dimanche 5 décembre 2021

La quotidienne centriste du 5 décembre 2021. Les périls Zemmour et Le Pen ne doivent pas nous faire oublier le danger Mélenchon

Alors que l’extrême-droite occupe outrageusement les médias avec Eric Zemmour, Marine Le Pen et le trublion Ciotti, le meeting de ce jour à Bron de Jean-Luc Mélenchon nous rappelle de manière salutaire que le danger pour la démocratie républicaine libérale ne vient pas seulement des bas-fonds de la Droite mais également de cette gauche radicale et extrême qui a pour icônes Castro, Chavez et quelques autres dictateurs et autocrates du même genre.

Oui, bien sûr, Mélenchon n’est actuellement qu’aux environs de 10% dans les sondages et il ne semble guère en mesure de présenter une menace prégnante pour la démocratie comme le sont les candidatures de Le Pen et Zemmour, mais son discours et son programme doivent nous maintenir sur nos gardes.

Sans parler de ses multiples dérapages qui n’ont souvent rien à envier à ceux prononcés par ses compères de l’extrême-droite.

Sas attaques continuelles contre le libéralisme politique et contre la personne d’Emmanuel Macron – contre lequel il fait une véritable fixation malsaine – l’ont amené à exprimer des thèses odieuses, à soutenir des personnages troubles et des mouvements nauséabonds uniquement parce qu’ils s’en prenaient au président de la république.

Et tous ses courtisans qui gravitent autour de lui distillent sans relâche haine et calomnies sur la démocratie républicaine libérale et ceux qui la défendent souvent à l’aide de fake news et de théories élucubrationistes.

Jean-Luc Mélenchon, comme tous les personnages de sa trempe, ne reculera devant rien pour son ambition personnelle et pour assouvir sa hargne contre un régime et des personnes qu’il honnit.

De ce point de vue, il ressemble comme deux gouttes d’eau à Eric Zemmour et l’on comprend bien pourquoi les deux pouvaient, à une époque, s’estimer mutuellement.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Propos centristes. France – Covid19: le «quoiqu’il arrive», variant omicron et croissance économique / Bilan économique de Macron / Union européenne / Relations avec les pays du Golfe / Lutte contre l’extrême-droite…

Voici une sélection, ce 5 décembre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Discussion franche et utile avec le prince héritier Mohammed ben Salmane sur nos priorités politiques : sécurité et stabilité dans la région avec une attention particulière au Liban. Nous avons appelé le Premier ministre libanais et avons pris ensemble des engagements.
Avec l’Arabie saoudite, nous avons pris des engagements pour le Liban : travailler ensemble, soutenir les réformes, permettre au pays de sortir de la crise et préserver sa souveraineté.
Ma visite en Arabie saoudite a aussi été l’occasion d’aborder toutes nos coopérations économiques et culturelles pour accompagner le pays dans sa transformation.

> Nous n’oublions pas les Afghanes et les Afghans. La coopération entre la France et le Qatar se poursuit sur les évacuations et va au-delà : nous mettons en place une opération humanitaire conjointe. Nous connaissons les besoins, notamment à l’hôpital mère-enfant de Kaboul.
Avec le Qatar, nous avons acheminé plus de 22 tonnes de matériel médical et de fournitures aux organisations internationales mobilisées en Afghanistan.

> Le Qatar est un partenaire stratégique. Notre coopération est ancienne et notre amitié solide. C’est ce que je suis venu réaffirmer.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> [Covid19] A l'heure actuelle, le variant Omicron n'aura pas d'impact sur la croissance française. Les choses sont bien orientées et nous aurons l'une des plus fortes croissances en Europe en 2021. Ce qui mérite toute notre plus grande attention, ce sont les pénuries de main d'œuvre dans certains secteurs, la pénurie de matière première comme le bois ou l'aluminium et la pénurie des semi-conducteurs qui pèsent terriblement sur l'économie française.

> Quoiqu'il arrive plutôt que quoiqu'il en coûte, nous ne laisserons tomber personne. (…) Nous n'avons abandonné aucun restaurateur, aucun hôtelier jusqu'à présent. Nous regarderons au cas par cas pour voir ce que nous pouvons faire. (...) Ce sera quasiment du sur-mesure, car certains secteurs repartent fort et d'autres sont plus en difficulté.

> Le bilan économique d'Emmanuel Macron est bon. Nous avons pris des décisions courageuses en baissant les impôts des Français et des entreprises, en amorçant la reconquête industrielle et en renforçant l’attractivité de notre pays.

> Nous n'avons pas cherché à plaire, nous avons pris des décisions courageuses. Nous avons baissé les impôts, nous avons amélioré la fiscalité des entreprises, nous avons réformé les régimes spéciaux de la SNCF. Nous avons, avec Jean-Michel Blanquer, profondément transformé l'Éducation nationale. Nous avons ouvert de nouvelles usines. Nous avons amorcé la reconquête industrielle avec 51 nouvelles usines en 2021. Des avancées politiques qui ont permis au pays de sortir la tête haute de la crise.

> Le bilan que nous avons est honorable et nous permet de dire aux Français que cela vaut le coup de continuer avec nous.

> J'ai un regret sur la réforme des retraites qui est indispensable. Elle doit être l'une des priorités du prochain quinquennat d'Emmanuel Macron s'il décide de se représenter.

> La politique migratoire que nous menons est ferme mais ne vise pas à diviser les gens les uns contre les autres. Ce que je reproche aux extrêmes c’est qu’ils considèrent qu’un étranger restera toujours un étranger toute sa vie et qu’il ne deviendra jamais Français.

> Si on commence à déboulonner les statues et à déboulonner les grandes figures de l'histoire de France, vous ne déboulonnez pas simplement les statues, vous déboulonnez les consciences françaises. Vous déboulonnez la fierté d'être Français.

> Victoire de Valérie Pécresse, c'est la victoire d'un parti qui est profondément fracturé (...) et c'est la victoire d'un parti rétréci.

> Le projet de Valérie Pécresse est recyclé. C’est un projet pour le XXe siècle. Ce n’est pas un projet pour le 21e siècle.

> La surprise de ce scrutin , c'est Eric Ciotti. C'est la manière dont une partie de l'électorat des Républicains s'est radicalisée, s'est retrouvée dans les propositions d'Eric Ciotti, qui dans le fond, sont très proches de celles d'Eric Zemmour.

> La moitié des Français ou presque (...) serait prête à faire sécession et à dire, il faut que nous passions à des choses radicalement différentes qui planteront le pays et le mettrons droit dans le mur.

> De renvoyer tout le monde chez soit ou de bloquer totalement les flux migratoires n'est pas la bonne réponse.

> Les mots que dit Monsieur Zemmour sont des mots qui divisent.

> La solution du drame libanais se trouve en grande partie en Arabie Saoudite.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
> 80 Rafale. Signature d’un contrat historique avec les Émirats arabes unis. Un partenariat stratégique plus solide que jamais. Fière de voir l’excellence industrielle française au sommet.

> En plus des 80 Rafale, les Émirats arabes unis ont signé un contrat pour l’acquisition de 12 hélicoptères Caracal, entièrement produits et assemblés sur le site industriel d’Airbus Helicopters de Marignane. Une excellente nouvelle qui pérennise des centaines d’emplois en France.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> 10 millions de Français ont fait leur dose de rappel pour maintenir leur protection face au Covid19. De nouveaux rendez-vous continueront d’ouvrir chaque jour pour que toutes les personnes éligibles puissent faire leur rappel en temps et en heure.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> En cette journée mondiale des sols, rappelons le rôle essentiel des agriculteurs pour capter du CO2 et lutter contre le réchauffement climatique !

> Réformer l’assurance récolte, c’est une question de souveraineté. Comment mieux protéger nos agriculteurs face à ce risque climatique grandissant qu’ils subissent de plus en plus? C’est ce à quoi nous répondons avec cette réforme majeure.

> L'assurance des agriculteurs est trop chère, difficilement accessible, et c'est pour cela que l'on a entrepris de refonder totalement ce modèle. [Face au changement climatique] extrêmement puissant] il faut une solidarité nationale. Si l'on demande aux agriculteurs de se débrouiller seuls pour se couvrir face aux aléas du changement climatique, c'est un système qui n'est pas du tout attractif. On a décidé d'admettre que la solidarité nationale vienne aider les agriculteurs face à cela. (…) Nous allons aussi revoir le système, avec une couverture publique et privée, pour que chacun prenne ses responsabilités. L'agriculteur, les assureurs, et la solidarité nationale. Il en dépend notre souveraineté alimentaire : il n'est pas possible d'avoir une agriculture sans agriculteurs, d'avoir notre capacité à nourrir le peuple de France sans eux. Et si on ne trouve pas de solution pour les protéger, la nouvelle génération ne viendra pas s'installer.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> Nous manquons de bras, nous avons 7 500 postes d'infirmiers et d'infirmières.

> [Soignants] Les mesures qu'on a prises, c'est déjà de revaloriser les salaires à hauteur de 10 milliards d’euros.

> J'ai quitté la droite en 2016 parce qu'à un moment donné, elle ne parlait plus qu'à elle-même, plus que d'elle-même, elle était dans un esprit de division, de rétrécissement. (…) Sur l'État, leurs idées, c'est Reagan et Thatcher, c'est le néolibéralisme des années 80, c'est mettre les fonctionnaires sur le billot, les découper à la hache.

> La réforme de l’ENA réforme permet de combattre le conformisme et le corporatisme.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> La position de la France sur l’accord avec le Mercosur est claire : nous ne pouvons l’accepter à n'importe quel prix, et surtout pas au détriment de la biodiversité, du climat et des droits sociaux.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> La dernière charte pour une Représentation mixte des jouets est loin d'être anecdotique : c'est dès la primaire que les enfants se projettent dans les univers qui leurs paraissent légitimes pour eux, et dans les métiers qu'ils s'autoriseront à exercer.

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
> Le plan Indépendants a été construit avec une idée, avoir enfin des mesures adaptées à sa taille d’entreprise alors que depuis toujours les lois ont été faites par les grands, pour les grands.

 

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)
> [Livre «Portraits de France»] Ce projet s'inscrit dans un contexte très sensible autour de notre mémoire collective : en 2018, il était question de débaptiser des noms de rue ou de déboulonner des statues de personnalités, à l'instar de Colbert. Lors d'une interview sur Brut, Emmanuel Macron s'est refusé à réécrire notre passé mais a insisté sur la nécessité d'enrichir notre mémoire collective pour écrire une histoire commune. Le Président a ensuite incité les collectivités territoriales à s'emparer du sujet. Le ministère de la Cohésion des territoires a alors lancé cette initiative du recueil «portraits de France» et ce sont 318 noms qui ont émergé.
Nous avons réfléchi à la meilleure façon de mener ce projet et nous avons acquis la conviction que le politique devait se dessaisir du dossier. Nous avons fait appel à l'historien Pascal Blanchard pour constituer un conseil scientifique composé de chercheurs et de membres d'associations. Il fallait vraiment un organe indépendant qui ne soit pas sous influence politique.
Plusieurs places et rues ont été baptisées depuis le printemps et d'autres vont venir : le Conseil de Paris vient de valider la création d'une place au nom de l'aviateur vietnamien Do Huu Vi, un square de Bordeaux a été nommé en hommage au clown Chocolat… Il y a un vrai engouement pour ce recueil, demandé par de nombreux maires. 
(…) Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education, va mettre en place un kit pédagogique à destination des professeurs et plusieurs événements autour de la valorisation de ces «portraits de France». L'Education nationale nous apprend l'histoire de France et ces personnalités en font partie.

> Les programmes de l'Education nationale ne relèvent pas de ma responsabilité mais l’enseignement de l’Histoire à l’école est fondamental. L'éducation, elle, est plus globale : elle se fait à l'école, dans les lieux culturels, dans l'espace public et privé. L'école ne peut pas tout assumer et c'est à toute la société d'écrire collectivement notre histoire.

> Emmanuel Macron a souhaité que ce recueil soit utilisé par tout le monde, des collectivités locales aux lieux culturels. Le musée de l'Homme a entendu cet appel et a proposé de créer cette exposition, à laquelle le Président a accepté d’accorder son haut patronage. C'est une véritable fierté de faire entrer ces personnalités et surtout leurs histoires dans un musée. C'est un hommage qu'on leur devait.

> Il faut évidemment comprendre pourquoi telle ou telle personnalité possède sa statue dans la rue et il faut rendre compte, sans idéologie, de la complexité historique. Avoir un esprit critique, ce n'est pas réécrire l'Histoire. Au contraire. En revanche, il faut aussi parler de ceux dont on ne parlait pas.

> Le propre du populisme, c'est de prendre des faits et de les utiliser à mauvais escient. L'entrée en campagne d'Eric Zemmour m'a choquée. Ce candidat à l'élection présidentielle n'a pas hésité une seule seconde à détourner l'histoire de France pour pouvoir écrire son histoire personnelle. Ce détournement à des fins électorales, nous devons le combattre. Il est essentiel d'enseigner toutes les composantes, toutes les nuances de l'Histoire pour pouvoir mieux en construire la suite. Dans les moments difficiles, la France s'est toujours retrouvée autour de l'union de toutes ses composantes. C'est ce qui nous a permis de sortir des crises. Lors des confinements, personne ne se posait la question de connaître le prénom de son voisin, mais plutôt de savoir s'il allait bien, s'il n'était pas malade.

> Qui pourrait dire que Joséphine Baker, cette artiste américaine qui aimait la France et qui a conçu une tribu arc-en-ciel en adoptant des enfants du monde entier, n'a rien apporté à notre pays? L'immigration nourrit notre société. Bien sûr, personne ne nie le débat migratoire. Nous sommes d'ailleurs la majorité qui a voté la loi asile et immigration pour mieux réguler et mieux intégrer. Nous ne fuyons pas nos responsabilités. Mais nous n'hystérisons pas le débat. L'histoire de France nous montre aussi ce qu'a pu apporter l'immigration.

> On peut faire référence à l'Histoire mais à condition de ne pas en sélectionner des moments et de les instrumentaliser à sa guise. Eric Zemmour, dans son clip d'entrée en campagne, a sorti de leur contexte des événements et des personnalités pour mieux servir ses thèses. Il fantasme l'Histoire en plaçant la France sous le seul angle obscur, haineux. Dans son clip, il montre des images de Barbara, de Brassens, d'Aznavour ou de Rousseau. Mais toutes ces personnes-là sont issues de l'immigration! Eric Zemmour détourne les événements pour servir une vision réduite et prôner la peur et la division.

> La France a déjà repris des couleurs. Notre niveau de chômage n'a jamais été aussi bas depuis 15 ans, les entreprises n'arrivent pas à recruter tant elles créent des emplois, les faillites d'entreprises en série n'ont pas eu lieu… Où est le crash économique? Il n'est que dans l'imaginaire des Cassandre et autres déclinistes. Il n'est pas dans le quotidien des Français même s'il ne faut pas nier les difficultés qu'ils rencontrent. Oui, la crise sanitaire est toujours là et nous n'en avons pas fini avec le virus. Mais les Français ont su faire face grâce à un esprit de solidarité fort. C'est là-dessus qu'il faut capitaliser pour nous tirer vers le haut.

 

Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)
> L'État prend dès cette année sa part de responsabilité et de financement pour favoriser, aux côtés des Départements, l'attractivité des aides à domicile et le bien vieillir des aînés chez eux. C'est un objectif commun. En parallèle, l'État investit massivement pour renforcer la présence de soignants dans les EHPAD et profondément moderniser ces établissements, afin d'améliorer durablement le quotidien des résidents et les conditions de travail des professionnels.

 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie)
> Depuis 5 ans, derrière Emmanuel Macron, nous œuvrons à protéger les Français et à préparer l’avenir de la France. Valérie Pécresse, elle, derrière le sourire, c’est la hache. Elle a été la ministre du budget qui a assommé les contribuables avec 10 milliards € d’impôts de plus !

> Depuis 18 mois, on a mis 38 milliards d'euros pour accompagner [les professionnels du tourisme]. Nous ne sommes pas là pour les lâcher si ça repart.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> Le sentiment d’appartenance  européen existe : on a une culture européenne, des références communes. Cette culture européenne n’a pas attendu les institutions européennes : il faut la révéler, l’entretenir.

> [Union européenne] Aujourd'hui on doit apprendre à garder cette coopération, qui est difficile, et y ajouter un logiciel de puissance, sans casser ces fils qui nous ont reliés et apaisés entre européens.

> [Climat] Nous sommes les plus ambitieux au monde, notamment avec le Pacte Vert. Mais il ne faut pas que nos efforts soient annulés par les autres pays, il faut que ceux qui exportent vers l’Union européenne respectent les mêmes règles que nos industries.

> [Biélorussie] On a montré notre capacité de fermeté et de réaction. Nous n’aurons pas de faiblesse, ni de peur. Quand l’Union européenne est attaquée, nous répondons ensemble.

> J'ai vu que lorsque M. Zemmour va voir M. Orban, il rentre ensuite en France avec les mêmes mots, la même propagande...

> Demandez à Marine Le Pen si son modèle, c’est celui de la Hongrie ou la Pologne. Elle a passé des années à essayer de faire croire qu’elle était dé-diabolisée, elle va aujourd’hui s’allier avec des gens qui font reculer les droits en Europe. 

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
> Nous avons redéployé les petits déjeuners gratuits à l’école, dans l’éducation prioritaire et en-dehors. Au-delà de la lutte contre la précarité alimentaire, il y a un aspect pédagogique essentiel : l’éducation à l’alimentation et au goût.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> Le premier problème de Valérie Pécresse sera le même que celui de François Hollande: son parti, où dans le fond personne n’est d’accord. On ne peut pas vouloir être la Présidente de tous les Français en étant l’otage d’un scrutin aussi rétréci. Une garantie de désordre et d’inefficacité.

 

Laurent Pietraszewski (secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
> Ma France, c’est celle de Thomas Pesquet, de la voiture électrique, du train à hydrogène, de l’industrie bas carbone. Eric Zemmour est loin de tout ça.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Covid19] Face à la cinquième vague de Covid19, nous avons besoin d'unité et de cohérence : nous avons une stratégie vaccinale que nous avons débattue et que nous tenons. Mais, sur les bancs de l'opposition, on préfère faire feu de tout bois et polémiquer. Quelle irresponsabilité !

> Partout en France, des entreprises ont du mal à recruter. Avec la réforme de l’assurance chômage, nous allons mieux accompagner les demandeurs d’emploi vers des contrats pérennes, en limitant aussi le recours aux contrats courts.

> [Second quinquennat d’Emmanuel Macron] Il y a de grandes lois sur lesquelles nous nous sommes engagés, institutionnelles ou sur les retraites, qu'il faut faire aboutir.

> Si Emmanuel Macron est candidat, les choses sont prêtes pour qu'il puisse conduire une campagne présidentielle.

> Pour Eric Zemmour, la liberté d'expression ne doit être que la sienne. Pour lui c’est :
- Non à la la presse si elle n’est pas en soutien ;
- Oui au racisme et à l’incitation à la haine.

La France, c’est tout l’inverse.

> Eric Zemmour se réclame de de Gaulle mais défend Pétain. Il pense que les deux sont conciliables ? Moi pas. Il n'est que le candidat de la provocation et n'a aucune proposition.

> Les idées d'Eric Zemmour sont graves, condamnables et ont souvent été condamnées mais, dans une démocratie, elles ont le droit de s'exprimer et je ne suis pas favorable aux mobilisations qui cherchent à l'empêcher.

> La Droite nous propose une France rance, sombre, avec l'éternel discours du déclin. Oui il y a des difficultés, mais n'abimons pas la France par un discours aussi brutal et cynique.

> Mais de qui Valérie Pécresse est-elle la candidate ? D'une primaire interne d'un parti rabougri et extrême-droitisé. Je constate que celle qui avait quitté ce même parti pour ces raisons a décidé d'y revenir par cynisme et calcul.

> Ce que j'ai vu pendant la primaire LR, c'est une Valérie Pécresse tout sauf centriste (...) Il y a une dérive totale de la droite vers l'extrême-droite.

> Je ne comprends pas la campagne d'Anne Hidalgo pour la présidentielle. Je ne sais pas à qui elle parle, je ne l'entends pas et je pense que les Français non plus.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> La démocratie, c'est le pluralisme des médias, c'est le libre exercice du travail des journalistes. Aucun candidat à la présidentielle ne devrait se soustraire à ces règles. Et Zemmour n'est malheureusement pas le seul à s'y employer.

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> Le congrès LR confirme ce que nous savions déjà : il y a en France deux droites irréconciliables. L'une qui propose ce qu'avec Emmanuel Macron nous avons déjà fait, l'autre qui court désespérément après l'extrême droite.

> Zemmour a raté son entrée en campagne, les électeurs ne sont pas dupes. Réviser les faits historiques, piller le patrimoine culturel français et verser dans l'outrance, ce n'est pas digne d'un candidat à l'élection présidentielle.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Zemmour sème la haine et l’intolérance. Ses partisans s’en prennent aux valeurs qui font la France, la République et la démocratie. Soyons mobilisés pour défendre le modèle français contre ceux qui l’attaquent et le caricaturent.

> [Opinion sur l’Arménie] Mais où est-elle passée ? Existe-t-elle encore ? L’invoquer a-t-il toujours un sens ? En avons-nous définitivement fait le deuil ? Celle que je cherche sans la trouver, qui semble avoir disparu sans laisser d’adresse, c’est ce qu’on appelait il n’y a pas si longtemps encore la communauté internationale. Et s’il y a bien un indice de sa disparition corps et biens, c’est ce qui se passe, sans elle, loin de son regard, au Haut-Karabakh et entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
Ce qui se passe dans le Caucase du Sud, c’est d’abord la mort d’un concept paresseux et facile, celui de conflit gelé. En termes géopolitiques comme en matière de climat, la planète se réchauffe vite et nous regardons ailleurs. Aucun conflit irrésolu n’est gelé, seulement oublié du reste du monde. Depuis des années, le conflit du Haut-Karabakh avait disparu des priorités diplomatiques et la négociation vers un règlement définitif, confiée au Groupe de Minsk, patinait sans que grand monde s’en préoccupe. Plus grave, lorsque l’Azerbaïdjan a déclenché les hostilités à l’automne 2020, pendant les 44 jours du conflit mais aussi après la fin des combats, ce même Groupe de Minsk s’est montré d’une particulière discrétion. L’a-t-on vu sur le terrain? A aucun moment. A-t-il réuni à temps les belligérants? Pas davantage. Montre-t-il le chemin vers un règlement définitif du conflit ou a minima vers des mesures de confiance essentielles ? Pas que l’on sache.
Pourquoi cette passivité, qui confine à l’indifférence ? Première coupable, la démission américaine. Qu’il s’agisse de l’America First de Donald Trump ou de l’obsession chinoise de Joe Biden, les conséquences sont les mêmes pour nombre de conflits régionaux: prière de ne pas déranger, l’Amérique est occupée ailleurs. L’Europe ? La voilà bien timide dès lors que la Turquie est en cause- et c’est peu dire qu’elle l’est, engagée massivement dès le premier jour en soutien à Bakou dans l’offensive du Haut-Karabakh et aujourd’hui encore au Nakhichevan. Seule la France s’est exprimée clairement et a su faire la différence entre l’agresseur, l’Azerbaïdjan et l’agressé, le peuple arménien.
Quant à la Russie, disons le tout de suite: jamais l’Azerbaïdjan n’aurait pu lancer l’attaque sans recueillir l’accord au moins tacite de Moscou au préalable. Il a d’ailleurs suffi que Vladimir Poutine siffle la fin de la partie pour que les hostilités s’arrêtent net, bien tard, alors que les troupes azéries menaçaient Stepanakert. Pourquoi Moscou a-t-il laissé faire? Sans doute Vladimir Poutine n’était pas mécontent de voir affaibli un premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, un peu trop réformateur et soucieux de se démarquer de prédécesseurs beaucoup plus liés à la Russie que lui. Sans doute aussi Poutine renouait-il avec cette vieille habitude héritée de Staline, celle qui consiste à laisser s’envenimer les tensions entre républiques ex-soviétiques pour que Moscou apparaisse à la fin comme seul capable d’y mettre, provisoirement, un terme. Et c’est un fait que depuis une année, ce sont des soldats russes qui surveillent le cessez-le-feu au Haut-Karabakh. Pas des casques bleus, ni de mission européenne. Où est l’ONU, où est l’Europe?
Ces soldats russes, je les ai vus, l’été dernier, lorsque je me suis rendue au Haut-Karabakh. Ils m’ont même stoppée quelques heures, dans le corridor de Latchin, courtoisement mais fermement, histoire de me montrer qui décide dans cette partie du Caucase. J’y ai vu aussi le drapeau turc, oui, turc, flotter au-dessus de Chouchi aujourd’hui sous contrôle azéri. Ce face à face russo-turc, entre concurrence et coexistence, donne à réfléchir et devrait mobiliser bien davantage les appareils diplomatiques et les responsables politiques européens et occidentaux. Car on le retrouve ailleurs que dans le Caucase, que ce soit en Syrie, en Libye, dans les Balkans ou d’une certaine façon en Ukraine. Sans doute Moscou et Ankara portent en eux les traces d’une rivalité séculaire, sans doute ne sont-ils pas d’accord sur grand chose, mais au moins trois convictions les rapprochent: la première, c’est ce besoin impérieux de revivre leur puissance impériale passée et donc de bousculer le statu quo. Si nous pensons que les lignes ne bougeront plus, nous nous trompons lourdement. Deuxième point commun, le souci de se maintenir au pouvoir conduit Vladimir Poutine autant que Recep Tayyip Erdogan à poursuivre les démocrates dans leurs pays tout en cajolant les nationalistes par un aventurisme militaire permanent en-dehors de leurs frontières. Découlant des deux premières, la troisième conviction qui rapproche le régime turc et le régime russe est assez simple, systématique et efficace: l’urgence est à évincer les puissances occidentales des zones où elles pourraient avoir de l’influence et de prendre leur place. En cela, l’effacement relatif des Etats-Unis comme la lenteur de la montée en puissance de l’Europe sont à la fois pour Moscou et pour Ankara de formidables encouragements.
Aussi ne faut-il pas s’étonner qu’après la résurgence du conflit du Haut-Karabakh, l’Azerbaïdjan ait décidé, avec le soutien renouvelé de la Turquie et un feu vert implicite de la Russie, de s’en prendre au territoire de l’Arménie elle-même. Depuis des mois, des accrochages se multiplient à la frontière azéro-arménienne et tout particulièrement à proximité de l’enclave azérie du Nakhichevan. Là encore, on peine à trouver trace d’une action résolue de la communauté internationale. Rien de significatif au Conseil de Sécurité, rien à l’OSCE, rien d’autre en somme qu’une rencontre sous parrainage russe, à l’exception d’une timide et tardive initiative européenne, puisque Charles Michel recevra les dirigeants azéri et arménien mi-décembre.
Au président du Conseil, je veux dire d’oser, enfin, s’engager fortement et sortir de l’équilibrisme factice dans lequel l’Europe s’est complue trop longtemps. Ce qu’il faut exiger, encourager, faciliter est amplement connu:
- la libération complète, immédiate, sans condition, distinction ni contrepartie des prisonniers de guerre arméniens détenus par l’Azerbaïdjan au mépris des Conventions de Genève;
- le déminage des zones dangereuses pour mettre enfin les civils en sécurité;
- l’aide aux populations déplacées par le conflit et aux blessés de guerre;
- la protection du patrimoine culturel menacé et déjà en partie défiguré;
- la démarcation définitive des frontières;
- la reprise des négociations pour un règlement qui reconnaisse la spécificité du Haut-Karabakh et tienne compte du souhait de ses habitants.
D’ici là, il est urgent que la communauté internationale retrouve le chemin du Caucase du Sud. Que le groupe de Minsk, l’UNESCO, le HCR retournent sur le terrain où rien ne justifie leur absence. Que nous ouvrions les yeux sur le prix de nos insuffisances et le signal que nous n’avons cessé de donner aux régimes autoritaires depuis plusieurs années.
La France a avec l’Arménie une relation particulière. Elle a fait plus que les autres Européens dans le conflit récent, en acheminant de l’aide humanitaire, en envoyant des médecins, en coopérant à la protection du patrimoine. Emmanuel Macron a rencontré à plusieurs reprises Nikol Pachynian, s’est entretenu plusieurs fois, longuement avec Vladimir Poutine pour appeler à une désescalade. La France peut faire encore plus. À mon initiative, un partenariat est en discussion entre l’Institution Nationale des Invalides et la Maison du Soldat de Erevan. Et parce que la cause arménienne transcende les clivages partisans, j’organise, avec des élus LR, PS et EELV, à une soirée de soutien au peuple arménien qui se traduira par une déclaration finale que j’ai rédigée et qui reprend nos attentes communes. Pour en savoir plus, www.pour-le-peuple-armenien.com .
Le peuple arménien a déjà trop souffert de l’indifférence internationale dans son Histoire. Aujourd’hui, face au cynisme des puissances autoritaires, nous ne pouvons pas le laisser otage de sa géographie. Ne pas agir pour l’Arménie, c’est trahir notre amitié pour ce peuple, c’est aussi dire à la Russie, à la Turquie et à tous les autoritaires: continuez, sentez-vous libres de donner cours à vos apétits de puissance, décidément, la communauté internationale n’existe plus.

 

La quotidienne centriste du 4 décembre 2021. Politique étrangère, sécurité, intérêt et morale

Pour n’importe quel gouvernement, les relations internationales obéissent à deux règles principales: assurer la sécurité de sa population et faire en sorte que les intérêts du pays qu’il représente soient bien défendus et les mieux servis.

Dans ces deux missions essentielles, la morale n’entre pas en ligne de compte parce qu’il s’agit de rechercher la meilleure efficacité dans un monde où les rapports de force et les capacités d’influence sont les outils indispensables pour parvenir à les remplir correctement.

Un chef d’Etat ou de gouvernement qui les ignoreraient ou iraient à leur encontre serait un irresponsable qui mettrait en jeu la sécurité et les intérêts de son pays.

Et quand Emmanuel Macron déclare lors de sa visite dans les pays du Golfe que «Ce qui est bon pour les Françaises et les Français, je le défends ardemment», il agit dans la droite ligne de ces principes comme l’ont fait tous ses prédécesseurs de de Gaulle à Hollande en passant par Giscard d’Estaing, Mitterrand ou Chirac.

Ainsi en est-il des relations avec les régimes de ces pays qui sont tout sauf démocratiques et, en l’occurrence, de la vente de matériel militaire (qui permet à la France de pouvoir les concevoir et les fabriquer pour sa propre armée donc d’agir en faveur de son indépendance nationale).

Et si nous n’avions pas de relations commerciales avec eux, comment mettrions-nous de l’essence dans le réservoir de nos voitures?

Bien sûr, les organisations de défense des droits de l’humain sont dans leur rôle quand elles dénoncent ces relations avec des pays qui les bafouent allègrement.

Et il convient de dénoncer avec elles les atteintes à ces droits.

Et de demander que des prises de position soient faites par le gouvernement français d’hier, d’aujourd’hui et de demain pour rappeler notre attachement à la démocratie républicaine et à condamner les violations de la liberté.

Mais il ne peut y avoir dans le cadre de la politique étrangère, une absence de relations avec les pays qui ne respectent pas la dignité humaine car le propre de cette politique est bien de se parler et d’organiser le monde pour que la paix règne et que la guerre soit évitée quel que soit l’interlocuteur.

Et quand la pression peut donner des résultats, alors, il ne faut pas hésiter (notamment dans le cadre multilatéral et des organisations internationales).

En revanche, quand elle est inutile, il convient de soupeser l’intérêt de l’utiliser.

In fine, si ces pays deviennent une réelle menace pour nous, le conflit armé est alors justifié en dernier ressort.

De même, au-delà du commerce, les relations avec certains pays sont primordiales parce qu’elles nous permettent de lutter ensemble contre des menaces communes comme par exemple le terrorisme ou l’impérialisme belliqueux de certains gouvernements.

Quand des personnalités politiques qui aspirent à gouverner la France viennent s’indigner de cet état de fait et affirment qu’ils agiraient autrement, ils montrent soit une instrumentalisation politicienne d’une réalité incontournable, soit ils représentent eux-mêmes un danger pour la sécurité du pays.

Non pas qu’ils aient torts moralement mais, en l’espèce, ils se trompent politiquement parlant parce que si la politique étrangère doit être la plus morale possible, le rôle de tout gouvernant en la matière est d’abord de défendre son pays.

Ce n’est certainement pas satisfaisant pour les humanistes mais avant que le monde ne devienne ce qu’ils veulent qu’il soit, il leur faut agir dans celui qui est.

 

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