Emmanuel Macron |
Lors de son discours d’ouverture de Génération Egalité à Paris et au cours d’un entretien au magazine Elle, Emmanuel Macron a eu l’opportunité de définir sa vision d’une société où doit se pratiquer un universalisme humaniste face à toutes les tentatives actuelles – comme l’intersectionnalité en tant qu'idéologie militante – de diviser les citoyens en groupes et communautés qui, au lieu de coopérer ensemble, se font face dans une séparation stricte.
Selon lui, l’universalisme hérité des Lumières est le seul combat légitime afin de défendre les valeurs humanistes qui doivent assurer la dignité des individus quels que soient leur genre, leur ethnie, leur condition sociale, leur orientation sexuelle, etc. parce que «la condition humaine n’est pas sécable».
Mais cet universalisme est aussi pour le président de la république, la seule réponse face aux attaques contre la démocratie et ses principes qui sont de plus en plus nombreuses et fortes dans le monde actuellement.
► Voici les propos tenus par Emmanuel Macron sur le sujet:
- Je suis du côté universaliste. Je ne me reconnais pas dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme. (…) Les difficultés structurent une vie, mais ne constituent pas ce qui vous identifie. Je pourrais vous présenter des jeunes hommes blancs qui s’appellent Kévin, habitent Amiens ou Saint-Quentin, et qui ont aussi d’immenses difficultés, pour des raisons différentes, à trouver un job [que des jeunes femmes noires]. Les difficultés sociales ne sont pas uniquement structurées par le genre et par la couleur de peau, mais aussi par l’inégalité sociale, l’assignation à résidence éducative, entre autres. S’attaquer à ces problèmes est une nécessité. J’essaie de le faire avec détermination et modestie parce que nous ne sommes pas au bout de ce chemin.
- Je vois la société se racialiser progressivement. On s’était affranchis de cette approche et voilà que l’on réessentialise les gens par la race, et ce faisant on les assigne totalement à résidence. On ne naît pas citoyen ou citoyenne, on le devient. Cette question est au cœur du débat démocratique. Or, la logique intersectionnelle fracture tout. L’illégitimité de quelqu’un qui est autre que moi à me représenter, moi et ma sous-catégorie, que l’on peut décomposer en autant de sous-genres, c’est la négation de quelque chose d’universel dans l’aventure républicaine, nationale et humaine. Cela n’empêche pas la reconnaissance, y compris de la part d’irréductible qui participe de votre identité propre. Mais ce qui m’importe le plus, c’est la part de commun que j’ai avec vous. Et les combats que je vais mener en votre nom pour vous permettre d’accéder à une dignité égale à celle de votre voisin. C’est précisément ce qui nous permet de vivre ensemble.
- Il y a de l’espoir parce que nous sommes fortes et forts,
d’abord de combats féministes qui ont été portés, et ensuite de l'agenda
féministe que nous allons dresser aujourd'hui, ensemble. Je le dis très
clairement : je revendique avec les dirigeants qui sont là d'être féministe,
d'être féministe au nom du fait que le féminisme est un humanisme et que
défendre la dignité des femmes, les droits des femmes, c'est en même temps
défendre la dignité et les droits des hommes. Ils ne sont pas séparables parce
que la condition humaine n'est pas sécable, parce que le combat des Lumières
est un combat pour l'humanité, donc pour les femmes et les hommes ensemble,
inséparables, en destin et en condition. Oui, les droits des femmes et des
filles sont universels, comme le sont l'ensemble des droits humains partout,
tout le temps. Nous ne pouvons pas céder à une forme de retrait, de retour en
arrière de cet universalisme avec les uns et les autres qui nous expliqueraient
qu’en vertu d'une tradition, d'une interprétation, d'une habitude, de la
lecture qu'on ferait d'une religion, du combat pour la vérité d'un peuple, de
la lutte contre une forme de décadence, on pourrait séparer ces droits, les
revoir, les remettre en cause.
Alors, pour y répondre, nous allons adopter une méthode, tous ensemble: celle
d'un universalisme concret et d'un multilatéralisme en actes. Je crois qu'ici,
nous le défendons tous. D'abord écouter la voix de celles et ceux qui portent
ce combat universel pour l'égalité. Ensuite, travailler ensemble et bâtir des
coalitions : États, société civile, secteur privé, organisations
internationales sous l'égide des Nations unies, sans frontières et sans
barrières. Et puis agir concrètement, enfin, pour que la vie change au bas de
chaque rue et au sein de chaque foyer, pour que les matins, des femmes dans le
monde se retrouvent avec le goût de l'espoir et très clairement montrer que
nous n'avons l'intention de rien céder, d'agir et d'avoir des résultats
concrets.