Voici une sélection, ce 31 octobre 2021, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
- Souveraineté européenne et stratégie
Indo-Pacifique, lutte contre le terrorisme au Sahel, coopération sur les
énergies renouvelables et le nucléaire, les exports d’armements et les
technologies : avec Joe Biden, nous avons engagé des mesures concrètes pour rebâtir la
confiance.
- [Déclaration conjointe entre la France et les Etats-Unis
signée par Emmanuel Macron et Joe Biden]
Le Président de la République française et le Président des États-Unis se sont
rencontrés aujourd’hui en marge du Sommet du G20 pour réaffirmer leur
détermination à renforcer la coopération bilatérale et transatlantique au service
de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans le monde entier. Cette
réunion s’inscrit dans le cadre des consultations approfondies annoncées dans
leur déclaration conjointe du 22 septembre dernier visant à mettre en place les
conditions garantissant la confiance. Ils soulignent la solidité de la relation
historique qui unit depuis longtemps la France et les États-Unis, fondée sur
nos valeurs démocratiques communes, nos liens économiques ainsi que notre
coopération en matière de sécurité et de défense. Ils réaffirment également
leur détermination commune à faire évoluer et à moderniser l’alliance et le
partenariat transatlantiques à la lumière des évolutions mondiales et à la
mesure de la profondeur de nos liens et de nos valeurs et intérêts communs. Ils
sont déterminés à garantir que la démocratie soit au service de leurs
concitoyens, à promouvoir l’état de droit et la bonne gouvernance, à défendre
les droits de l’Homme et la dignité de tout un chacun et à lutter contre les
injustices et les inégalités.
Sur cette base, les Présidents souhaitent travailler ensemble de manière
étroite, au plan bilatéral comme avec d’autres alliés et partenaires dans le
monde, pour faire face aux menaces anciennes et émergentes. Ils sont tous deux
attachés à mener des consultations et à coordonner leurs efforts de manière
systématique et approfondie pour garantir la transparence, tant au plan
bilatéral qu’au sein des enceintes multilatérales, notamment avec les Alliés de
l’OTAN et les partenaires de l’Union européenne (UE), s’agissant des mesures et
des initiatives qui servent leurs intérêts respectifs et revêtent une dimension
stratégique. La France, qui assurera la présidence du Conseil de l’UE pendant
le premier semestre 2022, tiendra les États-Unis bien informés de ses
priorités.
La France et les États-Unis sont conscients du rôle moteur qui leur incombe
dans la recherche de solutions mondiales aux problèmes collectifs, notamment la
coopération constante entre l’UE et les États-Unis pour renforcer l’ordre
multilatéral fondé sur des règles de droit. Nos deux pays œuvreront au
renforcement de la santé mondiale et de la sécurité sanitaire, en menant
notamment des efforts pour mettre un terme à la pandémie de COVID-19 et pour
développer notre résilience face aux pandémies futures. Nous continuerons de
rechercher des solutions urgentes à la crise climatique, notamment en appuyant
l’objectif de la COP 26 visant à accélérer la transition mondiale vers zéro
émission nette. Les Présidents se félicitent des préparatifs de lancement d’un
« Partenariat bilatéral entre la France et les États-Unis sur l’énergie propre
» d’ici la fin de cette année. Nous promouvrons une reprise économique mondiale
durable, reposant sur une économie mondiale équitable, solidaire et fondée sur
des règles de droit. Face à l’émergence de nouvelles technologies, nous nous
efforcerons de garantir que les normes et règles régissant leur utilisation
soient respectueuses de nos valeurs démocratiques, tout en préservant notre
autonomie respective en matière de régulation. À ce sujet, les deux
Présidents saluent le lancement du Conseil du commerce et des
technologies, qui représente un forum important pour permettre à l’UE et aux
États-Unis de revoir les règles de conduite applicables à l’économie du XXIe
siècle. Ils appuient également un dialogue bilatéral portant sur les
répercussions des technologies émergentes sur nos économies et nos sociétés. La
France et les États-Unis souhaitent renforcer leur coopération sur les
questions spatiales, ce qui fera l’objet de discussions lors de la visite
prochaine de la Vice-présidente Kamala Harris à Paris.
Les Présidents entendent maintenir notre défense et notre sécurité collectives,
accroître notre résilience, développer notre solidarité et garantir la
stabilité internationale face à tout l’éventail des menaces contemporaines. La
France et les États-Unis partagent l’objectif de continuer à faire de la
dissuasion un élément clé de notre défense collective et à prendre part à la
sécurité indivisible de l’Alliance atlantique.
L’objectif premier des capacités nucléaires détenues par l’OTAN est de
préserver la paix, de prévenir les actes de contrainte et d’éviter les
agressions. Compte tenu de la détérioration du contexte sécuritaire en Europe,
nous réaffirmons qu’une Alliance nucléaire crédible et unie est essentielle.
Dans ce contexte en matière de sécurité, les alliés doivent continuer de mener
des consultations étroites sur les questions relatives au contrôle nucléaire et
à la maîtrise des armements, notamment dans le cadre de l’OTAN. Nous
travaillerons de concert, notamment au sein de l’OTAN, pour renforcer la
maîtrise des armements, le désarmement et la non prolifération, qui constituent
des éléments centraux de la sécurité euro-atlantique.
Comme mentionné dans la déclaration conjointe des deux Présidents du 22
septembre dernier, les États-Unis reconnaissent l’importance d’une défense
européenne plus forte et plus opérationnelle, qui contribue positivement à la
sécurité mondiale et transatlantique et soit complémentaire avec l’OTAN. Les
États-Unis soutiennent les investissements croissants de ses Alliés et
partenaires européens dans des capacités militaires utiles à notre défense
commune, le renforcement des capacités militaires européennes et de
l’engagement des partenaires européens ne pouvant que bénéficier à la sécurité
transatlantique. La conduite de missions et d’opérations par les Européens,
comme celles conduites au Sahel et en Bosnie-Herzégovine, contribue de manière
positive à la sécurité transatlantique.
Les Présidents réaffirment leur soutien au renforcement du partenariat
stratégique entre l’UE et l’OTAN, qui n’a pas d’équivalent et est indispensable
à la sécurité et à la prospérité de nos nations et de la zone euro-atlantique.
Ils appuient l’invitation de l’UE et d’autres partenaires au prochain Sommet
des Chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN à Madrid en 2022. Ils réaffirment
aussi leur soutien au dialogue entre l’UE et les États-Unis en matière de
sécurité et de défense et aux efforts visant à conclure un arrangement
administratif entre l’Agence européenne de défense et les États-Unis, comme
décidé lors du sommet UE-États-Unis en juin dernier.
Les Présidents affirment qu’il est important de disposer de bases industrielles
de défense fortes en Europe et aux États-Unis caractérisées par leur
interopérabilité, qui permettront d’améliorer les capacités militaires dans
l’intérêt de l’Alliance. Les Présidents entendent lancer un dialogue
stratégique en matière de commerce militaire afin de promouvoir une approche
commune des questions liées à l’accès aux marchés et aux exportations
militaires. Dans ce contexte, les deux gouvernements recenseront des mesures
pour améliorer l’efficience et l’efficacité des autorisations d’exportations
militaires.
Les Présidents reconnaissent qu'il est important de mener une solide
collaboration dans la région indopacifique, notamment dans le contexte de
problématiques économiques et stratégiques croissantes dans cette région. Les
États-Unis se félicitent du rôle ancien de la France en tant que partenaire
indo-pacifique, considérant que son engagement de longue date, sa géographie et
ses capacités militaires basées dans toute la zone en font un acteur clé pour
contribuer à une région indopacifique libre et ouverte et garantir la sécurité
de celle-ci. Les États-Unis saluent également la stratégie de l’UE pour la
coopération dans la région indopacifique et entendent continuer de mener des
consultations approfondies sur leur propre stratégie. Ils soutiennent la
poursuite du dialogue et des actions de coopération concrètes avec les
partenaires de la région indopacifique, en notant combien il est important
d’unir nos efforts pour appuyer l’ordre international fondé sur des règles de
droit et parvenir à des approches communes sur les problématiques mondiales.
Suite à l’accroissement des déploiements aériens et maritimes de la France et
d’autres nations européennes dans la région, les États-Unis entendent accroître
leur soutien et leur contribution matérielle à ces derniers.
Comme indiqué dans la déclaration conjointe des deux Présidents du 22 septembre
dernier, la France et les États-Unis accroîtront leur coopération dans la
région du Sahel. Par conséquent, les États-Unis ont engagé des ressources supplémentaires
au Sahel pour soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme menés par la
France et les autres États européens. Les deux Présidents ont donné pour
instruction à leurs équipes de renforcer leurs consultations bilatérales
(complétées par leur collaboration en cours avec les États et les organisations
africains ainsi qu’avec les autres partenaires européens) visant à appuyer une
approche globale et durable de cette région. En outre, la France et les
États-Unis rechercheront les moyens d’accroître le soutien multilatéral au G5
Sahel, à ses États membres et à la MINUSMA.
Les deux Présidents louent les efforts historiques déployés par la Coalition
internationale contre Daech. Ils souhaitent renforcer la coordination des
efforts et la coopération au plan bilatéral ainsi qu’avec les partenaires de la
Coalition pour maintenir la pression sur les réseaux de Daech dans le monde,
notamment la poursuite des efforts militaires en Irak et en Syrie permettant de
garantir une défaite durable de Daech. Ils sont conscients de l’importance de
réduire la capacité des groupes extrémistes violents ou des pays, quels qu’ils
soient, de menacer nos concitoyens et nos alliés. Ils soutiennent les réformes
importantes au Liban, conviennent de la nécessité de garantir que l’Iran
n’élabore ni ne détienne jamais d’arme nucléaire, soulignent l’importance de la
Conférence internationale sur la Libye de Paris le 12 novembre prochain, dans
la perspective des élections qui doivent se tenir dans ce pays le 24 décembre,
et soutiennent la souveraineté et l’indépendance de l’Irak tout en veillant à
ce que ce pays ne serve plus jamais de sanctuaire à des groupes extrémistes
violents.
- Depuis quatre ans, je me bats pour
mettre en œuvre une taxation internationale d’au moins 15% pour les entreprises
multinationales. Ce soir, nous y sommes ! L’ensemble des pays du G20 empruntent
la voie d’une mondialisation plus juste.
- La hausse des prix de l’énergie
touche le monde entier. Nous accompagnons sans attendre les Françaises et les
Français, et il nous faut maintenant apporter des réponses durables et
cohérentes avec la transition écologique engagée. C’est le message que je porte
au G20.
- Avec nos partenaires, nous
continuerons d’agir pour que l’Indo-Pacifique reste un espace de paix et de
coopération. À cet égard, l’Indonésie est un interlocuteur clé, bien plus qu’un
partenaire, un ami. Sous la Présidence française du Conseil de l’Union
européenne, nous agirons pour renforcer les liens entre Union européenne et
Asie du Sud-Est.
- Avec l'Inde, nous partageons les
mêmes ambitions pour l'environnement, la santé ou encore l'innovation. Nous
continuerons d’œuvrer ensemble vers des résultats concrets, en particulier dans
l'espace Indo-Pacifique.
- La Corée du Sud et la France vont
continuer à œuvrer de concert pour que l’Indo-Pacifique reste un espace de
stabilité et de prospérité. Nous allons aussi conjuguer nos efforts en matière
climatique et de préservation de la biodiversité, ainsi que sur le numérique.
- En matière d’économie, de mobilité,
de sécurité et d’écologie, nous partageons tant de défis ! Oui, le partenariat
Europe-Afrique sera l’un des objectifs de la Présidence française du Conseil de
l’Union européenne. Le rendez-vous est fixé : premier semestre 2022.
- Avec Alberto Fernandez [Président d’Argentine]
au G20, nous avons échangé sur les crises en Amérique
Latine, en particulier le Venezuela et le Nicaragua. Une autre crise était au
centre de nos préoccupations : le climat. Nous devons montrer la voie,
notamment par la fin des subventions aux énergies fossiles.
- Pour une relance économique durable
des pays qui ont besoin de notre soutien, les États du G20 peuvent ensemble
partager 100 milliards de dollars avec le FMI. La France y est engagée.
D’autres membres du G20 nous rejoignent. J'appelle nos partenaires à le faire
aussi.
- Avec les pays qui ont moins, la
France a déjà partagé 67 millions de doses de vaccins. Nous arriverons à 120
millions d’ici mi-2022. Partenaires du G20, accélérons les efforts. Solidarité,
transparence, partenariats de production : c’est ensemble que nous vaincrons le
virus.
- [Déclaration des dirigeants E3+États-Unis sur l'Iran]
Nous, Président de la République française, Chancelière de la République fédérale
d’Allemagne, Premier ministre du Royaume-Uni et Président des États-Unis, nous
sommes réunis à Rome aujourd’hui pour évoquer les risques qu’entraîne pour la
sécurité internationale l’intensification du programme nucléaire iranien. Nous
avons exprimé notre détermination à faire en sorte que l’Iran ne puisse jamais
fabriquer ou acquérir une arme nucléaire, ainsi que notre inquiétude vive et
croissante face au rythme accéléré des mesures provocatrices prises par l’Iran
dans le domaine nucléaire, telles que la production d’uranium hautement enrichi
et d’uranium métal enrichi, et ce alors que l’Iran a interrompu depuis le mois
de juin les négociations relatives à son retour au Plan d’action global commun
(PAGC). Il n’existe en Iran aucun besoin civil crédible de conduire ces
activités mais toutes deux sont importantes pour la production d’une arme
nucléaire.
Ces mesures sont d’autant plus inquiétantes que l’Iran a dans le même temps
réduit sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)
ainsi que la transparence dont il faisait preuve à son égard. Nous sommes
convenus du fait que les progrès constants de l’Iran en matière nucléaire et
les obstacles que le pays impose aux travaux de l’AIEA compromettront la
possibilité d’un retour au sein du PAGC.
La situation actuelle souligne la nécessité d’une solution négociée permettant
le retour de l’Iran et des États-Unis au respect du PAGC et posant les bases de
la poursuite d’un dialogue diplomatique destiné à résoudre les autres sujets de
préoccupation, les nôtres comme ceux de l’Iran. Dans cet esprit, nous nous
félicitons du fait que le Président Biden ait clairement manifesté son souhait
de voir les États-Unis revenir au respect du PAGC et continuer à le respecter
tant que l’Iran en fait autant.
Nous sommes convaincus qu’il est possible de rapidement parvenir à, et mettre
en œuvre, un accord sur le retour au respect du PAGC et de de garantir à long
terme que le programme nucléaire iranien est exclusivement destiné à des fins
pacifiques.
Le retour au PAGC permettra une levée des sanctions qui aura des répercussions
durables sur la croissance économique de l’Iran. Ceci ne sera possible que si
l’Iran change de cap. Nous appelons le Président Raïssi à saisir cette
opportunité et à reprendre un effort de bonne foi pour faire aboutir nos
négociations de toute urgence. C’est le seul moyen sûr d’éviter une escalade
dangereuse, qui n’est dans l’intérêt d’aucun pays.
Nous saluons les efforts diplomatiques dans la région déployés par nos
partenaires du Golfe pour réduire les tensions, et nous notons qu’un retour au
respect du PAGC permettrait à la fois une levée des sanctions rendant possibles
des partenariats régionaux renforcés et une diminution du risque de crise
nucléaire, laquelle nuirait gravement à la diplomatie régionale. Nous affirmons
également notre détermination commune à faire face aux préoccupations plus
larges en matière de sécurité que suscitent les actions de l’Iran dans la
région.
Nous sommes déterminés à continuer de travailler en étroite collaboration avec
la Fédération de Russie, la République populaire de Chine et le Haut
représentant de l’Union européenne, en sa qualité de coordonnateur, pour
apporter une solution à ce défi essentiel.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
- 6 mois après l'annonce du plan
historique du Gouvernement en faveur de la filière agricole touchée par le gel,
je me suis rendu sur le terrain, dans le Lot, pour m'assurer que nos
engagements s'étaient concrétisés par des actes et faire un point sur l'avenir
du secteur viticole.
- [Attentat dans une
église de Nice] Un an après cet attentat qui
frappa notre pays en plein cœur, la Nation n'oublie ni la douleur des familles
et des proches des victimes, ni l'héroïsme de ceux qui prirent tous les risques
pour mettre fin à cette attaque barbare. La République s'incline en leur
mémoire.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
[Budget du ministère de l’Europe et des Affaires
étrangères] Des moyens supplémentaires (30% de plus en 5 ans !) pour mener une
action diplomatique à la hauteur des ambitions, des intérêts et des valeurs de
notre pays.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
Il faut qu’on sorte de la rhétorique de la dernière chance, qui enferme
dans une logique de couperet et d’échec. C’est une COP de l’action, de la mise
en œuvre de la COP21. Quelle que soit son issue, nous continuerons à agir. J’ai
à titre personnel une forme d’enthousiasme lucide car on voit que ces moments
permettent de faire bouger les lignes. Ce rendez-vous a déjà permis des
avancées: on a obtenu en mai que les pays du G7 arrêtent de financer de
nouvelles centrales à charbon à l’export ; en septembre, la Chine s’est
engagée dans la même voie. Or l’ennemi public numéro un du climat, c’est
le charbon. Une centrale émet autant qu’un million de voitures thermiques. Je
reste aussi lucide, car les engagements pris par les 148 pays sur les 192 (qui
ont signé l’accord de Paris), ne représentent que 60 % des émissions de
gaz à effet de serre du monde. Cette trajectoire nous mène à une augmentation
de 2,7 °C de la température globale d’ici la fin du siècle. Et donc à la
catastrophe.
- Il est vrai que la puissance des centrales à charbon qu’on
a réussi à faire fermer l’an dernier au niveau mondial (30 GW), équivaut à
peu près à ce qui est reconstruit dans le même temps par la Chine… Le combat
est difficile, mais il faut avancer et Pékin évolue aussi sur ses engagements.
Il faut garder à l’esprit qu’au-delà des chiffres macroéconomiques, pour la
Chine, c’est six millions de mineurs, des territoires complètement dépendants
de cette industrie, on ne peut pas tout changer en un claquement de doigts. Et
si la Chine est dans cette situation, c’est aussi parce qu’on a délocalisé une
grande partie de notre production là-bas, qu’on achète énormément de produits
importés, donc nous contribuons à ce système. Notre politique de
réindustrialisation en France et de mécanisme d’inclusion carbone aux
frontières de l’Europe est une réponse à ce déséquilibre.
- [J’attends de la COP26] que tout le monde revienne dans ce
format multilatéral pour prendre des engagements de baisse d’émissions d’ici
à 2030 comme la France et l’Union européenne l’ont fait. Le président
indien vient à la COP, j’espère qu’il en profitera pour annoncer des ambitions
rehaussées. Il faut des engagements rassurants sur l’aide financière, notamment
sur les 100 milliards annuels promis par les pays développés pour financer
notamment l’adaptation au changement climatique des pays en développement. On
sait aujourd’hui qu’on n’atteindra cette somme qu’en 2023. La France fait sa
part, puisque le président a annoncé l’an dernier qu’on portait notre
contribution à 6 milliards d’euros annuels. Tout le monde doit jouer le
jeu, y compris les États-Unis qui ont annoncé 11,4 milliards de dollars,
ce qui est encore en dessous de ce qu’ils devraient financer.
(…) Il y a plusieurs types de prêts, certains à des taux très bas et avec des
remboursements très longs. Ce sont des outils essentiels pour financer par
exemple les énergies renouvelables. Il est vrai que sur les dons, on pourrait
aller plus loin, et on y réfléchit. Mais rétablir la confiance ne passe pas que
sur cette question des 100 milliards.
- Il faut travailler concrètement avec les pays émergents
sur des solutions pour franchir ce cap de la transition énergétique. C’est dans
cette optique que nous allons annoncer, au moment de la COP, un accord de
plusieurs milliards de dollars entre l’Afrique du Sud, la France, les
États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et l’Allemagne pour aider
l’Afrique du Sud à tenir son ambitieuse feuille de route en termes de réduction
des émissions. Rappelons que ce pays est fortement émetteur, 90 % de sa
production électrique provenant du charbon. L’accord, basé à la fois sur des
engagements financiers et des échanges d’expertise - impliquant des
entreprises comme EDF, Alstom ou Total - permettra la fermeture de 9 centrales
à charbon, et aidera le pays à basculer vers les énergies renouvelables, tout
en développant la filière hydrogène et les véhicules électriques.
- Il n’y a pas à tergiverser: le +1,5, c’est un objectif
établi en 2015 qui nous permet de rester dans une trajectoire qu’on maitrise,
il n’a pas été décidé au doigt mouillé. Il faut évidemment réaffirmer cet
objectif et cette COP ne doit pas être le moment où on revient sur les
engagements de la COP21!
- Les pays du G20 représentent 80% des émissions mondiales:
ils ont une responsabilité particulière et s’ils sont ambitieux, ils seront
écoutés par tous les autres.
- La question de la sobriété énergétique est importante, et
ce genre de rapport d’experts, renseigné et transparent, permet d’élever le
niveau du débat politique qui en avait bien besoin. En tant que ministre de
l’énergie j’ai deux ambitions essentielles: baisser nos émissions de gaz à
effet de serre et faire face aux besoins de consommation de nos concitoyens.
Baisser nos émissions signifie faire des économies d’énergie et passer des
énergies fossiles (gaz, pétrole) à des énergies décarbonées et en premier lieu
à l’électrique. Nous devons continuer nos efforts sur la sobriété, mais cela
n’empêchera pas notre besoin en électricité d’augmenter d’ici à 2035, tout le
monde le reconnaît désormais. Donc les choses sont claires: il faut développer
massivement les renouvelables, car quand bien même voudrait-on des nouveaux
réacteurs nucléaires, il n’est pas raisonnable de penser qu’une centrale puisse
être construite et mise en fonctionnement dans ces délais. Cela nous permet de
sortir de ces débats sans fin «pour ou contre»: les éoliennes et le
photovoltaïque sont une nécessité. Et quand je vois les Républicains dire: «le
nucléaire est LA solution!», je me demande s’ils ont lu le rapport. Autant le
nucléaire fait partie de certains scénarios avancés par RTE, autant toutes les
options s’appuient sur une forte augmentation des énergies renouvelables et des
économies d’énergie.
- Je n’ai pas changé d’avis sur le nucléaire et sur ses
inconvénients. Mais je ne peux pas dire à tout le monde d’écouter les experts
avant de s’exprimer et ne pas moi-même faire la même chose. Je veux être une
pragmatique et avoir de l’honnêteté intellectuelle sur ces sujets. Le rapport
de RTE (réseau du transport électrique) pose plusieurs chemins qui ont tous
leurs avantages et leurs inconvénients. On va choisir le scénario le plus
efficace pour atteindre notre double objectif de baisse des émissions de gaz à
effet de serre et de sécurité d’approvisionnement. Nous avons mis sur la table
toutes les options, parce que nous sommes attachés au débat et à la
transparence. C’est important que les différents acteurs se positionnent
pendant la présidentielle. Nous proposerons une vision de notre avenir
énergétique à l’heure du défi climatique. La concrétisation de ces choix
interviendra lors de l’examen de la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie
prévu en 2023.
- Je travaille sur le programme présidentiel sur les
questions écologiques. J’ai cofondé un mouvement politique, «En commun», qui
s’inscrit dans la majorité. Nous avons d’ores et déjà apporté des propositions.
Si le président se représente, évidemment je le soutiendrai. Cette campagne va
relégitimer notre bilan. Quand EELV demande 50 milliards d’euros annuels
d’investissements écologiques, je me dois de rappeler qu’on a déjà investi
100 milliards depuis que je suis ministre! Il s’agit maintenant de
pérenniser ce que l’on a fait. Je pense que nous avons besoin d’une
planification pour que toutes les filières, comme l’automobile ou le bâtiment,
entament sereinement leur processus de mutation. C’est ce que je veux porter.
- Les analyses de Yannick Jadot, j’en partage une bonne
partie. Mais je regrette très fortement ses prises de position récentes.
Notamment sur le rapport RTE qu’il a dénoncé comme une «manipulation
gouvernementale». Ce n’est pas au niveau d’un candidat à l’élection
présidentielle alors que ce rapport est justement l’occasion de faire de la
politique au sens noble du terme, de proposer des choix de société à nos
concitoyens. Attaquer le messager quand on n’est pas d’accord avec le message,
c’est décevant de la part de quelqu’un qui avait jusque-là une parole plutôt
modérée au sein d’EELV. Maintenant il rabaisse le débat.
- Je trouve normal que l’on débatte de notre manière de nous
loger, d’habiter l’espace, de nous déplacer. Le logement c’est un quart de nos
émissions de gaz à effet de serre. C’est sain d’en parler, de confronter des
idées, de dire ce qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas. Notamment sur
l’artificialisation des sols, une plaie dans notre pays qui a des répercussions
graves sur la biodiversité.
- Il faut faire en sorte de trouver l’équilibre entre baisse
de nos gaz à effet de serre et préservation de la biodiversité. On sait que les
éoliennes peuvent avoir un impact sur quelques espèces d’oiseaux ou sur les
chauves-souris. Mais un des premiers dangers pour la biodiversité, c’est le
réchauffement climatique et pas les éoliennes. Je ne vais pas dire qu’on
installe aucune éolienne par principe dans les zones Natura 2000, tout
simplement parce qu’elles ne sont pas toutes traversées par des couloirs de
migration d’oiseaux. Alors que la place manque, si on se bloque sur des
questions juridiques on ne s’en sortira pas. Si on veut tenir nos objectifs
climatiques, je rappelle qu’on doit installer au large de nos côtes entre 2000
et 4000 mâts. Bien sûr, je veux éviter les couloirs de migration. A défaut, on
peut trouver des solutions, comme arrêter de faire fonctionner les éoliennes
pendant ces périodes. Ça peut être une solution alternative pour limiter au
maximum l’impact sur la biodiversité.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
[Taxation internationale d’au moins 15% pour les
entreprises multinationales] Enfin ! C’est une véritable révolution fiscale au
service de nos concitoyens. Avec Emmanuel Macron, nous comptons mettre en œuvre cet accord pendant la PFUE. Il
n’y a plus de temps à perdre pour traduire en acte cet accord politique. Notre
ambition : 2023.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- Conformément à l’engagement pris lors de mon
déplacement dans le Puy-de-Dôme en hommage aux trois gendarmes tués par un
forcené en décembre 2020, l'acquisition et la détention par des particuliers
des armes "de guerre", armes automatiques transformées, sont
désormais interdites.
- A la mémoire des victimes de
l’attentat de la Basilique Notre-Dame de Nice, lâchement assassinées dans un
lieu de paix et de prière par la barbarie islamiste le 29 octobre 2020. La
France n’oubliera jamais.
Sébastien Lecornu
(ministre des Outre-mer)
[Comités d'élus locaux en faveur de
la candidature de Macron] Cela s'est
fait naturellement au lendemain des élections régionales et départementales de
juin. Après la tribune parue dans le JDD où
des maires affirmaient leur appui à la gestion de la crise sanitaire par le
Président, un certain nombre d'élus de différentes sensibilités politiques se
sont dit qu'il serait bon de témoigner clairement leur soutien à Emmanuel
Macron. Avec le souhait de le voir réélu s'il venait à se représenter, mais
aussi tout simplement de le soutenir dans les derniers mois du quinquennat.
Ils sont aujourd'hui plus de 200 à travers la France, dans l'Hexagone comme
en outre-mer. Mais de nombreux autres sont en cours de création. Certains
rassemblent une poignée d'élus, d'autres plusieurs dizaines. On ne se fixe pas
d'objectif particulier. Ces comités se créent spontanément. À cela s'ajoute le
soutien public de maires de grandes villes, de droite comme de gauche : Christian
Estrosi à Nice, Olivier Klein à Clichy-sous-Bois, Hubert Falco à Toulon… Nous
sentons partout dans les territoires un vrai élan qui part du terrain en faveur
du Président, de son action et de son bilan.
(…) Il n'est pas encore question de campagne, le président de la République n'ayant
pas exprimé le choix de se représenter ou non. Nous avons créé une association
pour mieux coordonner l'ensemble des soutiens, élus locaux et au-delà, qui
souhaitent voir Emmanuel Macron réélu à la tête du pays. Cette structure n'a
pas vocation à exister médiatiquement, mais elle permet d'optimiser le maillage
territorial de ces soutiens.
(…) Ces élus? peuvent venir de tout horizon politique - LREM, MoDem et
Agir, bien entendu, mais également divers gauche ou divers droite. Tout cela se
fait indépendamment des structures partisanes, dans une démarche ouverte. Ces
élus locaux tiennent à la promesse de dépassement voulue par le Président.
(…) Même s'il est vrai que le vivier initial penche plus à
droite, car il y a plus de gens de droite que de gauche sur les 600.000 élus
locaux que compte notre pays. Mais quand vous regardez la composition des
comités, on voit des élus de tous bords, qui parfois n'ont jamais été encartés
et dont la sensibilité était jusqu'alors insondable. De plus en plus d'élus
locaux, notamment en milieu rural, ne sont plus affiliés à un parti politique
depuis longtemps. Dans un village, les élus sont souvent des personnalités
engagées, issues d'associations de parents d'élèves ou du comité des fêtes, qui
ont une forte capacité de mobilisation. Leur engagement est un atout.
- Pendant que Les républicains ne cessent de s'embourber dans des questions
politiciennes d'organisation, nous, nous agissons pour les Français et nous le
ferons jusqu'à la dernière minute.
- Il faut faire mentir cette caricature d'un président
coupé des territoires. Ce mensonge a été fabriqué par certaines formations
politiques et certains élus nationaux qui ont d'ailleurs parfois
instrumentalisé les associations d'élus pour compenser les faiblesses de leurs
partis. Le grand débat national a montré qu'Emmanuel Macron n'était pas
hors-sol. Les Gilets jaunes et l'épidémie de Covid19 ont créé une communauté de
destin entre le chef de l'État et les maires, qui sont souvent en première
ligne sur la gestion de crise. Enfin, les élus locaux ont vu que le Président a
tenu parole, notamment sur les moyens affectés aux collectivités territoriales,
la revitalisation des cœurs de ville, les corrections de la loi Notre ou bien
encore sur le retour des services publics en milieu rural comme dans les
quartiers prioritaires. Autant de sujets pour lesquels les majorités
précédentes avaient bien souvent déçu.
- La campagne présidentielle ne doit pas rompre avec notre
méthode initiale. Nous avons besoin des élus de proximité pour nous projeter
vers l'avenir. Les annonces sur France 2030 ont suscité un intérêt,
notamment dans les nombreux territoires à réindustrialiser. Nous comptons bien
nous appuyer sur eux pour faire vivre le débat d'idées au plus près de nos
concitoyens. La démocratie ne peut passer uniquement par les chaînes d'info ou
les réseaux sociaux.
- Je pense qu'il est utile désormais de mieux structurer la
majorité présidentielle et je sais que Richard Ferrand s'emploie à cette tâche.
Mais les questions partisanes ne sont plus dans le cœur des Français.
L'élection présidentielle, c'est d'abord la rencontre d'une femme ou d'un homme
avec les Français, sans intermédiaire et sans filtre partisan.
- Emmanuel Macron sera jusqu'au bout le président de tous
les Français. Dans cette sortie de crise sanitaire, en rupture avec le
défaitisme de certains, il saura donner à nos concitoyens une vision pour la
France qui regarde vers l'avenir, fort de ses potentiels et de la place qu'elle
doit occuper dans le monde. Enfin, c'est la relation personnelle, libre,
sincère et directe qu'il a avec tous les Français qui fera la différence. Tout
simplement!
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
C’est parce que nous connaissons les difficultés de l’hôpital
aujourd’hui que nous investissons 19 milliards d’euros pour son avenir et
déployons 10 milliards d’euros pour revaloriser les soignants. C’est 50% de
plus que le plan « hôpital 2007 » et « hôpital 2012 » réunis.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
Nos exportateurs d’acier et d’aluminium attendaient cette trêve depuis longtemps. Nous
y avons travaillé sans relâche. C’est une bonne nouvelle pour notre industrie, et un signal positif
pour la relation transatlantique.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
Notre pays donnera d’ici la fin de cette année plus
de 60 millions de doses de vaccins contre la covid19 aux pays les plus vulnérables. Chaque dose compte pour
arrêter la pandémie.
Alain Griset
(ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
« Le Plan de Relance, ça va encore profiter qu'aux
grandes entreprises. » FAUX. Il profite, avant tout, à nos TPE et PME. 60 % des
40 milliards dédiés au PME sont déjà versés. Le reste le sera dès l'année
prochaine. On continue !
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Le respect des droits est une priorité : c’est un
combat existentiel pour l’Union européenne, c’est notre projet
politique. Il faut défendre nos valeurs européennes, toujours : indépendance de la justice, liberté de la presse,
droits des femmes…
- Eric Zemmour et Marine Le
Pen vont chercher chez V. Orban leur inspiration, en s’aplatissant.
Demandons leur ce qu’ils pensent des investissements chinois en Hongrie, du
dumping social… Si c'est cela leur modèle, il faut qu'ils l’assument.
- Le 2 novembre, si le Royaume-Uni ne
fait pas de geste très significatif sur les licences de pêche, on appliquera des mesures, proportionnées. Nous ne cherchons
pas l’escalade, nous voulons nos licences de pêche.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- Je préfère l’égalité des possibles à l’égalité des chances. Je n’aime pas
l’idée d’ascenseur social. Il suffit d’appuyer sur un bouton! Je préfère celle
d’escalier social. Car oui, il y a une volonté et un effort à faire.
- [Bilan du SNU en 201] Il s'agissait de la première édition
en version large : pour la première fois, le service national universel a pu se
tenir dans tous les départements au sein de 122 centres. En raison des
protocoles sanitaires, nous avons accueilli un peu moins de 15.000 jeunes, mais
nous avions reçu plus de 30.000 inscriptions! Cela montre qu'il y avait une
réelle envie.
[En 2022] Nous allons passer une étape structurante : 50.000 jeunes feront leur
service national universel l'an prochain. Pour la première fois, nous allons
leur proposer trois dates d'inscriptions – en février, juin et juillet – afin
de permettre à davantage de jeunes de vivre cette aventure. Ceux qui n'avaient
pas pu participer l'an passé seront informés dès l'ouverture des inscriptions,
le 8 novembre. On marche à grand pas vers la généralisation. A terme, le projet
est que l'ensemble d'une classe d'âge puisse bénéficier du SNU : soit plus de
700.000 jeunes chaque année.
- [Objectif de 50.000 jeunes atteignable] J'en suis
convaincue. J'ai constaté l'énergie de l'édition 2021 : neuf jeunes sur dix se
disent satisfaits ou très satisfaits et le bouche-à-oreille est le meilleur
moyen de faire venir des jeunes. Leur motivation première était de rencontrer
de nouvelles personnes. J'y vois une belle manière de faire République. Le SNU
permet de créer ce qui n'existe plus : un grand moment de mixité sociale et territoriale.
- Lorsque le SNU sera généralisé, la question [de la mixité
sociale] ne se posera plus. D'ici là, il y a des jeunes qu'il faut aller
chercher. Nous allons renforcer notre travail auprès des associations, dans les
quartiers prioritaires et les territoires ruraux notamment, mais aussi auprès
des maisons départementales pour les personnes handicapées. La mixité est la
condition de la réussite du SNU. Si on veut construire une société de
l'engagement, si on veut forger les ressorts du vivre-ensemble, il faut ces
temps de rencontre. Pendant leur séjour, les jeunes échangent avec des
bénévoles de la SPA [Société protectrice des animaux], avec des pompiers, avec
des personnes engagées… Leur présenter tous ces parcours de citoyenneté, sans
les hiérarchiser, c'est une autre forme de rencontre avec la République et une
manière de réduire les inégalités de destin.
- Contenu du séjour de cohésion] Nous allons améliorer les modules
pour être encore plus dans la pratique. Je pense notamment à celui sur le
développement durable, qui a été le moins plébiscité. En réalité, le socle de
connaissances des jeunes était déjà important. Ils avaient envie d'agir, par
exemple en ramassant les déchets sur les plages. Dans l'optique de lutter
contre l'abstention, nous allons aussi renforcer le module consacré à la
citoyenneté par des simulations de conseils municipaux ou du Parlement
européen. Les jeunes ont été très friands de ces exercices concrets.
Nous allons renforcer la formation des adultes encadrants afin qu'ils puissent
mieux détecter les jeunes en situation de détresse. Le séjour de 2021 a en
effet déjà permis d'identifier des jeunes en difficulté, par exemple à travers
les bilans de santé et les tests d'illettrisme et d'illectronisme, et nous
voulons renforcer cet aspect positif du SNU.
Désormais, tous les participants se verront proposer au
minimum une mission près de chez eux, libre à eux d'en choisir une autre. Nous
constations des inégalités entre les territoires, à l'image du tissu
associatif. Pour ne laisser aucun jeune dans la difficulté, j'ai écrit à tous
les maires des communes qui comptent un jeune ayant participé au SNU, pour les
inciter à proposer eux aussi des missions.
- L'obligation du SNU devra passer par un débat
parlementaire, mais pas sous cette législature. Ma mission est de préparer
cette généralisation en déterminant l'investissement nécessaire ou encore les
besoins en immobilier. J'ai par exemple demandé à l'inspection générale un
rapport qui dresse l'état des lieux de l'immobilier de l'Etat. Ce sera en tout
état de cause progressif. On peut dire que 2022 sera une répétition
générale.
- Parmi ces jeunes qui ne voulaient pas participer au SNU et
que les parents ont souvent contraint, 7 sur 10 se disent satisfaits ou très
satisfaits du SNU et le recommanderaient à un ami. On peut faire mieux, mais
c'est rassurant. Cela veut dire qu'ils ont, malgré tout, tiré profit de cette
expérience. Par ailleurs, plus on avance vers la généralisation, plus on
améliore le contenu des modules et la formation des encadrants. Concernant
l'uniforme, les jeunes en sont très fiers! Il permet de gommer certaines
inégalités et favorise la mixité et le sentiment d'appartenance.
- Le SNU n'est pas en concurrence avec le temps scolaire,
c'est un temps d'apprentissage différent et complémentaire, que nous
construisons avec Jean-Michel Blanquer. Il s'agit aussi de reconquérir le mois
de juin, lorsque les secondes terminent l'année scolaire. Les lycéens
manqueront au maximum une semaine de cours.
- Ma mission, c'est de développer une culture de
l'engagement à l'issue du séjour, pas avant. Qu'un jeune participe au SNU pour
rencontrer de nouvelles personnes, pour faire du sport, pour enrichir son CV…
Cela me va. Certains sont aussi attirés par la discipline et ont besoin de
repères. Nous semons des graines de bénévolat. Récemment, j'ai par exemple
rencontré un jeune et sa mère. Celle-ci m'a dit : ' En quinze jours, il a
grandi de deux ans.' Après son séjour de cohésion, ce garçon a décidé de
rejoindre l'association où sa mère était déjà bénévole. Le SNU a été un déclic.
C'est aussi l'objectif de la phase 2.
Olivia Grégoire
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- Ce capitalisme citoyen que j’appelle de mes vœux a vocation à être, dans
les années qui viennent, plus ouvert, plus transparent et plus engagé. Il faut
que la pratique capitalistique, économique, s’inspire davantage de la pratique
de la République, et associe les salariés, épargnants, investisseurs, de la
même manière que la démocratie associe les citoyens.
- Je crois qu’il faut se départir des postures manichéennes
ou morales quand on qualifie la finance. En réalité, les sanctions morales
peuvent être efficaces dans le champ politique, mais elles sont assez vaines
dans le champ économique. Je regarde les choses de façon assez neutre ici à
Bercy. La finance, pour être sincère, n’est ni mon amie ni mon ennemie. Elle
est un levier, un moyen qui doit être mis au service d’une finalité politique.
Aujourd’hui, nous avons des leaders politiques qui nous font des envolées
lyriques condamnant la finance. Mais je ne vois pas comment on mène cette
transition écologique et sociale sans embarquer la finance française,
européenne, internationale, dans cette révolution. Pour le dire plus
simplement, ceux qui considèrent qu’on peut mener cette transition en faisant
fi des acteurs financiers font au mieux de la poésie, au pire, de la posture
politicienne.
Il suffit de regarder les enjeux en termes d’investissements, ou encore, ces
jours-ci, les enjeux de mix énergétique, d’orientation de l’épargne au service
du développement d’actifs verts, socialement responsables ou solidaires… Il y a
aujourd’hui plusieurs signaux qui montrent que les choses sont en train de
bouger. Des règles de finance verte sont en train d’être édictées, au service
de la décarbonation. La finance n’est pas un corps sans tête. Les épargnants
évoluent. Les encours en matière d’investissements socialement responsables ont
doublé entre 2019 et 2020. Même chose pour les titres verts, les green bonds.
Les investisseurs s’orientent de plus en plus vers une épargne de conviction,
plutôt que de l’épargne de précaution. Maintenant il faut continuer, comme le
fait le président de la République, à faire changer les règles en construisant
et en animant des coalitions mondiales, qui font le choix d’arrêter de financer
des énergies fossiles. Certes, la finance a encore du chemin à parcourir, mais
depuis quatre ou cinq ans elle a fait des pas de géant.
(…) Le capitalisme a à y gagner sa survie. Tel qu’il s’est pratiqué, le
capitalisme sans tête des années 80 et des subprimes répondait à une demande
sociale d’individualisme économique. Aujourd’hui, cette demande sociale se
porte sur la survie de notre espèce et de notre planète. C’est une question de
civilisation. Le capitalisme doit être capable de répondre aux attentes des
individus. Il n’a pas d’autre solution que de s’adapter aux défis qui sont les
nôtres, accélérés par la crise du Covid19.
La directive CSRD, actuellement en discussion au sein de l’UE et qui sera au
cœur de la présidence française, demandera aux entreprises de plus de 250
salariés, à compter de 2024, de publier, au même titre qu’elles émettent un
rapport financier, un bilan extra-financier portant sur leur action
environnementale, sociale et de gouvernance. Autrement dit, d’ici deux ans, ce
qui était considéré comme la raison d’être de l’entreprise, la lucrativité,
sera révolu.
Dans la loi Pacte, nous avons intégré qu’au-delà de son empreinte financière,
l’entreprise a aussi une empreinte sur l’environnement et la société. Si le
capitalisme ne sait pas se transformer, on peut craindre d’autres modèles
existant dans le monde, notamment en Asie, avec une économie beaucoup plus
administrée, qui prendra les décisions à la place des acteurs de marché. C’est
un enjeu vital.
- Ces enjeux de mutation du capitalisme, cette promotion de
l’entreprise responsable, sont au centre de l’action qu’Emmanuel Macron mène en
France, en Europe et dans le monde autour du capitalisme rénové. Il est engagé
personnellement sur ces enjeux, au point de toujours prendre lui-même la parole
lors des meetings mondiaux, ce qui n’est pas le cas de tous les chefs d’État,
qui délèguent souvent. Il sait aussi que ce thème est essentiel à la vie
démocratique.
► Haut-commissariat au
Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
- [Président de la République française] Dans ma vie de citoyen, parce que
c'est cela que nous sommes, vous, moi, ceux qui nous écoutent, des citoyens, il
n'y a pas de place pour le renoncement, à rien. Je fais ce que je crois être
nécessaire et l'idée que je pourrais tirer un trait sur l'engagement de ma vie,
quelle que soit la forme qu'il prend et qu'il sera peut-être amené à prendre,
cette idée n'est pas la mienne. Je pense que l'on est citoyen de plein exercice
et que, dans cette citoyenneté, on fait ce que l'on croit devoir faire, le
devoir, l'engagement, la responsabilité, le partage des responsabilités, tout
cela, c'est la vie d'un citoyen. Chacun a sa place, et chacun comme
il pense être le mieux.
- [Rôle dans la campagne 2022] Celle d'un citoyen engagé.
C'est une campagne dont vous voyez bien l'enjeu, enfin le caractère crucial,
tout le monde voit bien ce qui est en train de se passer. Une société française
dont se révèlent, désormais, aux yeux de tous, des faiblesses qui cheminent à
bas bruit, comme l'on dit, depuis des années et des années, depuis des
décennies. Il y a des décennies que ce que nous avons sous les yeux se prépare.
Il y a une fermentation dans la société, révélatrice de beaucoup de problèmes
et de beaucoup de faiblesses.
Ce mal français qui est, aujourd'hui, un mal de tous les pays développés en
vérité, c'est précisément ce qui va servir de cadre ou c'est la question
principale de l'élection présidentielle : est-ce que l'on peut rompre,
tourner la page sur ce mal français ? Retrouver une période ou une époque
qui soit de foi dans l'avenir, de confiance dans l'avenir, de certitude que
nous sommes un peuple soudé et qui relèvera tous les défis qui se présentent à
lui ? Moi, je crois que l'on peut le faire. Je crois que ce grand tournant
est possible. Il est souhaitable, bien entendu, et il est à portée de la main.
- Je suis engagé auprès du Président de la République parce
qu'il me paraît sans conteste, aujourd'hui, être celui qui a le plus de force,
de caractère, le plus de volonté, le plus de conscience des difficultés et les
incroyables crises qu’il a traversées dans les 4-5 années qui viennent de
s'écouler le montrent. Et je ne vois pas qui peut offrir au pays un avenir, un
horizon, une volonté qui soit semblable ou du même niveau que celle qu’Emmanuel
Macron peut offrir le jour où il aura décidé de se présenter.
- Je trouve que tous ces désordres cheminent depuis
longtemps. Ce n'est pas nouveau. Ce n'est pas neuf. Je vous rappelle qu'il y a
20 ans, en avril, le 21 avril 2002, on a eu des surprises du même
ordre. Donc, ces mauxs ne sont pas neufs, mais, pour la première fois, ils se
révèlent aux yeux de tous. On ne peut plus les ignorer. Vous allez trouver
choquant ce que je dis, je trouve que ce dévoilement de la vérité est,
finalement, une bonne nouvelle. Au bout du compte, cela nous oblige à ne plus
accepter les bandeaux que nous avons sur les yeux, à regarder les choses en
face. Vous dites, il y a des problèmes qui tournent autour de l'identité
française. Sans aucun doute. Il y a des problèmes qui tournent autour de
l'identité dans tous les pays développés, qui nous entourent, et aussi dans
bien d'autres pays chez lesquels, parmi les pays développés, parmi ceux qui ne
le sont pas ou pas encore, la question de l'identité tourne à une névrose, à une
maladie de l'âme.
(…) Oui, la France traverse une crise de cet ordre, mais cette crise-là, on
peut en sortir, on peut la regarder en face et en sortir à condition d'accepter
de poser les questions comme elles se posent. Vous parliez de l'identité. Moi
je pense qu'il y a un droit à l'identité pour une société, pour un peuple. Il y
a un droit, j'ai écrit cela dans plusieurs livres dans les années passées, pour
une société à souhaiter que ces modes de vie, "ces valeurs" comme
l'on dit, le mot est un peu fourre-tout, un peu valise, il y a un droit à ce
que ces valeurs se perpétuent dans l'avenir, à ce que les femmes et les hommes
pensent que, demain, ne sera pas l'effacement de tout ce qu'ils ont construit
ensemble. Vous savez bien, les très grands auteurs qui sont, pour moi, très
importants, Péguy, par exemple, c'est exactement ce qu'ils portent, ce qu'ils
disent, et donc ce désir-là ou cette attente-là est une attente saine. Ce qui
n'est pas sain et qui n'est pas normal, qui est extraordinairement dangereux,
c'est de passer sa vie à verser de l'essence sur les braises parce que, là,
vous êtes sûr que l'on ira vers un incendie destructeur.
- [Éric Zemmour] On ne peut pas, à la fois, se vêtir, au
moins dans les mots, de la toge du Général de Gaulle, de ce que le
Général de Gaulle, cette figure historique incroyable, a apporté à la
France et, en même temps, défendre précisément tous ceux qui ont essayé, toute
leur vie, de détruire l'œuvre du Général de Gaulle. Se prétendre de la famille,
même lointaine, du Général de Gaulle en se faisant le défenseur du pire dans
Pétain, comment est-ce possible ? En prétendant que Pétain, ce qu'il a
fait, c'était pour sauver les Juifs français, comme s'il était indifférent de
livrer des enfants juifs étrangers, étrangers européens, en plus voisins de la
même culture, de la même manière de vivre? Nous sommes ici, dans les
Pyrénées-Atlantiques, il y avait, comme vous le savez, sans doute l'un des
grands camps de concentration français, c'est le camp de Gurs, que nous
honorons et que nous voulons présenter à ceux qui nous entourent. On enfermait
là des enfants juifs avant de les expédier.
Le nombre de très grands esprits qui, à cette époque, étaient stigmatisés parce
qu'ils appartenaient à cette culture et à cette communauté juive, par exemple,
Hannah Arendt. Elle a été enfermée au camp de Gurs. Vous croyez que c'est
indifférent d'avoir été de ce côté-là, de ceux qui enfermaient, de ceux dont
l'autorité, le prestige couvraient ces abominations ? Vous croyez que
c'est indifférent de pouvoir défendre cela et se dire, en même temps, se
prétendre du côté du Général de Gaulle ? Mais de quelle incroyable
imposture on parle ? De quel incroyable dévoiement de la vérité ?
- Tout le monde, parmi nous, connaît Éric Zemmour
depuis des décennies. C'était un journaliste intellectuellement agile, avec des
prises de position et, peu à peu, il s'est laissé enfermer dans son propre
piège. Il est devenu amoureux de sa propre dérive. Il s'est enivré de ce qui
est, pour moi, historiquement, un terrible danger pour la société française, et
pour la France et pour l'image de la France. Je me suis fâché, l'autre jour,
parce que les organisateurs d'une journée qui s'appelait «la journée des
conservateurs», je crois, avaient invité Zemmour, mais Zemmour n'est pas un
conservateur. C'est quelqu'un qui porte la subversion, qui essaie de détruire
ce qui est le plus précieux de l'héritage français. Alors vous voyez bien,
évidemment, comment cela peut régaler un certain nombre de personnes, mais ceci
est un danger épouvantable pour notre pays, pour notre nation et pour ce
qu'elle a apporté au monde.
- C'est très simple et c'est essentiel. Il y a au centre de
la vie politique française depuis plus d'un siècle, des courants que l'on
appelle «démocrates" pour simplifier». Un grand courant central, un grand
socle central qui porte une philosophie qu'il est à peu près le seul à porter
et à assumer jusqu'au bout. Je vais prendre le mot le plus simple pour le
définir, une philosophie humaniste.
Ceux qui pensent que l'homme n'est pas au service de l'économie, mais que
l'économie devrait être au service de l'homme. Ceux qui pensent qu'il est
improbable et absurde de dire que l'on multipliera les solidarités, y compris
financières, mais que l'on ne produira pas les biens, les richesses qui
permettent d'assumer ces solidarités-là. Vous voyez que cette volonté de réunir
en une seule, tout ce qui fait la volonté historique de la France que l'on a
appelée, tour à tour, république, démocratie, c'est la même idée, c'est-à-dire,
pour aller un tout petit peu plus loin, j'aime beaucoup la définition qu'un
philosophe, le grand philosophe de notre famille politique, qui s'appelle
Marc Sangnier, il y a déjà très longtemps, presque un siècle, a donnée de
la démocratie. Il a dit : «la démocratie, c'est l'organisation sociale
qui, porte à son plus haut, la conscience et la responsabilité des citoyens».
Cette idée civique-là que nous ne sommes pas des consommateurs uniquement, que
nous ne sommes pas des producteurs uniquement, que nous ne sommes pas des
sujets, que nous ne sommes pas là uniquement pour obéir, cette idée, selon
laquelle nous sommes coresponsables du destin du pays, voilà la philosophie
politique que porte cette famille politique.
Il se trouve que, pendant des décennies, on a voulu effacer cette famille
politique et on a dit que tout ceci n'existe pas, ce qui compte, c'est droite
ou gauche.
Il se trouve qu'aucune des raisons que je viens d'invoquer devant vous, ne peut
être, comment dirais-je, expliquée, éclairée par la bipolarisation et, donc,
cette famille politique qui, pendant longtemps, a été minoritaire, vous l'avez
dit gentiment, que j'ai défendue au long de ma vie politique en prenant des
risques, parfois, je reconnais, déraisonnables, en tout cas, pour ceux qui font
carrière, mais bon, des risques personnels et politiques pour cette famille
dont je portais la responsabilité, il se trouve que l'on a réussi en 2017, par
l'alliance avec Emmanuel Macron, à l'installer comme majoritaire.
Il faut maintenant qu'elle s'organise parce que les temps exigent que cette
famille soit présente et qu'elle soit forte. C'est ce que nous allons faire.
- Édouard Philippe et moi, nous avons une différence
politique depuis longtemps, c’est que, il l'a exprimée à beaucoup de reprises,
l'aventure dans laquelle il s'est reconnu, c'est celle de l'UMP, c'est-à-dire
une famille politique qui affirmait que la droite et le centre, c'était la même
chose. Et moi, comme vous savez, j'ai refusé cette interprétation, j'ai refusé
cet embrigadement pour au contraire défendre l'idée que je viens d'exprimer
devant vous, qu'il y a une droite et qu’elle a parfaitement le droit d'exister
et on peut travailler avec elle et il y a une gauche, il y a plusieurs gauches
d'ailleurs et plusieurs droites, elles ont le droit d'exister, on peut
travailler avec un certain nombre d'entre elles et sans doute est-ce
nécessaire. Et cependant, il y a un courant central qui a son identité et son
originalité, qui a son message, sa philosophie et sa nécessité historique. Sur
ce point, Édouard Philippe a dit : Je suis un homme de droite. Moi, je
suis un homme du centre. Si vous voulez que cela rende compte de différences,
c’en est une, mais on ne va pas les exacerber.
- Moi, je ferai campagne pour Emmanuel Macron, s’il décide
de se présenter ou quand il aura décidé de se présenter et je ferai campagne
avec tous ceux qui décideront de soutenir le même candidat et la même démarche
politique, car le candidat, cela compte énormément, on ne vote pas pour une
idée, on vote pour une personne, mais les idées cela compte aussi. Et tout ce
que j'ai vu depuis cinq ans dans les choix, dans les affirmations du Président
de la République correspond en profondeur à cet engagement-là qui se
retrouve dans des hommes comme Mendès France, comme Jacques Delors, comme tous
ceux qui avaient, dans la vie politique française, ces grands choix
humanistes-là.
- Évidemment, le Plan aujourd'hui n'est pas le même qu'il
était en 1945, mais je voudrais vous dire ce qui est pour moi essentiel. Est
essentielle d'abord l'idée que l'on puisse réintroduire dans le débat public la
réflexion à 10, 20, 30 ans. Alors que le débat public, vous l'avez souligné
vous-même, vous pousse à l'immédiateté, les chaînes de télévision en continu,
les réseaux sociaux, les emballements journalistiques, il y en a comme vous
savez, tout cela pousse à l'immédiateté et on veut des mesures tout de suite
pour une situation que l'on a découverte hier matin et qu'il faut avoir résolue
demain soir. Donc ayons cette perspective 10, 20, 30 ans.
La Chine a un Plan qui est un Plan à 30 ans dans lequel ils décident secteur
par secteur - c'est la puissance du parti communiste chinois et Dieu sait que
je ne l'envie pas comme type d'organisation, mais la perspective est très
importante.
Ensuite, on peut aller je crois encore un peu plus loin dans cette analyse. Pourquoi
est-ce que l'idée de Plan avait disparu ? L'idée d'un Plan auquel on
réfléchit ensemble et en tout cas de la perspective que l'on se donne. Pourquoi ?
Parce que le Plan suppose une idée de l'intérêt général et, pendant des années
et des années, cette idée avait disparu, depuis Reggan - Thatcher pour
simplifier au profit d'une certitude ou d'une idéologie ou si on voulait comme
on est à France Culture, on peut dire une méta idéologie, une idéologie
souterraine qui était l'idée qu'on n'avait pas à définir par une démarche
commune ce que devait être le choix des entreprises. Je l'avais dit, j'ai écrit
cela il y a très longtemps, l'idée s'était introduite qu'au fond l'intérêt
général n'était pas autre chose que la somme des intérêts particuliers.
Et c'est exactement l'inverse de cela, c'est-à-dire l'idée que, oui il y a des
enjeux nationaux en particulier, pas seulement nationaux, européens aussi, il y
a des enjeux de société et de civilisation qui devraient orienter les efforts
de toute la communauté nationale publique et privée. On avait complètement
rompu avec cette idée et, permettez-moi de le dire, y compris à gauche qui
normalement, idéologiquement, aurait dû être sur une autre ligne, mais y
compris à gauche, l'idée s'était introduite depuis en effet les années 80 que,
bon, le Plan cela ne marchait pas.
Vous vous souvenez de ce congrès du parti socialiste incroyable dans lequel
Michel Rocard défendait l’idée qu’entre le Plan et le marché il n'y avait rien
et où Laurent Fabius, dans une formule géniale, il en a eu quelques-unes, était
monté à la tribune pour dire : Michel Rocard, vous vous trompez, entre le
Plan et le marché il y a le socialisme. »
Moi, je crois que cette nécessité de trouver - ma réponse ne serait pas
la même - l'intérêt général qui s'exprime dans la société - la phrase que
je vais dire est pour moi très importante même si on n'a pas le temps d'y
insister - et l'État devrait être non seulement stratège, définir l'intérêt
général, mais l'État devrait être fédérateur, c'est-à-dire que les grands
acteurs de la société et les entreprises privées autant que l'action publique
devraient être invités à partager ces objectifs.
Je vais en citer un qui est très simple, qui est pour nous un programme de
travail : ce n'est pas possible que la France soit en déficit commercial
de 60 Md€ par an alors que l'Allemagne est en excédent commercial de 250 Md€.
Ce n'est pas possible parce qu'il n'est pas vrai que les Allemands soient
tellement plus forts, tellement mieux organisés, tellement plus adaptés aux
évolutions du temps que nous ne le sommes.
C'est parce que nous avons renoncé peu à peu, il y a eu une dérive, on a laissé
partir l'activité, on a laissé partir la production.
- Lorsque la candidate du parti socialiste dit :
« Je vais doubler le salaire des enseignants au moins » mais c'est
purement et simplement une promesse fallacieuse. Il n'y aura pas d'augmentation
durable des salaires s'il n'y a pas d'augmentation durable de la production. C'est
vrai, entreprise par entreprise, mais c'est vrai pour l'ensemble de la société.
C'est une illusion que de prétendre le contraire. Quels sont les problèmes que
nous avons ?
Nous allons écrire avec le Plan une note sur le sujet de l'orientation vers
l'emploi. Premièrement, la formation, deuxièmement, une organisation du
travail, troisièmement, le gouvernement s'y emploie, essayer d'éviter les
trappes à inactivité, essayer d'éviter si l’on peut les trappes à bas salaires
parce qu'on a organisé toutes les choses dans la société depuis longtemps,
depuis des gouvernements successifs, pour que le Smic soit totalement dépourvu
de charges de sorte que les employeurs ne font pas sortir leurs salariés du
Smic, car, sans cela, ils vont avoir des avalanches de charges - c'est comme
cela qu'ils le ressentent - et donc on fait des trappes à bas salaire.
On fait aussi des trappes à inactivité. Dans un très grand nombre d'entreprises
dans ma région par exemple dans le bâtiment où de jeunes garçons absolument
capables, absolument doués viennent et disent : « moi, je veux un
contrat de 4 mois et pas plus parce qu’après je veux reprendre d'autres
activités, d'autres expériences », mais, cela, ce sont des trappes à
inactivité.
Donc les salaires augmenteront, doivent augmenter au fur et à mesure que la
capacité de production augmente. Et c'est la raison pour laquelle je défends le
fait que l'on facilite à l'extrême ce qui est participation et intéressement.
Le bénéfice de l'entreprise devrait aller beaucoup plus facilement encore vers
les salariés qu'il ne va aujourd'hui.
On a fait des progrès. Je suis persuadé que l'on peut aller encore plus loin
dans ce sens-là et c'est probablement le moyen que chacun des salariés mesure
le bénéfice qu'il peut attendre de son engagement professionnel.
- Les promesses se sont multipliées, on ensevelit la
campagne sous des promesses qui sont toutes aussi intenables les unes que les
autres et on y ajoute des promesses de baisse d'impôts, baisse de taxes. Les
mêmes candidats/candidates disent en même temps : on va multiplier les
salaires.
On ne peut pas augmenter le salaire des enseignants sans augmenter les
retraites. Il y a un cadre légal, une loi qui crée un lien de solidarité entre
le salaire d'activité et le montant de la pension. Et on ne peut pas augmenter
en raison de la grille de la Fonction publique les uns sans augmenter les
autres, le personnel de santé par exemple et donc ce sont des promesses
fallacieuses. On se moque du monde avec une désinvolture incivique, ce n'est
pas de cette manière que j'imagine l'engagement politique.
- Je ne pense pas que le mouvement des gilets jaunes soit
limité à cette question du pouvoir d'achat. Je pense que c'est un mouvement
très profond qui doit être pris en compte de manière sérieuse, pas dans ses
manifestations qui sont parfois scandaleusement violentes ou à d'autres moments
répétitives et agaçantes pour l'observateur inattentif sur bien des sujets. En
revanche, je pense qu'il y a plusieurs questions. D’abord, ce que l'on a appelé
le mouvement des gilets jaunes, ce n'est pas un mouvement des marginaux dans la
société française, c'est un mouvement de ceux qui étaient au cœur de la société
française, salariés, salariés du bas de la pyramide ou du milieu de la
pyramide, retraités, ruraux, rurbains, c'est-à-dire ceux qui faisaient depuis
des décennies le socle le plus solide de la société française. Et donc
pourquoi ? Parce qu'ils ont eu peu à peu le sentiment, et il n'y a pas de
doute qu'il y a des décisions, des mesures où l'on n'a pas fait attention à ce
qui était en train de se passer. Ils ont peu à peu été envahis de la certitude
du manque de considération. C'est pourquoi je pense qu'une des décisions ou une
des orientations les plus fortes du Président de la République a été le Grand
débat, c'est-à-dire prendre des heures et des dizaines d’heures, et des
centaines d’heures pour parler d'homme à homme les yeux dans les yeux avec tous
ceux qui étaient là quel que soit leur statut, il y avait des élus et il y
avait des gilets jaunes.
Donc, manque de considération et aussi un certain nombre d'idées qui étaient
des idées de facilité, et je tiens la promesse que je vous avais faite, je
pense qu'il s'est introduit dans un certain nombre d'esprits l'idée qu'il y
avait un truc assez facile pour résoudre les problèmes des finances publiques
et que, ce truc, c'était qu'on allait remplacer les impôts directs par des
taxes sur les carburants en même temps, car cela faisait plaisir aux
écologistes et, quand même, c'était drôlement rentable pour le portefeuille de
l'État. Je pense que cette idée était une idée dangereuse et fausse.
- Si l'on veut tenir notre engagement de produire de
l'électricité sans émettre du gaz à effets de serre, il faut à la fois conduire
l'augmentation du renouvelable et dans le pilotable : quand il n'y a pas
de vent, il n'y a pas de vent et quand il n'y a pas de soleil il n'y a pas de
soleil donc il faut à la fois du renouvelable et ce que l'on appelle du
pilotable.Le seul pilotable qui n'émette pas de gaz à effets de serre en dehors
de l’hydro électricité qui est limitée, c'est le nucléaire. Il n'y a pas
d'autre solution et il faut prendre des décisions rapides si l’on veut éviter à
la société la crise de l'énergie qui se dessine à l'horizon.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
Le plan de relance continue de s'étendre,
partout en France! Pour accompagner la reprise économique et soutenir tous les
secteurs d'activité : des entreprises informatiques aux refuges pour animaux!
Laetitia Avia (porte-parole)
En amont du G20, réunion à Rome de progressistes venus du monde entier pour 2 journées de travaux au sommet Global progress. J’y ai présenté
mes travaux sur la régulation des réseaux sociaux, la haine en ligne, les fake news et menaces numériques
qui pèsent sur nos démocraties.
● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Au-delà des symboles diplomatiques nécessaires mais
creux, reste que Washington s’est essuyé les pieds sur Paris,à défaut d’1
puissance européenne unie bâtissant un contre-poids avec l’Inde à la guerre qui
a déjà commencé entre les USA et la Chine.
- Après 17 ans de combat, extrêmement
fier et heureux que l’UDI ait pu faire enfin
adopter des crédits sérieux (20 millions d’euros) pour la recherche sur les
cancers pédiatriques qui étaient abandonnés par les labos.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Victoire ! Les pays du G20 ont trouvé
un accord pour une fiscalité mondiale qui prévoit notamment une taxe
internationale d’au moins 15% pour les multinationales.
Stéphane Séjourné
(président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
Comme je l'avais demandé, le
Parlement a déposé un recours contre la Commission pour inaction face aux
dérives autoritaires en Hongrie et
en Pologne. C’est le rôle de notre
Institution de veiller à protéger les droits des Européens, partout en Europe.
Nathalie Loiseau
D’où vient l’empressement de Marine Le Pen à sortir
la France de ses alliances et à l’isoler le plus possible? Qui peut bien y
avoir avantage et le lui souffler à l’oreille? Pas les Français en tous cas.