Voici une sélection, ce 16 mai 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
- Les contenus terroristes et extrémistes violents n'ont leur place nulle part. Avec la Nouvelle-Zélande, il y a deux ans, nous avons lancé un appel à lutter contre eux, en associant États, entreprises et société civile. La lutte contre les contenus terroristes et extrémistes violents ne peut se faire au détriment de nos valeurs : sociétés ouvertes, règle de droit, un Internet libre, ouvert et sûr. C'est à nous, démocraties et défenseurs des libertés, de trouver les bonnes solutions. Il est de notre devoir de protéger nos citoyens. Nous avons tous un rôle à jouer pour mettre en œuvre les engagements de l'Appel de Christchurch. Ce soir, nous avons réaffirmé notre volonté de continuer sur cette voie, ensemble.
- En première ligne ! À tous nos militaires mobilisés pour accélérer la vaccination partout en France : merci.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier ministre)
- 20 millions de Français vaccinés ! À tous ceux qui se sont mobilisés pour atteindre cet objectif : merci pour votre engagement et votre exceptionnelle mobilisation.
- [Tribune: «Nous voulons moderniser la haute fonction
publique, pas la politiser»]
Le gouvernement que j’ai l’honneur de diriger a engagé, à la demande du
président de la République, une réforme très ambitieuse de la gestion de ses
cadres supérieurs, ces hauts fonctionnaires qui servent l’État avec abnégation
et dévouement, et qui sont pourtant régulièrement livrés en pâture à l’opinion
publique. Procès tellement facile et surtout tellement injuste! Depuis plus
d’un an, face à la crise que nous traversons, tous les fonctionnaires - des
plus modestes aux plus gradés -, ont répondu présents, exerçant leur métier
avec compétence, sans compter ni leur temps ni leur peine. À tous, je veux dire
une nouvelle fois ma profonde reconnaissance.
Mais, soyons lucides, la crise a aussi révélé des carences, des insuffisances
et des difficultés structurelles. De cela, les fonctionnaires ne sont
évidemment pas responsables. Cela relève autant des autorités politiques en
charge de les diriger qu’une organisation collective dans laquelle trop souvent
«la qualité se consume dans l’impuissance», pour reprendre le mot du Général de
Gaulle.
Le moment est donc venu de reprendre la marche en avant de l’État, pour adapter
son fonctionnement aux défis d’aujourd’hui et préparer ceux de demain. Et dans
ce mouvement, la rénovation de la gestion de ses ressources humaines s’impose à
l’évidence. La dernière réforme d’ampleur de la haute fonction publique remonte
à l’après-guerre, lorsque le général de Gaulle et Michel Debré décidèrent de
créer l’ENA par l’ordonnance du 9 octobre 1945.
Les objectifs alors poursuivis demeurent plus que jamais les nôtres: mettre fin
aux chasses gardées, forger un creuset de hauts fonctionnaires bien formés,
disposer d’une haute fonction publique neutre et compétente, promouvoir
l’interministérialité pour améliorer l’efficacité globale de l’État. Mais force
est de reconnaître que leur mise en œuvre s’est progressivement érodée.
De fait, aucune gestion des ressources humaines n’a véritablement réussi à
émerger. Les logiques ministérielles ont largement repris le dessus,
caractérisées par des mobilités insuffisantes et des règles statutaires et
indemnitaires cloisonnées. Quelques chasses gardées permettent des carrières
accélérées. Les affectations, trop exclusivement parisiennes, sont en décalage
croissant avec une République qui s’est à la fois décentralisée et
déconcentrée. Aujourd’hui, hors Éducation nationale, 87 % des effectifs de
la fonction publique d’État exercent leurs missions dans les territoires, mais
92 % des cadres supérieurs sont en administration centrale. Notre haute
fonction publique pâtit aussi d’un déficit de diversité, le recrutement n’ayant
pas suivi les évolutions de la société.
Nous devons revoir en profondeur la manière de construire les parcours de nos
hauts fonctionnaires. De nouvelles voies de recrutement vont permettre de
diversifier les profils. La réforme vise également à renforcer la formation
initiale et continue, notamment en intégrant mieux les apports des sciences
sociales et comportementales, dont la crise en cours a souligné l’importance.
La gestion des carrières va être personnalisée et professionnalisée pour passer
d’une logique statutaire à une approche par métiers, qui conduira à valoriser
pleinement ceux qui mettent en œuvre nos politiques prioritaires dans les
territoires, qui s’attellent aux tâches les plus difficiles et qui prennent des
risques.
La création de l’Institut national du service public (INSP), qui va succéder à
l’ENA, s’inscrit pleinement dans cette logique. Désormais, tous les hauts
fonctionnaires sortant de l’INSP intégreront le même corps des administrateurs
de l’État et seront envoyés sur le terrain ; plus aucun ne rejoindra
directement les «grands corps» de l’État. L’accès à ces derniers ne sera
possible que pour celles et ceux qui se seront frottés au terrain, car cette
expérience ne pourra que les enrichir.
Il s’agit d’une petite révolution. Et, comme toute réforme, elle suscite des
craintes et des incompréhensions. Tel a pu être le cas des aspects relatifs à
l’administration préfectorale, alors même que l’intention du gouvernement est
de la conforter. Qui pourrait en effet douter un seul instant de ma volonté
résolue de conforter la légitimité et les capacités d’intervention de ces
femmes et de ces hommes qui se dévouent, souvent sept jours sur sept, et qui
représentent l’État en tous lieux et en toutes circonstances ; moi qui
n’ai jamais cessé de promouvoir les territoires depuis mon entrée en fonction ;
moi qui fus l’un des premiers, à la faveur de ma mission sur le déconfinement
au printemps 2020, à promouvoir le couple «maire-préfet», moi qui ai eu la
chance d’exercer ce passionnant métier au cours de ma carrière?
Renforcer le prestige et l’attractivité des fonctions préfectorales, qui ne
sauraient se limiter à des questions de corps et de grade, c’est faire en sorte
que leurs moyens soient accrus, leurs marges de manœuvre élargies et leur
autorité confortée. Et c’est bien ce que nous faisons, en réservant l’essentiel
des créations de postes dans les services départementaux de l’État, en
amplifiant la déconcentration des décisions et des crédits, en renforçant le
caractère interministériel de leurs attributions pour donner toute sa portée à
l’article 72 de la Constitution, aux termes duquel le préfet est le
«représentant de chacun des membres du gouvernement».
Notre intention n’est donc ni de fragiliser, ni de banaliser et encore moins de
politiser la fonction préfectorale, comme certains se plaisent à le faire
croire. Seront nommés demain préfets des hommes et des femmes qui, comme
aujourd’hui, seront choisis pour leurs compétences et leur expérience, forgées
par une expérience de terrain au contact des réalités du pays. Il y aura
cependant un changement: ils ne seront plus nommés préfets à vie, mais pour la
durée d’exercice de leurs fonctions. S’il n’y aura plus de corps préfectoral,
il restera plus que jamais une fonction, un métier, un parcours qu’il s’agit de
valoriser pleinement en élargissant ses prérogatives et en améliorant la
gestion individualisée des carrières.
Cette réforme s’inscrit dans une stratégie d’ensemble, au service d’un objectif
clair: rendre les politiques publiques menées au service de nos concitoyens à
la fois plus visibles et plus concrètes, assurer la fluidité du commandement de
l’État et le complet respect de son autorité dans tous les territoires de la
République.
Tel est le devoir du gouvernement: gérer au mieux cet épisode de crise et en
tirer rapidement toutes les conséquences pour bâtir une France et un État plus
justes, plus forts, plus proches et donc plus efficaces. Pour cela, je sais
pouvoir compter sur les Français, qui traversent cette épreuve avec courage et
détermination, ainsi que sur l’ensemble des serviteurs de l’État, qui seront
une nouvelle fois à la hauteur de leur tâche.
- Des déplacements plus sûrs, une circulation plus fluide : le réaménagement et l’amélioration du réseau routier national est essentiel pour les dizaines de millions de nos compatriotes qui l’empruntent chaque jour.
Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Les contenus terroristes et l’extrémisme violent n’ont pas leur place en ligne. Avec l’Appel de Christchurch, nous agissons pour l’empêcher. Dans le respect de nos valeurs, d’un internet libre et ouvert. Nos efforts continuent!
Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
Notre politique de justice de proximité prend son essor ! Forts du succès des recrutements de 1000 personnels en décembre pour sanctionner davantage les petites infractions, nous venons de lancer le recrutement de 1000 personnes en plus pour accélérer les délais de jugement.
Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
L'éloignement géographique a trop longtemps été synonyme de renoncement à la formation. Avec les Campus connectés nous répondons à un besoin immense des jeunes des petites villes et des zones rurales de se former près de chez eux.
Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
Loin de faire des hauts fonctionnaires des boucs-émissaires, comme le prétendent ceux qui n'ont rien fait pendant des années, notre réforme vise à rendre notre État plus fort et plus proche des Français.
Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
- L'accès à une offre de soins de proximité doit être une priorité des politiques régionales. La région doit proposer une structure d’accompagnement identifiée, pour accompagner les élus locaux dans la lutte contre la désertification médicale.
- C’est un enjeu de biodiversité, de paysages, de lutte contre les risques épidémiques et d’éthique de la chasse. On doit combiner respect du droit de propriété et préservation de ces espaces exceptionnels.
Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
[Tribune coécrite avec Caroline Fourest : "La PMA pour
toutes est un acte d'égalité"]
La reconnaissance des droits et l'accès à l'égalité réelle des personnes
lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres sont un long combat. La
dépénalisation de l'homosexualité en 1982, l'adoption du pacs en 1999 ou encore
l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe en 2013
constituent autant d'étapes emblématiques qui ont jalonné son histoire. Des
avancées conquises de haute lutte.
En toile de fond, il s'est agi de consolider notre démocratie, de la rendre
plus juste et plus égalitaire. Néanmoins, les personnes LGBT+ peuvent encore
trop souvent se sentir à la marge de notre société, discriminées voire
invisibilisées. Parce qu'elle en déchire l'idéal, cette réalité inacceptable
érode notre pacte républicain.
Dans ce contexte, c'est la volonté de tisser les fils d'une société plus
inclusive qui a conduit le candidat Emmanuel Macron à se prononcer en 2017 en
faveur de l'accès à la procréation médicalement assistée pour toutes les
femmes, et ce indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur statut
matrimonial. Cette égalité des rêves et cette égalité des droits ne peuvent
aujourd'hui plus attendre. Quatorze pays européens ont, à ce jour, adopté la
PMA pour toutes. La France ne peut demeurer à la remorque de cette évolution
sociétale. La situation actuelle conduit de trop nombreuses femmes, célibataires
ou en couples lesbiens, à renoncer à un désir d'enfant ou à prendre des risques
sanitaires, juridiques et psychologiques en réalisant une PMA sans encadrement
médical ou à l'étranger, instaurant ainsi une discrimination financière.
La PMA constitue pourtant une pratique désormais bien ancrée dans notre pays.
Autorisée pour les couples hétérosexuels depuis 1982, elle permet aujourd'hui à
environ un enfant sur trente de voir le jour. Néanmoins, fondée à l'origine sur
un principe d'égalité à donner la vie, elle s'est muée en discrimination. Le
premier projet de loi bioéthique voté en 1994 en a en effet privé les couples
lesbiens et les femmes célibataires, gravant dans le marbre de la loi une
inégalité. Si le précédent gouvernement s'était engagé à lever cette injustice,
force est de déplorer qu'il a in fine rayé d'un trait de plume cette promesse
de campagne de François Hollande.
Le 24 juillet 2019, le nouveau projet de loi relatif à la bioéthique prévoyait
de rétablir l'égalité devant la vie en élargissant la PMA aux couples de femmes
et aux femmes seules. Si au cours de ses deux lectures l'Assemblée nationale en
a sanctuarisé la mesure phare, le Sénat – dans un réflexe patriarcal pavlovien
– l'a détricoté et, surtout, en a supprimé l'article 1 autorisant l'accès à la
PMA à toutes les femmes. Une triste leçon de conservatisme, révélatrice d'un
impensé ou d'une cécité : la diversification du modèle familial dit
'traditionnel' opéré ces dernières décennies à laquelle se conjugue la
dissolution du lien entre biologie et généalogie. En d'autres termes, c'est
l'évolution de notre société que les sénateurs se refusent de voir et
d'embrasser.
Nous exhortons dès lors les députés à voter la loi bioéthique qui sera à
nouveau réexaminée à partir du 7 juin prochain pour, enfin, démocratiser
l'accès à la PMA. Cette promesse du président de la République constitue un
acte d'égalité face à une discrimination qui crée des injustices individuelles.
Un acte d'égalité qui va dans le sens de l'évolution de notre société et répond
à des attentes fortes exprimées par des femmes privées de la possibilité de
fonder une famille.
Acte d'égalité, l'accès de la PMA à toutes les femmes est aussi un acte de
liberté et de fraternité. De liberté, parce qu'il permet à toutes les femmes de
décider de leur maternité. De fraternité, parce que ce droit nouveau n'en ôte
aucun à personne et qu'aujourd'hui deux tiers des Français s'y déclarent
favorables. Autrement dit, le combat pour l'accès à la PMA pour toutes est un
combat éminemment républicain.
Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Aujourd’hui, le contexte de tensions avec la Chine, qui sanctionne des personnalités européennes, à commencer par des députés, ne permet pas d’entériner l’accord [avec l’Union européenne sur l’investissement]. Néanmoins il apporterait davantage de réciprocité pour que nos entreprises puissent investir dans de nouveaux secteurs sans être contraintes de s’associer à un partenaire local ou de transférer leur technologie. Qui plus est, face à nos préoccupations en matière de droits de l’Homme, il intégrerait pour la première fois des engagements de la Chine, notamment en matière de lutte contre le travail forcé. (…) La Chine s’est engagée, dans cet accord, à ratifier les conventions fondamentales de l’OIT [Organisation internationale du travail], et nous serons intransigeants sur leur mise en œuvre. D’ailleurs, pour s’assurer du respect de leurs engagements par nos partenaires, l’UE a créé la fonction de procureur commercial européen, occupée par le Français Denis Redonnet.
- L’Europe muscle son arsenal pour affirmer sa souveraineté. Nous avons bien sûr des outils antidumping solides. Nous avons aussi renforcé, en France et dans l’UE, le dispositif de filtrage des investissements étrangers pour protéger nos fleurons stratégiques. Et nous travaillons à un outil anti-coercition pour répondre rapidement aux agressions économiques que nous subissons. Par exemple, quand les États-Unis veulent appliquer des droits de douane unilatéraux et illégaux contre la taxe numérique française, nous n’avons pas aujourd’hui l’instrument juridique pour riposter et cela doit changer. À cela s’ajoutent deux autres instruments: l’un pour rétablir des conditions de concurrence équitable en Europe face aux entreprises étrangères subventionnées, par exemple en les empêchant de racheter des sociétés européennes; et l’autre pour exiger la réciprocité dans l’accès aux marchés publics. C’est ainsi que nous bâtissons la politique commerciale européenne du XXIe siècle, qui sera moins naïve, plus juste et plus durable.
- [OMC (Organisation mondiale du commerce)] Nous sommes ravis de la nomination de Ngozi Okonjo-Iweala [à la tête de l’OMC] qui va insuffler une nouvelle dynamique. Une de ses priorités est de refaire fonctionner l’instance d’appel de l’organe de règlement des différends, bloquée depuis des mois par les États-Unis. Il faut aussi des résultats sur des négociations en cours, en particulier sur les subventions à la pêche: nous soutenons pleinement la directrice générale dans sa volonté d’aboutir d’ici à la fin d’année. L’OMC a un rôle à jouer sur beaucoup de sujets: l’encadrement des subventions industrielles, l’accès aux vaccins, mais aussi le développement durable et par exemple la lutte contre la pollution plastique. Pour cela, il ne faut plus que des pays comme la Chine puissent se déclarer pays en développement pour obtenir des exemptions.
- [Guerre commerciale UE-Etats-Unis] Ce moratoire de quatre mois, annoncé début mars, sur les surtaxes, notamment sur l’aéronautique et les vins et spiritueux a constitué un signal très positif. Il n’est pas le fruit du hasard: il résulte de l’affirmation de la souveraineté européenne. En décidant en novembre d’appliquer des droits de douane sur Boeing et des produits agroalimentaires américains l’Europe a démontré qu’elle sait se faire respecter dans le cadre du droit international. La nouvelle administration américaine dit vouloir refonder sa relation avec l’Europe. À présent, il faut sortir, définitivement et par le haut, du contentieux Airbus-Boeing en trouvant un accord sur les financements aéronautiques. Et il est clair que nous ne renoncerons pas à accompagner Airbus qui est vital pour notre économie. Nous avons fait des propositions pour trouver des solutions et mettre fin à cette guerre commerciale inutile avec les États-Unis.
- Nous devons renforcer notre relation avec les États-Unis, mais un grand accord de libre-échange n’est pas à l’ordre du jour. Avant tout, il faut sortir des différents contentieux qui polluent notre relation, comme celui sur l’acier et l’aluminium, ou sur les pratiques extraterritoriales américaines. Nous ne pouvons pas accepter qu’un allié continue à nous dire avec qui nous avons le droit de commercer, et interfère directement dans nos choix souverains. Pour y répondre, nous devons aussi accroître le rôle de l’euro dans les échanges internationaux.
- Nous l’avons dit et redit: nous ne voulons pas du projet d’accord UE-Mercosur en l’état. Car les conditions ne sont pas réunies sur trois points: déforestation, respect de l’Accord de Paris, de nos normes sanitaires et phytosanitaires. Nous ne nous contenterons pas d’un engagement verbal, nous voulons des preuves. Or, nous voyons que les engagements environnementaux du Brésil sont moins ambitieux qu’en 2015 et qu’ils ont désarmé dans la lutte contre la déforestation illégale qui a encore progressé de 10% l’année dernière. Certains pays de l’UE veulent aller plus vite mais nous ne sommes pas seuls: les Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche, le Luxembourg sont sur la même ligne.
[Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières] Ce dispositif fait partie de l’arsenal qui met la politique commerciale au service d’objectifs planétaires. Nous allons accélérer la décarbonation de la production en Europe, et sans ce mécanisme, il y aurait plus de «fuites de carbone»: les entreprises seraient incitées à délocaliser leur production dans des pays moins exigeants en émettant davantage de CO2 pour ensuite exporter leurs produits vers l’UE. C’est pourquoi nous avons besoin de cet instrument, qui n’est pas protectionniste ; il en va avant tout de la cohérence de notre politique climatique. Plus largement, dans les futurs accords commerciaux européens, le respect de l’accord de Paris sur le climat devra être une clause essentielle, ce qui permettra de suspendre les avantages consentis à nos partenaires s’ils ne respectent pas leurs engagements climatiques. La France porte cette mesure, très puissante, actuellement en discussion avec nos partenaires européens.
Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
[Tribune: "Défendons les droits des personnes LGBT+ à
Paris et en Ile-de-France!"]
A l'occasion du 17 mai 2021, journée internationale de lutte contre
l'homophobie, la transphobie et la biphobie, nous - candidats aux élections
régionales en Ile-de-France - nous affirmons notre engagement à ne rien laisser
passer face à toute forme de discriminations et violences faites aux personnes
LGBT+ et nous appelons les candidats à s'engager.
Tête de liste à Paris avec Laurent Saint-Martin pour les élections régionales
en Ile-de-France, j'ai choisi le 17 mai pour présenter ma liste. Ce n'est pas
un hasard c'est une volonté et un symbole d'une des principales raisons de mon
engagement dans cette campagne. Élue locale chargée des questions LGBT+ j'ai eu
l'honneur d'être, auprès d'Edouard Philippe, la première membre de gouvernement
à avoir pour intitulé de poste "l'égalité femmes hommes et la lutte contre
l'homophobie", à ma demande. Je me suis battue pour toujours augmenter les
subventions aux organisations LGBT+, contre l'homophobie du quotidien comme
dans les stades ou les médias, et pour que l'engagement de François Hollande
sur la PMA soit enfin tenu.
Comme ministre de la Citoyenneté, j'ai renforcé la mobilisation des forces de
l'ordre sur la lutte contre les LGBTphobies et j'ai mis à l'honneur des femmes
trans engagées dans les "109 Mariannes" car elles représentent, elles
aussi, la République.
A l'heure où des subventions de l'équipe régionale sortante viennent
soutenir des associations réactionnaires qui remettent en cause les droits les
plus élémentaires des femmes comme celui à disposer de leurs corps, nous ne
ferons pas ce choix! Nous refusons de soutenir une équipe qui compte des
membres et proches de la Manif pour tous ou de Sens Commun : c'est pour cela
aussi que nous présentons notre propre projet.
Nous ferons, à la tête de la région avec Laurent Saint-Martin, le choix de
soutenir les lieux emblématiques LGBT+ de la capitale, qui subissent de plein
fouet la dure crise sanitaire que notre pays traverse. Paris ne serait pas
Paris sans eux! Idem pour les associations LGBT+ locales qui font un travail
formidable de prévention sur le terrain. Les beaux projets comme le Centre des
archives de l'histoire des luttes LGBT doivent enfin voir le jour. La région en
est totalement absente. Nous à la région nous le soutiendrons avec conviction!
San Francisco a le sien, il est temps pour Paris de commémorer les luttes et de
célébrer les fiertés toute l'année.
Alors que les chiffres des agressions anti-LGBT+ sont en baisse en 2020, nous
restons vigilants et avons conscience du sentiment et des réalités de
l'insécurité en Ile-de-France. La sécurité est une de nos priorités, la
création d'une police régionale des transports protègera les femmes, comme nous
l'avons promis, nous nous engageons désormais à ce que les effectifs dédiés soient
formés spécifiquement à la lutte contre les LGBTphobies afin de protéger chaque
citoyenne, chaque citoyen, faire en sorte que chaque personne se sente en
sécurité en prenant le RER B à 23h30 comme à 14h.
L'Etat ne peut pas tout, tout seul. La Région doit jouer le rôle qu'elle n'a
pas joué ces 5 dernières années. Comme sur le harcèlement de rue, véritable
fléau que nous prendrons à bras-le-corps pour protéger les femmes, nous
soutiendrons la création d'un réseau de safe
place pour toutes les personnes qui ne se sentent pas en
sécurité.
Soutenir la liberté d'aimer et d'être ne devrait même plus faire débat.
Aussi, nous invitons les têtes de liste à s'engager sur la question elles aussi
et à venir débattre de leurs propositions en faveur de l'inclusion et de la
protection des personnes LGBT+ à l'échelle de la région. Avec Laurent
Saint-Martin, nous invitons Valérie Pécresse et sa tête de liste pour Paris à
venir débattre de ces sujets, sur lesquels tout le monde doit s'engager.
Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- L’une de nos ambitions sociales pour la Présidence française de l’Union européenne est d’avoir un salaire minimum décent dans chaque pays européen.
- [Plan de relance] L’argent européen est déjà utile, il aide déjà notre relance.
- [Covid19] La solidarité européenne sur le vaccin, on la critique, moi je la défends. Si des pays européens n'avaient pas accès aux vaccins, on aurait des mini-Brésil ou des mini-Inde. Ce serait très mauvais pour la situation sanitaire française
- [Elections régionales en PACA ] Ce n'est pas nous qui avons créé l'ambiguïté idéologique (...) Chez les Républicains, certains sont dans le camp républicain et d'autres sont dans le camp de la honte et préfèrent le Rassemblement national.
- Le RN au Parlement européen, c’est "Prends l’oseille et tire-toi!". Quand on demande leurs suffrages aux Français, il faut être honnête et cohérent.
- [Pass sanitaire] Il ne régulera pas notre vie quotidienne, comme aller au café ou au restaurant. Ce ne sera pas notre sésame du quotidien. Il donnera accès aux voyages et aux grands rassemblements.
- [Frontières] Nous aurons un mécanisme d’urgence européen: dès qu’un pays étranger fait l’objet d’une surveillance sanitaire renforcée, tous les Etats de l’UE devront appliquer les mêmes restrictions dans les 48h.
Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
- La condition du maintien de notre cohésion sociale [c’est] une démographie dynamique [avec une] politique familiale volontariste.
- Coopérer pour renforcer l'ambition des élèves : c'est l'esprit des Territoires éducatifs ruraux.
Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
Nous, adultes, devons former un bouclier pour protéger les enfants de l’hyper violence: parents, responsables des plateformes réseaux sociaux, éducateurs, force de l’ordre, gouvernants. Tous un rôle à jouer.
Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
Les pères d’enfants nés à partir du 1er juillet pourront bénéficier de 28 jours de congé contre 14 précédemment. Heureux de la parution cette semaine du décret précisant les modalités, c’est une avancée importante, dont nous pouvons être fiers !
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
[Introduction à la note du Haut-commissariat au plan: Démographie
: la clé pour préserver notre modèle social
· La
question de la démographie pose la question même de l’avenir des peuples. Elle
est complexe par le fait qu’elle se trouve à l’intersection de trois sphères :
- une sphère personnelle, individuelle et familiale très étroitement liée à la
confiance en l’avenir ;
- une sphère collective, celle d’une communauté nationale, dépendante de
facteurs économiques, sociaux et culturels, probablement aussi d’inconscient
collectif, ou en tout cas d’un subconscient collectif qui amène la communauté à
laquelle on appartient à se projeter ou pas dans l’avenir ;
- enfin une troisième sphère internationale, qui nourrit des équilibres ou des
déséquilibres entre grandes régions de la planète, équilibres ou déséquilibres
qui sont eux-mêmes créateurs de concurrence et de conflits sous-jacents,
potentiels ou menaçants.
L’imbrication de chacune de ces trois sphères crée des situations
particulièrement difficiles à décrypter, même si le déchiffrage des grands
mouvements démographiques est absolument indispensable à la réflexion prospective.
· Cette
réflexion est essentielle à la France et à la prise de conscience nécessaire au
tournant des années 2020.
Notre histoire nationale s’est révélée en effet étroitement dépendante des
grandes évolutions de notre démographie et le sera nécessairement dans le cadre
national comme dans le cadre européen. Au début du XIXe siècle, la France est
le pays le plus peuplé de toute l’Europe. Sa population, un peu moins de 30
millions d’habitants, est trois fois plus importante que la population britannique
(un peu plus de 10 millions). Un rééquilibrage se produit à la fin du XIXe
siècle, siècle de la révolution industrielle anglaise, donnant à nos voisins et
rivaux un optimisme qui contraste avec une certaine morosité française. La
grande « saignée » de la Guerre de 14-18 terrassera cette richesse
démographique en amputant notre pays d’un million quatre cent mille jeunes
hommes tués et de trois à quatre millions de blessés graves.
L’entre-deux-guerres sera naturellement marqué par ce drame national et verra
se répandre en France un comportement malthusien, prolongeant la stagnation
démographique du XIXe siècle, qui accompagnera le renfermement de notre pays
sur lui-même, le choix de politiques protectionnistes, le refus de regarder
l’avenir, préludes à « L’étrange défaite » de 1940 si bien décrite, y compris
dans ses composantes psychologiques, par Marc Bloch.
On constate ainsi que de 1850 à 1930, la population française est pour ainsi
dire stable entre 35 et 40 millions d’habitants, huit décennies qui voient en
revanche la population allemande passer de 30 à 65 millions d’habitants, la
population britannique de 20 à 45 millions, la population italienne de 25 à 40
millions. Comment ne pas noter la corrélation de ces rythmes si différents,
stagnation pour les uns, progression forte pour les autres, avec la vitalité et
le moral des pays en question, et les conséquences qui auraient dû être
prévisibles sur les déséquilibres d’ambition et de puissance qui seraient
révélés au terme de cette longue période ?
Dans l'après-guerre au contraire, le baby-boom de notre pays porte la
population française de quelque 40 millions à près de 60 millions d’habitants.
On voit la France se distinguer parmi les pays européens jusqu’à nous permettre
d’avoir la natalité la plus développée du continent. Ces considérations peuvent
sans aucun doute être analysées dans tous les autres pays européens et dans le
monde. Il est cependant un élément décisif qui fait que la question
démographique est bien plus marquante pour l’avenir de notre nation qu’elle ne
l’est pour toute autre.
· La
France en effet a choisi un modèle de société à peu près unique dans le monde
Ce modèle donne à la collectivité, donc à la population prise dans son
ensemble, la responsabilité essentielle de la charge de la solidarité
nationale. Cela est particulièrement évident et saute aux yeux de tous dans le
domaine des retraites. La France a en effet choisi un système de retraites «
par répartition » qui met à chaque instant la totalité du paiement des pensions
de retraite à la charge de la totalité des actifs.
Un très grand nombre d’autres pays au contraire a choisi un système « par
capitalisation » qui protège individuellement le montant et le paiement des
pensions : chacun économise pour son propre compte, adhère à des fonds de
pensions, garantit lui-même, autrement dit, la protection de ses ressources au
moment de la retraite. Le système par répartition n’est pas un système où l’on
fait des économies pendant sa vie active pour en retrouver les bénéfices dans
les années de retraite. Ce n’est pas de l’argent mis de côté. Ce n’est pas pour
l’essentiel un système de précaution personnelle. C’est un système où ce sont
les actifs qui assurent le paiement de la pension au moment même où le retraité
en profite.
On comprend dès lors de manière évidente que la sécurité des pensions est
étroitement dépendante du nombre des actifs. C’est un choix national d’autant
plus significatif et important que notre nation s’est construite
particulièrement depuis la Libération et le Conseil national de la Résistance
(dont le programme s’intitulait Les jours heureux) autour non seulement d’un
Etat et d’une langue et surtout d’un modèle social. Une observation
superficielle pourrait laisser croire que cette philosophie de la répartition
est réservée au système de retraite. Il n’en est rien !
Si l’on considère en effet la totalité des services publics on s’apercevra que
ce que les Français regardent comme le plus important : éducation – de
l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur –, santé, solidarité,
assurance notamment en matière de chômage, tout cela relève en fait d’un
principe de répartition de la charge et du risque sur l’ensemble de la
population active. Ce n’est pas le cas des pays qui nous entourent. Dans un
grand nombre d’entre eux, les dépenses d’éducation, de santé, d’assurance sont
d’abord le fait de démarches individuelles. Les dépenses d’éducation dans les
systèmes anglo-saxons sont largement à la charge des familles notamment
lorsqu’il s’agit d’inscrire des élèves dans des écoles (public schools)
réputées et privées, des colleges ou des universités prestigieuses. Il en est
de même pour les systèmes de santé laissant à la charge des patients et de leur
famille de lourdes, parfois de très lourdes contributions. L’image est frappante
: le système de santé américain requiert une carte de paiement sur compte
approvisionné dès l’instant qu’une hospitalisation doit être envisagée.
De même, les systèmes d’assurance chômage entraînent des
prises en charge de durée plus courte et beaucoup moins généreuses que le
système d’assurance chômage français. Dans la plupart de ces pays, le principe
du «chacun pour soi et pour sa famille» est principalement, majoritairement ou
significativement la règle.
· Le
principe français tout au contraire est un principe de « tous pour chacun »,
dans lequel le nombre et la capacité contributive du « tous », de la communauté
des actifs, est la clé de la générosité et de la durabilité du système.
Le prélèvement fiscal et la cotisation sociale sont les deux clés qui
permettent le financement d’un contrat social aussi généreux que l’est le
contrat social français, un système de solidarité reposant sur les cotisations
de tous pour financer l’action sociale et les services publics en direction de
tous les citoyens. C’est le choix de ce système de solidarité, reposant sur la
communauté des actifs qui explique l’importance des dépenses publiques en
France, sans comparaison possible dans tous les pays qui sont nos homologues
dans le monde développé.
Si l’on prend la mesure de la singularité de notre modèle social, il devient
évident que la générosité et la durabilité des prestations et des services
publics est directement fonction du nombre des cotisants et des contributeurs
imposables. Dès l’instant que cette réalité numérique commande et commandera
l’effectivité de la solidarité en termes de retraites, d’assurance chômage,
d’éducation nationale, publique ou privée, de santé, alors la démographie
devient la clé même de la durabilité et de la générosité du contrat social.
· C’est
pourquoi une société comme la société française et une nation comme la France
ne peuvent en aucune manière se désintéresser de leur évolution démographique,
notamment de la natalité et de l’équilibre durable entre classes d’âge.
Du nombre des enfants et des jeunes qui forment la base de la pyramide des âges
dans le pays, dépend en effet pour les décennies qui viennent l’équilibre
social de la nation. Ce n’est pas le cas de nos voisins, de nos partenaires et
de bien d’autres pays dans le monde. Dans les pays qui ont choisi le système du
« chacun pour soi et pour les siens » il importe au fond assez peu que la
pyramide démographique se trouve déséquilibrée.
Si ces pays comptent un plus grand nombre de personnes âgées, l’essentiel pour
le climat social du pays est que chacune d’entre elles ait souscrit assez
d’assurances retraites par capitalisation ou ait fait suffisamment d’économies
pour que ses vieux jours soient assurés. Si tel est le cas, il n’y a pas de
déstabilisation de la société. C’est la même chose pour le système de santé :
si suffisamment de concitoyens ont le moyen de contracter des assurances
personnelles suffisantes, alors chacun assume son propre risque sans
déstabilisation de l’ensemble. La réalité est la même particulièrement pour l’éducation,
le chômage, etc.
· Mais
la France n’a pas choisi ce système du chacun pour soi et une majorité de
Français considèreront qu’elle a bien fait.
Car la conséquence arithmétique à laquelle sont exposées les sociétés du «
chacun pour soi et pour les siens », c’est qu’une partie de la population est
mécaniquement reléguée dans une situation d’extrême précarité : ceux qui ont
les moyens ont une vie sécurisée, ceux qui ne les ont pas sont exposés et
souvent sans solution. Au contraire, le système d’assurance, de sécurité et de
services publics mutualisé que nous avons choisi garantit en principe tous les
citoyens contre l’extrême précarité.
C’est donc une réalité à laquelle nous ne pouvons échapper :
l’équilibre du système se trouve extrêmement dépendant de l’importance de la
population active, du rapport numérique entre actifs et inactifs, que ces
derniers soient dans leur enfance, en formation, malades, handicapés, chômeurs
ou à la retraite, comme il se trouve absolument dépendant des ressources collectives
de la nation, donc de la capacité et de la performance de l’économie sur
laquelle repose le financement de ce système social. La question démographique
ne se pose donc pas dans les mêmes termes en France et dans les pays
comparables. Chez nous, et à la différence de bien d’autres pays, cette
question démographique est la clé même de la cohésion durable de la nation.
· De
surcroît, les déséquilibres démographiques ont des conséquences évidentes sur
les rapports de force politiques et les capacités d’influence entre pays et
grandes régions du monde.
La plupart des projections annoncent un maximum de la population mondiale dans
les deux décennies qui viennent suivie d’une décroissance qui touche très
inégalement les sociétés. Des projections prévoient même qu'un certain nombre
de pays, en particulier européens, pourraient voir leur population diminuer de
30 à 50 % à partir des années 2040 à 2050 : le Japon, la Chine, de nombreux
pays européens comme l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne pourraient connaître un
solde négatif de plusieurs centaines de millions pour les uns de plusieurs
dizaines de millions pour les autres. Certaines de ces sociétés pourraient
perdre jusqu’à la moitié de leur population et la carte du monde en serait
ainsi profondément modifiée.
Car dans le même temps d’autres régions de la planète pourraient continuer à
connaître une démographie en forte croissance créant un déséquilibre dangereux
et irrémédiable. Si l’on prend la situation de l’Union européenne, on mesure
combien le profil de notre entité politique se trouverait bouleversé par
l’effondrement conjoint des populations par exemple de l’Italie et de
l’Allemagne pendant que la France, – c’était en tout cas le scénario probable
il y a encore une ou deux années à peine, – maintiendrait sa population ou
continuerait de la voir progresser à un rythme maîtrisé mais constant. Des
projections laissent imaginer une France devenue première puissance
démographique de l’Union européenne dans les années 2050 à 2060 c’est-à-dire à
l’horizon d’à peine un quart de siècle.
Les conséquences en seraient considérables, d’abord en termes d’influence
politique (les droits de vote au sein de l’Union européenne sont, pour une part
importante, proportionnels à la population). Et l’influence sur le marché intérieur
de l’Union est, elle aussi, facteur de la part de la population de chaque Etat
membre.
· L’influence
n’est pas uniquement définie par le nombre mais elle est à coup sûr en grande
partie déterminée par la vitalité de la société que traduit la progression
démographique.
Un certain nombre d’analyses, implicites ou explicites, prévoient de pallier
les fléchissements ou effondrements de la population par un recours accru à
l’immigration. C’est ce qu’on a pu noter en Allemagne au milieu des années
2010, avec l’accueil, largement soutenu par le patronat allemand d’un million
d’immigrés en provenance des Balkans, accueillis et installés en une seule
vague, avec une forte implication de l’État allemand.
Mais une telle décision a été présentée comme un « one shot », une expérience
unique et qui n’est pas destinée à être rééditée. Car les conséquences
notamment culturelles d’un tel apport de population venant d’autres régions du
monde seraient à coup sûr considérables, et ne sauraient être comparables selon
qu’on se trouve dans un pays ayant un urgent besoin de main d’œuvre et dans un
pays souffrant d’un important chômage chronique. Les déséquilibres numériques à
l’intérieur d’une même société, entre population intégrée et populations
provenant d’autres horizons, s’ils devenaient trop importants, risqueraient de
remettre en cause l’équilibre social et culturel sans lequel il n’y a pas de
communauté pacifique et confiante en elle-même. Il est enfin une dimension très
importante que nous devons tous avoir à l’esprit : la démographie est une
traduction et une fonction du dynamisme d’un pays développé, que ce soit en
matière de main d’œuvre abondante et bien formée, d’inventivité et de
créativité en matière de recherche, d’adoption de nouveaux processus de
production. Il y a dans le dynamisme démographique d’un pays la conséquence, et
sans doute aussi la source d’un optimisme national.
La vitalité d’une société ne se divise pas, pas plus dans le présent que pour
l’avenir. Et le moral de chacun de ses membres, personnes ou familles, est
dépendant de cette vitalité.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Depuis 2017, nous avons fait le choix du dépassement politique. Peu importe si une bonne idée est de droite ou de gauche ! Nous continuons à transformer le pays. C’est cela notre boussole, mais ce n’est pas de notre faute si Les républicains sont faibles !
- Dès cet été, la PMA pour toutes sera une réalité. Nous nous étions engagés : nous le faisons !
- Marine Le Pen et le RN ont un problème avec l’argent public. A part pour cumuler des indemnités, Marine Le Pen est très mauvaise comptable. Elle a mis en faillite son parti, le fait financer par l’étranger, et elle voudrait gérer le pays?
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- Voilà la ligne LR : LREM est plus infréquentable que l'extrême droite. D'Alain Juppé à Nicolas Sarkozy, la ligne rouge était claire et tenue. Elle craque partout désormais. En Bourgogne, en Grand Est, en PACA et avec certains de ses principaux dirigeants.
- L'engagement avait été pris, il est tenu. 20 millions de Français ont reçu au moins une dose de vaccin. Merci au personnel médical et administratif, aux services de l'Etat, aux élus locaux, aux bénévoles.
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
20 millions de vaccinés. Engagement tenu.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- S’il y avait un peu plus de personnalités publiques capables de reconnaître leurs erreurs, j’ai l’impression qu’on respirerait mieux. J’observe que ce sont souvent les femmes qui le font, pas toutes mais enfin, plus souvent que les hommes, et pourtant elles sont moins nombreuses.
- Bravo aux Français qui se font vacciner massivement. Merci à tous les soignants et tous les bénévoles mobilisés. Et merci aussi à l’Union européenne: elle a démarré tardivement, avec beaucoup de précautions, mais la stratégie vaccinale de l’Union européenne tient la route et n’oublie personne.