Voici une sélection, ce 3 décembre 2021, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
> Stabilité régionale, lutte contre l’islamisme
radical, promotion de l’attractivité de la France : ces trois priorités, je
viens les porter aux Émirats arabes unis, au Qatar et en Arabie saoudite. Une
part de notre sécurité se joue au Moyen-Orient. C’est pourquoi nous agissons
pour résoudre les crises qui engendrent instabilité, terrorisme et souffrances.
Il nous faut poursuivre, approfondir, clarifier ce qui doit l’être, parler à
tous ceux qui peuvent contribuer.
> [Discours lors de l’hommage européen à Valéry Giscard
d’Estaing]
Après une vie toute entière donnée à la France et à l’Europe, j’ai déjà eu
l’occasion, au lendemain de sa mort, de rendre hommage au grand Français qui
transforma son pays en le modernisant, en œuvrant aux réformes qu’il s’agisse
de nos institutions, de l’égalité entre les femmes et les hommes, en servant la
France corps et âme, en uniforme comme en costume, à tous les âges de sa vie et
à tous les échelons.
Aujourd'hui, c'est avant tout le grand Européen que nous célébrons. Celui qui
avait été pris dans la tourmente de 39-45, qui avait participé à la libération
de la France et qui avait compris que les armes pouvaient ramener la paix, mais
que seule l'amitié entre les peuples pouvait la faire durer. Celui qui, cinq
ans plus tard, le 9 mai 1950, apprend la proposition de Robert Schuman de
placer la production franco-allemande du charbon et de l'acier sous une
autorité commune ; les premiers bans de notre union. Sa promotion de l'ENA est
baptisée du nom même de cet espoir qui se lève alors en lui et qui ne le
quittera jamais plus, l’Europe.
L'un de ses premiers grands discours de député en 1957, est déjà un vibrant
plaidoyer européen où se mêlent intimement la raison et le rêve, la nécessité
et l'espérance. Ce qu'il appelle lui-même sa foi raisonnée en l'Europe. Sa
campagne présidentielle est la première à porter ce projet au cœur de son
programme, et son action politique sera fidèle à ses promesses. Il fera tant
pour notre Europe. Vous avez, et je vous en remercie, parfaitement décrit ce
que nous lui devons. Valéry Giscard d’Estaing rendit notre union plus
démocratique, en œuvrant à faire élire au suffrage universel direct le
Parlement européen. Cela n’avait rien d’une évidence, tout d’une volonté : la
sienne et celles de quelques rares autres chefs d'Etat et de gouvernement
d'alors. Ce premier Parlement élu au scrutin universel direct eut sa première
présidente, Simone Veil, une autre grande figure de l'Europe, témoin et victime
d'un continent déchiré, architecte et actrice de sa réconciliation et de sa
reconstruction.
S'adressant alors aux Français depuis l'Alsace, à quelques jours de cette
première élection européenne, Valéry Giscard d’Estaing en rappelait la
signification historique, et je le cite : « Vous allez prendre place, non dans
la longue file de ceux qui, depuis dix siècles, ont parcouru les routes de
l'Europe à la recherche de l'ennemi, les armes à la main, prêts à l'assaut et
au sacrifice, mais dans la foule paisible de ceux qui, en votant, feront du
même coup de l'Europe le plus grand ensemble démocratique du monde ». Il
s'adressa ainsi à eux pour les convaincre, dans un débat français alors
particulièrement agité afin de leur montrer que cette élection n'était pas un
abandon de souveraineté nationale. C'est aussi ma conviction.
Le Parlement européen, qui nous accueille aujourd'hui en son siège à
Strasbourg, est un miracle européen. C'est ici que se rassemblent les
représentants de nos peuples, d'ici que procède une souveraineté plus grande,
plus forte, capable de peser dans la marche du monde, une souveraineté
réellement européenne. C'est dans cet hémicycle que des générations
d’Européennes et d'Européens, dans leur différence, ont pris des décisions
majeures pour nos vies. Ils ont appris à composer ensemble, ont développé une
culture politique commune, ont créé un espace démocratique unique au monde.
Cette vitalité démocratique, nous pouvons encore la renforcer et c'est pourquoi
je soutiens cette idée des listes transnationales permettant d'unifier ce démos
européen, comme aussi la création d'un droit d'initiative parlementaire pour le
Parlement européen, dans la continuité de ce que le gouvernement allemand, qui
prendra ses fonctions dans quelques jours, défend. Valéry Giscard d’Estaing
rendit aussi notre union plus large. Vous avez évoqué les pays où il œuvrera
pour l'élargissement à plusieurs d'entre vous, mais intégrer la Grèce, cher
président, le berceau, Madame la présidente de nos philosophies, de nos
démocraties, était un choix de cœur et de valeurs dans des temps si tourmentés
pour votre pays, votre peuple ; un choix de civilisation. Il fallait pour lui
que l’Europe, ce projet d’avenir, accueille, en son sein, la terre de nos origines.
Le pays d’Homère, de Platon, d'Aristote, de Périclès, ce fut fait. Valéry
Giscard d’Estaing rendit notre union plus solide et plus solidaire avec
l'instauration, vous y êtes largement revenus, du système monétaire européen
qui stabilisait les devises, rapprochait nos finances et préfigurait ce qui
allait rendre ensuite possible notre euro qui nous fallut encore défendre, bien
après.
Valéry Giscard d’Estaing rendit notre union plus étroite, approfondissant notre
coopération économique en convergence politique par la création du Conseil
européen. En effet, à l'orée des années 1970, dans la brume des difficultés
monétaires, de l'effondrement des accords de Bretton Woods. Quand la crise du
Viêt Nam et celle du Watergate remettaient en question la capacité des
États-Unis à garantir la sécurité internationale, Valéry Giscard d’Estaing,
avec quelques autres, eut à cœur de fonder l'organisation politique de
l'Europe. En tenant à Paris, en décembre 1974, nous en avons revu les images,
un sommet pour mettre fin à tous les sommets. Et qu'il s'agisse du Conseil
européen ou du G7, nous voyons la force de ces décisions.
Nous en voyons la force par la durée de ces réunions, de ces formats, ce qu'ils
permettent. Nous nous rendons sans doute compte aussi, combien il faut en
retrouver la sève inaugurale, c'est-à-dire la force de ces réunions entre
quelques décideurs qui parlent en profondeur des choses et décident
d’eux-mêmes, peut-être plutôt que de communiqués préparés par tant et tant,
déjà écrits et sans doute trop longs. Nous avons beaucoup perdu de cette
ferveur inaugurale et je pense que dans les temps que nous vivons, réécoutons
comme nous venons de le faire ces moments qui nous disent que : le choix, les
décisions claires, ce ne sont pas des longs textes, ce sont nos convictions et
la capacité à convaincre nos peuples et à porter ces décisions. Mais il n'est
pas grand général qui n'ait que des victoires. Ce rêveur de l'Europe doit
parfois affronter une réalité politique plus âpre, parfois plus ingrate. Nommé
président de la Convention sur l'avenir de l'Europe au début des années 2000,
chargé d'élaborer un grand projet de traité constitutionnel, une Magna Carta de l'Union
européenne, il dirigea d'intenses travaux couronnés par la signature 2004 du
traité de Rome. Le plébiscite espéré ne fut pas au rendez-vous, car les
électeurs français et néerlandais rejetèrent le traité constitutionnel en mai
et juin de l'année 2005. Pourtant, ces débats avaient été soulevés. Nombre de
chemins défrichés, des jalons posés qui permirent ensuite d'avancer quelques
années plus tard, le traité de Lisbonne reprit beaucoup des innovations
politiques de ce travail, mais surtout nombre des grandes décisions, des
inspirations de ce travail, nous guide encore aujourd'hui et pourrait nous
inspirer utilement pour la suite. Si Valéry Giscard d’Estaing grava l'identité
européenne au cœur de la France, c'est aussi qu'elle était inscrite en deux
langues dans le plus intime de son histoire franco-allemande.
Ses premiers mots, il les prononça dans la langue de Goethe. C’était ceux que
lui avait appris sa nourrice Bita, car le hasard de la vie, vous l’avez
rappelé, Monsieur le Président, le fit naître à Coblence, où son père était
directeur financier de l’armée française de Rhénanie, une région que bouleversèrent
les deux déchirements fratricides du XXème siècle.
Des décennies plus tard, ses convictions, plus que le hasard, lui firent faire
la connaissance d'un jeune Allemand de son âge dans un cercle de réflexion
européen. Quelques années encore après, ils devenaient tous deux ministres de
l'Economie et des Finances, avant de parvenir enfin chacun, à trois jours
d'écart, comme par une étrange communauté de destin de part et d'autre du Rhin,
à la tête de leur pays. Ensemble, avec une confiance totale, une amitié
profonde. Helmut Schmidt et Valéry Giscard d’Estaing travaillèrent à panser la
blessure encore vive de la Seconde Guerre mondiale, à construire le Conseil
européen, le système monétaire commun, à rapprocher nos deux nations. Oui. Ce
fut un grand couple franco-allemand qui œuvra à rendre notre union plus forte
en tissant des liens indéfectibles entre la France et l'Allemagne qui permirent
résolument à notre Europe d'avancer.
Durant toutes ces années, il n’'a jamais cessé ses combats.
Et au soir de sa vie, Valéry Giscard d’Estaing éclairait encore nos choix avec
une lucidité intacte pour que nous nous épaulions dans la crise financière,
pour négocier le délicat divorce entre l'Europe et le Royaume-Uni ou pour
appeler à une Europe de la Santé, vous l'avez rappelé, Madame la Présidente,
alors que la pandémie de Covid de nous frappait de plein fouet.
C'est par gros temps, plus encore que par mer calme qu'il importe de convoquer
la figure de ce grand capitaine du projet européen.
Quand la tempête s'est levée, l'Europe a su se montrer fidèle à son rêve et
unir ses forces.
Unis pour acheter des vaccins ensemble, unis pour concevoir notre capacité
d'endettement. Unis pour bâtir des plans de relance partagés, car les défis de
demain qui sont au fond déjà ceux d'aujourd'hui, la santé, le climat, le
numérique, se feront à l'échelle de notre Union.
L'incertitude grandissante du monde est un plaidoyer de plus pour une Europe
plus forte et les temps que nous vivons ont bien des similitudes, peut-être, en
des termes encore plus tragiques, avec la période que nous avons à plusieurs
reprises évoquée et qui permit ces avancées profondes.
Suivant la voie tracée par Valéry Giscard d’Estaing, nous prendrons le chemin
d'une Europe soudée, consciente que sa force réside dans la solidarité, une
Europe sans naïveté, capable de fortifier ses fondements et de se projeter vers
l’avant.
Oui, il a voulu et aimé cette Europe car il a vécu ses divisions et ses
guerres. Il a pensé l’Europe, à la fois ses racines, sa civilisation, mais
également son destin car il n’a cessé de la concevoir dans le monde,
s’intéressant à la Chine en scrutant les moindres évolutions et la pensant
justement face et avec cette Chine et ces États-Unis d’Amérique.
C’est pourquoi le travail qu’il nous reste, si nous voulons être fidèles à cet
héritage, est immense. Continuer d’avancer pour une Europe plus forte, cette
Europe qui protège, cette Europe plus souveraine. Œuvrer, oui, comme il
l'écrivait lui-même dans Europa,
son testament politique qu’il nous léguait avec l'appui de Helmut Schmidt une
fois encore, et ses ultimes volontés pour l'Europe, il s'agit bien de bâtir là
l'une des grandes civilisations du XXIème siècle.
Ses derniers mots étaient un cri du cœur nous appelant toutes et tous à la
responsabilité : « Nous vous demandons de réussir ». Nous n'avons pas
le choix. Et nous y sommes prêts.
> [Intervention dans le cadre de la session plénière du
Comité européen des Régions]
[Introuction] La Présidence française aura à cœur d'associer
à ses travaux et à ses ambitions l'ensemble des institutions, des organes
européens dont le Comité européen des régions et vous avez rappelé la
représentativité, l'importance de votre Comité. L'importance aussi dans une
Europe où la subsidiarité est une valeur essentielle que je ne veux pas
oublier. Je dirais qu’à chaque fois que l'Europe a subi ou a eu à subir des
critiques d'une bureaucratie parfois galopante, c'est à chaque fois qu'elle a
oublié ce principe de subsidiarité et l'importance de celles et ceux qui la
font vivre au plus près de nos compatriotes.
La crise pandémique l'a d'ailleurs montré avec aussi beaucoup de force : sans
nos élus locaux nous aurions été incapables de faire face à ce choc que nous
avons subi. C'est tout à fait vrai en France où les maires en particulier et
l'ensemble des collectivités territoriales ont joué un rôle essentiel. C'est
vrai partout en Europe tant sur le plan sanitaire qu'économique. Les régions
sont aussi aujourd'hui au cœur de la reprise que nous avons choisi
d'accompagner au niveau européen et qu'il s'agisse de l'accompagnement de la
relance économique, de la numérisation, de la transition écologique, les
investissements d’avenir dans nos territoires sont absolument essentiels, du
plan de relance à la politique de cohésion européenne. Et là aussi les régions
y jouent un rôle absolument clé.
C’est pourquoi votre travail compte tout particulièrement en ce moment et je
veux vous assurer qu'il sera pleinement pris en compte pendant notre
présidence, parce que vous êtes cette matrice quotidienne de la démocratie
locale européenne.
C'était aussi le combat du maire de Gdansk, M. Adamowicz qui était l'un des
vôtres et le prix que vous avez choisi de créer en sa mémoire signifie beaucoup
à nos yeux à tous, à nos yeux d'Européens et aux yeux de la France, et je veux
vous en remercier. Il est synonyme de lutte contre les discriminations, contre
l'intolérance, la haine, mais aussi de promotion de la liberté.
C'est pourquoi je me réjouis d'avoir aujourd'hui avec vous une discussion sur
les valeurs qui fondent l'Union européenne. Parce que le respect de la dignité
humaine, la liberté, la démocratie, l'égalité, l’État de droit, ainsi que le
respect des droits de l'Homme y compris les droits des personnes appartenant à
des minorités sont essentiels à proprement parler à notre Europe. Dans
l'architecture de nos valeurs, de notre droit, elles sont au cœur. Nous savons
nous les Européens que la démocratie, l’État de droit et la protection des
droits fondamentaux ne sont jamais un acquis. Nous savons aussi qu'elles
constituent un bloc insécable. On ne pourrait pas choisir quelques-uns de ces
droits ou choisir une partie des valeurs européennes qui nous arrangeraient ou
de ce qui va avec en oubliant le reste. C'est d'ailleurs pour cela et pour ces
valeurs que Paweł Adamowicz a vécu et que malheureusement que Paweł Adamowicz
est tombé. Pourtant, notre Europe continue à faire face à des défis, à des
contestations et des critiques face à ce que nous pourrions vouloir considérer
comme conquis. Donc je voudrais ici juste faire quelques remarques dans le
temps qui m'est imparti.
D'abord, évidemment rappeler l'importance de la défense de l’État de droit.
L’État de droit n'est pas une notion abstraite. Il est même très concret,
défini par nos textes. C'est une communauté politique fondée sur la justice, la
liberté et l'égalité. Il dit la valeur des lois et qui fait la loi. Il
dit qui juge et au nom de quoi il juge. Et à tout droit il assigne des devoirs,
à tout pouvoir un contre-pouvoir. Et au sommet de l'édifice, il place la
protection de nos libertés fondamentales. C'est tout cela l’État de
droit.
Pour assurer le respect du droit par tous, il faut une justice indépendante et
impartiale dans les conditions de nomination, de révocation et surtout
d'exercice qui soient exemptes de pression. Il faut aussi des pouvoirs
non-corrompus, des contre-pouvoirs actifs et j'y reviendrai, des médias libres
et pluralistes. La défense de ces principes suppose une grande fermeté, une
aptitude à ne pas transiger quand l'essentiel est en jeu. C'est pourquoi nous
nous sommes dotés de nouveaux instruments, notamment financiers. Je pense au
mécanisme de conditionnalité fondé sur l’État de droit, mais aussi aux
conditionnalités incluant le respect de la Charte des droits fondamentaux de
l'Union européenne.
Ils viennent appuyer les procédures existantes, telles que celle fondée sur
l'article 7 du Traité sur l'Union européenne. Celle-ci a ses propres mérites,
elle cible les atteintes aux valeurs fondamentales et ouvre la voie à des
points de situation réguliers susceptibles de conduire à des sanctions
politiques.
Cet élément est essentiel et sera au cœur des prochaines semaines et des
prochains mois, nous le savons, car dans plusieurs États membres ces notions
sont remises en cause et leur effectivité est aujourd'hui fragilisée. Notre
devoir est de mettre en place tous les dispositifs pour que dans leur
intégralité ces droits, ces règles, ces contre-pouvoirs soit restaurés.
Je veux ici dire l'enjeu qu'il y a derrière et qui est utilisé par beaucoup des
ennemis de notre projet politique. C'est en quelque sorte de montrer qu'il est
possible de donner les mêmes droits à la même place dans le concert des nations
et dans notre Union européenne à des démocraties devenant de proche en proche
illibérales, c'est-à-dire des démocraties où il n'y a plus, en quelque sorte,
qu'un formalisme démocratique, mais où la substance de l’État de droit est
progressivement vidée de son contenu. C'est bien un combat historique et
existentiel que nous menons et que nous devons continuer de mener.
Le deuxième grand défi, c'est la protection de la démocratie et de nos
démocraties contre toutes les formes de manipulation. La vérité est que la
démocratie a toujours été menacée, peut-être l’avions nous un peu oublié. Cela
dépend des pays d'ailleurs d’où nous venons car je parle à une assemblée qui
est faite de beaucoup de femmes et d'hommes qui ont encore mené de leur vivant
d’âpres combats pour conquérir ces droits et en avoir la plénitude. Mais dans,
je dirais, une bonne partie de notre Europe, nous pensions que ce combat était
gagné.
Pour autant, il y a toujours et nous le voyons aujourd'hui à son fondement
même, une fragilité de la démocratie et la vulnérabilité à ces manipulations,
parce qu’au fondement même de la démocratie il y a la possibilité de sa propre
contestation. Ce qui est la force suprême de notre démocratie, celle de faire
exprimer toutes les voix, de leur donner une place, quand nous sommes assaillis
par des puissances autoritaires, qui utilisent tous les moyens, moyens de la
manipulation et de la guerre hybride ; elles utilisent ce qui est une force de
la démocratie pour venir nous saper dans nos fondements.
Les puissances autoritaires qui ont désigné notre Europe comme ennemie œuvrent
de manière totalement décomplexée, ce qui est un fait nouveau des dernières
années. Leur mode d'action reste insidieux tandis que leur portée est décuplée
par les moyens numériques. Parfois, ils viennent, sous couvert d'être
journalistes, ils créent des chaînes, des sites d'information. D'autres fois,
ils utilisent ce qu'on appelle des trolls, ils multiplient les messages directs
ou indirects, ils stipendient des partis politiques, des activistes dans nos
pays pour manipuler la vie démocratique et la fragiliser.
Manipulation de l'information, exploitation des plateformes en ligne, de leurs
failles de modération, attaques cyber : tous les moyens sont bons pour
amplifier les contenus et installer le doute. Il y a aujourd'hui un spectre qui
va de la quasi-intervention politique à la propagande jusqu'à la menace cyber
quasi-militarisée. Ce spectre est utilisé aujourd'hui, par les ennemis de
l'Europe et de la démocratie libérale, pleinement sur nos territoires.
La confiance des citoyens s'en trouve ébranlée et les conséquences ne sont pas
encore pleinement prises en compte par beaucoup des décideurs de l'Europe et
parfois beaucoup de celles et ceux qui pourtant défendent sincèrement la
démocratie. Je veux dire ici que si nous voulons défendre notre Europe, nos
principes, notre démocratie, nos valeurs, nous ne devons pas nous laisser faire
et agir pour mieux protéger nos processus électoraux, nos représentants élus,
nos journalistes, nos citoyens et la possibilité même d'un débat apaisé,
rationnel, libre.
C’est ce qui ressort du plan d’action pour la démocratie européenne présenté
par la Commission en décembre dernier. Ce plan fixe un cap pour défendre
l'intégrité des élections, liberté et pluralisme des médias, lutte contre la
désinformation. Je pense, en premier lieu, à la création d'un mécanisme
européen de résilience électorale qui sera présenté au début de l'année 2022
afin que nous puissions mettre en commun nos experts pour anticiper et contrer
les cyberattaques visant les processus électoraux. Je pense aussi à
l'encadrement du financement des partis politiques afin d'accroître la
transparence des dons faits aux partis et se prémunir de l'ingérence d'acteurs
étrangers. Je pense, enfin, à la régulation des publicités politiques en ligne.
Il s'agira de renforcer les obligations de modération relative à la lutte contre
la désinformation et d'obtenir davantage de transparence sur l'origine, les
algorithmes de diffusion des publicités, notamment en période électorale.
Troisièmement, la vitalité de la démocratie nécessite des médias indépendants.
Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Là aussi, nous pensions que c'était
une évidence et d'ailleurs nos expériences, nos chemins démocratiques font
qu’il est maintenant devenu presque surprenant que des dirigeants politiques
puissent s'exprimer sur ce que les médias doivent être, parce que nous avions
acquis une telle maturité collective que, moins les politiques s'occupaient de
la vie des médias, mieux c'était, parce que ça signifiait que cette vie était
libre, indépendante de toute intrusion, de toute pression. Néanmoins, il faut
aujourd'hui revenir aux fondamentaux car ils sont là aussi menacés par ces
déstabilisations que j'évoquais. Avoir des médias indépendants, cela signifie
que les lignes éditoriales ne doivent pas être, ne peuvent pas être dictées par
les financements. Ensuite, que l'accès à l'information ne doit pas être réservé
aux médias les plus complaisants. Et enfin, que chaque journaliste doit pouvoir
exercer son métier sans être menacé, exposé à des poursuites abusives voire à
des attaques physiques. Ces impératifs se traduiront en 2022 par deux
initiatives importantes. La première concernera les poursuites judiciaires
abusives, la deuxième sera l'acte pour la liberté des médias. Ce texte
complètera notre gamme d'instruments visant à soutenir l'indépendance des
médias et en agissant sur le cadre de gouvernance et de financement des
structures médiatiques. Sous présidence française, la liberté des médias sera
aussi au cœur d'un événement afin d'alimenter une réflexion avec les
journalistes, mais aussi les universitaires, les intellectuels pour poursuivre
ce combat et l'actualiser aux menaces hybrides et aux nouvelles
déstabilisations que nous avons à vivre, qui sont parfois le fait de décideurs
européens, malheureusement, ou de pressions étrangères et non européennes.
L'État de droit et la démocratie doivent servir une priorité : la jouissance
par les citoyens de leurs droits et libertés sans discrimination aucune. Un
enjeu majeur aujourd'hui réside en l’exclusion de nos citoyens en raison
de leurs convictions, de leurs origines ou de leur orientation sexuelle. La
seule énonciation de ces motifs en révèle toute l’injustice. Et pourtant,
malgré le poids de l'Histoire, des discriminations continuent de ternir le
visage de l'Europe. Là encore, je me félicite de l'engagement des institutions
européennes pour agir contre ces dérives. L'année 2021 a vu naître la première
stratégie européenne de lutte contre l'antisémitisme et de soutien à la vie
juive - qui est une formidable avancée. Parallèlement, la Commission a réagi
contre des politiques locales ciblant des personnes LGBTQ+ avec un succès
rapide dont je me réjouis également. Elle a aussi marqué son engagement plus
largement en présentant la première stratégie de l'Union européenne en faveur
de l'égalité des personnes LGBTQ+. Pour renforcer leur protection, la France,
dans la perspective de la présidence du Conseil de l'Union européenne, aura à
cœur d'agir encore davantage. À travers la sphère pénale en proposant
d'intégrer les crimes et discours de haine à la liste des infractions pénales
européennes ; sur le plan civil en favorisant la reconnaissance mutuelle de la
parentalité dans les situations transfrontières ; et enfin pour la vie sociale
en agissant pour la pleine intégration dans la société.
Les femmes, elles aussi, quoique représentant la moitié de notre humanité et
celle de notre continent, souffrent encore en Europe de discrimination, de
haine, d’actes de violence ou encore d’atteintes à la liberté de disposer de
leur corps. La France continuera de s'engager pour que tous les États membres
de l'Union européenne ratifient la convention d'Istanbul sur les violences
faites aux femmes, et de façon complémentaire, la France soutiendra
l'initiative annoncée par la Commission sur les violences contre les femmes et les
violences domestiques afin de doter l'Union des outils nécessaires pour
prévenir ces violences, protéger les victimes et sanctionner les auteurs. Les
femmes doivent également trouver toute leur place dans la vie politique et
professionnelle. Ainsi, certaines initiatives législatives mériteraient de
progresser significativement dans les mois à venir et nous y œuvrerons. Je
pense, naturellement, à la directive sur l'égalité des rémunérations entre les
femmes et les hommes, dont le but est de réduire le différentiel actuel et
persistant de 14%. J’évoquerai, pour finir, le droit à l'avortement. Le président
Giscard d'Estaing a eu le courage comme Président de passer des textes
importants portés par celle qui fut la première Présidente de notre Parlement
européen, Simone Veil. Aujourd'hui encore, indépendamment des spécificités
culturelles propres à chacun des États membres, le droit à l'avortement, le
droit des femmes à disposer de leur corps constituent encore une lutte dans
notre Europe, un droit à garantir et nous ne pouvons fermer les yeux sur les
atteintes disproportionnées à celui-ci, qui existent encore aujourd'hui sur
notre sol.
Voilà les quelques remarques que je souhaitais partager avec vous et je
conclurai simplement dans la ligne de votre propos, Président, en disant que
tout cela constitue l’agenda des prochains mois mais, à coup sûr aussi, celui
des prochaines années, tant la démocratie est en train de changer, d'être
déstabilisée ainsi que l’Etat de droit au sein de notre Europe. La montée d'un conservatisme
d’une forme nouvelle, antilibérale, profondément, revenant sur nos valeurs, nos
textes fondamentaux est une préoccupation que nous ne pouvons pas ignorer car
il est aussi en train de travailler nos sociétés de l'intérieur. Je crois que
tout ça doit nous interroger sur les réponses en profondeur que nous devons
apporter. Ceci est relayé par des menaces venant de l'extérieur qui sont
ennemies du projet européen depuis ses origines, mais qui le sont plus encore
aujourd'hui.
Il me semble que tout cela nous impose de nous doter de trois choses. La
première, d'un sentiment d'appartenance du projet commun. Si nous ne retrouvons
pas ce sentiment d'appartenance, si le rapport à la démocratie et l'Etat de
droit devient une espèce de relation abstraite, secondaire alors nous perdrons
nos citoyens. C'est un travail que vous menez chaque jour et dont je veux vous
remercier car au contact des spécificités de nos territoires, ce sentiment
d'appartenance à ce que notre démocratie a d’existentiel, de charnel pour notre
Europe, vous en êtes des relais essentiels. La deuxième chose, c'est qu'il nous
faut, en même temps, bâtir un demos européen. C'est pourquoi, je continuerai de
me battre pour cette Conférence sur l'avenir de l'Europe, pour les conclusions
que nous aurons à en tirer au mois de mai. Comme vous l'avez très bien dit
d'ailleurs, pour aussi l'indispensable réforme institutionnelle qui doit en
découler pour avoir une Europe plus proche du terrain, plus subsidiaire dans
laquelle nos concitoyens ont le sentiment d'être, avec leurs élus de proximité,
les véritables décideurs dans laquelle on arrivera à sortir de cette idée que
l'Europe est devenue lointaine, distante, parfois technocratique. Dans le même
temps, nous avons aussi besoin de bâtir les règles pour que cette Europe existe
davantage à travers tous les territoires. C'est aussi pour ça que je crois
profondément aux listes transnationales et à la possibilité d'un débat lors des
élections européennes, vraiment européennes. Enfin, après l'appartenance et le
demos européen et tout ce qui va avec, nous avons besoin de protéger notre
démocratie. C'est pour ça que la souveraineté de l'Europe, son indépendance et
sa souveraineté militaire, technologique, industrielle est indissociable de la
force de sa démocratie. Si nous laissons nos démocraties faibles, elles
finiront par être balayées. Si nous laissons, une seule seconde, s'installer
l'idée qu’étant démocrates, nous serions vulnérables aux attaques hybrides, aux
provocations, que nous serions dans l'incapacité de tenir nos frontières ou de
ne plus protéger nos territoires, alors nous prendrions la responsabilité
funeste de laisser croire à nos compatriotes que la démocratie serait devenue
un régime faible. C'est tout le contraire. C'est un régime fort vis-à-vis des
ennemis, des déstabilisations mortelles, mais c'est aussi un régime fort car
protégeant ses frontières, il sait protéger en son sein la contestation, le
pluralisme, les oppositions et la générosité de valeurs qui sont les nôtres.
C'est par cet équilibre que nous nous sommes faits et que nous devons
construire l'avenir.
[Conclusion] Une question portait sur les frontières. Nous avons besoin
d'améliorer notre système de protection des frontières communes et nous savons
très bien que notre réponse, et c'est la seule qui permettra de faire converger
les différences idéologiques qui existent parfois entre les différentes
formations politiques, c'est d'avoir une approche complète sur le phénomène des
migrations, c'est-à-dire une politique d'aide et de développement avec les pays
d'origine de ces migrations. Entre autres, nous aurons à le traiter dans le
cadre du sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine qui se tiendra
fin février. Mais ce n'est pas exclusif des autres aires régionales. Ensuite,
une meilleure protection des frontières extérieures. Et là, il faut une vraie
politique d'investissement solidaire et d'efficacité, à la fois avec des
instruments communautaires, mais sans doute une solidarité, une réactivité
interrégionale, parce que nous sommes confrontés à un phénomène nouveau qui est
la menace hybride, dans le cadre de laquelle les phénomènes migratoires sont
utilisés par des puissances hostiles. Nous l'avons vu avec la Biélorussie. Et
puis un dispositif ensuite reposant sur responsabilité et solidarité pour la
gestion des femmes et des hommes qui sont ensuite sur le sol européen et éviter
les phénomènes et les comportements non coopératifs entre les Etats membres. Et
j'espère que celles et ceux pour lesquels nous aurons à décider des mesures
fortes de solidarité sur les frontières extérieures sauront avoir la même
solidarité et l'esprit de responsabilité quand il s'agit de gérer les statuts
de l'asile ou la question migratoire à l'intérieur de l'Europe. Les Etats
membres sont confrontés à des situations différentes, selon qu’ils sont pays de
première entrée, pays d'arrivée secondaire. Il faut donc pour ça réussir à
trouver les bons compromis.
Sur le protocole Nord-irlandais, je considère que c'est pour nous une question
existentielle, à deux égards. Le protocole irlandais au fond, c'est de savoir
comment concilier l'accord du Vendredi Saint et l'intégrité du marché unique.
C'est ça le débat que nous avons eu pendant de longs mois avec nos amis
britanniques. Ce protocole est donc tout à la fois une question existentielle
pour les Européens : ne pas transiger sur l'unicité et l'intégrité de notre
marché unique, sans quoi si là aussi, il n’y a plus de frontières, il n'y a
plus de règle, tout partirait à vau-l’eau. Mais c'est une question de guerre et
de paix pour l'Irlande. Et donc, je pense qu'il ne faut pas jouer avec ce
sujet. Mais c'est un sujet que nous traiterons en Européens de manière
solidaire, comme depuis le premier jour. Qu'il s'agisse de la pêche, qu'il
s'agisse du protocole Nord-irlandais, qu'il s'agisse des sujets migratoires, ce
sont des sujets entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne.
J'ai ensuite été interrogé sur la taxonomie. Je vais là-dessus tenir une
position en m’abritant, si vous m'y autorisez, derrière les experts. Parce
qu’en climat comme en matière de santé, je pense que c'est toujours mieux de
décider en se référant à celles et ceux qui, experts de ces questions, nous
disent ce qu'il en est. Ce que les experts du GIEC écrivent, c'est que le
nucléaire fait partie des solutions pour décarboner nos économies. Ce n’est pas
l’Europe, la France qui l’invente, c’est ce que le GIEC écrit. Et donc, décider
de se priver du nucléaire serait tout simplement une posture complètement
contraire à ce que les scientifiques et les experts du climat nous disent. Et
ce d’autant plus que cela aggraverait notre situation en termes de souveraineté
et d’indépendance. La stratégie qui est la nôtre est de décarboner nos
économies. Il nous faut pour cela développer le renouvelable. Plusieurs l’ont
fait, nous continuons de le faire. Les énergies renouvelables aujourd’hui, à
technologies constantes, nous permettent de produire de l’électricité, mais
sont des sources d’électricité intermittentes. Elles ne sont donc pas
totalement substituables, même avec nos interconnexions, aux sources de
production d’électricité non-intermittentes, lesquelles sont principalement le
charbon, le gaz, le nucléaire. Parmi ces sources de production d’électricité
non-intermittentes, de très loin, le nucléaire est celle qui émet le moins de
CO2. De très loin.
La priorité de l’Europe, c’est d’abord de sortir du charbon. Pour sortir du
charbon et garder la soutenabilité de la fourniture d’électricité pour nos
concitoyens, les Etats membres vont aller un peu vers le renouvelable, mais
pour plusieurs décennies massivement vers le gaz et vers le nucléaire. Le gaz
et le nucléaire ne sont pas équivalents en termes de production de CO2. Le gaz
est une énergie fossile qui produit beaucoup plus de CO2 que le nucléaire et
donc elles ne sont même pas équivalentes. Le nucléaire est bien meilleur. J'en
veux pour preuve qu'à Glasgow, y compris celles et ceux qui tenaient des
positions comme les vôtres ont pris des engagements et ont demandé qu'on arrête
le financement du gaz à l'international, pas celui du nucléaire. A côté de
cela, en matière de souveraineté, beaucoup d'entre vous ont évoqué les risques.
Le gaz, nous ne l'avons plus dans notre sol. Le gaz aux Pays-Bas s'est
effondré, la Norvège le réduit fortement. Consommer plus de gaz, c'est importer
du gaz russe, turc ou venant d'autres puissances. Nul n'est besoin ici de
décrire ce que cette situation de dépendance accrue voudrait dire pour notre
Europe. Le nucléaire est une solution souveraine. Pour toutes ces raisons, je
défends ardemment, en effet, un nucléaire intégré dans la taxonomie et je
défends ardemment le fait que le nucléaire n'est même pas équivalent au gaz. Il
est moins polluant et il est plus souverain.
Pour ce qui est ensuite des remarques qui ont été faites sur la subsidiarité,
le travail avec votre comité, je veux vous dire ici d'abord que nous
travaillerons dans la durée de cette présidence avec vous sur l'ensemble des
chantiers : celui de la cohésion sociale, celui des régions ultrapériphériques,
comme l'a dit très justement le vice-président. Et comme cela a été rappelé,
l'importance de votre rôle sur la transition climatique et digitale et
l'importance de votre rôle dans les réponses sociales à la crise.
Et donc je pense en effet que quand on parle de subsidiarité et d'ouverture à
des réformes, l'idée que votre comité, et surtout que celles et ceux que vous
représentez et dont vous êtes, aient un rôle accru et que nous réfléchissions
peut-être selon les secteurs à produire la norme différemment est une réalité. J'en
parle également pour mon pays, lequel est plus centralisé que beaucoup
d'autres. Moi-même qui ai plutôt une réputation d'être quelqu'un qui prend les
décisions quand il doit les prendre, j'ai acquis la conviction que sur beaucoup
de sujets de politique publique — le logement, la transition écologique ou
d'autres — la décentralisation - y compris comme vous l'avez d'ailleurs
exprimé, je souscris à cette approche, du pouvoir normatif et de la
responsabilité - est sans doute un élément de plus grande efficacité, et en
tout cas un élément qui permet de faire face au choc que nous avons à
vivre.
Et donc ce que nous avons à réarticuler, on le voit bien, c'est d'avoir une
Europe qui se concentre sur les sujets d'intérêt généraux qui supposent
beaucoup d'unité, sur les sujets de puissance, comme vous l'avez dit, et de
souveraineté qui sont existentiels, sur leurs règles, et qui sache aussi mettre
plus de subsidiarité sur certains sujets du quotidien où la centralisation de
la norme et l'uniformité de la norme deviennent contre-productives parce
qu'elles ne sont pas adaptées à l'hétérogénéité des conditions de terrain,
parce qu'elles ne sont pas comprises par nos compatriotes et parce que, au
fond, les acteurs ont besoin d'être aussi producteurs de normes sur le terrain.
Et à cet égard, c’est pourquoi ma présence n'est pas simplement, si je puis
dire, à caractère diplomatique, mais par la conviction que vous avez un rôle
important à jouer. Et vous l'avez dit après ce moment fondateur que Jacques
DELORS a supporté, je pense que les prochains mois et les prochaines années
doivent nous conduire à savoir oser cette confiance, comme vous l'avez très
bien dit, mais avancer de manière concrète sur des réponses beaucoup plus
proches du terrain.
> [Message à l’occasion du quatrième sommet de la Grande
muraille verte]
(…) La Grande muraille verte, vous connaissez mon engagement
personnel en appui à cette initiative africaine, c’est pourquoi je tenais à me
joindre aujourd’hui à vous toutes et tous.
Nous étions ensemble à Glasgow il y a quelques semaines, avec ce même objectif
de faire bouger les lignes, pour que tous s’engagent en faveur du climat et de
l’adaptation à ses effets. J’ai voulu que l’on échange, dès le premier jour de
la COP, sur la Grande Muraille Verte car je suis convaincu que celle-ci peut
changer la donne, à la fois pour le Sahel et, plus largement, pour le monde.
Car c’est par des projets très concrets, des engagements comme le vôtre, que
l’on peut à la fois combattre le changement climatique et améliorer le quotidien
des populations : à la fois séquestrer l’équivalent de 250 millions de tonnes
de CO2 et en même temps, créer 10 millions d’emplois.
La Grande muraille verte est une contribution essentielle de l’Afrique à
l’agenda climatique. C’est la preuve concrète que les combats pour
l’atténuation, pour l’adaptation et pour la préservation de la biodiversité
peuvent être menés de front. Non pas « pour la planète » comme on le dit
maladroitement, mais pour les femmes et les hommes qui l’habitent. C’est la démonstration
que l’agriculture peut être une solution à la lutte contre la
désertification.
Vous avez dit, monsieur le président de l’Union africaine, les attentes du
continent africain à l’égard des pays présents à Glasgow et notamment vos
attentes sur le financement de l’adaptation. Car le changement climatique est
là ; car les populations en souffrance aujourd’hui sont là ; car, comme vous
l’avez dit de manière poignante, vous êtes « fatigués d’attendre ». La Grande
muraille verte représente une réponse concrète à cet enjeu, avec 19 milliards
de dollars consacrés à l’adaptation, notamment par la réhabilitation des sols
dégradés.
Près de la moitié de ces fonds sont aujourd’hui engagés et la mobilisation
internationale autour de ce grand dessein se renforce. Les fondations de
philanthropie se mobilisent également, à l’instar de la fondation Bezos qui a
annoncé un milliard de dollars pour la restauration des terres en Afrique lors
de l’événement que nous avons monté ensemble à la COP 26 à Glasgow. Car lorsque
l’on présente des projets concrets, nous parvenons à convaincre des
investisseurs privés. Oui, l’agriculture au Sahel et dans les territoires de la
Grande Muraille Verte recèle des opportunités économiques déterminantes.
Les défis sont nombreux, mais les attentes suscitées par cette dynamique le
sont encore davantage. Aussi je salue la tenue de la réunion ce jour qui
contribuera à renforcer la mise en œuvre concrète de cette initiative dans vos
pays, au niveau local, mais également au plus haut niveau politique.
Je tiens tout particulièrement à saluer le rôle majeur joué par la Mauritanie.
En votre qualité de présidence de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte,
vous avez réussi, en quelques mois, à renforcer le dialogue politique entre les
Etats membre de la Grande muraille verte, en réunissant les ministres concernés
au mois de juillet dernier, puis en organisant aujourd’hui cette rencontre des
chefs d’Etat et de gouvernement.
Je souhaite également remercier le Nigéria, qui a choisi de reprendre le
flambeau de cette présidence. Vous aurez, monsieur le Président, à poursuivre
cette dynamique, et vous pourrez compter sur le soutien continu de la
France.
(…) Cette période qui s’ouvre n’est pas des plus faciles, alors que la crise
sanitaire a encore aggravé l'insécurité alimentaire, les pressions sur les
ressources naturelles et la pauvreté dans la région, et a multiplié les sources
d’instabilités et de conflits.
Maintenant, il nous faut regarder l’avenir. Nous avons réussi, durant sept
années, à progresser de manière extraordinaire, à remobiliser des financements,
à les engager, à lancer des actions concrètes.
Dans les mois qui viennent, la France va prendre la présidence de l’Union
européenne, et nous aurons à mobiliser l’ensemble des Etats membres, en lien
avec les africains. Dans ce cadre, des travaux conjoints pourraient être menés
pour appuyer des projets d’ampleur et en particulier le développement de
filières stratégiques, dans le cadre d’un dialogue entre l’Union européenne et
l’Union africaine.
Je voudrais en particulier vous proposer de travailler ensemble à l’élaboration
d’une vaste initiative en faveur de la production protéines végétales au sein
de la Grande muraille verte. Ce projet permettrait de mettre en œuvre notre
vision d’une agroécologie qui crée des emplois et des compétences, fournit à la
population locale des aliments de qualité et s’intègre à des chaînes de valeur
internationales – sans oublier bien sûr les bénéfices pour le climat et la
biodiversité.
Je souhaite que le Sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne, prévu
en février prochain, soit une échéance clé pour approfondir ce dialogue et
avancer en particulier sur ce projet qui me tient particulièrement à
cœur.
La COP de la Convention sur la diversité biologique, au sein de laquelle le
groupe régional africain est déjà très actif, et la COP de la Convention sur la
lutte contre la désertification qui se tiendra à Abidjan, offriront des
opportunités supplémentaires pour concrétiser les engagements pris collectivement
en faveur de la Grande muraille verte. En un mot pour transformer des milliards
d’euros annoncés en hectares productifs, en résultats, en terrains reconquis
contre le désert, en emplois créés, en nourriture ainsi fournie.
(…) Vous savez la détermination de la France, la détermination de l’Union
européenne, ma confiance dans les dirigeants que j’ai cités, dans tous les pays
participants à la Grande Muraille Verte, et dans nos acteurs économiques, dans
nos acteurs de terrain, dans nos associations, nos entrepreneurs. Car ce sont
des dizaines de milliers de projets très concrets.
Ce qu’il nous faudra faire dans les prochains mois, c’est aussi construire la
méthode de travail, l’infrastructure pour que tous ces petits projets
retrouvent ces grands financements. Et donc nous devrons nous atteler à ce
travail méthodique mais nécessaire pour que ces sommets, nos mots, nos
engagements, deviennent des réalités.
> Avec les Émirats arabes unis, nous scellons aujourd’hui
la vente de 80 avions Rafale et 12 hélicoptères Caracal. En confiance, nous
agissons ensemble pour notre sécurité. Pour développer
les technologies de demain, soutenir nos entrepreneurs visionnaires, faire un
bond dans le spatial : avec les Émirats arabes unis, nous actons un partenariat
d’investissement majeur avec de nombreux acteurs des deux côtés.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
> [Discours sur la santé et la cinquième vague de la covid19 / Angoulême]
je m'exprime devant vous dans un contexte où la cinquième vague de la pandémie
qui frappe le monde, et l'Europe en particulier, est particulièrement forte. On
le sait, le taux de progression des cas constatés est de l'ordre de 60 % en une
semaine. Le R, puisque maintenant, toutes les Françaises et Français sont
habitués avec ces indicateurs étant 1,55, le taux de positivité des tests à 5,7
%. La pression dans les hôpitaux, raison également de ma visite ici avec le
ministre chargé de la Santé, augmente. Il y avait en réanimation 1 900 patients
hier, avec un taux d’occupation de près de 38 %. Bref, la situation est
préoccupante.
La cinquième vague est là et bien là, elle est forte, on sait d’ores et déjà
qu’elle est plus forte que la quatrième vague. Ce que je veux dire surtout
c’est qu’au-delà de ces chiffres, connus de vous toutes et vous tous, je peux
parfaitement comprendre le sentiment que peuvent éprouver beaucoup de nos
concitoyens que ça n’en finit pas. Après la quatrième vague arrive la cinquième
vague, peut-être la sixième, on ne sait pas… Un variant, Omicron, tel est son
nom, est apparu. Et donc une forme de lassitude ou de découragement pourrait
menacer de nous gagner. C’est pourquoi je suis venu avec Olivier Véran, comme
je l'ai toujours fait, bien entendu, depuis le début de cette crise, vous
délivrer à la fois un message de vérité, de lucidité, évidemment – il faut que
nous prenions les décisions qui s'imposent face à une situation qui est ce
qu'elle est – mais aussi un message finalement de détermination et de confiance.
Je crois que nous avons déjà connu des vagues, des situations très difficiles,
plus difficiles je crois encore qu'aujourd'hui. Et à chaque fois, nous avons su
ensemble nous adapter, prendre des mesures proportionnées qui nous ont permis
de nous en sortir. A chaque fois aussi, la réussite de ces mesures, de ces
dispositions, dépend de nous toutes et de nous tous. Ce qui caractérise, je
n'ai cessé de le dire depuis ma prise de fonction, cette pandémie, c'est
qu'elle repose beaucoup sur la responsabilité individuelle et collective.
Et je tiens à souligner devant vous que la situation que nous traversons
aujourd'hui n'est plus la même que celle que nous avions il y a un an. Je me
souviens de la vague de l'automne 2020, des mesures que nous avons eues à prendre,
avec des chiffres à peu près similaires à ceux que nous constatons aujourd'hui.
Nous avions dû prendre des mesures restrictives extrêmement fortes et
difficiles pour faire face à la situation. Évidemment, la différence, vous le
savez toutes et tous, tient à la vaccination, au fait que la France, les
Françaises, les Français se sont faits massivement vacciner. J'aurais dit il y
a un an de cela, ou même au tout début, cher Olivier, de la campagne vaccinale,
qu'aujourd'hui nous serions à pas loin de 90% de nos concitoyens qui ont reçu
au moins une dose de vaccin, en tout cas ceux qui sont, comme on dit,
éligibles, je ne suis pas sûr qu'on nous aurait cru. Pourtant, tel est le cas
et, vous le savez, nous figurons dans le monde, en tout cas en Europe, parmi
les pays ayant enregistré sur ce terrain les meilleures performances. C’est dû,
je le répète toujours à nos efforts collectifs, qu’il faut sans cesse
poursuivre et amplifier.
Alors évidemment, je veux le dire ici de la façon la plus claire, parce que j'entends
là aussi un certain nombre d'affirmations qui voudraient un peu saper le moral
ou contrarier les effets de la vaccination, oui, bien sûr, on peut attraper la
Covid19 en étant vacciné. Absolument. Mais je le rappelle, beaucoup moins que
si on ne l'est pas. Une personne vaccinée, je le redis avec force, a 4 fois
moins de chances d'attraper le virus que quelqu'un qui n'est pas vacciné ou qui
a refusé la vaccination. Et surtout, surtout, surtout, étant ici dans un
hôpital, sortant d'un service de réanimation, une personne vaccinée qui attrape
le virus a 12 fois moins de chances de développer une forme grave de la maladie
et de se retrouver à l'hôpital que si elle n'est pas vaccinée. 12 fois moins,
c'est tout à fait considérable.
Donc il faut bien expliquer cela à tous nos concitoyens. La vaccination est et
demeure l’arme majeure pour faire face à cette pandémie. Ce bouclier vaccinal,
c’est notre première force, notre vrai rempart pour nous protéger, pour
protéger autour de nous et pour protéger aussi l’hôpital. Je suis dans un
hôpital une nouvelle fois avec Olivier Véran, au contact des soignants de tous
les personnels à l'hôpital qui, évidemment, ont été en première ligne depuis le
début, qui le sont encore dans le cadre de cette cinquième vague, qui sont fatigués.
Vous le savez, j'y reviendrai. On a évidemment des gens absents. On a des
démissions, on peut le comprendre, évidemment. Et donc, nous devons à tout prix
sauvegarder l'hôpital et se vacciner parce que c'est nous prémunir contre les
formes graves de la maladie, c'est aussi protéger l'hôpital et les personnels
qui se dévouent jour et nuit depuis des mois et des mois. Nous avons appris
qu'évidemment, la vaccination, au fur et à mesure que le temps passe, voit ses
effets un peu diminués, et sûrement selon chaque cas individuel, cette
protection peut-être, baisse un peu plus vite. Mais là aussi, nous avons su
trouver la réponse, ça s'appelle le rappel après, soit les deux premières
doses, soit une dose et avoir eu le Covid19 et qu’il faut faire un rappel. Tout
cela, nous le savons. Et nous savons aussi que ce rappel augmente
formidablement la protection vaccinale. Ces deux chiffres simples là encore :
une personne de 60 ans aura une protection 4 fois plus forte après son rappel
qu'avant ; une personne de 80 ans, vaccinée il y a 6 mois, aura 6 fois moins de
risques de faire une forme grave après son rappel qu'avant. Là non plus,
pardonnez-moi de le dire en termes clairs, il n'y a pas photo. Il n'y a pas
photo.
Donc, il faut se faire vacciner et il faut faire des rappels. Et je le précise
tout de suite ici parce que c'est un point central, ça marche aussi bien, quel
que soit le vaccin utilisé. Là aussi, je lis des informations qui ne sont
corroborées par aucun fait, par aucune donnée médicale. Que ce soit Pfizer ou
Moderna, ces deux vaccins sont aussi efficaces l'un que l'autre, quel que soit
celui qu'on a reçu pour ses deux premières doses. Une personne qui aura été
vaccinée en Pfizer peut faire son rappel en Moderna et inversement. Là aussi,
c'est très important de rappeler ça, parce qu'évidemment, j'ai avec le ministre
un souci constant de la sécurité sanitaire de mes concitoyens et de
l'efficacité vaccinale. Je voudrais vous dire aussi ma satisfaction parce que
nous avons annoncé, le ministre l’a fait après le Conseil de défense, c'était
il y a une semaine, un certain nombre de décisions extrêmement importantes pour
cette troisième dose en donnant une éligibilité extrêmement large, quel que
soit l'âge, en ramenant de 6 à 5 mois le délai à partir duquel cette dose de
rappel peut être administrée.
Et les Françaises et les Français, là aussi, sans surprise, ont répondu,
Mesdames et Messieurs. Nous sommes à près de 500 000 vaccinations de rappels
par jour, un demi-million, c'est beaucoup. Et même si je vois bien la contrepartie,
il y a des gens qui cherchent à avoir des rendez-vous, je vous le dis, il y a
toutes les doses qu'il faut, il y a toutes les doses. Nous livrons les centres,
les cabinets médicaux, les pharmacies ; de nombreux créneaux de rendez-vous
vont ouvrir dans les prochains jours et les prochaines semaines. Cette campagne
de rappel marche. Il faut qu'elle s'amplifie. Il y a déjà 8 200 000 personnes
qui ont reçu cette dose de rappel depuis le début, depuis le 1er septembre. Ça
veut dire que la population éligible à 7 mois est couverte à 65 %, et je le
disais, nous avons approché, hier, ce record de 500 000 troisième dose
administrés, Olivier en une journée. 612 000 Français ont pris leur rendez-vous
de rappel de vaccination mardi, c'est-à-dire 3 fois plus que le mardi
précédent. Efficacité des annonces faites par le ministre de la Santé jeudi.
Donc, c’est un total de 4 500 000 rendez-vous de rappel qui ont été pris depuis
jeudi. Tout est mis en œuvre, je le dis, pour que des nouveaux rendez-vous
soient ouverts chaque jour en rouvrant des centres de vaccination. 50 ont déjà
rouvert en 10 jours. Il y en a aujourd'hui 1 185 et 300 vont rouvrir dans les
prochaines semaines. J'insiste auprès de vous, mesdames et messieurs, et j'ai
voulu illustrer avec le ministre ma visite sur ce thème, sur l'importance des
professionnels de ville : les pharmaciens, les médecins, les sages-femmes, les
laboratoires, les infirmiers pour saluer le fait qu'ils se mobilisent plus que
jamais. Ils ont, la semaine dernière, réalisé près d'un million de
vaccinations, c'est-à-dire près de la moitié, 45 % exactement du total des
injections. Ils ont commandé près de 3 millions de doses cette semaine, ce qui
est un nouveau record dont il faut se féliciter parce que je suis, nous sommes
très attachés à ce que les possibilités de se faire vacciner soient les plus en
proximité, les plus proches de chez vous et évidemment, des professionnels de
santé, en particulier des pharmaciens, il y a une excellente couverture
territoriale. J'étais dans une pharmacie à Angoulême. Nous avons vu un
pharmacien et toute son équipe qui sont très engagés, très impliqués, et je
veux les en féliciter. Je crois que ces 15 000 officines qui sont impliquées
dans la vaccination, ce qui, sinon Olivier Véran et le raisonnement voudrait,
me donne l'occasion de faire aussi un peu de publicité puisqu'on peut joindre
tout ça en faveur du vaccin antigrippal. C'est la saison.
Donc, les vaccins sont là, que ce soit très clair, par rapport à des situations
que nous avons pu connaître. On a 24 millions en stock et ils continuent
d'arriver. Nous avons encore reçu 7 millions de doses la semaine dernière. 24
millions sont attendues sur la totalité du mois, auront été livrés en novembre.
Donc, personne ne sera laissé sans possibilité de faire son rappel avant
l'échéance du 15 janvier qui a été rappelée par le ministre. Tout cela me
conduit à vous rappeler que s'il y a l'enjeu des doses de rappel communément
appelé ou par simplification une troisième dose, il y a encore un certain
nombre de nos concitoyens qui n'ont pas reçu la première dose, plus de 6
millions en réalité, notamment 1 200 000 d'entre eux âgés de plus de 65 ans.
Ils restent une cible prioritaire pour les pouvoirs publics. Allez les
convaincre, allez vers ces personnes. Alors, je sais bien qu'il y a un certain
nombre d'entre eux qui sont totalement récalcitrants à la vaccination, mais on
s'aperçoit qu’on peut faire bouger les lignes, qu'il y a aussi des gens qui ne
se font pas vacciner par méconnaissance ou par un accès historiquement
incertain au système de soins, et on voit, je le dis aussi dans les
statistiques que nous avons que cette primo vaccination quotidienne a repris sa
progression, ce qui est une excellente chose. Nous avons aussi souhaité, je
vous le dis, mobiliser encore davantage les infirmiers et infirmières libéraux
qui vont au domicile, en particulier de personnes âgées ou de personnes, comme
on dit, présentant des comorbidités. Et je me réjouis, je vous le dis, très
fortement de l'accord qui vient d'être trouvé entre la Caisse nationale
d'assurance maladie, la CNAM et les syndicats de cette profession pour
revaloriser la vaccination Covid à domicile chez les personnes, parce
qu'évidemment, on comprend cette revendication, puisque ça prend un certain
temps, il faut attendre les fameuses 15 minutes pour vérifier les effets des
injections.
Donc, cette revalorisation qui était demandée entrera en vigueur lundi, le 6
décembre et nous espérons bien, avec toutes les autres démarches que nous
faisons, notamment avec les collectivités, les associations spécialisées, les
CCRS, nous espérons aussi continuer à progresser sur la primovaccination. Je le
disais, le seuil très symbolique de 90 % devrait être atteint dans les
prochains jours. Il faut encore et toujours progresser. Alors oui, la
vaccination reste efficace plus que jamais, et je le dis devant vous, le
célèbre Omicron dont on parle beaucoup n’invalide pas cette affirmation. En
France, il y a des cas qui ont été confirmés, je crois, monsieur le ministre,
la Solidarité de la santé donnera ce soir le point précis sur le nombre qui ont
été identifiés, puisqu’on en a identifié encore il y a quelques heures. Mais ce
que je souhaite dire, c’est qu’aucune donnée consolidée ne nous permet à date
de conclure que ce variant serait plus résistant au vaccin. Les premiers
résultats des études scientifiques seront connus, cela a été dit d’ici 10 à 15
jours. Nous nous adapterons, nous ferons face. Mais là encore, il n’est pas
question de tirer motif soi-disant inefficacité des vaccins par rapport à ce
variant pour mettre en bas la vaccination. C’est une information qui est
erronée, en tout cas, qui n’est absolument pas confirmée. Donc, nous suivons
évidemment la situation de très près, vous le voyez, avec tous nos organes
scientifiques, et comme à chaque fois, nous nous tenons prêts à anticiper, à
rester vigilants. Et je vous le rappelle, nous avons notamment déployé deux
outils à cet effet. Le premier, ça s’appelle le séquençage.
La France fait désormais partie des pays de l’Union européenne qui séquencent
le plus, pour nous aider à repérer de manière extrêmement précoce ce variant
avec le Danemark et l'Allemagne. Si mes informations sont exactes, plus de 8
000 prélèvements ont ainsi été séquencés la semaine dernière. Nous sommes
montés à plus de 10 000, donc on sait faire encore mieux. Et nous avons demandé
cette semaine au laboratoire des circuits de séquençage d'urgence, adaptés au
repérage de ce variant. Ce qui me donne aussi l'occasion de vous rappeler, là
aussi pour corriger certaines inexactitudes que j'entends prospérer, que nous
testons encore beaucoup en France, énormément, puisqu’on est autour de 4
millions de tests par semaine, que la fin de ce qu’on appelle « la gratuité des
tests de confort » n'a pas invalidé ni affaibli notre stratégie de test et que
nous sommes encore un des pays de l'Union européenne qui testons le plus. Nous
avons durci les contrôles aux frontières, vous le savez. Le secrétaire d'Etat,
porte-parole du Gouvernement, Gabriel ATTAL, a rappelé hier, je ne vais pas les
redire devant vous les dispositions que nous avons prises à ce titre avec la
suspension des liaisons avec un certain nombre de pays classés en rouge
écarlate.
Et puis, surtout, le durcissement des conditions de tests au départ pour les
vols à destination de la France, et ce, à compter de samedi, zéro heure demain.
Nous y allons illustrer ces thèmes, d'abord dans une ARS pour la question des
séquençages et des tests, et ensuite, à l'aéroport de Lyon pour voir comment
ces dispositions se mettent en place. Enfin, vous le savez, la flambée
épidémique a conduit le Président de la République et le Gouvernement à prendre
des mesures complémentaires qui, je le dis ici, sont impératives en
responsabilité de respecter. C'est d'abord le port du masque dans les lieux
clos, mais aussi dans les lieux extérieurs où il y a du monde à l'appréciation
des autorités préfectorales. C'est le lavage des mains, c'est d’ouvrir la
fenêtre quelques minutes, toutes les heures pour aérer. C'est, je le rappelle, simple
et redoutablement efficace pour évacuer les aérosols. C'est aussi le pass
sanitaire. Et là aussi, je voudrais demander, comme nous l'avons fait à leurs
représentants, à tous les responsables, tous les gérants des restaurants des
bars, des transporteurs, enfin, tous les établissements concernés, de vérifier
scrupuleusement le pass sanitaire partout où il est exigé et évidemment, le
respect du port du masque. Nous avons accru les contrôles, je le dis aussi.
Mais dans une société démocratique que nous sommes, rien ne remplace
l'autocontrôle et l'auto-responsabilité. Et je le dis, il vaut bien mieux, je
le rappelle, le pass, un pass qui marche que d'avoir à recourir à des mesures
de fermeture comme nous y avons été contraints par le passé.
Voilà. Je vous rappelle aussi que nous avons fait évoluer le protocole à
l'Éducation nationale. Les chiffres que j'ai en montrent l'illustration puisque
hier 6 154 classes étaient fermées, c'est-à-dire 1,16 % de toutes les classes,
contre 9 500 vendredi dernier. 9 456 très précisément et 8 850 lundi. Donc,
cela diminue. Néanmoins, la situation est ce que vous savez et en conséquence,
le Président de la République a décidé de convoquer un nouveau Conseil de
défense et de sécurité sur la crise sanitaire pour voir s'il y a lieu de
prendre des mesures complémentaires dès lundi en fin de matinée.
(…) Notre rôle, c'est de faire face à la crise sanitaire et à toutes ces
évolutions, de nous adapter de manière pragmatique, d'être au soutien des
personnels de soins, de prendre les mesures que la situation impose. Mais il
est aussi, sans attendre la fin de la pandémie, de tirer toutes les
conséquences structurelles que cette crise a appelé. C'est ce que nous avons
nommé le Ségur de la santé dans ses différents volets, des volets évidemment
liés d'abord au personnel parce que, je l'ai dit, les établissements de santé,
le service de soins de notre pays en général, repose sur les femmes et les
hommes qui le servent et qui servent nos concitoyens. Donc, c'est toutes les
mesures de revalorisation, de recrutement que nous que prises et bien
évidemment, c'est aussi le soutien financier aux établissements et j'en profite
pour dire et pour répéter la décision que j'ai prise pour que, dans le cadre de
ce qu'on appelle « le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour
2022 », l'intégralité des dépenses complémentaires liées à la Covid soit prise
en charge par des dotations exceptionnelles.
Nous avons, à cet effet, ouvert une enveloppe de 1,7 milliard d'euros qui
s'ajoute donc aux crédits du PLFSS. Mais le Ségur, c'est aussi un volet
investissement extrêmement important que j'ai annoncé il y a déjà plusieurs
semaines. C'est évidemment indispensable. On l'a vu encore aujourd'hui ici à
Angoulême. C'est d'abord une question de dignité, d'accueil des malades, de conditions
de travail des personnels et d'efficience du dispositif hospitalier. Donc, ce
plan sans précédent lui aussi 19 milliards d'euros sur 10 ans pour renforcer
l'attractivité des établissements de santé et des établissements d'hébergement
des personnes âgées, les EHPAD dans tous les territoires se déploie.
(…) Nous réinvestissons dans la santé, dans l’humain, dans les locaux, dans les
équipements, et je le dis aussi dans la recherche et dans l'innovation, tout le
monde, le Premier ministre, mais pas que le Premier ministre a été traumatisé
par l'affaire du vaccin Sanofi Pasteur, qui n'est pas un vaccin français dans
cette course. On en connaît les origines, on a trop là aussi désormais la
recherche française. Le président de la République a annoncé fin juin des
orientations extrêmement fortes qui ont trouvé leur première traduction dans le
PLFSS, dont je parlais à l'instant pour 2022. Là aussi, nous devons réarmer,
c'est une question de souveraineté nationale.
Je terminerai évidemment en évoquant à nouveau les questions de ressources
médicales. Je ne reviens pas sur médical et paramédical, je ne reviens pas sur
les questions de numerus clausus. En rappelant simplement qu'en 2017, Mesdames
et Messieurs, le numerus clausus était en France inférieur à ce qu'il était en
1972 quand il a été créé. Comme si la population n'avait pas augmenté, comme si
la population n'avait pas vieilli, et comme si, dans les méthodes de travail
des médecins n'avaient pas profondément évolué depuis cette époque.
Nous avons pris nos responsabilités. Le président de la République a pris un
engagement fort, et nous avons significativement augmenté le nombre de médecins
en formation. Mais vous le savez bien qu'il faut du temps pour former un
médecin, et que nous devons dans l'intervalle, jongler et faire ce qu'on peut
avec nos ressources, et en jouant sur la solidarité public, privé, libéral,
secteur hospitalier, mais que nous devons évidemment mobiliser toutes les
ressources à notre disposition. D'autres filières que la médecine sont en
difficulté, je pense notamment, je le dis ici aux chirurgiens-dentistes, dont
on manque aussi cruellement dans de nombreuses régions. Et c'est pour ça que je
vous annonce ce soir qu'à la suite d'un travail remarquable conduit par le
ministre des Solidarités et de la Santé et la ministre de l'Enseignement
Supérieur, en lien d’ailleurs avec les conseils régionaux concernés, nous
allons créer de nouveaux sites de formations en odontologie, soit sous forme
d'unités de formation et de recherche, soit sous forme d'antennes. Et
l'information et là, ces formations seront installées pour la plupart dès la
rentrée 2022. Donc, je ne vous parle pas de quelque chose de très éloigné à
Tours, Amiens, Caen, Rouen, Dijon, Besançon, Grenoble et à Poitiers, ici en
région Nouvelle-Aquitaine. Ces sites ont été choisis en vue d'orienter les
professionnels vers les territoires les plus fragiles du point de vue de la
démocratie graphique, médicale ; et permettront d'atteindre notre objectif
ambitieux qui est d'augmenter de 14 % le nombre d'étudiants formés dans cette
filière, voilà.
Je souhaitais vous dire la totale mobilisation du Gouvernement, mais vous le
savez bien sûr. Nous avons dans la gestion de cette crise sanitaire, obtenu des
résultats, je le disais tout à l'heure. L'épidémie est historique, sans
précédent par sa durée, son intensité, le nombre de vagues successives, mais
notre pays fait face. Notre situation n'a plus rien à voir à ce qu'elle était
il y a 12 mois ou même 6 mois. Nous avons des vaccins, nous savons comment nous
protéger, nous avons un temps d'avance, y compris par rapport à beaucoup de nos
voisins. A nous de jouer pour le conserver, à nous d'être responsable, à nous
de lever le pied pour tout ce qui est à risque de nous faire vacciner dans les
bons délais, de rester calmes, vigilants, mobilisés face aux nouveaux risques.
Mais surtout, je le redis ici à l'hôpital d'Angoulême, de nous montrer solidaires
vis-à-vis des soignants qui sont à nouveau sous pression et que nous devons
soutenir. Soutenir par des bonnes paroles, mais surtout par des décisions, de
la nature de celles que je viens d'annoncer, et qui montre la confiance de
notre pays dans son système de soins dont il a tant besoin.
> [Discours à l’occasion des 80 ans de l’Agence française de développement
Il y a 80 ans, la France n’était plus en France, mais elle était partout où la
France libre se battait pour la reconquête de notre sol et de notre
indépendance - partout où le général De Gaulle avait compris que le lien de
notre pays avec le reste du monde serait une aide indispensable à la
libération. C’est la raison pour laquelle il créé, en 1941, la Caisse centrale
de la France Libre, qui permettait à la France combattante de conserver une
autonomie financière et sa capacité de gestion. À la Libération, des hommes
comme Pierre Mendes-France prennent conscience de ce que la victoire devait aux
économies d’outre-métropole. Dès les années 1950, cet outil a été utilisé pour
accompagner les processus d’indépendances, notamment en Afrique, puis le
développement de ces jeunes économies, et enfin, leur adaptation à la mondialisation.
Notre pays avait pu compter sur ces économies extérieures à la France occupée
pour se libérer. En retour, la France se montrait solidaire de ces jeunes
Nations, qu’elle allait accompagner dans leur processus d’émancipation.
La force de cette institution, c’est d’avoir toujours su s’adapter aux
évolutions du monde, et d’avoir traversé le temps sans perdre de vue les
raisons de son existence. Depuis 80 ans, vous avez ainsi aidé la France à faire
vivre bien au-delà du territoire national, et même de sa zone d’influence, les
principes universels qui se confondent aujourd’hui avec notre identité. Il
n’est plus question, comme autrefois, d’assistance, mais bien de coopération.
Nous n’agissons plus pour les autres, nous agissons ensemble.
Face aux défis mondiaux, qu’il s’agisse du changement climatique, de l’égalité
femmes hommes, de la lutte contre la pauvreté et les inégalités mondiales,
l’AFD a toujours préféré le partage de valeurs communes à la dictée d’une
vision unilatérale. De Mopti à Ménaka, du Tillabéry à Diffa, c’est cette
alliance que vous faites vivre au quotidien, dans des conditions hélas de plus
en plus difficiles.
Dans un monde où la tentation impérialiste est si forte qu’elle menace partout
le multilatéralisme, votre action est déterminante. Ce modèle d’aide au
développement qui, grâce à vous, fait honneur à la France, est aujourd’hui
concurrencé par d’autres. Je pense bien sûr à la montée en puissance, plus
particulièrement en Afrique, de bailleurs bien moins scrupuleux dans leurs
pratiques du crédit, en matière d’endettement en particulier, et moins soucieux
de l’indépendance des pays partenaires. Ces « prêteurs sur gage »
internationaux poursuivent une logique de rentabilité à court terme, souvent
prédatrice, j’assume le mot, et donc contraire aux intérêts des pays qu’ils
prétendent soutenir.
Face à cette concurrence, il fallait donc repenser notre stratégie et réarmer
notre dispositif. C’est la raison pour laquelle, dès 2017, le Président de la
République a impulsé une revitalisation complète de notre politique de
développement, dans sa philosophie, dans ses méthodes comme dans ses moyens.
Un projet politique traduit par la loi de programmation du 4 août 2021 relative
au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales,
défendue par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette loi a
fait du développement un pilier à part entière de notre politique étrangère,
d’une politique au service d’un modèle de développement français et européen,
qui défend bien sûr nos valeurs et nos intérêts, mais avec l’ambition de
construire de véritables partenariats, et de les installer dans la durée sur un
pied d’égalité.
Pour la France, et pour le Groupe AFD, la solidarité n’est pas une option
économique, mais bien une obligation politique et morale. C’est en vérité la
seule politique réaliste, au sens fort du terme. Tout simplement parce que
notre monde est de plus en plus interdépendant.
Dernière illustration majeure en date, la pandémie Covid19 qu’on ne peut
éradiquer durablement si les zones pauvres demeurent durablement infectées. Les
migrations, qui sont le résultat de ces tensions économiques, sociales et
politiques, sont également mondiales. <elles constituent, à elles seules, un
défi qui doit être traité à cette échelle. La France a choisi, en s’appuyant
notamment sur l’AFD, d’agir sur les causes durables de ces migrations. Elle
accompagne les pays les plus vulnérables vers des modèles de croissance qui
permettent à leurs populations d’exister dignement et de s’épanouir là où elles
sont chez elles.
C’est notamment la raison pour laquelle, depuis 5 ans, l’éducation, l’égalité
entre les femmes et les hommes, la défense des droits humains, ont toujours
guidé l’action du Gouvernement et celle de votre institution. Dès 2017, le cap
était clair : recentrer notre coopération sur ces priorités, tout en nous
donnant les moyens d’obtenir de véritables résultats. Dans un univers où l’aide
au développement devient pour certains un enjeu strictement stratégique, rien
n’aurait été pire que de défendre des principes sans s’en donner les moyens. De
ce point de vue, les chiffres sont incontestables et ont été salués par tous
les acteurs.
L’aide française a augmenté de 35% pendant le quinquennat, pour atteindre
aujourd’hui son niveau le plus haut, à 12,5 milliards d’euros. Il représente
en, 2022 0,55% du PNB, contre 0,4 % en 2017 ; 0,49% en 2010 et 0,33% en 2000.
Ce montant va continuer à progresser, puisque nous avons fait inscrire dans la
loi l’objectif d’atteindre, d’ici 2025, 0,70% de notre richesse nationale investie
dans le développement.
Le pari de maintenir une trajectoire en hausse de l’aide a donc été tenu, y
compris pendant la crise, alors que d’autres pays choisissaient de réduire
leurs efforts. Aussi, la France se situe aujourd’hui nettement et résolument
au-dessus de la plupart de ses partenaires de l’OCDE, qui consacrent en moyenne
0,32% de leur richesse nationale à la solidarité internationale. Ce sont ainsi
plus de 4 milliards d’euros qui sont venus irriguer notre action en faveur du
développement au cours de ce quinquennat, faisant de la France le 5ème bailleur
mondial, et donc un acteur incontestable et incontournable.
Ces moyens rehaussés appelaient, de fait, un nouveau discours de la méthode.
Ainsi, la loi de programmation du 4 août dernier a également mis l’inclusivité
et le partenariat au centre de notre approche. Cette loi, cela mérite d’être
souligné, est l’unique texte voté à l’unanimité par le Sénat et l’Assemblée
nationale au cours du quinquennat.
C’est tout l’honneur de notre représentation nationale que de faire consensus
lorsqu’il s’agit de permettre à la France d’investir pour le développement.
C’est donc avec le Parlement que nous avons fixé un nouveau cadre stratégique,
qui élargit la notion de développement bien au-delà des accords entre
gouvernements.
Désormais, la loi pose le principe d’une action concertée qui passe par la
mobilisation de tous les acteurs : collectivités locales, chercheurs, ONG,
fondations, administrations. Aussi, dans les pays concernés, nos ambassades, en
lien étroit avec l’AFD, auront la charge de penser et de conduire ensemble une
action stratégique, en évitant les doublons et les incohérences.
Cette confiance faite au terrain, nous avons pu l’appliquer avec l’AFD en
Outre-mer. En effet, depuis 5 ans, votre action s’est inscrite dans une
dynamique nouvelle, avec la création d’un département dit des « Trois Océans »,
intégrant les territoires français d’Outre-mer et les Etats étrangers voisins.
C’est l’occasion pour moi de souligner ici qu’au cours de ces 5 dernières
années, l’action de AFD dans les Outre-mer a été marquée par sa forte capacité
à répondre aux circonstances exceptionnelles que ces territoires ont rencontré
: soutien à la collectivité de Saint Martin après le passage de l’ouragan IRMA,
déploiement de l’initiative Outre-mer en Commun en Nouvelle-Calédonie et en
Polynésie française en réponse à la crise du COVID.
Aujourd’hui, alors que les Antilles connaissent une période troublée, je tiens
à saluer le patient travail que l’AFD y mène depuis des années, notamment par
le biais des contrats COROM signés avec les collectivités, à travers lesquels
l’AFD fournit une importante aide en ingénierie.
Cette aide permet aux collectivités de restructurer leurs services, de trouver
un équilibre budgétaire et financier et donc de disposer à nouveau des
capacités pour investir au service de leurs concitoyens.
La France a également été en première ligne pour suspendre le service de la
dette dans les pays les plus fragiles et les plus affectés, ce qui leur a
permis de dégager des liquidités afin d’y faire face. En novembre 2020, la
France a en effet joué un rôle moteur pour obtenir l’adoption par le G20 d’un «
cadre commun de traitement de la dette » des pays pauvres, ce qui a permis
d’apporter une réponse plus structurelle et pérenne. Ce qui a été fait à
travers le Cadre commun du G20 et du Club de Paris.
Cette action, nous l’avons poursuivie, notamment dans le cadre du Sommet sur le
Financement des économies africaines qui s’est tenu mi-mai, en obtenant
d’augmenter, en faveur du continent africain, le bénéfice de l’allocation
générale de DTS à hauteur de 650 milliards de dollars.
De même, nous avons obtenu du G20 qu’il endosse l’objectif de 100 milliards USD
de réallocation des droits de tirage spéciaux (DTS) des grandes économies au
bénéfice des pays en ayant le plus besoin, en particulier en Afrique, et nous
travaillons à concrétiser cet objectif dans les prochains mois.
Parallèlement à cette action sur la finance, la France, vous le savez, s’est
aussi fortement mobilisée pour apporter une réponse qui ne soit pas uniquement
économique. En 2020, elle a été le troisième plus important pourvoyeur d’Aide
Publique au Développement, grâce à la mise en œuvre de votre initiative « Santé
en commun ». En ce qui concerne les vaccins, nous avons toujours eu un seul et
même objectif : promouvoir un accès équitable et universel. C’est la raison
pour laquelle nous sommes engagés à donner, d’ici à la mi-2022, 120 millions de
doses de vaccins aux pays pauvres, ce qui fait de nous le troisième pays
donateur après les Etats-Unis et l’Allemagne. Aujourd’hui, près de la moitié du
chemin est déjà parcourue. Voilà un élément concret, tangible, où les bénéfices
communs sont indéniables. C’est dans ce cadre que nous avons encouragé les banques
multilatérales de développement à soutenir les financements de vaccins de leurs
membres, et à les aider à préparer des plans de vaccination nationaux.
Plus généralement, nous plaidons pour que ces institutions participent au
renforcement des systèmes de santé, afin de se préparer aux pandémies à venir.
La lutte contre le changement climatique est l’autre grande priorité que s’est
fixée l’AFD.
Enfin, nous avons voulu faire de l’efficacité et de la lisibilité un marqueur
de notre action. C’est le sens de la mise en place de la commission
d’évaluation de l’aide publique au développement. Composée de parlementaires et
d’experts reconnus, elle devra apporter un éclairage neuf et aiguisé sur notre
action. Elle sera indépendante, et donc libre de nous aiguillonner, de mettre
le doigt sur ce qui ne va pas, sur ce qui n’est pas efficace.
Elle aura aussi le souci de renforcer la confiance de nos citoyens dans l’aide
publique de la France, de dépasser les idées reçues et de contrer les fausses
informations. Dans cet ordre d’idée, l’État va bâtir une base de données claire
et lisible de l’AFD française, accessible à tous, qui permettra à chaque
citoyen de voir facilement qui fait quoi, avec quels moyens, et où.
De même, j’attends du Groupe AFD qu’il poursuive l’objectif d’efficacité et de
sobriété qui lui a été assigné, tant dans sa relation avec ses partenaires que
dans son fonctionnement interne, en particulier s’agissant de la pérennité de
son modèle financier. Ces mesures doivent aller de pair avec l’accroissement
des moyens qui lui a été accordé. Sans cette transparence, nous aurions pris le
risque d’affaiblir l’adhésion démocratique à notre approche.
Ce renouvellement de la philosophie et des moyens de l’aide au développement,
que le Président de la République a rappelé lors du sommet de Montpellier le 8
octobre dernier, passe également par une place croissante accordée aux
partenariats avec l’ensemble des membres de la société civile, qui jouent un
rôle majeur sur le terrain en matière de solidarité. La loi du 4 août 2021
prévoit d’ailleurs le doublement des fonds transitant par les organisations de
la société civile et des fonds destinés au soutien à l’action extérieure des
collectivités territoriales entre 2017 et 2022.
Ce sommet du 8 octobre était d’ailleurs d’un genre nouveau. Sans chef d’État et
sans autorité institutionnelle, il était consacré exclusivement à la jeunesse
d’Afrique et de France. Aussi, pour la première fois, des centaines de jeunes
entrepreneurs, artistes, chercheurs, athlètes, étudiants, personnalités
engagées d’Afrique et de France se sont réunis pour envisager les perspectives
et les premières actions concrètes à mener pour le renouveau de la relation
entre le continent africain et la France. (…)
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
> Le développement de l'éolien en mer est
incontournable pour nous permettre de produire massivement de l'électricité
décarbonée dans les années à venir.
> Le marché de gros de
l'électricité européen est protecteur, il ne faut surtout pas le détruire.
> Nous sommes face à une
teslaisation de la société [...] Ça veut dire que toutes les entreprises qui ne
sont pas dans le chemin de la transition écologique vont se faire exploser.
> [Extraction de minerais en
France] Je pense qu'il ne faut s'interdire de rien (...) Laissez polluer
ailleurs en fermant les yeux...je préfère qu'on fasse [des mines] chez nous et
bien.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> La lutte contre le harcèlement et le cyber
harcèlement scolaires est mondiale. Nous poursuivons avec l’Unesco une démarche
internationale pour la diffusion des bonnes pratiques et une action concertée
vis-à-vis des réseaux sociaux. La loi Balanant accroîtra la responsabilisation.
> Combattre le harcèlement et le
cyber-harcèlement, c'est faire vivre la fraternité. Un nouveau progrès avec
l'adoption en première lecture de la proposition de loi visant à combattre le harcèlement scolaire: prévention,
formation, sanction.
> Déjà plus de 1 000 000 de
bénéficiaires du Pass sport depuis son lancement en juin dernier. Cette aide de 50€ qui
vise à favoriser l’inscription des jeunes dans les clubs sportifs est par
ailleurs prolongée jusqu'au 28 février 2022.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> La France réussit sa reconquête industrielle !
Notre politique donne des résultats. Continuons à nous mobiliser tous ensemble
pour redonner de la fierté à l'industrie française.
Florence Parly
(ministre des Armées)
> Au large de Toulon, à bord du porte-avions
Charles de Gaulle pour l’exercice Polaris : une préparation opérationnelle
interarmées, interalliés, sur et sous les mers, dans les airs, dans l’espace et
le cyberespace. Les champs de combat immatériels font partie de l’exercice.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
> Nous devons lutter contre les criminels que
sont les passeurs. Nous en avons interpellé plus de 1500 depuis le 1er janvier.
Nous allons également doubler le nombre d’agents de l’office anti-passeurs.
> [Crise dans les Antilles] Nous
avons pris des dispositions dures mais courageuses pusique 1.400 soignants ne
voulant pas être vaccinés ont été suspendus. Il n'y a pas de raison que les
métropolitains soient mieux protégés que nos compatriotes des Antilles.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Travailler pendant sa peine est essentiel pour
la réinsertion : un détenu qui travaille à deux fois moins de risque de
récidiver. C'est pourquoi nous voulons encourager le travail en prison : c’est
bon pour les détenus, pour les entreprises et pour la société.
> Renforcer l’emploi et la
formation dans le commerce, un secteur où certaines entreprises ont des
difficultés pour recruter, est un enjeu essentiel.
> Après la fibre, la 5G, l'IoT ou
les data centers vont créer de nouveaux métiers et besoins en compétences.
L'accord que nous signons avec la filière des infrastructures numériques
permettra d'y répondre, en facilitant reconversions et formations vers le
secteur.
Sébastien Lecornu
(ministre des Outre-mer)
> Dans les Antilles, il y a actuellement 3 crises
:
- Une crise sur l’ordre public, la nuit.
- Une crise sociale à l’hôpital autour de l’obligation
vaccinale.
- Une crise systémique liée à la vie chère et à la jeunesse.
À chacune de ces crises, le gouvernement apporte une réponse.
> Les collectifs en Guadeloupe
refusent de condamner les violences et demandent une amnistie pour ceux qui ont
tenté d’assassiner des policiers et des gendarmes. Quel est le lien entre
obligation vaccinale des soignants et ces actes violents contre nos forces de
l’ordre ?
> Quand des élus guadeloupéens me
demandent qu’une loi de la République ne s’applique pas sur leur territoire,
c’est une demande d’autonomie. L’autonomie, c’est une décentralisation poussée
à l’extrême. Cela existe déjà en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie.
Jacqueline Gourault
(ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités
territoriales)
> La reconquête du commerce dans les territoires
réussit lorsque élus, acteurs du commerce et Etat travaillent main dans la
main. Pour accompagner cela plusieurs politiques publiques existent.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Le travail en détention réduit les risques de
récidive et permet d’indemniser les victimes. Nous
avons accompagné des entreprises en prison pour leur détailler les dispositifs
attractifs mis en place pour passer de 31% de travailleurs détenus à 50%.
> [Inciter les juges à rendre des
peines d'inéligibilité contre les prêcheurs de haine] Vu le contexte électoral,
je vois venir l'instrumentalisation qui serait faite de votre proposition s'il
elle était votée en particulier par ceux qu'elle viserait.
> Dès le mois de mai, j'ai pris
une circulaire pour que les victimes de violences conjugales soient avisées de
la libération de leur conjoint. Dans le prolongement de cette circulaire, nous
publierons prochainement un décret pour rendre cette information obligatoire.
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
> Dès 2022, la politique du ministère de la Culture et de la Communication
en faveur des festivals reposera sur 3 piliers : l’observation, la mise en place d'une charte de développement
durable, un soutien financier accru et plus lisible avec 10M€ de crédits
pérennes supplémentaires.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] Le pic sanitaire pourrait arriver en
janvier.
> [Covid19] On n'a jamais un
niveau de protection aussi élevée que dans les jours qui suivent la troisième
injection.
> [Covid19] L'impact sanitaire est
très sensible, un patient est admis en réanimation toutes les dix minutes, jour
et nuit. Il y a deux paramètres fondamentaux qui peuvent changer la donne : les
vaccinations de rappel et la distanciation sociale.
> [Covid19 et impact du vaccin sur
le variant Omicron] Il nous faut encore quelques jours pour mieux cerner ce
virus. Pour l'instant il n'y a pas d'alerte. Notre ennemi commun aujourd'hui,
c'est le variant Delta.
> [Covid19 et variant Omicron]Neuf
cas ont été confirmés dans cinq régions différentes.
> [Covid19] Nous avons notre
destin entre nos mains. On est dans le moment ou il faut faire attention. S'il
y a des mesures, ce sera au conseil de défense de le dire.
> [Covid19] Nous pourrions ouvrir
la vaccination vers la mi-fin décembre pour les enfants de 5 à 11 ans qui sont
sujets à des formes graves. Nous ouvrirons la vaccination à tous les enfants
d'ici le mois de janvier.
> [Covid19] Nous ne sommes pas
dans le mouvement de déprogrammation massive [d'opérations à l'hôpital] que
nous avons connu lors des vagues précédentes.
> [Covid19] Nous avons
suffisamment de vaccins à ARN messager pour vacciner tout le monde donc nous ne
sommes pas dépendants des livraisons à venir" "tous les jours il y a
600 à 700 000 créneaux de vaccination qui s’ouvrent.
> [Covid19] J'insiste : Moderna et
Pfizer, c'est pareil. La seule différence, c'est que si vous avez moins de 30
ans, on préfère vous donner du Pfizer et ce n'est pas pour des raisons d'efficacité.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
> 84 000 places créées dans le supérieur, 1
milliard€ pour la transformation du 1er cycle, 13 000 places créées sur Parcoursup à la rentrée 2021. La
réalité, c’est que jamais un Gouvernement n’a autant ouvert les portes de
l’accès à l’enseignement supérieur.
> Loin de la démagogie de ceux qui
pensaient que délivrer des cartes étudiants tient lieu de politique pour la
jeunesse, nous nous sommes engagés comme jamais au service de la réussite des
jeunes dans l'enseignement supérieur.
> Avec la loi ORE, nous avons eu
le courage de faire ce que d’autres, qui aujourd’hui voudraient abroger Parcoursup, n’avaient jamais osé faire
: lutter effectivement contre les inégalités sociales et territoriales.
> Loin des fantasmes et des
caricatures, Parcoursup c'est 94,2 % des néo-bacheliers qui ont reçu une proposition.
En augmentation chaque année.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Avec France
relance, plus de 1 030 communes ont pu renforcer
la place des produits frais et locaux dans leurs cantines scolaires ; près de
475 000 élèves en bénéficient chaque jour ! Le dispositif est prolongé et
ouvert pour de nouveaux projets.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> [Covid19] J’appelle tous les employeurs et
agents publics à la remobilisation contre la covid19, par la vaccination ET par les gestes barrières.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
> [Covid19] Oui le pas sanitaire est efficace. Si
nous sommes le pays le plus vacciné, c'est sans doute grâce au pass sanitaire.
> [Covid19] Un reconfinement? Ça n'est pas l'objectif. Sur la table
aujourd'hui c'est la vaccination, le rappel et les gestes barrières.
> Lutte contre l’artificialisation
des sols, fiscalité des déchets, énergies renouvelables : partout en France, l’État sera aux côtés des maires, dans un esprit de
dialogue constructif, afin de les aider à relever ces défis dans leurs territoires.
> Eric Ciotti est de ceux qui
disent qu'il n'y pas de barrière infranchissable entre lui et l’extrême-droite.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
> Joyeux anniversaire à l'AFD [Agence française de développement]! 80 ans au service de l'aide au développement. 80 ans au
service des populations. Une « vieille maison », créée le 2 décembre 1941 par
le général de Gaulle, qui n'a jamais été aussi moderne et innovante. (…)
Vieille maison, l’AFD est une magnifique institution tournée vers l’avenir, qui
n’a eu de cesse de se renouveler, n’a jamais arrêté d’innover et fait notre
fierté. Un des plus beaux anniversaires cette année: merci pour votre
engagement passé, d'aujourd’hui et de demain!
> Profitons de ce 2 décembre,
Journée internationale pour l'abolition de l’esclavage, pour nous remémorer ces femmes et ces hommes aux destins brisés.
Et n'oublions jamais. La mémoire est une boussole pour l'avenir. Fléau qui
demeure contemporain, l'esclavage doit être éradiqué.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> Bonne nouvelle pour nos exportateurs de services
(216 milliards d’euros en 2020), et notamment pour nos PME : grâce à l'accord
trouvé hier à l'OMC,
ils bénéficieront d'un accès plus facile aux marchés mondiaux.
> Face aux périls qui nous
menacent, l’OSCE [Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe] doit pouvoir jouer le rôle
coopératif et multidimensionnel pour lequel elle a été créée. Cela suppose le
respect de ses engagements. La France est
pleinement mobilisée en ce sens.
> Le 2 décembre 2020, Valery
Giscard d’Estaing nous quittait. Je veux rendre hommage à l’humaniste qu’il
était, un visionnaire qui s’est battu pour construire une France plus forte
dans une Europe plus souveraine. Puisse-t-il nous inspirer encore longtemps.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> La France crée à nouveau des usines. Loin des
discours défaitistes et déclinistes, notre industrie retrouve des couleurs : 84 ouvertures de sites en 2021,
contre 24 fermetures. (…) Notre détermination à soutenir les filières en
transformation et à accompagner l'industrie dans sa transition porte ses
fruits.
> L'histoire de l'industrie
nucléaire a commencé par une coopération européenne entre Marie Sklodowska et
Pierre Curie. Le nucléaire nous offre aujourd'hui l'opportunité de renforcer
notre coopération européenne pour la transition
écologique et notre autonomie stratégique.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
> Avec l'expérimentation de la plainte hors les
murs, policiers & gendarmes se déplacent directement vers les femmes
victimes de violences pour recueillir leur plainte.
> Quand on est une femme
politique, et qu’on a vécu du sexisme, je crois qu’on a une responsabilité
vis-à-vis des autres femmes. La sororité est un devoir, c’est un combat face à
soi-même pour ne pas tomber dans la facilité.
> Interdiction des thérapies de
conversion ! Le Gouvernement s'engage aux côtés des parlementaires pour
réaffirmer la liberté d'aimer qui on veut. Ceux qui cherchent à guérir
l'homosexualité portent atteinte au pacte Républicain !
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Crise avec le Royaume Uni] La France fait sa
part, une très grande part. Il faut travailler avec l'UE. On propose aux
Britanniques un accord de coopération équilibré sur l'asile et la migration.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> Alors que certains voudraient que la France se
retourne sur elle-même, qu’elle abandonne son projet universaliste, il est plus
que jamais essentiel d’avoir le regard porté sur les autres, sur l’avenir.
> Les jeunesses sont le présent et
l'avenir d'une nation durable, sociale, climatiquement neutre, prospère et
démocratique, adaptée à l'ère numérique. Leur participation est essentielle.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> Si on veut que la France offre un avenir a ses
enfants, elle ne doit pas ralentir, mais continuer à accélérer.
> Les chiffres sont là : la France
recrée enfin des usines. En matière de créations d’emplois et de souveraineté
technologique, les déclarations de matamore ne valent rien, seuls comptent les
résultats. Et ils sont très tranchés.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Le racisme, les incitations à la haine, sont
des délits. C'est une avancée de civilisation que de condamner ceux qui crient
à la haine ! L'identité française est une mémoire qui s'écrit tous les jours.
Elle est vivante, et non figée.
> Mission sur l'abstention, étude
sur le travail des députés... Le diagnostic sur l'état de nos institutions est
indispensable. Le renforcement du Parlement est un enjeu démocratique fort.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à
l’Assemblée nationale)
> [Covid19] Les médecins, les sages-femmes, les
infirmiers, les kinés, les pharmaciens vaccinent. Les centres reçoivent sur
rendez-vous et sans. Nous avons 20 millions de doses pour 18 millions de
Français éligibles. Nous sommes prêts et mobilisés !
> [Covid19] La meilleure preuve de
l'effet de la vaccination c'est qu'aujourd'hui on a 9 fois plus de risque de
finir en réanimation (...) si on n'est pas vacciné (...) Je ne crois pas à
l'obligation vaccinale.
> La Droite a souvent parlé fort
et agi peu. Elle promet plus de sécurité après avoir démantelé les renseignements
et baissé de 12 500 postes la police et la gendarmerie. Elle promet de relever
l'hôpital public après avoir créé la tarification à l'acte. Voilà la vérité.
> Un enfant sur 10 subit du
harcèlement scolaire. Et se poursuit hors de l'école avec le cyber harcèlement.
Pour protéger nos enfants, on en fera jamais trop. Créer un délit spécifique
était nécessaire.
> C'est légitime que les questions
de sécurité et d'immigration soient haut dans les préoccupations des Français.
Je ne crois pas que sur ces sujets-là on ait la moindre ambiguïté (...) On n'a
jamais eu la main qui tremble.
> Déclaration honteuse de Valérie
Pécresse qui parle de «potiches» sur BFMTV concernant les femmes qui se sont exprimées lundi à la
Mutualité ! Nous n'accepterions jamais cette déclaration de la part d'un homme.
Elle ne passe pas mieux de la part d'une femme !
Laetitia Avia (porte-parole)
> Nous combattrons toujours les prêcheurs de
haine dans les urnes. Et nous sommes déterminés à ce qu’il n’y ait pas la
moindre résolution, loi, décret ou circulaire, qui puisse porter leur nom.
> Je suis révoltée par
l'omniprésence dans les médias, et maintenant dans la campagne présidentielle,
d'une personne [Eric Zemmour] condamnée pour incitation à la haine et à la
discrimination.
> [Tribune coécrite avec Fabien
Gouttefarde et Guillaume Rouger: «Pour une Europe souveraine sur les marchés
numériques]
A quelques semaines de la présidence
française de l'Union Européenne et à l'heure où la France annonce des
investissements massifs en soutien au secteur du cloud, l'enjeu de la
régulation des acteurs du numérique apparaît comme l'un des dossiers majeurs et
prioritaires de l'agenda européen. Le commissaire en charge du marché
intérieur, Thierry Breton, est en première ligne sur les deux projets de
Digital Services Act et de Digital Market Act.
Et, comme il l'a récemment rappelé à
l'ensemble des États membres et des parlementaires, « le temps est
compté » : le temps de la négociation européenne, bien entendu, qui
doit permettre la définition d'un encadrement pertinent, efficace et ambitieux
des activités numériques ; mais également le temps perçu par l'ensemble
des entreprises et des citoyens européens, qui doivent pouvoir s'appuyer sur
des règles claires et pérennes, protectrices de leurs droits fondamentaux et
permettant le développement de nos champions européens.
Comme députée et avocate engagée contre
le cyberharcèlement et la haine en ligne, comme député spécialiste des
questions de défense, comme commissaire aux comptes acteur de la régulation internationale
des marchés et des secteurs stratégiques, nous appelons à une mobilisation
politique, économique et citoyenne en faveur de ces deux textes d'importance
capitale pour notre avenir.
La première brique de cette régulation
européenne en construction, est celle de la défense des citoyens européens et
des consommateurs, et de l'affirmation de nos valeurs au sein du marché
numérique mondial. Le temps politique doit désormais s'accélérer pour rattraper
le temps des plateformes digitales mondiales, qui ont investi l'ensemble de
l'espace numérique en quelques années et imposé, de fait, des standards
internationaux souvent utiles et favorisant le développement de nouveaux
services et produits essentiels, mais parfois questionnables, voire dangereux
pour nos démocraties.
Il ne s'agit pas de combattre, il s'agit
de réguler. Il ne s'agit pas de casser la dynamique d'innovation et de freiner
le développement des écosystèmes vertueux, il s'agit de se doter d'un ensemble
de règles communes à l'échelle du continent en soutien au renforcement des
droits individuels et de la confiance. La lutte contre le cyberharcèlement et
la haine en ligne, le combat que nous devons mener sans répit face à la
diffusion de fausses informations et la déstabilisation des mécanismes démocratiques
au sein des États membres de l'Union, la protection des données personnelles de
l'ensemble des citoyens et notre capacité d'intervention sur le champ
technologique, des algorithmes et de l'intelligence artificielle sont au cœur
de cette évolution législative et réglementaire.
Le deuxième étage de cet édifice
réglementaire européen en devenir, concerne notre souveraineté européenne sur
ce secteur stratégique. Le ministre français de l'Économie, des Finance et de
la Relance, Bruno Le Maire, et le secrétaire d'État au questions numériques,
Cédric O, portent avec détermination cette ambition une Europe numérique plus
forte, en cohérence avec les perspectives tracées par le président de la
République. L'Union Européenne doit renforcer sa capacité d'intervention dans
ce domaine, au travers d'un effort de normalisation et d'investissements
massifs dans nos dispositifs de contrôle.
Elle doit, au travers de la nouvelle
architecture juridique, qui sera mise en œuvre, renforcer la sécurité des
marchés européens et fédérer acteurs publics et privés autour de cette
affirmation de la primauté du droit européen sur notre territoire. A l'heure
d'une relance du projet de défense européenne, comment pourrions-nous laisser
l'espace numérique à la merci des attaques plus ou moins frontales de nos
compétiteurs stratégiques ? Ce serait un renoncement coupable, dont les
générations futures auraient à pâtir et qui pourrait mettre à mal des décennies
d'efforts de construction d'une Union Européenne en capacité de défendre ses
intérêts dans le monde.
Enfin, il nous faut travailler à la
définition d'un cadre qui soit vecteur d'opportunités pour nos entreprises
françaises et européennes. Les Etats-Unis ont compris depuis de longues années
que les normes et régulations pouvaient favoriser leurs champions nationaux
dans le jeu mondial, en leur procurant des avantages compétitifs déterminants,
en les soutenant dans leur développement. Le Digital Services Act et le Digital
Market Act apparaissent dès lors comme un réveil interventionniste de l'Union
Européenne sur le front de la régulation, réelle arme stratégique pour notre
marché intérieur et pour nos entreprises numériques, de services et
industrielles.
Car la révolution numérique n'est pas
l'apanage des GAFAM, elle emporte des conséquences et des évolutions majeures
sur l'ensemble du champ technologique et économique : des systèmes
embarqués aux algorithmes d'optimisation industriels, de l'aide à la décision
au ciblage publicitaire, du développement des capacités robotiques à l'utilisation
massive des technologies d'intelligence artificielle dans l'ensemble des
sphères publiques et privées.
Sur l'ensemble de ces quelques
thématiques, chacun peut aisément comprendre quels pourraient être les effets
dévastateurs d'un Far West numérique sans supervision ni contrôle. En agissant
vite et de manière coordonnée sur l'ensemble de son territoire, l'Union
Européenne affirmera son leadership et favorisera un développement plus solide
de ses propres géants du numériques. La régulation de ce secteur n'est pas une
contrainte, elle est un atout pour nos entreprises et pour les citoyens :
accélérons et gardons ce temps d'avance.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe
Renew Europe au Parlement européen)
> Aujourd’hui [2 décembre], nous nous sommes
souvenus de ce que l’Europe doit au Président Giscard d’Estaing. Avec
l’élection directe du Parlement européen et la monnaie unique, il a bâti notre
modernité européenne. Renew Europe saura être fidèle à cet esprit précurseur. Notre combat pour
les listes transnationales et le droit d’initiative du Parlement européen sont
dans cette continuité.
Nathalie Loiseau
> Protéger la liberté de circulation dans les
espaces contestés, maritime, aérien, spatial et cyber, une priorité pour notre
défense et pour la défense européenne.