► Si l’on remonte l’Histoire aussi loin que l’on peut, toutes les idéologies politiques ont plus ou moins toujours existé entre celles qui privilégiaient la communauté et d’autres l’individu, celles qui établissaient des hiérarchies généralement basée sur la fortune ou la force et d’autres qui disaient que nous étions tous des égaux, celles qui se voulaient universalistes et d’autres qui s’adressaient à des groupes ou des sociétés particulières, etc.
C’est pourquoi, lorsqu’on nous annonce que l’un d’elle est en voie de disparition, voire l’organisation qui la représente, il faut garder raison.
Rappelons-nous à la fin de la Deuxième guerre mondiale, l’extrême-droite, le fascisme et le nazisme semblaient définitivement être jetés au fond du fond des poubelles de l’Histoire alors qu’ils retrouvent aujourd’hui une vigueur dangereuse.
Et le communisme n’a pas disparu depuis 1989.
Quant au Parti radical, son enterrement tant de fois annoncé n’a pas encore eu lieu.
De même, lorsqu’est faite l’oraison funèbre du Parti socialiste français, la prudence est de mise.
Rien ne dit que son effacement soit définitif voire même de long terme.
En 1995, après la fin de règne catastrophique de François Mitterrand, le PS semblait au fond du trou et pour longtemps avec l’élection de Jacques Chirac qui pouvait s’appuyer sur une majorité très large de députés élus en 1993.
On passera la faute majeure de la dissolution de l’Assemblée nationale par le même Chirac qui accoucha d’une nouvelle cohabitation parce qu’il y eu ensuite 2002 et Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle après l’élimination au premier tour de Lionel Jospin.
Les socialistes semblaient ou bord du gouffre d’autant que cinq ans plus tard Nicolas Sarkozy était élu dans un fauteuil face à Ségolène Royal.
Oui, mais voilà, en 2007, c’est bien un président socialiste, François Hollande, qui a été élu.
► François Hollande prétend que l’élection d’Emmanuel Macron est un concours de circonstance et que l’actuel hôte de l’Elysée a bénéficié d’opportunités exceptionnelles sans lesquelles il n’aurait pas été élu et qui, quelque part, affaiblisse sa légitimité.
Celles-ci ont été principalement la défaite d’Alain Juppé à la primaire de la Droite, l’affaire du faux emploi de la femme de François Fillon et l’effondrement de la cote de popularité de François Hollande ainsi que la présence de Marine Le Pen au second tour.
C’est vrai.
Mais que dire de Hollande qui a bénéficié de l’affaire de mœurs qui a plombé la candidature de Dominique Strauss-Kahn, de la faiblesse passagère de l’extrême-droite et d’une détestation d’une partie de la population envers Nicolas Sarkozy.
Sans ces opportunités tout aussi exceptionnelles, il n’aurait jamais été chef de l’Etat.
On aimerait bien qu’il s’en rappelle de temps en temps.
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