Le monde effaré a regardé les images de l’insurrection des partisans de Donald Trump qui ont envahi, avec sa bénédiction, le Capitole, siège du Congrès des Etats-Unis dans le but d’inverser dans la violence les résultats des élections démocratiques qui ont porté au pouvoir Joe Biden.
En France, dans une intervention d’une grande justesse – contrastant avec ses relations parfois ambigües avec Trump –, Emmanuel Macron a condamné cette tentative de coup d’Etat.
Et toute la classe politique de s’indigner.
C’est sûr que tous nos hommes et nos femmes politiques sont tous légalistes, respectueux de l’Etat de droit et qu’ils ne feraient rien contre la Constitution de la République ainsi que contre les règles et les principes démocratiques.
D’ailleurs, comme le dit le «grand défenseur» de cette même République et de la démocratie, Jean-Luc Mélenchon, ce qui s’est passé aux Etats-Unis est une insurrection que seuls les fascistes peuvent entreprendre.
Alors, certains qui n’ont pas la mémoire embuée, dont le philosophe Raphaël Enthoven, sont allés chercher dans leurs archives.
Oh, pas bien loin, puisque c’était en janvier de l’année dernière.
Le même Mélenchon disait alors: «Je vous encourage à vous rebeller (...) Il faut chasser Macron, les macronistes et tous ceux qui y ressemblent de près ou de loin ou qui ont collaboré à cette horreur du pouvoir.»
Des propos tenus non pas à l’occasion d’une élection mais contre un pouvoir en place élu démocratiquement et qui sont ainsi même plus séditieux que ceux que Trump ait jamais prononcé…
Un Trump qu’a fustigé une autre grande «amie» de la République et de la démocratie, Marine Le Pen, oui, vous savez celle qui avait reçu en grande pompe son ami le fasciste américaine Steve Bannon et âme damnée de Trump, elle qui disait en novembre dernier qu’elle ne reconnaissait «absolument» pas la victoire déjà sans conteste de Joe Biden ajoutant:.
«Je fais partie de ceux qui ne félicitent pas le futur président des Etats-Unis, parce que je ne considère pas que le match est joué tant qu'on n'a pas terminé les prolongations.»
Alors, comme un écho qui vient s’entrechoquer dans les parois de votre cerveau nous revient en tête l’appel lancé par un des principaux meneurs du mouvement de foule des gilets jaunes – admiré et porté aux nues par les mêmes Mélenchon et Le Pen qui invitaient leurs troupes à le rejoindre –, Eric Drouet, de prendre d’assaut l’Elysée:
«Il faudrait vraiment qu’on soit tous unis, jusqu’au bout et qu’on avance en direction de l’Élysée. Si on arrive devant l’Élysée, on rentre dedans.»
Et il avait également dit:
«Ne jamais mettre en cause ma détermination ça serait mal me connaître!! Je crois plus en cette république!!. La France à mon sens besoin de renouveau !!»
Cet même Drouet pour lequel ce même Mélenchon exprimait sa «fascination» et, dans un texte intitulé «Merci monsieur Drouet», écrivait:
«J’ai donc le cœur plein de gratitude pour ces gilets jaunes qui mènent avec tant de bon sens, tant de sang-froid, tant de constance, le combat pour libérer notre pays. (…) La révolution citoyenne des gilets jaunes est une des meilleurs choses qui nous soit arrivée depuis si longtemps. L’histoire de France a pris un tournant qui a déjà ses répliques dans nombre de pays. Quel bonheur c’est là.»
Quant à Marine Le Pen, lors de l’arrestation du séditieux bonhomme, elle s’indignait contre la soi-disant chasse aux opposants politiques, il faut dire que beaucoup d’indices laisse à penser que celui-ci était un de ses électeurs, même s’il a tenté de le nier.
Une Le Pen qui partageait les mêmes opinions qu’un autre gilet jaune tout aussi extrémiste, Maxime Nicolle, qui demandait la dissolution de l’Assemblée nationale et qui, lui, sans conteste, partage ses opinions.
Non, pas d’inquiétudes à avoir en France, nous n’avons pas des Trump, disent-ils.
C’est vrai, nous avons bien pire!
La seule différence entre lui et ses alter egos français, c’est que lui est parvenu au pouvoir et eux, non.
Et, nous, les démocrates et républicains, nous les centristes notamment, nous devons faire en sorte qu’ils n’y parviennent jamais pour qu’un jour les images glaçantes venues d’Amérique ne soient filmées devant l’Elysée, l’Assemblée nationale et le Sénat.
Ne jouons jamais avec la démocratie comme nous le demandait récemment sur ce site Alexandre Vatimbella.
L’équipe du CREC