Sur France Inter, François Bayrou vient dé déclarer avec un grand sérieux qu’«un parti ne doit pas être fait pour un homme» en évoquant le possible «grand parti démocrate» que la majorité présidentielle veut mettre en place pour les prochaines élections générales de 2022.
Sous-entendu, si cette formation voit le jour, elle ne doit pas être uniquement un outil pour Emmanuel Macron.
Le problème avec cette affirmation, c’est qu’elle est exactement le contraire de ce qu’a fait le président du MoDem tout au long de sa vie politique!
Non seulement il a cassé l’UDF pour, de confédération, en faire une formation monolithique en vue de ses ambitions élyséennes mais, ensuite, il a réussi à faire en sorte qu’une partie de ceux qui l’avait suivi le lâche pour s’en aller fonder le Nouveau Centre, puis l’UDI parce qu’il faisait en sorte de la transformer en sa «chose» pour gagner la présidentielle.
En a résulté la disparition de l’UDF et la création en 2007 du Mouvement démocrate qui était l’aboutissement de cette transformation d’un parti du Centre en un parti bayrouiste qui n’avait qu’un but, permettre la réalisation de l’obsession de son chef avec un management pour le moins peu démocrate malgré son nom, le départ de nombre de ses cadres et élus, ce qui en fit une coquille vide jusqu’en 2017 où le nombre de ses députés se comptaient parfois sur aucun doigt d’aucune main!
Ce qui n’était pas le problème de François Bayrou puisqu’il avait les yeux rivés sur la présidence du pays jusqu’à ce qu’arrive le trouble-fête qui fut accueilli comme tel au départ, Emmanuel Macron.
Si jusqu’à cette date, le Centre a été en déshérence, ne comptant pour plus rien et qu’il a été obligé de faire des alliances pour exister, voire pour ne pas disparaître, et que son salut est venu d’une personne extérieure même si elle en est proche, c’est bien de la responsabilité de monsieur Bayrou en très grande partie.
Alors, quand on l’entend affirmer qu’un parti ne doit pas être inféodé à l’ambition d’un homme, on est plus que circonspect sur l’honnêteté d’un tel propos alors même que l’on sait qu’il n’a pas fait une croix sur l’Elysée, espérant pouvoir se présenter en 2027 où, comme il le dit lui-même, il aura l’âge de Joe Biden, l’actuel président des Etats-Unis.
Mais l’on a bien compris qu’il veut éviter à tout prix que son MoDem soit inclus dans un «grand parti démocrate» dont il ne serait pas le chef.
D’où son rétropédalage sur sa création qu’il souhaitait de longue date depuis que les dirigeants de LaREM, fort intelligemment, ont reprise pour le mettre au pied du mur…
Centristement votre.
Le Centriste