Lors d’un «townhall meeting» audiovisuel à Baltimore, c’est-à-dire une réunion publique retransmise par la télévision, en l’occurrence la chaîne CNN, Joe Biden a réitéré hier ses propos sur la défense de Taïwan, si l’île disposant d’un régime démocratique était attaquée par la Chine qui veut s’assoir sur son indépendance et la volonté de ses citoyens au motif qu’elle serait «historiquement» un territoire lui appartenant, une affirmation contestable au-delà de ce recours à la force armée contre un peuple libre brandi constamment par les communistes de Pékin et qui a retrouvé de la vigueur avec le régime dictatorial de Xi Jinping.
En passant, cela rappelle toute l’inanité de soi-disant «experts» de la Chine et de politistes qui nous expliquent depuis des années que les Chinois ne sont pas fait pour la démocratie et que leur culture la rejette au profit d’une société communautariste et hiérarchisée où l’on utilise de manière frauduleuse la pensée de Confucius comme base théorique.
Non seulement Taïwan en est l’exemple contraire mais Hongkong l’était aussi jusqu’à sa reprise en main par Xi sans oublier évidemment la contestation de 1989 qui conduisirent au massacre de la place Tienanmen en 1989.
Ayant dit cela, Taïwan est en train de devenir le défi majeur des démocraties, c’est-à-dire le point critique où leur volonté de défendre la liberté, l’Etats de droit, les valeurs humanistes et le respect de la dignité de l’individu est mise à l’épreuve et le sera de plus en plus ces prochaines années par un régime totalitaire en place en Chine.
Bien entendu, d’autres points chauds qui sont autant de défis pour les démocraties existent et se multiplient.
Et force est de dire que leur réponse lorsqu’il a fallu pour certains d’entre eux réagir et agir a été souvent complètement en-deçà du challenge à relever et ridiculement inepte.
Ce fut le cas pour l’Ukraine envahie par les Russes de Poutine, ce dernier grignotant également petit à petit les dernières libertés dans son pays, pour Hongkong dont on vient de parler, pour la répression du mouvement démocratique en Syrie, pour le récent coup d’Etat au Mali, pour l’établissement d’une véritable dictature en Biélorussie et la pour reprise en main de l’Afghanistan par les talibans.
Sans oublier la violation de l’Etat de droit de l’Union européenne par des pays comme la Pologne ou la Hongrie.
Et la liste n’est pas limitative…
Dès lors, il est à espérer que les Etats-Unis tiendront leur promesse mais que les autres pays démocratiques, dont ceux de l’Union européenne, feront les mêmes engagements parce que derrière la liberté des Taïwanais, il y a, à terme, la nôtre.
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