mardi 16 novembre 2021

Propos centristes. France – Lutte contre la 5e vague de la covid19 / Lutte contre la prostitution des mineurs / La COP26 n’est pas un échec / Evaluations scolaires positives / Lutte contre l’antisémitisme / Jeux Olympique de 2024 …

Voici une sélection, ce 16 novembre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
> [Discours lors de la 11ème Convention nationale du Conseil représentatif des institutions juives de France]
Parmi les moments qui auront marqué l’exercice de mes fonctions, figurera sans conteste ma visite à la Maison d’Izieu, au mois de juillet dernier. L’oubli est le pire de nos ennemis, la connaissance de l’histoire le premier des antidotes à l’affaiblissement des consciences et à l’abaissement de la politique. L’histoire nous dit comment l’Universel qu’elle cherche à embrasser a su – ou n’a pas su – se concilier l’expression des identités dont la négation est porteuse des pires dangers. À Izieu, j’ai entendu monter ce chant patriotique que ces enfants ont eu le courage d’entonner face aux hommes en armes qui venaient de les capturer. Ce chant qui raisonne encore au creux de ces montagnes du Bugey, c’était vous le savez, Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine.
À ces enfants juifs, il ne restait alors plus rien d’autre que l’amour de la France, l’amour de leur Patrie. Eux ne se posaient pas la question de savoir si le maréchal qui régnait à Vichy sur un État fantoche, aux ordres de l’occupant, était là pour les protéger. Nous savons bien qu’il était leur ennemi et le complice actif de leur arrestation mais ils ne le confondaient pas avec la France, pas avec cette France pour laquelle ils étaient prêts à défier les nazis sous les bâches d’un camion militaire.
Certes, aujourd’hui ce chant de la revanche né après le désastre de Sedan sonne étrangement au cœur d’une Europe pacifiée qui s’est d’abord construite autour de la réconciliation franco-allemande, mais si je le cite aujourd’hui c’est parce qu’à Izieu, il incarnait l’attachement viscéral de ces jeunes juifs bientôt martyrisés à la France des Lumières, à la France éternelle pour reprendre les mots du Général de Gaulle.
L’histoire et la conscience ne doivent jamais laisser se réintroduire le mensonge et la confusion. Jamais nous ne devons confondre cette France complice et responsable, que le président Jacques Chirac et le résident Emmanuel Macron ont dénoncée, l’un en 1995, l’autre en 2017, avec le visage de l’autre France, celle de Londres, celle des Justes parmi les Nations, celle de la Résistance dont le chef de l’État a honoré jeudi dernier l’un des derniers héros.
Aussi, je veux le dire ici devant vous avec autant de force que de conviction, les juifs ont contribué à la construction de cette France-là et même de la France qui lui est antérieure. Le Judaïsme participe à l’identité de la France et son apport a même été essentiel. Il s’est incarné dans des sacrifices personnels autant que dans les productions de la pensée et de la création.
(…) Si j’insiste sur ce lien entre la France et le judaïsme, ce n’est pas pour souligner l’antériorité de telle communauté par rapport à telle autre dans notre histoire nationale, car tous les Français sont égaux devant notre héritage collectif, mais simplement pour rappeler une évidence : la France ne serait pas la France sans l’apport du judaïsme. Et cette vérité incontestable ne me paraît en rien incompatible avec le fait qu’un Français juif puisse vouloir reposer, pour des raisons religieuses, au Royaume de David et décide de quitter la France, son pays, pour réaliser la prière de se retrouver « l’an prochain à Jérusalem ».
Je comprends ce choix, lorsqu’il est le choix libre d’hommes et de femmes libres. Mais, je ne peux pas l’accepter, en ma qualité de chef du Gouvernement de la France, lorsque ce choix n’est plus un choix, mais qu’il est vécu comme une contrainte parce que des familles françaises ne se sentent plus en sécurité dans leur propre pays, parce que des familles françaises pensent qu’elles ne sont plus protégées de la haine. Je ne peux l’accepter car ce serait accepter la faillite de l’État, l’échec de la République, la trahison de la promesse des valeurs universelles de 1789 et de la Déclaration des Droits de l’Homme.
Comme il est insupportable d’avoir simplement à rappeler qu’aucun Français juif n’a à justifier de sa présence en France et de sa pleine appartenance à notre communauté nationale ! Comme il est insupportable que l’antisémitisme soit toujours là et bien là, et continue d’affleurer de plus en plus souvent dans le débat public et les réseaux sociaux, que ce soit sous la forme des vieilles lunes d’extrême droite malheureusement renouvelées, que ce soit sous couvert d’antisionisme, que ce soit derrière un discours insidieux prétendant dénoncer les puissances de l’argent pour en réalité stigmatiser les juifs. L’affaire Ilan Halimi en a été l’exemple atroce.
On a vu la bête immonde se réveiller sous la forme d’une pancarte abjecte dans des manifestations contre la vaccination et le passe sanitaire. Preuve que racisme et obscurantisme savent toujours se donner la main.
Face à tous ces dangers, anciens et nouveaux, je veux rappeler solennellement ici que la République met tout en œuvre pour permettre à la communauté juive française de vivre, chez elle, en toute sécurité. Comment elle a le devoir impérieux de la faire à l’endroit de tous ses concitoyens, quelle que soit leur confession ou leur origine.
En particulier, nous surveillons et nous combattons fermement la flambée des discours antisémites en ligne, sur laquelle l’agence européenne des droits de l’homme nous a alerté, cette semaine encore. Sans attendre l’achèvement des discussions européennes, nous avons pris des mesures législatives fortes dans la loi confortant les principes de la République, promulguée le 24 août dernier.
C’est également l’objet de la comparution immédiate pour les délits de provocation ou d’apologie de la haine. Ou du doublement des effectifs de la plateforme Pharos chargée de traquer les contenus illicites sur le web, désormais opérationnelle 7 jours sur 7 et 24h/24h.
La justice doit passer sans trembler en cas de délit ou de crime antisémite : elle vient de le faire pour l’assassin de Mireille Knoll. Et si la loi, dans certaines situations ne le permet pas, alors il faut la modifier : c’est ce qui sera fait avec le projet de texte relatif à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure, qui sera adopté dans les prochaines semaines, conformément à l’engagement du président de la République, sur la question de la responsabilité pénale en cas de trouble résultant de la consommation de produits psychoactifs.
(…) Nous sommes à un moment où nous allons devoir de façon croissante penser et assurer la transmission de cette mémoire en anticipant la disparition des derniers témoins directs. Nous devons donc redoubler nos efforts. C’est dans cet esprit que le Président de la République a inauguré le mois dernier le musée Dreyfus, après 10 ans de travaux.
Il faut aller encore plus loin dans certains domaines – je pense aux universités – et mon Gouvernement annoncera de nouvelles mesures pour lutter contre l’antisémitisme en début d'année prochaine.(…)

> Ces Jeux Olympiques et Paralympiques [de 2024 à Paris], nous ne les voulons pas simplement réussis, ce qui en soi est tout une affaire, nous les voulons exemplaires et préfigurateurs. Il y a deux maîtres mots qu’il va falloir que nous concilions, que nous nous employions à concilier : la sobriété et l’ambition. Il peut y avoir, nous allons démontrer qu’il peut y avoir, une sobriété ambitieuse. Il s’agit évidemment d’organiser, de savoir organiser, parce que tous les projecteurs de la planète seront sur la France, un événement tout à fait exceptionnel. Mais un événement qui interviendra dans la France et dans le monde de 2024, donc qui devra battre à l'unisson de ce monde, des changements de la société, des aspirations de notre propre peuple, qui lui ressemble. Il faut bien sûr que ces Jeux, on le sait, c’est l’ADN désormais que porte le CIO lui-même, aient un héritage. C’est sans doute la différence avec des Jeux d’autres périodes, trois petits tours et puis s’en vont, un événement exceptionnel dont il reste peu de choses. Aujourd’hui, la commande qui est faite, et c’était d’ailleurs les fondements mêmes de la candidature de la France, c’est que l’héritage est au moins aussi important que la réussite de l’événement lui-même.

> [JO de Paris] Les budgets devront être tenus. On le sait aux yeux de nos concitoyens, Jeux Olympiques égal dérapage, pour d'autres, même gabegie. Nous avons l'impérieux devoir de montrer que c'est tout le contraire, que les retombées économiques sont extrêmement importantes pour les territoires, que l'investissement est utile pour le pays, que les budgets sont suivis et maîtrisés.

> [JO de Paris] Il faut que les Jeux et la perspective d'une population venue du monde entier dans la région Île-de-France et partout en France soient l'occasion, là encore, de permettre de laisser à la France son statut de première puissance touristique du monde. Vous savez l'importance que cela revêt pour notre économie et pour nos emplois.

> [JO de Paris] Nous avons su démontrer toutes et tous, les élus locaux évidemment concernés au premier chef, les départements, la région ou les régions puisque les Jeux sont nationaux, l'État, que nous savions travailler ensemble. Je crois qu'il y a beaucoup de sujets d'ailleurs où la dureté des temps, et face à tous ceux qui cherchent au contraire à diviser, il y a beaucoup de sujets ou ne devrions suivre, être inspirés par cet exemple créé par les Jeux Olympiques de Paris. Plus que jamais, je le crois, notre pays a besoin de femmes et d'hommes de bonne volonté qui, bien entendu, dans le respect complet de leurs idées et de leurs conceptions respectives, c'est ce qui fait la force d'une démocratie, et quand je dis travailler ensemble, vous me comprendrez tous, ça ne nous empêche pas de débattre, d'avoir des conceptions différentes. C'est ce qui fait, je crois, notre force. Mais notre force est aussi à un moment donné de nous retrouver sur l'essentiel. 

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Pleine solidarité avec la Pologne face à l’instrumentalisation cynique des flux migratoires par Loukachenko.

> [Communiqué conjoint sur l’Ukraine avec Heiko Maas, ministre des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne]
Nous, Ministres des affaires étrangères d’Allemagne et de France, avons rencontré aujourd’hui à Bruxelles le Ministre des affaires étrangères d’Ukraine, Dmytro Kouleba, en marge de la réunion ministérielle du Partenariat oriental. L’Allemagne et la France ont réitéré leur soutien inébranlable à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Face aux préoccupations renouvelées liées à des mouvements de forces et de matériels militaires russes à proximité de l’Ukraine, les deux ministres ont appelé la Russie à adopter une posture de retenue et à se montrer transparente sur ses activités militaires. Toute nouvelle tentative de porter atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine aurait de graves conséquences.
Nous avons appelé l’Ukraine à maintenir une posture de retenue. Déjà au printemps 2021, l’Ukraine avait contribué de manière significative à la désescalade des tensions, en dépit d’une rhétorique russe agressive et d’une transparence insuffisante de la Russie au vu de ses obligations internationales.
Nous avons exprimé nos préoccupations à l’égard de la dégradation de la situation sécuritaire dans le Donbass. Nous avons appelé l’Ukraine à poursuivre la pleine mise en œuvre des accords de Minsk et à maintenir son engagement dans les discussions au format Normandie.
Nous restons déterminés à parvenir à une résolution du conflit, sur la base des Accords de Minsk. Nous regrettons le nouveau refus par la Russie de la tenue d’une rencontre au niveau des ministres des Affaires étrangères en format Normandie et nous réitérons une fois de plus notre disponibilité pour une rencontre et des discussions constructives et substantielles. Nous réitérons notre appel à la Russie de faire de même afin de parvenir à une paix durable dans le Donbass.
L’Allemagne, la France et l’Ukraine poursuivront leurs échanges et une étroite coordination sur tous les sujets d’intérêt et de préoccupation communs.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
> A quoi sert concrètement le « Pacte de Glasgow » adopté lors de cette COP26? Qu’est-ce qui est positif? Qu’est-ce qui est décevant?
Rappelons d’abord qu’une COP est une conférence diplomatique. Elle ne prend pas comme les Etats des lois ou décrets aux effets immédiats pour les gens. Elle vise à faire converger près de 200 États, aux intérêts très différents, pour lutter contre le dérèglement climatique.
Rappelons aussi que le moment fondateur c’est la
COP21 et l’Accord de Paris : c’est ce qui a fixé un cadre mondial pour maintenir le réchauffement climatique sous 2 degrés - et de préférence à 1,5 degré - d’ici 2100. Les COP servent maintenant à mettre en œuvre cet Accord.
Que veut dire mettre en œuvre cet Accord ? Chaque État doit démontrer concrètement comment il va réduire ses émissions afin d’atteindre cette cible de 1,5 degré. Bref, expliquer quelle est sa part dans l’effort collectif, et avec quelle stratégie il compte y parvenir.
Depuis 2015, le changement est là : notamment pour l’Union européenne qui vise une baisse de -55% de ses émissions d’ici 2030 (/1990). Développement de la voiture électrique, des énergies renouvelables, économies d’énergie : la transition est clairement enclenchée en Europe.

Mais la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’Accord dès 2016 a notamment eu pour conséquence une baisse des financements climat des pays développés vers les pays en développement. Elle a surtout réduit l’efficacité du système multilatéral pendant 4 ans.
Dans ce contexte, quels sont d’abord les points positifs de la
COP26?
Le 1er but de la
COP26 était de réenclencher la dynamique multilatérale en faveur du climat. Sur ce plan, aboutir à un « Pacte » adopté à l’unanimité est une avancée forte. Cette issue était incertaine jusqu’à samedi soir.
En 2015, le GIEC anticipait un réchauffement de la planète de 4 degrés en 2100. Avec cette
COP26, si les nouveaux engagements des États sont strictement tenus, nous pouvons nous rapprocher d’une trajectoire limitée à 2 degrés. C’est toujours trop mais c’est une amélioration.
Mettre en œuvre l’Accord de Paris veut dire aussi s’accorder sur 2 points :
- les règles de fonctionnement d’un marché carbone mondial.
- les règles de transparence pour pouvoir vérifier la réalité des efforts climatiques dans chaque pays.
Grâce à la
COP26, c’est fait.

Des accords spécifiques ont aussi été signés :
- Pour réduire de 30% les émissions de méthane d’ici 2030.
- Pour mettre fin aux financements export des projets fossiles.
- Pour aider l’Afrique du Sud à sortir du charbon. L’impact positif pour le climat est incontestable.
Maintenant, c’est qui est décevant. Nous n’allons pas aujourd’hui vers une limitation suffisante du réchauffement. C’est mieux qu’il y a 6 ans, mais c’est encore trop. La communauté internationale devra donc accroître ses efforts et les États respecter strictement leurs engagements.
Autre déception : Pour la 1ère fois lors d’une COP, il est écrit qu’il faut réduire notre dépendance aux fossiles. Mais pour obtenir un compromis, sous pression de la Chine et de l’Inde notamment, l’objectif de « sortie » du charbon a été remplacé par une « réduction ».
Enfin, la confiance n’a pas été pleinement rétablie entre pays développés et en développement, mais aussi vis-à-vis des Etats, notamment insulaires, très menacés. La question du soutien financier des pays riches est centrale. Il faudra réaliser des avancées d’ici la COP27.
Au total, j’estime que la
COP26 a été utile et n’est pas un échec. Dans un contexte difficile, un accord, aussi imparfait soit-il, a été trouvé avec des avancées claires et évidentes. Mais c’est un compromis qui ne permet pas encore de sécuriser une trajectoire à 1,5°.
Une seule solution : continuer nos efforts et accélérer la mise en œuvre de nos engagements.

> Une COP vise à faire avancer le monde dans le bon sens. Celle de Glasgow aura permis d’aboutir à un pacte que beaucoup n’imaginaient pas. Le chemin reste long, mais nous avançons, à l’international comme au national. (…) Ce n'est pas le texte le plus ambitieux du monde mais par contre, dans la même pièce, on a des pays qui, en ce moment, ne se parlent pas et qui, là, se sont parlés pour essayer de trouver les moyens de sauver la planète.

> Notre triptyque pour l’énergie:
1.Baisse de la consommation globale d’énergie.
2. Augmentation des renouvelables face à la hausse immédiate des besoins en électricité.
3. Nouvelles centrales nucléaires pour la sécurité d’approvisionnement après 2035 suite à la fin de vie des anciennes centrales.

> Eric Zemmour réussit l’exploit de rendre l’écologie raciste en accusant la démographie en Afrique et en Asie. La France est responsable de 1% des émissions directes mondiales, le continent africain dans son intégralité 4%. Cherchons des solutions plutôt que des coupables.

> Nous avons aujourd'hui une législation très restrictive sur le cannabis. Elle n'empêche pas que malheureusement nous sommes le pays champion pour la consommation de cannabis chez les jeunes.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
> [Covid19] On ne baisse pas la garde, mais notre boussole reste l’école ouverte ;

> [Covid19] Aujourd’hui, le haut niveau de vaccination change la donne. Et j’estime que notre protocole sanitaire à 4 niveaux permet d’affronter la réalité épidémique, même si, je le répète, le milieu scolaire n’est pas un milieu spécifiquement contaminant.

>Les résultats des évaluations de CP et de CE1. Ils correspondent à notre grande priorité, l’école primaire, Il s’agit du résultat de vos enfants. Les résultats sont intéressants puisqu’ils nous montrent que nous avons résorbé les effets de la crise sanitaire sur le plan pédagogique et que les enfants sont en progrès. Je veux remercier les professeurs qui sont les artisans de ces résultats.

> Donner à tous nos élèves, en France et en Europe, l’ancrage culturel permettant d’embrasser l’avenir. C’est le sens des engagements inédits que nous prenons avec certains de mes homologues européens pour le renouveau du latin et du grec en Europe.

> Accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, c’est assurer leur héritage pour faire de la France une Nation sportive.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
> [Covid19] Continuons à respecter les gestes barrières. Ceux qui ne sont pas encore vaccinés, allez-y. Évitons une situation qui serait terrible à vivre pour de nombreux commerces, restaurants, hôtels et pour de nombreux Français.

> [Covid19] Nous voulons absolument éviter d'en arriver là. Il faut tout faire pour éviter un nouveau confinement. J'appelle tous ceux qui ne veulent pas se faire vacciner à peser le pour et le contre.

> [Covid19] S'il y a de nouvelles difficultés, de nouvelles mesures coercitives, nous serons au côté des commerçants, des artisans, des professions libérales, aux côtés de tous ceux qui auraient à souffrir de ces mesures.

> La reprise, elle est là (...) Ce serait dommage qu'elle soit fragilisée par le retour de l'épidémie.

> Nous sommes en train de sortir de ces décennies de naïveté européenne et on est petit à petit en train d'entrer dans une ère où l'Europe, enfin, défend ses intérêts commerciaux et économiques.

> Je n'ai jamais laissé tomber aucune usine, aucune entreprise (...) Nous avons fait un choix de capitulation depuis 20 à 30 ans que nous avons commencé à inverser.

> Il y a des regrets dans un quinquennat, j'ai toujours considéré que la réforme des retraites était importante.

- [Pouvoir d’achat] L'État a fait sa part du chemin (...) Dans un certain nombre de secteurs, il faut aussi que les entreprises fassent leur part du chemin.

> [Migrants à la frontière polonaise] On ne sortira d'une telle situation que par la fermeté. Il faut des sanctions face au président biélorusse qui agit comme un dictateur. Il faut de la fermeté aussi vis-à-vis de la Turquie qui laisse passer ces migrants.

> Zemmour est un diviseur en chef. Dès qu'il peut introduire de la division entre les Français, il le fait. (...) C'est la vérité de la France qui a été d'une unité exceptionnelle, des victimes, et des soldats qui se sont sacrifiés pour la nation française qui éclatera. (...) Il bafoue la dignité française.

> Jamais je ne laisserai passer des discours révoltants comme ceux d’Éric Zemmour. Quand j’entends des choses qui blessent la France, je prends la parole et je me bats.

> Dans le fond, le positionnement idéologique des candidats LR à la présidentielle, c'est le décalque de ce que nous faisons avec le président de la République. Il n'y a que des nuances entre ce qu'ils proposent et ce que nous faisons déjà (...). Je connais trop bien les candidats pour ne pas leur dire «n'excluez pas de venir travailler avec nous».

> Oui, il y a de l'avenir pour le transport aérien et pour l'industrie aéronautique. Elle a des beaux jours devant elle avec l'A321 et l'avion à hydrogène que nous devons être le tout premier pays à pouvoir produire.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
> Je me suis entretenu avec mon homologue britannique sur le sujet des petites embarcations traversant la Manche. Nous allons poursuivre notre coopération opérationnelle et renforcer notre action commune contre les réseaux de passeurs. (…) Le démantèlement d'un réseau de passeurs sur le dunkerquois a permis l’interpellation de 13 trafiquants de migrants, ce qui porte le total à 1308 depuis janvier. Ces passeurs sont des criminels qui exploitent la misère humaine, responsables de l’immigration irrégulière.

> La police et la gendarmerie font respecter l’ordre républicain notamment en luttant avec efficacité contre le trafic de drogue. En Île-de-France, à Marseille et partout sur le territoire national, notre action contre la drogue porte ses fruits.

> J'invite ceux qui ont soutenu hier Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, à soutenir le Président de la République qui a mené des réformes courageuses et protégé les Français pendant la crise du Covid19.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> [Covid19] La crise sanitaire n'est pas derrière nous. Je rappelle que le port du masque en entreprise reste obligatoire dans les espaces clos et partagés. Il est primordial que chacun se remobilise et respecte les gestes barrières.

> Le travail est au cœur de notre action depuis 2017. Les résultats sont là : le chômage est au plus bas depuis près de 15 ans. Les LR parlent beaucoup de la valeur travail, mais rappelons que lorsqu'ils étaient au pouvoir lors de la crise de 2008, le chômage avait explosé de 25%.

>J'ai la conviction qu'il faut accompagner le développement des plateformes numériques tout en protégeant mieux les travailleurs qui y recourent. La construction d’un dialogue social dans le secteur permettra à ces chauffeurs et livreurs de mieux défendre leurs droits.

> En supprimant certaines cotisations, nous avons augmenté les salaires nets des salariés.

> Le sexisme assumé d’Éric Zemmour est choquant. Contrairement à ce qu’il dit, l’écart salarial entre les femmes et les hommes pour le même travail est réel. Il est de 9%. C’est pour y remédier que nous avons mis en place l’Index de l’égalité professionnelle.

> C’est faux Valérie Pécresse. Nous ne faisons pas un RSA jeune. Le CEJ [Contrat engagement jeune] est un programme exigeant pour des jeunes qui ne peuvent pas trouver seuls un emploi. Si vos recettes marchaient, on le saurait: +30% de chômage des jeunes quand vous étiez au pouvoir post-crise 2008.

 

Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
> [Objectifs de la loi « 3DS »] C’est une ambition à la fois simple et forte : faire confiance aux élus, au terrain, à la proximité, pour relever les défis de notre société. C’est un texte qui répond à des besoins très concrets, remontés du terrain après une longue concertation que j’ai menée. Les élus ne veulent pas de nouvelle grande réforme institutionnelle après tout ce qu’ils ont vécu ces dix dernières années. Ils veulent davantage de souplesse et de capacité d’adaptation des politiques publiques en fonction de la spécificité de leurs territoires.

> Je suis convaincue que l’intercommunalité est une chance pour les communes. Il faut parfois faire preuve de pragmatisme lorsque les mutualisations se heurtent à des réserves des maires, comme nous l’avons déjà fait au cours de ce quinquennat s’agissant de la gestion de l’eau et de l’assainissement, en donnant beaucoup de flexibilité. Mais il ne faut pas revenir en arrière lorsque les choses se passent très bien, et depuis fort longtemps, comme c’est le cas dans la plupart des intercommmunalités, notamment dans les métropoles et les communautés urbaines. Je l’ai dit aux sénateurs lors de l’examen du projet de loi « 4D » et je ne doute pas que nous parviendrons, in fine, à un accord sur un équilibre qui donnera de la souplesse là où c’est nécessaire sans détricoter les intercommunalités.

> Je crois dans la complémentarité de nos territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux. Plutôt que de les opposer en permanence et de stigmatiser celles et ceux qui font le choix d’y vivre, je crois que nous devons réaffirmer que chaque territoire est un maillon indissociable de la cohésion nationale. Je pense que l’avenir de notre modèle français, face aux défis du changement climatique et de l’inclusion sociale, se joue pour beaucoup dans nos villes. J’observe aussi que depuis quelques années, les grandes villes et les métropoles ont pris pleinement conscience des liens puissants qui les unissent à leurs territoires environnants (en matière d’eau, d’alimentation, de mobilités, de foncier…). Loin d’être des isolats, nos grandes villes sont ancrées dans un territoire, et elles assument peu à peu une nouvelle forme de responsabilité dans la coopération, incarnée par la belle idée de « l’alliance des territoires » défendue par France urbaine.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
> [Covid19 -Cinquième vague?] La circulation du virus s’est accélérée depuis maintenant quelques semaines, de l’ordre de 30 % à 40 % d’augmentation par semaine. Nous ne sommes pas encore dans une phase dite exponentielle, mais nous sommes très clairement dans un démarrage de vague. Cette vague est européenne. La France n’y échappe pas, même si nous la subissons de façon retardée et même très retardée par rapport à beaucoup de nos voisins du fait de notre bonne couverture vaccinale et du passe sanitaire.

> [Covid19]Lors de la quatrième vague cet été, nous sommes montés à plusieurs dizaines de milliers de cas par jour, sans saturer les hôpitaux et avec une mortalité qui a été bien plus faible que lors des vagues précédentes grâce à la vaccination, au passe sanitaire et aux gestes barrières. Mais cette vague est hivernale, les conditions de circulation sont plus favorables pour le Covid19 mais aussi pour d’autres virus. C’est pourquoi, outre la vaccination Covid19 et le rappel, j’appelle les personnes éligibles à faire celle contre la grippe, et tous les Français à respecter scrupuleusement les gestes barrières.

> [Covid19] Les 50-64 ans recevront leurs doses de rappel à partir de décembre, il faut de toute façon leur laisser le temps nécessaire pour se vacciner. Par ailleurs, nous tiendrons compte des conditions de circulation du virus à ce moment-là.

> [Covid19]Avant même l’allocution du président de la République, plus de la moitié des personnes de plus de 65 ans appelées à recevoir leur rappel l’avaient reçu dans le mois suivant. Et cela accélère nettement depuis 10 jours notamment après l’allocution du Président qui a permis une augmentation des prises de rendez-vous. La vaccination couplée rappel Covid19 et grippe favorise par ailleurs cette dynamique. Concernant la vaccination grippale, près de 5 millions de personnes sont déjà protégées. C’est plus qu’en 2019, et nous aurons des vaccins antigrippaux pour tous ceux qui le souhaitent.

> [Covid19 & vaccination des enfants] La position de la France est d’attendre l’avis de l’Autorité européenne du médicament, qui devrait statuer en décembre. Si l’Autorité européenne du médicament nous dit que le vaccin est sûr et efficace chez les 5-11 ans, alors la Haute Autorité de santé et, le Comité d’orientation de la stratégie vaccinale auront à se prononcer. Ce sera sans doute d’ici au début d’année 2022.

> [Covid19 et nouveaux traitements] Pour le coup, la France a clairement pris les devants : nous avons, sous cette mandature, réformé le dispositif d’accès précoce à des traitements innovants. Cela veut dire qu’avant même leur validation par les autorités européennes, ils peuvent être disponibles pour les patients français en respectant certaines conditions. C’était déjà le cas pour les traitements à anticorps monoclonaux. Plusieurs milliers de Français à risque en ont bénéficié. De nouveaux traitements oraux, sous forme de comprimé, donc plus simples d’administration sont en cours de développement. Nous avons ainsi commandé 50 000 traitements de monulpiravir, un médicament qui réduirait de 50 % les cas graves de Covid lorsqu’il est prescrit chez des patients à risque. Il sera accessible avant la fin de l’année et je souhaite qu’il puisse être prescrit par les généralistes.

> [Covid19 & nouveaux variants] La France est un des pays qui réalisent le plus de séquençages de virus. Vous avez peut-être entendu parler d’un variant congolais. Huit cas ont été identifiés en République du Congo et on a découvert fin septembre un cluster familial chez des personnes qui en revenaient : plusieurs cas en Bretagne et quelques cas complémentaires en Paca en lien avec ces contaminations bretonnes. Je ne dis pas ça pour inquiéter, rien n’indique que ce variant soit particulièrement dangereux, mais pour souligner que notre capacité à traquer les variants est très forte.

>Le Ségur de l’investissement, ce sont 3 000 hôpitaux et Ehpad en France qui vont bénéficier de 19 milliards d’euros d’un soutien, sous la forme d’une reprise de leur dette ou de financement de grands projets d’investissement. Nous avons demandé aux hôpitaux de nous faire remonter leurs besoins, établissement par établissement, via les Agences régionales de santé. Ces projets seront financés grâce au plan de relance européen et français.

> Pour répondre à l’urgence des déserts médicaux, il faut user de tous les leviers possibles. La télémédecine d’abord : nous avons multiplié par 100 les téléconsultations. Ensuite, en décloisonnant la ville et l’hôpital afin de limiter le recours aux urgences aux vraies seules urgences. Enfin, on a des professionnels de santé qui, bien que non-médecins, peuvent effectuer des missions avec des compétences qu’ils ont acquises par la pratique par exemple. Nous avançons sur tous ces sujets.

> Les orthoptistes sont parfaitement compétents pour prescrire des lunettes à des gens jeunes, qui n’ont pas de risque d’avoir des maladies ophtalmologiques et qui, aujourd’hui, attendent parfois des mois ou sont obligés de faire des centaines de kilomètres pour avoir des lunettes. C’est pourquoi je défends aujourd’hui cette disposition devant le Parlement. La France a un retard considérable en matière de coopérations interprofessionnelles. Je ne suis pas le ministre des corporatismes, je suis le ministre des soignants et des patients. Ces derniers ont besoin qu’on facilite leur accès aux soins. C’est la même logique qui fait qu’aujourd’hui les pharmaciens et les infirmiers vaccinent. C’est en prenant aussi ces décisions qu’on fait reculer les déserts médicaux et qu’on permet aux gens de se soigner.

> [Pourcentage de lits sont effectivement fermés par manque de personnels] On est bien d’accord que le chiffre avancé par le Conseil scientifique (un risque de 20 % de lits fermés) était faux, c’était du doigt mouillé. La Fédération hospitalière de France et les conférences de directeurs me disent que ça ne correspond pas à la réalité (la FHF a avancé un chiffre de 6 %). Sur une enquête réalisée dans 15 CHU hors de Paris, il y a plus de soignants en exercice qu’il y a un an. On a le même nombre de lits d’obstétrique ouverts. On a une activité chirurgicale stable. En revanche, on a des difficultés en soins de suite et de réadaptation. Pourquoi ? Parce qu’un certain nombre de lits ont été fermés pour les transformer en lits Covid pendant la crise sanitaire, et que ces lits réclament plus de personnel. Et comme il y a eu de la déprogrammation de soins, il y avait moins de besoins. Mais ces unités sont amenées à rouvrir. En psychiatrie, par contre, cela fait dix ans que le nombre de lits de psychiatrie ouverts se réduit compte tenu des difficultés à recruter des postes qui sont ouverts et financés, mais qui ne trouvent pas preneurs.

> [Hôpital] Il y a une situation difficile, qui s’explique par des raisons conjoncturelles – la fatigue accumulée face à une crise – et des raisons structurelles. Prenons l’exemple des urgences : un poste sur quatre de médecins urgentistes n’est pas occupé aujourd’hui. C’est la conséquence d’une réforme faite il y a une dizaine d’années selon laquelle seuls les urgentistes peuvent travailler aux urgences. Or, cette loi n’a pas anticipé que les urgentistes, au bout d’un certain nombre d’années, ne veulent plus travailler aux urgences parce que c’est un exercice difficile de la médecine, avec beaucoup de nuits, une exposition à une forme de violence et parfois d’insécurité. Outre l’augmentation des recrutements, il faut qu’on identifie d’autres solutions pérennes. Vous retrouverez des difficultés encore différentes sur les blocs opératoires. Mais mon rôle, à chaque fois, c’est de transformer tout ce qui doit l’être pour que les difficultés vécues aujourd’hui ne se retrouvent plus demain.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
C'était une volonté du Président de la République lors du discours de la Sorbonne : 41 universités européennes ont été lancées depuis 2019 ! Avec 33 établissements français engagés.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
[Déclaration lors de la réunion des ministres de l’Agriculture de l’UE – Bruxelles]
Nous sommes aujourd’hui réunis au Conseil pour aborder différents sujets dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation.
Le premier des sujets est, bien évidemment, la mise en œuvre de la politique agricole commune. Réforme très importante, réforme qui est en phase finale de discussion avec l’ensemble des collègues européens. C’est un sujet très important, évidemment, et sa mise en œuvre nécessite beaucoup de vigilance. Le diable se niche dans les détails et il nous faut être très précis quant à la mise en œuvre de cette nouvelle politique agricole commune pour qu’elle soit bénéfique à nos agriculteurs, nos agricultures et à l’ensemble des États membres. Nous y reviendrons avec notamment la volonté de s’assurer que cette réforme vise bien à préserver, à la fois les capacités de production, à la fois les transitions, et à la fois les investissements nécessaires.
Puis nous aborderons également aujourd’hui deux sujets très importants, des sujets dits de marché, qui, aujourd’hui, sont source d’inquiétudes.

Je pense, d’abord, à la situation sur les engrais. Vous savez qu’avec les prix du gaz, il y a aujourd’hui beaucoup de tensions sur le marché des engrais et donc à la demande de plusieurs États membres, soutenus par la France, nous allons travailler sur les solutions à apporter, notamment, au niveau européen vis-à-vis de cette tension sur le marché des engrais. C’est essentiel à mes yeux, parce que l’engrais c’est la nourriture de la plante et si demain nous ne sommes pas en capacité, au niveau européen, à fournir suffisamment d’engrais, ce sont les capacités de production alimentaire - avec énormément de répercussions - qui seront alors questionnées.
Enfin le deuxième sujet sur les marchés, c’est la question du marché du porc. Aujourd’hui, ce marché du porc fait face à un certain nombre de défis, un certain nombre de complexités, notamment quant au niveau du marché, quant au niveau du prix et il nous faut là aussi apporter des mesures, à la fois conjoncturelles et structurelles, pour soutenir notre belle filière de production de porc au niveau européen. On sait que les défis sont à la fois sanitaires, avec la peste porcine africaine ; économique avec la question des marchés à l’export ; mais aussi des questions de soutien, là encore, un investissement et aux revenus de nos éleveurs sur nos différents territoires nationaux.
Voilà les principaux sujets. Je terminerai simplement par un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui sera l’une des priorités de la présidence française de l’Union européenne, c’est la question de la déforestation. Aujourd’hui, nous ferons un point sur cette question de la stratégie forestière de l’Union européenne, et notamment, la question de la déforestation. Est-il aujourd’hui acceptable que nous continuions à importer autant de produits issus de la déforestation - ce qu’on appelle la déforestation importée ? À l’évidence, non, il nous faut agir. Agir avec détermination, agir avec force et nous allons en parler ce matin sur un texte qui permet de lutter contre cette déforestation importée et qui sera un texte très important de la présidence française de l’Union européenne que j’aurai l’honneur de présider s’agissant du Conseil agricole, forêts et alimentation.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
> Oui j’assume de mettre la valeur travail au cœur de la fonction publique. En janvier, la mise en place des 35h dans toutes les mairies et l’augmentation des fonctionnaires de catégories C, ce sont des actes forts que nous prenons pour que le travail paye.

> L'État a un devoir d'exemplarité dans l'accès à l'emploi des personnes en situation de handicap.

> J’en entends beaucoup tenter de minorer notre réforme de la haute fonction publique parce qu’ils n’ont pas eu le courage de la faire. Non, elle ne se résume pas à l’ENA. Elle recentre l’Etat sur le terrain, les enjeux du XXIe siècle, la méritocratie républicaine.

> Sortons des débats binaires sur les services publics ! Nous avons investi autant pour remettre des services publics sur le terrain avec France services que dans le numérique. Les Français nous demandent les deux en même temps.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
L'universalisme, à la fois cap et boussole, doit être résolument défendu face à ceux qui ne voient en lui qu'un slogan vide de sens ou face à ses ennemis qui veulent l'abattre. À nous de le défendre, partout.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
[Dispositif louer abordable] Si vous louez 15% en dessous (du prix du marché), vous avez un avantage, 30% vous avez un meilleur avantage.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
> La France a toujours eu cette capacité à porter un discours universel, européen et à être à l'avant-garde.

> Nous portons ensemble une ambition européenne industrielle forte. Cette nouvelle stratégie européenne permettra notamment de réduire nos émissions de CO2.

> Pour améliorer l'intégration des personnes en situation de handicap dans l’industrie, nous travaillons sur 3 enjeux majeurs :
- En finir avec les préjugés
- Mieux accompagner les entrepreneurs dans le recrutement
- Oser parler de son handicap.

> Changer l'image de l'industrie, c'est commencer par emmener des classes de CM1 & CM2 dans des sites industriels. Un enfant se représente très bien le travail d'un boulanger, d'un pompier, d'un infirmier, mais n'a aucun imaginaire autour des métiers industriels d’aujourd’hui.

> Il ne suffit pas de mettre de l'argent pour réindustrialiser le pays : il faut travailler sur les compétences, sur l'image de l'industrie dans la population, et il faut accompagner notre tissu de PME et d'ETI dans sa modernisation et sa numérisation.

> Il y a une convergence forte entre carte de la désindustrialisation et de l'abstentionnisme. Lorsqu'une usine ferme, les services du territoire s'étiolent, le commerçant du coin ferme, tout comme la classe de l'école communale. C’est tout le territoire qui se dévitalise.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
> Partout sur le territoire, des initiatives se déploient contre les violences intrafamiliales. Merci à la gendarmerie pour ses innovations et aux 290 000 agents du ministère de l’Intérieur pour leur engagement au quotidien.

> Grâce à l’engagement de ses 290 000 femmes et hommes, le ministère de l’Intérieur est le premier contributeur en moyens humains et financiers à la protection des femmes.

 

Sophie Cluzel (secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées 
Casser l'autocensure des jeunes en situation de handicap et casser les préjugés chez les employeurs, c'est tout l'enjeu de la semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées ! Le numérique est un formidable levier vers l'emploi pour tous !

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
> [Covid19] Nous ne sommes pas dans une phase de reconfinement généralisé en Europe. La France est moins touchée que certains de ses partenaires européens. Nos meilleures armes, ce sont la vaccination et l’utilisation du pass sanitaire.

> [Biélorussie] L’Europe va surmonter cette crise. C’est un test de solidarité européenne: elle est totale. Ensuite, nous menons un travail de sanctions pour faire pression et un travail diplomatique européen, ainsi qu’une réponse humanitaire.

> [Biélorussie] Il y a un débat politique au sein de la famille européenne, mais quand l’UE est attaquée par la Biélorussie à travers la Pologne, on la défend, en respectant nos principes.

> [Biélorussie] Des trentaines de sanctions viseront les responsables du régime biélorusse et des entreprises qui participent à ce trafic immonde.

> Je suis pour une Europe qui tient ses frontières extérieures, pas pour une Europe qui se hérisse de barbelés. Il ne faut pas tomber dans le piège de la naïveté, ni dans celui du renoncement à nos valeurs.

> L’égalité est au cœur du projet européen: chacun doit pouvoir accéder aux mêmes opportunités. C’est l’objectif de la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap.

> Ne rien laisser passer des falsifications et des mensonges historiques qui menacent notre Europe.

> Nous avons ce combat ouvert à mener dans les années qui viennent. Nous devrions partager un socle commun avec les pays européens en matière religieuse. Nous avons un combat européen de valeur à mener aussi.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
> Lutte contre la précarité alimentaire, lien avec les familles, valorisation des producteurs locaux, outil pédagogique, les petits dej’ gratuit à l’école primaire ont tout bon.

> Les petits déjeuners gratuits à l’école : 1 000 communes et plus de 3 000 écoles engagées. Près de 400 000 petits déjeuners distribués. Soutien de l’Etat aux communes: 1,30 € par petit déjeuner. Investissement en 2021 : 14 millions d’euros.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
La prostitution des mineurs est un fléau touchant des victimes de + en + jeunes, notamment via les réseaux sociaux. Le gouvernement présente le premier plan de lutte contre la prostitution des mineurs. 5 priorités
1. ouvrir les yeux : créer des espaces d’information et d’échange - déployer la recherche pour comprendre – sensibiliser.
2. être vigilant : former des professionnels - améliorer le repérage des victimes - agir sur les réseaux sociaux - optimiser la prise en charge des fugues.
3. protéger les victimes : reconnaître les mineurs victimes avec le statut de mineurs en danger - accompagner et héberger - garantir un parcours de soins personnalisés.
4. accélérer les procédures contre les auteurs : faciliter les poursuites judiciaires - renforcer les actions d’enquêtes liées à la cybercriminalité - formaliser la coopération judiciaire auprès des plateformes d’hébergement locatif.
5. s’organiser pour répondre aux défis : mise en place d’un pilotage d’une task force interministérielle
C'est un phénomène grandissant que la société ne peut plus ignorer. Soyons mobilisés !

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Je lance le premier plan national de lutte contre la prostitution des mineurs. Parmi les enjeux: une prise de conscience collective pour s’attaquer à cette menace récente mais grandissante pour nos enfants.
Quatre priorités pour mieux prévenir, repérer, accompagner et protéger nos enfants. Une task-force interministérielle sera mise en place pour piloter le plan national de lutte contre la prostitution des mineurs.

> [Prostitution des mineurs] Il faut mieux repérer les signaux faibles.

 

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)
> [Covid19] Il n'y a absolument aucun reconfinement prévu aujourd'hui, ni de près ni de loin.

> [Covid19] Les hospitalisations augmentent et il ne faut pas attendre que ça explose pour s'inquiéter.

> [Covid19] On est en état d'alerte. Mais on a réussi à traverser l'été, on peut traverser l'hiver, grâce à la couverture vaccinale très élevée et parce qu'on a le pass sanitaire.

> Les candidats LR ne nous expliquent jamais quelles dépenses ils contestent. Est-ce le «quoi qu’il en coûte» qui a permis de sauver les entreprises et les emplois des Français? Est-ce le soutien à nos agriculteurs avec l’assurance-récoltes? Ou les dépenses pour accroître la sécurité des Français? Qui auraient-ils sacrifié? Je n’arrive pas à le savoir. Mais personne n’est dupe car quand j’analyse leurs propositions, je me dis que LR fait carrément sauter la banque! La droite annonce des dizaines de milliards d’euros supplémentaires sans expliquer leurs financements. C’est une vraie rupture: LR a coupé les ponts avec la responsabilité budgétaire.

> On sort de la pire crise depuis un siècle. Tous les pays du monde investissent pour se moderniser. Si la France levait le crayon au prétexte d’une échéance présidentielle dans cinq mois, les Français nous le reprocheraient à juste titre. Alors, on continue à redresser le pays sans se laisser perturber. Beaucoup de ces annonces avaient d’ailleurs déjà été actées il y a un an à travers le plan de relance de 100 milliards d’euros.

> Le président a été très présent au cours de la crise sanitaire, c’est ce que les Français attendaient. Il parle à tous et je ne comprends pas que LR semble peu concerné par la santé des Français. Emmanuel Macron ne s’est jamais dérobé devant des décisions difficiles. Couvre-feu, confinement, passe sanitaire: la facilité aurait sûrement conduit un autre président à laisser à son gouvernement le soin de faire ces annonces. Emmanuel Macron assume la difficulté. C’est encore le cas aujourd’hui pour inciter à la reprise du travail.

> En ce moment, la France a surtout besoin d’un président! Pas d’un énième candidat. Ceux qui réclament l’entrée en campagne rapide du président seraient les mêmes qui lui reprocheraient un abandon de poste. Des décisions nécessaires ne peuvent pas se payer le luxe d’attendre cinq mois. Ça serait autant de retard pour notre pays.

> Sur l’immigration, le ras-le-bol des Français tient au fait que nos règles sont mal respectées depuis des années. Que les immigrés qui ont vocation à rester en France ne sont pas bien intégrés. Que ceux qui ont vocation à quitter la France ne sont pas reconduits à la frontière. Nous avons agi dès le début du quinquennat pour mieux faire appliquer nos règles, en réduisant les délais, en doublant les policiers à nos frontières, avec des résultats. La crise sanitaire a ensuite gelé les flux migratoires dans les deux sens. Nous prenons aujourd’hui des décisions difficiles vis-à-vis des pays du Maghreb en limitant les visas pour qu’ils acceptent de reprendre leurs ressortissants. Nous avons des premiers résultats. Plusieurs centaines de laissez-passer consulaires ont été établies et les discussions diplomatiques sont réengagées.

> Que les choses soient claires: nous ne sommes pas de ceux qui font croire aux Français que l’on devrait mettre fin à toute immigration. C’est notre honneur d’accueillir des personnes qui fuient la guerre et les persécutions. Tout fermer ne serait pas non plus l’intérêt économique de notre pays. Il suffit de voir comment la Grande-Bretagne a été contrainte de relancer à la hâte l’immigration quand elle a constaté que ses stations-service ne fonctionnaient plus… Mais nous ne sommes pas non plus de ceux qui ferment les yeux sur les problèmes. Trop d’immigrés qui devraient être expulsés ne le sont pas et nous devons dans le même temps mieux intégrer ceux qui peuvent rester.

> Il faut profiter de cette sortie de crise pour refaire de la France un pays pionnier. C’est le sens de France 2030 qui est tout sauf un plan gestionnaire. Je crois que la présidentielle sera marquée par un clivage entre ceux qui, comme nous, pensent que la France en a encore sous le pied et veulent conquérir de nouvelles industries et de nouveaux droits pour les Français, et ceux qui ne croient plus en nous, veulent abaisser notre pays au rang des nations moyennes et se replier. En résumé, la question de 2022 sera choisir ou subir.

> [Le quinquennat d’Emmanuel Macron est] un élan massif de modernisation et de transformation. Certains ont oublié la réforme de la SNCF, les ordonnances travail, la baisse massive de la fiscalité pour rendre notre pays plus attractif. Si on a pu affronter les crises c’est précisément parce que des réformes profondes ont été conduites avant. On ne peut pas dissocier les deux. Des chantiers n’ont pas été menés à leur terme, en raison de la crise ou par blocage des oppositions. Nous n’y renonçons pas et nous voulons avancer, notamment sur les retraites.

> L’écologie a été peu présente dans la campagne de 2017, cela ne nous a pas permis d’installer une vraie grille de lecture au début du quinquennat sur une écologie efficace, concrète, de progrès. Le risque, c’est de passer trop de temps à répondre aux Verts qui ne proposent rien d’autre que taxer et punir. Si pendant ce quinquennat on a multiplié par quatre les immatriculations de véhicules électriques, ce n’est pas en taxant et en punissant. C’est grâce à la prime à la conversion et au bonus écologique. Si 1 million de foyers auront pu engager l’isolation de leur logement à la fin de l’année, c’est grâce à MaPrimRenov, pas à des amendes. Il nous faut mieux expliquer nos différences, autant avec les Verts qu’avec le climato-scepticisme lattant des LR. Emmanuel Macron est le seul vrai écologiste qui peut être élu en 2022.

> [Construction d'un mur à la frontière Pologne-Biélorussie] Il y a une mise en scène inhumaine et macabre organisée par le régime biélorusse. Cette escalade me désole et je n'ai pas de leçons à donner à des pays confrontés à cette situation.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Covid19] Ne relâchons pas nos efforts ! On voit bien que dans d'autres pays européens en tension sanitaire, les taux de vaccination sont plus faibles. Il nous faut maintenant intensifier la campagne de rappel, pour continuer à protéger les plus fragiles.

> [Covid19] La France n'est pas à l'abri d'une nouvelle vague. Toutes les hypothèses sont sur la table, nous sommes face à un virus qui nous surprend.

> C'est une attaque ciblée de la Biélorussie contre l'Europe. Il faut à la fois une réponse de fermeté et une réponse humanitaire ; il faut aider ces femmes et ces hommes.

> Avec le débat de la Droite, on a surtout assisté à des candidats LR extrême-droitisés et qui font la course à l'idée la plus radicale avec Eric Zemmour. Cette droite-là s'est rétrécie, bloquée autour des mêmes fausses solutions qu'il y a 10, 15 ou 20 ans !

> LR nous reproche les mêmes choses qu'il y a 5 ans, 10 ans... avec les mêmes réponses et en oubliant leurs propres échecs.

 

● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
[Election du nouveau président de l’Association des maires de France] Vous avez cru que Lisnard et Laignel conduisaient une liste de rassemblement droite/gauche ? Pas du tout : l’AMF est juste une nouvelle occasion de flirt entre l’extrême-droite et certains LR qui ont perdu leur boussole. Les maires méritent mieux.

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)

Ce matin on entend que 50% des 6èmes ne savent pas lire correctement… il étaient au CE1 en 2017. Et ça ne fait pas honte au gouvernement?Et ça n’interpelle pas les syndicats enseignants? Et ça ne révolte pas les aspirants présidentw pour en faire une priorité nationale absolue?

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> J'appelle l'Europe a reprendre l'initiative sur la Biélorussie et ne pas se laisser entraîner dans des débats que nos adversaires nous imposent. La Pologne doit respecter une feuille de route européenne, Minsk doit être sanctionnée.

> Le gouvernement polonais, certes victime, a amené les Européens dans ses débats internes. Où sont les discussions autour du refus du gouvernement polonais de recourir à Frontex ? Où sont les propositions concrètes pour la prise en charge de ces migrants ? Pourquoi aucun lien n’est-il fait entre le drame actuel et le débat parlementaire en cours sur le Pacte asile et migrations ?

> L’Europe est en campagne permanente. Elle doit démontrer chaque jour son efficacité et son utilité. Le problème est que les proeuropéens se laissent trop souvent entraîner dans des débats dont les termes sont imposés par les adversaires, externes comme internes, de l’UE. En rentrant tête baissée dans leurs argumentaires, nous nous retrouvons en position de faiblesse, incapables de porter nos solutions. C’est l’écueil dans lequel se trouve l’Europe aujourd’hui avec le drame humain et géopolitique qui se joue à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne.

 

Nathalie Loiseau
> Aujourd’hui, l’Union européenne tape du poing sur la table et prépare des sanctions vis à vis des décideurs et des compagnies aériennes, qui font venir des migrants à la frontière entre le Bélarus et l’Europe, vis à vis des mercenaires du Groupe Wagner. L’UE fait enfin entendre sa voix.

> Construire un mur à la frontière en Pologne? Je comprends les Polonais qui se sentent attaqués et, en même temps, il y a un côté tragique de l'Histoire. La Pologne était de l'autre côté du rideau de fer

> Je suis exaspérée d'entendre Marine Le Pen demander sans cesse à ce que l'on passe tout à Poutine. C'est un régime autoritaire, qui a, au mieux, laissé faire, voire aidé à la crise à laquelle on assiste aujourd'hui en Pologne.

> [MeeTooPolitique] Il faut être intraitable sur les violences sexuelles. Mais dans ce texte, il n'y a que des femmes, de gauche et qui ne parlent que de suspicions. Or, une société de la suspicion, c'est détestable !

> L’espace, longtemps pacifique, devient le lieu de confrontations et de risques. L’Europe doit absolument développer une stratégie spatiale propre et naturellement coopérer avec ses alliés.

 

● Tribune de 65 élus et citoyens de la majorité présidentielle: «Un «pacte de 'refondation démocratique' pour réconcilier légitimité du pouvoir et efficacité de l’action»
« Nous sommes arrivés à un point extrême où il faudra mettre fin aux spéculations et recréer un ordre social. Quelqu’un tranchera le nœud gordien. La question est de savoir si ce sera en imposant une discipline démocratique garante des libertés ou si quelque homme fort et casqué tirera l’épée comme Alexandre. » Ainsi s’exprimait Georges Pompidou, dans Le Nœud gordien (1974). Après huit mois de travaux et près de quarante auditions, c’est le même sentiment d’urgence qui anime les membres du Défi démocratique, le cercle de réflexion de la majorité présidentielle que nous représentons ici : au cours de son second mandat, Emmanuel Macron devra trancher le nœud gordien démocratique.
Il n’en va pas uniquement de la réinvention d’une démocratie ébranlée, en Europe et dans le monde, par ses difficultés à défendre ses valeurs fondamentales face aux bouleversements mondiaux. Ne serait-ce que cette mission, elle justifierait le « pacte de refondation démocratique » que nous proposons de passer avec les Françaises et les Français en 2022, et que le président de la République est le plus crédible pour incarner. Ce pacte prolongera, sur une plus grande échelle, les actions déjà réalisées (confiance dans la vie politique, évolution du Conseil économique, social et environnemental, réforme de la haute fonction publique, baromètres de l’action publique…). Avec une ambition : ramener aux urnes nos concitoyens qui s’en sont éloignés et stopper l’inquiétante spirale de défiance qui rend caduc tout projet collectif.
Car l’enjeu est encore plus décisif. Les trois grandes crises qu’a traversées notre pays – « gilets jaunes », retraites, Covid19 – ont souligné que l’essoufflement démocratique privait aussi de leur oxygène vital ses nécessaires transformations. Si notre majorité veut continuer de réarmer la confiance du peuple dans le progrès et en lui-même, elle ne pourra faire seulement vibrer la corde économique et sociale qui est sa marque de fabrique. Les succès enregistrés dans ce domaine ne suffisent pas. Nous devons y ajouter une réponse plus strictement politique et de vaste ampleur.
Réconcilier « légitimité du pouvoir » et « efficacité de l’action ». C’est sur ces deux piliers qu’il nous faut construire ce « pacte ». Tâche tout indiquée d’une campagne électorale. Chaque Français devrait être un citoyen (acteur responsable de la démocratie) avant d’être un client (usager exigeant des services publics). Or cette hiérarchie est en train de s’inverser, sapant les fondements traditionnels de la citoyenneté au profit d’un dangereux fractionnement de la nation et d’un droit permanent à l’objection de conscience.
Nous sommes des défenseurs engagés et parfois enragés des causes qui influencent notre existence, mais avares de notre consentement aux concessions que requiert l’intérêt général. Consommateurs de prestations dont nous mesurons la qualité à l’aune des impôts que nous acquittons, mais n’y trouvant jamais notre compte. Prompts à enflammer Twitter, mais restant à la maison les dimanches d’élection. Il ne s’agit que de tendances, bien sûr ! Pensons, à l’inverse, à notre résilience collective pendant la pandémie. Les dire, ce n’est stigmatiser personne. Mais planter le décor de la reconquête.
Et en assumer la complexité. « Grand soir », « renverser la table », « VIe République » : en butte aux désordres, notre pays a toujours préféré le bruit et la fureur aux gestes calibrés. Les membres du Défi démocratique étaient sensibles à cette tentation de radicalité. Nos travaux nous en ont dissuadés. La crise démocratique est si profonde qu’elle exige de sceller un contrat solennel entre le pays et son chef. Mais la réussite de ce pacte repose d’abord sur la pertinence du constat, la traque des idées reçues et la cohérence des traitements à administrer dans un délai rapide.
Ainsi, par exemple, le sens commun voudrait-il que la prétendue toute-puissance du président sous la Ve République soit la cause principale de notre asthénie démocratique. Nous affirmons le contraire. Le face-à-face direct entre le chef de l’Etat et une opinion publique éclatée, versatile et inflammable l’oblige à une surexposition délétère et à des prises de risque qu’il devrait réserver à son gouvernement. Quant à l’autorité qu’il exerce sur l’administration, chacun sait bien qu’elle rencontre les limites inhérentes à toute bureaucratie, ses lenteurs et ses blocages. Omnipotent, le président ? Jupiter est un mythe. Et celui de Sisyphe, un risque sérieux que nous devons à tout prix conjurer.
Recréer un large espace de débat public et simplifier la chaîne de production du service public : telles sont les deux conditions que nous fixons à la restauration de ce couple légitimité-efficacité. Le premier objectif doit inspirer des changements dans l’exercice du pouvoir qui ne résultent pas exclusivement d’une modification de la Constitution. Le second objectif implique une clarification des responsabilités entre les différents acteurs publics – Etat central, Etat déconcentré et collectivités territoriales – qui ne rime pas avec une énième vague de décentralisation. Ces deux objectifs se confondent dans ce qui fera figure d’une cure de désintoxication dans les pratiques hexagonales : le remplacement du sacro-saint culte de la norme et du perfectionnisme juridique par la culture de la coconstruction, du temps long, du diagnostic, du contrat, de l’expérimentation. Et, bien sûr, du résultat !
Même si une réforme institutionnelle n’aura pas à elle seule sur le désenchantement démocratique les effets d’une baguette magique, sa nécessité ne fait pas de doute. La restauration d’un espace de débat public implique de nombreuses transformations en cascade. Celle-ci commence au Parlement et impose à ce dernier de recouvrer une représentativité et une influence qui lui sont aujourd’hui contestées. Elle s’étend ensuite à la capacité de donner périodiquement la parole au citoyen dans les grands choix politiques, et pas seulement tous les cinq ans, aux élections.
L’influx de légitimité dont le Parlement a besoin implique-t-il de revenir sur la chronologie, jugée néfaste pour l’équilibre des pouvoirs, de l’élection du chef de l’Etat et de celles des députés, qui la suivent immédiatement ? Les mêmes spécialistes qui nous invitent à modifier la Constitution avec une « main tremblante » [notamment le président du Sénat, Gérard Larcher, reprenant une formule de Monstesquieu] ne l’excluent pourtant pas. Retour au septennat ou instauration du sextennat, mandat du député de six ans (avec ou sans renouvellement par moitié tous les trois ans)… Les idées ne manquent pas. Débattons-en ! Pourvu que des changements aussi majeurs (comme le serait aussi la transformation du Sénat en véritable chambre des territoires) ne ruinent pas les chances d’évolutions institutionnelles moins spectaculaires, mais tout aussi utiles.
Parmi celles-ci, figurent en bonne place l’introduction d’une dose de proportionnelle, de pair avec la réduction du nombre de parlementaires, les modalités de vote (électronique, par correspondance, vote blanc…), la mise à l’étude d’un assouplissement limité du non-cumul des mandats (autorisé pour les municipalités de petite taille ou pour les maires adjoints) avec leur limitation dans le temps, et une restructuration du travail parlementaire qui redonnerait à celui-ci tout son lustre. A titre d’exemple, nous versons au débat l’encadrement du pouvoir d’amendements (au besoin avec le filtre des groupes), les pouvoirs d’évaluation dévolus aux commissions parlementaires, la surveillance de l’élaboration des décrets d’application, le calendrier alterné (une semaine au Palais-Bourbon, une semaine en circonscription), etc.
Autre pièce essentielle de notre « pacte » : la participation citoyenne. Nous devons tirer les enseignements des deux expériences à mettre au crédit du premier mandat d’Emmanuel Macron : le grand débat national et la convention citoyenne pour le climat. A commencer par ces deux conditions incontournables pour pérenniser ce changement dans nos mœurs démocratiques : premièrement, la clarté de la proposition faite aux citoyens : sont-ils décisionnaires ou simplement consultés ? Deuxièmement, la bonne articulation entre ces dispositifs de « collégialité élargie » et les responsabilités de l’exécutif, du Parlement et des divers pouvoirs territoriaux.
La France est si peu familière de cette inclusion délibérative de la société civile que sa mise en œuvre devra faire l’objet d’une expérimentation progressive. Référendums (délestés de leur caractère plébiscitaire), conférences de consensus, jugement majoritaire (mécanisme judicieux de mesure de l’opinion), activation des conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux… Les dispositifs ne sont pas une difficulté, surtout à l’ère numérique. Mais il nous faudra surmonter cette contradiction : outils destinés à apaiser la colère citoyenne, ils ne pourront produire leurs meilleurs fruits qu’avec une opinion pacifiée. Ce qui suppose une pédagogie de la citoyenneté auprès des populations auxquelles elle parle de moins en moins : jeunes grossissant les rangs de l’abstention ou habitants des quartiers difficiles ou des zones rurales reculées.
Le second axe de notre « pacte » est la simplification de la chaîne de production du service public. Il implique à la fois une clarification des responsabilités auxquelles le citoyen ne comprend plus rien et la priorité donnée aux capacités managériales dans les recrutements et le déroulement des carrières (la réforme de la haute fonction publique est un bon début, mais c’est toute la sphère publique qui doit engager sans tarder son aggiornamento).
L’heure n’est plus à d’épuisants débats entre jacobins et girondins. Tous les agents publics doivent se réunir autour d’objectifs simples, ce que Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, appelle la « concorde locale » (Nos lieux communs, Fondation Jean Jaurès/Editions de L’Aube, 2020), la reconnaissance de « bassins de vie », autorisant un haut degré de différenciation. Une répartition des compétences négociée au sein des conférences territoriales de l’action publique, qui mette le service public à portée de l’usager – à l’image des maisons France Services [permettant de regrouper les services de plusieurs administrations ou opérateurs de l’Etat sur un même site]. Un préfet qui devienne le seul patron des services de l’Etat sur les territoires, rattaché au premier ministre pour incarner cette dimension interministérielle. Des sous-préfectures revalorisées dans leurs missions de proximité. Des régions déconcentrant une partie de leurs compétences en direction des départements et des métropoles. Tous concourant à ce qui devra devenir leur mantra : le « bénéfice citoyen ».
Cent jours ! C’est le délai que nous recommandons pour conclure ce « pacte de refondation démocratique » avec les Françaises et les Français. Sachant que ses modalités précises devront être débattues avant l’élection présidentielle. Et que cette élection vaudra mandat de nos concitoyens au président de la République pour surmonter tous les obstacles que ne manqueront pas de placer sur sa route les tenants de l’immobilisme.
La démocratie brûle, nous n’avons pas le droit de regarder ailleurs.
[Parmi les signataires les députés: Caroline Abadie, Christophe Arend, Françoise Ballet-Blu, Paul Christophe, Frédéric Descrozaille, Isabelle Florennes, Fabien Gouttefarde, Romain Grau, Emilie Guerel, Danièle Hérin, Dimitri Houbron, Anissa Khedher, Gilles Le Gendre, Patrick Loiseau, Jean-Michel Mis, Didier Paris, Frédéric Petit, Natalia Pouzyreff, Laurianne Rossi, Sylvain Waserman, Jean-Marc Zulesi]

 

 

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