vendredi 3 décembre 2021

La quotidienne centriste du 3 décembre 2021. Mais pourquoi faudrait-il donner la possibilité aux ennemis de la liberté de se présenter à une élection démocratique?

En affirmant «pas de liberté pour les ennemis de la liberté», Saint-Just initiait un débat qui va bien au-delà de cette formule, que certains jugent par ailleurs apocryphe, et du contexte historique – la Révolution et la guerre entreprise par les régimes réactionnaires contre la France – dans lequel elle a été énoncée.

Car, oui, la liberté est fragile et son régime politique, la démocratie, l’est tout autant.

Dès lors, il faut bien la protéger de ses prédateurs et de ses ennemis qui veulent l’abattre.

Bien évidemment restreindre la liberté de certains au nom de la liberté générale est problématique sur le principe.

Mais permettre à ces fossoyeurs de la liberté d’accéder au pouvoir pour établir un régime dictatorial et totalitaire l’est tout autant.

Aurait-il fallu interdire à Hitler et au parti nazi de se présenter?

Sachant ce qui s’est passé ensuite, on est tenté de répondre oui sans hésiter.

Même chose pour Mussolini et les fascistes italiens.

Aujourd’hui, la plupart des dictateurs et des autocrates ne sont pas passés par des élections ou s’ils l’ont été, c’était par des scrutins frauduleux et sans possibilité pour la plupart de leurs opposants de se présenter, comme c’est le cas pour Vladimir Poutine en Russie et Alexandre Loukashenko en Béilorussie.

En revanche, dans les démocraties, plusieurs graines d’autocrates voire de dictateurs ont réussi à se faire élire par une partie du peuple.

Récemment, cela a été le cas aux Etats-Unis (Trump), au Brésil (Bolsonaro), en Inde (Modi), aux Philippines (Duterte), en Hongrie, (Orban), en Turquie (Erdogan), liste non-limitative malheureusement.

Et l’on a bien vu avec Trump que ces populistes ne voulaient pas rendre le pouvoir et l’on peut s’attendre de même avec Bolsonaro l’année prochaine.

En France, la question se pose de savoir s’il faut donner les signatures d’élus nécessaires pour que des personnages inquiétants et dangereux pour la démocratie puissent se présenter à la prochaine présidentielle et qui ont noms Poutou, Artaud, Roussel, Dupont-Aignan, Philippot, Asselineau, Lassalle et surtout les trois principaux, Mélenchon, Zemmour et Le Pen.

Les précédents montrent que tous les antidémocrates ont eu leurs signatures et au premier chef Jean-Marie Le Pen mais aussi Georges Marchais dont le Parti communiste prônait à l’époque, la dictature du prolétariat…

Aujourd’hui, ceux qui veulent parrainer doivent le faire à découvert car l’anonymat en la matière a disparu.

Ce qui est une bonne chose car cette décision doit se faire au grand jour et tous les citoyens doivent savoir quels élus de la république donnent leur signature à ceux qui la honnissent.

Et s’ils hésitent désormais à le faire, pourquoi un démocrate s’en plaindrait?

D’autant que la démocratie pour lui n’est pas une option qui peut être remise en cause par un vote même majoritaire de la population.

C’est un régime de droit pour tous parce qu’il est impossible qu’une majorité fut-elle écrasante ait la possibilité d’abolir la liberté des autres et qu’une démocratie protège absolument les droits de la minorité, celle qui n’a pas voté pour la majorité en place.

Il serait bon que ce débet existe vraiment et ne soit pas constamment biaisé avec cette quasi-obligation pour les défenseurs de la démocratie de devoir autoriser les ennemis de la liberté de se présenter à un scrutin au risque d’être les complices de leur élection et donc de la disparition de la démocratie.

Pour notre part, nous ne pleurerions pas s’il n’y avait que des démocrates convaincus comme candidats à la présidentielle, aux législatives, enfin à toutes les élections de la république.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Propos centristes. France – Covid19: vaccination, 5e vague, omicron, gestes barrières, pic sanitaire / Lutte contre le harcèlement scolaire / Hommage européen à Giscard d’Estaing / Aide au développement…

Voici une sélection, ce 3 décembre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Stabilité régionale, lutte contre l’islamisme radical, promotion de l’attractivité de la France : ces trois priorités, je viens les porter aux Émirats arabes unis, au Qatar et en Arabie saoudite. Une part de notre sécurité se joue au Moyen-Orient. C’est pourquoi nous agissons pour résoudre les crises qui engendrent instabilité, terrorisme et souffrances. Il nous faut poursuivre, approfondir, clarifier ce qui doit l’être, parler à tous ceux qui peuvent contribuer.

> [Discours lors de l’hommage européen à Valéry Giscard d’Estaing]
Après une vie toute entière donnée à la France et à l’Europe, j’ai déjà eu l’occasion, au lendemain de sa mort, de rendre hommage au grand Français qui transforma son pays en le modernisant, en œuvrant aux réformes qu’il s’agisse de nos institutions, de l’égalité entre les femmes et les hommes, en servant la France corps et âme, en uniforme comme en costume, à tous les âges de sa vie et à tous les échelons.
Aujourd'hui, c'est avant tout le grand Européen que nous célébrons. Celui qui avait été pris dans la tourmente de 39-45, qui avait participé à la libération de la France et qui avait compris que les armes pouvaient ramener la paix, mais que seule l'amitié entre les peuples pouvait la faire durer. Celui qui, cinq ans plus tard, le 9 mai 1950, apprend la proposition de Robert Schuman de placer la production franco-allemande du charbon et de l'acier sous une autorité commune ; les premiers bans de notre union. Sa promotion de l'ENA est baptisée du nom même de cet espoir qui se lève alors en lui et qui ne le quittera jamais plus, l’Europe.
L'un de ses premiers grands discours de député en 1957, est déjà un vibrant plaidoyer européen où se mêlent intimement la raison et le rêve, la nécessité et l'espérance. Ce qu'il appelle lui-même sa foi raisonnée en l'Europe. Sa campagne présidentielle est la première à porter ce projet au cœur de son programme, et son action politique sera fidèle à ses promesses. Il fera tant pour notre Europe. Vous avez, et je vous en remercie, parfaitement décrit ce que nous lui devons. Valéry Giscard d’Estaing rendit notre union plus démocratique, en œuvrant à faire élire au suffrage universel direct le Parlement européen. Cela n’avait rien d’une évidence, tout d’une volonté : la sienne et celles de quelques rares autres chefs d'Etat et de gouvernement d'alors. Ce premier Parlement élu au scrutin universel direct eut sa première présidente, Simone Veil, une autre grande figure de l'Europe, témoin et victime d'un continent déchiré, architecte et actrice de sa réconciliation et de sa reconstruction.
S'adressant alors aux Français depuis l'Alsace, à quelques jours de cette première élection européenne, Valéry Giscard d’Estaing en rappelait la signification historique, et je le cite : « Vous allez prendre place, non dans la longue file de ceux qui, depuis dix siècles, ont parcouru les routes de l'Europe à la recherche de l'ennemi, les armes à la main, prêts à l'assaut et au sacrifice, mais dans la foule paisible de ceux qui, en votant, feront du même coup de l'Europe le plus grand ensemble démocratique du monde ». Il s'adressa ainsi à eux pour les convaincre, dans un débat français alors particulièrement agité afin de leur montrer que cette élection n'était pas un abandon de souveraineté nationale. C'est aussi ma conviction.
Le Parlement européen, qui nous accueille aujourd'hui en son siège à Strasbourg, est un miracle européen. C'est ici que se rassemblent les représentants de nos peuples, d'ici que procède une souveraineté plus grande, plus forte, capable de peser dans la marche du monde, une souveraineté réellement européenne. C'est dans cet hémicycle que des générations d’Européennes et d'Européens, dans leur différence, ont pris des décisions majeures pour nos vies. Ils ont appris à composer ensemble, ont développé une culture politique commune, ont créé un espace démocratique unique au monde. Cette vitalité démocratique, nous pouvons encore la renforcer et c'est pourquoi je soutiens cette idée des listes transnationales permettant d'unifier ce démos européen, comme aussi la création d'un droit d'initiative parlementaire pour le Parlement européen, dans la continuité de ce que le gouvernement allemand, qui prendra ses fonctions dans quelques jours, défend. Valéry Giscard d’Estaing rendit aussi notre union plus large. Vous avez évoqué les pays où il œuvrera pour l'élargissement à plusieurs d'entre vous, mais intégrer la Grèce, cher président, le berceau, Madame la présidente de nos philosophies, de nos démocraties, était un choix de cœur et de valeurs dans des temps si tourmentés pour votre pays, votre peuple ; un choix de civilisation. Il fallait pour lui que l’Europe, ce projet d’avenir, accueille, en son sein, la terre de nos origines. Le pays d’Homère, de Platon, d'Aristote, de Périclès, ce fut fait. Valéry Giscard d’Estaing rendit notre union plus solide et plus solidaire avec l'instauration, vous y êtes largement revenus, du système monétaire européen qui stabilisait les devises, rapprochait nos finances et préfigurait ce qui allait rendre ensuite possible notre euro qui nous fallut encore défendre, bien après.
Valéry Giscard d’Estaing rendit notre union plus étroite, approfondissant notre coopération économique en convergence politique par la création du Conseil européen. En effet, à l'orée des années 1970, dans la brume des difficultés monétaires, de l'effondrement des accords de Bretton Woods. Quand la crise du Viêt Nam et celle du Watergate remettaient en question la capacité des États-Unis à garantir la sécurité internationale, Valéry Giscard d’Estaing, avec quelques autres, eut à cœur de fonder l'organisation politique de l'Europe. En tenant à Paris, en décembre 1974, nous en avons revu les images, un sommet pour mettre fin à tous les sommets. Et qu'il s'agisse du Conseil européen ou du G7, nous voyons la force de ces décisions.
Nous en voyons la force par la durée de ces réunions, de ces formats, ce qu'ils permettent. Nous nous rendons sans doute compte aussi, combien il faut en retrouver la sève inaugurale, c'est-à-dire la force de ces réunions entre quelques décideurs qui parlent en profondeur des choses et décident d’eux-mêmes, peut-être plutôt que de communiqués préparés par tant et tant, déjà écrits et sans doute trop longs. Nous avons beaucoup perdu de cette ferveur inaugurale et je pense que dans les temps que nous vivons, réécoutons comme nous venons de le faire ces moments qui nous disent que : le choix, les décisions claires, ce ne sont pas des longs textes, ce sont nos convictions et la capacité à convaincre nos peuples et à porter ces décisions. Mais il n'est pas grand général qui n'ait que des victoires. Ce rêveur de l'Europe doit parfois affronter une réalité politique plus âpre, parfois plus ingrate. Nommé président de la Convention sur l'avenir de l'Europe au début des années 2000, chargé d'élaborer un grand projet de traité constitutionnel, une Magna Carta de l'Union européenne, il dirigea d'intenses travaux couronnés par la signature 2004 du traité de Rome. Le plébiscite espéré ne fut pas au rendez-vous, car les électeurs français et néerlandais rejetèrent le traité constitutionnel en mai et juin de l'année 2005. Pourtant, ces débats avaient été soulevés. Nombre de chemins défrichés, des jalons posés qui permirent ensuite d'avancer quelques années plus tard, le traité de Lisbonne reprit beaucoup des innovations politiques de ce travail, mais surtout nombre des grandes décisions, des inspirations de ce travail, nous guide encore aujourd'hui et pourrait nous inspirer utilement pour la suite. Si Valéry Giscard d’Estaing grava l'identité européenne au cœur de la France, c'est aussi qu'elle était inscrite en deux langues dans le plus intime de son histoire franco-allemande.
Ses premiers mots, il les prononça dans la langue de Goethe. C’était ceux que lui avait appris sa nourrice Bita, car le hasard de la vie, vous l’avez rappelé, Monsieur le Président, le fit naître à Coblence, où son père était directeur financier de l’armée française de Rhénanie, une région que bouleversèrent les deux déchirements fratricides du XXème siècle.
Des décennies plus tard, ses convictions, plus que le hasard, lui firent faire la connaissance d'un jeune Allemand de son âge dans un cercle de réflexion européen. Quelques années encore après, ils devenaient tous deux ministres de l'Economie et des Finances, avant de parvenir enfin chacun, à trois jours d'écart, comme par une étrange communauté de destin de part et d'autre du Rhin, à la tête de leur pays. Ensemble, avec une confiance totale, une amitié profonde. Helmut Schmidt et Valéry Giscard d’Estaing travaillèrent à panser la blessure encore vive de la Seconde Guerre mondiale, à construire le Conseil européen, le système monétaire commun, à rapprocher nos deux nations. Oui. Ce fut un grand couple franco-allemand qui œuvra à rendre notre union plus forte en tissant des liens indéfectibles entre la France et l'Allemagne qui permirent résolument à notre Europe d'avancer.
Durant toutes ces années, il n’'a jamais cessé ses combats.
Et au soir de sa vie, Valéry Giscard d’Estaing éclairait encore nos choix avec une lucidité intacte pour que nous nous épaulions dans la crise financière, pour négocier le délicat divorce entre l'Europe et le Royaume-Uni ou pour appeler à une Europe de la Santé, vous l'avez rappelé, Madame la Présidente, alors que la pandémie de Covid de nous frappait de plein fouet.
C'est par gros temps, plus encore que par mer calme qu'il importe de convoquer la figure de ce grand capitaine du projet européen.
Quand la tempête s'est levée, l'Europe a su se montrer fidèle à son rêve et unir ses forces.
Unis pour acheter des vaccins ensemble, unis pour concevoir notre capacité d'endettement. Unis pour bâtir des plans de relance partagés, car les défis de demain qui sont au fond déjà ceux d'aujourd'hui, la santé, le climat, le numérique, se feront à l'échelle de notre Union.
L'incertitude grandissante du monde est un plaidoyer de plus pour une Europe plus forte et les temps que nous vivons ont bien des similitudes, peut-être, en des termes encore plus tragiques, avec la période que nous avons à plusieurs reprises évoquée et qui permit ces avancées profondes.
Suivant la voie tracée par Valéry Giscard d’Estaing, nous prendrons le chemin d'une Europe soudée, consciente que sa force réside dans la solidarité, une Europe sans naïveté, capable de fortifier ses fondements et de se projeter vers l’avant.
Oui, il a voulu et aimé cette Europe car il a vécu ses divisions et ses guerres. Il a pensé l’Europe, à la fois ses racines, sa civilisation, mais également son destin car il n’a cessé de la concevoir dans le monde, s’intéressant à la Chine en scrutant les moindres évolutions et la pensant justement face et avec cette Chine et ces États-Unis d’Amérique.
C’est pourquoi le travail qu’il nous reste, si nous voulons être fidèles à cet héritage, est immense. Continuer d’avancer pour une Europe plus forte, cette Europe qui protège, cette Europe plus souveraine. Œuvrer, oui, comme il l'écrivait lui-même dans Europa, son testament politique qu’il nous léguait avec l'appui de Helmut Schmidt une fois encore, et ses ultimes volontés pour l'Europe, il s'agit bien de bâtir là l'une des grandes civilisations du XXIème siècle.
Ses derniers mots étaient un cri du cœur nous appelant toutes et tous à la responsabilité : « Nous vous demandons de réussir ». Nous n'avons pas le choix. Et nous y sommes prêts.

> [Intervention dans le cadre de la session plénière du Comité européen des Régions]

[Introuction] La Présidence française aura à cœur d'associer à ses travaux et à ses ambitions l'ensemble des institutions, des organes européens dont le Comité européen des régions et vous avez rappelé la représentativité, l'importance de votre Comité. L'importance aussi dans une Europe où la subsidiarité est une valeur essentielle que je ne veux pas oublier. Je dirais qu’à chaque fois que l'Europe a subi ou a eu à subir des critiques d'une bureaucratie parfois galopante, c'est à chaque fois qu'elle a oublié ce principe de subsidiarité et l'importance de celles et ceux qui la font vivre au plus près de nos compatriotes. 
La crise pandémique l'a d'ailleurs montré avec aussi beaucoup de force : sans nos élus locaux nous aurions été incapables de faire face à ce choc que nous avons subi. C'est tout à fait vrai en France où les maires en particulier et l'ensemble des collectivités territoriales ont joué un rôle essentiel. C'est vrai partout en Europe tant sur le plan sanitaire qu'économique. Les régions sont aussi aujourd'hui au cœur de la reprise que nous avons choisi d'accompagner au niveau européen et qu'il s'agisse de l'accompagnement de la relance économique, de la numérisation, de la transition écologique, les investissements d’avenir dans nos territoires sont absolument essentiels, du plan de relance à la politique de cohésion européenne. Et là aussi les régions y jouent un rôle absolument clé. 
C’est pourquoi votre travail compte tout particulièrement en ce moment et je veux vous assurer qu'il sera pleinement pris en compte pendant notre présidence, parce que vous êtes cette matrice quotidienne de la démocratie locale européenne. 
C'était aussi le combat du maire de Gdansk, M. Adamowicz qui était l'un des vôtres et le prix que vous avez choisi de créer en sa mémoire signifie beaucoup à nos yeux à tous, à nos yeux d'Européens et aux yeux de la France, et je veux vous en remercier. Il est synonyme de lutte contre les discriminations, contre l'intolérance, la haine, mais aussi de promotion de la liberté. 
C'est pourquoi je me réjouis d'avoir aujourd'hui avec vous une discussion sur les valeurs qui fondent l'Union européenne. Parce que le respect de la dignité humaine, la liberté, la démocratie, l'égalité, l’État de droit, ainsi que le respect des droits de l'Homme y compris les droits des personnes appartenant à des minorités sont essentiels à proprement parler à notre Europe. Dans l'architecture de nos valeurs, de notre droit, elles sont au cœur. Nous savons nous les Européens que la démocratie, l’État de droit et la protection des droits fondamentaux ne sont jamais un acquis. Nous savons aussi qu'elles constituent un bloc insécable. On ne pourrait pas choisir quelques-uns de ces droits ou choisir une partie des valeurs européennes qui nous arrangeraient ou de ce qui va avec en oubliant le reste. C'est d'ailleurs pour cela et pour ces valeurs que Paweł Adamowicz a vécu et que malheureusement que Paweł Adamowicz est tombé. Pourtant, notre Europe continue à faire face à des défis, à des contestations et des critiques face à ce que nous pourrions vouloir considérer comme conquis. Donc je voudrais ici juste faire quelques remarques dans le temps qui m'est imparti. 
D'abord, évidemment rappeler l'importance de la défense de l’État de droit. L’État de droit n'est pas une notion abstraite. Il est même très concret, défini par nos textes. C'est une communauté politique fondée sur la justice, la liberté et l'égalité. Il dit la valeur des lois et qui fait la loi.  Il dit qui juge et au nom de quoi il juge. Et à tout droit il assigne des devoirs, à tout pouvoir un contre-pouvoir. Et au sommet de l'édifice, il place la protection de nos libertés fondamentales. C'est tout cela l’État de droit. 
Pour assurer le respect du droit par tous, il faut une justice indépendante et impartiale dans les conditions de nomination, de révocation et surtout d'exercice qui soient exemptes de pression. Il faut aussi des pouvoirs non-corrompus, des contre-pouvoirs actifs et j'y reviendrai, des médias libres et pluralistes. La défense de ces principes suppose une grande fermeté, une aptitude à ne pas transiger quand l'essentiel est en jeu. C'est pourquoi nous nous sommes dotés de nouveaux instruments, notamment financiers. Je pense au mécanisme de conditionnalité fondé sur l’État de droit, mais aussi aux conditionnalités incluant le respect de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. 
Ils viennent appuyer les procédures existantes, telles que celle fondée sur l'article 7 du Traité sur l'Union européenne. Celle-ci a ses propres mérites, elle cible les atteintes aux valeurs fondamentales et ouvre la voie à des points de situation réguliers susceptibles de conduire à des sanctions politiques. 
Cet élément est essentiel et sera au cœur des prochaines semaines et des prochains mois, nous le savons, car dans plusieurs États membres ces notions sont remises en cause et leur effectivité est aujourd'hui fragilisée. Notre devoir est de mettre en place tous les dispositifs pour que dans leur intégralité ces droits, ces règles, ces contre-pouvoirs soit restaurés. 
Je veux ici dire l'enjeu qu'il y a derrière et qui est utilisé par beaucoup des ennemis de notre projet politique. C'est en quelque sorte de montrer qu'il est possible de donner les mêmes droits à la même place dans le concert des nations et dans notre Union européenne à des démocraties devenant de proche en proche illibérales, c'est-à-dire des démocraties où il n'y a plus, en quelque sorte, qu'un formalisme démocratique, mais où la substance de l’État de droit est progressivement vidée de son contenu. C'est bien un combat historique et existentiel que nous menons et que nous devons continuer de mener. 
Le deuxième grand défi, c'est la protection de la démocratie et de nos démocraties contre toutes les formes de manipulation. La vérité est que la démocratie a toujours été menacée, peut-être l’avions nous un peu oublié. Cela dépend des pays d'ailleurs d’où nous venons car je parle à une assemblée qui est faite de beaucoup de femmes et d'hommes qui ont encore mené de leur vivant d’âpres combats pour conquérir ces droits et en avoir la plénitude. Mais dans, je dirais, une bonne partie de notre Europe, nous pensions que ce combat était gagné. 
Pour autant, il y a toujours et nous le voyons aujourd'hui à son fondement même, une fragilité de la démocratie et la vulnérabilité à ces manipulations, parce qu’au fondement même de la démocratie il y a la possibilité de sa propre contestation. Ce qui est la force suprême de notre démocratie, celle de faire exprimer toutes les voix, de leur donner une place, quand nous sommes assaillis par des puissances autoritaires, qui utilisent tous les moyens, moyens de la manipulation et de la guerre hybride ; elles utilisent ce qui est une force de la démocratie pour venir nous saper dans nos fondements. 
Les puissances autoritaires qui ont désigné notre Europe comme ennemie œuvrent de manière totalement décomplexée, ce qui est un fait nouveau des dernières années. Leur mode d'action reste insidieux tandis que leur portée est décuplée par les moyens numériques. Parfois, ils viennent, sous couvert d'être journalistes, ils créent des chaînes, des sites d'information. D'autres fois, ils utilisent ce qu'on appelle des trolls, ils multiplient les messages directs ou indirects, ils stipendient des partis politiques, des activistes dans nos pays pour manipuler la vie démocratique et la fragiliser. 
Manipulation de l'information, exploitation des plateformes en ligne, de leurs failles de modération, attaques cyber : tous les moyens sont bons pour amplifier les contenus et installer le doute. Il y a aujourd'hui un spectre qui va de la quasi-intervention politique à la propagande jusqu'à la menace cyber quasi-militarisée. Ce spectre est utilisé aujourd'hui, par les ennemis de l'Europe et de la démocratie libérale, pleinement sur nos territoires. 
La confiance des citoyens s'en trouve ébranlée et les conséquences ne sont pas encore pleinement prises en compte par beaucoup des décideurs de l'Europe et parfois beaucoup de celles et ceux qui pourtant défendent sincèrement la démocratie. Je veux dire ici que si nous voulons défendre notre Europe, nos principes, notre démocratie, nos valeurs, nous ne devons pas nous laisser faire et agir pour mieux protéger nos processus électoraux, nos représentants élus, nos journalistes, nos citoyens et la possibilité même d'un débat apaisé, rationnel, libre. 
C’est ce qui ressort du plan d’action pour la démocratie européenne présenté par la Commission en décembre dernier. Ce plan fixe un cap pour défendre l'intégrité des élections, liberté et pluralisme des médias, lutte contre la désinformation. Je pense, en premier lieu, à la création d'un mécanisme européen de résilience électorale qui sera présenté au début de l'année 2022 afin que nous puissions mettre en commun nos experts pour anticiper et contrer les cyberattaques visant les processus électoraux. Je pense aussi à l'encadrement du financement des partis politiques afin d'accroître la transparence des dons faits aux partis et se prémunir de l'ingérence d'acteurs étrangers. Je pense, enfin, à la régulation des publicités politiques en ligne. Il s'agira de renforcer les obligations de modération relative à la lutte contre la désinformation et d'obtenir davantage de transparence sur l'origine, les algorithmes de diffusion des publicités, notamment en période électorale.
Troisièmement, la vitalité de la démocratie nécessite des médias indépendants. Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Là aussi, nous pensions que c'était une évidence et d'ailleurs nos expériences, nos chemins démocratiques font qu’il est maintenant devenu presque surprenant que des dirigeants politiques puissent s'exprimer sur ce que les médias doivent être, parce que nous avions acquis une telle maturité collective que, moins les politiques s'occupaient de la vie des médias, mieux c'était, parce que ça signifiait que cette vie était libre, indépendante de toute intrusion, de toute pression. Néanmoins, il faut aujourd'hui revenir aux fondamentaux car ils sont là aussi menacés par ces déstabilisations que j'évoquais. Avoir des médias indépendants, cela signifie que les lignes éditoriales ne doivent pas être, ne peuvent pas être dictées par les financements. Ensuite, que l'accès à l'information ne doit pas être réservé aux médias les plus complaisants. Et enfin, que chaque journaliste doit pouvoir exercer son métier sans être menacé, exposé à des poursuites abusives voire à des attaques physiques. Ces impératifs se traduiront en 2022 par deux initiatives importantes. La première concernera les poursuites judiciaires abusives, la deuxième sera l'acte pour la liberté des médias. Ce texte complètera notre gamme d'instruments visant à soutenir l'indépendance des médias et en agissant sur le cadre de gouvernance et de financement des structures médiatiques. Sous présidence française, la liberté des médias sera aussi au cœur d'un événement afin d'alimenter une réflexion avec les journalistes, mais aussi les universitaires, les intellectuels pour poursuivre ce combat et l'actualiser aux menaces hybrides et aux nouvelles déstabilisations que nous avons à vivre, qui sont parfois le fait de décideurs européens, malheureusement, ou de pressions étrangères et non européennes.
L'État de droit et la démocratie doivent servir une priorité : la jouissance par les citoyens de leurs droits et libertés sans discrimination aucune. Un enjeu majeur  aujourd'hui réside en l’exclusion de nos citoyens en raison de leurs convictions, de leurs origines ou de leur orientation sexuelle. La seule énonciation de ces motifs en révèle toute l’injustice. Et pourtant, malgré le poids de l'Histoire, des discriminations continuent de ternir le visage de l'Europe. Là encore, je me félicite de l'engagement des institutions européennes pour agir contre ces dérives. L'année 2021 a vu naître la première stratégie européenne de lutte contre l'antisémitisme et de soutien à la vie juive - qui est une formidable avancée. Parallèlement, la Commission a réagi contre des politiques locales ciblant des personnes LGBTQ+ avec un succès rapide dont je me réjouis également. Elle a aussi marqué son engagement plus largement en présentant la première stratégie de l'Union européenne en faveur de l'égalité des personnes LGBTQ+. Pour renforcer leur protection, la France, dans la perspective de la présidence du Conseil de l'Union européenne, aura à cœur d'agir encore davantage. À travers la sphère pénale en proposant d'intégrer les crimes et discours de haine à la liste des infractions pénales européennes ; sur le plan civil en favorisant la reconnaissance mutuelle de la parentalité dans les situations transfrontières ; et enfin pour la vie sociale en agissant pour la pleine intégration dans la société. 
Les femmes, elles aussi, quoique représentant la moitié de notre humanité et celle de notre continent, souffrent encore en Europe de discrimination, de haine, d’actes de violence ou encore d’atteintes à la liberté de disposer de leur corps. La France continuera de s'engager pour que tous les États membres de l'Union européenne ratifient la convention d'Istanbul sur les violences faites aux femmes, et de façon complémentaire, la France soutiendra l'initiative annoncée par la Commission sur les violences contre les femmes et les violences domestiques afin de doter l'Union des outils nécessaires pour prévenir ces violences, protéger les victimes et sanctionner les auteurs. Les femmes doivent également trouver toute leur place dans la vie politique et professionnelle. Ainsi, certaines initiatives législatives mériteraient de progresser significativement dans les mois à venir et nous y œuvrerons. Je pense, naturellement, à la directive sur l'égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes, dont le but est de réduire le différentiel actuel et persistant de 14%. J’évoquerai, pour finir, le droit à l'avortement. Le président Giscard d'Estaing a eu le courage comme Président de passer des textes importants portés par celle qui fut la première Présidente de notre Parlement européen, Simone Veil. Aujourd'hui encore, indépendamment des spécificités culturelles propres à chacun des États membres, le droit à l'avortement, le droit des femmes à disposer de leur corps constituent encore une lutte dans notre Europe, un droit à garantir et nous ne pouvons fermer les yeux sur les atteintes disproportionnées à celui-ci, qui existent encore aujourd'hui sur notre sol. 
Voilà les quelques remarques que je souhaitais partager avec vous et je conclurai simplement dans la ligne de votre propos, Président, en disant que tout cela constitue l’agenda des prochains mois mais, à coup sûr aussi, celui des prochaines années, tant la démocratie est en train de changer, d'être déstabilisée ainsi que l’Etat de droit au sein de notre Europe. La montée d'un conservatisme d’une forme nouvelle, antilibérale, profondément, revenant sur nos valeurs, nos textes fondamentaux est une préoccupation que nous ne pouvons pas ignorer car il est aussi en train de travailler nos sociétés de l'intérieur. Je crois que tout ça doit nous interroger sur les réponses en profondeur que nous devons apporter. Ceci est relayé par des menaces venant de l'extérieur qui sont ennemies du projet européen depuis ses origines, mais qui le sont plus encore aujourd'hui. 
Il me semble que tout cela nous impose de nous doter de trois choses. La première, d'un sentiment d'appartenance du projet commun. Si nous ne retrouvons pas ce sentiment d'appartenance, si le rapport à la démocratie et l'Etat de droit devient une espèce de relation abstraite, secondaire alors nous perdrons nos citoyens. C'est un travail que vous menez chaque jour et dont je veux vous remercier car au contact des spécificités de nos territoires, ce sentiment d'appartenance à ce que notre démocratie a d’existentiel, de charnel pour notre Europe, vous en êtes des relais essentiels. La deuxième chose, c'est qu'il nous faut, en même temps, bâtir un demos européen. C'est pourquoi, je continuerai de me battre pour cette Conférence sur l'avenir de l'Europe, pour les conclusions que nous aurons à en tirer au mois de mai. Comme vous l'avez très bien dit d'ailleurs, pour aussi l'indispensable réforme institutionnelle qui doit en découler pour avoir une Europe plus proche du terrain, plus subsidiaire dans laquelle nos concitoyens ont le sentiment d'être, avec leurs élus de proximité, les véritables décideurs dans laquelle on arrivera à sortir de cette idée que l'Europe est devenue lointaine, distante, parfois technocratique. Dans le même temps, nous avons aussi besoin de bâtir les règles pour que cette Europe existe davantage à travers tous les territoires. C'est aussi pour ça que je crois profondément aux listes transnationales et à la possibilité d'un débat lors des élections européennes, vraiment européennes. Enfin, après l'appartenance et le demos européen et tout ce qui va avec, nous avons besoin de protéger notre démocratie. C'est pour ça que la souveraineté de l'Europe, son indépendance et sa souveraineté militaire, technologique, industrielle est indissociable de la force de sa démocratie. Si nous laissons nos démocraties faibles, elles finiront par être balayées. Si nous laissons, une seule seconde, s'installer l'idée qu’étant démocrates, nous serions vulnérables aux attaques hybrides, aux provocations, que nous serions dans l'incapacité de tenir nos frontières ou de ne plus protéger nos territoires, alors nous prendrions la responsabilité funeste de laisser croire à nos compatriotes que la démocratie serait devenue un régime faible. C'est tout le contraire. C'est un régime fort vis-à-vis des ennemis, des déstabilisations mortelles, mais c'est aussi un régime fort car protégeant ses frontières, il sait protéger en son sein la contestation, le pluralisme, les oppositions et la générosité de valeurs qui sont les nôtres. C'est par cet équilibre que nous nous sommes faits et que nous devons construire l'avenir.
[Conclusion] Une question portait sur les frontières. Nous avons besoin d'améliorer notre système de protection des frontières communes et nous savons très bien que notre réponse, et c'est la seule qui permettra de faire converger les différences idéologiques qui existent parfois entre les différentes formations politiques, c'est d'avoir une approche complète sur le phénomène des migrations, c'est-à-dire une politique d'aide et de développement avec les pays d'origine de ces migrations. Entre autres, nous aurons à le traiter dans le cadre du sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine qui se tiendra fin février. Mais ce n'est pas exclusif des autres aires régionales. Ensuite, une meilleure protection des frontières extérieures. Et là, il faut une vraie politique d'investissement solidaire et d'efficacité, à la fois avec des instruments communautaires, mais sans doute une solidarité, une réactivité interrégionale, parce que nous sommes confrontés à un phénomène nouveau qui est la menace hybride, dans le cadre de laquelle les phénomènes migratoires sont utilisés par des puissances hostiles. Nous l'avons vu avec la Biélorussie. Et puis un dispositif ensuite reposant sur responsabilité et solidarité pour la gestion des femmes et des hommes qui sont ensuite sur le sol européen et éviter les phénomènes et les comportements non coopératifs entre les Etats membres. Et j'espère que celles et ceux pour lesquels nous aurons à décider des mesures fortes de solidarité sur les frontières extérieures sauront avoir la même solidarité et l'esprit de responsabilité quand il s'agit de gérer les statuts de l'asile ou la question migratoire à l'intérieur de l'Europe. Les Etats membres sont confrontés à des situations différentes, selon qu’ils sont pays de première entrée, pays d'arrivée secondaire. Il faut donc pour ça réussir à trouver les bons compromis. 
Sur le protocole Nord-irlandais, je considère que c'est pour nous une question existentielle, à deux égards. Le protocole irlandais au fond, c'est de savoir comment concilier l'accord du Vendredi Saint et l'intégrité du marché unique. C'est ça le débat que nous avons eu pendant de longs mois avec nos amis britanniques. Ce protocole est donc tout à la fois une question existentielle pour les Européens : ne pas transiger sur l'unicité et l'intégrité de notre marché unique, sans quoi si là aussi, il n’y a plus de frontières, il n'y a plus de règle, tout partirait à vau-l’eau. Mais c'est une question de guerre et de paix pour l'Irlande. Et donc, je pense qu'il ne faut pas jouer avec ce sujet. Mais c'est un sujet que nous traiterons en Européens de manière solidaire, comme depuis le premier jour. Qu'il s'agisse de la pêche, qu'il s'agisse du protocole Nord-irlandais, qu'il s'agisse des sujets migratoires, ce sont des sujets entre l'Union européenne et la Grande-Bretagne. 
J'ai ensuite été interrogé sur la taxonomie. Je vais là-dessus  tenir une position en m’abritant, si vous m'y autorisez, derrière les experts. Parce qu’en climat comme en matière de santé, je pense que c'est toujours mieux de décider en se référant à celles et ceux qui, experts de ces questions, nous disent ce qu'il en est. Ce que les experts du GIEC écrivent, c'est que le nucléaire fait partie des solutions pour décarboner nos économies. Ce n’est pas l’Europe, la France qui l’invente, c’est ce que le GIEC écrit. Et donc, décider de se priver du nucléaire serait tout simplement une posture complètement contraire à ce que les scientifiques et les experts du climat nous disent. Et ce d’autant plus que cela aggraverait notre situation en termes de souveraineté et d’indépendance. La stratégie qui est la nôtre est de décarboner nos économies. Il nous faut pour cela développer le renouvelable. Plusieurs l’ont fait, nous continuons de le faire. Les énergies renouvelables aujourd’hui, à technologies constantes, nous permettent de produire de l’électricité, mais sont des sources d’électricité intermittentes. Elles ne sont donc pas totalement substituables, même avec nos interconnexions, aux sources de production d’électricité non-intermittentes, lesquelles sont principalement le charbon, le gaz, le nucléaire. Parmi ces sources de production d’électricité non-intermittentes, de très loin, le nucléaire est celle qui émet le moins de CO2. De très loin.
La priorité de l’Europe, c’est d’abord de sortir du charbon. Pour sortir du charbon et garder la soutenabilité de la fourniture d’électricité pour nos concitoyens, les Etats membres vont aller un peu vers le renouvelable, mais pour plusieurs décennies massivement vers le gaz et vers le nucléaire. Le gaz et le nucléaire ne sont pas équivalents en termes de production de CO2. Le gaz est une énergie fossile qui produit beaucoup plus de CO2 que le nucléaire et donc elles ne sont même pas équivalentes. Le nucléaire est bien meilleur. J'en veux pour preuve qu'à Glasgow, y compris celles et ceux qui tenaient des positions comme les vôtres ont pris des engagements et ont demandé qu'on arrête le financement du gaz à l'international, pas celui du nucléaire. A côté de cela, en matière de souveraineté, beaucoup d'entre vous ont évoqué les risques. Le gaz, nous ne l'avons plus dans notre sol. Le gaz aux Pays-Bas s'est effondré, la Norvège le réduit fortement. Consommer plus de gaz, c'est importer du gaz russe, turc ou venant d'autres puissances. Nul n'est besoin ici de décrire ce que cette situation de dépendance accrue voudrait dire pour notre Europe. Le nucléaire est une solution souveraine. Pour toutes ces raisons, je défends ardemment, en effet, un nucléaire intégré dans la taxonomie et je défends ardemment le fait que le nucléaire n'est même pas équivalent au gaz. Il est moins polluant et il est plus souverain. 
Pour ce qui est ensuite des remarques qui ont été faites sur la subsidiarité, le travail avec votre comité, je veux vous dire ici d'abord que nous travaillerons dans la durée de cette présidence avec vous sur l'ensemble des chantiers : celui de la cohésion sociale, celui des régions ultrapériphériques, comme l'a dit très justement le vice-président. Et comme cela a été rappelé, l'importance de votre rôle sur la transition climatique et digitale et l'importance de votre rôle dans les réponses sociales à la crise. 
Et donc je pense en effet que quand on parle de subsidiarité et d'ouverture à des réformes, l'idée que votre comité, et surtout que celles et ceux que vous représentez et dont vous êtes, aient un rôle accru et que nous réfléchissions peut-être selon les secteurs à produire la norme différemment est une réalité. J'en parle également pour mon pays, lequel est plus centralisé que beaucoup d'autres. Moi-même qui ai plutôt une réputation d'être quelqu'un qui prend les décisions quand il doit les prendre, j'ai acquis la conviction que sur beaucoup de sujets de politique publique — le logement, la transition écologique ou d'autres — la décentralisation - y compris comme vous l'avez d'ailleurs exprimé, je souscris à cette approche, du pouvoir normatif et de la responsabilité - est sans doute un élément de plus grande efficacité, et en tout cas un élément qui permet de faire face au choc que nous avons à vivre. 
Et donc ce que nous avons à réarticuler, on le voit bien, c'est d'avoir une Europe qui se concentre sur les sujets d'intérêt généraux qui supposent beaucoup d'unité, sur les sujets de puissance, comme vous l'avez dit, et de souveraineté qui sont existentiels, sur leurs règles, et qui sache aussi mettre plus de subsidiarité sur certains sujets du quotidien où la centralisation de la norme et l'uniformité de la norme deviennent contre-productives parce qu'elles ne sont pas adaptées à l'hétérogénéité des conditions de terrain, parce qu'elles ne sont pas comprises par nos compatriotes et parce que, au fond, les acteurs ont besoin d'être aussi producteurs de normes sur le terrain. Et à cet égard, c’est pourquoi ma présence n'est pas simplement, si je puis dire, à caractère diplomatique, mais par la conviction que vous avez un rôle important à jouer. Et vous l'avez dit après ce moment fondateur que Jacques DELORS a supporté, je pense que les prochains mois et les prochaines années doivent nous conduire à savoir oser cette confiance, comme vous l'avez très bien dit, mais avancer de manière concrète sur des réponses beaucoup plus proches du terrain. 

> [Message à l’occasion du quatrième sommet de la Grande muraille verte]

(…) La Grande muraille verte, vous connaissez mon engagement personnel en appui à cette initiative africaine, c’est pourquoi je tenais à me joindre aujourd’hui à vous toutes et tous. 
Nous étions ensemble à Glasgow il y a quelques semaines, avec ce même objectif de faire bouger les lignes, pour que tous s’engagent en faveur du climat et de l’adaptation à ses effets. J’ai voulu que l’on échange, dès le premier jour de la COP, sur la Grande Muraille Verte car je suis convaincu que celle-ci peut changer la donne, à la fois pour le Sahel et, plus largement, pour le monde. Car c’est par des projets très concrets, des engagements comme le vôtre, que l’on peut à la fois combattre le changement climatique et améliorer le quotidien des populations : à la fois séquestrer l’équivalent de 250 millions de tonnes de CO2 et en même temps, créer 10 millions d’emplois. 
La Grande muraille verte est une contribution essentielle de l’Afrique à l’agenda climatique. C’est la preuve concrète que les combats pour l’atténuation, pour l’adaptation et pour la préservation de la biodiversité peuvent être menés de front. Non pas « pour la planète » comme on le dit maladroitement, mais pour les femmes et les hommes qui l’habitent. C’est la démonstration que l’agriculture peut être une solution à la lutte contre la désertification. 
Vous avez dit, monsieur le président de l’Union africaine, les attentes du continent africain à l’égard des pays présents à Glasgow et notamment vos attentes sur le financement de l’adaptation. Car le changement climatique est là ; car les populations en souffrance aujourd’hui sont là ; car, comme vous l’avez dit de manière poignante, vous êtes « fatigués d’attendre ». La Grande muraille verte représente une réponse concrète à cet enjeu, avec 19 milliards de dollars consacrés à l’adaptation, notamment par la réhabilitation des sols dégradés.
Près de la moitié de ces fonds sont aujourd’hui engagés et la mobilisation internationale autour de ce grand dessein se renforce. Les fondations de philanthropie se mobilisent également, à l’instar de la fondation Bezos qui a annoncé un milliard de dollars pour la restauration des terres en Afrique lors de l’événement que nous avons monté ensemble à la COP 26 à Glasgow. Car lorsque l’on présente des projets concrets, nous parvenons à convaincre des investisseurs privés. Oui, l’agriculture au Sahel et dans les territoires de la Grande Muraille Verte recèle des opportunités économiques déterminantes.  
Les défis sont nombreux, mais les attentes suscitées par cette dynamique le sont encore davantage. Aussi je salue la tenue de la réunion ce jour qui contribuera à renforcer la mise en œuvre concrète de cette initiative dans vos pays, au niveau local, mais également au plus haut niveau politique. 
Je tiens tout particulièrement à saluer le rôle majeur joué par la Mauritanie. En votre qualité de présidence de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte, vous avez réussi, en quelques mois, à renforcer le dialogue politique entre les Etats membre de la Grande muraille verte, en réunissant les ministres concernés au mois de juillet dernier, puis en organisant aujourd’hui cette rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement. 
Je souhaite également remercier le Nigéria, qui a choisi de reprendre le flambeau de cette présidence. Vous aurez, monsieur le Président, à poursuivre cette dynamique, et vous pourrez compter sur le soutien continu de la France. 
(…) Cette période qui s’ouvre n’est pas des plus faciles, alors que la crise sanitaire a encore aggravé l'insécurité alimentaire, les pressions sur les ressources naturelles et la pauvreté dans la région, et a multiplié les sources d’instabilités et de conflits.
Maintenant, il nous faut regarder l’avenir. Nous avons réussi, durant sept années, à progresser de manière extraordinaire, à remobiliser des financements, à les engager, à lancer des actions concrètes. 
Dans les mois qui viennent, la France va prendre la présidence de l’Union européenne, et nous aurons à mobiliser l’ensemble des Etats membres, en lien avec les africains. Dans ce cadre, des travaux conjoints pourraient être menés pour appuyer des projets d’ampleur et en particulier le développement de filières stratégiques, dans le cadre d’un dialogue entre l’Union européenne et l’Union africaine. 
Je voudrais en particulier vous proposer de travailler ensemble à l’élaboration d’une vaste initiative en faveur de la production protéines végétales au sein de la Grande muraille verte. Ce projet permettrait de mettre en œuvre notre vision d’une agroécologie qui crée des emplois et des compétences, fournit à la population locale des aliments de qualité et s’intègre à des chaînes de valeur internationales – sans oublier bien sûr les bénéfices pour le climat et la biodiversité.
Je souhaite que le Sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne, prévu en février prochain, soit une échéance clé pour approfondir ce dialogue et avancer en particulier sur ce projet qui me tient particulièrement à cœur. 
La COP de la Convention sur la diversité biologique, au sein de laquelle le groupe régional africain est déjà très actif, et la COP de la Convention sur la lutte contre la désertification qui se tiendra à Abidjan, offriront des opportunités supplémentaires pour concrétiser les engagements pris collectivement en faveur de la Grande muraille verte. En un mot pour transformer des milliards d’euros annoncés en hectares productifs, en résultats, en terrains reconquis contre le désert, en emplois créés, en nourriture ainsi fournie.
(…) Vous savez la détermination de la France, la détermination de l’Union européenne, ma confiance dans les dirigeants que j’ai cités, dans tous les pays participants à la Grande Muraille Verte, et dans nos acteurs économiques, dans nos acteurs de terrain, dans nos associations, nos entrepreneurs. Car ce sont des dizaines de milliers de projets très concrets. 
Ce qu’il nous faudra faire dans les prochains mois, c’est aussi construire la méthode de travail, l’infrastructure pour que tous ces petits projets retrouvent ces grands financements. Et donc nous devrons nous atteler à ce travail méthodique mais nécessaire pour que ces sommets, nos mots, nos engagements, deviennent des réalités. 

> Avec les Émirats arabes unis, nous scellons aujourd’hui la vente de 80 avions Rafale et 12 hélicoptères Caracal. En confiance, nous agissons ensemble pour notre sécurité. Pour développer les technologies de demain, soutenir nos entrepreneurs visionnaires, faire un bond dans le spatial : avec les Émirats arabes unis, nous actons un partenariat d’investissement majeur avec de nombreux acteurs des deux côtés.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
> [Discours sur la santé et la cinquième vague de la covid19 / Angoulême]
je m'exprime devant vous dans un contexte où la cinquième vague de la pandémie qui frappe le monde, et l'Europe en particulier, est particulièrement forte. On le sait, le taux de progression des cas constatés est de l'ordre de 60 % en une semaine. Le R, puisque maintenant, toutes les Françaises et Français sont habitués avec ces indicateurs étant 1,55, le taux de positivité des tests à 5,7 %. La pression dans les hôpitaux, raison également de ma visite ici avec le ministre chargé de la Santé, augmente. Il y avait en réanimation 1 900 patients hier, avec un taux d’occupation de près de 38 %. Bref, la situation est préoccupante.
La cinquième vague est là et bien là, elle est forte, on sait d’ores et déjà qu’elle est plus forte que la quatrième vague. Ce que je veux dire surtout c’est qu’au-delà de ces chiffres, connus de vous toutes et vous tous, je peux parfaitement comprendre le sentiment que peuvent éprouver beaucoup de nos concitoyens que ça n’en finit pas. Après la quatrième vague arrive la cinquième vague, peut-être la sixième, on ne sait pas… Un variant, Omicron, tel est son nom, est apparu. Et donc une forme de lassitude ou de découragement pourrait menacer de nous gagner. C’est pourquoi je suis venu avec Olivier Véran, comme je l'ai toujours fait, bien entendu, depuis le début de cette crise, vous délivrer à la fois un message de vérité, de lucidité, évidemment – il faut que nous prenions les décisions qui s'imposent face à une situation qui est ce qu'elle est – mais aussi un message finalement de détermination et de confiance. Je crois que nous avons déjà connu des vagues, des situations très difficiles, plus difficiles je crois encore qu'aujourd'hui. Et à chaque fois, nous avons su ensemble nous adapter, prendre des mesures proportionnées qui nous ont permis de nous en sortir. A chaque fois aussi, la réussite de ces mesures, de ces dispositions, dépend de nous toutes et de nous tous. Ce qui caractérise, je n'ai cessé de le dire depuis ma prise de fonction, cette pandémie, c'est qu'elle repose beaucoup sur la responsabilité individuelle et collective.
Et je tiens à souligner devant vous que la situation que nous traversons aujourd'hui n'est plus la même que celle que nous avions il y a un an. Je me souviens de la vague de l'automne 2020, des mesures que nous avons eues à prendre, avec des chiffres à peu près similaires à ceux que nous constatons aujourd'hui. Nous avions dû prendre des mesures restrictives extrêmement fortes et difficiles pour faire face à la situation. Évidemment, la différence, vous le savez toutes et tous, tient à la vaccination, au fait que la France, les Françaises, les Français se sont faits massivement vacciner. J'aurais dit il y a un an de cela, ou même au tout début, cher Olivier, de la campagne vaccinale, qu'aujourd'hui nous serions à pas loin de 90% de nos concitoyens qui ont reçu au moins une dose de vaccin, en tout cas ceux qui sont, comme on dit, éligibles, je ne suis pas sûr qu'on nous aurait cru. Pourtant, tel est le cas et, vous le savez, nous figurons dans le monde, en tout cas en Europe, parmi les pays ayant enregistré sur ce terrain les meilleures performances. C’est dû, je le répète toujours à nos efforts collectifs, qu’il faut sans cesse poursuivre et amplifier.
Alors évidemment, je veux le dire ici de la façon la plus claire, parce que j'entends là aussi un certain nombre d'affirmations qui voudraient un peu saper le moral ou contrarier les effets de la vaccination, oui, bien sûr, on peut attraper la Covid19 en étant vacciné. Absolument. Mais je le rappelle, beaucoup moins que si on ne l'est pas. Une personne vaccinée, je le redis avec force, a 4 fois moins de chances d'attraper le virus que quelqu'un qui n'est pas vacciné ou qui a refusé la vaccination. Et surtout, surtout, surtout, étant ici dans un hôpital, sortant d'un service de réanimation, une personne vaccinée qui attrape le virus a 12 fois moins de chances de développer une forme grave de la maladie et de se retrouver à l'hôpital que si elle n'est pas vaccinée. 12 fois moins, c'est tout à fait considérable.
Donc il faut bien expliquer cela à tous nos concitoyens. La vaccination est et demeure l’arme majeure pour faire face à cette pandémie. Ce bouclier vaccinal, c’est notre première force, notre vrai rempart pour nous protéger, pour protéger autour de nous et pour protéger aussi l’hôpital. Je suis dans un hôpital une nouvelle fois avec Olivier Véran, au contact des soignants de tous les personnels à l'hôpital qui, évidemment, ont été en première ligne depuis le début, qui le sont encore dans le cadre de cette cinquième vague, qui sont fatigués. Vous le savez, j'y reviendrai. On a évidemment des gens absents. On a des démissions, on peut le comprendre, évidemment. Et donc, nous devons à tout prix sauvegarder l'hôpital et se vacciner parce que c'est nous prémunir contre les formes graves de la maladie, c'est aussi protéger l'hôpital et les personnels qui se dévouent jour et nuit depuis des mois et des mois. Nous avons appris qu'évidemment, la vaccination, au fur et à mesure que le temps passe, voit ses effets un peu diminués, et sûrement selon chaque cas individuel, cette protection peut-être, baisse un peu plus vite. Mais là aussi, nous avons su trouver la réponse, ça s'appelle le rappel après, soit les deux premières doses, soit une dose et avoir eu le Covid19 et qu’il faut faire un rappel. Tout cela, nous le savons. Et nous savons aussi que ce rappel augmente formidablement la protection vaccinale. Ces deux chiffres simples là encore : une personne de 60 ans aura une protection 4 fois plus forte après son rappel qu'avant ; une personne de 80 ans, vaccinée il y a 6 mois, aura 6 fois moins de risques de faire une forme grave après son rappel qu'avant. Là non plus, pardonnez-moi de le dire en termes clairs, il n'y a pas photo. Il n'y a pas photo.
Donc, il faut se faire vacciner et il faut faire des rappels. Et je le précise tout de suite ici parce que c'est un point central, ça marche aussi bien, quel que soit le vaccin utilisé. Là aussi, je lis des informations qui ne sont corroborées par aucun fait, par aucune donnée médicale. Que ce soit Pfizer ou Moderna, ces deux vaccins sont aussi efficaces l'un que l'autre, quel que soit celui qu'on a reçu pour ses deux premières doses. Une personne qui aura été vaccinée en Pfizer peut faire son rappel en Moderna et inversement. Là aussi, c'est très important de rappeler ça, parce qu'évidemment, j'ai avec le ministre un souci constant de la sécurité sanitaire de mes concitoyens et de l'efficacité vaccinale. Je voudrais vous dire aussi ma satisfaction parce que nous avons annoncé, le ministre l’a fait après le Conseil de défense, c'était il y a une semaine, un certain nombre de décisions extrêmement importantes pour cette troisième dose en donnant une éligibilité extrêmement large, quel que soit l'âge, en ramenant de 6 à 5 mois le délai à partir duquel cette dose de rappel peut être administrée.
Et les Françaises et les Français, là aussi, sans surprise, ont répondu, Mesdames et Messieurs. Nous sommes à près de 500 000 vaccinations de rappels par jour, un demi-million, c'est beaucoup. Et même si je vois bien la contrepartie, il y a des gens qui cherchent à avoir des rendez-vous, je vous le dis, il y a toutes les doses qu'il faut, il y a toutes les doses. Nous livrons les centres, les cabinets médicaux, les pharmacies ; de nombreux créneaux de rendez-vous vont ouvrir dans les prochains jours et les prochaines semaines. Cette campagne de rappel marche. Il faut qu'elle s'amplifie. Il y a déjà 8 200 000 personnes qui ont reçu cette dose de rappel depuis le début, depuis le 1er septembre. Ça veut dire que la population éligible à 7 mois est couverte à 65 %, et je le disais, nous avons approché, hier, ce record de 500 000 troisième dose administrés, Olivier en une journée. 612 000 Français ont pris leur rendez-vous de rappel de vaccination mardi, c'est-à-dire 3 fois plus que le mardi précédent. Efficacité des annonces faites par le ministre de la Santé jeudi.
Donc, c’est un total de 4 500 000 rendez-vous de rappel qui ont été pris depuis jeudi. Tout est mis en œuvre, je le dis, pour que des nouveaux rendez-vous soient ouverts chaque jour en rouvrant des centres de vaccination. 50 ont déjà rouvert en 10 jours. Il y en a aujourd'hui 1 185 et 300 vont rouvrir dans les prochaines semaines. J'insiste auprès de vous, mesdames et messieurs, et j'ai voulu illustrer avec le ministre ma visite sur ce thème, sur l'importance des professionnels de ville : les pharmaciens, les médecins, les sages-femmes, les laboratoires, les infirmiers pour saluer le fait qu'ils se mobilisent plus que jamais. Ils ont, la semaine dernière, réalisé près d'un million de vaccinations, c'est-à-dire près de la moitié, 45 % exactement du total des injections. Ils ont commandé près de 3 millions de doses cette semaine, ce qui est un nouveau record dont il faut se féliciter parce que je suis, nous sommes très attachés à ce que les possibilités de se faire vacciner soient les plus en proximité, les plus proches de chez vous et évidemment, des professionnels de santé, en particulier des pharmaciens, il y a une excellente couverture territoriale. J'étais dans une pharmacie à Angoulême. Nous avons vu un pharmacien et toute son équipe qui sont très engagés, très impliqués, et je veux les en féliciter. Je crois que ces 15 000 officines qui sont impliquées dans la vaccination, ce qui, sinon Olivier Véran et le raisonnement voudrait, me donne l'occasion de faire aussi un peu de publicité puisqu'on peut joindre tout ça en faveur du vaccin antigrippal. C'est la saison.
Donc, les vaccins sont là, que ce soit très clair, par rapport à des situations que nous avons pu connaître. On a 24 millions en stock et ils continuent d'arriver. Nous avons encore reçu 7 millions de doses la semaine dernière. 24 millions sont attendues sur la totalité du mois, auront été livrés en novembre. Donc, personne ne sera laissé sans possibilité de faire son rappel avant l'échéance du 15 janvier qui a été rappelée par le ministre. Tout cela me conduit à vous rappeler que s'il y a l'enjeu des doses de rappel communément appelé ou par simplification une troisième dose, il y a encore un certain nombre de nos concitoyens qui n'ont pas reçu la première dose, plus de 6 millions en réalité, notamment 1 200 000 d'entre eux âgés de plus de 65 ans. Ils restent une cible prioritaire pour les pouvoirs publics. Allez les convaincre, allez vers ces personnes. Alors, je sais bien qu'il y a un certain nombre d'entre eux qui sont totalement récalcitrants à la vaccination, mais on s'aperçoit qu’on peut faire bouger les lignes, qu'il y a aussi des gens qui ne se font pas vacciner par méconnaissance ou par un accès historiquement incertain au système de soins, et on voit, je le dis aussi dans les statistiques que nous avons que cette primo vaccination quotidienne a repris sa progression, ce qui est une excellente chose. Nous avons aussi souhaité, je vous le dis, mobiliser encore davantage les infirmiers et infirmières libéraux qui vont au domicile, en particulier de personnes âgées ou de personnes, comme on dit, présentant des comorbidités. Et je me réjouis, je vous le dis, très fortement de l'accord qui vient d'être trouvé entre la Caisse nationale d'assurance maladie, la CNAM et les syndicats de cette profession pour revaloriser la vaccination Covid à domicile chez les personnes, parce qu'évidemment, on comprend cette revendication, puisque ça prend un certain temps, il faut attendre les fameuses 15 minutes pour vérifier les effets des injections.
Donc, cette revalorisation qui était demandée entrera en vigueur lundi, le 6 décembre et nous espérons bien, avec toutes les autres démarches que nous faisons, notamment avec les collectivités, les associations spécialisées, les CCRS, nous espérons aussi continuer à progresser sur la primovaccination. Je le disais, le seuil très symbolique de 90 % devrait être atteint dans les prochains jours. Il faut encore et toujours progresser. Alors oui, la vaccination reste efficace plus que jamais, et je le dis devant vous, le célèbre Omicron dont on parle beaucoup n’invalide pas cette affirmation. En France, il y a des cas qui ont été confirmés, je crois, monsieur le ministre, la Solidarité de la santé donnera ce soir le point précis sur le nombre qui ont été identifiés, puisqu’on en a identifié encore il y a quelques heures. Mais ce que je souhaite dire, c’est qu’aucune donnée consolidée ne nous permet à date de conclure que ce variant serait plus résistant au vaccin. Les premiers résultats des études scientifiques seront connus, cela a été dit d’ici 10 à 15 jours. Nous nous adapterons, nous ferons face. Mais là encore, il n’est pas question de tirer motif soi-disant inefficacité des vaccins par rapport à ce variant pour mettre en bas la vaccination. C’est une information qui est erronée, en tout cas, qui n’est absolument pas confirmée. Donc, nous suivons évidemment la situation de très près, vous le voyez, avec tous nos organes scientifiques, et comme à chaque fois, nous nous tenons prêts à anticiper, à rester vigilants. Et je vous le rappelle, nous avons notamment déployé deux outils à cet effet. Le premier, ça s’appelle le séquençage.
La France fait désormais partie des pays de l’Union européenne qui séquencent le plus, pour nous aider à repérer de manière extrêmement précoce ce variant avec le Danemark et l'Allemagne. Si mes informations sont exactes, plus de 8 000 prélèvements ont ainsi été séquencés la semaine dernière. Nous sommes montés à plus de 10 000, donc on sait faire encore mieux. Et nous avons demandé cette semaine au laboratoire des circuits de séquençage d'urgence, adaptés au repérage de ce variant. Ce qui me donne aussi l'occasion de vous rappeler, là aussi pour corriger certaines inexactitudes que j'entends prospérer, que nous testons encore beaucoup en France, énormément, puisqu’on est autour de 4 millions de tests par semaine, que la fin de ce qu’on appelle « la gratuité des tests de confort » n'a pas invalidé ni affaibli notre stratégie de test et que nous sommes encore un des pays de l'Union européenne qui testons le plus. Nous avons durci les contrôles aux frontières, vous le savez. Le secrétaire d'Etat, porte-parole du Gouvernement, Gabriel ATTAL, a rappelé hier, je ne vais pas les redire devant vous les dispositions que nous avons prises à ce titre avec la suspension des liaisons avec un certain nombre de pays classés en rouge écarlate.
Et puis, surtout, le durcissement des conditions de tests au départ pour les vols à destination de la France, et ce, à compter de samedi, zéro heure demain. Nous y allons illustrer ces thèmes, d'abord dans une ARS pour la question des séquençages et des tests, et ensuite, à l'aéroport de Lyon pour voir comment ces dispositions se mettent en place. Enfin, vous le savez, la flambée épidémique a conduit le Président de la République et le Gouvernement à prendre des mesures complémentaires qui, je le dis ici, sont impératives en responsabilité de respecter. C'est d'abord le port du masque dans les lieux clos, mais aussi dans les lieux extérieurs où il y a du monde à l'appréciation des autorités préfectorales. C'est le lavage des mains, c'est d’ouvrir la fenêtre quelques minutes, toutes les heures pour aérer. C'est, je le rappelle, simple et redoutablement efficace pour évacuer les aérosols. C'est aussi le pass sanitaire. Et là aussi, je voudrais demander, comme nous l'avons fait à leurs représentants, à tous les responsables, tous les gérants des restaurants des bars, des transporteurs, enfin, tous les établissements concernés, de vérifier scrupuleusement le pass sanitaire partout où il est exigé et évidemment, le respect du port du masque. Nous avons accru les contrôles, je le dis aussi. Mais dans une société démocratique que nous sommes, rien ne remplace l'autocontrôle et l'auto-responsabilité. Et je le dis, il vaut bien mieux, je le rappelle, le pass, un pass qui marche que d'avoir à recourir à des mesures de fermeture comme nous y avons été contraints par le passé.
Voilà. Je vous rappelle aussi que nous avons fait évoluer le protocole à l'Éducation nationale. Les chiffres que j'ai en montrent l'illustration puisque hier 6 154 classes étaient fermées, c'est-à-dire 1,16 % de toutes les classes, contre 9 500 vendredi dernier. 9 456 très précisément et 8 850 lundi. Donc, cela diminue. Néanmoins, la situation est ce que vous savez et en conséquence, le Président de la République a décidé de convoquer un nouveau Conseil de défense et de sécurité sur la crise sanitaire pour voir s'il y a lieu de prendre des mesures complémentaires dès lundi en fin de matinée.
(…) Notre rôle, c'est de faire face à la crise sanitaire et à toutes ces évolutions, de nous adapter de manière pragmatique, d'être au soutien des personnels de soins, de prendre les mesures que la situation impose. Mais il est aussi, sans attendre la fin de la pandémie, de tirer toutes les conséquences structurelles que cette crise a appelé. C'est ce que nous avons nommé le Ségur de la santé dans ses différents volets, des volets évidemment liés d'abord au personnel parce que, je l'ai dit, les établissements de santé, le service de soins de notre pays en général, repose sur les femmes et les hommes qui le servent et qui servent nos concitoyens. Donc, c'est toutes les mesures de revalorisation, de recrutement que nous que prises et bien évidemment, c'est aussi le soutien financier aux établissements et j'en profite pour dire et pour répéter la décision que j'ai prise pour que, dans le cadre de ce qu'on appelle « le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 », l'intégralité des dépenses complémentaires liées à la Covid soit prise en charge par des dotations exceptionnelles.
Nous avons, à cet effet, ouvert une enveloppe de 1,7 milliard d'euros qui s'ajoute donc aux crédits du PLFSS. Mais le Ségur, c'est aussi un volet investissement extrêmement important que j'ai annoncé il y a déjà plusieurs semaines. C'est évidemment indispensable. On l'a vu encore aujourd'hui ici à Angoulême. C'est d'abord une question de dignité, d'accueil des malades, de conditions de travail des personnels et d'efficience du dispositif hospitalier. Donc, ce plan sans précédent lui aussi 19 milliards d'euros sur 10 ans pour renforcer l'attractivité des établissements de santé et des établissements d'hébergement des personnes âgées, les EHPAD dans tous les territoires se déploie.
(…) Nous réinvestissons dans la santé, dans l’humain, dans les locaux, dans les équipements, et je le dis aussi dans la recherche et dans l'innovation, tout le monde, le Premier ministre, mais pas que le Premier ministre a été traumatisé par l'affaire du vaccin Sanofi Pasteur, qui n'est pas un vaccin français dans cette course. On en connaît les origines, on a trop là aussi désormais la recherche française. Le président de la République a annoncé fin juin des orientations extrêmement fortes qui ont trouvé leur première traduction dans le PLFSS, dont je parlais à l'instant pour 2022. Là aussi, nous devons réarmer, c'est une question de souveraineté nationale.
Je terminerai évidemment en évoquant à nouveau les questions de ressources médicales. Je ne reviens pas sur médical et paramédical, je ne reviens pas sur les questions de numerus clausus. En rappelant simplement qu'en 2017, Mesdames et Messieurs, le numerus clausus était en France inférieur à ce qu'il était en 1972 quand il a été créé. Comme si la population n'avait pas augmenté, comme si la population n'avait pas vieilli, et comme si, dans les méthodes de travail des médecins n'avaient pas profondément évolué depuis cette époque.
Nous avons pris nos responsabilités. Le président de la République a pris un engagement fort, et nous avons significativement augmenté le nombre de médecins en formation. Mais vous le savez bien qu'il faut du temps pour former un médecin, et que nous devons dans l'intervalle, jongler et faire ce qu'on peut avec nos ressources, et en jouant sur la solidarité public, privé, libéral, secteur hospitalier, mais que nous devons évidemment mobiliser toutes les ressources à notre disposition. D'autres filières que la médecine sont en difficulté, je pense notamment, je le dis ici aux chirurgiens-dentistes, dont on manque aussi cruellement dans de nombreuses régions. Et c'est pour ça que je vous annonce ce soir qu'à la suite d'un travail remarquable conduit par le ministre des Solidarités et de la Santé et la ministre de l'Enseignement Supérieur, en lien d’ailleurs avec les conseils régionaux concernés, nous allons créer de nouveaux sites de formations en odontologie, soit sous forme d'unités de formation et de recherche, soit sous forme d'antennes. Et l'information et là, ces formations seront installées pour la plupart dès la rentrée 2022. Donc, je ne vous parle pas de quelque chose de très éloigné à Tours, Amiens, Caen, Rouen, Dijon, Besançon, Grenoble et à Poitiers, ici en région Nouvelle-Aquitaine. Ces sites ont été choisis en vue d'orienter les professionnels vers les territoires les plus fragiles du point de vue de la démocratie graphique, médicale ; et permettront d'atteindre notre objectif ambitieux qui est d'augmenter de 14 % le nombre d'étudiants formés dans cette filière, voilà.
Je souhaitais vous dire la totale mobilisation du Gouvernement, mais vous le savez bien sûr. Nous avons dans la gestion de cette crise sanitaire, obtenu des résultats, je le disais tout à l'heure. L'épidémie est historique, sans précédent par sa durée, son intensité, le nombre de vagues successives, mais notre pays fait face. Notre situation n'a plus rien à voir à ce qu'elle était il y a 12 mois ou même 6 mois. Nous avons des vaccins, nous savons comment nous protéger, nous avons un temps d'avance, y compris par rapport à beaucoup de nos voisins. A nous de jouer pour le conserver, à nous d'être responsable, à nous de lever le pied pour tout ce qui est à risque de nous faire vacciner dans les bons délais, de rester calmes, vigilants, mobilisés face aux nouveaux risques. Mais surtout, je le redis ici à l'hôpital d'Angoulême, de nous montrer solidaires vis-à-vis des soignants qui sont à nouveau sous pression et que nous devons soutenir. Soutenir par des bonnes paroles, mais surtout par des décisions, de la nature de celles que je viens d'annoncer, et qui montre la confiance de notre pays dans son système de soins dont il a tant besoin.

> [Discours à l’occasion des  80 ans de l’Agence française de développement
Il y a 80 ans, la France n’était plus en France, mais elle était partout où la France libre se battait pour la reconquête de notre sol et de notre indépendance - partout où le général De Gaulle avait compris que le lien de notre pays avec le reste du monde serait une aide indispensable à la libération. C’est la raison pour laquelle il créé, en 1941, la Caisse centrale de la France Libre, qui permettait à la France combattante de conserver une autonomie financière et sa capacité de gestion. À la Libération, des hommes comme Pierre Mendes-France prennent conscience de ce que la victoire devait aux économies d’outre-métropole. Dès les années 1950, cet outil a été utilisé pour accompagner les processus d’indépendances, notamment en Afrique, puis le développement de ces jeunes économies, et enfin, leur adaptation à la mondialisation. Notre pays avait pu compter sur ces économies extérieures à la France occupée pour se libérer. En retour, la France se montrait solidaire de ces jeunes Nations, qu’elle allait accompagner dans leur processus d’émancipation.
La force de cette institution, c’est d’avoir toujours su s’adapter aux évolutions du monde, et d’avoir traversé le temps sans perdre de vue les raisons de son existence. Depuis 80 ans, vous avez ainsi aidé la France à faire vivre bien au-delà du territoire national, et même de sa zone d’influence, les principes universels qui se confondent aujourd’hui avec notre identité. Il n’est plus question, comme autrefois, d’assistance, mais bien de coopération. Nous n’agissons plus pour les autres, nous agissons ensemble.
Face aux défis mondiaux, qu’il s’agisse du changement climatique, de l’égalité femmes hommes, de la lutte contre la pauvreté et les inégalités mondiales, l’AFD a toujours préféré le partage de valeurs communes à la dictée d’une vision unilatérale. De Mopti à Ménaka, du Tillabéry à Diffa, c’est cette alliance que vous faites vivre au quotidien, dans des conditions hélas de plus en plus difficiles.
Dans un monde où la tentation impérialiste est si forte qu’elle menace partout le multilatéralisme, votre action est déterminante. Ce modèle d’aide au développement qui, grâce à vous, fait honneur à la France, est aujourd’hui concurrencé par d’autres. Je pense bien sûr à la montée en puissance, plus particulièrement en Afrique, de bailleurs bien moins scrupuleux dans leurs pratiques du crédit, en matière d’endettement en particulier, et moins soucieux de l’indépendance des pays partenaires. Ces « prêteurs sur gage » internationaux poursuivent une logique de rentabilité à court terme, souvent prédatrice, j’assume le mot, et donc contraire aux intérêts des pays qu’ils prétendent soutenir.
Face à cette concurrence, il fallait donc repenser notre stratégie et réarmer notre dispositif. C’est la raison pour laquelle, dès 2017, le Président de la République a impulsé une revitalisation complète de notre politique de développement, dans sa philosophie, dans ses méthodes comme dans ses moyens.
Un projet politique traduit par la loi de programmation du 4 août 2021 relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales, défendue par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Cette loi a fait du développement un pilier à part entière de notre politique étrangère, d’une politique au service d’un modèle de développement français et européen, qui défend bien sûr nos valeurs et nos intérêts, mais avec l’ambition de construire de véritables partenariats, et de les installer dans la durée sur un pied d’égalité.
Pour la France, et pour le Groupe AFD, la solidarité n’est pas une option économique, mais bien une obligation politique et morale. C’est en vérité la seule politique réaliste, au sens fort du terme. Tout simplement parce que notre monde est de plus en plus interdépendant.
Dernière illustration majeure en date, la pandémie Covid19 qu’on ne peut éradiquer durablement si les zones pauvres demeurent durablement infectées. Les migrations, qui sont le résultat de ces tensions économiques, sociales et politiques, sont également mondiales. <elles constituent, à elles seules, un défi qui doit être traité à cette échelle. La France a choisi, en s’appuyant notamment sur l’AFD, d’agir sur les causes durables de ces migrations. Elle accompagne les pays les plus vulnérables vers des modèles de croissance qui permettent à leurs populations d’exister dignement et de s’épanouir là où elles sont chez elles.
C’est notamment la raison pour laquelle, depuis 5 ans, l’éducation, l’égalité entre les femmes et les hommes, la défense des droits humains, ont toujours guidé l’action du Gouvernement et celle de votre institution. Dès 2017, le cap était clair : recentrer notre coopération sur ces priorités, tout en nous donnant les moyens d’obtenir de véritables résultats. Dans un univers où l’aide au développement devient pour certains un enjeu strictement stratégique, rien n’aurait été pire que de défendre des principes sans s’en donner les moyens. De ce point de vue, les chiffres sont incontestables et ont été salués par tous les acteurs.
L’aide française a augmenté de 35% pendant le quinquennat, pour atteindre aujourd’hui son niveau le plus haut, à 12,5 milliards d’euros. Il représente en, 2022 0,55% du PNB, contre 0,4 % en 2017 ; 0,49% en 2010 et 0,33% en 2000. Ce montant va continuer à progresser, puisque nous avons fait inscrire dans la loi l’objectif d’atteindre, d’ici 2025, 0,70% de notre richesse nationale investie dans le développement.
Le pari de maintenir une trajectoire en hausse de l’aide a donc été tenu, y compris pendant la crise, alors que d’autres pays choisissaient de réduire leurs efforts. Aussi, la France se situe aujourd’hui nettement et résolument au-dessus de la plupart de ses partenaires de l’OCDE, qui consacrent en moyenne 0,32% de leur richesse nationale à la solidarité internationale. Ce sont ainsi plus de 4 milliards d’euros qui sont venus irriguer notre action en faveur du développement au cours de ce quinquennat, faisant de la France le 5ème bailleur mondial, et donc un acteur incontestable et incontournable.
Ces moyens rehaussés appelaient, de fait, un nouveau discours de la méthode. Ainsi, la loi de programmation du 4 août dernier a également mis l’inclusivité et le partenariat au centre de notre approche. Cette loi, cela mérite d’être souligné, est l’unique texte voté à l’unanimité par le Sénat et l’Assemblée nationale au cours du quinquennat.
C’est tout l’honneur de notre représentation nationale que de faire consensus lorsqu’il s’agit de permettre à la France d’investir pour le développement. C’est donc avec le Parlement que nous avons fixé un nouveau cadre stratégique, qui élargit la notion de développement bien au-delà des accords entre gouvernements.
Désormais, la loi pose le principe d’une action concertée qui passe par la mobilisation de tous les acteurs : collectivités locales, chercheurs, ONG, fondations, administrations. Aussi, dans les pays concernés, nos ambassades, en lien étroit avec l’AFD, auront la charge de penser et de conduire ensemble une action stratégique, en évitant les doublons et les incohérences.
Cette confiance faite au terrain, nous avons pu l’appliquer avec l’AFD en Outre-mer. En effet, depuis 5 ans, votre action s’est inscrite dans une dynamique nouvelle, avec la création d’un département dit des « Trois Océans », intégrant les territoires français d’Outre-mer et les Etats étrangers voisins. C’est l’occasion pour moi de souligner ici qu’au cours de ces 5 dernières années, l’action de AFD dans les Outre-mer a été marquée par sa forte capacité à répondre aux circonstances exceptionnelles que ces territoires ont rencontré : soutien à la collectivité de Saint Martin après le passage de l’ouragan IRMA, déploiement de l’initiative Outre-mer en Commun en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française en réponse à la crise du COVID.
Aujourd’hui, alors que les Antilles connaissent une période troublée, je tiens à saluer le patient travail que l’AFD y mène depuis des années, notamment par le biais des contrats COROM signés avec les collectivités, à travers lesquels l’AFD fournit une importante aide en ingénierie.
Cette aide permet aux collectivités de restructurer leurs services, de trouver un équilibre budgétaire et financier et donc de disposer à nouveau des capacités pour investir au service de leurs concitoyens.
La France a également été en première ligne pour suspendre le service de la dette dans les pays les plus fragiles et les plus affectés, ce qui leur a permis de dégager des liquidités afin d’y faire face. En novembre 2020, la France a en effet joué un rôle moteur pour obtenir l’adoption par le G20 d’un « cadre commun de traitement de la dette » des pays pauvres, ce qui a permis d’apporter une réponse plus structurelle et pérenne. Ce qui a été fait à travers le Cadre commun du G20 et du Club de Paris.
Cette action, nous l’avons poursuivie, notamment dans le cadre du Sommet sur le Financement des économies africaines qui s’est tenu mi-mai, en obtenant d’augmenter, en faveur du continent africain, le bénéfice de l’allocation générale de DTS à hauteur de 650 milliards de dollars.
De même, nous avons obtenu du G20 qu’il endosse l’objectif de 100 milliards USD de réallocation des droits de tirage spéciaux (DTS) des grandes économies au bénéfice des pays en ayant le plus besoin, en particulier en Afrique, et nous travaillons à concrétiser cet objectif dans les prochains mois.
Parallèlement à cette action sur la finance, la France, vous le savez, s’est aussi fortement mobilisée pour apporter une réponse qui ne soit pas uniquement économique. En 2020, elle a été le troisième plus important pourvoyeur d’Aide Publique au Développement, grâce à la mise en œuvre de votre initiative « Santé en commun ». En ce qui concerne les vaccins, nous avons toujours eu un seul et même objectif : promouvoir un accès équitable et universel. C’est la raison pour laquelle nous sommes engagés à donner, d’ici à la mi-2022, 120 millions de doses de vaccins aux pays pauvres, ce qui fait de nous le troisième pays donateur après les Etats-Unis et l’Allemagne. Aujourd’hui, près de la moitié du chemin est déjà parcourue. Voilà un élément concret, tangible, où les bénéfices communs sont indéniables. C’est dans ce cadre que nous avons encouragé les banques multilatérales de développement à soutenir les financements de vaccins de leurs membres, et à les aider à préparer des plans de vaccination nationaux.
Plus généralement, nous plaidons pour que ces institutions participent au renforcement des systèmes de santé, afin de se préparer aux pandémies à venir.
La lutte contre le changement climatique est l’autre grande priorité que s’est fixée l’AFD.
Enfin, nous avons voulu faire de l’efficacité et de la lisibilité un marqueur de notre action. C’est le sens de la mise en place de la commission d’évaluation de l’aide publique au développement. Composée de parlementaires et d’experts reconnus, elle devra apporter un éclairage neuf et aiguisé sur notre action. Elle sera indépendante, et donc libre de nous aiguillonner, de mettre le doigt sur ce qui ne va pas, sur ce qui n’est pas efficace.
Elle aura aussi le souci de renforcer la confiance de nos citoyens dans l’aide publique de la France, de dépasser les idées reçues et de contrer les fausses informations. Dans cet ordre d’idée, l’État va bâtir une base de données claire et lisible de l’AFD française, accessible à tous, qui permettra à chaque citoyen de voir facilement qui fait quoi, avec quels moyens, et où.
De même, j’attends du Groupe AFD qu’il poursuive l’objectif d’efficacité et de sobriété qui lui a été assigné, tant dans sa relation avec ses partenaires que dans son fonctionnement interne, en particulier s’agissant de la pérennité de son modèle financier. Ces mesures doivent aller de pair avec l’accroissement des moyens qui lui a été accordé. Sans cette transparence, nous aurions pris le risque d’affaiblir l’adhésion démocratique à notre approche.
Ce renouvellement de la philosophie et des moyens de l’aide au développement, que le Président de la République a rappelé lors du sommet de Montpellier le 8 octobre dernier, passe également par une place croissante accordée aux partenariats avec l’ensemble des membres de la société civile, qui jouent un rôle majeur sur le terrain en matière de solidarité. La loi du 4 août 2021 prévoit d’ailleurs le doublement des fonds transitant par les organisations de la société civile et des fonds destinés au soutien à l’action extérieure des collectivités territoriales entre 2017 et 2022.
Ce sommet du 8 octobre était d’ailleurs d’un genre nouveau. Sans chef d’État et sans autorité institutionnelle, il était consacré exclusivement à la jeunesse d’Afrique et de France. Aussi, pour la première fois, des centaines de jeunes entrepreneurs, artistes, chercheurs, athlètes, étudiants, personnalités engagées d’Afrique et de France se sont réunis pour envisager les perspectives et les premières actions concrètes à mener pour le renouveau de la relation entre le continent africain et la France. (…)

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
> Le développement de l'éolien en mer est incontournable pour nous permettre de produire massivement de l'électricité décarbonée dans les années à venir.

> Le marché de gros de l'électricité européen est protecteur, il ne faut surtout pas le détruire.

> Nous sommes face à une teslaisation de la société [...] Ça veut dire que toutes les entreprises qui ne sont pas dans le chemin de la transition écologique vont se faire exploser.

> [Extraction de minerais en France] Je pense qu'il ne faut s'interdire de rien (...) Laissez polluer ailleurs en fermant les yeux...je préfère qu'on fasse [des mines] chez nous et bien.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> La lutte contre le harcèlement et le cyber harcèlement scolaires est mondiale. Nous poursuivons avec l’Unesco une démarche internationale pour la diffusion des bonnes pratiques et une action concertée vis-à-vis des réseaux sociaux. La loi Balanant accroîtra la responsabilisation.

> Combattre le harcèlement et le cyber-harcèlement, c'est faire vivre la fraternité. Un nouveau progrès avec l'adoption en première lecture de la proposition de loi visant à combattre le harcèlement scolaire: prévention, formation, sanction.

> Déjà plus de 1 000 000 de bénéficiaires du Pass sport depuis son lancement en juin dernier. Cette aide de 50€ qui vise à favoriser l’inscription des jeunes dans les clubs sportifs est par ailleurs prolongée jusqu'au 28 février 2022.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> La France réussit sa reconquête industrielle ! Notre politique donne des résultats. Continuons à nous mobiliser tous ensemble pour redonner de la fierté à l'industrie française.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
> Au large de Toulon, à bord du porte-avions Charles de Gaulle pour l’exercice Polaris : une préparation opérationnelle interarmées, interalliés, sur et sous les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace. Les champs de combat immatériels font partie de l’exercice.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> Nous devons lutter contre les criminels que sont les passeurs. Nous en avons interpellé plus de 1500 depuis le 1er janvier. Nous allons également doubler le nombre d’agents de l’office anti-passeurs.

> [Crise dans les Antilles] Nous avons pris des dispositions dures mais courageuses pusique 1.400 soignants ne voulant pas être vaccinés ont été suspendus. Il n'y a pas de raison que les métropolitains soient mieux protégés que nos compatriotes des Antilles.

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> Travailler pendant sa peine est essentiel pour la réinsertion : un détenu qui travaille à deux fois moins de risque de récidiver. C'est pourquoi nous voulons encourager le travail en prison : c’est bon pour les détenus, pour les entreprises et pour la société.

> Renforcer l’emploi et la formation dans le commerce, un secteur où certaines entreprises ont des difficultés pour recruter, est un enjeu essentiel.

> Après la fibre, la 5G, l'IoT ou les data centers vont créer de nouveaux métiers et besoins en compétences. L'accord que nous signons avec la filière des infrastructures numériques permettra d'y répondre, en facilitant reconversions et formations vers le secteur.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
> Dans les Antilles, il y a actuellement 3 crises :
- Une crise sur l’ordre public, la nuit.
- Une crise sociale à l’hôpital autour de l’obligation vaccinale.
- Une crise systémique liée à la vie chère et à la jeunesse.
À chacune de ces crises, le
gouvernement apporte une réponse.

> Les collectifs en Guadeloupe refusent de condamner les violences et demandent une amnistie pour ceux qui ont tenté d’assassiner des policiers et des gendarmes. Quel est le lien entre obligation vaccinale des soignants et ces actes violents contre nos forces de l’ordre ?

> Quand des élus guadeloupéens me demandent qu’une loi de la République ne s’applique pas sur leur territoire, c’est une demande d’autonomie. L’autonomie, c’est une décentralisation poussée à l’extrême. Cela existe déjà en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie.

 

Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
> La reconquête du commerce dans les territoires réussit lorsque élus, acteurs du commerce et Etat travaillent main dans la main. Pour accompagner cela plusieurs politiques publiques existent.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Le travail en détention réduit les risques de récidive et permet d’indemniser les victimes. Nous avons accompagné des entreprises en prison pour leur détailler les dispositifs attractifs mis en place pour passer de 31% de travailleurs détenus à 50%.

> [Inciter les juges à rendre des peines d'inéligibilité contre les prêcheurs de haine] Vu le contexte électoral, je vois venir l'instrumentalisation qui serait faite de votre proposition s'il elle était votée en particulier par ceux qu'elle viserait.

> Dès le mois de mai, j'ai pris une circulaire pour que les victimes de violences conjugales soient avisées de la libération de leur conjoint. Dans le prolongement de cette circulaire, nous publierons prochainement un décret pour rendre cette information obligatoire.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
> Dès 2022, la politique du ministère de la Culture et de la Communication en faveur des festivals reposera sur 3 piliers : l’observation, la mise en place d'une charte de développement durable, un soutien financier accru et plus lisible avec 10M€ de crédits pérennes supplémentaires.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19] Le pic sanitaire pourrait arriver en janvier.

> [Covid19] On n'a jamais un niveau de protection aussi élevée que dans les jours qui suivent la troisième injection.

> [Covid19] L'impact sanitaire est très sensible, un patient est admis en réanimation toutes les dix minutes, jour et nuit. Il y a deux paramètres fondamentaux qui peuvent changer la donne : les vaccinations de rappel et la distanciation sociale.

> [Covid19 et impact du vaccin sur le variant Omicron] Il nous faut encore quelques jours pour mieux cerner ce virus. Pour l'instant il n'y a pas d'alerte. Notre ennemi commun aujourd'hui, c'est le variant Delta.

> [Covid19 et variant Omicron]Neuf cas ont été confirmés dans cinq régions différentes.

> [Covid19] Nous avons notre destin entre nos mains. On est dans le moment ou il faut faire attention. S'il y a des mesures, ce sera au conseil de défense de le dire.

> [Covid19] Nous pourrions ouvrir la vaccination vers la mi-fin décembre pour les enfants de 5 à 11 ans qui sont sujets à des formes graves. Nous ouvrirons la vaccination à tous les enfants d'ici le mois de janvier.

> [Covid19] Nous ne sommes pas dans le mouvement de déprogrammation massive [d'opérations à l'hôpital] que nous avons connu lors des vagues précédentes.

> [Covid19] Nous avons suffisamment de vaccins à ARN messager pour vacciner tout le monde donc nous ne sommes pas dépendants des livraisons à venir" "tous les jours il y a 600 à 700 000 créneaux de vaccination qui s’ouvrent.

> [Covid19] J'insiste : Moderna et Pfizer, c'est pareil. La seule différence, c'est que si vous avez moins de 30 ans, on préfère vous donner du Pfizer et ce n'est pas pour des raisons d'efficacité.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
> 84 000 places créées dans le supérieur, 1 milliard€ pour la transformation du 1er cycle, 13 000 places créées sur Parcoursup à la rentrée 2021. La réalité, c’est que jamais un Gouvernement n’a autant ouvert les portes de l’accès à l’enseignement supérieur.

> Loin de la démagogie de ceux qui pensaient que délivrer des cartes étudiants tient lieu de politique pour la jeunesse, nous nous sommes engagés comme jamais au service de la réussite des jeunes dans l'enseignement supérieur.

> Avec la loi ORE, nous avons eu le courage de faire ce que d’autres, qui aujourd’hui voudraient abroger Parcoursup, n’avaient jamais osé faire : lutter effectivement contre les inégalités sociales et territoriales.

> Loin des fantasmes et des caricatures, Parcoursup c'est 94,2 % des néo-bacheliers qui ont reçu une proposition. En augmentation chaque année.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
> Avec France relance, plus de 1 030 communes ont pu renforcer la place des produits frais et locaux dans leurs cantines scolaires ; près de 475 000 élèves en bénéficient chaque jour ! Le dispositif est prolongé et ouvert pour de nouveaux projets.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> [Covid19] J’appelle tous les employeurs et agents publics à la remobilisation contre la covid19, par la vaccination ET par les gestes barrières.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)

> [Covid19] Oui le pas sanitaire est efficace. Si nous sommes le pays le plus vacciné, c'est sans doute grâce au pass sanitaire.

> [Covid19] Un reconfinement? Ça n'est pas l'objectif. Sur la table aujourd'hui c'est la vaccination, le rappel et les gestes barrières.

> Lutte contre l’artificialisation des sols, fiscalité des déchets, énergies renouvelables : partout en France, l’État sera aux côtés des maires, dans un esprit de dialogue constructif, afin de les aider à relever ces défis dans leurs territoires.

> Eric Ciotti est de ceux qui disent qu'il n'y pas de barrière infranchissable entre lui et l’extrême-droite.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
> Joyeux anniversaire à l'AFD [Agence française de développement]! 80 ans au service de l'aide au développement. 80 ans au service des populations. Une « vieille maison », créée le 2 décembre 1941 par le général de Gaulle, qui n'a jamais été aussi moderne et innovante. (…) Vieille maison, l’AFD est une magnifique institution tournée vers l’avenir, qui n’a eu de cesse de se renouveler, n’a jamais arrêté d’innover et fait notre fierté. Un des plus beaux anniversaires cette année: merci pour votre engagement passé, d'aujourd’hui et de demain!

> Profitons de ce 2 décembre, Journée internationale pour l'abolition de l’esclavage, pour nous remémorer ces femmes et ces hommes aux destins brisés. Et n'oublions jamais. La mémoire est une boussole pour l'avenir. Fléau qui demeure contemporain, l'esclavage doit être éradiqué.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
> Bonne nouvelle pour nos exportateurs de services (216 milliards d’euros en 2020), et notamment pour nos PME : grâce à l'accord trouvé hier à l'OMC, ils bénéficieront d'un accès plus facile aux marchés mondiaux.

> Face aux périls qui nous menacent, l’OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe] doit pouvoir jouer le rôle coopératif et multidimensionnel pour lequel elle a été créée. Cela suppose le respect de ses engagements. La France est pleinement mobilisée en ce sens.

> Le 2 décembre 2020, Valery Giscard d’Estaing nous quittait. Je veux rendre hommage à l’humaniste qu’il était, un visionnaire qui s’est battu pour construire une France plus forte dans une Europe plus souveraine. Puisse-t-il nous inspirer encore longtemps.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> La France crée à nouveau des usines. Loin des discours défaitistes et déclinistes, notre industrie retrouve des couleurs : 84 ouvertures de sites en 2021, contre 24 fermetures. (…) Notre détermination à soutenir les filières en transformation et à accompagner l'industrie dans sa transition porte ses fruits.

> L'histoire de l'industrie nucléaire a commencé par une coopération européenne entre Marie Sklodowska et Pierre Curie. Le nucléaire nous offre aujourd'hui l'opportunité de renforcer notre coopération européenne pour la transition écologique et notre autonomie stratégique.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
> Avec l'expérimentation de la plainte hors les murs, policiers & gendarmes se déplacent directement vers les femmes victimes de violences pour recueillir leur plainte.

> Quand on est une femme politique, et qu’on a vécu du sexisme, je crois qu’on a une responsabilité vis-à-vis des autres femmes. La sororité est un devoir, c’est un combat face à soi-même pour ne pas tomber dans la facilité.

> Interdiction des thérapies de conversion ! Le Gouvernement s'engage aux côtés des parlementaires pour réaffirmer la liberté d'aimer qui on veut. Ceux qui cherchent à guérir l'homosexualité portent atteinte au pacte Républicain !

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Crise avec le Royaume Uni] La France fait sa part, une très grande part. Il faut travailler avec l'UE. On propose aux Britanniques un accord de coopération équilibré sur l'asile et la migration.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
> Alors que certains voudraient que la France se retourne sur elle-même, qu’elle abandonne son projet universaliste, il est plus que jamais essentiel d’avoir le regard porté sur les autres, sur l’avenir.

> Les jeunesses sont le présent et l'avenir d'une nation durable, sociale, climatiquement neutre, prospère et démocratique, adaptée à l'ère numérique. Leur participation est essentielle.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
> Si on veut que la France offre un avenir a ses enfants, elle ne doit pas ralentir, mais continuer à accélérer.

> Les chiffres sont là : la France recrée enfin des usines. En matière de créations d’emplois et de souveraineté technologique, les déclarations de matamore ne valent rien, seuls comptent les résultats. Et ils sont très tranchés.

 

Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
> Le racisme, les incitations à la haine, sont des délits. C'est une avancée de civilisation que de condamner ceux qui crient à la haine ! L'identité française est une mémoire qui s'écrit tous les jours. Elle est vivante, et non figée.

> Mission sur l'abstention, étude sur le travail des députés... Le diagnostic sur l'état de nos institutions est indispensable. Le renforcement du Parlement est un enjeu démocratique fort.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Covid19] Les médecins, les sages-femmes, les infirmiers, les kinés, les pharmaciens vaccinent. Les centres reçoivent sur rendez-vous et sans. Nous avons 20 millions de doses pour 18 millions de Français éligibles. Nous sommes prêts et mobilisés !

> [Covid19] La meilleure preuve de l'effet de la vaccination c'est qu'aujourd'hui on a 9 fois plus de risque de finir en réanimation (...) si on n'est pas vacciné (...) Je ne crois pas à l'obligation vaccinale.

> La Droite a souvent parlé fort et agi peu. Elle promet plus de sécurité après avoir démantelé les renseignements et baissé de 12 500 postes la police et la gendarmerie. Elle promet de relever l'hôpital public après avoir créé la tarification à l'acte. Voilà la vérité.

> Un enfant sur 10 subit du harcèlement scolaire. Et se poursuit hors de l'école avec le cyber harcèlement. Pour protéger nos enfants, on en fera jamais trop. Créer un délit spécifique était nécessaire.

> C'est légitime que les questions de sécurité et d'immigration soient haut dans les préoccupations des Français. Je ne crois pas que sur ces sujets-là on ait la moindre ambiguïté (...) On n'a jamais eu la main qui tremble.

> Déclaration honteuse de Valérie Pécresse qui parle de «potiches» sur BFMTV concernant les femmes qui se sont exprimées lundi à la Mutualité ! Nous n'accepterions jamais cette déclaration de la part d'un homme. Elle ne passe pas mieux de la part d'une femme !

 

Laetitia Avia (porte-parole)
> Nous combattrons toujours les prêcheurs de haine dans les urnes. Et nous sommes déterminés à ce qu’il n’y ait pas la moindre résolution, loi, décret ou circulaire, qui puisse porter leur nom.

> Je suis révoltée par l'omniprésence dans les médias, et maintenant dans la campagne présidentielle, d'une personne [Eric Zemmour] condamnée pour incitation à la haine et à la discrimination.

> [Tribune coécrite avec Fabien Gouttefarde et Guillaume Rouger: «Pour une Europe souveraine sur les marchés numériques]
A quelques semaines de la présidence française de l'Union Européenne et à l'heure où la France annonce des investissements massifs en soutien au secteur du cloud, l'enjeu de la régulation des acteurs du numérique apparaît comme l'un des dossiers majeurs et prioritaires de l'agenda européen. Le commissaire en charge du marché intérieur, Thierry Breton, est en première ligne sur les deux projets de Digital Services Act et de Digital Market Act.
Et, comme il l'a récemment rappelé à l'ensemble des États membres et des parlementaires, « le temps est compté » : le temps de la négociation européenne, bien entendu, qui doit permettre la définition d'un encadrement pertinent, efficace et ambitieux des activités numériques ; mais également le temps perçu par l'ensemble des entreprises et des citoyens européens, qui doivent pouvoir s'appuyer sur des règles claires et pérennes, protectrices de leurs droits fondamentaux et permettant le développement de nos champions européens.
Comme députée et avocate engagée contre le cyberharcèlement et la haine en ligne, comme député spécialiste des questions de défense, comme commissaire aux comptes acteur de la régulation internationale des marchés et des secteurs stratégiques, nous appelons à une mobilisation politique, économique et citoyenne en faveur de ces deux textes d'importance capitale pour notre avenir.
La première brique de cette régulation européenne en construction, est celle de la défense des citoyens européens et des consommateurs, et de l'affirmation de nos valeurs au sein du marché numérique mondial. Le temps politique doit désormais s'accélérer pour rattraper le temps des plateformes digitales mondiales, qui ont investi l'ensemble de l'espace numérique en quelques années et imposé, de fait, des standards internationaux souvent utiles et favorisant le développement de nouveaux services et produits essentiels, mais parfois questionnables, voire dangereux pour nos démocraties.
Il ne s'agit pas de combattre, il s'agit de réguler. Il ne s'agit pas de casser la dynamique d'innovation et de freiner le développement des écosystèmes vertueux, il s'agit de se doter d'un ensemble de règles communes à l'échelle du continent en soutien au renforcement des droits individuels et de la confiance. La lutte contre le cyberharcèlement et la haine en ligne, le combat que nous devons mener sans répit face à la diffusion de fausses informations et la déstabilisation des mécanismes démocratiques au sein des États membres de l'Union, la protection des données personnelles de l'ensemble des citoyens et notre capacité d'intervention sur le champ technologique, des algorithmes et de l'intelligence artificielle sont au cœur de cette évolution législative et réglementaire.
Le deuxième étage de cet édifice réglementaire européen en devenir, concerne notre souveraineté européenne sur ce secteur stratégique. Le ministre français de l'Économie, des Finance et de la Relance, Bruno Le Maire, et le secrétaire d'État au questions numériques, Cédric O, portent avec détermination cette ambition une Europe numérique plus forte, en cohérence avec les perspectives tracées par le président de la République. L'Union Européenne doit renforcer sa capacité d'intervention dans ce domaine, au travers d'un effort de normalisation et d'investissements massifs dans nos dispositifs de contrôle.
Elle doit, au travers de la nouvelle architecture juridique, qui sera mise en œuvre, renforcer la sécurité des marchés européens et fédérer acteurs publics et privés autour de cette affirmation de la primauté du droit européen sur notre territoire. A l'heure d'une relance du projet de défense européenne, comment pourrions-nous laisser l'espace numérique à la merci des attaques plus ou moins frontales de nos compétiteurs stratégiques ? Ce serait un renoncement coupable, dont les générations futures auraient à pâtir et qui pourrait mettre à mal des décennies d'efforts de construction d'une Union Européenne en capacité de défendre ses intérêts dans le monde.
Enfin, il nous faut travailler à la définition d'un cadre qui soit vecteur d'opportunités pour nos entreprises françaises et européennes. Les Etats-Unis ont compris depuis de longues années que les normes et régulations pouvaient favoriser leurs champions nationaux dans le jeu mondial, en leur procurant des avantages compétitifs déterminants, en les soutenant dans leur développement. Le Digital Services Act et le Digital Market Act apparaissent dès lors comme un réveil interventionniste de l'Union Européenne sur le front de la régulation, réelle arme stratégique pour notre marché intérieur et pour nos entreprises numériques, de services et industrielles.
Car la révolution numérique n'est pas l'apanage des GAFAM, elle emporte des conséquences et des évolutions majeures sur l'ensemble du champ technologique et économique : des systèmes embarqués aux algorithmes d'optimisation industriels, de l'aide à la décision au ciblage publicitaire, du développement des capacités robotiques à l'utilisation massive des technologies d'intelligence artificielle dans l'ensemble des sphères publiques et privées.
Sur l'ensemble de ces quelques thématiques, chacun peut aisément comprendre quels pourraient être les effets dévastateurs d'un Far West numérique sans supervision ni contrôle. En agissant vite et de manière coordonnée sur l'ensemble de son territoire, l'Union Européenne affirmera son leadership et favorisera un développement plus solide de ses propres géants du numériques. La régulation de ce secteur n'est pas une contrainte, elle est un atout pour nos entreprises et pour les citoyens : accélérons et gardons ce temps d'avance.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Aujourd’hui [2 décembre], nous nous sommes souvenus de ce que l’Europe doit au Président Giscard d’Estaing. Avec l’élection directe du Parlement européen et la monnaie unique, il a bâti notre modernité européenne. Renew Europe saura être fidèle à cet esprit précurseur. Notre combat pour les listes transnationales et le droit d’initiative du Parlement européen sont dans cette continuité.

 

Nathalie Loiseau
> Protéger la liberté de circulation dans les espaces contestés, maritime, aérien, spatial et cyber, une priorité pour notre défense et pour la défense européenne.