Non, l’universalisme n’est pas une idée obsolète (et doit se nourrir des différences) qu’il soit philosophique, moral, politique, juridique, démocratique ou républicain et, qu’in fine, la seule société légitime est celle qui regrouperait dans un seul monde toute l’Humanité.
L’universalisme est de dire que tout le monde est égal devant la loi mais différent dans son individua lité, dans son altérité.
L’universalisme est de dire qu’il y a des règles morales et éthiques qui s’appliquent à tous où qu’ils habitent sur la planète.
L’universalisme politique est de dire que la liberté, l’égalité, la fraternité sont les valeurs communes à l’humanité entière ce qui induit l’universalisme de la démocratie et de la république.
Que tout humain en vaut un autre parce que nous sommes tous de même nature.
Mais cet universalisme se construit évidemment sur la diversité, plus précisément sur la différence car chaque membre de la communauté mondiale possède son individualité irréductible à celle d’un autre.
Et à l’inverse des idéologies qui prônent le séparatisme et le cloisonnement du communautarisme, l’universalisme pose qu’il n’existe qu’une seule et unique Humanité dans laquelle chacun peut vivre sa vie comme il l’entend au seul impératif de respecter la dignité de l’autre.
La solution pour le bien vivre ensemble réside dans la ressemblance et non dans la dissemblance, dans l’union plutôt que dans le séparatisme.
Ce n’est pas le « ou » qui est important mais bien le « et », c’est-à-dire le lien plutôt que l’opposition mais un « et » qui n’additionne pas stupidement les individualités (ici 1=1 est faux) mais fondamentalement les conditions (ici 1=1 est juste).
Faire société ne peut se concevoir dans la contrainte mais, à l’inverse, ne peut exister dans la licence.
Dans le premier cas on aboutit à une fiction de vivre ensemble et dans le second à une fiction de l’individualisme.
Or, il s’agit bien de marier individualisme et solidarisme, non de les opposer comme le font la plupart des intellectuels à la mode actuellement dans ce remake constant du «tout va mal» qui permet certains à tenir leur boutique à idées sur le malheur et l’angoisse plutôt que sur les réelles solutions et de réclamer une reprise en main où l’ennemi est l’individualisme alors que c’est de le dévoiement de celui-ci qui est le coupable.
Oui, les problèmes existent, il serait naïf, niais voire irresponsable de les nier.
Oui, l’humain est bourré de contradictions et de défauts et les défis du bien vivre ensemble sont gigantesques.
Mais, en divisant en myriades de groupes et de communautés tout en fustigeant les différences individuelles plutôt qu’en unissant dans un seul ensemble d’êtres qui partagent la même condition tout en permettant à chacun de se réaliser du mieux possible dans sa vie au regard de ses propres espoirs et non ceux d’une vision holiste totalitaire et accablante, on ne fait qu’augmenter les cassures sans jamais trouver le lien indispensable qui est indispensable si nous voulons avoir un avenir et bâtir un présent pour tous.
Certains se désolent qu’il n’y est plus d’oppositions frontales en matière politique, ce qui inciterait tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans le consensus existant à se tourner vers les extrêmes et les populismes.
D’abord, ils semblent ignorer que toute l’histoire de l’humanité a toujours été marquée par cette réalité…
Quant aux oppositions au modèle démocratique, force est de reconnaitre qu’il est toujours aussi puissant et qu’il a même retrouvé des couleurs depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale puis de la chute du communisme.
Ensuite, ils se trompent parce que c’est bien à un délitement du consensus – qui a toujours et constamment été très fragile dans les démocraties, les «accidents» jalonnant leur existence le prouvent – auquel nous assistons.
Et celui dont nous avons besoin urgemment est bien de celui qui reconnait la dignité de l’humain, le respect de l’individualité de l’autre.
Parce que, sur cette base là, on construit une vraie société humaniste car de cette injonction du respect de la dignité de chacun découlent toutes les valeurs essentielles qui font une vraie démocratie républicaine, voire son dépassement vers quelque chose d’encore plus grand.
Pourquoi le Centrisme est par son essence, l’universalisme par excellence?
Parce qu’il refuse les clientélismes qui sont le fonds de commerce de la Droite et de la Gauche mais aussi celui de tous les séparatismes.
Parce qu’avec sa notion de juste équilibre il parle à tous comme des égaux et des personnes possédant chacune son individualité propre et combat les extrêmes qui réclament la rupture et la violence.
Parce qu’en mettant en avant la personne qui ne peut se réaliser que dans la liberté et la solidarité, il refuse d’opposer la liberté à l’égalité mais affirme que ce n’est qu’en les associant que l’on construit un vrai monde d’humains dignes et fraternels.
L’universalisme, face à tous défis de ce XXI° siècle, des guerres au réchauffement climatique en passant par les inégalités sociales et la destruction des richesses naturelles, est la seule réponse efficace comme nous le prouve malheureusement l’Histoire où la violence et la désolation se sont nourries des divisions.