Or donc, le Centrisme et le Centre seraient les fossoyeurs du débat politique et donc de la démocratie!
Cette thèse imbécile – baptisée entre autres d’«hyper-centrisme» – n’est pas nouvelle mais redevient à la mode auprès de penseurs médiatiques inquiets, pour ceux de droite, de voir l’extrémisme gangréner le conservatisme et, pour ceux de gauche, de la voir s’effondrer.
Elle se rapproche d’une théorie pseudo-scientifique utilisée jusqu’à la corde par certains à droite et à gauche qui parlent de «centrisme extrémiste», affirmant jusqu’à la farce la plus grossière que ce sont les centristes et nom les gauchistes et les droitistes extrêmes qui sont les plus extrémistes car leur volonté de créer un consensus le plus large serait liberticide!
Ce serait donc le Centrisme et son consensus ainsi que son juste équilibre qui seraient responsables de ces phénomènes.
Or rien de plus faux car, d’une part, le Centre est un courant de pensée caractéristique qui ne se réduit pas à être… au centre.
D’autre part, c’est confondre de manière voulue ou suite à une déficience de connaissance problématique, les causes et les effets.
Comme nous l’avons souvent écrit ici, un axe central est né il y a quelques années mais seulement en réaction à la montrée des populismes, des radicalismes, des extrémismes.
Cet axe central, qu’il ne faut surtout pas confondre avec le Centre est composé des libéraux de droite, des libéraux sociaux du Centre et des sociaux libéraux de gauche.
Ce qui les réunit avant tout est la défense de la démocratie républicaine libérale attaquée par les mouvements séditieux et factieux.
D’ailleurs, en réalité, l’axe central s’est constitué sur le tas, c’est-à-dire que les partis qui en font partie et leurs sympathisants se sont rendus compte, face à la montée des périls, qu’ils défendaient un certain nombre de valeurs communes fondamentales qui étaient en danger et qu’une alliance, aujourd’hui et maintenant, était peut-être nécessaire pour faire front commun pour protéger, et la démocratie, et la république.
Mais il ne faut pas s’y tromper, les gens de gauche de cet axe central, demeurent à gauche, idem pour ceux de droite pour la Droite et évidemment pour ceux du Centre qui restent fidèle au Centrisme.
D’ailleurs, si le gouvernement actuel peut être considéré comme faisant partie de l’axe central c’est parce que certains à gauche, au centre et à droite ont considéré avec Emmanuel Macron que le temps était venu de s’allier face aux ennemis de la démocratie républicaine.
Mais une partie de l’axe central n’y est pas que ce soit les sociaux-démocrates du PS, une majorité des écologistes de gauche d’EELV ou la partie des libéraux et des conservateurs éclairés de LR qui sont tous attachés à cette démocratie républicaine.
Nos penseurs médiatiques montrent également leur ignorance en confondant être au centre et du Centre.
Etre du Centre, c’est défendre une vision précise de la société alors qu’être au centre est seulement une posture utilisée souvent par les partis de droite et de gauche pour ratisser le plus large possible lors des élections.
Mais si nos penseurs médiatiques estiment, par ailleurs, que le fait de ne plus utiliser une rhétorique d’opposition systématique d’une partie de la population contre une autre, de reconnaître la réalité avant de vendre de l’idéologie déconnectée des faits, sont des comportements politiques négatifs alors ils naviguent dans leurs fantasmagories qui ont tant coûté à l’Humanité au cours de deux derniers siècles.
Par ailleurs, pour aller au fond de leur thèse, dégager un consensus dans la population autour des valeurs humanistes n’est pas tuer le débat politique mais l’assoir sur une base qui valorise l’humain et le respect de sa dignité, ce qui est le but, à la fois, de la démocratie et de la république.
Critiquer celui-ci revient donc à vouloir une société constamment traversée par des conflits idéologiques et une instabilité chronique.
Pourquoi pas mais il faut alors le dire clairement, revendiquer la violence verbale et physique ainsi que la division de la communauté nationale en deux clans irréconciliables.
Dès lors, pour ces penseurs médiatiques, la démocratie ne doit pas rapprocher mais plutôt diviser, ne doit pas réunir mais plutôt opposer.
Etre d’accord sur les valeurs fondamentales du bien vivre ensemble n’exclut pas que l’on puisse défendre des moyens et des chemins différents pour parvenir à la meilleure société possible à mettre en place.
Nos penseurs médiatiques devraient élargir leur vision et, surtout, réfléchir qu’en mettant en cause le consensus démocratique et républicain, ils n’aident pas leur camp mais bien les populismes, les radicalismes et les extrémismes qui les gangrènent et sont en train de les tuer.
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