Plusieurs affaires de pédophilie et d’inceste impliquant des célébrités des mondes culturels, économiques et politiques semblent montrer que la notoriété, enfin, ne protège plus de l’ignominie.
Ceux qui privilégiaient jusqu’à présent les célébrités commettant ces actes inqualifiables et insupportables sur les victimes sont en train de perdre cette bataille.
Nombre de ceux-ci d’ailleurs semblent même avoir compris leur errance coupable.
Beaucoup mais pas tous, loin de là…
Mais réjouissons-nous quand même de cette prise de conscience de la société que des enfants violés par des adultes, ce n’est plus acceptable dans ce troisième millénaire par des gens qui auraient, sinon des excuses pour agir, en tout cas une sorte d’immunité due à leur position ou leur œuvre.
Parce que comment expliquer rationnellement qu’un cinéaste, un universitaire ou un écrivain à succès puissent être exonérés de leurs crimes parce qu’ils ont un curriculum vitae brillant?
On ne le peut évidemment pas.
Pourtant, par un tour de passe-passe improbable où la mauvaise foi se dispute avec un désintérêt total des victimes qui deviennent même parfois les agresseurs parce qu’ils osent prendre la parole et dénoncer des soi-disant icônes qui devraient être au-dessus de la contingence du quotidien et même de la morale la plus basique, certains continuent à crier au lynchage de ces individus dont les comportements de lâcheté et d’hubris les ont amenés à l’impardonnable.
Toute personne qui se réclame des valeurs humanistes ne peut en aucun cas accepter ces raisonnements qui sont honteux et dévoilent le côté sombre de leurs propagateurs dont la complicité intellectuelle et éthique avec les perpétrateurs est une évidence.
Pendant longtemps, par l’intimidation, par les sous-entendus, par des procédés indignes, ils ont réussi, grâce à leur entregent, à éviter aux célébrités criminelles qui abusent des enfants, c'est-à-dire des êtres qui n’ont pas les moyens de se défendre contre les adultes, ce qui rend leurs méfaits particulièrement nauséabonds, de devoir rendre des comptes à la société et à la justice.
Les dernières affaires révélées et l’indignation qu’elles ont provoquées dans la société sonnent, je l’espère, le glas de cette impunité tout en libérant la parole et, peut-être, en faisant réfléchir à deux fois ces tristes personnages d’agir.
Et de toujours citer cette phrase de cet
infatigable défenseur des droits des enfants, Jean-Pierre Rosenczveig:
«C’est à la place faite aux enfants que l’on
juge une société et sa culture».