Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous
publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas
nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat
et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.
Le centriste Joe Biden a accusé Poutine, qui a encore tenté de faire élire Trump en 2020 avec ses fake news, d’être un tueur, ce qu’il est.
Il a accusé la Chine de Xi, par ailleurs fossoyeuse de la démocratie à Hongkong, de génocide des Ouïghours, ce qui est le cas.
Il a accusé les généraux birmans d’assassiner leur peuple, ce qu’ils font.
Qu’est-ce que c’est rafraichissant de voir le président de la première démocratie mondiale parler aussi directement des droits de l’humain à tous dictateurs et autocrates de la planète.
Et de les voir répondre avec agressivité ne fait que confirmer ce qu’ils font et qui ils sont.
Et à ceux qui penseraient qu’il s’agit d’une naïveté coupable d’un nouveau président qui, venant de prendre ses fonctions, voudrait une planète de bisounours et qui pense qu’en faisant la leçon à des tueurs, des assassins et des génocidaires, il va y parvenir demain, ils ont tout faux.
Car Joe Biden est un grand spécialiste des questions internationales à l’opposé de Trump, W Bush et même Obama.
Il est un des meilleurs experts parmi les politiques étasuniens.
Il a été, en outre, président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat et un de ses principaux membres pendant des années.
Il connait la situation du monde et sait de quoi il parle.
Il connait Poutine et Xi personnellement.
D’où ses propos qui prennent une dimension supplémentaire.
D’ailleurs à voir les réactions des dictateurs et autocrates du monde entier aux propos de Joe Biden, on voit bien qu’ils les prennent au sérieux.
Ils ont même fait donner de la voix tous leurs porteurs d’eau pathétiques et idiots utiles qui sont leurs sous-fifres dans le monde entier pour s’offusquer des vérités énoncées par Biden.
En revanche, on est surpris des commentaires de certains médias qui renvoient dos à dos le président d’une démocratie et les dirigeants de dictatures et d’autocraties, comme si une parole en valait une autre alors que les preuves sont bien là, évidentes, incontournables, preuves que seuls des imbéciles ne voient pas.
Ces mêmes imbéciles étaient ceux qui donnaient du crédit aux propos des dictateurs des années 1930 qui juraient qu’ils étaient des grands pacifistes et des défenseurs de l’humanisme.
Cinquante millions de morts plus tard, leurs descendants n’ont toujours rien compris.
En attendant, tous les démocrates, tous les humanistes, tous les centristes ne peuvent faire qu’une chose, féliciter Joe Biden tout en l’encourageant à aller plus loin, aussi loin que sa fonction lui permet d’aller.
Par exemple, avec l’Arabie Saoudite et son prochain roi, Mohammed ben Salmane, qui a commandité le meurtre du journaliste saoudo-américain, Jamal Kashoggi.
Car, bien qu’il ait été très critique envers le régime féodal du pays et des agissements de Ben Salmane, les sanctions prises par les Etats-Unis n’ont pas été à la hauteur de l’indignation de Biden.
Mais à ceux qui s’émeuvent d’un certain «deux poids, deux mesures», rappelons qu’aucune sanction n’a été prise à l’encontre de Vladimir Poutine et de Xi Jinping.
Reste que le discours est là et c’est déjà quelque chose d’important pour ceux qui savent comment fonctionnent les relations internationales.
Enfin, je recommande vivement à notre président, Emmanuel Macron, de s’inspirer de son homologue étasunien, lui qui a été un peu frileux jusqu’à présent face aux crapules suscitées et d’autres.
Aris de Hesselin