Pour n’importe quel gouvernement, les relations internationales obéissent à deux règles principales: assurer la sécurité de sa population et faire en sorte que les intérêts du pays qu’il représente soient bien défendus et les mieux servis.
Dans ces deux missions essentielles, la morale n’entre pas en ligne de compte parce qu’il s’agit de rechercher la meilleure efficacité dans un monde où les rapports de force et les capacités d’influence sont les outils indispensables pour parvenir à les remplir correctement.
Un chef d’Etat ou de gouvernement qui les ignoreraient ou iraient à leur encontre serait un irresponsable qui mettrait en jeu la sécurité et les intérêts de son pays.
Et quand Emmanuel Macron déclare lors de sa visite dans les pays du Golfe que «Ce qui est bon pour les Françaises et les Français, je le défends ardemment», il agit dans la droite ligne de ces principes comme l’ont fait tous ses prédécesseurs de de Gaulle à Hollande en passant par Giscard d’Estaing, Mitterrand ou Chirac.
Ainsi en est-il des relations avec les régimes de ces pays qui sont tout sauf démocratiques et, en l’occurrence, de la vente de matériel militaire (qui permet à la France de pouvoir les concevoir et les fabriquer pour sa propre armée donc d’agir en faveur de son indépendance nationale).
Et si nous n’avions pas de relations commerciales avec eux, comment mettrions-nous de l’essence dans le réservoir de nos voitures?
Bien sûr, les organisations de défense des droits de l’humain sont dans leur rôle quand elles dénoncent ces relations avec des pays qui les bafouent allègrement.
Et il convient de dénoncer avec elles les atteintes à ces droits.
Et de demander que des prises de position soient faites par le gouvernement français d’hier, d’aujourd’hui et de demain pour rappeler notre attachement à la démocratie républicaine et à condamner les violations de la liberté.
Mais il ne peut y avoir dans le cadre de la politique étrangère, une absence de relations avec les pays qui ne respectent pas la dignité humaine car le propre de cette politique est bien de se parler et d’organiser le monde pour que la paix règne et que la guerre soit évitée quel que soit l’interlocuteur.
Et quand la pression peut donner des résultats, alors, il ne faut pas hésiter (notamment dans le cadre multilatéral et des organisations internationales).
En revanche, quand elle est inutile, il convient de soupeser l’intérêt de l’utiliser.
In fine, si ces pays deviennent une réelle menace pour nous, le conflit armé est alors justifié en dernier ressort.
De même, au-delà du commerce, les relations avec certains pays sont primordiales parce qu’elles nous permettent de lutter ensemble contre des menaces communes comme par exemple le terrorisme ou l’impérialisme belliqueux de certains gouvernements.
Quand des personnalités politiques qui aspirent à gouverner la France viennent s’indigner de cet état de fait et affirment qu’ils agiraient autrement, ils montrent soit une instrumentalisation politicienne d’une réalité incontournable, soit ils représentent eux-mêmes un danger pour la sécurité du pays.
Non pas qu’ils aient torts moralement mais, en l’espèce, ils se trompent politiquement parlant parce que si la politique étrangère doit être la plus morale possible, le rôle de tout gouvernant en la matière est d’abord de défendre son pays.
Ce n’est certainement pas satisfaisant pour les humanistes mais avant que le monde ne devienne ce qu’ils veulent qu’il soit, il leur faut agir dans celui qui est.
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