Haro sur les sondages une nouvelle fois de la part de
certains médias et de tous ceux qui trouvent qu’ils ne correspondent pas à leur
propre invention de la réalité, voire qu’ils mentent ou qu’ils sont faux.
Et de sortir des sondages qui disaient une chose alors que
six mois après il se passait autre chose.
Ou de certaines différences entre le résultat de tel sondage
et de tel autre.
Sans parler des manipulations qui seraient faites pour les
«redresser» c’est-à-dire le choix des sondeurs d’appliquer des correctifs à des
chiffres trop éloignés de ce que disent d’autres enquêtes d’opinion ou
résultats d’élections passées.
Longtemps ils ont ainsi rehaussé les score du FN parce qu’à
une époque, devant les enquêteurs, ceux qui votaient pour le parti
d’extrême-droite avaient honte de le faire.
Les temps ont changé!
Quant à la véracité des sondages, elle ne vaut qu’à
l’instant où les sondés répondent aux questions.
C’est une vérité première qu’il faut rappeler à ceux qui
divaguent sur le sujet.
Bien sûr, des tendances moyennes et longues peuvent
apparaitre avec des sondages qui comportent plusieurs vagues, c’est-à-dire qui
posent exactement les mêmes questions toujours de la même façon.
C’est pourquoi, par exemple, les baromètres de popularité se
contredisent d’un jour à l’autre, voire le même jour, selon cet institut qui a
réalisé celui-ci et cet autre qui a réalisé celui-là parce que la question
n’est jamais la même, sans parler des listes «fermées» (où le sondé ne peut
faire son choix que sur une liste de personnes ou d’items).
Et lorsque donc les sondages ainsi que leurs vagues convergent
vers les mêmes résultats ou tendances, ils sont en général exacts n’en
déplaisent à leurs contempteurs.
De plus, lors d’une élection, la dernière vague de chaque
sondage donne en général le bon résultat avec des scores très proches de ce qu’ils
seront.
Pour remonter à quelques années – les techniques se sont
améliorées et depuis une dizaine d’années elles sont fiables quand elles sont
correctement utilisées –, il n’y a pas eu de surpris énorme dûe à une erreur
monumentale des sondages.
En 2007, ils prédisaient un deuxième tour Sarkozy-Royal avec
la victoire du premier nommé; en 2012, ils prévoyaient un duel Sarkozy-Hollande
et la victoire du second; en 2017, ils prévoyaient que Macron et Le Pen se
retrouveraient face à face et que l’actuel président de la république l’emporterait.
Et lors des dernières élections au Royaume-Uni, en Espagne,
en Italie et, dernièrement, en Allemagne, pour ne prendre que les grands pays
européens, les derniers sondages effectués donnaient les bons résultats.
Même aux Etats-Unis, ils ne se sont pas trompés puisqu’en
2016, ils donnaient Hillary Clinton gagnante en nombre de voix devant Trump, ce
qui a été le cas, tout comme ils donnaient Joe Biden vainqueur largement, ce
qui s’est produit.
Dès lors, ceux dans les médias et les partis politiques qui
accusent les instituts de sondage de mensonges, de propagande, de manipulation
ou d’incapacité sont des menteurs et ils le savent.
C’est d’autant plus grave qu’ils alimentent les théories du
complot et les fake news qui désormais prétendent que toutes les élections sont
truquées.
[Retrouvez quotidiennement
ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]