Voici une sélection, ce 13 octobre 2021, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
- Hubert Germain, le dernier des 1038 Compagnons de
la Libération, est mort. Le Mont Valérien accueillera le corps de ce résistant
de la première heure, héros de Bir Hakeim et du Débarquement de Provence, qui reconquit
notre liberté et reconstruisit notre patrie.
- [France2030 / Retrouvez
l’intégralité du discours ici] Aujourd’hui [12
octobre] est le lancement d’une grande aventure. Nous préparons la France en 2030. Le rêve est
possible.
- [Intervention lors de l’ouverture de la COP 15]
La crise sanitaire mondiale nous rappelle combien notre
santé, notre prospérité économique comme notre sécurité collective, sont
indissociables d’une nature en bonne santé. Je le dis ici clairement : l’Homme
ne pourra continuer à vivre sur cette planète que s’il vit avec son
environnement et non plus à son détriment.
Face à ce constat, c’est à notre génération d’inverser la tendance, et de récréer
des synergies vertueuses avec la nature. Plus exactement, de remettre la nature
au cœur de notre modèle de développement – la préservation, la reconstitution
d’écosystèmes, au cœur de notre modèle de développement. C’est pourquoi, malgré
cette crise qui continue de paralyser notre monde, j’ai tenu à ce que 2021 soit
une année d’action. Nous avons construit un programme d’action internationale,
en accueillant deux rendez-vous majeurs dédiés à la biodiversité, auxquels la
Chine a d’ailleurs pris part.
Le One Planet Summit organisé à Paris en janvier dernier a permis le lancement
de nombreuses initiatives concrètes qui portent déjà leurs fruits. Je tiens
notamment à citer le programme PREZODE sur les zoonoses, qui compte désormais
quatre Etats partenaires et une trentaine d’organismes de recherche dans le
monde, et dont les travaux nous aideront à prévenir les prochaines pandémies.
Je salue également le lancement avec nos partenaires du plan pour une
Méditerranée exemplaire, une initiative multi-acteurs ambitieuse pour la protection
du bassin méditerranéen.
C’est ensuite à Marseille, il y a quelques semaines, que nous avons accueilli
les représentants d’Etats, de la société civile, du secteur privé et de la
recherche du monde entier pour le Congrès mondial de la nature. A travers le «
manifeste de Marseille », l’UICN et ses membres ont envoyé un message fort pour
faire prévaloir les solutions fondées sur la nature. Et à quelques jours de la
COP26, nous nous devons d’écouter ce message et d’amplifier le mouvement pour
la biodiversité comme pour le climat.
En effet, la science nous le confirme, les solutions que nous offre la nature
seront déterminantes pour atteindre la neutralité carbone, et la préservation
de la biodiversité implique de limiter le réchauffement de la planète. A chaque
fois que l’on recrée de la biodiversité, on protège nos populations du
dérèglement climatique. Les mangroves, les océans et les forêts, ces
écosystèmes uniques, sont nos premiers alliés dans ce combat. Ils absorbent le
carbone, réduisent les dégâts des événements extrêmes lorsque nous avons à les
traverser. On ne peut pas envisager notre survie sans la leur. Nous devons donc
poursuivre un double agenda, et identifier le chemin qui nous permettra
d’atteindre à la fois la neutralité carbone et la restauration des écosystèmes
endommagés.
C’est tout le sens des initiatives que porte la France, comme par exemple
l’accélérateur de la Grande Muraille verte. Ce grand projet africain, c’est un
rempart pour les pays du Sahel contre la désertification, l’extinction de la
nature ; mais aussi contre l’insécurité alimentaire et pour l’emploi rural,
dans l’une des régions les plus vulnérables au monde. Sur les 18 milliards de
dollars promis en janvier, près de la moitié sont aujourd’hui engagés.
La lutte contre la déforestation est également essentielle pour préserver les
poumons de notre planète. Dès 2030, notre pays n’importera plus de produits
ayant induit de la déforestation dans d’autres Etats. C’est une question de
cohérence et de responsabilité. La France souhaite que l’Union Européenne
puisse adopter un tel engagement au niveau européen, et que la plupart des
grandes puissances puissent nous rejoindre au plus tôt sur cet agenda.
Cette complémentarité entre biodiversité et climat justifie aussi l’urgence de
renforcer la protection des océans, ce bien commun de l’humanité. Aussi la
France a décidé d’accueillir, sur la suggestion des nations unies, un sommet «
One Ocean » début 2022, pour faire converger les efforts de tous les acteurs
ambitieux, publics et privés, en faveur d’initiatives concrètes.
Ces engagements de la France reflètent les thèmes que je souhaite voir intégrés
dans le futur cadre stratégique mondial pour la biodiversité post-2020, celui
qui sera adopté lors de la COP 15. Il devra intégrer trois priorités de notre
temps : premièrement, face à la crise sanitaire, nous devons tisser un lien
direct entre la santé de la nature et celle de nos populations et donc porter
l’approche « Une seule santé – One health ». Deuxièmement, les aires protégées
sont l’un des socles de la préservation de la biodiversité, je souhaite donc
que la COP permette de nous accorder sur un objectif commun de protection de
30% des espaces terrestres et maritimes. Enfin, cet objectif de conservation doit
s’accompagner d’une cible précise de restauration, à hauteur de 30% des
écosystèmes dégradés.
Pour atteindre ce niveau d’ambition, la mobilisation des ressources financières
sera déterminante. Il faut que l’ensemble de nos investissements, publics comme
privés, soient alignés avec les objectifs du cadre post-2020, c’est-à-dire que
leur impact soit ou nul ou positif pour la nature. A cet égard, je salue les
travaux en cours des banques centrales et de développement ainsi que de la TNFD
pour évaluer l’impact des flux financiers sur la biodiversité.
Toutes les sources, notamment celles issues des fonds existants, comme le Fonds
pour l’environnement mondial mais aussi des fonds climat, doivent ainsi être
mobilisées pour protéger, gérer durablement et restaurer la biodiversité.
J’appelle les autres Etats et banques multilatérales de développement à
partager la cible que s’est fixée la France de dédier 30% de ses financements
internationaux en faveur du climat à la biodiversité. C’est cette intégration
et cette prise en compte de la biodiversité par tous les secteurs concernés qui
assureront le succès de ce cadre post-2020.
Je le redis : nous ne vivrons pas en bonne santé sur une planète malade. Je
souhaite donc à la Chine, en tant que présidente de cette COP15, l’adoption
d’un cadre mondial ambitieux, à la hauteur des enjeux et des attentes de nos
sociétés. Je remercie le Président Xi Jinping de son invitation, et aussi de
son engagement sur ces sujets, et j’espère que nous pourrons nous retrouver
pour la deuxième session de cette COP physiquement, tous ensemble.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
- [France 2030] Plus que jamais, notre feuille de
route est claire : protéger les Français, renforcer la France.
- [Mort du dernier Compagnon de la
Libération] En mémoire d'Hubert Germain et de tous ses compagnons qui sauvèrent
l'honneur de leur patrie, la France s'incline respectueusement. Elle sait ce
qu'elle leur doit. Plus que jamais, la flamme de la résistance française ne
doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
- L’effacement de la frontière
entre le champ de la paix et le terrain de la guerre, cette accoutumance au
temps de crise, la succession de ces pertes de repères, la mouvance des
alliances et même, nous l’avons vu, leur fragilité, nous plongent dans une
culture de la défiance. Ce nouveau désordre a ainsi une dimension politique qui
ne saurait être sous-estimée. La multiplication des activités agressives,
militaires parfois, et, le plus souvent, non militaires, les entreprises de
désinformation ou les ruptures de confiance nourrissent la méfiance entre les
Etats, minent la confiance entre les alliés et attisent la suspicion entre les
citoyens et leurs institutions. Nos démocraties sont mises à rude épreuve, en
particulier lorsqu’elles font face à des tentatives de désinformation, comme ce
fut le cas en 2016 aux Etats-Unis et chez nous, lors de l’élection
présidentielle de 2017. Le sujet de l’information avec les réseaux sociaux est
d’ailleurs central car il porte atteinte au discernement éclairé du citoyen,
cœur de notre système démocratique en même temps qu’il sert de vecteur et
d’amplificateur à toutes les autres menaces.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- Produire notre propre énergie décarbonée,
construire nos propres panneaux solaires et éoliennes, préparer la filière
automobile à la fin des véhicules thermiques, sécuriser l’approvisionnement en
lithium et terres rares. France 2030 prépare notre souveraineté écologique.
- La moitié du plan France 2030 est consacrée à la
transition écologique. Un effort inédit pour garantir notre souveraineté
écologique dans 10 ans. Industries, transports, énergies, matières premières :
la France investit maintenant pour être forte demain.
- 6 ans après l’accord de Paris, le
monde doit tenir ses engagements à Glasgow.
- D'ici 2035, il faut que l'on développe
massivement les énergies renouvelables parce qu'on a besoin
d'électricité". "Je ne plaisante pas là-dessus. Si on ne fait pas ça,
dans les dix ans qui viennent on risque soit le black-out, soit d'avoir besoin
de rouvrir les centrales à charbon ou d'importer du charbon et du gaz.
- Les nouveaux réacteurs nucléaires
sont acceptables pour toute personne qui est pragmatique.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- République et démocratie se confortent
mutuellement. Il n’y a pas de démocratie viable sans idée républicaine. Il ne
peut y avoir de victoire politique que si la bataille des idées est gagnée
L’idée républicaine, c’est le bien commun, l’intérêt général. La République
c’est l’humanisme. Nous ne souhaitons pas la fragmentation et la polarisation
Le Laboratoire de la République a pour objectif de travailler sur les quatre axes de la République: indivisible, laïque,
démocratique et sociale, et de relever les 3 défis : climatique, technologique ,
géopolitique
Le Laboratoire de la République s’adresse aussi aux jeunes. Nous ne voulons pas d’un fossé
générationnel. Nous devons les écouter, ils ont beaucoup de choses à nous dire,
notamment sur l’écologie. Mais nous devons aussi leur expliciter l’approche
républicaine
A travers le débat d’idées, l’action et l’engagement public, le Laboratoire de la République a
vocation à rassembler ceux qui, sans se définir par rapport à un parti, à un
clan, veulent consolider la République et le Pacte républicain autour des valeurs qui les fondent
- [L’ambition du Laboratoire
de la République] Lorsque l’on dit « Vive la République », on ne sait
pas toujours ce qu’il y a derrière cette invocation. Le cercle que je lance
veut montrer le caractère concret de ce contenu, notamment en direction de la
jeunesse. Notre société affronte trois grands défis : écologique,
technologique et géopolitique. Je veux faire la démonstration que, sur ces
trois enjeux, l’idée républicaine peut apporter des réponses. Il s’agit
ensuite de penser des politiques publiques pour l’incarner. En travaillant à
partir des quatre adjectifs que donne notre Constitution à la République :
démocratique, sociale, indivisible, laïque.
Ce n’est pas un parti politique, ni un mouvement, mais un cercle de réflexion
et d’action. Il aura vocation à être utile dans la campagne présidentielle et,
plus généralement, dans le débat d’idées. J’y invite des gens d’horizons
différents, comme Elisabeth Badinter, qui incarne un féminisme républicain opposé
à la guerre des sexes; ou Rachel Khan, figure d’une lutte antiraciste
indifférente à la couleur de peau. Une centaine de parlementaires y
participeront également ; et un certain nombre d’experts, invités à
s’exprimer sur une plate-forme en ligne. Le dépassement du clivage
gauche - droite est au cœur de l’approche républicaine.
Ce n’est pas une instance institutionnelle, mais un cercle de réflexion
indépendant de mes fonctions de ministre de l’éducation ; de plus, le
sujet de la laïcité est loin d’être le seul sujet. Je veux qu’il implique la
jeunesse en lui donnant des raisons de s’engager pour des causes qui lui sont
chères. Nous inciterons les jeunes à ouvrir des antennes dans les universités,
mais nous parlerons aussi à la jeunesse rurale et des banlieues.
- C’est vrai que la République est aux antipodes du
« wokisme ». Aux Etats-Unis, cette idéologie a pu amener, par
réaction, Donald Trump au pouvoir, et la France et sa jeunesse doivent échapper
à ça. Le Laboratoire aura une vision républicaine opposée à cette doctrine qui
fragmente et divise, et a conquis certains milieux politiques, médiatiques et
académiques en proposant un logiciel victimaire au détriment des fondements
démocratiques de notre société.
Je ne suis pas obsédé par le wokisme. Je suis simplement contre l’idée que l’on
propose à notre jeunesse d’aborder la vie sociale en entrant dans une
compétition de ressentiments. Elle attend l’exact contraire : ce qui
rassemble, ce qui construit.
- Je suis laïque, point. Certains trouvent un adjectif à
mettre à ce mot pour en restreindre la portée. Il n’y a pas de
« sous-ensembles » de la laïcité, c’est un principe qui doit rester
simple.
Sous la IIIe République, tous les enseignants portaient une
même conception de la laïcité. Avec la liberté, l’égalité et la fraternité,
elle était entendue comme ce qui permet à l’homme d’être libre. Aujourd’hui,
l’immense majorité des professeurs perçoit comme moi que la laïcité est
indispensable à une vie collective réussie. Il peut y avoir chez certains un
militantisme radical pour porter des coups de boutoir à cette vision. Mais
c’est le fait d’une minorité agissante qui a un agenda politique.
- La question de la mixité sociale est essentielle. Chaque
établissement est comme une petite République, pour permettre aux enfants de
gagner en épanouissement au contact de l’autre, un autre divers. Ce n’est pas
simple : l’école peut avoir un effet compensateur, mais elle doit
bénéficier des logiques alentour, logiques territoriales… La carte scolaire
n’est pas le seul levier. Il faut réfléchir sur l’offre, ce que j’ai fait en
rouvrant les classes bilangues et européennes dans les quartiers défavorisés,
en proposant des spécialités originales dans les lycées.
- Il y a un avant et un après Paty. Ce drame a créé une
forme de consensus au sein de l’éducation nationale, sur la nécessaire clarté
au sujet des valeurs de la République. Le meilleur hommage que l’on puisse
rendre à Samuel Paty est de ne pas reculer d’un centimètre sur ces valeurs.
- Nous n’oublierons jamais Samuel
Paty. Célébrer sa mémoire signifie célébrer la Liberté, la République et
l’École. Dans toutes les écoles, tous les collèges et lycées de France, ce
vendredi 15 et, en bien des lieux, samedi 16 octobre, notre pays le
commémorera.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- France 2030 permet de
préparer la France aux enjeux du XXIe siècle, de maîtriser de nouvelles technologies,
de garantir notre indépendance et de poursuivre la décarbonation de notre
économie.
- Avec France
2030, nous investissons pour l’avenir de la
France et des Français. Un euro investi dans ce plan rapportera 1,50
euro de richesse supplémentaire d’ici 2030. (…) [Ce plan créera] 45 milliards
d'euros de richesse supplémentaire. Il créera également des dizaines de
milliers d'emplois même si nous ne pouvons pas le chiffrer précisément. (…) Cela va aussi permettre de former et de
qualifier des salariés dans des nouveaux métiers.
- [France 2030] 50% des financements iront à de nouveaux
acteurs, des start-up, des PME, des entreprises de taille moyenne. Nous avons
des champions économiques dont nous sommes fiers, mais nous ne voulons pas
d'une rente de situation.
- [France 2030] ne change pas la trajectoire que nous nous
sommes fixée, repasser sous les 3 % de déficit public en 2027 pour réduire la
dette.
Florence Parly
(ministre des Armées)
[Mort du dernier Compagnon de la Libération] Il
était le dernier. Hubert Germain incarnait la France éternelle, ardente au
combat et avide de liberté. Avec lui s’éteint une génération de Français
engagés, pour qui une vie pleinement vécue était synonyme de vie donnée. Leur
témoignage est aujourd’hui notre héritage.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- À deux jours des commémorations dans les écoles de
l’assassinat de Samuel Paty, j’ai appelé les préfets à une vigilance totale et
plus particulièrement dans et aux abords des établissements scolaires.
- Tout en saluant la démarche
courageuse de l’Eglise de France suite au rapport Sauvé qu’elle a commandé,
j’ai rappelé à Mgr de Moulins-Beaufort qu’en République laïque, aucune loi
n’est supérieure aux lois de la République et que nous devons absolument
protéger les enfants victimes.
- Notre coopération avec le Royaume-Uni est essentielle pour
lutter efficacement contre l’immigration clandestine trans-Manche.
- Le Royaume-Uni a confirmé qu’il
payerait les 62,7 millions d’euros prévus dans le cadre de l’accord qui permet
de renforcer la protection de notre frontière commune.
- Sur mon instruction, le préfet de
la Sarthe a engagé la fermeture de la mosquée d’Allonnes, près du Mans. Les
prêches y prônent notamment «le recours au jihad armé, la mort en martyr, la
commission d’actes de terrorisme et le recours à la violence».
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- TGV, Concorde… La France est un grand pays
d'innovation. Avec France 2030, nous voulons renouer avec ces grandes innovations qui amèneront,
demain, une croissance plus forte, riche en emplois et renforceront notre
indépendance.
- Faire évoluer les compétences des
salariés est essentiel pour accompagner l'émergence des futurs champions
industriels. Pour cela, nous mobilisons 2Md€ pour adapter nos centres de
formation et leur permettre de former les jeunes et les salariés aux secteurs
clés.
- Aucun Président n'a autant agi en
faveur de la jeunesse. Trois millions de jeunes ont pu trouver un emploi, un
apprentissage, une formation ou un accompagnement grâce au dispositif 1 jeune,
une solution.
- Le quoi qu'il en coûte nous a
permis de retrouver le niveau de chômage d'avant-crise.
- Valérie Pécresse dit que nous avons
«cramé la caisse»? Je lui suggère d'aller voir les commerçants, les chefs
d'entreprise, les salariés qui ont été protégés pendant la crise par le «quoi
qu'il en coûte» et de leur dire que ce n'était pas utile.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
-Doublé historique ! Le ministère de la
Justice augmentera à nouveau son budget de plus de 8% en
2022. Depuis 2017, le budget a augmenté de plus de 30%. L’effort doit se
poursuivre mais la justice est sortie de la paupérisation et a désormais les
moyens de travailler.
- [Réforme de la justice pénale des
mineurs] Après jugement, la PJJ s'empare de la situation des mineurs en 4 jours.
(…) La moitié des mineurs étaient jugés une fois majeurs
avant la réforme. C'est un progrès considérable !
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
- Pour produire les contenus culturels de
demain, 600M€ seront investis dans les technologies immersives, de nouvelles
infrastructures de tournage et de production numérique et la formation.
À l’issue des États généraux des Industries Culturelles et Créatives, une stratégie
d’accélération en faveur de l’innovation à hauteur de 400 M€ a été lancée dans
le plan de relance (annoncé en 2020, pour 5 ans).
Le plan France 2030
constitue la dernière étape du renforcement de ce tissu créatif et industriel.
Il vise à doter notre pays d’une capacité industrielle, technique et humaine de
niveau international pour produire et diffuser les contenus culturels de
demain.
- Nouvelle étape importante pour le
cinéma ce matin, avec la signature de l’accord entre auteurs et producteurs sur
les clauses types à inclure dans les contrats d’auteur. Je salue l’ensemble des
organisations signataires pour cette avancée essentielle !
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- Les faits sont là et ils sont têtus : ce
Gouvernement a favorisé l'emploi, le pouvoir d’achat des ménages, à commencer
par les plus modestes, et l’accès à la santé de tous les Français. Nous
continuerons de le dire et, surtout, nous continuerons d’agir.
- [Covid19] Le vaccin nous protège
contre le virus, mais pour que cette protection perdure, les personnes les plus
âgées, malades ou exposées au Covid doivent faire leur dose de rappel. C’est à
cette condition que nous pourrons éviter toute reprise épidémique.
- [Covid19] Cinq millions de
personnes sont appelées à recevoir une dose de rappel du vaccin contre le
covid19. Aujourd'hui, la Haute Autorité de santé n'a pas de recommandation pour
un rappel en population générale.
- [Covid19] On dispose depuis bientôt
un an de vaccins sûrs et efficaces. Il n'est plus temps de se poser la question
de savoir si on a assez de recul.
- [Covid19] Nous n'avons pas encore
écrasé le virus et on aurait tort de considérer que l'épidémie est totalement
derrière nous.
- [France 2030] La santé de demain
passe par notre souveraineté en matière de médicament et de dispositifs
médicaux. C’est elle qui permettra à tous les Français d’accéder aux
innovations médicales rapidement. Cette ambition, nous la mettons en œuvre dès
aujourd’hui.
- Je crois que la communauté médicale
s'est vraiment emparée de ce sujet de l'information, de l'accompagnement, de la
bienveillance dans les soins.
- J'ai très envie de continuer
l'action que nous menons collectivement dans le gouvernement d'Emmanuel Macron
pendant cinq ans de plus.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
France 2030: 30
milliards d'euros pour mieux produire, mieux vivre, mieux comprendre le monde
et ainsi retrouver le chemin de la souveraineté en investissant dans la
recherche et les talents de demain.30 milliards d'euros pour bâtir la France de
demain, où l'enseignement supérieur, la formation, la recherche et l'innovation
seront absolument clé. Réacteur nucléaire modulaire, hydrogène vert,
décarbonation des mobilités et de l’industrie : dans les laboratoires, les
universités, les organismes, toute la recherche est mobilisée pour répondre à
ce défis qui feront la force de la France de 2030 ! 1 Md€ pour la recherche en
biologie santé pour permettre l’émergence de 20 nouveaux biomédicaments d’ici
2030.
- Hubert Germain, dernier des
compagnons de la Libération, nous quitte. Immense tristesse et profonde
gratitude.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- France 2030, c’est
aussi développer les nouveaux matériaux au service de la construction bas
carbone, avec 500M€ pour : du renouvellement
forestier, un grand plan cellulose pour valoriser
les produits du bois, l’innovation en matière de
bois construction.
- Au Conseil des ministres européens
de l'Agriculture, j’en appelle à un réveil collectif ! Nous ne pouvons pas
accepter que les efforts des agriculteurs soient substitués par des
importations. C’est un non-sens environnemental, économique et en terme de
souveraineté.
- [Tribune: Pourquoi il faut investir massivement dans la
troisième révolution agricole]
Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle révolution agricole ? A l'évidence oui, et
c'est ce que nous observons partout sur nos territoires.
Jusqu'à présent, le monde agricole moderne a connu deux révolutions
majeures : la première à l'issue de la Seconde Guerre mondiale avec la
généralisation du machinisme ; puis dans la seconde partie du XXe siècle, avec
la généralisation de l'agrochimie. Deux révolutions agricoles qui ont permis
d'atteindre l'objectif qui avait été fixé aux agriculteurs de France : produire
en quantité suffisante pour nourrir le peuple. Après cela, la vision qui a été
développée pour ces agricultures a consisté à réduire les effets de ces
révolutions, en passant à de l'agriculture raisonnée ou encore en développant
des pratiques agroécologiques. Les agriculteurs s'en sont largement saisis sur
le terrain. Ces transitions étaient et restent absolument nécessaires.
Mais force est de constater que ces transitions, bien trop souvent, se font au
détriment du compte de résultat des agriculteurs, et donc de la pérennité de
leurs exploitations ; ou bien au détriment de notre objectif de
production, et donc de notre mission nourricière première. Résultat : nos
importations n'ont cessé d'augmenter à mesure que nous réalisions nos
transitions sans se préoccuper des impasses techniques qu'elles engendreraient.
Cela remet en cause notre souveraineté alimentaire et privilégie trop souvent
l'importation de produits de moins bonne qualité, moins-disants d'un point de
vue environnemental et nutritionnel. L'exemple des fruits et légumes est
frappant : il y a 20 ans, nous importions d'autres pays 35% des fruits et
légumes qui se trouvaient sur nos étals ; ce chiffre est pratiquement de
50% aujourd'hui.
C'est une réalité, mais ce n'est pas une fatalité. Nous avons aujourd'hui la
possibilité et la responsabilité de changer la donne, en ouvrant un nouveau
chapitre de notre histoire agricole : celui de la troisième révolution,
celle du vivant et de la connaissance, en laquelle nous croyons profondément.
Et cette révolution doit prendre trois appuis : le numérique, la robotique
et la génétique.
Des nouvelles technologies à l'agro-robotique, en passant par des solutions de
biocontrôle ou de sélection variétale, les innovations se développent en France
ou existent d'ores et déjà grâce à un écosystème d'acteurs innovants,
dynamiques et audacieux. Ces innovations permettent de sortir d'impasses
techniques, auxquelles nous sommes encore trop souvent confrontés. D'associer
création de valeur environnementale et économique. De faciliter le travail de
nos agriculteurs, de mieux préserver nos ressources, de limiter les émissions
carbone, tout en augmentant la qualité nutritionnelle de nos productions grâce
à l'innovation dans nos chaînes alimentaires. En réalité, cette révolution de
la connaissance et du vivant est déjà engagée dans nos territoires : stations
météo prédictives pour mieux gérer les ressources en eau, robots pour désherber
mécaniquement même en agriculture de conservation, sélection variétale pour
développer des plantes plus résilientes face aux sécheresse ou aux attaques de
ravageurs... les possibilités sont déjà immenses, et nous n'en sommes qu'aux
prémices !
Mais, si nous voulons réussir cette troisième révolution agricole, alors nous
devons investir massivement et sans attendre pour accompagner nos agricultures
dans cette direction. C'est ce que nous faisons avec France 2030, avec
près de 2 milliards d'euros et jusqu'à 2,8 milliards d'euros en intégrant les
moyens du plan d'investissement d'avenir, dédiés à notre souveraineté
alimentaire.
Parce qu'il n'y a pas de pays fort sans agriculture forte, il nous faut une
agriculture à même de répondre au double défi de la nutrition et du carbone.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Nous avons choisi d’investir 88 millions d’euros
de France relance
dans la transformation numérique des collectivités territoriales. Pourquoi ?
Pour que les services publics locaux de votre quotidien soient plus modernes,
et accessibles à tous.
Il y a dix mois j'annonçais cet investissement
inédit et, désormais, ce sont plus de 500 projets financés par France relance pour améliorer nos
services publics de proximité.
La géolocalisation rapproche les services publics de nos concitoyens ruraux, et
permet de lutter contre le non-recours aux droits par manque d'information.
- Très fière du succès de Talentueuses! Un mois après son
lancement, plus de 300 femmes ont candidaté à ce nouveau programme de coaching
destiné à la prochaine génération de dirigeantes de la fonction publique.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
«En servant la patrie, il a remporté la victoire» la
devise latine sur la croix des Compagnons de la libération. Des engagements et
des vies données au sens le plus total du terme. Hubert Germain, dernier des
1038 Compagnons s’est éteint. Immense gratitude. Et devoir de mémoire.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
- C'est en s'appuyant sur les diasporas que nous
créerons un narratif nouveau de nos relations avec l'Afrique fondées sur des
valeurs communes et intangibles d'égalité, de liberté, de dignité et de
respect.
- L'agression violente dont a été
victime un jeune homme à Montgeron est absolument inacceptable. Je remercie les personnes
courageuses qui lui ont porté secours. Les LGBTphobies sont une réalité du
quotidien que nous devons combattre.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Au G20, nous avons réaffirmé notre engament pour bâtir un commerce
mondial plus juste et durable. Avec mes homologues au Commerce international,
nous avançons sur:une meilleure répartition des vaccins, la réforme de l’OMC, les subventions pour la
pêche.
- Climat, droits sociaux, déforestation, rôle des sociétés civiles : des
échanges sans filtre, pour continuer de faire bouger les lignes de la politique
commerciale européenne. Ensemble,
nous avons un rôle à jouer pour faire des accords commerciaux un levier pour le
développement durable
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
- À travers Samuel Paty, c’est bien la République
laïque que l’on cherchait à atteindre.
- À la veille de la commémoration de
l'assassinat de Samuel Paty, hommage de l'Assemblée
Nationale avec «Touche pas à mon prof» : une
exposition du professeur Roumieux et de ses élèves du collège Jean Racine
d'Alès, sur la figure du professeur, la liberté et la résistance.
Notre émotion est grande face à cette exposition que nous découvrons en
présence de ses auteurs. Le choc est encore violent. L'attentat brutal, qui a
ôté la vie au professeur Paty, était une attaque contre notre République
laïque, contre notre société fraternelle.
Avec cette exposition, l'Assemblée rend hommage à tous ceux qui continuent à
exercer avec engagement et passion le métier de professeur. Passeurs de
lumières auprès des jeunes générations, ils représentent le meilleur démenti
aux forces de l'obscurantisme.
- Il était le dernier compagnon de la
Libération, ancien député de Paris. Acteur de notre histoire, Hubert Germain
s'en est allé à 101 ans. Au nom de la représentation nationale, j'adresse mes
condoléances attristées à sa famille. La flamme de la résistance ne s'éteindra
jamais.
► Haut-commissariat au
Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
- [Nucléaire & énergies renouvelables] J’avais déjà présenter la note
que nous avions faite sur la production d'électricité en France avec une
question toute simple : nous nous sommes engagés - et tout le monde
affirme vouloir - à produire de l'électricité sans émissions de gaz à effet de
serre. Si on ne veut pas émettre de gaz à effet de serre, il n'y a que deux
solutions possibles : le renouvelable, les éoliennes - et vous savez que
cela fait des polémiques-, le photovoltaïque et ce sont des milliers d'hectares
qu'il faudrait geler sous les panneaux photovoltaïques, mais il faut le faire,
il faut développer le renouvelable. Simplement, le renouvelable, comme
vous savez, est intermittent, il n'y a pas toujours du soleil, il n'y a pas
toujours du vent, alors que faire lorsque le courant électrique qui vient du
soleil et du vent est absent ? Il faut ce que l'on appelle de
l'électricité pilotable que l'on peut injecter dans le réseau et il n'y en a
que deux sortes, assez petites hydro-électricité ou le nucléaire si l’on ne
veut pas émettre de gaz à effets de serre.
- La France est par chance le pays du monde sans doute ou en
tout cas à part deux ou trois pays scandinaves, qui émet le moins de gaz à effet
de serre pour fabriquer son électricité, dix fois moins que l’Allemagne qui a
abandonné le nucléaire pour faire du charbon et, le charbon, il n'y a pas plus
polluant.
- Il faut mesurer que, si nous continuons comme cela, ce qui
est en train de se passer dans beaucoup de pays européens, il se prétendent
vertueux et ils sortent du nucléaire parce que cela fait plaisir à une partie
de leur opinion, mais ils remplacent le nucléaire qui n'émet pas de gaz à effet
de serre, 0, par du charbon, c'est-à-dire le pire du pire de ce que l'on peut
faire en utilisation.
- Il n'y aura pas de responsable français, quel que soit son
nom et quel que soit sa fonction, qui proposera de respecter les engagements
que la France a pris de ne plus émettre de gaz à effet de serre en fabriquant
de l'électricité s'il ne prend pas en compte la nécessité de produire de
l'électricité. Regardez, il n'y a pas que la production, il y a la
consommation. Ce que tout le monde dit, ce que toutes les organisations de
protection de l'environnement disent, c'est qu'il va falloir avoir un recours
multiplié à l'électricité : électrification de la mobilité comme on dit,
c'est-à-dire des voitures, des bus, des poids lourds et électrification des
usages à la maison, chauffage, tous les usages électriques. Tout le monde dit :
il faut maintenant multiplier l'électricité.
- Je n'ai aucun doute qu'il va falloir investir prendre la
décision d'investir puissamment dans le renouvellement du parc de centrales
électriques nucléaires en France.
- La question énergétique sera une question centrale dans
les débats de l'élection présidentielle et que nécessairement des décisions
majeures seront à prendre dans les mois qui suivront l'élection présidentielle.
(…)
Je dis que nous avons besoin dans l’élection présidentielle de clarifier pour
le pays cette question. Je pense que cela ne serait pas de bonne politique et
de bon aloi de prendre la décision comme cela tombée du ciel, ex abrupto alors
que nous allons avoir un très grand débat national. Cette question doit être
posée et doit être résolue par l'élection présidentielle. Il n'y a pas de moyen
de conserver une électricité à un prix abordable qui soit fiable à laquelle on
puisse faire appel qui permette de répondre à l'extension considérable des besoins
d'électricité en mobilité comme dans la maison ou dans les voitures comme dans
la maison, s'il n'y a pas de production d'électricité.
- La certitude qui est la mienne, c’est que la fonction
présidentielle et l’homme qui remplit cette fonction, eux, ne sont pas dans les
petites manœuvres. Ce que j’ai vu pendant 5 ans et, là, j’atteste pour avoir
été présent, j’allais dire chaque jour, c’est que jamais les manœuvres, les
petits ruses n'ont occupé la moindre place dans les décisions d'État qui ont
été prises.
- Je suis en désaccord avec l'idée selon laquelle tout
serait constamment tiré vers le bas par des regards, des commentaires, des
pseudo-décryptages qui visent à faire croire que tout est moche. Ce que je
vois, ce que j'ai vu, et ce que j'entends tous les jours c'est que précisément
les décisions sont prises en fonction d'enjeux qui vont loin, qui portent à
l'intérêt du pays.
- Pour moi, un grand parti politique, c'est un grand courant
profond du pays, c'est une sensibilité, une philosophie et les partis
politiques ne se construisent pas autour d'un destin individuel. C'est ma
vision. Je suis entré dans le courant politique qui est le mien, j'avais 20
ans.
- Un parti politique, pour moi, ce sont des solidarités de
gens qui pensent la même chose, ce ne sont pas des solidarités construites
autour seulement d'une personnalité mais c'est un droit constitutionnel de
créer des partis politiques, il est garanti par la Constitution, on est libre
de les construire. Ma vision à moi, je vous l’ai expliquée, c'est une vision
plus profonde et qui ne touche pas à l’idée que l'on se fait de son avenir, qui
touche à des raisons de vivre pour un pays. Ce n'est pas la même chose, mais
chacun est libre.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
France 2030 ce sont
30Mds€ d'investissements dans l'industrie, la transition écologique, la santé,
l'agriculture. C'est un choix politique : celui de considérer que l'on peut
choisir notre destin collectif et répondre aux grandes transformations du monde.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Une vision et un projet pour les dix ans à
venir. C'est ça, France 2030: 30 milliards d’€ pour l'innovation et l'industrie, pour
préparer la France aux grands défis de demain ! Pour rendre à nouveau le rêve
possible.
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
- Grâce aux réformes entreprises par Emmanuel Macron depuis 2017, la
France a rattrapé son retard. Grâce au plan France
2030, elle va désormais prendre de l'avance.
- La France va désormais prendre de
l'avance. France 2030, c'est une nation leader de l'hydrogène vert grâce au nucléaire, à la pointe de
l'industrie et des transports décarbonés.
- France 2030, c'est une Nation leader de l'hydrogène vert, à la pointe de
l'industrie et des transports décarbonés.
Après deux quinquennats d'hésitations
budgétaires et de loopings fiscaux, il a fallu attendre l'élection d'Emmanuel Macron pour qu'un
gouvernement tienne ses engagements, du premier jour jusqu'au dernier. Et les résultats
sont là.
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération,
nous a quitté. Nous faisons désormais face seuls à cette mémoire, qu'il nous
revient collectivement de porter et de transmettre. L'histoire de sa vie mérite
d'être racontée dans nos écoles.
Frédéric Petit
(député)
[Pologne et UE] Ce qu’il s’est passé en Pologne, tout d’abord, ce n’est pas
le début d’un Polexit. Il est très important de faire cesser cette petite
musique que l’on entend autour de cette prédiction fantasmée d’une sortie de la
Pologne de l’Union Européenne. Personne en Pologne, mis à part certains
extrémistes qui ne représentent même pas 10% de la population polonaise, ne
souhaite sortir de l’Europe. Même le parti au pouvoir.
Je vis en Pologne depuis plus de trente ans, les Polonais sont farouchement
attachés à l’Union Européenne car elle représente avec l’OTAN leur meilleure
alliée pour leur sécurité, leur paix et leur prospérité. J’irai même plus loin,
je pense que les Polonais voudraient avoir plus de responsabilités en Europe,
notamment sur la protection de la frontière orientale de l’Union Européenne. De
par leur histoire et leurs cultures, ils ont conscience du rôle qu’ils peuvent
jouer pour la sécurité de tous les Européens. Donc arrêtons de jouer à nous
faire peur et regardons avec rigueur ce que dit cet avis du Tribunal
Constitutionnel polonais.
D’où vient-il ? C’est une réponse à une demande expresse du Premier
Ministre polonais, c'est un avis, pas un jugement sur une affaire précise. Il
détaille certains paragraphes des traités européens que le Tribunal
Constitutionnel déclare non conformes avec certains paragraphes de la
constitution polonaise. Mais le Tribunal Constitutionnel ne dit pas que le
droit polonais est désormais supérieur au droit européen. Le tribunal ne se
prononce pas là-dessus. Il faut être précis si l’on veut correctement contester
cette décision.
(…) Mais cette « remise en cause du droit européen » n’est aucun cas
écrit de cette façon : désormais le droit polonais est supérieur au droit
européen, non. Il y a deux lectures de cet avis extrêmement technique.
Soit ce jugement enfonce une porte ouverte juridique car ces articles européens
ont été introduit après l’adoption de la Constitution polonaise de 1997, et ces
articles ont été votés par référendum par le peuple polonais qu’en 2004. Ces
articles européens ne pouvaient pas être exactement conformes à la Constitution
polonaise votée 7 ans plus tôt. Se prononcer sur cette différence entre les
articles constitutionnels polonais et européen, c’est clairement enfoncer une
porte ouverte.
Soit cette décision du Tribunal Constitutionnel représente une tentative
d’instrumentalisation politique. C’est la résultante d’un bras de fer entre le
parti au pouvoir et la Commission Européenne. Mais encore une fois, en aucun
cas, ce jugement ne proclame la supériorité du droit polonais sur les
traités européens.
- On peut craindre [que d’autres pays suivent l’exemple
polonais]. Nous voyons déjà que cet avis rendu par le Tribunal constitutionnel
polonais émerveille au moins deux candidats plus ou moins assumés à l’élection
présidentielle, Éric Zemmour et Arnaud Montebourg. Mais ils instrumentalisent
cette décision. Ce qu’ils demandent c’est la supériorité du droit français sur
le droit européen, ce n’est pas l’avis qui a été rendu.
- Les Polonais sont attachés à l’Europe, donc il n’y a pas
de défiance fondamentale vis-à-vis de l’UE mais il y a une tentative
d’instrumentalisation de certains politiques sur les « pouvoirs » de
l’Union Européenne, qui jouent sur des aigreurs du passé. Quand ils parlent
« d’ingérence » de la Commission Européenne et de la Cour de Justice
Européenne, cela parle à une partie de l’électorat polonais qui a peur de se
retrouver déposséder de sa souveraineté. Mais en face notre réponse doit
être simplement : ce n’est pas de l’ingérence. La Cour de Justice de
l’Union Européenne est prévue dans les traités plébiscités par nos amis
polonais eux-mêmes il y a presque vingt ans ! C’est eux qui ont voté pour
ces articles. De plus, ce n’est pas de l’ingérence, c’est de la gestion d’argent
public !
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Nous avons en France des candidats déclarés à
l’élection présidentielle qui penchent du côté de l’oppression et qui dénigrent
le droit. Ils s’appellent Éric Zemmour, Marine Le Pen mais il y a aussi Arnaud
Montebourg et Michel Barnier.
- Ma génération doit à Hubert Germain
et à ses Compagnons la Libération de notre patrie. Nous lui devons aussi de
transmettre ce qu’ils nous ont appris, de respecter l’Histoire pour respecter
leur mémoire. Il nous a permis de vivre en paix, qu’il repose en paix.
- On peut répéter à l’envi que
c’était mieux avant. Certains n’ont que cette phrase à la bouche. On peut aussi
se battre pour que nos enfants vivent mieux que nous. C’est ce que fait Emmanuel Macron et c’est pour
cela que je l’ai rejoint.