mercredi 17 novembre 2021

La quotidienne centriste du 17 novembre 2021. Les multiples raisons qui ont poussé Poutine et Loukachenko à créer une crise migratoire

Personne ne peut sérieusement penser une seule seconde que Vladimir Poutine, malgré ses dénégations, n’était pas au courant du projet de sa marionnette biélorusse, Alexandre Loukachenko, de fomenter une crise migratoire à la frontière de l’Union européenne et plus spécifiquement à celle de la Pologne.

Non seulement le dictateur de Minsk ne peut agir sans l’aval de son protecteur russe qui le maintient en vie mais le maître du Kremlin avait nombre de raisons de créer une tension avec l’UE et le gouvernement polonais.

Non, il n’y avait donc pas seulement et surtout un mouvement d’humeur du dictateur biélorusse contre l’Union européenne à cause des sanctions prises par cette dernière contre son régime répressif et violent, voire criminel, dans la cette provocation.

D’abord parce qu’il a fallu tout organiser pendant des mois pour amener des migrants des pays du Moyen Orient et de les lancer à l’assaut de la frontière de la Pologne.

Ensuite parce qu’il y a avait un dessein beaucoup plus large que de créer une simple pression afin de faire plier Bruxelles à propos des sanctions déjà prises à l’encontre de Loukachenko.

On peut ainsi lister tous les motifs qui ont amené cette crise et qui profitent, tous, à Poutine tandis que Loukachenko pourrait être le grand perdant de ce grand bluff.

Il y a d’abord la volonté de punir l’UE pour s’immiscer dans le pré-carré russe, que ce soit en Biélorussie, en Moldavie, en Ukraine et en Géorgie.

Poutine ne peut, ne veut, accepter que ces pays soi-disant souverains répondent aux sirènes européennes et que la dernière partie du glacis imaginé et voulu par Staline pour protéger l’URSS (et surtout la Russie) ne disparaisse.

Il s’agit, selon Poutine, d’intérêts vitaux pour son régime autocratique.

Ensuite, il y a la volonté d’affaiblir l’UE en montrant qu’elle est incapable de gérer une crise de cette sorte.

Pourquoi maintenant et en Pologne?

Tout simplement parce qu’en provocateur malin qui tente par tous les moyens de mettre les pays occidentaux en difficultés – les Etats-Unis en connaissent un rayon –, Poutine a voulu profiter des mauvaises relations actuelles entre la Pologne et ses partenaires européens suite à la politique anti-libérale menée par le gouvernement au pouvoir à Varsovie pour tenter de ridiculiser l’Union européenne.

Il voulait montrer au monde que l’UE est faible, que sa prétendue puissance n’est que de la poudre aux yeux et qu’à la moindre anicroche, elle recule systématiquement.

Sans oublier de la présenter comme inhospitalière aux persécutés de la Terre, en contradiction avec ses valeurs affichées et à créer des angoisses dans les populations de l’UE sur un «envahissement» dans lequel, évidemment, les populistes démagogues, amis de Poutine, n’auraient pas manqué d’affirmer que des terroristes islamistes s’étaient faufilés.

De même, Poutine a voulu envoyer un message aux Polonais en leur disant que l’UE ne les protègerait jamais assez face à la puissance russe et que l’allégeance, la réelle, celle qui découle de la force, devait se faire à Moscou et pas à Bruxelles – l’Ukraine en sait quelque chose.

En montrant cela, Poutine voulait que les Polonais en concluent que les Européens ne les aideraient pas aujourd’hui et encore plus demain et du coup s’éloigne de l’UE.

Message qui était également à destination de tous les pays satellites de l’ère soviétique intégrés désormais dans l’Union européenne, des pays baltes à la République tchèque en passant par la Hongrie.

Il s’agissait donc de tester la solidarité européenne et la force des liens entre les Etats-membres.

Enfin, et ce n’est pas le moins important pour Poutine, se poser, pour la Russie, en arbitre capable de dénouer la crise et trouver une solution.

Oui, il convient toujours de chasser Loukachenko du pouvoir après qu’il ait volé les dernières élections et qu’il emprisonne et tue ses opposants.

Mais, surtout, il ne faut pas laisser à Poutine l’occasion de s’attaquer impunément à l’Union européenne.

Malheureusement, il sera plus facile de prendre de nouvelles sanctions contre le régime en place à Minsk que d’en prendre tout court contre le maître de Moscou…

Parce que Poutine n’a pas entièrement tort sur la puissance de l’Union européenne.

 

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Présidentielle 2022. Sondage (Harris) – Macron toujours largement en tête aux deux tours devant Zemmour qui recule

Selon la 22e vague du sondage présidentiel de l’Institut Harris-Interactive pour Challenges, les intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron sont à 23% (Bertrand), 24% (Pécresse et Barnier) soit une stabilité par rapport aux deux dernières semaines.

Quant à Eric Zemmour, il régresse pour la première fois dans ce sondage qui le donne néanmoins présent au second tour quel que soit le candidat de la Droite devant une Marine Le Pen qui se stabilise et un Xavier Bertrand qui demeure stable.

L’extrémiste populiste obtiendrait 17% et 18%, soit un point de moins que la semaine dernière.

Au second tour, Macron l’emporterait face à Eric Zemmour avec 59% (+1) contre 41%, soit une hausse de l’écart d’un point par rapport à la semaine dernière.

Le président sortant l’emporterait d’ailleurs dans tous les cas de figures testés par l’institut: 56% (+1)-44% (Le Pen), 54% (-1)-46% (Bertrand), 58% (+1)-42% (Pécresse), 59% (+1)-41% (Barnier), 6% (+1)-36% (Mélenchon), soit une progression de un point par rapport à la semaine dernière sauf en cas de duel avec Xavier Bertrand où il perd un point.

Scores des autres personnalités testées:
- Nathalie Artaud (LO): 1% (=)
- Philippe Poutou (NPA): 1% (=)
- Fabien Roussel (PC): 2% (=):
- Jean-Luc Mélenchon (LFI): 10% (=)
- Arnaud Montebourg (gauche nationaliste): 2% (=)
- Anne Hidalgo (PS): 4% (-1)
- Yannick Jadot (EELV): 8% et 9% (=)
- Candidat LR: Xavier Bertrand, 14% (=); Valérie Pécresse, 10% (=); Michel Barnier, 10% (+1)
- Nicolas Dupont-Aignan (DF): 1% et 2% (=)
- François Asselineau (UPR): score non significatif
- Jean-Lassalle (populiste démagogue): score non significatif
- Marine Le Pen (extrême-droite): 16% (= ou +1)
 - Florian Philippot (extrême-droite): 1% et 2% (= et +1)

 

(Sondage réalisé par internet entre les 12 et 15 novembre 2021 auprès d’un échantillon de 2609 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur entre 1,4 et 3,1 points selon l’institut)

 

 

La quotidienne centriste du 16 novembre 2021. L’important, c’est le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration, la santé, l’emploi, l’environnement… et le reste!

Des sondages – pas toujours d’accord entre eux – nous disent, à périodes répétées ce qui à l’instant T de leur réalisation est important pour les Français, voire pour certains plus spécifiquement pour les électeurs du prochains scrutin.

Le problème est que, de semaines en semaines, de mois en mois, la principale préoccupation change au gré de l’actualité, ce qui n’empêche pas les médias d’immédiatement récupérer celle du moment pour en faire leurs gros titres et organiser des débats avec leurs experts attitrés.

Tant qu’il n’y a pas d’attentat, le terrorisme n’est plus la crainte principale des sondés jusqu’à ce qu’un nouveau survienne.

Et l’on peut dire la même chose dans le domaine de la santé.

Il est intéressant, à ce titre, de noter que celle-ci a été la préoccupation majeure des Français au moment des phases aigües de la covid19 pour être reléguée à des places plus ou moins lointaines lorsque le coronavirus était moins virulente pour revenir en tête de liste avec son retour en force.

Quant au pouvoir d’achat, il devient le problème numéro un quand l’inflation réapparait pour ensuite disparaitre du devant de la scène.

Et l’on pourrait dire la même chose de tous les items proposés par les instituts de sondage.

Tout ça pour dire, non pas que tout est relatif mais, à l’inverse, que tout est important pour les Français et que de vouloir faire une hiérarchie est une manipulation certaine de l’opinion publique.

Ce n’est pas parce que l’on place tel question en tête de lice que les autres sont secondaires.

Une manipulation qu’adore nombre de femmes et de hommes politiques qui y trouvent le moyen de faire le buzz de façon primaire et simpliste en tenant systématiquement des discours anxiogènes, démontrant ainsi leur incapacité à avoir une vision qui dépasse le très court terme et leur unique volonté de tirer un profit électoraliste des angoisses de leurs compatriotes même si elles ne sont que passagères.

Ainsi, on est en droit de se demander si le problème de l’immigration serait traité de la même manière et si les discours seraient aussi alarmistes, si celui-ci ne faisait pas actuellement peur aux Français, comme on a pu le voir ces derniers jours avec les déclarations d’Eric Zemmour et les propos tenus lors des débats des candidats LR à la présidentielle.

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faudrait pas parler de l’immigration et des questions qui peuvent se poser à son sujet mais que l’absence supposé de gain électoral en en faisant un épouvantail, permettrait certainement de la traiter de manière plus apaisée et de trouver sans doute des solutions grâce à la raison et non l’émotion.

 

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