Par Thomas Pape
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Thomas Pape est un centriste de longue date autrefois adhérent de l’UDF. Ses
propos sont les siens et non ceux du CREC.
De propos et déclarations chocs, voire polémiques, dans les médias de meetings en meetings, de débat en débat, dont le dernier s’est tenu hier soir, les cinq candidats à l’investiture LR pour la prochaine présidentielle rivalisent tous de mesures les plus à droite possible.
Dans cette logorrhée qui ressemble fort à celle de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour mais avec un peu d’hypocrisie – sauf pour Eric Ciotti dont on ne comprend pas depuis longtemps qu’est-ce qu’il fait encore à LR et pourquoi n’a-t-il pas rejoint son compère Mariani au RN –, on se demande vraiment où les centristes pourraient trouver de quoi les contenter.
La période, on l’a compris, est à être le plus radical possible et à flirter avec l’extrémisme dans le camp de la Droite suivant en cela les exemples de Trump, Johnson ou Orban.
Bien sûr, Bertrand n’est pas Le Pen, et Pécresse n’est pas Zemmour comme Barnier n’est pas Philippot mais ce qui était impensable dans les discours de membres d’un parti qui revendique encore son héritage gaulliste, est devenu la normale pour tout ce qui relève des questions sociétales et, bien sûr, sécuritaires.
Quant aux questions sociales et économiques, là on est dans le grand flou puisque l’on promet tout et n’importe quoi tout en critiquant les soi-disant largesses du gouvernement actuel, sans expliquer comment on les finance ou comment on les met en place.
Il reste encore du temps à celui qui sera élu par les militants de LR de préciser son programme.
Mais l’on sait une chose: il ne sera pas centriste et il n’a d’ailleurs guère intérêt à l’être.
Le Centre votera très majoritairement pour Emmanuel Macron s’il se présente (ce qu’il fera très certainement) et le candidat LR, quel qu’il soit, ne ramassera que quelques miettes de cet électorat qui n’est pas du tout sa priorité.
Alors pourquoi devrait-il le cajoler et répondre à ses attentes?
Voilà bien une question que l’on peut poser à ceux qui, se disant centristes, ont choisi, quel que soit le candidat LR, de le soutenir.
Et on attend leurs réponses.
Thomas Pape