Voici une sélection, ce 25 janvier 2021, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
- Notre stratégie économique est de mener des réformes profondes
pour notre pays et d’être pro-business. Ces trois dernières années nous avons
généré plus de croissance économique que n’importe quel pays européen, afin d’accélérer
notre transition.
- Education, santé, numérique et écologie sont les quatre
piliers pour construire la France de 2030. Il y aura donc un programme d’investissements
importants et de la coopération avec d’autres pays.
- L’adaptation et la résilience sont des mots qui ont résonné
particulièrement ces derniers mois. Et la crise de la covid19 que nous sommes
encore en train de vivre et qui secoue la planète entière a montré plus que
jamais à quel point il est crucial de protéger les populations face aux chocs
et leur permettre de s’en relever. Le changement climatique est l’un de ces
chocs qui nous concerne tous.
- La France réhaussera le niveau de finance climat à plus de
six milliards d’euros par an.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
- La reconquête de notre souveraineté
économique et de notre compétitivité commence ici, sur nos côtes.
- S'épanouir dans sa vie et dans ses
cours, sortir, s'ouvrir aux autres, s'ouvrir au monde: être étudiant, c'est
tout ça. Ça devrait être ça. La covid19 a bouleversé cet équilibre et a brouillé tous ces repères.
Agir vite, aider maintenant : c'est le devoir du Gouvernement. Oui, rien ne
peut complètement remplacer un cours en présentiel : ces étudiants
strasbourgeois me l'ont redit. Ils pourront revenir à l’université une fois par
semaine : enseignants et personnels des universités sont mobilisés pour les
accueillir au plus vite. Dans cette période où
les doutes se transforment souvent en angoisses, où l'isolement mure parfois
nos étudiants dans la souffrance et le silence, chacun sera entendu, guidé et
accompagné sans rien avoir à débourser.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Au-delà de ce qui s'est passé aux
États-Unis, ce sont toutes les démocraties qui peuvent se sentir fragilisées.
- La relation transatlantique ne sera
plus la même qu'avant, on ne va pas revenir quatre ans en arrière.
- J'ai été très frappé par la dignité
et la gravité du discours [de Joe Biden].
- C'est une situation très dangereuse
: l'accès de l'Iran à l'arme nucléaire aurait des conséquences géostratégiques
considérables. Nous sommes dans la situation contraire de ce que voulait Trump!
- Les frontières hors Europe sont
fermées depuis le 18 mars de l'année dernière, sauf pour les Français qui
reviennent : cette protection des frontières est acquise depuis déjà très
longtemps.
- Il faut qu'il y ait un imamat formé
en France, et nous sommes en discussion plutôt positive avec un certain nombre
d'acteurs, dont les autorités marocaines.
- Dans l'accord avec la Chine, il y a le renoncement au
travail forcé.
- [Arrestation d'Alexeï Navalny] Je
trouve cette dérive autoritaire très inquiétante.
- On a de la chance d'avoir le
vaccin, je pense qu'il faut quand même le redire. (…) L'Union européenne a bien
fait de sécuriser 2,4 milliards de doses : après, il faut les produire!
- À terme, ce sont bien les forces
africaines qui devront assurer leur propre sécurité [au Sahel].
- Le Sahel, c'est notre frontière sud:
si on laisse cette région aux mains des djihadistes, c'est aussi notre propre
sécurité qui est en jeu.
- [Passeport vaccinal] Il y a une
question de discrétion sur les données personnelles, et d'égalité ; pour l'instant,
c'est prématuré même si la question mérite d'être posée.
- Il y a un sentiment chez tous les
Français d'avoir fait beaucoup d'efforts et de voir la ligne d'horizon reculer
en permanence.
- La Russie est notre voisin, et nous
sommes obstinés pour trouver le moyen de faire en sorte qu'une discussion
puisse avoir lieu.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- La transition écologique est déjà
là ! Un exemple avec les véhicules électriques : alors qu'on espérait qu'ils
représenteraient 5% du marché automobile européen en 2030, nous sommes déjà à
10% aujourd'hui.
- Combien d’autres pays au monde
s’engagent dans une réduction de leurs lignes aériennes intérieures au profit
du train? Transport, éducation, logement, consommation : la loi climat et
résilience que je porte enclenche dans tous les domaines des basculements
écologiques inédits.
- Ce que nous consommons à un impact
sur l'Amazonie et ses habitants. Pour lutter contre la déforestation importée,
la France a refusé de signer un accord de libre-échange avec le Mercosur et a
notamment engagé un plan protéines végétales pour réduire nos importations de
soja.
- La transition énergétique ne se fera pas sans les citoyens!
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- L'école est fondamentale pour nos
enfants. En 2020, la France est un des pays où les enfants ont connu le plus de
jours d'école. Et cela, nous le devons à l'engagement au quotidien de nos
professeurs et de tous nos personnels.
- [Recrudescence des contaminations en milieu scolaire
depuis la rentrée] La courbe est comparable à celle d'après les vacances de la
Toussaint : on est passé de 600 cas déclarés par jour à un plateau atteignant
environ 2.000-2.500 cas quotidiens. Sur plusieurs milliers de tests réalisés au
sein de l'Éducation nationale, nous avons aujourd'hui le même taux de
positivité qu'en décembre. La situation permet donc la continuité scolaire,
mais nous sommes vigilants.
- [Fermer nos écoles comme nos voisins européens face à une
explosion des variants] Tout notre travail consiste à éviter cette hypothèse,
même si elle reste concevable en cas de nécessité absolue. L'école reste
essentielle pour nos enfants.
- [Confinement] Je préfère les modalités qui ont prévalu en
novembre, avec les établissements ouverts, d'autant que nous constatons a
posteriori que notre stratégie a fonctionné. Tous les scénarios existent
naturellement, mais nous partageons cette priorité éducative.
- [La règle, aujourd'hui, veut qu'à partir de trois cas par
classe] Nous avons des critères, qui peuvent être durcis, et des autorités
sanitaires, qui évaluent au cas par cas les situations. Les études
internationales indiquent aujourd'hui que le variant britannique a une
contagiosité beaucoup plus forte, qui touche tout le monde et pas
spécifiquement les jeunes.
- Chaque suspicion de présence d'un variant donne lieu à une
enquête approfondie en lien avec les ARS et à un séquençage de tous les tests
positifs. Notre politique de tests massifs dans l'Éducation nationale va en
outre nous aider à mieux repérer le niveau de circulation de ces variants :
nous pouvons en réaliser plus de 300.000 par semaine. Je ne doute pas que le
taux d'acceptation de ces tests, par les parents d'élèves et les personnels de
l'éducation nationale, va croître. Il faut se faire tester au moindre doute!
C'est utile pour soi et pour les autres.
- [Epreuves de spécialité du baccalauréat] Organiser les
épreuves en mars semblait trop incertain, et les lycéens ne bénéficiaient pas
tous des mêmes conditions de préparation, les lycées ayant organisé les
enseignements avec plus ou moins de distanciel. Nous n'avons pas voulu reporter
ces épreuves en fin d'année pour sauvegarder le mois de juin.
- [Le nouveau bac] c'est dès cette année, car nous gardons
l'essentiel de la réforme : les enseignements de spécialité choisis par les élèves.
Et on maintient en juin la nouvelle épreuve du grand oral et celle de
philosophie.
- [Bac] Nous allons diffuser un guide d'évaluation du
contrôle continu, ainsi que les sujets d'examen initialement prévus : les
enseignants pourront s'en servir comme modèles. Et nous mettons en place un
dispositif pour harmoniser les notes.
- Le fait de maintenir les établissements ouverts grâce aux
protocoles stricts contribue à la bonne santé psychique des élèves. Ils sont
heureux de venir en cours : malgré la crise sanitaire, nous avons observé moins
de décrochages en 2020 qu'en 2019. C'est un atout pour la France et cela doit
être une fierté collective.
- La plupart des pays du monde ont fait le même choix pour
les universités : développer l'enseignement à distance, considérant que ces
jeunes adultes sont plus autonomes. Dans les lycées, les cohortes sont plus
restreintes, les brassages plus faciles à éviter. Les universités s'organisent
pour faire de même. Le président de la République a annoncé jeudi la
possibilité pour tous les étudiants d'avoir des cours en présentiel au moins
une fois par semaine. (…) La bataille n'est pas perdue et nous la menons. Nous
avons mis en place toute une série de dispositifs pour les accompagner : le
plan "un jeune, une solution", l'extension de la garantie jeunes,
100.000 postes supplémentaires en service civique… Le Président a été clair :
la jeunesse est notre priorité. Toute notre société, maintenant et après la
crise, doit être mobilisée pour agir au quotidien et donner des perspectives à
notre jeunesse.
- [Des syndicats appellent à une mobilisation mardi] C'est
un mouvement lancé par certains syndicats, mais pas tous. Dans le contexte
sanitaire, le moment ne me semble pas approprié, d'autant que je suis à
l'écoute des revendications. Nous venons par exemple d'engager un vaste
mouvement de revalorisation salariale dans le cadre du Grenelle de l'Éducation,
qui représente jusqu'à 100 euros en plus par mois pour les plus jeunes
professeurs dès 2021 et qui va s'amplifier en 2022.
- Même si tout n'a pas été parfait, chaque Français a pu
voir que la maison Éducation nationale, loin d'être un pachyderme
préhistorique, a fait preuve d'agilité. Certaines adaptations perdureront. Par
exemple, les vacances apprenantes nous ont permis de rendre les colonies de
vacances plus éducatives et attractives. Le Grenelle de l'Éducation devrait
esquisser ce que sera l'école de demain, un lieu où l'esprit d'équipe règne, où
la technologie vient en appui du professeur, avec une vision moderne et
personnalisée du parcours de chaque professeur.
- Les crises sont une croisée des chemins : le pire comme le
meilleur est possible. Un scénario pessimiste serait celui du repli sur soi,
d'un appauvrissement, d'un accroissement des inégalités femmes-hommes, d'une
baisse mondiale de la scolarisation… La crise peut conduire à
"recroqueviller" les libertés, car on s'habitue à les sacrifier, ou à
une infantilisation. Face à ces risques réels, on doit proposer un avenir
beaucoup plus optimiste. (…) Prenons appui sur les qualités de résilience de la
société française, sur les capacités de sursaut de l'Europe. Une première
réponse forte sera bien sûr l'éducation. C'est elle qui va sauver le monde. Il
faut que tous les pays lui accordent plus de parts de leur PIB. Plutôt qu'une
dépense publique qui répare, nous devons avoir un modèle qui investit dans l'avenir,
donc dans la jeunesse. Et il faudra avoir les idées claires, avec une
boussole : l'esprit républicain.
- [8e rencontre des ministres et recteurs franco-allemands] Vive
l’amitié franco-allemande! Avec des projets concrets: campus professionnels
conjoints, mobilité des futurs professeurs avec « l’erasmus des
professeurs », mobilité des lycéens, apprentissage des 2 langues...
Florence Parly (ministre
des Armées)
Fierté d’assister à la signature de
ce contrat : avec 18 avions de combat Rafale, la Grèce se dote de capacités
technologiques reconnues et démontrées en opérations. Et pour la 1ère fois, un pays européen acquiert le
Rafale. La Méditerranée, carrefour de nombreuses crises, en Libye, en Syrie,
est soumise à des tensions croissantes : c'est pourquoi l'Europe doit se doter
de capacités propres et construire une véritable souveraineté européenne. Nous
savons pouvoir compter sur la Grèce face à ce défi. Notre collaboration est
essentielle à la sécurité de notre continent. Je suis fière d'être à Athènes
aujourd'hui pour faire vivre la longue et profonde amitié qui unit nos deux
pays.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- La concertation est nécessaire pour construire une grande
loi de la sécurité intérieure qui va, je l'espère, construire la police de
demain. Car la délinquance a beaucoup changé. Il y a 20 ans, on était sur des
problématiques corse et basque, sur les émeutes urbaines. Aujourd'hui, c'est le
terrorisme islamiste, les violences conjugales et intrafamiliales,
l'ubérisation du trafic de drogue… Nous devons donc aussi évoluer. (…) Il y
aura 8 thèmes comme autant de « grands travaux », dont le lien
police-population, le maintien de l'ordre, l'utilisation des images,
l'encadrement, la formation… Nous réunirons pendant quatre mois, et tous les
quinze jours, des syndicats de la police, la gendarmerie nationale, des
parlementaires et des représentants des maires de France. Mais aussi de nombreuses
personnalités extérieures. Ces tables rondes seront filmées et diffusées en
direct sur les réseaux sociaux. Il y aura aussi des grands débats sur le
terrain lors d'un tour de France que je vais entreprendre. Tous ces échanges
devront permettre d'aboutir à 7 ou 8 propositions très fortes que je proposerai
au président de la République. L'idée, c'est d'avoir une grande loi de
programmation du ministère de l'Intérieur qui soit prête avant l'élection
présidentielle.
- [Pistes pour le rapprochement police-population] Oui et en
premier lieu en direction de la jeunesse. Nous allons proposer dès la semaine
prochaine 10 000 stages, contrats d'apprentissages au sein du ministère de
l'Intérieur qui est aussi le ministère de la jeunesse. Des stages d'une semaine
à six mois, accessibles aux collégiens, aux apprentis, aux étudiants. Et
accessible en priorité aux personnes issues des 60 quartiers de reconquête
républicaine. Le ministère de l'Intérieur va prendre sa part pour répondre aux
difficultés que la jeunesse de France connaît à cause du Covid.
- Nous allons doter la police nationale d'une réserve
opérationnelle comme celle de la gendarmerie. On y compte actuellement près de
5 000 réservistes représentés à 90 % par des retraités. Je veux la rajeunir et
atteindre le chiffre de 30 000, comme dans la gendarmerie. C'est une richesse
en termes d'effectif et de brassage culturel et social. Je souhaite que cette
réserve soit opérationnelle et qu'elle puisse se spécialiser dans les violences
conjugales et intrafamiliales. Elle devrait être en fonction dès septembre.
- [Plate-forme de signalisation pour les habitants des
points de deal près de chez eux] On avait cartographié 3 900 points en France.
Sur les quinze premiers jours de janvier, c'est déjà 134 qui ont été démantelés.
Elles ont permis 314 interpellations, 22 armes saisies, plus d'un million
d'euros en argent liquide saisi. C'est un début très encourageant, car la lutte
contre les stupéfiants, c'est ce qui pourri le quotidien de nombreux gens. J'ai
donné une liste prioritaire de 350 points à démanteler dans les prochaines
semaines, que ce soit en zone police qu'en zone gendarmerie.
- Le sujet des bandes, c'est une préoccupation de ce
gouvernement. C'est d'autant plus compliqué que nous sommes visiblement en face
de très jeunes personnes. Ce qui nous fait penser que pour en arriver là, c'est
bien qu'il y a eu avant une faillite générale de la société, de la part des
parents et des institutions, etc. Je le mets au débat car c'est cela qui
conduit à l'ensauvagement, cette expression dont je constate qu'il y a six mois
elle faisait scandale … et dont on se dit aujourd'hui que nous sommes
effectivement face à des actes de sauvagerie.
- [Menace islamiste] Elle est toujours extrêmement forte.
Mais il y a aussi des minorités agissantes issues de groupuscule d'ultra-droite
ou d'ultra-gauche qui préparent des attentats sur le territoire. Nous en avons
déjoué ces derniers temps, même s'ils n'ont pas été connus. Certaines
opérations ont permis des saisies d'armes, des plans d'action, des menaces
d'attentats. Je remercie nos services de renseignement pour leur travail
efficace et discret.
- Nous prenons les survivalistes très au sérieux. On en voit
se développer notamment en milieu rural. J'ai commandé aux services un point
précis sur cette menace. Par ailleurs, je veux désormais que quand une femme
vient déposer plainte pour violence conjugale, et que son conjoint possède une
ou des armes, on puisse systématiquement lui retirer à titre conservatoire. Je
vais le proposer au Premier ministre.
- Le FN est une escroquerie intellectuelle. Madame Le Pen a
par exemple été très peu présente lors de la commission spéciale sur le
séparatisme. A part pour y faire scandale et repartir. Et elle n'a pas voté les
dispositions du texte que nous présentons pour lutter contre islamisme radical.
Pourquoi? Tout simplement parce qu'elle vit des problèmes. Mais elle ne veut
surtout pas les résoudre car, sinon, cela lui ferait moins de parts de marché
électoral. C'est la politique du cynisme sur laquelle vivait déjà son père.
- Comme l'a dit le ministre de la Santé, il faut déjà être
fixé sur les résultats du couvre-feu à 18 heures, avant de prendre des mesures
supplémentaires. Les prochains jours seront décisifs et par principe, tous les
scénarios sont sur la table.
- Il faut bien distinguer l’islam de
l’islamisme, la religion de l’idéologie politique que nous combattons.
Jacqueline Gourault
(ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités
territoriales)
Nous lançons dans le cadre du plan de
relance un fond de
88 millions pour accompagner les collectivités dans leurs projets de
transformation numérique, en soutenant notamment la mise en place d’outils et
de formations pour les agents, au bénéfice des citoyens.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
Il n’y aura aucune impunité pour les
auteurs de l’agression de Yuriy. Le parquet de Paris et les services d’enquête
sont pleinement mobilisés. Toutes nos pensées vont évidemment à ce jeune homme
et à sa famille.
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
- Échanges avec des représentants du
réseau de l'enseignement supérieur culture. Nous sommes mobilisés pour
accompagner les étudiants durant cette période, et au-delà pour promouvoir la spécificité,
l’excellence et la diversité de nos formations.
- Discussions constructives avec les
représentants des industries cinématographiques concernant leurs enjeux urgents
: lutte contre le piratage et conséquences de la crise sur l'ensemble de la
filière. Nous engageons également ensemble des travaux structurants pour
l'avenir.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- Nous vaccinons les personnes par priorité, au rythme auquel
les vaccins arrivent, soit deux millions aujourd'hui. Le public
ultra-prioritaire reste les plus de 75 ans. Ensuite, vos deux comorbidités ne
font pas partie de la première liste de 800 000 Français établie par les
scientifiques. Dès qu'il y a un seuil, il y a de l'injustice. Bien sûr, vous
justifiez de la vaccination, et vous l'aurez. Il faut un tout petit peu de
patience.
- [Vaccination} Le fort enthousiasme de tous a entraîné l'ouverture
de plus de centres qu'initialement prévu, engendrant une nouvelle répartition
des doses. Mais je peux vous assurer que les 100 hôpitaux (un par département) qui
répartissent les doses, connaissent désormais leur nombre précis pour les
quatre semaines à venir. Mieux, dès ce début de semaine, les Français sauront
via le site Data.gouv.fr, de combien de vaccins disposent chaque centre et le
nombre de rendez-vous déjà pris. Cela va faciliter grandement les choses. Parce
que le vaccin est efficace pour limiter les formes graves de la maladie. On ne
sait pas encore s'il protège de la contagiosité et donc des infections
bénignes. A partir de là, la stratégie est claire : donner d'abord le
traitement aux personnes pour lequel il sera efficace et sauver ainsi des vies.
Les résidents des Ehpad, c'est 1% de la population, 33% des morts du Covid19.
- Le passeport vaccinal, ça consiste à dire : « vous êtes
sympa, mais moi j'ai eu mes deux doses, je voudrais aller au restaurant,
prendre le bus sans masque… » Aujourd'hui, la question ne se pose pas car tout
le monde n'a pas encore accès au vaccin et on ne sait pas s'il empêche la
transmission. Dans quelques mois, quand les choses auront évolué, on ne pourra
pas priver les Français de ce débat. Depuis le début, je leur fais confiance,
et j'ai raison. Un exemple : on espérait 70 % d'adhésion dans les Ehpad, on est
au-dessus. Idem pour les soignants où l'on misait sur 50 %. Dans notre pays, le
taux de couverture vaccinale va être très élevé. Je n'en ai jamais douté.
- Les Français sont comme Saint-Thomas, ils aiment voir avant
de croire. Une résidente d'Ehpad m'a expliqué pourquoi elle attendait avant de
se faire vacciner : « Je veux savoir comment les jeunes réagissent! » Que les
gens s'interrogent, cela n'a rien de honteux. Douter est différent de réfuter.
Il y a des gens que l'on ne convaincra pas. Mais on ne paralysera pas le pays
parce que 10 % de la population considère qu'il existe un complot mondial pour
les intoxiquer ou les contrôler.
- Le président de la République a annoncé prochainement le
retour des étudiants une fois par semaine à l'université. C'est une très bonne
chose. On a maintenu nos universités ouvertes tant qu'on a pu. Et quand on a
pris la grave décision de les fermer, c'est parce qu'il n'y avait plus
alternative pour lutter contre la diffusion du virus. Toutefois, je crois
fortement que le vaccin peut nous sortir de cette galère. Il n'y a donc pas de
raison a priori que les universités ne puissent pas rouvrir dès que ce sera
envisageable. Mais je reste extrêmement prudent au cas où un variant maléfique
ferait son apparition. Il y a une marge d'incertitude. Ce virus a déjà brouillé
plusieurs fois les cartes depuis qu'il est apparu.
- Pour les tests salivaires dits rapides, leurs performances
restent trop faibles. Ils ont une sensibilité de 50 %… autant jeter une pièce
en l'air. Pour les tests salivaires en PCR, les résultats sont plus prometteurs
et on devrait pouvoir bouger bientôt, épargner notamment les narines de nos
enfants.
- Je ne sais pas qui annonce une grande épidémie en mars!
Aucune décision n'a été entérinée pour aménager les vacances. Aujourd'hui,
notre pays connaît une forte tension épidémique avec plus d'admissions à
l'hôpital que de sorties. Ça a malheureusement un air de déjà-vu. Il faut que
le couvre-feu fonctionne, qu'on parvienne à tenir bon face au variant et à
gagner du temps. Dans le meilleur des scénarios, on arrivera à faire baisser la
pression épidémique. Si ce n'est pas le cas, on n'attendra pas le mois de mars
pour agir. On suit au jour le jour l'évolution des effets du couvre-feu. On
n'attendra pas qu'une nouvelle vague arrive pour prendre les bonnes mesures.
- Personne ne sortira indemne d'une telle pandémie.
- Nous distribuons des dizaines de millions de masques. Les gens
qui ont des maladies chroniques – diabète, hypertension – peuvent se faire
prescrire et rembourser des masques chirurgicaux en pharmacie. Peu de personne
le savent, nous ne l'avons peut-être pas assez dit. Par ailleurs, nous
renvoyons cette semaine 45 millions de masques gratuits, directement chez eux,
aux sept millions de Français les plus précaires.
- Les gens sont en train de s'adapter et nous régulons les
transports en commun de manière à pouvoir répondre à la demande et d'éviter
qu'il y ait des rames bondées. Mais sans transports en commun, vous n'avez plus
de vie dans le pays. Le pays s'arrête. Qu'est-ce qui est vital pour notre
fonctionnement collectif ? Nous avons considéré que les transports en commun en
faisaient partie, comme l'école.
- Nous faisons et ferons tout pour que personne ne perde son
activité, ni son commerce ni son restaurant. Je compatis avec vous et votre
corps de métier. Vous n'y êtes pour rien, c'est ainsi. Mais nous sommes
désormais dans une saison très propice à la diffusion du virus. Nous ouvrirons
le plus vite possible, évidemment. Et ce sera d'autant plus possible d'ouvrir
que nous aurons un protocole sanitaire renforcé.
- Les livraisons à domicile sont utiles et nous les
maintenons, avec des protocoles. Je le constate quand je me fais livrer : on
pose le sac devant ma porte et c'est moi qui le récupère. Par ailleurs, je suis
aussi ministre des Solidarités et je pense qu'il serait bon de s'intéresser à
la façon dont on traite les personnes qui nous apportent à manger. Il y a
beaucoup de choses à modifier. J'ai fait une maraude à Paris avec les Restos du
Cœur, et j'ai été marqué en voyant un certain nombre de livreurs s'y arrêter.
On ne peut laisser les choses en l'état.
- On a mis en place des services en ligne qui permettent de
poser des mots sur la détresse et, si nécessaire, mettre en place un
accompagnement médical. Mais on doit aller plus loin. D'ailleurs, j'ai une idée
sur laquelle je veux avancer dans les prochaines semaines : développer les
premiers secours en santé mentale. Huit facultés le proposent aujourd'hui, je
veux le généraliser, y compris dans le monde de l'entreprise. (…) On sait
sauver des vies grâce aux formations aux premiers secours proposés dans les
entreprises, alors pourquoi ne pas le faire aussi dans le domaine
psychologique? Par exemple, quand on commence à perdre le sommeil, avoir des
idées noires, à se dévaloriser avec des pensées suicidaires… On doit fournir
les outils à des citoyens pour qu'ils puissent les détecter dans leur entourage.
(…) Les indicateurs montrent une dégradation du moral des Français. Mais je
crois en notre capacité de résilience collective car on est très costaud.
Beaucoup plus qu'on ne l'imaginait. On est solide, on est solidaire, et on s'en
sortira.
- [Nouveau confinement] J'attends d'abord d'être fixé sur
les effets du couvre-feu. On le sera la semaine prochaine. Si ça ne baisse pas,
si les variants commencent à se diffuser partout, alors on prendra des mesures
supplémentaires, évidemment. Et cela s'appelle le confinement. Si on voit que
le virus se remet à progresser fortement, on ferme. On le fera si on n'a pas le
choix. Celui qu'on a instauré en octobre a été efficace. Mais je peux vous dire
qu'il n'y a pas de plan caché, ni de scénario pré-écrit.
- Dans le passé, nous avons déjà réussi à surmonter une
vague d'épidémie. C'était en mai. On a déjà mis KO le virus dans notre pays.
Donc, on sait faire. Et puis, maintenant, on a une deuxième arme, le vaccin.
Alors on va y arriver. Vous me demandez quand ? Le plus tôt possible !
- N'ayons pas une mémoire de chat : beaucoup de choses
fonctionnent dans notre pays. Tests gratuits illimités, traitements gratuits,
hôpitaux qui ont tenu, écoles ouvertes… qui en parle? Surtout, le président a
fait l'éloge de l'audace, de l'esprit d'initiative, qu'il ne faudrait pas
freiner par peur de se tromper. Eh bien pour moi, c'est pareil : j'ai besoin de
vos idées, de votre optimisme, de votre esprit critique productif, celui qui
fait avancer!
- Malheureusement, on n'a pas inventé le vaccin contre le
populisme. Et ce virus-là, il circule vite… Il y a des pays qui ont basculé du
jour au lendemain. Certains s'en sont sortis, comme les Etats-Unis. D'autres
pas, comme le Brésil. Moi, j'ai une trouille bleue du populisme, et l'action
que je mène, que nous menons, vise à restaurer de la confiance. Trop de gens se
disent prêts à basculer dans quelque chose de totalitaire parce qu'ils ne se
sentent plus heureux dans la société dans laquelle ils vivent. Ouvrons-leur les
yeux sur ce qui se passe ailleurs. Sur ce qui va bien et mieux ici. Et
continuons à développer du progrès social.
- Je pense que je suis celui qui sortira le plus tard de
cette crise. Certains ont saisi la Cour de justice de la République pour porter
plainte sur la gestion de l'épidémie. Donc quand elle sera terminée, j'aurais
sûrement encore à rendre des comptes. Quand on chérit comme je le fais la
démocratie, on en accepte les règles, même si elles semblent injustes. Etre
ministre des Solidarités et de la Santé, c'est un honneur et une expérience
incroyable. Ça tanne le cuir.
- Je veux que le président soit réélu et je ferai tout pour
qu'il le soit. Mon avenir à moi, il sera à la Santé, à d'autres fonctions
gouvernementales, ou ailleurs. Je n'y pense pas. On verra…
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Consommer local c’est soutenir les
femmes et les hommes qui font vivre nos quartiers, nos campagnes et notre
territoire.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
France relance c’est du concret! Aujourd’hui nous investissons 88 millions
d’euros pour accompagner nos élus dans la transformation numérique des services
publics locaux : c’est inédit.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
- Si nos droits se sont
considérablement étoffés depuis les "suffragettes" et les "343
salopes", beaucoup de progrès restent à accomplir sur la route de
l'égalité. Ravie de clôturer la 4e édition de la journée de lutte contre le
sexisme, aux côtés de femmes engagées.
- La non-mixité dans la sphère
professionnelle représente une véritable machine à reproduire les inégalités: les inégalités
salariales et les inégalités d'accès aux fonctions.
- Colère et indignation face à
l'agression ignoble dont Yuriy a été la victime. Émotion et compassion à l'écoute du
témoignage de sa maman. Cette agression barbare ne doit pas rester impunie.
Toute ma solidarité à sa famille et à ses proches.
Franck Riester (ministre
chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Depuis 2019, la France est la 1e destination européenne pour
les investissements étrangers.
- Depuis 2017, nous baissons l’impôt
sur les sociétés,
nous avons réformé la fiscalité du capital et nous avons rendu du pouvoir
d’achat aux ménages comme jamais auparavant. Avec France
relance, nous baissons les impôts de production. Jamais la France n’a
été aussi compétitive.
- Un peu de patriotisme économique
n'a jamais fait de mal à personne.
- Nous sommes plus mobilisés que
jamais aux côtés du Président pour maintenir, consolider et développer
l’attractivité de la France!
- Il y a une bonne dynamique
d'investissement, le volume global est en baisse mais beaucoup moins que dans
d'autres pays européens.
- [Attractivité] Grâce au Président, notre méthode porte un
nom, ChooseFrance. des réformes pour renforcer les atouts du site France, une
mobilisation permanente pour identifier les investisseurs étrangers & les
accompagner dans nos territoires. Ça fonctionne : les 28 000 entreprises
étrangères qui investissent en France créent 2 millions d’emplois. Ça arrive
près de chez vous : 41% des projets d’investissements sont dirigés vers des
communes de moins de 20 000 habitants.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
- Nous avons la confiance des
marchés, nous sommes en capacité d'emprunter. Ce n'est pas un acquis éternel.
- Ce n'est pas parce que nous sommes
dans une crise que nous ne devons pas commencer à préparer la suite.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- [Calendrier de 15 millions de Français vaccinés en juin
est-il encore tenable ] Vous n'intégrez pas le fait qu'il y a aussi eu de
bonnes nouvelles! Pfizer a déjà annoncé comment il compensait son retard de
livraisons de la semaine dernière puisque les livraisons à partir de cette
semaine devraient être légèrement supérieures à celles prévues. Pfizer nous a
également annoncé qu'il était capable de produire plus à partir du deuxième
trimestre. Côté Moderna, les dates de livraison sont maintenues. Fin juin, rien
qu'entre Pfizer et Moderna, nous serons en mesure de tenir notre objectif de 15
millions de personnes vaccinées. Pfizer et AstraZeneca ont fait part de difficultés
de montées en capacités, mais je veux rappeler que leur production actuelle est
déjà en soi un exploit industriel. Nous ne pouvons pas comme nous l'avons fait
pour la fabrication de masques, de gel hydroalcoolique et même de respirateurs,
demander à des entreprises d'un autre secteur de produire des vaccins. Nous
parlons ici de vaccins que l'on injecte dans le corps humain! Les niveaux
d'exigence et de sécurité des productions pharmaceutiques sont bien trop élevés
pour s'improviser fabricant.
- [Italie a l'intention d'attaquer Pfizer pour ses retards]
Le terrain juridique est fragile. Les contrats ont été signés entre la
Commission européenne et les laboratoires. Ensuite, les objectifs de livraison
sont trimestriels et le nombre de doses livrées est conforme au contrat. En
revanche, la France surveillera de près la montée en capacité industrielle. Ce
que je retiens, c'est que nous allons participer à la fabrication de quatre des
six premiers vaccins sécurisés. Pourquoi? Parce que dès le mois de juin avec
Olivier Véran nous avons lancé un appel à projet pour financer des extensions
de lignes de production. Je préfère être du côté de la recherche de solutions
plutôt que de celui des polémiques.
- Lorsque Sanofi a publié ses résultats en décembre, qui nous
ont collectivement déçus, je leur ai posé deux questions. Y a-t-il une façon
d'accélérer la mise sur le marché de votre vaccin en retravaillant les essais
cliniques - y compris en mobilisant nos autorités sanitaires? Est-ce que cet
événement libère des capacités industrielles qui peuvent être mises à
disposition d'autres laboratoires? Il y a des obstacles technologiques, mais
Sanofi joue le jeu! Deux laboratoires ont manifesté un intérêt pour avoir accès
aux capacités de Sanofi, avec d'un côté un vaccin qui a été mis sur le marché,
de l'autre un vaccin qui est en devenir. Nous espérons une annonce dans les
jours qui viennent et Sanofi dira quel type de vaccin il est en capacité
d'accueillir sur leurs lignes de production. Quand la production sera-t-elle
lancée? C'est ce qu'on est train de déterminer.
- [Sanofi a annoncé la suppression de 400 postes dans la
recherche] Nous serons très vigilants sur deux points. D'abord que ces
suppressions de postes ne soient que des départs volontaires et non contraints.
Ensuite, que les engagements de Sanofi en matière d'investissements soient
tenus : en recherche et développement en France à hauteur de deux milliards
d'euros par an, et d'investissements industriels avec notamment la construction
d'un site de production de vaccin évolutif à Marcy-l'Etoile (Rhône) pour un
investissement de plus de 600 millions d'euros et la création de 200 emplois.
Et enfin que les vaccins soient bien un des trois postes d'excellence sur
lequel Sanofi se positionne avec le cancer et les thérapies géniques.
- [Variants de la covid19] BioNTech et Pfizer ont annoncé
que leur vaccin était efficace contre le variant anglais. Ensuite, nous
travaillons notamment avec eux pour déterminer le temps nécessaire pour
développer un vaccin contre un variant résistant. Les discussions sont déjà
engagées pour l'inclure dans les tranches additionnelles de commandes. Les
études préliminaires montrent qu'il faudrait environ six semaines pour trouver
une solution en laboratoire contre un variant résistant. En revanche, la durée
d'industrialisation est un point sur lequel nous travaillons encore.
- Il ne faut pas être naïf. Si le président de la République
a poussé quatre pays - la France, les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Italie - à
faire une première réservation commune de vaccins, c'est parce que nous
sentions bien que certains voulaient partir seuls. A quelques occasions,
certains ont pu avoir la tentation de jouer les passagers clandestins pour
récupérer plus de doses. Il faut savoir que certains pays ne prennent pas leurs
doses optionnelles ou tout le contingent réservé à leur population. Certains
ont voulu récupérer ce surplus. Nous avons fermement demandé une répartition
équitable et transparente. La position de la France a toujours été celle de la
solidarité européenne. Le Conseil européen de jeudi dernier a confirmé cette
approche. Quand un laboratoire nous contacte en direct, nous renvoyons
systématiquement au niveau de l'Union. Pour nous, cette solidarité-là, c'est la
condition de la réussite.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
- Qu'on ne questionne plus le
consentement d'un enfant ou d'un adolescent face aux questions d'inceste, de
violences sexuelles.
- Je pense qu'on peut aller plus loin
dans la manière dont on peut protéger les moins de 15 ans et les mineurs, on
peut aller plus loin sur la caractérisation de l'inceste.
- Il faut absolument apporter des
réponses à ce phénomène de violences des jeunes.
- Il y a une unanimité sur le fait
qu'on ne peut pas tolérer qu'un garçon de 15 ans soit tabassé et lynché comme
il l'a été en pleine rue, à Paris.
- [Sur les problèmes de sécurité] la
prise de conscience, je crois que les Français l'ont eu bien avant les responsables
politiques.
- [Confinement] Rien n'est exclu,
mais il n'y a pas de décision qui ait été prise à l'heure actuelle.
- Ceux qui applaudissent Greta
Thunberg devraient aussi applaudir Mila.
Sophie Cluzel
(secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées
Chaque jeune doit pouvoir réaliser
son choix d’études supérieures et aller au bout de son parcours, quelles que
soient ses différences.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- La souveraineté de l’Europe passe
par une capacité de défense plus forte, plus indépendante.
- Félicitations à Kaja Kallas, ancienne députée européenne et première femme désignée au
poste de Premier ministre en Estonie.
- Face à cette crise majeure, 20 ans
après sa création, l’euro nous protège, la Banque centrale européenne agit.
- Il y a 20 ans exactement arrivaient
les premiers euros ! (…) Comme on le disait il y a 20 ans : ensemble nous
serons plus forts, et nous resterons nous-mêmes. Les deux faces de l’euro en
témoignent. Nous sommes Français, pleinement, et Européens, résolument. N’oublions
pas à quel point l’euro nous protège, pendant les crises. Sans lui, les
intérêts de notre dette seraient deux fois supérieurs (plus de 30 milliards
d’euros par an...).
- Notre souveraineté européenne, ce
n’est pas contre les Etats-Unis. On a besoin d’une relation plus forte sur le
climat, l’OMS et la gestion des crises internationales.
- Oui le cadre européen est efficace.
La négociation européenne nous permet d’avoir vite accès à une batterie de
vaccins. Une négociation nationale n'aurait pas pu procurer la même force de
négociation.
- [Européanisation de la demande des
vaccins] Je suis convaincu que c’est une méthode efficace sans laquelle nous
n’aurions pas eu la même force de négociation.
Nathalie Elimas
(secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
- Protéger les victimes d’inceste: comme l’a dit le
Président de la République, il est temps que la honte change de camp.
- Les Territoires
éducatifs ruraux visent à réduire les inégalités
territoriales en luttant contre l’auto-censure et en développant l’ambition
scolaire de nos élèves scolarisés dans des milieux ruraux.
- En cas de durcissement des mesures
sanitaires, notre objectif est de maintenir les établissements scolaires
ouverts, tout en assurant la sécurité des élèves et des personnels.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
[Tribune coécrite avec Marlène Schiappa: «Le contrat
d’engagement républicain nous protège»]
Le projet de loi confortant les principes républicains a été adopté ce samedi
par la commission spéciale de l’Assemblée nationale. Il organise le «réveil
républicain» appelé de ses vœux par le président de la République pour lutter
contre l’islamisme radical et toutes les formes de séparatisme. L’une de ses
mesures phares : le contrat d’engagement pour les associations.
Les associations loi 1901 offrent un espace de liberté et d’action, tout en étant
un pilier de la cohésion sociale et de la vie démocratique de notre pays.
Opposer le monde politique au monde associatif n’a aucun sens. Beaucoup d’entre
nous sommes d’ailleurs passés par la création ou la direction d’associations.
Ce corps social permet de sortir de l’individualisme, de partager et fédérer la
société et l’Etat a toujours encouragé la société de l’engagement. Nous en
connaissons les forces pour le maillage territorial, intergénérationnel et
l’animation de la société civile.
Cette force peut révéler des faiblesses lorsque des associations sont
instrumentalisées pour diffuser des idéologies portant atteinte aux valeurs de
la République. Il est du devoir des autorités publiques de prémunir la société
contre de tels détournements et dérives, a fortiori lorsque des subventions
publiques sont accordées aux associations.
Certaines associations justifient, notamment par des considérations
religieuses, l’infériorité d’une personne, le refus de certains droits, en
raison de son sexe, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de
son appartenance réelle ou supposée à une ethnie, ou une religion déterminée.
Qui peut trouver normal que ces associations soient subventionnées avec de
l’argent public ?
La République exige de chacun le respect d’un certain nombre de principes, et
l’exige au même titre des associations qui sollicitent des financements
publics, donc l’argent des Français.
Notre volonté ? Pas un euro d’argent public aux ennemis de la
République ! Pour cela, nous souhaitons renforcer l’encadrement des
subventions attribuées aux associations par les collectivités publiques ou
toute autre personne chargée de la gestion d’un service public afin de
s’assurer que ces moyens mis librement à leur disposition soient employés dans
le respect des principes républicains que sont la liberté, l’égalité, la
fraternité, le respect de la dignité de la personne humaine et le respect de
l’ordre public, qui seront déclinés dans un contrat d’engagement républicain.
De la région Ile-de-France (LR et alliés) à la ville de Montpellier (PS), nous
voulons soutenir les élus courageux via ce contrat qui, seul, aura valeur de
loi une fois voté – ce qui n’empêche pas d’autres dispositions comme la charte
des engagements réciproques d’exister dans le même temps. C’est aussi ce que la
poursuite de nos consultations précisera.
Comme nous nous y étions engagées, nous avons commencé à consulter l’ensemble
du mouvement associatif (éducation populaire, culturel, sportif,
familial, etc.). Nous le faisons en toute transparence et au plus près des
élus locaux, comme récemment à Montpellier ou aux Mureaux, au côté des maires
engagés sur le terrain.
L’intention du projet de loi est d’éviter l’amalgame entre les associations qui
participent de l’offre républicaine et celles qui véhiculent le séparatisme. Le
contrat d’engagement républicain protège les associations de ceux qui veulent
dévoyer ce statut, c’est un outil de protection pour les élus et les
associations. C’est pourquoi, nous le ferons ensemble. Dans la concertation.
Dans le respect de la liberté d’association. Les associations sont des espaces
de partage et de libertés.
Ne laissons pas une petite minorité dévoyer ces principes : mettons en
place ce beau contrat d’engagement républicain. Les consultations se poursuivent.
Elles ont par exemple amené les députés à proposer d’éviter aux grandes
associations déjà agréées par l’Etat de ratifier en plus ce contrat. Elles
apporteront sans doute encore d’autres améliorations dans l’objectif que nous
partageons tous : valoriser et préserver le monde associatif, richesse
citoyenne de notre République.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
Le numérique est utile dans le
quotidien des collectivités : mieux gérer ses services, faciliter la
participation des habitants, organiser le co-voiturage... France relance consacre 88M€ pour
soutenir la création de services numériques locaux.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
Il n'est pas acceptable que des
enfants de l'Aide sociale à l’enfance soient hébergés à l'hôtel. Pour la première fois, cette
insupportable réalité n'est pas éludée. J’annoncerai très prochainement des
décisions pour mettre fin à cette situation qui compromet le bien-être des
enfants concernés.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand
(président)
[Tribune: «Si simple de dénigrer et de montrer du doigt»]
En ce début 2021, former des vœux dépasse le simple rituel. Un an après
l’apparition de la pandémie de covid-19 qui a obscurci le monde, nous avons
tous besoin d’un horizon plus clair et d’une boussole.
Les mauvais navigants, égarés dans les brumes de la peur et du ressentiment,
s’en tirent avec facilité en désignant des coupables : haro sur les
fonctionnaires, haro sur les scientifiques, haro sur les politiques !
C’est si simple de dénigrer et de montrer du doigt… Cela dispense de penser
comme d’agir. Pour ma part, je souhaite que 2021 soit l’année de l’unité des
Français et de la victoire sur le virus, l’année des solutions, plutôt que de
la stigmatisation. Stigmatiser, c’est diviser. Je préfère résolument mettre en
valeur et encourager toutes les énergies, tous les savoirs, qui nous permettent
de combattre et bientôt de vaincre le virus.
Valoriser les admirables efforts de nos soignants et travailleurs sociaux, mais
aussi le travail des personnels administratifs et de la logistique sous
l’égide, ici, de l’Agence régionale de santé, des préfectures et des collectivités.
Valoriser le dévouement de nos policiers, gendarmes, militaires, douaniers,
pompiers, sauveteurs, qui exposent leur vie pour nous protéger. Valoriser la
mobilisation de nos enseignants comme de l’ensemble du personnel éducatif, sans
qui nos enfants n’auraient plus accès à l’école et souffriraient de la
solitude. Valoriser l’intelligence et la ténacité des chercheurs car, on ne le
dira jamais assez, l’élaboration de vaccins est une victoire du génie humain sur
la fatalité.
Valoriser le talent des artistes qui souffrent de ne plus pouvoir se produire
en public et rivalisent d’inventivité pour continuer à nous cultiver. Valoriser
l’esprit d’initiative et la réactivité des agriculteurs, pêcheurs artisans,
commerçants, industriels, entrepreneurs ou salariés, tous ayant dû réinventer
les conditions d’exercice de leur métier pour continuer de travailler, de
produire et de nous ravitailler. Valoriser l’enthousiasme et la passion des
bénévoles grâce à qui chacun se sent un peu moins seul, grâce à qui notre
société reste solidaire et humaine. Valoriser aussi l’engagement des élus,
locaux et nationaux, généreux de leur temps et de leur personne pour rester à
l’écoute des citoyennes et des citoyens et décider dans l’intérêt général.
Valoriser, en somme, les mille savoir-faire, actes de civisme et les efforts
des Français, dont la diversité est toujours une richesse, et même une sauvegarde
par gros temps.
Comme l’équipage d’un navire, notre Nation est plus forte, soudée, pour
traverser la tempête. Des soutes au poste de pilotage, il n’y a pas de bras
inutiles, ni de place pour la division. Chaque fois que j’aperçois le rail
d’Ouessant, je songe avec admiration au courage et à l’habileté des marins qui,
depuis des siècles, ont appris à maîtriser les éléments pour arriver à bon
port. Leur boussole est d’abord l’unité.
Tôt ou tard, en 2021, unis et volontaires, nous retrouverons une vie normale au
sein d’un pays renforcé par l’épreuve. Nous devons unité et solidarité aux
jeunes, aux étudiants, aux cafetiers et restaurateurs et à tous ceux qui ont vu
leur vie bouleversée, parfois très durement. Je ne forme donc qu’un seul
vœu : que vivent les débats mais que cessent les stigmatisations, les
polémiques stériles et les critiques vaines, au bénéfice de la compréhension et
du respect de l’action, du travail et de la situation de chacun. En 2021, place
à la concorde ».
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
Il faut prendre en compte les lourdes conséquences de la
crise sur notre jeunesse, que ce soit sur le plan psychologique ou social. Il
est insupportable de voir des jeunes abandonner un projet d’avenir ou leurs
études, de les voir baisser les bras. Pour répondre à l’urgence, le président
de la République a annoncé des mesures de soutien psychologique ou alimentaire,
qui viennent s’ajouter aux aides de solidarité déjà instaurées. Mais malgré les
aides, les incertitudes qui pèsent sur l’avenir sont dures à vivre. C’est pour
cette raison que je propose la mise en place d’un « capital jeune »,
capital de départ pour se lancer dans la vie, accessible à tous les jeunes
entre 18 et 25 ans. Cette mesure se ferait sous la forme d’un prêt de
10 000 euros, avec un montant remboursable sur une période très
longue, trente ans, à taux zéro et uniquement si l’on atteint un certain niveau
de revenu, que je propose de fixer à 1 800 euros brut par mois. C’est
un emprunt sans risque car si vous n’atteignez pas ce revenu, vous n’avez pas à
rembourser. Ce capital doit faciliter l’émancipation, que chacun puisse choisir
sa vie. Un tel investissement social serait un message adressé à la nouvelle
génération pour lui dire : « Ne baissez pas les bras, on croit en
vous ! » Quand on veut réussir, il ne faut pas avoir peur d’échouer.
Avec le capital jeune, c’est la collectivité qui prend ce risque. Cela pourrait
par exemple permettre à un jeune dans la ruralité de ne pas renoncer à un
projet d’études dans une ville loin de son domicile familial. Plus de mobilité,
une égalité réelle, c’est au cœur de notre projet politique. Potentiellement
plus de cinq millions de jeunes entre 18 et 25 ans pourraient demander le
capital jeune. Chaque année, dès qu’une classe d’âge aurait la majorité, elle y
aurait droit. (…) Le dispositif repose sur un principe de responsabilisation
avec un capital remboursable. Ce n’est pas une allocation, mais plutôt un
capital de départ dans la vie que l’on rend accessible, dans une logique
d’investissement sur le long terme. Il doit permettre aux jeunes de pouvoir se
projeter, quelle que soit leur origine sociale. Il peut servir à payer des
frais de scolarité pour faire des études, financer un logement étudiant, créer
une entreprise ou simplement donner la possibilité à un jeune de se consacrer à
100 % à ses études, sans avoir à travailler en parallèle. Je propose de ne
pas conditionner l’usage du capital. Je me situe du côté de ceux qui font
confiance à la jeunesse de notre pays. (…) La collectivité doit prendre deux
coûts à sa charge : celui du temps avec les intérêts, le prêt étant à taux
zéro, et celui du risque, c’est-à-dire le défaut de remboursement de ceux qui
n’atteindraient pas le seuil de revenu. Les expériences à l’étranger, comme la
Suède, l’Australie ou le Royaume-Uni, qui ont mis en place des systèmes dont on
peut s’inspirer, permettent d’estimer à environ 20 % le taux de défaut. On
peut donc estimer le coût pour les finances publiques à environ
500 millions d’euros par an, tout en permettant d’apporter chaque année 2
à 3 milliards d’euros à une jeune génération, au moment où elle en a le
plus besoin. Miser sur notre jeunesse est le meilleur investissement que l’on
puisse faire, avec un coût raisonné pour les finances publiques. (…) Le
« quoi qu’il en coûte » a été une réponse très puissante, y compris
pour les jeunes. Il est vrai que cette mesure s’inspire de ce que nous faisons
pour les entreprises, avec les prêts garantis par l’Etat. Dans le moment que
nous vivons, cela serait une manière d’aider encore davantage les jeunes à
traverser la crise sans renoncer à leurs rêves et projets d’avenir. C’est
pourquoi je propose de la mettre en place dès que possible. Nous pourrions la
débattre dans le cadre d’un projet de loi de finances. Mais une fois mise en
place, elle aurait vocation à être pérennisée, car ce n’est pas qu’un bouclier
anticrise, mais un véritable outil d’émancipation. (…) J’ai soumis cette mesure
au président de la République et au gouvernement, qui restent très attentifs à
la situation des jeunes, en ayant consacré près de 7 milliards dans le
cadre du plan « un jeune, une solution ». Je crois beaucoup à cette
mesure et quand on croit à ce que l’on propose, on veut toujours convaincre.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
Adopter un animal, c'est pour toute
sa vie à lui. Lutter contre la maltraitance animale passe par une meilleure
connaissance des besoins des animaux et par l'aggravation des peines en cas de
sévices.
Laetitia Avia (porte
parole)
- Consternée par ceux qui découvrent
que pour beaucoup de jeunes en France la question n’est pas de savoir S’il faut
s’endetter mais comment obtenir un prêt sans s’asphyxier quand on est étudiant
et sans garant...
- [Projet de loi sur le respect des principes
républicains] Nous avons augmenté les sanctions à l'encontre des agents publics
qui commettent des délits racistes, antisémites et discriminatoires dans le
cadre de l'exercice de leurs fonctions.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
[Tribune coécrite avec Valérie Hayer, députée européenne (Renew
Europe):"Débat sur les ressources propres : mardi, à l'Assemblée, se
jouera en partie l’avenir de l'Europe"]
Mardi prochain, à l'Assemblée nationale, se jouera en partie l'avenir de
l'Europe. Impulsé par le couple franco-allemand pour répondre à la crise du
Covid-9, le plan de relance européen de 750 milliards d'euros devra, pour
devenir réalité, obtenir la ratification de l'Assemblée sur la "décision
ressources propres". Il s'agit là de l'outil indispensable à la mise en
oeuvre de ce plan qui viendra directement abonder les plans de relance
nationaux. Sur les 100 milliards du plan français, 40 milliards viendront du
plan européen. L'enjeu est donc colossal.
Mais avant sa ratification par l'Assemblée, il convient de mesurer l'audace et
l'importance de ce projet hors normes. Qui en effet aurait pu penser, ne
serait-ce qu'il y a un an, qu'en l'espace de quelques mois, à l'initiative de
la France et de l'Allemagne et dans la lignée des demandes des eurodéputés, les
Européens, réussiraient à mettre en oeuvre un colossal plan de relance fondé
sur la solidarité, pour faire face à la crise?
Certainement pas les europhobes, qu'ils soient invétérés ou de circonstance,
qui, embarrassés par ce bond en avant historique, en sont réduits au mensonge
pour le discréditer. Disons-le clairement, une fois pour toutes : Non, les
Français ne paieront pas une facture ou un impôt caché pour rembourser le plan
de relance européen. Et non, il ne permet pas à l'Europe d'imposer à la France
une liste de réformes, en contrepartie du versement des milliards d'euros
d'aides.
Un accord de remboursement, au contraire, protège les citoyens européens. En
voici le principe, sécurisé dans les négociations avec le Parlement : le
remboursement des aides accordées sera financé par ceux qui ne payent pas leur
juste part d'impôt. Ainsi, les géants du numérique, les entreprises non
européennes qui ne respectent pas nos normes environnementales ou encore les institutions
financières qui spéculent à tout va porteront la charge de cet emprunt. Ils
assureront ce que l'on appelle les 'ressources propres'. Loin d'un nouvel impôt
pesant sur les ménages, ce sont les contributions de ces géants qui permettront
de rembourser notre relance!
Le combat en faveur de l'Europe est cependant loin d'être terminé. D'un bout à
l'autre de l'hémicycle, les extrêmes se rejoignent dans leur rejet du projet
européen. Désormais, d'autres leur emboîtent le pas avec irresponsabilité et dénigrent
cet accord historique pour d'obscurs projets partisans et politiciens, au
détriment de l'intérêt général.
Chacun le sait désormais, la crise engendrée par le Covid n'a rien à voir avec
les crises que les Européens ont connu ces dernières années. Nombreux étaient
ceux qui se demandaient si l'Europe y résisterait. Près d'un an plus tard,
force est de constater que les Européens, bien au contraire, ont su utiliser la
crise pour faire progresser la souveraineté européenne.
'Il est temps d'affirmer que, sur les grands défis de notre époque, la vraie
souveraineté passe par une action européenne'. Cette déclaration, nous la
devons à Emmanuel Macron, alors candidat à l'élection présidentielle. A
l'époque, ses concurrents, de droite comme de gauche, hurlaient à la trahison
nationale sans comprendre de quoi il retournait. Les commentateurs, quant à
eux, y voyaient un concept abstrait, incapable de fédérer le reste des pays de l'Union.
Depuis, l'idée de 'souveraineté européenne' s'est imposée sur le continent. En
quelques mois, elle est devenue la pierre angulaire de la réponse européenne à
la crise. Du plan de relance à la stratégie d'acquisition des vaccins, en
passant par la lutte contre le dérèglement climatique, l'Europe, a montré sa
capacité à résister, à protéger et même à dépasser ses dogmes.
Le Covid-19 nous secoue encore. En 2021, les défis resteront nombreux. Mais le
courage, l'unité et la solidarité manifestés en 2020 sont les meilleures
garanties apportées par les dirigeants européens, non seulement pour défaire le
virus et ses variants, mais aussi et surtout pour sortir plus forts et
déterminés de la crise. Soyons-en certains, l'Europe puissance est en marche!
● MoDem
Sylvain Waserman
(député)
[Tribune: Tribune. Le Brexit a-t-il sauvé l’UE ?]
"L’Union européenne est morte" a annoncé il y a quelques
mois la chroniqueuse de France Inter Léa Salamé. L’Union aurait, en
effet, pu s’échouer sur les écueils du Brexit et de la
crise sanitaire. Aujourd’hui, cette funeste annonce est démentie de façon
magistrale. Le Brexit a même, dans une certaine mesure,
sauvé l’Union. Celle-ci a fait le choix de progresser avec un
plan de relance de 750 milliards, un endettement commun et des ressources
propres. La loi autorisant ces ressources propres a été
votée à l’Assemblée nationale en ce début d’année, après
une initiative franco-allemande en mai dernier qui
en a posé les bases, des travaux de la commission qui en ont
proposé les contours, un accord unanime du Conseil qui a levé les
oppositions polonaises et hongroises, et un vote du Parlement européen.
L’idée même d’une telle réponse
européenne solidaire et massive aurait ulcéré nos collègues
britanniques, qui auraient vraisemblablement formé l’opposition la plus
vive à ces mesures jamais vues dans l’Union. Le départ des
britanniques a donc visiblement laissé une marge de manœuvre considérable
au moteur franco-allemand qui a été a l’origine de
cette petite révolution européenne.
Ce qui a été possible sous
l’impulsion de la Chancelière Merkel et du Président Macron
aurait échoué à convaincre le Premier
ministre Johnson. Sans la vigueur du plan de relance européen,
l’existence-même de l’UE aurait été assurément ébranlée.
Paradoxe donc : les britanniques, en choisissant
le Brexit, ont rendu possible des extraordinaires avancées que seuls
les pro-européens les plus convaincus pensaient possibles avant la crise et qui
sont devenues, par la force des choses, une question de survie. En quittant
l’Union, les britanniques l’ont sauvée.
Finalement, rien de nouveau par
rapport aux déclarations de Jacques Delors qui affirmait déjà que le
Royaume-Uni était le principal frein à l’essor de
l’Union. La nouvelle donne européenne a donc le mérite de la clarté :
les britanniques restent des partenaires commerciaux privilégiés mais pas
des co-décideurs politiques. Ils sont à leur juste place,
conformément à leur vision d’une Union purement commerciale. De
son côté le moteur franco-allemand reprend un leadership et une
responsabilité immense : il devient une impulsion déterminante pour
faire avancer l’Union comme jamais.
C’est dire combien, à la
lumière de cette nouvelle donne, les évolutions majeures de la relation
franco-allemande prennent tout leur sens. Car peu d’observateurs avaient cru et
parfois même prêté attention à cette dynamique.
La
déclaration de Meseberg qui a permis
de faire converger des points historiques de désaccord, le
traité d’Aix-la-Chapelle qui a fixé pour la première fois
l’objectif d’harmonisation de nos modèles économiques et sociaux, l’Assemblée
parlementaire franco-allemande qui a créé un lien unique et ambitieux
entre les parlementaires ou même la création d’un Comité de
coopération transfrontalière franco-allemand pour faciliter et développer
l’interactivité transfrontalière.
Autant d’étapes dont on ne savait
pas à quoi elles aboutiraient et qui ont tracé le chemin
et, peut-être même, rendu possible le nouvel élan aujourd’hui
salvateur pour l’Union. L’année 2021 commence donc sous le signe d’un nouvel
espoir européen. L’avenir d’une Union qui reprend son destin en mains
et progresse à pas de géants, n’en déplaise à tous les populistes
engoncés dans une vision recroquevillée de la nation et de l’Union.
Le défi est maintenant de faire de cet
espoir européen qui renaît la source de l’espérance qui manque à nos
peuples. Le projet de loi autorisant l’approbation de la
décision du Conseil relative au système des ressources propres de l’Union
européenne constitue ainsi une avancée historique avec un mécanisme d'ajustement
carbone aux frontières ou encore une taxe sur les géants du numérique
: des outils qui permettraient de renforcer le budget de l’Union et de lui
donner enfin les moyens d’un espoir européen qui revit enfin.
● Mouvement radical
Laurent Hénart
(président)
[Covid19] Les frontières se rétablissent en Europe avec des mesures en pagaille. Même virus, mais règles
fluctuantes et variées. Il faut une conciliation pour des règles communes aux frontières intra-UE fondées sur les
recommandations de l’OMS et un passeport sanitaire européen.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Message à ceux que l’expression
« autonomie stratégique » chiffonnent : nos partenaires américains,
quelle que soit leur couleur politique, n’ont pas, en ce qui les concerne, ces
pudeurs de gazelles.
- Changement de ton à Washington au
sujet de la Turquie, « un allié qui ne se comporte pas comme un
allié »: l’heure de la lucidité a sonné.
Pascal Canfin
Les énergies renouvelables ont
dépassé le gaz et le charbon dans la production d’électricité pour la première
fois de notre histoire en Europe en 2020. Excellente nouvelle pour le climat.