lundi 26 avril 2021

Propos centristes. France – Macron, meilleur candidat démocrate; école et covid19; terrorisme; antisémitisme; journée de la déportation; le gel, catastrophe pour l’agriculture; cause animale…

Voici une sélection, ce 26 avril 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

- Près de 7 millions. C’est le nombre de femmes, d’enfants, d’hommes qui ont été traqués et déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Voués à la mort, à la faim, au travail forcé. Il faut le dire, le faire savoir, le partager sans relâche, pour ne jamais oublier.

- L'école permet de lutter contre les inégalités sociales et de destin. C'est pourquoi nos enfants doivent pouvoir continuer à s'y rendre et à apprendre, avec un protocole strict. Bonne rentrée à tous ! Et continuons à appliquer les gestes barrières (souvenons-nous de la chanson).

- À l’ensemble des équipes éducatives et des collectivités, à celles et ceux qui depuis le début de la crise sont au rendez-vous et s'adaptent pour nos enfants, à tous les parents qui ont permis une continuité pédagogique, je sais que ce n'était pas facile : un immense merci.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

Un travail de fourmi titanesque. Conformément aux recommandations du Haut conseil pour le climat, nous alignons toutes nos politiques publiques sur nos engagements climatiques. Des plans d’actions détaillés et mesurables pour une transition cohérente et rigoureuse.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- [Crise sanitaire et crise terroriste] C'est triste de voir que l'unité nationale n'est pas toujours au rendez-vous.

- Bonne rentrée à tous! Pour les écoliers qui retrouvent l’école. Et pour les collégiens et lycéens en cours à distance cette semaine. En pensant aux parents en un jour comme celui-ci. Merci aux professeurs et aux personnels qui permettent cet accomplissement si fondamental.

- La boussole de chaque décision à prendre, c’est l’intérêt de l’enfant. La stratégie Tester-Alerter-Protéger nous permet d’ouvrir les écoles pour une année scolaire aussi normale que possible pour nos élèves.

- [Covid19] il n'y a pas une contamination particulièrement importante à l'école.

- Je ne suis pas du tout opposé à l'apprentissage des langues régionales. J'étais même inscrit au breton quand j'ai passé mon baccalauréat.

- Marlène Schiappa fait un travail à saluer sur la laïcité.

- Si on peut éviter que l'enfant aille à la cantine c'est mieux, mais les cantines doivent rester ouvertes.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

11 milliards € de prêts participatifs relance ont été levés auprès des assureurs et de la Caisse des dépôts pour être investis dans les PME et les ETI françaises. Cet argent frais, disponible dès début mai, leur permettra d'investir et de créer des emplois.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

Deux principes immuables guident l'action des militaires vis-à-vis du politique : neutralité et loyauté. Les mots de Madame Le Pen reflètent une méconnaissance grave de l'institution militaire, inquiétant pour quelqu'un qui veut devenir cheffe des armées. La politisation des armées suggérée par Madame Le Pen affaiblirait notre outil militaire et donc la France. Les armées ne sont pas là pour faire campagne mais pour défendre la France et protéger les Français. Précisons que Marine Le Pen joue sur une confusion qui l'arrange : la tribune irresponsable publiée dans Valeurs Actuelles est uniquement signée par des militaires à la retraite, qui n'ont plus aucune fonction dans nos armées et ne représentent qu’eux-mêmes.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- [Attaque terroriste de Rambouillet] Oui. Les mots sont importants. C’est une attaque islamiste. Mais, avant toute chose, je veux dire aux agents de la police nationale, policiers et personnel administratif, qui ont tous été endeuillés par cette terrible attaque, mon affection et mon soutien total. Au-delà du ministère de l’Intérieur, c’est le pays tout entier qui a été touché par cet odieux assassinat. Nous savons que la lutte contre la menace islamiste sera longue, mais nous voulons que l’on puisse dire à nos enfants que l’on a mis fin à cela. J’y déploie toute mon énergie.

- À la demande du président de la République et du Premier ministre, je présenterai mercredi un projet de loi consacré au renseignement et à la lutte contre le terrorisme. Depuis 2017, des efforts très importants ont été accomplis : 36 attentats ont été déjoués, 1.900 agents supplémentaires sont recrutés dans les services de renseignement territoriaux et à la DGSI [Direction générale de la sécurité intérieure], chef de file de la lutte antiterroriste qui a vu par ailleurs son budget doubler. Mais, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, la menace reste forte : nous avons subi depuis 2017 14 attentats provoquant la mort de 25 personnes. L’hydre islamiste est toujours très présente. C’est pour cela que nous avons porté la loi séparatisme et que nous continuons à renforcer nos moyens pour lutter contre une menace qui évolue.

- Nous avons désormais affaire sur notre sol à des individus isolés, de plus en plus jeunes, inconnus des services de renseignement avant leur passage à l’acte et sans forcément de lien avec des réseaux islamistes constitués. Leur usage systématique d’Internet et des réseaux sociaux plutôt que des moyens téléphoniques classiques rend difficile leur repérage. C’était le cas de l’assassin du professeur Samuel Paty : il avait des contacts réguliers avec la Syrie qui avaient échappé à la vigilance puisqu’ils passaient par la messagerie d’Instagram. La loi doit nous permettre d’être plus efficaces, en nous renforçant sur le terrain de la technologie qu’utilisent les terroristes. Le texte prévoit ainsi d’actualiser et de pérenniser le recours aux algorithmes, c’est-à-dire le traitement automatisé des données de connexion, par la DGSI. Nous n’oublions pas pour autant le suivi humain puisque nous continuons à recruter. Par ailleurs, les mesures de contrainte administrative qui visent les personnes condamnées pour des faits de terrorisme à leur sortie de prison pourront aller jusqu’à deux ans (contre un an aujourd’hui), ce qui est une mesure extrêmement importante. Concrètement, nous pourrons suivre jusqu’à deux ans après l’exécution de leur peine les personnes condamnées pour terrorisme. Enfin, nous améliorons le suivi sociopsychiatrique des personnes potentiellement dangereuses.

- Toutes les grandes entreprises utilisent des algorithmes. Et il n’y aurait que l’État qui ne pourrait pas les utiliser? Pour mettre en œuvre ces techniques, il existe des garanties, comme par exemple la nécessité d’avoir quatre visas, dont ceux du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur et de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement. Ces garanties sont encore renforcées dans le texte et le Conseil d’État comme le Parlement jouent aussi leur rôle de contre-pouvoir.

- Je le répète, l’islamisme demeure le plus grand péril et notre main ne tremble pas : depuis 2017, 575 personnes fichées pour radicalisation ont été expulsées de France, dont près de 300 depuis un an, et une vingtaine d’écoles clandestines ont été fermées à la demande du président de la République. Mais un autre type de menace est effectivement là, celle de l’ultradroite, complotiste, survivaliste. Cinq projets d’attentat venant de ces groupes ont été déjoués, dont trois visaient des lieux de culture ou de culte musulmans. Nous surveillons ces individus, comme ceux du commando qui a enlevé Mia, déjà repérés par la DGSI, ce qui a sûrement permis de sauver la fillette. Un autre danger vient de l’ultragauche, dont un passage à l’acte criminel a été empêché en décembre.

- On assiste malheureusement au concours Lépine de la mesure la plus démagogique, qui consiste à dire "tout le monde en prison et même des innocents". Être fiché, cela ne veut pas dire être coupable. Ça veut dire être suivi. Vous pouvez figurer sur le fichier parce que vous êtes en relation avec une personne suspecte mais n’avoir commis aucune infraction. Si rien ne peut vous être reproché, on vous retire du fichier. Par ailleurs, il est important de pouvoir suivre ces personnes sans qu’elles s’en rendent compte. Je regrette qu’une partie de la classe politique soit devenue populiste, au lieu de construire un parti de gouvernement.

- Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, nous avons augmenté comme personne les effectifs de police et de gendarmerie (10.000 postes supplémentaires). Le chef de l’État a naturalisé 30 % de moins que ses prédécesseurs. Nous avons multiplié par deux les effectifs de police aux frontières. Lors de la présidence française de l’Union européenne au premier semestre 2022, j’engagerai, à la demande du président de la République, une réforme des accords de Schengen avec nos partenaires. La circulation libre des citoyens dans l’Union doit être garantie, mais nous voulons créer de véritables frontières extérieures de l’UE. Et sur la drogue le discours clair est du côté du gouvernement. Il l’est moins du côté des oppositions. Quand je vois le président des députés LR, Damien Abad, ou Robin Reda, le bras droit de Valérie Pécresse, prôner la légalisation du cannabis, je me demande où est le laxisme?

- Le cannabis est devenu une drogue dure. Tout le monde sait que le niveau de THC a augmenté de manière considérable et crée une dépendance très forte. Le cannabis est responsable de 500 morts sur les routes. Depuis janvier, nous avons conduit plus de 1 300 opérations de démantèlement des points de deal. Nous effectuons des saisies importantes et régulières. Mais notre stratégie est aussi de s’attaquer aux consommateurs : plus de 70 000 amendes pénales leur ont été délivrées depuis le 1er septembre. Et il faut dire la vérité, c’est souvent le bourgeois du 16e arrondissement parisien qui fait vivre le point de deal de Sarcelles. Nous allons nous attaquer encore plus à la livraison à domicile et lutter contre le soft power des prolégalisation mené sur certaines plateformes Internet qui réunissent plusieurs millions de personnes. Mais il faut aussi agir sur la prévention : la dernière campagne de sensibilisation contre la drogue date de trente ans ! Le gouvernement en lancera une nouvelle avant la fin de l’été sous l’autorité du Premier ministre.

- D’abord, je constate que, dans le meurtre ignoble de Sarah Halimi, la drogue est là aussi en cause. Prenons nos responsabilités plutôt que de se réfugier derrière de fausses excuses : oui, en cas d’absorption volontaire de drogue, la responsabilité pénale doit s’appliquer et je suis favorable à une évolution de la loi. Cette affaire nous touche tous, ce n’est pas uniquement la peine "de la communauté juive", comme l’a dit de façon extrêmement choquante Julien Bayou. Il y a une forme de banalisation de l’antisémitisme par quelques responsables politiques…

- Les violences contre les personnes concernent avant tout nos forces de l’ordre et nos pompiers. Le ministère de l’Intérieur a perdu l’an dernier onze de ses fonctionnaires en mission et a dénombré la même année près de 9 000 blessés. La violence est contre les forces de l’ordre. C’est révélateur de notre difficulté à vivre ensemble et d’une crise de l’autorité qui vient de loin. C’est pour ça que nous devons incarner cette autorité, tranquille mais ferme. La moitié de cette augmentation des violences contre les personnes est aussi due à la libération de la parole des victimes de violences intrafamiliales, encouragée par le Grenelle auquel a fortement contribué Marlène Schiappa. Nous travaillons à y répondre : avec la préplainte en ligne, la brigade numérique de la gendarmerie et moncommissariat.fr, la saisie d’armes systématisée en cas d’accusation de violences conjugales, le bracelet antirapprochement, le "téléphone grand danger" pour contacter immédiatement la police. Nous dénombrons aujourd’hui 276 brigades de protection des familles et nous renforçons les structures adaptées à l’écoute des enfants victimes. Il suffit d’aller voir le travail des policiers de Lens avec la structure d’accueil dédiée "Mélanie" pour se rendre compte de la beauté du métier de policier.

- L’opposition caricaturale entre la police et la justice ne fonctionne pas. Voilà trente ans que les gouvernements opposent systématiquement justice et police. Pour quels résultats? Notre réponse, c’est le renforcement des moyens de la justice et les réformes essentielles que mène le garde des Sceaux pour accélérer le jugement des mineurs, encadrer les enquêtes préliminaires, supprimer les remises de peine automatiques que des gouvernements précédents avaient mises en place. De la même façon, si on veut des condamnations justes, il faut aider les forces de l’ordre à faire de bonnes enquêtes. D’où le renforcement de la formation initiale et continue des policiers, les nouveaux moyens que nous leur accordons, comme les drones et caméras-piétons, votés dans la loi sécurité globale ou encore la revalorisation du métier d’officier de police judiciaire. Je souhaite également que nos enquêteurs puissent être appuyés par des agents administratifs – des "greffiers de police" – afin qu’ils puissent exclusivement se concentrer sur le travail d’enquête. Chacun voit l’importance des agents administratifs dans le travail de la police et de la gendarmerie.

- [Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle, veut proposer s’il est élu "une peine de prison d’un an non aménageable" et automatique en cas d’attaque des forces de l’ordre, pompiers, maires] Cette proposition n’a malheureusement aucun rapport avec l’affaire de Viry-Châtillon puisqu’il serait absurde de condamner automatiquement à un an de prison ceux qui ont été déclarés innocents par une cour d’assises. Par ailleurs, ceux qui ont été condamnés l’ont été à des peines largement supérieures à un an (de six ans à dix-huit ans ferme). De manière générale, sur des sujets comme le terrorisme ou la sécurité, je crois que les dirigeants politiques de notre pays devraient soutenir l’action du président de la République, qui, avec des positions courageuses et héritant d’une situation difficile, protège notre pays.

- Les Français doivent difficilement comprendre que l’on soit déjà en campagne électorale, en pleine crise sanitaire, à un an de l’élection présidentielle… Et puis il y a d’abord les campagnes régionales et départementales, où tout semble annoncer un haut score du Rassemblement national. Notre combat pour tous les démocrates et tous les républicains doit être la mobilisation pour éviter qu’une Région bascule dans le parti de la famille Le Pen.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

La filière automobile fait face à des mutations profondes. C'est le cas des fonderies. En plus des dispositifs de reconversion comme Transitions Collectives, nous créons un fonds de 50M€ pour renforcer l'accompagnement des salariés dont l'emploi est menacé.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

Conformément à la demande du Président de la République, le gouvernement présentera fin mai en conseil des ministres un projet de loi pour combler le vide juridique apparu dans l’affaire Sarah Halimi. Cette histoire tragique qui nous a tous marqués va faire avancer notre droit.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)

- Actuellement, tous les examens nationaux et les concours d’accès aux écoles sont maintenus. Mais les examens terminaux dans les universités pour l’obtention des diplômes ont été suspendus. A priori, ils vont pouvoir reprendre à compter du 3 mai, selon les modalités de contrôle des connaissances qui ont été validées par les établissements : en présentiel, à distance ou via la remise d’un rapport. Sur la session du premier semestre, 30 à 40 % des examens ont eu lieu en présentiel. Ils seront un peu plus nombreux au second semestre. Car l’an dernier, on a beaucoup entendu – à tort – que lorsque les épreuves étaient à distance, le diplôme avait une moindre valeur.

- Nous avons mis en place des consignes très claires pour les centres d’examens. Les candidats doivent être convoqués à des heures différentes pour permettre des arrivées et des départs échelonnés. Ils ne doivent pas s’amasser non plus devant les centres d’examens pour ne pas créer d’attroupement.

- Un protocole sur lequel nous avons travaillé prévoit que les étudiants pourraient être en présentiel à 50 %, à partir de la mi-mai ou de la fin-mai, en fonction de la retombée du pic épidémique. Mais comme on est un peu tard dans l’année, beaucoup d’établissements vont entrer dans la phase d’évaluation. Cela pourrait donc concerner certaines formations qui s’étendent jusqu’à la fin du mois de juin et de juillet. Les établissements vont aussi être dotés de milliers d’autotests d’ici à la semaine prochaine pour les personnels et les étudiants afin de renforcer la sécurité sanitaire des établissements. Notre objectif étant un retour en présentiel à la rentrée.

- Le taux de présence aux examens était de 90 %, soit à peu près le même étiage que les années précédentes. Et les résultats du premier semestre montrent que la réussite n’est pas moins bonne, sauf sur quelques masters.

- La stratégie vaccinale a été de prioriser les gens qui se retrouvent en soins intensifs, et qui sont rarement jeunes. Vacciner les 18-25 ne baisserait absolument pas la pression sur le système hospitalier. Mais on peut estimer qu’à l’été, la vaccination leur sera ouverte.

- Il faut repenser le système d’allocation des aides sociales aux étudiants, car aujourd’hui, beaucoup de jeunes sont à la limite de pouvoir bénéficier des aides. Et dans une période de crise, cela devient compliqué pour eux. On va donc revoir les critères d’attribution des bourses, mais rien n’est encore acté. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura aucune augmentation des droits d’inscription.

- [Chèques psy] En moyenne, 3.000 étudiants sont pris en charge chaque semaine. Et ce dispositif peut encore monter en charge. Nous le conserverons jusqu’à la fin de l’année universitaire et même au-delà, si les étudiants en ont encore besoin à la rentrée.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

[Tribune]
L'épisode de gel que notre pays vient de connaître est bien la pire catastrophe agronomique du début du XXIe siècle. En quelques jours, plusieurs centaines de milliers d'hectares de vergers, de vignes ou encore de betteraves sont partis en fumée.
Si le gel est invisible, le résultat est le même qu'un incendie. Malgré le combat acharné de nos agriculteurs, des nuits durant, la violence de la nature a été trop forte. Les agriculteurs sont ces entrepreneurs du Vivant qui nourrissent le peuple de France. Ils sont témoins du changement climatique depuis bien longtemps. Ils savent affronter cette complexité, mais parfois celle-ci ne pardonne pas.
A ces entrepreneurs du Vivant qui nous nourrissent, nous devons d'abord la solidarité nationale. Cette même solidarité dont ils font preuve pour nous nourrir sans ménager leur peine. C'est le sens des annonces du gouvernement, à hauteur d'un milliard d'euros. Il en va aussi de notre souveraineté agricole. Il n'y a pas de pays fort sans une agriculture forte. Et, évidemment, il n'y a pas d'agriculture sans agriculteurs. Alors qu'ils ont le genou à terre, nous devons les aider à se relever.
A ces entrepreneurs du Vivant, nous devons surtout un projet agricole national. Or, trop souvent, les débats sur l'agriculture se perdent dans le détail et oublient l'essentiel.
Revenir à l'essentiel, c'est affronter la complexité de la nature avec des idées simples. Jamais simplistes. Arrêtons d'opposer agriculture et environnement. Cela ne fait aucun sens.
Revenir à l'essentiel, c'est consolider notre agriculture dans ce qui fait sa force et sa singularité : la qualité. Cette qualité doit être accompagnée. C'est l'objet du plan France Relance et de la future PAC en cours de discussion. Cette qualité, elle doit surtout être rémunérée à sa juste valeur. Ce sera l'objet d'une proposition de loi débattue à l'Assemblée à partir de juin.
Revenir à l'essentiel, c'est croire en la science et en la raison pour adapter nos cultures aux effets du changement climatique. L'exemple le plus criant est celui de la sélection variétale. Nous sommes aujourd'hui capables de produire des plantes qui peuvent mieux résister au stress hydrique. Nous devons regarder ces technologies en dépassant les dogmes, en pesant ce qu'elles peuvent nous apporter et les risques qu'elles sont susceptibles de présenter. Ayons le courage de remettre cette raison scientifique de manière apaisée dans le débat.
Revenir à l'essentiel, c'est aussi appréhender la question de l'eau en sortant des postures. L'eau est une ressource rare ; elle doit être préservée et protégée. Les règles en la matière n'ont cessé d'augmenter ces dernières années. Mais au même moment, l'aménagement hydraulique est trop souvent freiné. Depuis que l'homme est sédentaire, les conflits d'usage de l'eau existent. Il faut évidemment les résoudre dans la concertation, sans que celle-ci ne dure dix ans comme cela reste trop souvent le cas.
Revenir à l'essentiel, c'est reconnaître à l'agriculture un des rôles majeurs qu'elle a pour l'humanité, au-delà de la nourrir. Peu savent que, sur Terre, le sol capte beaucoup plus de carbone que les arbres. On doit donc favoriser cette agriculture, comme l'agriculture de conservation, qui préserve ce carbone dans nos sols.
Revenir à l'essentiel, c'est in fine se battre pour la souveraineté de notre agriculture. Ce sera tout l'objet du 'Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique' que le président de la République a demandé d'organiser avant l'été."

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- Nous devons former une nouvelle génération de hauts fonctionnaires plus diverse, à l'image de la France, afin de construire des politiques publiques toujours en prise avec les préoccupations de nos concitoyens. Une telle diversité créée de l'efficacité pour les Français, même si nul ne conteste l'engagement et la capacité d'adaptation des cadres de l'Etat pendant la crise. Il faut aller chercher ces talents partout en France. C'est sur la seule base des vertus et des talents que doit se faire l'accès à l'emploi public. Chaque année, des prépas dédiées permettront à 1.700 élèves boursiers parmi les plus méritants de l'enseignement supérieur de préparer les concours donnant accès aux postes d'encadrement de la fonction publique. Nous souhaitons former différemment nos hauts fonctionnaires, avec la création d'un socle commun d'apprentissage car il est nécessaire de développer des réflexes partagés par tous. La méritocratie doit se poursuivre au fur et à mesure de l'avancée de la carrière. L'Institut du service public, qui remplacera l'ENA dès janvier prochain, a aussi vocation à les former tout au long de la vie. Il y a donc une cohérence entre un recrutement diversifié et une évaluation à tous les stades de la carrière.

- Chaque région comptera au moins deux classes Prépas Talents. Avec ce dispositif, nous tenons notre engagement d'avoir une fonction publique au coeur de la promesse républicaine d'égalité des chances, de diversité sociale et territoriale. Sortons de la France de Balzac, il n'y a plus besoin de monter à Paris pour réussir! Que vous viviez à Saint-Etienne, Valenciennes ou Agen : dans toutes nos universités, on vous donne la possibilité de servir votre pays, quelles que soient vos origines sociales, familiales, l'endroit où vous habitez…

- Notre enjeu n'est pas uniquement de lutter contre la discrimination mais l'autocensure, cette rengaine du 'ce n'est pas pour moi'. On ne peut pas dire que servir l'intérêt général est réservé à certains et pas à d'autres. Pour les aider financièrement, chaque élève recevra un complément de bourse de 4.000 euros par an. Ils seront accompagnés par des tuteurs. Et surtout, la formation sera diplômante ce qui n'est pas le cas aujourd'hui partout. Or beaucoup hésitent à s'inscrire en classe prépa de peur que cette période devienne une année blanche en cas d'échec aux concours.

- Nous cherchons des étudiants talentueux mais aussi des caractères, des personnalités. Nous devons donc nous assurer que cette sélection repose également sur la motivation, le sens du service public, l'esprit critique, le courage… J'ai pleine confiance dans les établissements pour recruter ces talents sur leur excellence académique et leur envie de servir leur pays.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

- Aujourd'hui, c'est la journée internationale de la visibilité lesbienne. Selon une enquête menée par SOS Homophobie, près de 60% des personnes lesbiennes interrogées affirment avoir été victimes d’actes lesbophobes au cours des 2 dernières années.

- Mon engagement s’adresse à toutes les femmes, il faut lutter contre toutes les formes de discriminations. Et abolir celles qui touchent les LGBT+ et notamment celles touchant les lesbiennes qui sont invisibilisées. Le sujet de la visibilité lesbienne s’inscrit dans celui de la place des femmes dans notre société. Il existe pour les femmes homosexuelles une discrimination supplémentaire, celle liée à l’orientation sexuelle.

- L'antisémitisme tue encore en France. Sarah Halimi en fut le triste symbole. Notre société ne doit pas laisser le moindre espace d'expression à ce fléau. Je me réjouis que l'engagement du Président de la République se concrétise.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- La transition du véhicule thermique vers le véhicule #électrique va bouleverser l'industrie automobile : notre objectif est de localiser au maximum ces nouvelles productions en France et c'est le sens du plan France relance.

- Nous annonçons un plan d'action de 50M€ en faveur de la filière fonderie automobile, à laquelle sont liés 15.000 emplois en France. Ce plan permettra d'accompagner la reconversion des salariés, pour anticiper et non subir les mutations de la filière.

- Je condamne sans réserve la tribune dans Valeurs Actuelles d'un quarteron de généraux en charentaises qui appelle au soulèvement. C’est une insulte à l'Armée et aux valeurs qu'elle porte.

- La position de la Commission Européenne et de la France a été constante : nous cherchons les vaccins les plus sûrs et efficaces, de sorte à avoir toutes les options sur la table.

- [Covid19] Le vaccin AstraZeneca est sécure et efficace, dans des proportions que n'atteignent pas souvent des vaccins classiques

 

Geneviève Darrieussecq (ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)

Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Faire vivre la mémoire, toujours.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- En cette journée nationale du souvenir de la déportation, nous pensons aux nôtres qui ont péri dans cet enfer, à toutes les victimes, aux raisons pour lesquelles nous avons relevé et bâti l’Europe. Pour ne jamais retomber dans cette obscurité.

- La France est le 1er pays européen à tester un certificat sanitaire pour les déplacements; nous préparons le certificat européen pour retrouver plus de liberté et voyager en Europe cet été.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

- [Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation ] Le devoir de mémoire: un devoir pour les jeunesses. Se souvenir, c’est regarder le passé dans les yeux pour construire toujours mieux notre présent. La mémoire se complète mais ne se transforme pas, elle n’est pas sélective, elle nous oblige.

- Les solutions apportées à nos jeunes se sont adaptées depuis le début de la crise, afin de répondre aux différentes situations. Garantie jeunes, aides à l'embauche, apprentissage... Le plan #1jeune1solution a évolué et représente maintenant + de 9 milliards d'€.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)

- [Terrorisme] Moyens supplémentaires pour le renseignement, création du parquet national antiterroriste, durcissement de notre arsenal juridique, fermeture des lieux de culte radicalisés… Notre action depuis 2017 a consisté à resserrer les mailles du filet. Grâce à cela, nous avons déjoué 35 projets d’attentats : c’est un toutes les 6 semaines. Aujourd’hui, la menace évolue. Nous avons affaire à des personnes relativement isolées qui se radicalisent notamment via les réseaux sociaux en un trait de temps. Nous devons continuer à nous protéger et nous adapter.

- Mercredi, en conseil des ministres, Gérald Darmanin va présenter un nouveau texte sur la lutte contre le terrorisme. Nous y travaillons depuis plusieurs semaines. L’un des axes sera d’améliorer le suivi des individus condamnés pour terrorisme et qui sortent de prison. ll s’agit notamment d’améliorer le suivi sociojudiciaire des personnes terroristes et radicalisées, d’étendre les mesures administratives de surveillance pour ceux qui sortent de prison en les passant d’un à deux ans. Le texte permettra aussi de mieux repérer les individus qui se radicalisent de manière isolée via les réseaux sociaux. C’est un texte porté par le ministre de l’Intérieur qui a mobilisé activement le garde des Sceaux, la ministre des Armées et les services de renseignement.

- Chaque attentat a ses victimes, ses souffrances mais aussi ses vautours… Lutter contre le terrorisme n’est pas de droite ou de gauche. Je refuse d’instrumentaliser le terrorisme pour faire de la politique politicienne…

- La majorité est la dernière et la seule à vouloir combattre Marine Le Pen. Aujourd’hui, les oppositions de droite comme de gauche épargnent le RN et l’extrême droite. Je dirais même qu’ils les chouchoutent. Mais à force de l’épargner, elles lui font une haie d’honneur. Ils estiment sans doute que l’élection de Marine Le Pen provoquera un tel choc qu’il leur permettra de renaître et de se refaire une santé politique : c’est un acte de cynisme absolu. En fait, les oppositions espèrent sortir du néant par le chaos.

- [La dédiabolisation de Marine Le Pen] est d’abord renforcée par la vacuité idéologique de l’opposition. Marine Le Pen s’engouffre dans la brèche et en profite pour mettre le voile sur tous les irritants de sa campagne de 2017. L’Europe, l’économie… Elle adopte la position de la personne à qui elle parle, elle est devenue la papesse des ambiguïtés. Mais elle n’en est pas moins dangereuse : son élection entraînerait un chaos économique et que l’on sait qu’elle gouvernerait avec des personnes comme Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, qui ont été mis en cause pour apologie du nazisme… Ce sont ces personnes-là qu’on retrouverait dans les ministères et à l’Elysée en cas d’élection. Marine Le Pen, c’est « non, non, rien n’a changé ».

- Pour le moment, Xavier Bertrand a surtout montré sa capacité à enfoncer des portes ouvertes. Inscrire la laïcité dans la constitution ? C’est déjà fait. Réduire les impôts de production ? C’est ce que nous avons fait. Une peine d’un an de prison pour les auteurs de violences sur les forces de l’ordre ? Le droit prévoit déjà plus… J’attends sa première proposition personnelle pour pouvoir m’exprimer.

- La gauche dit vouloir s’unir, mais un shooting photo n’est pas un programme commun. Depuis 2017, ils ont eu quatre ans pour se réinventer. Résultat : ils sont toujours dans le nombrilisme politique et ne parlent jamais d’idées. La réalité, c’est qu’ils n’ont rien à voir ensemble et ne sont d’accord sur rien : certains socialistes et Yannick Jadot sont plus proches de nous que de Jean-Luc Mélenchon.

- Séparatisme, sécurité globale, climat, haute fonction publique… : même pendant la crise sanitaire, nous avons continué à réformer. On espère tous qu’avec la vaccination, on pourra tourner à l’été une page importante de l’épidémie. Il est évident qu’il va falloir agir et réformer jusqu’à la dernière minute. Lever le crayon n’est pas au programme.

- Certains disent que notre base a changé, en réalité elle s’est élargie. Les études montrent que quatre électeurs sur cinq qui ont voté Emmanuel Macron en 2017 sont prêts à le refaire en 2022. Elles montrent aussi qu’on rassemble davantage, tant parmi les électeurs de Benoît Hamon que de François Fillon. Le « en même temps » ce n’est pas une synthèse molle, au contraire, c’est une politique « radicale » fondée sur des choix clairs et actions concrètes s’attaquant aux problèmes à la racine qui va plus loin que ne seraient allées la gauche et la droite dans tous les domaines.

 

► Haut-commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)

- [Lutter contre le type de profil de terroriste de l’attentat de Rambouillet] La première chose qu'il faut avoir à l'esprit, c'est que c'est extrêmement difficile. Voilà un personnage qui n’était repéré par personne, qui n'avait aucune trace sur son casier judiciaire, dont la radicalisation date de quelques semaines à peine, qui n'a pas d'autre arme hélas qu'un couteau. C'est extrêmement difficile. Mais le gouvernement a raison d'essayer de monter le niveau d'alerte et de précaution et ce niveau d'alerte et de précaution devrait être partagé par tout le monde, y compris dans l'univers médical. On a vu qu'il avait consulté. Je pense que les temps que nous vivons exigent que nous soyons tous en alerte, pas seulement les services d'ordre, de sécurité, de justice. Tous.

- [Lutte contre le terrorisme] Il ne faut pas oublier qu'un certain nombre des dispositions que le gouvernement avait présentées et fait adopter ont été annulées par les décisions du Conseil Constitutionnel. Je pense que le gouvernement a à l'esprit de monter ce niveau de vigilance. (…) Donc, que le gouvernement veuille constamment élever le niveau de vigilance, c'est vrai, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une atteinte aux libertés. Pour ma part, je crois que c'est une sécurité qui est offerte à tous les concitoyens que nous sommes et donc je pense que le gouvernement a raison.

- Lien entre l'immigration clandestine et la menace terroriste] Il y a un lien entre le choc que représentent en effet l'immigration, les déracinements d'un certain nombre de personnages fragiles ; bien sûr, cela ajoute au risque, mais sur l'immigration, le nombre de déclarations de ceux qui, quand ils étaient au pouvoir n'ont rien fait sur le sujet, est impressionnant. (…) Quand on demande aux Français, dans toutes les enquêtes : « est-ce que quelqu'un d'autre ferait mieux sur ces sujets que le gouvernement actuel ? » La réponse unanime, presque, 80 %, c'est non. Donc chacun joue son jeu. Vous voyez bien qu’il y a des polémiques, des oppositions ; tout ceci est un peu secondaire. Tous ceux qui nous écoutent sont absolument habitués à ces déclarations-là. Je pense qu'il y a peu de gouvernements dont les paroles sur ce sujet se soient transformées en actes autant que ces dernières années. Est-ce que cela suffit ? Non, cela ne suffit jamais. Lorsque la menace monte, la protection, la précaution se trouve toujours mise au défi. Eh bien, il faut le relever. Je crois que le gouvernement le fait. Je ne dis pas qu'il fasse tout bien. Je n'ai jamais vu de gouvernement qui fasse tout bien, et vous non plus et vous êtes des observateurs attentifs. Dans toute la durée de l'histoire, on n'a jamais vu cela. Pourquoi ? C'est exactement la guerre perpétuelle entre la menace et la défense.

- Il y a un certain nombre de gens, dont je suis, qui considèrent que l'on ne doit pas toujours être ramené à ces questions d'origine, de religion, de couleur de peau, de communauté à laquelle on appartient. Il y a un certain nombre de gens, dont je suis, qui ont envie que l'on puisse aussi considérer les gens sur d'autres éléments que ceux qui consistent à tout ramener à la communauté à laquelle on appartient, à la religion à laquelle on se rattache. On a envie d'être dans la situation où l'on regarde les gens pour les femmes, les hommes, les enfants, pour d'autres raisons que celle-là. On a le droit de dépasser cela. L'espèce de mouvement perpétuel qui consiste à tout ramener aux notions de race, les racisés, les racialisés, à la couleur de la peau, plus ou moins aux choix religieux qui souvent nous sont imposés par la tradition familiale, toutes ces questions-là, dans l'état où notre pays se trouve, et dans l'état où le monde se trouve, elles comptent, elles existent, mais je suis pour que l'on arrête d'en faire une obsession. (…) Ce que le débat public alimente constamment, y compris sur vos chaînes de télévision, sur les réseaux sociaux, c'est l'exaspération de ces sujets. Alors, je ne dis pas qu'il n'existe pas. Vous savez qui je suis. Je suis quelqu’un qui est croyant et laïc en même temps. J'ai toujours défendu les deux, peut-être on aura l'occasion d'en parler. Mais je suis en même temps un homme, un père de famille qui a envie que ces questions n'aveuglent pas, ne soient pas la perpétuelle obsession. Une femme ou un homme, ce n'est pas sa couleur de peau, ce n'est pas sa religion, ce n'est pas son origine, ce n'est pas son nom, c'est quelque chose d'autre. Et on a le droit d'avoir une approche compréhensive devant ces personnes.

- Vous savez ce que je pense, que j’essaie de prouver dans toute ma vie, on ne perd que les batailles que l'on ne mène pas. Il y a en effet depuis quelques années des batailles qu'on ne livre pas comme si c'était la lutte du pot de fer contre le pot de terre, comme ceux qui voulaient ne pas être prisonniers de ces obsessions étaient par définition submergés par les vagues qui se développent sur vos écrans, car cela joue un très grand rôle le monde médiatique et le débat médiatique sur ces sujets. Si vous prenez les débats que vous organisez avec les experts, les contre-experts, les témoignages, à toute heure du jour et de la nuit, avec des visages qui changent. Il y a deux débats : le sanitaire, c'est un débat très important et il y a ces questions d'identité, de race, et vous êtes une chambre d’échos. Ce n'est pas le reproche que je vous en fais ; vous, vous prenez tout ce qui brûle car c'est plus intéressant, c'est votre métier. Et, cependant, considérez que je suis une seconde le représentant de ces millions et millions et millions de Français qui considèrent que ce n'est pas cela le sujet principal. (…) Cette sensibilité que je représente, ce ne sont pas des gens qui disent : ces sujets n'existent pas. Je suis maire d'une Ville, il y a des quartiers, je sais bien les difficultés, je sais bien les incidents, je sais bien ce qui se passe à certains moments. Très bien. Et des drames que vous avez évoqués, nous en avons vécu quelques-uns, mais, il n'est pas possible que ces sujets envahissent les écrans au point que l'on soit obligé de se référer à la couleur, à la race, au prénom, à l'origine, à la culture alors que l'on a envie de dépasser cela.

- [Eradication du terrorisme] Est-ce que vous comprenez que nous allons devoir vivre comme cela pendant des décennies ? Vous luttez contre l'alcool au volant et le gouvernement dit, à juste titre : « Ce n'est pas acceptable »  et, trois jours après, vous avez un drame précisément lié à l'alcool. Cela veut dire que la politique n'a pas tous les pouvoirs sur la société. Cela veut dire qu'il n'existe pas de dirigeant, dans quelques pays du monde que ce soit, regardez les États-Unis avec les fusillades, qui puisse décider de sa propre volonté que tous les malheurs, tous les drames, toutes les folies, toutes les dingueries vont disparaître. (…) Les attentats antisémites ont 40 ans, 50 ans, et, avant, les attentats de l'OAS, du FLN. Cela fait 60 ans et, si on remontait, on en trouverait probablement aussi beaucoup qui sont inscrits dans l'histoire.

- [Complotisme] C'est un peu du même ordre que le terrorisme que nous évoquions. La réponse est la même. Si vous voulez lutter contre cela, il faut des moyens et lutter et un des moyens, c'est le contrôle d'Internet ce qui fait lever des mouvements de protestations extrêmement puissants parce qu'il y a une partie de la société qui voudrait qu'Internet soit un univers sans contrôle. Et je n'appartiens pas à cette partie de la société. Il faut faire attention à toutes les libertés. C'est cet équilibre qui est évidemment difficile à trouver, mais qui est vital.

- [Meurtre de Sarah Halimi, et décision de la Cour de Cassation de ne pas reconnaître son assassin responsable de ces actes en raison de son importante consommation de cannabis] Je pense qu'il faut changer la loi et, si vous me permettez, je pense qu'il faut la changer plus profondément que ce qui est aujourd'hui envisagé. Je dis ce qui est aujourd'hui envisagé. Comment est-il possible d'accepter qu'un automobiliste, ivre ou ayant pris du cannabis en même temps, qui tue une petite-fille sur un passage clouté, serait un jour déclaré irresponsable de ses actes ? C'est purement et simplement insupportable. Deuxièmement, quelle différence entre l'automobiliste pour qui l’alcoolémie est un facteur aggravant et ce crime atroce, barbare ? Quelle différence ? Pour moi, aucune. Donc par la différence qui s'est établie par la jurisprudence sur ce sujet tendant à déclarer irresponsable quelqu'un qui s'est adonné à la drogue, on pourrait demain avoir des gens qui s'adonnent à la drogue pour être déclarés irresponsables. Donc, de ce point de vue, il faut changer la loi et je pense que l'on doit aller beaucoup plus loin. Ce qui est, à mon sens, profondément choquant sur ce sujet, ce n'est pas que quelqu'un soit déclaré irresponsable parce qu'il est déséquilibré, fou comme l'on dit, c'est que cela se fasse sans procès parce que c'est un manque d'attention, de respect, pour les victimes. Il n'y a pas que les assassins, que les tueurs ou que les barbares à l'égard de qui il faut avoir naturellement le respect de la loi, mais il y a les victimes. (…) Quand il y a meurtre, assassinat, acte de torture et de barbarie, ce sont des choses suffisamment graves pour les victimes pour que l’on ne considère pas que l’on puisse exonérer quelqu’un d’un procès. (…) Ce sont des sujets vraiment très importants, mais cette présomption de non-jugement à partir du moment où l’on reconnaît que quelqu'un a son jugement aboli ou altéré, pour moi cela devrait être prononcé à l'issue d'un procès et je dis : on doit cela aussi aux victimes.

- Un policier, une policière qui est devant ce genre de situation, qui mène une enquête, qui arrête quelqu'un et qui le retrouve dans la rue le lendemain matin sans qu’il y ait eu sanction simplement parce qu’un certain nombre de mécanismes ont joué, ils sont exaspérés, et je comprends cette exaspération. Je comprends cette incompréhension : comment cela se fait ? On se désarme nous-mêmes. Donc de ce point de vue, il y a des orientations à prendre ; il y en a une qui est à prendre : il faut approfondir cette question de bande. Car celui qui appartient à une bande et qui voit sous ses yeux se dérouler ces faits absolument ignobles, on casse la vitre on jette un cocktail Molotov à l'intérieur pour tuer des fonctionnaires de police qui sont là. Celui qui est là, qui assiste et qui ne fait rien, cela s’appelle « non-assistance à personne en danger ». Et donc le phénomène de bande doit être un facteur aggravant de la situation. Donc vous voyez que prendre la question uniquement du point de vue individuel - il est vrai que dans les principes de la loi, il n'y a de responsabilité que personnelle. C'est vrai, mais il y a des facteurs qui sont des facteurs aggravants et le phénomène de bande mérite une prise de conscience de notre part à tous.

- [Covid19] Je pense que l'on ne peut pas fermer un pays, on ne peut pas mettre un pays sous cloche tout le temps de manière durable. Et donc j'ai soutenu l'orientation du gouvernement disant : essayons de maintenir le plus possible au maximum la vie, et notamment la vie pour les enfants et pour les jeunes. Les dégâts qui sont faits, c'est dans un journal ce matin, l'explosion des cas de violences familiales, de violences à l’égard des enfants, violences à l'intérieur des couples liées à cette situation d'enfermement, c'est aussi un dégât collatéral et les retards de langage car, l'école, cela sert à cela, cela sert à apporter le langage, la sociabilité. L'enfermement : les êtres humains ne sont pas faits pour être enfermés.

- J'avais plaidé pour le report des élections municipales au mois de mars 2020. Je n'ai pas eu gain de cause. J'ai plaidé pour le report des élections du mois de juin, Je n'ai pas eu gain de cause parce que tous les leaders de l'opposition sans exception sont montés au créneau en disant : « c'est une atteinte démocratique insupportable » en réalité parce qu'ils pensent qu'ils vont avoir un gain électoral si les gens votent moins. Tant que l'on en est là, ce qui est inacceptable et qui est pour moi un signe de retard incroyable, c’est que l'on n’ait toujours pas en France de vote par correspondance, on n’a toujours pas en France de vote par Internet ou de vote par anticipation alors que ce n’est pas le cas de pays qui nous entourent. Aux États-Unis, il y a 100 millions de personnes qui ont voté par correspondance. Je trouve cette incapacité assumée par les administrations et les grandes autorités gouvernementales désolante.

- [Covid19] Maîtrise des frontières, d’Inde, je suis bien placé pour le savoir, il n'y a pas de possibilités de voyage. Du Brésil, quoi de plus normal que de fermer les frontières quand on sait ce que le variant brésilien provoque comme accidents. Ce n'est pas la faute des Brésiliens le variant, c'est une mutation du virus. On en aura d'autres. On n'est pas sorti de cette opération au Plan. J’ai produit une note au mois d'octobre, la première et la seule jusqu'à maintenant qui ait été produite en Europe, dont le thème était : Et si le virus durait ? On était en octobre, tout le monde croyait que cela allait finir. Donc la raison est que, oui, il faut vacciner, oui il faut être prudent et oui on a raison quand on prend des mesures de prudence.

- [Covid19] Comme vous le savez, je défends la vaccination depuis le premier jour et défends même depuis le premier jour le passeport vaccinal, en tout cas un certificat de vaccination pour qu'un certain nombre d'activités puissent rouvrir. Je suis favorable à ce que chaque fois que l'on a des doses excédentaires, il faille absolument qu'elles soient prescrites et utilisées pour des concitoyens, car cela fait monter le niveau de vaccination de la nation.

- [Proportionnelle] Je suis peut-être un incorrigible optimiste ou un combattant infatigable lorsqu’il y a des sujets que je considère comme vitaux. Vous voyez bien ce qu’il se passe, la rupture entre le prétendu sommet de nos institutions et la base, mais c'est un épouvantable malheur national, nous ne devrions pas accepter cela ! Pourquoi ? Parmi les causes, je ne dis pas que ce soit la seule, il en existe une évidente : plus de la moitié des Français ne sont pas représentés dans nos institutions, simplement parce qu’ils appartiennent à des partis minoritaires. Toute ma vie, j'ai plaidé pour que l'on ne considère pas comme légitime le fait que parce que vous êtes minoritaires, vous êtes exclu. Aujourd'hui les minoritaires constituent ensemble la majorité. Or, tous les risques que l'on décrit abondamment sur la proportionnelle, franchement, si l’on regarde tous les pays d'Europe qui nous entourent, par exemple en Allemagne c'est la proportionnelle intégrale, le gouvernement d'Angela Merkel est en place depuis 16 ans. Figurez-vous le nombre de ceux qui ont défilé chez nous depuis 16 ans ! (…) Il faut à tout prix que l'on redonne de l'oxygène à notre vie politique. Je disais d’ailleurs que les risques n'existent pas, car chez nous, nous avons l'élection du Président de la République au suffrage universel. Le Général de Gaulle, lorsqu’il a créé la Ve République, a dit : « c'est le Président de la République qui formera le gouvernement en tenant compte des nuances de l’Assemblée ». De plus, de Gaulle en 1945 a choisi la proportionnelle, car il savait bien qu’il faut faire respirer un pays et empêcher le monopole du pouvoir.

- Le succès du Président de la République c'est qu'il n’y a personne dans le champ démocratique qui considère qu'il y a meilleur que lui pour la période dans laquelle nous sommes, où les responsabilités sont énormes : personne. Comme vous le savez, je ne suis pas toujours tendre à l'égard des responsables, car je crois en des choses profondes et quand ils ne sont pas au rendez-vous, je trouve que ce n'est pas à la hauteur. Lui, il est en pleine conscience, il est respecté de tous les dirigeants du monde, parfois dans des conflits justifiés, par exemple les confrontations qu'il a eues avec Donald Trump ou Vladimir Poutine : ce sont des confrontations justifiées. Sur les questions européennes, il garde le cap.

- Nous sommes devant une situation plus grave que notre pays n'en a jamais rencontrée. Pour des raisons planétaires, l'environnement, le virus et pour des raisons nationales, la France est dans une situation où elle a perdu sa capacité ; par exemple notre appareil de production est en crise profonde : industriel, agricole et de service sont en crise profonde. Nous avons reculé, or nous sommes un pays qui est entièrement construit autour du contrat social. C’est le pays le plus généreux en aide sociale de la planète ; ce contrat social est insoutenable si nous ne reconstruisons pas tout cela. L’heure est tellement grave que je suis absolument et indiscutablement en soutien de toute entreprise de reconquête et de reconstruction. C'est évidemment le Président de la République qui est le mieux placé aujourd'hui, pas seulement parce qu’il est en place, mais parce qu'il est ce qu'il est. Je ne vois absolument personne qui puisse être sérieusement envisagé dans les circonstances où nous sommes et dans l'opposition pour assumer ces fonctions.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

J'étais cet après-midi sur le Parvis des Droits de l'Homme à Paris, parmi des milliers de Français, pour redire notre détermination à lutter contre toutes les formes d'antisémitisme. Je comprends la frustration, l'émotion, la colère parfois. On ne fait pas la loi sous le coup de l'émotion. Mais si le terrible meurtre de Sarah Halimi montre une lacune dans notre droit, nous devons le faire évoluer. Nous le ferons : un texte sera présenté prochainement, pour une adoption cet été.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

- Assassinée parce que juive. Nous changerons la loi. Pour Sarah Halimi. Pour la justice. Pour la fraternité.

- A Rambouillet, une foule rassemblée, digne, recueillie et déterminée face au terrorisme islamiste. Pour Stéphanie. Pour son mari. Pour ses enfants. Pour nos forces de l'ordre. Pour ceux qui nous protègent et méritent notre respect et notre admiration.

 

Yaël Braun-Pivet (député)

- Affaire Sarah Halimi: une nouvelle loi verra le jour. La Cour de Cassation a jugé en droit. La balle est dans le camp du législateur. Je proposerai à la commission des Lois une mission pour travailler sur le discernement et la procédure.

- Un pass sanitaire pour accéder à de grands événements ponctuels, pourquoi pas. Mais pour ce qui relève de la vie quotidienne, ce serait aller trop loin. Nous en débattrons au Parlement et serons vigilants.

- Contre le terrorisme, nous renforçons les moyens technologiques de nos services, sous le contrôle démocratique étroit du Parlement. Et nous renforçons les moyens humains : plus de 1800 agents sont recrutés pour le renseignement.

- La loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme est une des premières lois adoptées en 2017. Le gouvernement et la majorité agissent chaque jour et depuis le premier jour contre le terrorisme.

 

Loïc Dombreval (député)

- [La France a-t-elle un problème avec ses animaux] La France vient de loin! Avec Pascal, c'est l'animal machine. Puis Claude Bernard opère des animaux vivants non anesthésiés. Ça a bercé des générations de scientifiques et la rationalité française. Après la seconde guerre mondiale, la France, grand pays agricole, s'est vu imposer par les politiques un modèle intensif pour nourrir la population. A cela se mêlent les traditions, les pratiques héritées de la royauté, etc. Mais en réalité, aujourd'hui, les lois et les règlements français sont assez protecteurs vis-à-vis des animaux. Le problème demeure leur application. Ces sujets ont souvent été considérés comme secondaires, regardés avec mépris, ironie et dédain. Les lois françaises sont parfois extraordinaires de complexité et d'hypocrisie. Par exemple, on interdit partout sur le territoire français la corrida et la chasse à la glu, mais on les autorise dans certains départements par dérogation, au nom des traditions locales! Si vous faites ça à Saint-Brieuc, vous passez devant le juge ; 600 kilomètres plus loin, vous êtes tranquille. C'est extrêmement compliqué à comprendre.

- [Bien-être animal] Il y a trois ans, quand j'ai commencé, j'ai senti cette ironie et ce mépris. La majorité des députés me regardaient avec amusement. Une partie d'entre eux n'avait pas saisi l'importance croissante de ces sujets dans la société, une autre considère que c'est un truc de bobo parisien. Mais ce n'est pas une mode. Au fil des années, j'ai noté une modification de l'état d'esprit des députés. C'est un sujet transpartisan. Mais il y a deux grands sujets de blocage : la chasse et l'élevage. Il est compliqué d'agir sur ces thèmes alors qu'il y a indéniablement des améliorations très nettes à apporter.

- L'argument de la ruralité versus la ville est un argument de campagne! Willy Schraen [président de la Fédération nationale des chasseurs] politise à des fins personnelles la question de la chasse et de la ruralité. Notre société n'a pas besoin de ce clivage supplémentaire. C'est politiquement irresponsable! Aujourd'hui, tous les sondages indiquent que les gens en ont marre de la chasse, y compris dans les zones rurales. Il n'y a pratiquement plus de paysans qui chassent. L'essentiel des permis est délivré à des citadins cadres supérieurs qui vont prendre un coup de verdure le week-end! Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu'il faut abolir la chasse, mais il faut interdire les pratiques qui font souffrir inutilement les animaux. Et introduire un dimanche sans chasse pour partager l'espace.

- [Maltraitance animale] On a de chaque côté des gens hyper radicaux avec des comportements illégitimes qu'il faut sanctionner : ceux qui détruisent un animal par plaisir, ceux qui considèrent qu'un boucher est un barbare à qui il faut s'en prendre. Le respect de l'animal doit se faire sans animosité. Il faut dénoncer toute forme de violence. Ces postures radicales compliquent le traitement politique de la cause.

- Je ne peux pas en tant que législateur valider la méthode de L214. Mais je peux dire de façon factuelle que la prise de conscience de ces questions-là dans la société française est concomitante à l'apparition de L214 comme acteur associatif en France. Et d'ailleurs, ce sont parfois des vidéos clandestines de cette association qui servent de preuve à des ministres pour prendre des arrêtés et déclencher des fermetures administratives d'abattoirs ou d'élevages!

- Pour les poussins, une première machine permettant de déterminer le sexe dès l'œuf a été installée en Bretagne. Il suffirait de cinq machines supplémentaires pour résoudre définitivement la question du broyage à vif des poussins en France. On devrait y arriver et éviter la mort de 50 millions de poussins mâles chaque année. Pour la castration des porcelets, qui vise à éliminer l'odeur des mâles liée aux hormones, cela va prendre plus de temps, un ou deux ans. La filière est engagée mais le sujet compliqué car les alternatives sont difficiles à mettre en œuvre. Il faudrait anesthésier chacun des porcelets, les castrer, surveiller leur réveil, leur administrer un antalgique sous la supervision d'un vétérinaire. L'autre solution est de laisser grandir le cochon mais ça nécessite la présence sur la chaîne d'abattage d'un détecteur permettant de savoir si la viande a une bonne odeur ou pas. Aujourd'hui, ce sont des êtres humains, demain on aura peut-être des nez artificiels. Enfin, il y a la castration chimique utilisée dans plusieurs pays, mais il y a une réticence en France eu égard à ce que pourraient penser les consommateurs.

- La gestion du bien-être animal a un coût. Les éleveurs sont d'accord pour mettre en œuvre de nombreuses mesures à condition qu'on leur explique comment faire financièrement. C'est légitime. Cela passe donc pas un accompagnement financier mais aussi par un étiquetage. Les consommateurs doivent savoir précisément que l'animal qu'ils vont manger a été bien élevé, transporté et abattu. Et le coût ne doit pas être uniquement reporté sur le consommateur car seuls quelques-uns pourront se le payer. Il faudrait qu'on puisse réfléchir à une sécurité sociale alimentaire. Mais la transition prend du temps.

- Le foie gras est l'exemple typique des extrémités qu'on a atteintes pour produire plus vite et moins cher. N'oublions pas que le gavage est la seule pratique d'élevage qui consiste à rendre volontairement un animal malade! Or, des méthodes alternatives existent. Une dizaine de pays européens ont d'ailleurs interdit le gavage.

- [Agriculture cellulaire] Cette question est taboue en France. Je ne préjuge pas de la qualité de ces aliments, dont je ne connais ni l'impact sur la santé ni sur l'environnement. Mais il est grand temps qu'on s'en préoccupe. De plus en plus de pays autorisent la vente de viande cellulaire. Nous risquons de nous retrouver dépassés par d'autres pays plus ouverts à l'innovation. Or c'est peut-être l'une des réponses pour nourrir la planète tout en mettant fin à des élevages intensifs, avec des animaux entassés qui surconsomment des antibiotiques avec des impacts sanitaires, environnementaux, économiques dramatiques. Car ce modèle est une impasse.

- [Pratiques comme le "claquage" qui consiste à tuer les animaux indésirables dans les élevages en les frappant au sol] Elles disent le mépris, la condescendance et le sentiment de supériorité de l'homme vis-à-vis de la nature. Il y a aussi la cupidité : on veut gagner de l'argent aux dépens de l'autre, quel que soit cet autre. Mais en agissant ainsi, l'homme court de grands dangers. La destruction programmée de notre planète a des répercussions sur notre propre bien-être. Et la crise du Covid19 est venue nous le rappeler.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

Le vrai scandale en Turquie, ce sont les violations des droits de l’Homme qui y sont commises, les attaques contre les droits des femmes, le recul de la démocratie ou encore les actions inamicales menées contre nos pays.