Voici une sélection, ce 21 janvier 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
- Aux étudiants, je veux vous l’assurer : vous n'êtes pas oubliés.
- On ne peut pas bien apprendre quand on a le ventre vide. Tous les étudiants doivent pouvoir bien se nourrir.
- Deux repas par jour à 1€. C'est ce que les Crous proposeront désormais à tous les étudiants qui en auront besoin. Qu’ils soient boursiers ou non.
- Lorsqu’un mal-être s’installe, il ne doit y avoir aucun tabou à tirer la sonnette d’alarme. À partir du 1er février, tous les étudiants qui en ont besoin pourront bénéficier d’un « chèque psy » pour consulter sans avoir à avancer de frais.
- Les étudiants qui le souhaitent pourront revenir suivre leurs cours à l’université une fois par semaine.
- [Vœux aux armées, 19 janvier]
Vous le savez, c’est toujours pour moi un plaisir de venir à la rencontre des
armées. Cette année, peut-être, plus encore, car mes déplacements dans les
forces ont été très contraints au cours des derniers mois quand ils n’ont pas
tout bonnement été empêchés. C’est pourquoi j’ai absolument tenu à ce que ce
déplacement soit organisé alors même que le contexte sanitaire a eu raison de
la plupart des cérémonies de vœux de ce début d’année. Même si la pandémie est
toujours là et que le format même de notre rencontre et de nos échanges est
forcément contraint par les exigences du moment, je suis heureux de revenir
ici, à Brest, où j’ai une fois encore découvert de nouvelles facettes des
Armées de la République où j’ai aussi le plaisir de fouler à nouveau cette
terre qui m’est chère et de passer ces quelques heures avec vous m’a rappelé
notre attachement vibrant à Brest et la Bretagne.
Je voulais, bien entendu, marquer avec vous cette nouvelle année mais aussi
vous dire combien de nouveau et dans un monde de plus en plus complexe, j’ai
mesuré l’importance cruciale de votre action tout au long de l’année écoulée.
Et avant toute chose, à ce moment des vœux, je tiens à m’incliner avec gravité
et respect devant le sacrifice des 11 militaires morts au cours de l’année 2020
aux combats et des deux militaires tombés en ce début d’année. Je salue aussi
la mémoire des militaires morts pour le service de la Nation et de tous nos
morts en service. Je veux dire aussi mon admiration pour la bravoure de nos
blessés et pour le courage, la dignité des familles éprouvées. Je leur redis
pour que jamais ils n’en doutent, jamais, que nous sommes avec eux.
Nos compatriotes savent l’abnégation dont chacun de vous avait encore fait
preuve cette année et chacune de vos familles avec vous, car votre métier est
de ceux qu’on choisit seul mais qu’on porte à plusieurs. Je veux également vous
dire combien, dans le contexte stratégique que nous connaissons, les Français
comptent sur vous. Ils comptent sur vous pour les combats des semaines, des
mois et des années à venir. Ils comptent sur vous parce que vous êtes l'une des
plus solides, des plus pérennes, des plus éclatantes incarnations de la
puissance de la France et de la protection dont notre État entoure ses enfants,
tous ses enfants. Ils comptent sur vous parce que vous êtes à la fois l'armure
et l'épée de notre sécurité, comme de notre souveraineté.
Bien évidemment, l'année 2020 a été marquée au fer rouge de la pandémie qui a
fauché tant de vies, restreint nos libertés, remis en cause nos certitudes. Cette
crise a aussi dégradé la situation économique et sociale mondiale et accéléré
des tendances stratégiques déjà à l'œuvre. Il y a un an, 2020, ce sont des
inégalités et des rapports de force exacerbés par un choc systémique pour les
Etats et pour les sociétés. Ce sont des risques accrus aussi. Ne nous leurrons
pas. Ainsi, le nouveau jeu de puissance que nous avions clairement identifié
dès la revue stratégique de 2017 s'est non seulement confirmé, mais encore
durci. Il appelle une analyse stratégique actualisée que nous allons rendre
public dans les tout prochains jours et partager en même temps avec nos
alliés.
En Indopacifique, au Proche et Moyen-Orient, en Afrique, sur terre, en mer,
sous les mers et dans le ciel, comme dans les nouveaux espaces de conflictualité
que nous avions parfaitement identifiés, il y a un peu plus de 3 ans, la crise
sanitaire, sociale et économique a favorisé les réflexes de repli, les peurs
obsidionales, a attisé les braises des nationalismes, aiguisé des ambitions,
accentué l'opposition des volontés. Nous avons vu des positions se durcir,
l'escalade des armements s'accélérer, l'hybridité se renforcer et les actions
grises se multiplier dans tous les espaces de conflictualité. Ceci doit nous
conduire très clairement à ne rien changer de nos objectifs, de notre ambition,
mais à accélérer certains mouvements pour nous adapter à cette évolution du
cours du monde.
Face aux risques de déstructuration des relations internationales et de notre
société, avivées par ce contexte, les Armées français ont été, sont un facteur
de stabilité, de forces, de résistance. Armées remarquables en tous lieux, en
toutes circonstances, par la pérennité de leur fonctionnement comme de leurs
valeurs, poursuivant dans les bourrasques et les orages les missions engagées
et répondant présent à l'appel de l'Etat pour participer à la gestion de crise.
Ce n'est pas pour rien qu'on les qualifie d’ultima ratio regum, d’ultime
réponse souveraine, si j’osais une traduction un peu moderne.
Oui, ultima ratio regum, et chacun sait que les défis en la matière n’ont pas
manqué durant cette année de grandes turbulences. La permanence de la
dissuasion, cet exploit continu et je le dis ici à Brest où on sait sans doute
mieux que partout ailleurs quel en est le prix, la permanence de la dissuasion
a été assurée. Nous avons aussi poursuivi sa modernisation. Le vendredi 12 juin
2020, depuis la baie d’Audierne, le Téméraire a réussi son tir du missile
balistique stratégique M51. Un tir préparé deux mois à l’avance alors que le premier
confinement en rendait plus complexes les modalités de réalisation. Un tir qui
souligne le savoir-faire de nos forces sous-marines, mais aussi celui des
industriels français dans les domaines de la propulsion, des matériaux
ultra-résistants, du guidage de précision. Soit, une filière qui mobilise 7 000
personnes à travers 400 entreprises, un vivier d’emplois hautement qualifiés et
de prouesses techniques impressionnantes. Maîtriser à la fois le milieu de la
mer, de l’air, du vide sidéral, transformer un sous-marin en véritable base de
lancement spatial avec son système de commandement et de contrôle : il y a de
quoi être fier, vraiment ! Former aussi ceux, et bientôt celles, qui
remplissent cette mission fondamentale, leur transmettre les savoirs, les savoir-faire,
les savoir-être, oui, c’est un immense motif de fierté.
Fierté aussi que le tir réalisé par l’armée de l’Air et de l’Espace, le 9
septembre dernier, du missile ASMP-A dans sa version rénovée. Ce succès est un
jalon important dans la modernisation des Forces aériennes stratégiques et de
la Force aéronavale nucléaire qui doit nous donner de l’élan dans la poursuite
de cette trajectoire. Nous avons fait des choix ambitieux, ils ont été
confirmés et je l'ai rappelé et l’ai précisé même en février dernier, ces
réalisations sont une fierté de l'année 2020. Mais au-delà de la dissuasion, ce
sont toutes les postures permanentes qui ont été tenues durant l’année 2020.
Postures de vigilance compte tenu de l'état du monde, de notre pays, des
menaces qui y règnent, qui se caractérisent d'abord par l'engagement sans
faille de l'ensemble de nos services de renseignement qui n'ont cessé leur
travail de modernisation, poursuivi l'intégration du cyber et continué le
travail de mutualisation.
Les aéronefs de l’armée de l’Air et de l’Espace ont décollé 354 fois sur cas
réel pour la protection de notre espace aérien et donc de nos concitoyens.
C’est dire si cette mission requiert une attention de chaque instant. Des
dispositifs particuliers de sécurité aérienne ont aussi été déployés. 162
violations d’espaces aériens interdits ont été contrées, 19 raids de
bombardiers étrangers à long rayon d’action ont été interceptés. Jusque dans le
ciel, nos digues sont solides. Nos préfectures maritimes ont dirigé pas moins de
6000 opérations, permettant le sauvetage d’environ 7 000 personnes, soit autant
qu’en 2019. La pression migratoire a conduit à secourir plus de 13 000
personnes en détresse, dont plus de 5 800 en coopération avec nos partenaires
britanniques. Les saisies de drogue ont dépassé les 10 tonnes. Et si aucun
accident majeur de pollution n’a été à déplorer, la Marine a néanmoins apporté
son expertise, en particulier brestoise, à l’île Maurice l’été dernier, menacée
d’une pollution particulièrement grave. Et je pourrais multiplier les
exemples.
Naturellement, partout, et notamment en Atlantique, nos intérêts comme nos
droits souverains en mer ont été défendus près de nos côtes et au grand large.
A l’instant où je parle, une frégate tient l’alerte anti sous-marine, alerte
qui a encore largement trouvé à s’illustrer tout au long de l’année écoulée.
Oui, en ce moment même, un sous-marin français manifeste l’attachement de la
France au principe du droit de la mer loin d’ici, en Asie.
En 2020, la France est restée fortement mobilisée sur les théâtres d’opérations
extérieures. Cet engagement sans faille de nos Armées pour assurer nos
responsabilités internationales, nous l’avons payé du prix du sang, comme en
2019, et malheureusement déjà, comme je l’évoquais, en 2021. Au Sahel d’abord,
grâce à un effort accru dans la bande sahélo-saharienne, les résultats sont là.
Il y a un an, nous avions fixé un cap à Pau. Nous avions réengagé des forces
et, je le disais, les résultats sont là. Les renforts temporaires que j’avais
décidé de déployer ont permis à la force Barkhane de mettre en grande
difficulté des groupes terroristes qui se trouvent acculés, réduits à des
procédés lâches qui ont atteint nos forces mais qui, je le rappelle, frappent
d’abord et surtout les civils, sans discrimination. Les résultats obtenus par
nos forces au Sahel, conjugués à l’intervention plus importante de nos
partenaires européens, vont nous permettre d’ajuster notre effort. Mais 2020 a
été une année de résultats dans la zone des trois frontières, dans la lutte
antiterroriste et autour des différents piliers définis à Pau : renforcer les
capacités militaires sahéliennes, accroître notre emprise dans la lutte contre
le terrorisme, consolider le retour des États dans toutes les régions libérées
et assurer une politique de développement pour les populations ainsi libérées
du joug des terroristes. Je me réjouis à cet égard de la certification
opérationnelle initiale de la Task Force Takuba et du nombre croissant de pays
européens qui la rejoignent, signe d’une prise de conscience grandissante des
enjeux sahéliens qui sont cruciaux pour nos alliés et nos amis du Sahel et
d’Afrique, pour nous-mêmes et pour tous les Européens. Dans quelques semaines,
je serai présent à N’Djamena pour un nouveau sommet et des décisions
structurantes avec un cap qui reste inchangé : la stabilité et la victoire
contre les terroristes.
Ailleurs en Afrique, nos troupes contribuent aussi, dans des conditions parfois
difficiles, à lutter contre les terroristes comme nous le faisons parfois au
Lac Tchad, à prévenir l'émergence et le développement de crise. J’ai une pensée
particulière pour le détachement d’assistance opérationnelle en République
centrafricaine, dont la mission est actuellement si sensible et délicate. Au
Proche-Orient, la projection au cours de l’été, d’une force d’assistance
adaptée à la situation dramatique engendrée par l’explosion sur le port de
Beyrouth a été aussi très utile et extrêmement appréciée par le peuple
libanais, si cher au nôtre. Oui, l’opération AMITIE portait bien son nom. Nous
poursuivons aujourd’hui et, s’il le faut, nous poursuivrons demain notre
engagement en faveur de la constitution d’un Gouvernement digne de ce pays,
tout en contribuant à y préserver la paix à travers notre participation
importante à la force de l’ONU. Oui aujourd’hui aussi et encore, je pense à nos
amis libanais.
Au Moyen-Orient, nous avons maintenu l’effort pour combattre un ennemi qui, en
Irak et en Syrie, conserve une indéniable volonté de nuisance et reprend
vigueur. Notre opération CHAMMAL contribue à l’opération interalliée Inherent
resolve, qui se traduit entre autres par le soutien de nos partenaires irakiens
dans la lutte contre le terrorisme et par le déploiement de moyens sur la base
aérienne projetée H5 et la base aérienne 104 d’Abu Dhabi. Cet engagement
militaire reste une nécessité, aussi, le groupe aéronaval le poursuivra en
intervenant à nouveau dans les prochains mois. Par notre présence dans cette
région, nous sommes un partenaire indispensable de nos alliés américains et je
suis sûr que dans les nouvelles semaines, la nouvelle administration aura à
prendre des décisions structurantes qui marqueront un réengagement et une prise
de conscience de la nature de la lutte contre le terrorisme et pour la
stabilité de la région. Oui, il nous faut en Syrie reprendre et poursuivre la
lutte contre le terrorisme, cette lutte n’est pas finie. Oui, il nous faut, en
Irak, consolider la souveraineté de cet État ami et accompagner des dirigeants
courageux.
En Méditerranée, hélas, ce qu’il faut bien appeler la traite d’êtres humains et
les trafics illicites se sont accrus alors même que les affrontements en Libye
diminuaient. Aussi la France, comme elle l’avait fait avec l’opération SOPHIA,
s’est engagée avec l’Union Européenne dans une nouvelle mission de politique de
sécurité et de défense commune, l’opération IRINI, et s’est attachée à en
améliorer l’efficacité et la cohérence. Le chantier est en cours et nous sommes
très attentifs à son bon avancement. Et 2020 a été marqué par des atteintes
répétées au respect des droits des États en mer qui se sont multipliées en
Méditerranée orientale d'une manière que l'Union européenne ne peut accepter.
Et je me félicite que nous ayons pu nous tenir aux côtés de nos amis grecs ou
chypriotes, en particulier l'été dernier. Que nous ayons pu, par nos
interventions, notre présence, la clarté de notre engagement, marquer ce qu'est
la souveraineté et l'autonomie stratégique de l'Europe.
Dans l'océan Indien et le golfe arabo persique, la France a été en première
ligne de la stabilisation et de la prévention des tensions régionales, aussi
bien en ce qui concerne l'espace aérien saoudien avec la Task Force JAGUAR que
dans les espaces maritimes, grâce à l'opération AGENOR, dont le rôle important
est pleinement reconnu, y compris par nos partenaires européens qui, là comme
ailleurs, sont avec nous et contribuent à la mission. Et parlant de l'océan
Indien, je veux ici redire combien la stratégie Indopacifique, définie dès
2018, structurant tout à la fois notre présence ultramarine, l'implication de
nos forces armées dans la région et des partenariats d'exception avec
l'Australie, l'Inde, les Émirats arabes unis et tant d'autres, est la marque
d'un réengagement et d'une affirmation de la France comme puissance maritime,
mais aussi comme puissance stabilisatrice dans toute cette région du
globe.
Les temps nous ont aussi rappelé que si la sécurité des Français commence au
large ou au loin, nos Armées agissent également sur notre sol. Vous le savez,
ce sont ainsi 7 000 militaires qui sont mis à la disposition des autorités
civiles pour la prévention et la lutte contre le terrorisme dans le cadre de
SENTINELLE. Et je veux ici remercier nos forces armées de leur engagement sans
faille sur le territoire national, de leur réactivité lorsqu'il a fallu, en fin
d'année dernière, en quelques jours, remobiliser fortement lorsque la menace
terroriste grondait à nouveau et qu'il fallait mieux protéger notre sol. Avec
l’opération HARPIE, les armées apportent également un concours déterminant à la
lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane, mission difficile et dangereuse
qu’elles mènent en appui de l’autorité judiciaire.
En 2020, les forces armées ont aussi contribué à la lutte contre la pandémie
dans le cadre de l’opération RESILIENCE. Vous avez joué un rôle majeur avec
l’action remarquable du service de santé des armées, le déploiement de
porte-hélicoptères d’assaut en Corse, aux Antilles et en Océan Indien, les vols
MORPHEE de nos A330, l’adaptation réactive des A400 et des hélicoptères. Je
n’oublie pas non plus le rôle dans la sécurisation des lieux de stockage de
ressources essentielles, permettant aux forces de sécurité intérieure de se
consacrer à d’autres missions, ainsi que la contribution remarquée de la
Direction générale pour l’armement à la mise au point des masques grand public
ainsi qu’à l’innovation en réponse à la crise sanitaire. Oui, les grandes
capacités du ministère des Armées ont été largement sollicitées et vous avez
été au rendez-vous. C’est une immense fierté. Et à l’heure où je vous parle,
elles continuent et continueront de l’être dans les semaines à venir. « Votre
vie est notre combat », c’est ce que dit la belle devise de votre service de
santé. Vous l’avez prise au mot plus que jamais. Merci infiniment pour cela.
Nos concitoyens le savent et le mesurent.
Je sais que vous, personnels militaires et civils des Armées, directions et
services du ministère des Armées, et parfois vos familles, vos proches ont été
eux-mêmes touchés par la Covid. Je sais que tous, dans ces conditions, vous
avez conservé le cap et le sens de la mission. Et je sais que tout, dans la
planification comme dans la conduite des opérations, a été alourdi par une
complexité accrue. Je le mesure ô combien. Pour la première fois depuis
plusieurs décennies, vous avez été menacés dans votre aptitude à préparer vos
forces, vos projections, dans la capacité des services de soutien à accomplir
leurs missions, dans celle de l’industrie à assurer l’entretien des matériels.
Il a fallu vous adapter, innover, réagir. Et vous l’avez fait, avec un
engagement inlassable. Bravo pour cela. Bravo aussi aux forces en opérations
qui ont su adopter les mesures pour se protéger, au prix parfois de très gros
sacrifices. Je sais à quel point les conditions de vie, en particulier à Niamey
et à Gao, ont pu devenir spartiates compte tenu des restrictions imposées aux
flux logistiques et des mesures de confinement des agents de recrutement local.
Je sais ce qu’ont enduré les équipages de nos bâtiments, projetés au loin
pendant des mois et confinés à bord pendant les relâches logistiques. Votre vie
au quotidien a profondément changé. Vous vous êtes adaptés mais la mission, les
missions, ont continué. Bravo encore. Bravo encore à celles et ceux qui, dans
les bases, les ports et les quartiers, les centres de la DGA, les directions du
secrétariat général pour l’administration, les implantations des services de
renseignement, ont assuré la continuité de notre action. Et je veux, en
particulier, rendre hommage au commissariat qui a maintenu des flux alors que
ses agents ou ses prestataires étaient eux-mêmes touchés, notamment par les
effets du confinement. Autant d’efforts lors du printemps dernier qui vont
rendre nos organisations plus fortes, plus résilientes, nos contrats mieux
préparés, plus efficaces. Notre pays plus autonome et souverain encore.
A l’heure où des défis toujours plus nombreux se profilent, il nous faut
reconnaître cette lueur au tableau : cette épreuve a aussi renforcé notre outil
de défense. Le ministère des Armées a non seulement su maintenir ses missions
fondamentales au service de notre sécurité, tout en assumant toute sa part dans
la réponse à la crise sanitaire et même plus que sa part, mais il est aussi un
acteur clef de la relance et du soutien à l’économie. Je sais les efforts qui
ont été menés, notamment par la DGA, pour soutenir tout l’écosystème des
industries de défense, tellement important pour notre souveraineté et notre
territoire avec une attention particulière aux petites et moyennes entreprises.
Ici même, tant d’entre elles dépendent de nos Armées, de nos capacités à tenir
nos délais, nos engagements pour maintenir l’emploi et tenir, là aussi, dans
cette crise vos investissements, votre soutien à l’export, votre financement de
l’innovation garantissent la pérennité de nos entreprises de défense,
maintiennent nos emplois et soutiennent nos territoires.
Si les résultats sont au rendez-vous, c’est d’abord parce que vous défendez et
portez des valeurs républicaines du temps long, invariantes. J’ai eu récemment
l’occasion de m’exprimer devant le Conseil Supérieur de la Fonction Militaire
pour rappeler combien elles sont précieuses pour la Nation. Votre
disponibilité, votre discipline ne sont pas d’abord des sujétions, elles sont
avant tout des valeurs. Votre esprit d’équipage, de cohésion, cette fraternité
d’armes que j’observe chez chacun de vous sont des trésors. Ils sont le ciment
d’un corps social essentiel à la force de notre Nation et à notre République.
Je tiens, comme vous, à cette singularité, à ce qui la caractérise et à ce
qu’elle nous apporte.
J’étais heureux de le constater à l’Ecole des Mousses cet après-midi avec
plusieurs d’entre vous et je me félicite aussi que 10% des officiers des armes
que j’ai choisis début décembre pour accéder aux étoiles soient entrés dans les
armées comme militaires du rang ou sous-officiers. Votre enracinement dans le
temps long, c'est aussi celui de la continuité avec les Anciens. Oui, vous
êtes, nous sommes les dépositaires des valeurs et de la gloire de ceux qui nous
précèdent. A cet égard, j'assure du respect de la Nation les Anciens qui sont
présents ce soir. More majorum, comme on dit si bien dans la Légion étrangère à
la mémoire des Anciens. Et je rends hommage à l'action de la ministre déléguée auprès
de la ministre des Armées au profit de nos Anciens combattants, engagement
tenace, soin scrupuleux mis au sort de chacun. Je salue et remercie également
tous les personnels civils du ministère des Armées qui partagent cet engagement
pour la défense de la nation et consacrent toute leur énergie, tous leurs
efforts.
L'année qui s'ouvre, je le disais, ne manquera pas de défis, de conflits
nouveaux, mais elle doit nous permettre aussi de consolider ce que nous avons
su bâtir. Une Loi de programmation militaire historique, un combat européen
essentiel. Dans un contexte de plus en plus incertain, avec des engagements
opérationnels toujours soutenus, la Nation doit donner aux hommes et aux femmes
qui la défendent les moyens de remplir leurs missions. L'indispensable remontée
en puissance de nos armées que j'ai décidée en 2017 doit se poursuivre
résolument dans le cadre de la Loi de programmation militaire.
Nous le savions, 2020 était l'année, je vous le rappelle, de tous les dangers.
Nous l'avons passée par les décisions prises, les réengagements décidés, mais
il nous reste tant à faire. Je l'ai dit et répété, je le réaffirme
solennellement aujourd'hui : les engagements que j'ai pris seront tenus. La LPM
a été mise en œuvre chaque année à l'euro près. Et je veux saluer l'engagement
de la ministre des Armées depuis les premiers travaux et de manière constante
tout au long de l'année pour conduire cette action vigilante, engagée. Saluer
l'engagement et la détermination du chef d'état-major des armées, en ce même
combat et le rôle essentiel de nos parlementaires qui, chaque année, veillent à
la bonne exécution, protégeant nos propres engagements et notre capacité à
affronter les défis de demain. Oui, les équipements sont livrés, les
hébergements sont construits, les programmes sont lancés à un rythme inédit,
les coopérations avancent, l'innovation est stimulée, les mesures à hauteur
d'homme sont là. Ici même, en contrebas du château, vous pourrez visiter les
nouveaux casernements du bataillon des fusiliers marins à Amyot d’Inville. Nos
capacités se modernisent. Les premiers véhicules Griffon, le sous-marin
Suffren, les avions ravitailleurs MRTT, l’Atlantique 2 rénové, entre autres, en
témoignent.
J’ai aussi pris des décisions importantes pour l’avenir, je pense notamment à
la propulsion nucléaire du futur porte-avions. Oui, une LPM à hauteur d’homme,
accompagnée de plusieurs plans dont le plan Famille, des engagements pour
aujourd’hui et pour demain. Malgré la pandémie et la période économique
difficile que nous traversons, cet effort de remontée en puissance sera
maintenu dans les conditions prévues jusqu’en 2023 par la Loi de programmation
militaire, avec pour objectif l’ambition opérationnelle que j’ai fixée pour nos
Armées à l’horizon 2030 et que je réaffirme aujourd’hui. J’ai demandé que, sous
la direction de la ministre des Armées, un point d’étape approfondi soit
effectué au cours des prochains mois avec la représentation nationale sur
l’évolution du contexte stratégique, les adaptations capacitaires décidées pour
que nos armées restent pleinement efficaces sur les théâtres d’opérations,
quels qu’ils soient, et la mise en œuvre de la LPM.
Naturellement, les vertus du temps long et de la constance ne confinent ni au
conservatisme ni à l’inertie. J’attends que vous poursuiviez l’effort énergique
d’adaptation, d’innovation, de transformation entrepris au sein du ministère
depuis trois ans et demi et démontrés dès le début de la pandémie. En ces temps
d’incertitudes et de tumultes, cette capacité d’adaptation est à la fois une
qualité intrinsèque, une finalité, et un impératif. C’est cette capacité qui
permettra à nos Armées d’agir au mieux face aux défis de notre époque,
d’ajuster ses actions aux sables mouvants des temps de crise et ses opérations
aux évolutions politiques. C’est ce qui nous rendra plus forts face aux
tentatives de contournement qui apparaissent sur les théâtres d’opérations
d’aujourd’hui. C’est une exigence d’agilité et d’efficacité que nous devons
désormais intégrer davantage dans nos processus et nos organisations.
Consolider donc la Loi de programmation militaire, nos engagements et continuer
d’innover.
Consolider aussi notre engagement et notre stratégie européenne. Depuis un peu
plus de 3 ans nous avons transformé, sous l’impulsion française et précisément
grâce à notre réengagement et à cette LPM, nous avons transformé l’autonomie
stratégique européenne et fait renaître une véritable Europe de la défense à
travers des grands projets (SCAF, MGCF, Eurodrone et plusieurs autres), à
travers le Fonds européen, à travers nos coopérations renforcées, l'initiative
européenne d’intervention qui a aujourd’hui convaincu treize États-membres.
Nous continuons d’avancer sur ce chemin et nous devrons continuer dans les mois
qui viennent de le faire.
Grâce au travail que nous avons initié au sein de l’OTAN, des propositions ont
été faites qui donneront lieu à des choix politiques que nous aurons à bâtir
entre alliés. Mais notre engagement au sein de l’OTAN n’empêche ni ne contrarie
une autonomie stratégique européenne, je l’ai dit et le redis ici, bien au
contraire, mais pour être respectés au sein de l’OTAN, crédibles au sein de
l’OTAN, nous avons besoin d’une Europe forte, plus unie, plus conquérante,
d’une Europe qui assume en effet les choix que nous avons faits depuis un peu
plus de 3 ans. Il nous faudra continuer dans les mois qui viennent avec les
États-Unis d’Amérique, réengagés dans le multilatéralisme, je l'espère,
réengagés sur plusieurs lieux de conflits, il nous faudra convaincre de nos
choix, de leur pertinence dans la durée et j'y suis profondément attaché.
Mesdames et messieurs, aujourd'hui encore, j'ai pu constater le sens de
l'engagement, du devoir, cette exigence et cette rigueur qui font de l'armée
française l'un des acteurs majeurs des promesses républicaines. Et c'est aussi
un message d'espoir, d'inspiration, d'encouragement à la jeunesse de notre
pays, particulièrement bienvenu en ces temps difficiles. Je veux vous dire
combien aujourd'hui à nouveau, j’ai pu être fier de ce que vous réalisez.
Confiant du succès des missions qui vous sont confiées. Déterminé à poursuivre
dans ce chemin pour éviter toute banalisation de la condition militaire, et
volontaire à vos côtés pour donner tous les moyens à notre Nation de sa
sécurité. Mais pour conclure mon propos, laissez-moi vous dire deux choses
qui ressortent de cette journée et éclaireront, au-delà de tout ce que je viens
de rappeler, notre année. N'oublions jamais de regarder au-delà de l'écume des
jours. Par les temps que nous vivons quand l’angoisse saisit la nation, quand
les impatiences font jour, la tendance est grande de ne s'occuper que du
quotidien. La force de nos Armées et de nos choix, de notre Nation, c'est de
savoir embrasser le temps long. On ne gagne aucune guerre si on ne la prépare
pas et je sais – je ne dirais pas que j'ai pris l'habitude de vivre avec – mais
je sais combien chaque jour on peut expliquer comment il fallait gagner la
guerre d’hier. C'est très dur de préparer celle de demain. C'est ce que nous
faisons. Et donc, ne cédons à aucun court-termisme, à aucune impatience, à
aucune mode des temps. Gardons cette capacité à regarder le grand large, à
avoir cette vision stratégique qu'ont eu certains de nos prédécesseurs qui ont
bâti notre indépendance et les instruments de celle-ci. Restons attachés à une
Nation forte, indépendante aujourd'hui et demain et gardons, oui, ce sens du
temps long.
La deuxième réflexion que je voulais partager avec vous en conclusion, c'est
qu'au-delà de tous les grands projets, de tous les équipements, de tous les
choix technologiques qui sont les nôtres que nous aurons à poursuivre et de nos
engagements, il n'y a de forces que les femmes et les hommes qui sont engagés
dans nos Armées. Les plus beaux signes d'espoir et de confiance de cette journée,
ce sont les regards de conviction et d'enthousiasme de nos jeunes des
différentes écoles ainsi croisés. La force de nos Armées, ce sont leurs femmes
et leurs hommes. Nous n'y prenons jamais assez grand soin. Je veux dire ici, à
chacune et chacun, la fierté que j’ai d’être là où je suis grâce à eux et par
leur engagement, et par le vôtre. Nos armées sont des modèles de diversité,
d’intégration, de sens du devoir, de sens tout bonnement retrouvé. Et j’ai vu
dans ces visages, et à travers ces discussions, entendu et compris la force de
ce sens retrouvé. Ne le perdez pas.
Et à notre jeunesse qui ainsi s’engage, je veux lui dire avec beaucoup de
conviction qu’elle a embrassé la défense d’une Nation, une vie d’aventure,
d’honneur, de gloire, de devoir, de bravoure, peut-être parfois jusqu'au
sacrifice suprême et que cet engagement s’inscrit dans une filiation indicible
qui nous fait Nation, et de cela je vous remercie. De cela je suis fier et vous
pouvez être fiers.
Voilà ce que je voulais vous dire en cette journée, avec des vœux de santé, des
vœux de résistance, car les combats seront multiples, et des vœux d’ambition.
Mais avec la fierté réaffirmée de nos Armées, de vos chefs, d’être humblement
là où je suis pour tenir ces valeurs et avec vous mener nos combats. Alors pour
tout cela, infiniment, merci.
- Regarder l’histoire en face, c’est ce qui nous permettra de réconcilier les mémoires. Merci Benjamin Stora pour ce rapport sur les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Poursuivons ensemble, par des actes, l'indispensable travail de reconnaissance.
- Je salue le retour des États-Unis au sein de l'Accord de Paris pour le climat : Welcome back! C'est tous ensemble que nous pourrons réussir à relever les défis de notre temps. C'est tous ensemble que nous pourrons changer la donne climatique en agissant pour notre planète.
- Regarder l’histoire en face, c’est ce qui nous permettra de réconcilier les mémoires. Merci Benjamin Stora pour ce rapport sur les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Poursuivons ensemble, par des actes, l'indispensable travail de reconnaissance.
- Je salue le retour des États-Unis au sein de l'Accord de Paris pour le climat : Welcome back! C'est tous ensemble que nous pourrons réussir à relever les défis de notre temps. C'est tous ensemble que nous pourrons changer la donne climatique en agissant pour notre planète.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Aujourd'hui encore, des pesticides sont utilisés dans nos lieux de vie : campings, terrains de sport, copropriétés, lieux de travail... J’ai signé l’arrêté qui mettra définitivement fin à ces pratiques au 1er juillet 2022.
- [Lutte contre le réchauffement climatique] Oui, il y aura un référendum à partir du moment où le texte aura été voté dans les mêmes termes par les deux assemblées (...) une très belle occasion de mobiliser la population sur l’écologie.
- On peut souvent hésiter à prendre son vélo dans un train faute de place. Le Gouvernement lève cet obstacle. Il sera désormais obligatoire pour les trains neufs ou rénovés de prévoir 8 emplacements pour accueillir des vélos.
- La règle est claire : l'exportation de déchets vers des pays ne disposant pas de capacités de retraitement adaptées est interdite. Merci aux douanes qui ont empêché l'exportation illégale de 26 tonnes de pneus usagés vers la Guinée ! Comme prévu par la loi, les exportateurs paieront une lourde amende et devront financer le traitement des pneus dans une installation française.
Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- La solution de facilité serait de dire qu'il n'y a plus de cantine scolaire. Pour autant nous avons décidé de la maintenir, pour l'enjeu social, pour l'équilibre alimentaire des enfants. Pour cela, il faut des mesures strictes.
- L’école rurale fait réussir les élèves ! Nous avons lancé les Territoires éducatifs ruraux, un dispositif qui permet d'articuler toutes nos politiques publiques au service de la réussite et de l'ambition de nos élèves dans les territoires ruraux.
Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- Nous avons libéré la vie des entreprises depuis 2017, nous avons allégé la fiscalité, nous avons allégé l’impôt sur les sociétés, nous avons baissé un certain nombre de taxes sur les entreprises, nous avons simplifié la vie des entreprises avec la loi Pacte, donc je pense que nous avons beaucoup libéré l’économie française avec le président de la République. En période de crise, il n’est pas illégitime que l’Etat retrouve son rôle de protection.
- Que les choses soient bien claires pour tous les Français : tant que la pandémie sera là et qu’elle nous obligera à prendre des restrictions sanitaires, il y aura un soutien économique total de la part de l’État.
- Il est moins coûteux pour la nation française de s'endetter à des taux très bas plutôt que d'avoir des dizaines de milliers de faillites d'entreprises et des millions de chômeurs.
- En maintenant le crédit d'impôt recherche, en baissant l’impôt sur les sociétés et sur le capital, nous avons fait de la France, avec le président de la République, le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers en Europe.
- Ne partons pas d’un cas particulier, celui de Carrefour, pour en faire une généralité. Ce qui ferait fuir les investisseurs étrangers, c’est si je disais: 'demain le crédit impôt recherche finalement on va revenir dessus'. Nous maintenons le crédit impôt recherche. 'La baisse de l’impôt sur les sociétés nous revenons dessus'. Nous l’avons maintenue. Si je disais: 'nous arrêtons les baisses d’impôts'. Nous faisons 10 milliards d’euros de baisse d’impôt de production, notamment sur les entreprises industrielles dès le 1er janvier de cette année et 10 milliards d’euros de baisse supplémentaire le 1er janvier 2022. Nous avons simplifié la réglementation pour les entreprises. Donc je pense que toutes les entreprises et tous les investisseurs à travers la planète doivent entendre ce message simple : nous avons fait de la France le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers en Europe, Grande-Bretagne comprise.
- Le rôle de l’État est de protéger et de veiller à la défense des secteurs stratégiques de la Nation. Les États-Unis et la Chine le font. L’Europe et la France seraient les dernières à le faire ? Ma réponse est non.
- Nous serons bien contents d'avoir le vaccin de Sanofi en complément à la fin de l'année.
- Nous continuerons à soutenir Air France dans les mois qui viennent.
- [Véto au rachat de Carrefour par Couche Tard] Nous regardons dès lors que les entreprises touchent à la sécurité alimentaire du pays, que derrière il y a des dizaines voire des centaines de milliers d’emplois, il est normal que l’Etat, qui est là pour veiller à l’emploi, pour veiller aux intérêts des Français regarde ce qui se passe et ne laisse pas faire. Le laisser-faire, laisser-passer, je pense que plus aucun Etat aujourd’hui ne pense que c’est la bonne politique. Il est normal que nous soyons vigilants et ce n’est pas pour autant qu’on intervient dans la vie quotidienne des affaires.
- Une de nos priorités avec la nouvelle administration américaine est la levée des sanctions commerciales contre les viticulteurs français. Nos viticulteurs n’ont pas à être les otages du conflit entre Airbus et Boeing. C’est profondément injuste et pénalisant.
Florence Parly (ministre des Armées)
- Notre meilleure arme dans cette bataille de la relance économique, c’est bien évidemment la loi de programmation militaire. Car elle est, après une chute du PIB estimée à 9%, une contribution plus que jamais essentielle à notre économie.
- 110 milliards d’euros, c’est l’équivalent d’un plan de relance pour les seules questions de défense. C’est énorme. (...) Cela se traduit en centaines de milliers d’emplois, qui font vivre des centaines de milliers de familles directement ou indirectement sur tout le territoire français.
Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- En ce 4ème jour d'examen du projet de loi confortant le respect des principes de la République, nous avons étudié le droit des associations. La liberté des associations est essentielle, mais elles ne doivent pas servir de cheval de Troie pour lutter contre la France. Toute liberté aux associations, rien aux ennemis de la République.
- L'article 6 du projet de loi confortant le respect des principes de la République a été adopté cette nuit à l'unanimité ! Il conditionne le versement de subventions d'une association au respect d'un contrat d'engagement républicain. (…) La subversion ne peut pas vivre de subventions.
- La laïcité n'est pas la négation de la religion. Elle permet au contraire à toutes les religions de coexister dans le champ public.
- L’article 8 du projet de loi confortant les principes de la République prévoit notamment la possibilité d’imputer à une association les faits et gestes de ses dirigeants, de ceux qui parlent en son nom. Il permet de lutter très fortement contre les comportements séparatistes.
- L'article 4 du projet de loi confortant les principes de la République a été adopté aujourd’hui. Il prévoit un délit pour condamner tous ceux qui essayent de porter atteinte aux agents publics en exerçant une pression communautaire comme ce fut le cas pour Samuel Paty.
Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Nous protégeons toutes les entreprises, les salariés et les plus vulnérables. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait pour protéger les Français dans une crise inédite.
- La loi Copé-Zimmermann a 10 ans. Avec elle, l'égalité professionnelle a beaucoup avancé. Mais il reste encore du chemin, notamment pour féminiser les fonctions dirigeantes. Nous ferons prochainement des propositions en ce sens.
Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
- [Crimes sexuels sur mineurs] Des voix fortes et puissantes se sont exprimées, mais également avec elles et souvent grâce à elles, des milliers d’anonymes. Cette libération, nous le savons, va se poursuivre. Mais les réseaux sociaux ne pourront jamais remplacer la Justice.
- [Imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineurs] Il a fallu des millénaires pour que notre société civilisée envisage ce qu'est la prescription, elle a aussi des avantages sociaux qu'on ne peut pas, sous le coup de l'émotion, balayer d'un revers de manche.
- La Justice consacre des moyens exceptionnels à la tenue - dès septembre et dans des conditions optimales - du procès des attentats du 13 novembre 2015. Une salle hors norme a été construite pour accueillir les magistrats, les 1700 parties civiles, les 300 avocats et 20 accusés.
Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
- Nous avons toujours pris des mesures en fonction de la pression sanitaire. Aujourd'hui le couvre-feu limite la propagation du virus dans les premiers départements où il a été mis en place. Si demain la situation s'aggravait, alors nous prendrions des mesures plus dures.
- Nous ferons plus d'un million de vaccinations avant fin janvier.
Nous sommes en mesure de vacciner (...) 70 millions de personnes, la totalité de la population française, d'ici à la fin août si la totalité des vaccins commandés sont validés par les autorités sanitaires européennes et mondiales.
- Nous avons toujours dit aux Français que nous ne pouvons pas vacciner tout le monde et tout de suite.
- [Sur les difficultés pour obtenir un rendez-vous pour se faire vacciner] Dans 95% des cas, les choses se déroulent de manière extrêmement remarquable (...) Ça ne veut pas dire que tout est simple pour tout le monde.
- La vaccination garde tout son intérêt quelque soit la situation (...) Ça ne change rien à la stratégie de vaccination, ni en France, ni à l'étranger.
- Nous avons toujours fait le choix, à la suite du 1er confinement de ne pas fermer les écoles et je n'ai aucun regret.
- On souhaite donner sa chance au couvre-feu(...) S'il devait être efficace sur le plan national, on éviterait un confinement. (…) Nous saurons bientôt si le couvre-feu est efficace au niveau national.
- Nous avons toujours pris des mesures en fonction de la pression sanitaire. Aujourd'hui le couvre-feu limite la propagation du virus dans les premiers départements où il a été mis en place. Si demain la situation s'aggravait, alors nous prendrions des mesures plus dures.
- [Covid19] La France lutte contre la propagation des variants : contrôles renforcés à nos frontières, mesures sanitaires strictes avec un couvre-feu strict, renforcement de nos capacités à traquer le virus.
- L'arrivée chaque semaine de nouvelles doses de vaccins permettra à tous les centres de vaccination de proposer de nouveaux rendez-vous. L'engagement d'1 million de personnes vaccinées en janvier sera dépassé. Nous ne lâcherons rien pour protéger les Français.
- 200 à 300 cas par jour correspondent au variant anglais.
- Je recommande de ne plus utiliser le masque artisanal qu'on a fabriqué chez soi.
- Dès demain, nous renverrons quelque 45 millions de masques grand public, gratuits, à quelque 7 millions de Français.
- [Passeport vaccinal] C'est une question qui pourra peut-être se poser, nous en sommes loin aujourd'hui.
- J'espère que les bars et les restaurants pourront rouvrir le plus tôt possible, cela dépendra de la dynamique épidémique.
Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- Les étudiants et leurs enseignants sont une force motrice pour construire notre avenir. Face à la crise, ils font preuve de courage et de ténacité. Nous sortirons de cette crise ensemble. Demain sera meilleur.
- Depuis le premier jour de la crise sanitaire, nous sommes aux côtés de nos 2,6 millions d'étudiants. Avec le Président Emmanuel Macron, nous répondons à leurs inquiétudes. La crise sanitaire a exacerbé les difficultés sociales vécues par les étudiants. Pour y répondre, le Président de la République a annoncé la généralisation du ticket RU à 1 euro pour tous les étudiants, cela pour deux repas par jour. Face aux difficultés psychologiques, nous faciliterons dès le début du mois de février l’accès à la consultation d’un psychologue avec la mise en œuvre d’un chèque de soutien psychologique.
- Sur le plateau de Saclay, le Président Emmanuel Macron rappelle l'excellence de la recherche française et dévoile une stratégie quantique française de niveau mondial, co-construite avec les chercheurs et les industriels. 150M€ pour des programmes prioritaires de recherche pilotés par le CNRS, le CEA, Inria et toute la communauté scientifique; 1500 jeunes chercheurs formés et un doublement du nombre de thèse par an; 120M€ aux startups du quantique. La stratégie quantique française s'inscrit dans la continuité de la loi de Programmation pour la recherche qui va apporter 25 milliards sur 10 ans aux écosystèmes de recherche, ainsi que dans le plan France relance pour 2030.
Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- Un animal de compagnie n’est ni un consommable, ni un jouet. C’est une responsabilité. Nous luttons avec force contre les abandons et les achats compulsifs. Nous allons renforcer les mesures. Nous sommes mobilisés avec les députés. Une proposition loi est débattue la semaine prochaine à l’Assemblée pour sensibiliser les adoptants, accompagner les structures d’accueil (20 m€ dans le cadre de France relance), sanctionner plus fortement.
- Aujourd’hui, la loi Egalim n’est pas assez respectée. Je ne cesse d’avoir des rendez-vous avec la grande distribution ou avec les transformateurs de matières agricoles et je leur dit très clairement, je mettrai en place toutes les mesures de contrôle, y compris avec des sanctions derrière, pour s’assurer que cette loi soit enfin respectée. (…) On est dans une situation ubuesque. On ne peut pas accepter que nos agriculteurs ne soient pas rémunérés à la juste valeur de leur travail, ou sinon, on est en train de détruire notre agriculture française. Qu’est-ce qu’on va faire dans 10 ans ? Cette loi Egalim c’est un véritable changement. Aujourd’hui, elle n’est pas assez respectée et pour la faire respecter, on va démultiplier les contrôles par la direction générale de la répression des fraudes qui a été mandatée par le gouvernement.
- La chaîne agricole, la chaîne agroalimentaire est extrêmement complexe. Il y a beaucoup d’intervenants et la création de valeur doit être mieux répartie pour qu’à la fin dans nos cours de ferme, nos agriculteurs soient rémunérés à leur juste valeur. (…) C’est d’autant plus important qu’avec la crise qu’on traverse, on a une chance dans notre pays, c’est que toute notre chaîne agroalimentaire a tenu grâce aux agriculteurs, aux transformateurs et à la grande distribution. Elle a tenu parce qu’il y a aussi une solidarité mais cette solidarité ne peux pas s’exprimer que dans les moments difficiles. Elle doit s’exprimer tous les jours et l’un des moyens de la faire s’exprimer c’est d’avoir une juste répartition des prix.
- J’ai un objectif, c’est la souveraineté agroalimentaire de notre pays. Dans notre pays, on est dépendant en termes de protéines des importations de soja brésilien. C’est aberrant. C’est un système organisé depuis 50 ans à l’international et en plus quand on importe du soja brésilien, on importe de la déforestation. Et il y a dans notre pays des acteurs, des agriculteurs, des coopératives qui sont des acteurs qui sont pour regagner en souveraineté, pour produire des protéines dans notre territoire, de la luzerne, du soja, des poids, de la féverole.
- Plus on fera de la luzerne et d’autres protéines plus on regagnera en souveraineté. Pour accompagner toute la filière, dans le cadre de France relance, ce fameux plan de relance, j’ai décidé d’octroyer une enveloppe de 100 millions d’euros pour le développement de ces protéines. Pour moi c’est un enjeu fondamental, c’est un enjeu de souveraineté de notre pays.
Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- Comme le disait Nelson Mandela, «l'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde». Cultiver le désir d'apprendre, c'est cultiver la liberté.
- Les étudiants sont, eux aussi, fortement touchés par la crise sanitaire. Merci Emmanuel Macron de proposer 2 repas par jour à 1 € pour tous les étudiants. Cette crise est inédite. Les engagements du gouvernement aussi.
- Le monde de la tech doit absolument refléter davantage la pluralité de notre société. (…) Il y a moins de 30% de femmes dans la Tech et seulement 12% des entrepreneurs sont des femmes.
Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- L’Europe s‘est affirmée comme une puissance, y compris sur le plan commercial. Les Etats-Unis et la Chine doivent désormais la considérer comme une égale.
- [Véto au rachat de Carrefour par Couche Tard] Nous le disons depuis 2017 : promouvoir l’attractivité de la France ne s’oppose pas à ce que nous défendions notre souveraineté. Notre stratégie & nos outils sont clairs, et nous les mettons en pratique.
Laurent Pietraszewski (secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
- La Covid19 a percuté le train des réformes, mais il n’a pas fait dérailler ce train. (…) Le pays a besoin de transformation.
- Le plan de relance est nécessaire pour transformer notre économie. Il est déjà sur les rails et a été enclenché avant la fin de la crise sanitaire de manière à ce que l’ensemble des acteurs puissent s’en saisir, aussi bien les entreprises que tout un chacun qui aurait envie d’entreprendre
- [Il faut] une transformation de notre industrie pour qu’elle soit plus respectueuse de l’environnement
- [Il faut] une relocalisation en matière d’emploi. Nous sollicitons et activons tous les projets qui sont aujourd’hui dans cette dynamique de plan de relance. (…) On ne relocalise pas une entreprise en trois mois. Ce sont les choix d’investissement futurs. Lorsque Sanofi s’engage à relocaliser sur le territoire national une usine de médicaments, cela prend un petit peu de temps.
- L’accès à l’entreprise n’est pas conditionné à un vaccin, ça n’est pas faisable, ça n’est pas comme cela que l’on fera.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
- Pour faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés, nous devons miser sur le talent des élus métropolitains.
- Se battre pour garantir à chacun, territoire comme citoyen, les moyens de choisir son destin.
- C’est bien l’une des promesses de la décentralisation que de rendre le pouvoir aux Français, de rapprocher d’eux les décisions portant sur la vie locale.
- [Agence nationale de la cohésion des territoires] Ce guichet unique de l’État pour soutenir les collectivités est plus que jamais pertinent à l'heure de la relance, des débuts de mandat et projets de territoire.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
Une journée de présence physique dans les universités. 2 repas par jour à 1 euros dans les restos U. Création d'un "chèque psy" pour les étudiants en détresse Des solutions concrètes et fortes pour une génération qui a besoin qu'on la soutienne.
● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Je préfère un gouvernement qui tâtonne humblement mais qui a des résultats à la fin qu’une opposition excessive. Les Français ont juste envie de sortir de la crise sanitaire. Ils ont envie d’y croire. Alors que l’opposition a seulement envie de critiquer Emmanuel Macron. Elle est systématique et caricaturale, capable de dire tout et son contraire à une semaine d’intervalle.
- En luttant pied à pied, on va s’en sortir. Ce que j’observe toutefois, c’est qu’à côté de l’angoisse sanitaire l’inquiétude économique et sociale progresse. Churchill a gagné la guerre mais a ensuite perdu les élections. Notre majorité doit éviter ce destin churchilien en réimpulsant une dynamique économique dans le pays simultanément à la stratégie vaccinale. Or, pour le moment, je constate que le plan de relance démarre trop mollement. De premières attributions de crédits ont été effectuées sur le terrain mais nous péchons par une centralisation excessive. Les préfets font du bon travail pour repérer les projets et arbitrer les projets locaux mais ils sont ensuite contraints de tout faire remonter dans les ministères. Ce mécanisme entraîne une lenteur démesurée. Surtout, il uniformise le plan de relance alors que l’on attendait une répartition différenciée des fonds selon les départements. Ma crainte, c’est que ce plan de relance ne soit pas assez incarné sur le terrain.
- Il faut beaucoup plus engager les élus locaux et les parlementaires dans la définition des priorités locales, l’arbitrage des enveloppes financières et l’incarnation sur le terrain. Ce n’est pas une question de bienséance. C’est une question de confiance pour les citoyens. Financer le nouveau stade d’une collectivité locale, c’est très bien, mais si seul le chef d’entreprise est au courant, ça ne sert à rien pour provoquer un choc de confiance dans le pays. Ce qu’il faut c’est un plan Marshall. Chaque Français a une part de ce plan en lui-même. Tous les responsables politiques, y compris l’opposition, tous les partenaires sociaux, tous les corps intermédiaires ont ce devoir collectif de se mobiliser pour que la relance provoque le retour de la croissance qui financera la dette de la crise sanitaire. Le combat n’est pas perdu mais aujourd’hui j’ai le sentiment que l’on fait de la relance comme s’il n’y avait pas urgence…
- La chaîne politico-administrative, tellement complexe, n’arrive plus à se mobiliser. Les bonnes décisions qui mettent deux semaines à être appliquées, ça agace les Français. On a du retard à l’allumage pour les masques? Et après on se rétablit. On perd du temps sur les tests? Et après on se rattrape. Même chose sur les vaccins. Et maintenant sur le plan de relance. C’est révélateur d’un État qui fonctionne quand les procédures sont éprouvées mais qui, face à un événement nouveau, ne sait pas être agile et accompagner le sens de l’initiative. Nous devons reconnaître que nos impulsions politiques ont été appliquées trop tardivement. Le groupe démocrate proposera une mission d’information parlementaire pour regarder sans filtre, sans fard, ce qu’il s’est passé et trouver des solutions.
- Nous sommes inquiets par le dénuement pécuniaire et la de détresse psychologique d’un grand nombre d’étudiants. Nous réclamons un plan exceptionnel d’accompagnement de cette génération pour faciliter son entrée sur le marché du travail. Notamment via l’approfondissement de tous les dispositifs exceptionnels sur l’apprentissage, le premier emploi et la formation professionnelle continue. Avec l’aide des partenaires sociaux, je souhaite que le gouvernement propose dans les semaines qui viennent un grand plan de promotion de l’égalité des chances et de promotion sociale de cette génération 2020. En 2007, François Bayrou proposait deux emplois sans charge dans chaque entreprise. Le moment est venu de reprendre cette idée.
● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
[Tribune: «En finir avec les influences étrangères sur les
mosquées de France»]
L’Assemblée nationale débute l’examen du projet de loi visant à lutter contre
le séparatisme. Bien que cette prise de conscience soit tardive, les
orientations de ce texte vont dans le bon sens pour combattre la petite
minorité d’individus déterminés à asseoir un islam politique en marge de notre
République ; une minorité qui fait son lit de la déshérence sociale actuelle où
des populations en difficulté sont concentrées dans des quartiers où les
promesses républicaines ne sont plus tenues.
Mais ce texte souffre de deux omissions capitales. Or, ne pas les régler nous
condamnerait à ne pas pouvoir en finir avec les influences étrangères sur les
mosquées de France.
Premièrement, la question du financement, notamment étranger, de l’islam n’est
pas traitée. Ce sujet est pourtant essentiel puisque ce financement ne répond
pas à de réels motifs religieux, mais à une stratégie d’influence politique sur
les mosquées et les croyants. Pour stopper cette « diplomatie des minarets »
qui cherche à imposer les intérêts d’Etats tiers, il faut couper le lien entre
celui qui donne et celui qui reçoit. Ces Etats peuvent financer des lieux de
culte dès lors qu’ils sont empêchés d’exercer toute forme d’influence sur eux.
Il faut donc créer une fondation publique qui serait seule habilitée à
percevoir les dons de particuliers, de pays étrangers ou d’entreprises. C’est
cette fondation qui choisirait et financerait les projets en faisant écran avec
les Etats donateurs, afin de casser le lien de dépendance. En 2005, Dominique
de Villepin esquissait les grandes lignes de la Fondation pour l’islam, pensée
pour financer les mosquées, la formation et le salaire des imams. Quinze ans
plus tard, rien n’est résolu.
Deuxièmement, ce projet de loi n’aborde pas les conditions d’élection des
membres du Conseil français du culte musulman, dont le mode électoral est
devenu totalement inadapté. Le nombre de voix d’une mosquée dépend de sa
superficie, et non du nombre de ses fidèles. L’idée initiale était de valoriser
les mosquées institutionnelles au détriment de l’islam des caves. Mais,
aujourd’hui, cela a créé un paradoxe où louer de grands bâtiments vides (avec
des financements souvent étrangers) permet de disposer de plus de voix qu’une
petite mosquée fréquentée par de nombreux croyants.
C’est par ce biais que des puissances étrangères ou financières peuvent se
garantir une représentation au CFCM, où le Maroc, l’Algérie, la Tunisie ou
encore la Turquie se disputent des intérêts stratégiques, sans rapport avec
ceux de la France ou des musulmans de France. La religion n’est pas une affaire
de mètres carrés ! La voix des musulmans ne peut pas et ne doit pas être
indexée sur le patrimoine foncier de leurs mosquées. Comme partout, le principe
démocratique : un homme = une voix doit s’appliquer et chaque musulman doit
donc pouvoir voter individuellement pour ceux qui seront chargés de le
représenter et parler en son nom, indépendamment de toute influence étrangère.
Pour que ce projet de loi ne soit pas un coup d’épée dans l’eau, il doit
prendre en compte ces deux dispositions indispensables sur le financement des
mosquées et sur la réforme du mode d’élection du CFCM. C’est ainsi que nous
pourrons construire l’islam français, lui proposer un encadrement juste et une
indépendance complète. C’est ainsi, et seulement ainsi, que nos concitoyens
musulmans pourront exercer leur foi librement dans les valeurs de notre
République, en la renforçant !