en y intégrant dans les
prochaines semaines la dose de rappel, ce qui renforcera d’autant son
efficacité.
Pour passer cette 5ème vague, il est indispensable de contrôler plus
systématiquement et scrupuleusement le passe : c’est la responsabilité des
gérants d’établissements recevant du public comme les restaurants, bars ou
salles de spectacle, ou encore des transporteurs, et c’est moins le cas depuis
quelques semaines.
Bien sûr, nous renforcerons les contrôles des forces de police. Mais la clé,
cela ne doit pas être la peur du gendarme, mais la peur du virus et de ses
conséquences sur nos vies. Si nous savons être vigilants et responsables
pendant ces 3 prochaines semaines, si nous respectons ces consignes, si nous
continuons à nous faire vacciner, nous passerons la vague.
Enfin, et c’est la seule exception que nous ferons à notre principe de ne pas
restreindre d’activités, nous fermerons les discothèques pendant les 4 prochaines
semaines. Cette mesure s’appliquera à compter de vendredi prochain et jusqu’à
début janvier. Nous le faisons parce que le virus circule beaucoup chez les
jeunes, même vaccinés, parce que le port du masque est extrêmement difficile
dans ces lieux ; nous le faisons par cohérence avec le message général de
prudence et comme le font tous nos voisins.
Nous le ferons en accompagnant économiquement les entreprises concernées. Nous
l’avons toujours fait et nous devons le faire autant que cela sera nécessaire.
C’est vrai évidemment des discothèques dont je viens de parler, mais aussi des
secteurs de l’événementiel ou encore des traiteurs qui subiront les effets de
nos mesures. J’ai demandé au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, d’engager
dès demain les concertations sur les conditions de cet accompagnement qui devra
s’ajuster à la situation de chaque entreprise.
Je veux finir enfin en rappelant une évidence mais qui est fondamentale : le
respect des gestes barrières. Ces gestes, nous les connaissons bien. Mais
avouons que nous avons tous eu tendance à baisser la garde ces derniers mois, à
mesure que la situation s’améliorait.
J’appelle donc chacune et chacun à respecter strictement l’obligation du port
du masque dans les lieux publics en intérieur mais aussi dans les lieux
extérieurs où il y a beaucoup de monde ; je rappelle aussi à chacun
l’importance d’ouvrir les fenêtres 10 minutes toutes les heures à chaque fois
que cela est possible.
Nous avons les moyens de passer cette nouvelle vague. A nous d’être responsables,
à nous de lever le pied sur ce qui est à risque, à nous de nous faire vacciner
dans les bons délais, à nous de rester vigilants face aux nouveaux risques, à
nous surtout de nous montrer solidaires vis-à-vis des soignants qui sont à
nouveau sous pression et que nous devons soutenir et remercier pour tout ce
qu’ils ont fait et font encore aujourd’hui pour protéger nos vies.
Avec ces efforts proportionnés, j’ai la conviction que nous sortirons de cette
5ème vague comme nous avons réussi à le faire pour les précédentes.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> A Dakar, j'ai rencontré les équipes de l'Institut Pasteur pour soutenir le
renforcement des capacités locales de production de vaccins. Face à la pandémie de Covid19, la France agit en faveur
de la souveraineté vaccinale en Afrique.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> Un record : nous n’avons jamais installé autant
de renouvelables en France qu’en 2021 ! C’est une priorité pour le climat : pour
baisser nos émissions nous électrifions nos voitures, chauffages, industries.
Pour répondre à cette demande, la solution passe par les renouvelables.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> [Covid19 et école] Pour moi, c'est très important que les enfants
aillent à l'école. L'école, ce n'est pas une variable d'ajustement (...) Si on
a fait l'instruction obligatoire à trois ans par exemple, c'était
pour envoyer un message sur le fait que l'école maternelle on y allait tous les
jours, à toutes les heures prévues. Parce que l'école, c'est du sérieux si vous
me permettez l'expression. L'école, c'est bon pour les enfants.
> [Covid19 et école] L’école
ouverte est notre boussole car c’est l’intérêt des enfants. Avec + de tests,
des gestes barrières renforcés, le protocole 3 à l’école primaire, un des
meilleurs taux de vaccination d’Europe (79%) pour les plus de 12 ans. L’école
est plus que jamais la priorité.
> [Covid19 et école] On ne peut pas dire qu'il y ait une
explosion, le mot est trop fort. Il y a un taux d'incidence qui est en train
d'augmenter (...) mais c'est tout simplement parce qu'on fait plus de tests. Ce
qui a explosé, c'est le nombre de tests faits pour les enfants, et bien sûr on
reste très vigilant. Mais tout ceci concerne l'école primaire, puisque
s'agissant de l'enseignement secondaire, le fait que les enfants soient
désormais vaccinés à près de 80% nous permet de continuer à piloter les choses
de la même manière.
> [Covid19 et école] Toutes les
hypothèses sont sur la table, mais avancer les vacances de Noël n'est pas
l'hypothèse privilégiée aujourd'hui.
> [Covid19 et école] Il y a une
enveloppe de 20 millions d'euros pour aider les collectivités locales à se
fournir en capteur de CO2.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> [Discours sur la réindustrialisation de la France et la stratégie
spatiale française / Vernon] Il y a, un peu plus de douze mois, il y a eu un
remaniement ministériel, et pour la première fois dans l’histoire de la Ve
République, on a confié au ministère de l’Économie et des Finances, la
responsabilité de l’espace. C’est passé, d’ailleurs, assez inaperçu. Mais c’est
un changement qui a été voulu par le président de la République et c'est un changement
qui, je crois, était salutaire. L'espace était auparavant au ministère de la
Recherche, et au ministère des Universités. Cependant l'espace, c'est d'abord
une aventure industrielle, c'est d'abord une aventure technologique. En faisant
ce choix stratégique, le président de la République a rompu avec des décennies
dans lesquelles nous avons considéré que l'espace était uniquement de la
recherche pas forcément appliquée, que cela appartenait uniquement au monde de
la science et que cela n'appartenait pas au monde de l'industrie, que cela
n'appartenait pas au monde de la compétitivité et du financement. Je crois que
cette erreur-là, nous l'avons payée très cher au cours des dernières années,
parce que certains de nos partenaires européens se sont éloignés. Ils ont dit «
Ecoutez les Français. Ils considèrent que de toute façon, l'espace sera
toujours l'Etat et la puissance publique sera toujours là pour payer, donc ce
n’est pas grave ». Il n'y a pas besoin d'être compétitif. Il n'y a pas besoin
de se comparer aux autres. Cela nous a amenés à faire des choix qui ont été des
erreurs.
J'ai relu les notes avec beaucoup d'attention, qui ont été écrites par des gens
sans doute très intelligents, beaucoup plus intelligents que vous et que moi,
qui expliquaient au début des années 2010 que nos lanceurs réutilisables
n'avaient aucun avenir. Que l'aventure américaine échouerait, et qu'il n'y
avait donc rien à craindre de ce côté-là.
Je pense qu'il était temps de remettre de la compétitivité économique, un peu
de rivalité dans ce monde de l'espace pour que chacun ne considère pas sa
position comme acquise, et que tout le monde se dise qu’il allait falloir
donner le meilleur possible pour obtenir des résultats. Sécuriser mais aussi,
inventer l'avenir, et dans le fond, ne pas se reposer sur nos lauriers, aussi
glorieux soient-ils.
C'est ce geste-là qui a été fait par le président de la République. Il est
passé inaperçu, mais je le souligne parce qu'après un an de travail avec les
acteurs de l'espace, avec les industriels, et je remercie la présence de tous
les industriels de l'espace, je viens aujourd'hui vous annoncer que nous avons
obtenu les résultats que nous souhaitions ; et que nous allons pouvoir
sécuriser le site de Vernon, mieux que le sécuriser, le développer.
Nous allons enfin ouvrir et écrire une nouvelle page de l'histoire spatiale
française. Une nouvelle page qui va s'écrire sur la base de nouvelles
technologies. Une nouvelle page qui va s'écrire sur la base de
nouvelles méthodes, avec plus de concurrence entre les acteurs, plus de
compétitions, plus d'émulations intellectuelles. Une nouvelle page qui va
s'écrire, pas uniquement avec des gros acteurs, aussi prestigieux soient-ils,
le centre national d’études spatiales (CNES), ArianeGroup, Arianespace,
mais qui va s'écrire aussi avec des startups, avec des PME, avec des TPE, avec
des jeunes qui rivalisent d'audace, d'ingéniosité et qui vont nous forcer, tous
ensemble, à donner le meilleur de nous-mêmes.
Une nouvelle page qui va s'écrire non pas dans une rivalité absurde entre
nations européennes, mais dans la coopération étroite et renforcée entre
l'Allemagne, la France et l'Italie. Je suis donc heureux parce que c'est un
jour important, et que c'est un beau jour pour l'aventure spatiale française.
(…) Je compte sur tous les Français comptent sur vous pour qu’Ariane 6 soit un
immense succès. Pour qu’en 2022, nous puissions être fiers de ce premier
lancement d'Ariane 6 et que nous puissions aussi couper le sifflet à tous ceux
qui ont estimé un peu rapidement qu’Ariane 6 était dépassé, qu’Ariane 6 n'était
pas la bonne solution : Ariane 6 est la bonne solution. Ariane 6 a tout le
soutien du Gouvernement et de l'Etat français. Ariane 6, grâce à vous, grâce à
votre travail et grâce à votre engagement, va fonctionner et va faire la fierté
des Français en 2022.
Je souhaite qu'il n'y ait absolument aucune ambiguïté là-dessus parce que nous
construisons l'avenir en étant capable de changer de méthode et de se remettre
en question. C'est ce que nous avons fait avec le président de la République.
Mais on ne construit jamais l'avenir en bafouant le passé ou le présent. Or, le
passé et le présent immédiat, c'est Ariane et c'est Ariane 6. Les deux sont
complémentaires : avancer comme je vais y revenir sur l'aventure du réutilisable
et sur les nouvelles applications de l'espace et réussir Ariane 6. Les deux ne
s'opposent pas. Les deux sont complémentaires. C'est le choix stratégique que
nous avons fait avec le président de la République.
(…) Je revendique la préférence européenne. Je veux la
préférence européenne, en particulier, dans les secteurs industriels.
Avec le président de la République, Emmanuel Macron, nous ne lâcherons rien sur
la nécessité pour les grandes nations européennes, quand nous avons investi
tant d'argent public, sur les technologies sensibles et coûteuses, qu'elles
soient réservées en priorité aux nations européennes. Quand nous bâtissons des
satellites en Europe et que nous avons des lanceurs en Europe, nous nous
arrangeons pour que ces satellites européens soient lancés sur des lanceurs
européens.
Les Américains pratiquent la préférence américaine, les Chinois pratiquent la
préférence chinoise. Nous devons et nous voulons que les Européens pratiquent
et appliquent la préférence européenne. C'est une conviction profonde chez moi,
je suis heureux de l’avoir obtenu sur l'espace. Maintenant, il faudra l'étendre
à d'autres secteurs européens.
Nous avons donc garanti l'avenir d'Ariane 6 avec cette préférence européenne.
Nous l'avons fait également en obtenant notre partenaire allemand qu'il
poursuive le financement du lanceur Ariane 6.
(…) L’Allemagne continuera donc de soutenir financièrement Ariane 6
conjointement avec la France et l’Italie
à hauteur de 140 millions d’euros par an. C’est la garantie qu’Ariane 6 ira à
son terme et sera un des grands projets spatiaux européen. Voilà ce qui a été
obtenu du côté de l’Allemagne.
(…) À chaque fois que nous, européens, nous divisons, nous faisons le jeu de la
Chine et des Etats-Unis, mais nous nous affaiblissons collectivement.
(…) Les deux accords, accord franco-allemand, accord franco-italien, vont
pouvoir réinventer l'Europe spatiale et redonner un nouvel élan à l'Europe
spatiale. Nous étions partis depuis plusieurs années, soyons clairs sur le
chemin de la division et de la rivalité entre nations européennes où, chacun,
dans son coin, commençait, soit à vouloir torpiller Ariane 6, soit à vouloir
ouvrir une concurrence entre les Etats européens pour que chacun ait son propre
lanceur. C'était suicidaire.
Nous avons mis un coup d'arrêt à ce dans quoi l'Europe était en train de
s'engager : la division, la rivalité et dans le fond, l'affaiblissement de tous
les acteurs spatiaux européens pour rassembler nos forces, faire une division
du travail et des compétences qui sera plus efficace et nous met en ordre de
marche pour pouvoir rivaliser avec nos partenaires américains, nos futurs
partenaires chinois ou nos autres partenaires.
L'Union, c'est le choix que nous faisons pour la politique spatiale avec le
président de la République et c'est la garantie que l'aventure spatiale
européenne continuera.
(…) Nous mettons beaucoup d'argent public et je l'assume, je le revendique
parce que quand je vois ce que font là aussi nos partenaires américains ou nos
partenaires chinois, eux n'ont absolument aucune pudeur de gazelle à engager un
soutien massif de la puissance publique pour développer leurs lanceurs,
développer leurs moteurs et moderniser leur aventure spatiale.
Enfin, ne soyons pas naïfs, le SpaceX, ce n'est pas une grande aventure
industrielle, privée. SpaceX est financée, soutenue par la NASA. Et la NASA,
met à la disposition de SpaceX des bancs d'essai, des territoires, des
technologies et qui n'ont pas à être financés par le SpaceX.
Pourquoi nous ne ferions pas la même chose ? Pourquoi nous n’assumerions pas
que la puissance publique à vocation, notamment dans le secteur industriel, à
soutenir des projets qui ne seront pas compétitifs tout de suite, mais qui nous
permettent de rester dans la course technologique et dans la course
industrielle tout court.
(…) ArianeGroup va lancer son propre projet de mini lanceur et réutilisable :
Maïa. C’est la première fois où l’Europe à travers la France aura accès à un
lanceur réutilisable. Pour faire simple, nous aurons notre SpaceX, nous aurons
notre Falcon 9. Nous allons rattraper un choix stratégique mauvais d’il y a dix
ans pour enfin que la France et l’Europe aient un lanceur réutilisable. Je suis
convaincu que cette approche est complémentaire de la valorisation d’Ariane 6
et du succès d’Ariane 6.
Notre objectif est clair, le premier tir d’un lanceur réutilisable va avoir
lieu en quatre ans en 2026. C’est l’objectif que nous fixons aux ouvriers, aux
techniciens, aux ingénieurs de Vernon. Le lanceur réutilisable en plus du
succès d’Ariane 6, doit pouvoir être opérationnel en 2026. Je sais que le
calendrier est court, mais si on ne se met pas un peu l’épée dans les reins, en
général, on n’arrive à rien.
(…) Nous allons ouvrir ce matin, c'est la diversification dans l'hydrogène, et
pas simplement pour le spatial, aussi pour l'aéronautique. Il y a une attente
considérable de nos compatriotes pour avoir demain une industrie décarbonée
pour nous permettre d'avoir des transports décarbonés.
(…) Je rappelle que notre objectif est de parvenir
d'ici 2030 à un avion à hydrogène, un avion hydrogène ne couvrira pas tous les
besoins de l'aéronautique, ce sera probablement des avions avec une capacité
d'emport limitée avec un rayon d'action limité. Mais pour les transports
intra-européens, par exemple, c'est une des solutions de décarbonation les plus
prometteuses.
(…) Nous voulons aller encore plus loin, plus loin sur l'aventure spatiale
française, plus loin sur la manière dont nous concevons l'aventure spatiale au 21e
siècle. Il est temps de tourner la page de l'aventure spatiale du 20e siècle.
Il y a eu des magnifiques pages, il y a eu aussi des échecs. Je le redis, la
façon dont nous sommes passés à côté du lanceur réutilisable est un échec que
nous sommes en train de corriger, pour
écrire maintenant l'histoire de l'aventure spatiale au 21e siècle.
Première chose dans cette aventure spatiale du 21e siècle, la méthode est
nouvelle. J'insiste là-dessus parce que je pense qu'il est vraiment temps de
tourner la page d'une méthode trop institutionnelle, trop administrative pour
tout dire, qui ne donnait pas les résultats attendus. Plus de monopole, mais de
la concurrence, plus d'institutionnalisation de décision, mais de la
compétitivité.
La politique spatiale française doit s'appuyer sur une concurrence et une
coopération plus étroite entre les grands industriels, les PME et les startups.
Vous savez que 50 % du plan France 2030, le plan d'investissement annoncé par
le président de la République doit être réservé à ces acteurs émergents les
PME, les startups, les petits acteurs.
Dans le spatial, ce sera deux tiers des investissements publics qui seront
réservés aux petits acteurs et aux startups pour leur permettre de devenir
demain des champions numériques industrielle et technologique. C'est le choix
fait par tous nos grands partenaires et que nous n'avions jamais fait parce
qu'en France, nous aimons bien les grands objets, nous aimons bien les grandes
institutions. Elles sont parfaitement respectables, mais elles doivent être
concurrencées par d'autres petits acteurs qui ont
faim.
(…) L'émergence de nouveaux champions, c'est le choix que nous faisons avec le
président de la République. Cette nouvelle politique spatiale pour le 21e
siècle, ce sont aussi quatre choix stratégiques.
Le premier, c'est le choix du lanceur réutilisable.
(…) Le deuxième pari stratégique ce sont le mini-lanceur et le micro-lanceur
réutilisable.
Le troisième pari stratégique, c’est celui des constellations. (…) France 2030
financera dès 2022 les projets innovants de startups et de grands groupes dans
ce domaine. Beaucoup de startups travaillent déjà sur ces sujets de
constellation. Je leur demande d’accélérer leurs projets.
Le quatrième pari, c’est celui des nouveaux usages du spatial. Nos entreprises
doivent être à la pointe de ces nouveaux
usages pour prendre de nouveaux marchés à l’international. Sur les services de
ravitaillement et de déplacement de satellites en orbite, sur la surveillance
de l’espace pour localiser les débris et les satellites, pour la valorisation
des données qui sont collectées depuis l’espace, France 2030 soutiendra tous
ces nouveaux usages de l’espace et toutes les entreprises qui travaillent
dans ce domaine.
Tout cela se fera évidemment, je le redis, dans une coopération européenne
étroite. Voilà les voies que nous voulons emprunter pour bâtir cet espace du 21e
siècle. Vous voyez que c’est une vraie rupture par rapport à tout ce qui a été
fait depuis dans l’approche, dans la méthode, dans l’ambition. C’est ce qui
nous permettra de rester, nous Français, des acteurs majeurs de l’aventure
spatiale mondiale au 21e siècle.
Plus largement, je pense que cette industrie spatiale est un exemple du combat
que nous menons depuis cinq ans avec le président de la République et la
majorité pour la reconquête industrielle de la France.
L’exemple de l’espace montre de manière très claire que reconquérir notre
industrie ce n’est pas vivre dans la nostalgie ou dans le passé. Ce n’est pas
faire preuve de pessimisme matin, midi et soir. Ce n’est pas céder à la
nostalgie. C’est s’appuyer sur nos acquis, reconnaître aussi nos erreurs pour
aller de l’avant en répondant aux exigences industrielles et aux exigences de
compétition mondiale pour que demain l’industrie française crée davantage
d’emplois, ouvre de nouveaux sites, développe les sites d'excellence qui sont
les siens et redevienne une des grandes puissances industrielles au monde.
Nous sommes une des grandes puissances économiques mondiales, mais nous avons
laissé tomber notre industrie depuis plusieurs décennies. Nous le savons tous.
Nous pouvons pleurer dessus, nous pouvons nous lamenter, nous pouvons essayer
d'en tirer un bénéfice politique. Nous pouvons accabler les Français, nous
pouvons accabler le passé, nous pouvons accabler les responsables politiques et
les majorités successives. Ou nous pouvons prendre, comme nous le faisons avec
Emmanuel Macron
depuis quatre ans, le taureau par les cornes pour apporter de vraies solutions,
prendre de vraies décisions courageuses, et pas uniquement se lamenter. C'est
ce que nous avons fait et c'est ce qui commence
à donner des résultats.
(…) La reconquête industrielle est une ardente obligation pour la France. Nous
la menons, nous allons l’accélérer. Nous avons pris un certain nombre de
décisions, nous sommes prêts à en prendre de nouvelles pour que la part de
l'industrie dans la richesse nationale française, qui décroît depuis des
années, se remette à augmenter dans les années qui viennent. Mais cela suppose,
je le redis, des décisions courageuses et pas uniquement des incantations.
Elles ne résolvent aucun des problèmes des Français. La politique, c'est le
courage et la décision.
Pour garantir la reconquête industrielle de la France, la première décision, ce
sont des décisions fiscales. Ce n’est pas les plus simples. Ce n'est pas des
plus faciles à expliquer aux Français parce que quand nous donnons de l'argent
ou de la marge de manœuvre financière aux entreprises, très souvent les
Français disent « Et nous ? Pourquoi donnez-vous de l'argent à Airbus, à
Safran, à Thalès, à ces grands groupes ? Pourquoi est-ce que vous leur
permettez d'avoir plus de profits, plus de marges ? ». Tout simplement pour
qu'ils puissent investir, innover et rester aux meilleurs standards mondiaux.
Je vois se multiplier depuis quelques semaines les propositions de baisse des
impôts de production, de baisse des charges pour gagner cette compétition
financière mondiale. Je dis juste une chose simple. Nous, nous ne l'avons pas
dit, nous l'avons fait. Nous avons affronté les critiques pour baisser la
fiscalité sur les entreprises.
Nous avons été la première majorité à baisser les impôts de production de 10
milliards d'euros. Je suis très heureux que cela ait fait jurisprudence et je
suis très heureux de voir que quasiment tous les candidats à l'élection
présidentielle proposent maintenant de baisser les impôts de production. Nous,
nous l'avons fait hier.
Je suis très content de voir qu'il y a maintenant une belle unanimité autour de
la baisse des impôts de production. Je rappelle simplement que j'ai livré ce
combat depuis quatre ans et que, à part le président de la République et la
majorité, je n'avais pas beaucoup d'alliés pour soutenir cette idée de baisser
les impôts de production pour les industriels. Alors mieux vaut tard que
jamais, je me réjouis de voir que certains maintenant reviennent à de meilleurs
sentiments et comprennent qu'il faut baisser les impôts de production en
France. Mais je le redis, nous ne le disons pas, nous l'avons fait.
Je suis très heureux de voir que certains disent qu'il faut améliorer la
compétitivité des entreprises. Mais quand nous sommes arrivés avec Emmanuel
Macron en 2017 et que nous avons promis la baisse de l'impôt sur les sociétés
pour que des entreprises comme les grandes entreprises industrielles ou les PME
puissent être beaucoup plus compétitives. Tout le monde nous est tombé dessus.
Cadeau aux entreprises, cadeau aux riches, cadeau aux grands groupes. Mais nous
sommes bien contents aujourd'hui d’être redevenu une des nations les plus attractives
de la planète pour les investissements. Nous sommes bien contents d'avoir des
entreprises qui se portent bien, mais elles se portent bien parce que nous
avons eu le courage avec le président de la République de baisser l'impôt sur
les sociétés de 33,3 % à 25 % pour toutes les entreprises, sans jamais varié
d'un millimètre de notre politique.
Nous avons été constants, nous avons été solides, nous n'avons cédé à aucune
pression. Nous avons annoncé une trajectoire de baisse des impôts pour les
entreprises en 2017, nous l'avons respectée au millimètre près. C'est cela qui
crée la confiance. C'est ce qui permet aujourd'hui à l'industrie de se
redresser.
Est-ce qu'il faut aller plus loin ? Je suis prêt à toutes les discussions sur
le sujet. Je pense qu'il y a deux voies dans lesquelles nous pouvons nous
engager, sur lesquelles un débat peut avoir lieu à l'occasion de cette élection
présidentielle sur une baisse supplémentaire des impôts de production, cela
peut être une première voie ou sur une baisse des charges qui pèsent sur les
entreprises industrielles, cela peut être une deuxième voie. On sait très bien
que dans les entreprises industrielles, il n’y a plus de charge au niveau du
SMIC, elle décroît jusqu'à 1,6 très fortement, de 1,6 à 2,5 du SMIC, la baisse
des charges est un tout petit peu plus faible et la pente un peu moins
prononcée et qu'au-delà de 2,5 SMIC, il n'y a plus d'allégements de charges
pour les entreprises industrielles.
Est-ce qu'il faut revoir cette pente ? Pourquoi pas. Est-ce qu'il faut baisser
les charges au-delà de 2,5 SMIC ? Pourquoi pas. Discutons-en. Mais nous en
discuterons d'autant mieux que nous aurons reconnu que la seule majorité depuis
30 ans qui a eu le courage d'affronter la compétitivité prix des entreprises
industrielles en faisant à la fois la baisse des impôts et la baisse des
charges, c'est celle du président de la République, et l'industrie française
lui doit beaucoup.
Le deuxième pilier de cette politique industrielle c'est l'investissement. Il
n'y a pas d'industrie sans innovation et il n'y a pas d'innovation sans
investissement. Et qui a permis à la France de redevenir une terre
d'investissement, si ce n'est nous ? Qui a réformé la fiscalité du capital ?
Qui a mis en place la loi Pacte de financement aux entreprises ? Qui a mis en
place les produits d'épargne retraite qui ont permis de collecter des milliards
d'euros pour nos entreprises ? Qui a protégé les entreprises
industrielles pendant la crise avec le « quoi qu'il en coûte » ?
Je préfère que ce soit la caisse qui crame plutôt que nos
entreprises industrielles, nos savoir-faire et nos compétences parce que si
maintenant nous redémarrons aussi fort, si nous avons une croissance aussi
puissante, si vous embauchez et si le vrai problème pour les industries aujourd'hui,
ce sont des problèmes de recrutement et pas des problèmes de chômage, c'est
parce que nous avons protégé les entreprises et que nous avons permis à nos
entreprises industrielles d'investir massivement.
France 2030, Politique d'investissement, voilà ce qui permettra à l'industrie
de redresser la tête.
Le troisième pilier de cette politique industrielle, c'est l’investissement
massif dans les compétences. Chacun sait bien aujourd'hui que trouver un
chaudronnier, trouver un soudeur de talent, c'est devenu extraordinairement
compliqué. Trouver des techniciens de maintenance, c'est difficile.
Nous avons investi dans les compétences et nous continuerons à le faire. (…) Nous
avons créé une université du nucléaire pour retrouver les compétences et savoir-faire
que nous avions trop longtemps abandonnés et qui nous ont fragilisés dans un
certain nombre de secteurs industriels.
Enfin, le dernier pilier de cette politique, la fiscalité, l'investissement,
les compétences, c'est la coopération européenne. Tous ceux qui prétendent que
l'industrie française peut se relever seule et peut se renforcer au XXIème
siècle sans coopération européenne mentent aux Français. Tout simplement parce
que les investissements qui sont en jeu sur l'intelligence artificielle, sur l'hydrogène,
sur le spatial sont tellement considérables qu'il faut rassembler nos forces,
essayer de tirer le meilleur profit des compétences de chaque nation pour nous
permettre de rivaliser avec la Chine et de rivaliser avec les États-Unis.
L'aventure spatiale en est une excellente illustration. Mais ce que nous
faisons sur les batteries électriques, sur l'hydrogène, sur le cloud sont les
seules solutions en rassemblant les investissements européens pour nous
permettre de continuer à jouer dans la cour des grands.
(…) L'enjeu pour la France, il est là : est-ce que nous voulons continuer à
jouer dans la cour des grands ? Notre réponse est oui et trois fois oui. Mais
on ne joue pas dans la cour des grands en se comportant petitement. Il faut
voir, il faut penser grand. Il faut investir grand. Il faut être capable
d'assumer les choix politiques et les choix économiques qui sont parfois
difficiles.
Dans la cour des grands, demain, il y aura la Chine, c'est garanti, il y aura
l'Europe, c'est garanti aussi grâce aux décisions que nous venons de prendre.
Alors, en matière d'aventures spatiales avec Ariane 6, avec les lanceurs
réutilisables, avec les nouveaux usages de l'espace, avec l'hydrogène, (…) j'en
ai la conviction intime, l'Europe et la
France continueront, en matière d'industrie spatiale, à jouer aux côtés des
États-Unis et de la Chine, dans la cour des grands, c’est la seule place qui
revienne à la France.
Florence Parly
(ministre des Armées)
> Au Sahel, la France veut aller vers plus de
coopération. Notre but n’est pas d’agir pour les États sahéliens, mais d’agir
avec eux. C'est l'ADN de l'opération Barkhane.
Pour combattre le terrorisme, nos soldats risquent leur vie. Les tentatives de
discrédit du soutien que la France apporte aux États sahéliens - et à leur
demande - sont indignes. La France n’a pas d’agenda caché au Sahel. Prétendre
le contraire, c’est faire le lit du terrorisme.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Nous avons reçu les représentants de la
profession de journaliste et des employeurs de journalistes pour faire le point
sur la mise en œuvre des recommandations du rapport de la commission
indépendante sur les relations entre la presse et les forces de l’ordre.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> [Covid19 et télétravail] Les entreprises se
sont remobilisées sur le télétravail. Celles qui ne l’ont pas encore fait
doivent s’y mettre, dans le dialogue avec les représentants des salariés. La
cible : 2 à 3 jours par semaine. Nous referons le point la semaine prochaine.
> [Covid19] Je veux rassurer les
discothèques qui doivent fermer et les professionnels impactés par l’annulation
des événements de fin d’année en entreprise, comme les traiteurs : ils pourront
bénéficier de l’activité partielle prise en charge à 100% par l’Etat.
> [Salaire minimum européen] C'est
un grand pas pour permettre à tous les Européens de vivre dignement de leur
travail. Nous continuerons de porter ce projet de directive lors de la
présidence française de l'UE, dans le respect des modèles sociaux de chacun.
> Valérie Pécresse nous donne des
leçons sur la gestion de la crise. Rappelons son bilan quand elle était
ministre du budget après la crise de 2008 : explosion de la dette, des impôts
et du chômage, croissance à 0. Les recettes qu’elle propose ne marchent pas.
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
> Réunion sur la mise en œuvre des
recommandations du rapport de la commission Delarue sur les relations entre la
presse et les forces de l'ordre, qui réaffirme l’importance primordiale du rôle
des journalistes.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] La vaccination des enfants les plus
fragiles débutera le 14 décembre dès réception des 1ères doses pédiatriques de
vaccin. En fonction des avis des autorités sanitaires & du comité national
d’éthique, nous serons en mesure d’ouvrir la vaccination à tous les enfants le
20 décembre.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Nous avons annoncé la création de la plus
grande réserve intégrale d’Europe, une sorte de reconstitution de forêt
primaire. Un site exceptionnel qui jouera un rôle essentiel notamment pour mieux
comprendre les impacts du changement climatique.
> Nous avons la chance d’avoir,
dans notre pays, un réseau d’abattoirs de proximité qui nous permettent de
bénéficier de viandes locales. Nous les soutenons avec France relance, qui y consacre
115M€.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> À la suite de Jean
Castex, j'appelle l'ensemble des administrations
de la fonction publique de l’État à autoriser leurs agents qui le peuvent à
faire jusqu'à 3 jours de télétravail, comme le permet notre accord unanime de
juillet.
> La ministre du budget [Valérie
Pécresse] qui a affaibli l'Etat par des coupes aveugles revient avec sa hache.
C’est pour corriger cela que nous avons remis pendant 4 ans des fonctionnaires
sur le terrain, dans les hôpitaux, les tribunaux, les commissariats, là où les
Français en ont besoin.
> Valérie Pecresse, c’est Valérie
Fillon. Mais le programme de la droite de 2017 qu’elle nous sert réchauffé a
dépassé depuis longtemps la date de péremption. C’est le propre des
conservatismes de ne pas comprendre que la France change.
> Ce qui est excessif est
insignifiant. Le discours d’Eric Zemmour sur le Président c’est celui d’un pétainiste qui ose citer De
Gaulle, de quelqu’un qui se prend pour Charles Martel en 2021, et qui a les
ligueurs des années 30 pour service d’ordre.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
> Voilà ce que produisent- comme toujours dans
l’histoire- les discours de haine, qui contre les élus locaux ou
parlementaires, qui contre les journalistes, qui contre simplement ceux qui
pensent différemment d’eux. Ils libèrent par la parole violente la violence
tout court.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> Une violence inouïe qui n'a pas sa place dans
le débat public. Jamais. Ce n'est pas ça la démocratie. Soutien aux militantes
et aux militants de SOS Racisme [agressés au meeting de Zemmour].
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
> Soutenir la construction de logements sociaux,
partout en France, cela fait partie des priorités du gouvernement. Nous
proposons avec le texte 3DS de pérenniser la loi SRU et de l'adapter (...) pour
l'appliquer plus facilement.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
> Protéger coûte moins cher que réparer. A nous
désormais de soutenir la croissance économique et de retrouver progressivement
un équilibre budgétaire nous permettant de faire face à une éventuelle nouvelle
crise. La stratégie d'Emmanuel Macron est validée par les faits.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> Beaucoup promettent la reconquête industrielle qu'ils
n'ont pas su mener lorsqu'ils étaient ministres. Nous avons choisi de nous battre
pour chaque nouveau site et chaque site en difficulté depuis 4 ans. On ne dit
pas que c’est facile. Mais ça marche !
> Rapatriements d'activités au
plus haut depuis 2009, ouvertures d'usines nettement supérieures aux fermetures... Lorsqu'un site est
(re)localisé, c'est tout le tissu économique et social d'un territoire qui se
revitalise : 1 emploi industriel induit 3 à 4 emplois indirects.
> À ma demande, le Conseil
National de la Consommation a remis un avis sur l’origine des ingrédients des
denrées alimentaires transformées. À l'heure où chacun prône le Fabriqué en France, il complète
notre action pour permettre au consommateur de faire ses choix, en
transparence.
> Les acteurs du jouet s'engagent
aux côtés du gouvernement. Signée lundi dernier, la 3e édition de la Charte pour une représentation
mixte des jouets est
unique au monde. Objectif? Décloisonner les rêves et ambitions de nos enfants !
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> La France représente ce qu'il y a de plus
insupportable pour les terroristes : la mise en débat permanente de la vérité,
l'émancipation des femmes, le droit de caricaturer, les mariages mixtes, la
liberté d’expression… C’est pourquoi nous sommes si attaqués !
> Face à la prolifération des
contenus haineux en ligne, notamment suite aux terribles attentats qui ont
frappé la France, nous avons renforcé la plateforme Pharos désormais ouverte 24h/24
avec des effectifs doublés.
> Les femmes sont les premières victimes des idéologies
séparatistes : mariées de force, déshéritées, victimes de polygamie ou
certificats de virginité... Nous avons interdit ces pratiques contraires à la
dignité humaine.
> Pour empêcher l'islamisme
radical de se développer sur les réseaux sociaux, nous avons créé une unité de
contre-discours républicain pour ne plus laisser d’espace à la propagande
islamiste.
> M. Zemmour fait huer les
féministes, huer les journalistes, huer les prénoms étrangers, huer les anciens
présidents de la République... Discours maurrassien classique. Nous avec Emmanuel Macron ne huons pas, ne
faisons pas campagne contre des gens mais pour des idées.
> En faisant huer Alain Juppé et
en se moquant de Jacques Chirac, Eric Zemmour a montré qu’il appartenait à
l’extrême droite. Les héritiers de la droite républicaine sont avec Emmanuel
Macron !
> Dissolutions d'associations,
contrôles de lieux de culte, fermetures d'établissements... Nous sommes le 1er
gouvernement à mener une véritable politique de lutte contre l'islamisme.
> 40% des militants LR ont
souhaité une autre ligne que celle de Valérie Pécresse. Éric Ciotti a créé son
propre parti et a été acclamé au meeting d’Éric Zemmour. Mme Pécresse est
aujourd’hui l’otage de cette ligne-là.
> Valérie Pecresse se dit
féministe mais parle de potiche en parlant des femmes politiques de notre
mouvement. Etre féministe ce n'est pas taper sur les autres femmes pour se grandir
soi-même
> Valerie Pécresse sait
parfaitement qu'elle ne peut pas aller au 2ème tour. Elle n'a pas de dynamique.
Elle est piégée. 40% des électeurs LR du congrès ont souhaite une autre
ligne.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Meeting de Zemmour] Ma France, ce n’est pas
celle des semeurs de haine. Un triste exemple parmi d’autres. Notre combat
démocratique sera total, sans relâche.
> [Le 1er janvier, la France prend la présidence
tournante de l’UE] Les présidences, ça passe toujours vite et c’est pour ça que
ça se prépare longtemps à l’avance. Les idées françaises que l’on va essayer
d’accélérer et de faire avancer encore plus, on les a initiées et semées,
notamment depuis 2017 via le discours de la Sorbonne du président de la
République. Beaucoup de nos idées ont déjà infusé et progressé dans l’UE.
> [Europe de la défense] C’est un projet très difficile
car il touche au cœur des compétences des états. Mais pendant 70 ans, il a été
complètement bloqué. Depuis 4 ou 5 ans, on voit bien, dans le contexte
international difficile (les années Trump ou le Brexit), l’idée de défense
européenne progresse beaucoup. Des initiatives ne sont pas toujours visibles,
comme un fonds européen de défense, qui est un premier budget de défense.
Concrètement, il y a une progression de la prise de conscience des pays membres
pour dépenser plus, investir plus et faire plus à l’extérieur de l’Europe pour
leur sécurité et leur défense. Mais il nous reste des étapes à franchir en
matière de grands projets communs industriels de défense: on a commencé avec
l’Allemagne sur l’avion ou le char du futur.
> [Plan de relance européen] Il faut reconnaître son
caractère massif et exceptionnel. Mais on va le rembourser, il n’y a pas de
dette magique. Une étape historique a été franchie il y a un an: pour la
première fois, les Européens se sont mis d’accord pour créer des ressources
nouvelles. L’une des priorités est de réguler ou taxer les géants du numérique
qui échappent souvent à l’impôt. Sur le climat, beaucoup d’exportateurs ne sont
pas soumis aux mêmes règles environnementales que nos propres entreprises: on
va donc mettre en place une "taxe carbone" aux frontières de
l’Europe.
> [Accord sur les licences de pêche avec Londres] C’est
la commission européenne qui a fixé le 10 décembre comme date, pour voir si le
dialogue avait porté ses fruits. Parce que la France a haussé le ton, parce que
l’UE s’est remobilisée, le dialogue s’est réengagé et il donne quelques
résultats: cette semaine, plus de 40 licences ont été accordées par l’île de
Guernesey à des bateaux français. Mais on n’est pas encore à un niveau
suffisant. Si les prochains dialogues ne sont pas sérieux et honnêtes, nous
prendrons des mesures européennes contre le Royaume-Uni.
> Ce n’est pas pour dénoncer le gouvernement britannique,
c’est pour dire que c’est une réalité dans beaucoup de pays européens: il y a
des employeurs, des filières de passeurs et ensuite des personnes qui
bénéficient du travail clandestin. Nous disons au Royaume-Uni que nous sauvons
des vies en mer et empêchons des passages risqués et clandestins outre-Manche,
par milliers. Ils ne peuvent pas nous dire qu’on ne fait pas notre travail.
> [Covid19] On peut toujours faire mieux, mais quand on
regarde la coordination européenne, elle a été forte dans l’urgence, dès les
premières heures. Avec le variant du Brésil, les pays européens ont réagi en
ordre dispersé. Avec Omicron, plus de 20 pays, comme le nôtre, ont suspendu les
vols. Depuis ce samedi en France, on a un protocole sanitaire "rouge
écarlate" vis-à-vis de 10 pays d’Afrique australe. C’est un dispositif
qu’il faudra revoir dans quelques semaines. Mais on peut améliorer la
coordination européenne: par exemple, nous n’avons pas lancé dans tous les pays
de l’UE les campagnes de rappel pour la 3e dose alors que l’on a un pass
sanitaire commun.
> [Présidentielle] Il faut prendre tous les candidats
très au sérieux et avoir une saine inquiétude. Ce qu’on voit à droite, dans
cette primaire qui ne dit pas son nom, c’est qu’il y avait une très grande
fragmentation et un leadership qui ne s’est pas imposé d’évidence. Je regrette
une course à la droite extrême des candidats. Tous ont été imprégnés sur la
sécurité, l’immigration ou l’Europe, parfois jusqu’au reniement de leurs
convictions, même Valérie Pécresse qui n’avait pas beaucoup contesté la primauté
du droit européen jusqu’à présent... Maintenant, à eux de dire quelle est leur
vraie identité. Est-ce que nous aurons une Valérie Pécresse relativement
modérée et gestionnaire ou une Valérie Pécresse obsédée par l’immigration et la
sécurité?
Nathalie Elimas
(secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
> [Covid19] La circulation de la Covid19 dans nos écoles est le
miroir de sa circulation dans la population générale. L’évolution du protocole
sanitaire à l’école
annoncée hier n’a qu’un seul but : protéger nos personnels et nos élèves, comme
depuis le début de cette crise sanitaire.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> Georges Pompidou, Jacques Chirac et le Général
De Gaulle doivent se retourner dans leur tombe en écoutant Éric Zemmour se réclamer d'une
quelconque filiation à leurs égards.
> 26 milliards de baisse de charge
fiscale par an pour les entreprises : baisse de l’impôt sur les sociétés de
33,3% à 25% d’ici 2022, réduction des impôts de production de 10 milliards
d’euros par an… c’est ça des mesures concrètes pour nos entreprises. Amnésique
M. Zemmour?
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Introduction à la note du haut-commissariat au Plan «Reconquête de
l’appareil productif: la bataille du commerce extérieur] La crise de notre
appareil productif est un des éléments centraux de l’inquiétude que beaucoup de
nos compatriotes nourrissent pour l’avenir de notre pays. La France a été un
grand pays industriel, technologique, scientifique, un de ceux qui ont ouvert
la voie dans les domaines les plus
variés et les plus sensibles aux grandes avancées du XXe siècle.
La part de l’emploi industriel dans notre pays était conséquente, et la réalité
économique et l’image de la France en étaient puissamment soutenues. Il faudra
faire un jour l’histoire de la désaffection brutale que le secteur productif en
général, spécialement le secteur productif industriel, ont subie ces trente
dernières années.
Le commerce extérieur offre de cette situation de crise une photographie
cruelle. En moyenne, le commerce extérieur de notre pays est déficitaire de
quelque 75 milliards d’euros sur les dernières années, alors que le commerce
extérieur allemand est excédentaire de plus de 200 milliards d’euros. On
imagine la différence en termes de capacité d’investissement et de soutien de
la solidarité que traduit l’écart entre ces deux chiffres.
Cette situation est infiniment paradoxale. S’il s’agissait d’une perte de
capacité industrielle, on aurait toutes les raisons de désespérer. Mais un pays
qui est capable de produire des satellites, des lanceurs, des armements
sophistiqués, des avions, des voitures, qui occupe une place de choix dans le
domaine des logiciels, qui possède encore une forte capacité dans le domaine
chimique et pharmaceutique, ce pays-là ne devrait pas être déclassé dans le
champ des productions technologiquement exigeantes. Il se trouve cependant que
nous le sommes, et ce déclassement sans cause liée à notre capacité est
purement et simplement inacceptable.
En effet, autant il peut être explicable d’être exclu de champs entiers de la
production par manque de matières premières sur notre sol (c’est le cas évident
des hydrocarbures), autant il est insupportable de voir notre pays déserter des
secteurs entiers de la consommation nationale. Pour reprendre le même modèle de
raisonnement, comment accepter qu’un pays qui sait produire des satellites, des
avions, des voitures, etc., soit totalement absent du champ de la production
des appareils ménagers ? Il l’est au profit deproductions localisées par
exemple en Allemagne pour ce qui touche le haut de gamme, ou en Pologne pour ce
qui touche la moyenne gamme. La comparaison avec l’Allemagne est
particulièrement éclairante si l’on prend en compte les obstacles qu’on
identifie habituellement comme les causes de nos difficultés. Il n’y a pas de
différence entre l’Allemagne et la France sur le coût du travail ; il n’y a pas
de différence entre l’Allemagne et la France sur la monnaie puisque les deux
pays ont l’euro en partage ; et il en est de même pour le niveau technologique
qui permet d’accéder à la production de ces équipements. En réalité, nous nous
sommes laissés exclure par une sorte de désintérêt progressif et croissant pour
ces champs de production. On a fait croire à l’opinion française pendant
longtemps que cette exclusion était une fatalité reposant en particulier sur la
différence de coût du travail avec les pays d’Extrême-Orient. Il se trouve que
plusieurs facteurs peuvent être aujourd’hui opposés à ce fatalisme. Le recours
de plus en plus massif dans l’industrie à l’algorithmique et à la robotisation
permet de rapprocher les coûts de production entre les différentes régions du
monde. La préoccupation de plus en plus vive du défi climatique imposé à la
planète oblige à réfléchir au gaspillage de carbone que suppose le transport de
longue distance de produits manufacturés. La prise de conscience de la crise
économique et sociale qui est provoquée par ces transferts massifs est une
autre de ces considérations capables de changer la perception de l’opinion.
Or nous sommes obligés de nous saisir de cette question. Il est une réalité
impossible à détourner ou à éluder. Cette situation de crise du secteur
productif industriel, agricole et même de services menace gravement l’équilibre
de la société française. C’est vrai en matière économique bien sûr : un pays
qui se laisse exclure de secteurs entiers de la production est un pays qui met
gravement en danger les générations qui viennent. En effet, perdre un produit,
ce n’est pas seulement perdre le présent du produit, les emplois qui lui sont
attachés, la valeur ajoutée qui lui est liée, mais c’est bien davantage encore
perdre l’avenir du produit, la recherche, les transferts de technologie, le
design, et la définition même des générations d’équipements à venir.
Mais c’est vrai aussi sur le plan social. La France repose tout entière sur un
contrat social de très haute exigence. Chez nous, l’éducation est gratuite
depuis la maternelle jusqu’à l’Université et au Collège de France. La santé est
gratuite, même lorsque se rencontrent des maladies très graves et pour
lesquelles on mobilise des traitements très lourds. L’assurance-chômage est
garantie pour tous les salariés. La retraite est garantie pour tous. Or ces
solidarités reposent toutes sur un mécanisme de répartition. C’est vrai pour la
retraite tout le monde le sait. Mais il suffit d’ouvrir les yeux pour
comprendre que c’est vrai pour toute l’action publique et pour toute la
solidarité garantie par l’Etat. Si le nombre d’emplois productifs se raréfie,
alors toute la chaine des emplois de premier rang, de sous-traitance, de
préparation des produits se trouve affectée. Et donc le nombre et la capacité
des contributeurs se trouvent remis en cause. Le contrat social n’est autre que
le sommet d’une pyramide dont la base est celle de tous les contributeurs du
pays. Cette réalité impose donc que nous ayons une volonté d’équilibre
démographique a pour qu’il y ait suffisamment de contributeurs et de dynamisme
économique de sorte que la faculté des contributeurs permette un sain équilibre
des finances publiques. C’est pourquoi un rééquilibrage nécessaire de nos
capacités nationales de production n’intéresse pas seulement les entreprises ou
les salariés mais la totalité des usagers, des consommateurs et des assurés que
nous sommes.
Une vision stratégique de cette question conduit donc à notre sens à conclure à
l’urgente nécessité – qui aurait dû être constatée depuis au moins deux
décennies – d’un objectif de reconquête de la production nationale. Existe-t-il
une méthode qui permette d’appréhender et de préciser cette stratégie de
reconquête ? Nous croyons que oui. Le soutien que l’Etat a décidé d’apporter
ces dernières années et ces derniers mois aux secteurs les plus en pointe,
notamment ceux qui déterminent les facteurs de production, est évidemment
nécessaire. C’est le cas de la réflexion sur la production d’énergie électrique
par exemple, secteur dans lequel une récente note du Haut-Commissariat au Plan
a montré que, pour soutenir l’objectif de décarbonation de notre économie, un
investissement nouveau dans le secteur de la production électro-nucléaire était
indispensable et une clé de notre reconquête. Chaque fois que pourront être
identifiés des secteurs de pointe porteurs de promesses de reconquête de la
place de la France par ses productions, l’investissement et le soutien sont
évidemment nécessaires.
Mais il nous apparaît que les produits de très haute technologie ne doivent pas
être les seuls pris en compte dans notre stratégie nationale de reconquête.
Nous proposons qu’une analyse fine des grands postes de déficit de notre pays
soit conduite avec le souci de mener pied à pied la bataille nécessaire. Nous
avons analysé 914 postes de déficit commercial de notre pays, tous ceux dont le
déficit s’affiche à plus de 50 millions d’euros en 2019, et on découvre alors
les faiblesses françaises. Nombre de ces faiblesses s’apparentent aux
déséquilibres économiques imposés aux pays en voie de développement.
Traditionnellement, l’économie despays en voie de développement, les pays
dominés par des démarches coloniales, se décrit comme une capacité de
production de matières premières et en même temps la nécessité de recourir à
des produits revenant de l’étranger une fois transformés. Un certain nombre de
secteurs apparaissent caricaturaux. La France est le premier exportateur
mondial de pommes de terre, mais nous sommes gravement déficitaires en chips,
en flocons de purée et sur d’autres produits transformés du même secteur
agroalimentaire. Quel est le facteur limitant de notre capacité de
transformation locale de produits que nous cultivons ou que nous fabriquons ?
Ce n’est pas la friture ni la déshydratation de la pulpe de pommes de terre qui
doivent être devant l’industrie française un obstacle insurmontable. De la même
manière, nous sommes un très important producteur de bois qu’on appelle « rond
», mais cette matière première extraite de la forêt française, qui est l’une
des premières en Europe, nous revient sous forme de produits transformés pour l’usage
de la maison, des chambres d’enfants, des meubles que nous retrouvons dans la
grande distribution. L’acceptation d’un tel déclassement devrait être considéré
comme impossible dans un pays comme le nôtre.
Nous proposons donc que soient précisément étudiés, avec la contribution
décisive ou sous le pilotage de l’Etat capable de fédérer, les grands secteurs
industriels directement concernés par le domaine ou qui peuvent y être
associés, de manière à définir, champ de bataille par champ de bataille, une stratégie
nationale. Les grandes entreprises de notre pays pourront jouer dans un tel
élan de reconquête un rôle majeur. Elles peuvent protéger les jeunes pousses,
les aider par leur maîtrise des circuits commerciaux, et les faire profiter de
transferts de technologie qui leur permettront de gagner de précieuses années.
Une telle stratégie public-privé (Etat – entreprises de pointe – grandes
entreprises – ETI et PME) est à nos yeux l’une des conditions essentielles de
la reconquête.
Mais on devra sans doute aller plus loin, probablement y a-t-il à accomplir des
prises de participation nationales dans des entreprises maîtrisant ces
productions depuis l’étranger. On peut transplanter des entreprises ou des
secteurs productifs. Et on voit là qu’une connaissance fine, partagée entre les
pouvoirs publics et les investisseurs, doit être un atout décisif. La
définition d’une telle stratégie suppose la prise en compte simultanée de
l’analyse du commerce extérieur, de la demande nationale et de la capacité à
réimplanter des technologies qui nous ont échappé. Une telle stratégie est
indispensable aussi dans le domaine agricole et agroalimentaire. La reconquête
de la place de la France comme terre nourricière d’une partie de l’Europe et du
monde
va de pair avec la maîtrise des techniques compatibles avec la plus haute exigence
environnementale. Un pays dont la recherche agronomique a été depuis Olivier de
Serres regardée comme une des premières du monde est évidemment le mieux placé,
dès l’instant que se définira une efficace et volontaire stratégie de
reconquête.
On voit que le travail que présente aujourd’hui le haut-commissariat au Plan
n’est pas autre chose qu’un refus de la fatalité qui nous a peu à peu exclus
des secteurs d’excellence qui faisaient notre fierté et notre identité. Nous
croyons que rien n’est impossible à un pays comme le nôtre, à sa recherche, à
sa technologie, à sa capacité à faire travailler ensemble des acteurs divers
qui forment une économie et une société. Des chiffres que nous présentons aujourd’hui
se déduisent une stratégie et une volonté politique. C’est à l’appui d’une
telle volonté que nous avons constitué l’appareil statistique qui rend le mieux
compte de nos difficultés, de nos manques, et, si nous le
voulons, de nos capacités futures.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
> « Lucidité et vigilance » Aujourd’hui
il est de notre responsabilité à tous de faire tenir nos hôpitaux et d’éviter
au maximum de refermer le pays.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Faire de la politique, c’est se
confronter au réel. Ce n’est pas fantasmer une France qui n’a jamais existé,
comme Zemmour. Ce
n’est pas rêver une France qui pourrait s’affranchir de l’ensemble des réalités
comme Mélenchon.
> Valérie Pécresse pensait sa primaire
terminée? Une autre commence pour elle.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> A ceux qui sont des Républicains sincères, qui
croient en la liberté, qui croient en une France unie, laïque, qui croient à la
souveraineté industrielle de notre pays, qui croient en l'Europe, qui
considèrent que tout commence à l'école : vous êtes les bienvenus !
> Une campagne présidentielle,
c'est long et ça requiert du sang froid. Beaucoup s'égarent dans des violences
inadmissibles ou se compromettent. Aujourd'hui, la droite est au même niveau
dans les sondages que celui de Benoît Hamon après la primaire.
> Qui est Valérie Pécresse ? Celle
qui claque la porte des LR il y a 2 ans s'offusquant d'une ligne trop à droite
ou celle qui s'allie à Éric Ciotti ? Considère t'elle comme lui qu'Eric Zemmour
est un ami ou qu'il est un adversaire politique ?
> Tout est violent chez Éric
Zemmour. Ses mots, les cibles qu'il pose dans le dos d'un certain nombre de nos
concitoyens. Et ses soutiens qui menacent, giflent, insultent la presse et
tabassent des militants antiracistes.
> LR, vous voulez que les Français
puissent encore vous croire ? Excluez tous ceux qui plaident pour un
rapprochement avec Zemmour ou ceux qui refusent de choisir entre Zemmour / Le
Pen et Emmanuel Macron. Tout le reste n'est que faux semblants.
> «Ne composez jamais avec
l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme ou le rejet de l'autre. Dans notre
histoire l'extrémisme a déjà failli nous conduire à l'abîme. C'est un poison.
Il divise. Il pervertit, il détruit. Tout dans l'âme de la France dit non à
l'extrémisme» (Jacques Chirac)
Pieyre-Alexandre
Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Covid19] Le gouvernement fait le pari de la
responsabilité individuelle et collective.
> Tout n’aura été que violence.
Violence contre les médias. Violence contre ses adversaires politiques.
Violence contre les Français. Violence entre les Français. Le meeting de Zemmour aura montré ce qu’il est:
la haine, la division, le désordre et la violence.
> La porosité des représentants de
LR avec les idées de
Zemmour et Le Pen est totale. Ils en sont les porte-paroles. Quand Valérie
Pécresse dit vouloir faire
d’Eric Ciotti le pilier de sa campagne, cela revient à faire de Zemmour le
socle de la campagne LR.
> La candidate du parti LR, Valérie Pcresse se revendique
du Président Chirac. Lui ne composait jamais avec l’extrémisme. Mme Pécresse
s’en fait elle le relais. Elle ménage Zemmour et fait preuve d’une prudence
coupable quand il s’agit de condamner ses outrances et sa violence.
Laurent Saint-Martin
(député)
> «Une société d’assistés qui vit de chèques pour
payer l’essence» Merci Valérie Pécresse, les 38 millions de bénéficiaires de l’indemnité inflation
apprécieront. Oui, nous aidons les Français face à des circonstances comme la hausse
du prix de l’essence. C’est une question de justice
sociale.
Marie Lebec (députée)
> Les chiffres sont là, nous avons
mis fin à la désindustrialisation du pays par les mêmes responsables qui
donnent aujourd’hui des leçons. Heureusement que nous menons la reconquête industrielle depuis
2017 avec des réformes fortes et des résultats!
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> J’ai beau chercher, je ne trouve aucune
condamnation des violences commises contre des militants antiracistes et des
intimidations contre des journalistes survenus dans le meeting d’Eric Zemmour
de la part d’Eric Ciotti. Est-ce cela, la position des LR? Si peu républicain
en fait.
> A Varsovie, Marine Le Pen
reprend les éléments de langage de Moscou (comme d’habitude), considère
l’Ukraine comme partiellement souveraine seulement et…s’étonne que les
autorités polonaises ne soient pas pressées de s’allier avec elle.