Laurent Hénart, président du Parti radical |
Le président du Parti radical a décidé de soutenir Emmanuel Macron pour la présidentielle 2022 parce qu’il représente le mieux, selon lui, les valeurs centristes et radicales.
Dans plusieurs entretiens – dont celui au quotidien Le Figaro (lire ci-dessous) – il a expliqué sa décision confiant ainsi à l’AFP que «dans ce monde menaçant, les Français veulent une République forte qui les protège et qu'Emmanuel Macron est le mieux placé pour rassembler contre les populismes».
Il a également souhaité que le Parti radical participe à une «nouvelle offre politique», pour que «dans une majorité nouvelle, le Parti radical puisse affirmer son identité et sa loyauté».
Il demande ainsi à la majorité présidentielle actuelle une «harmonisation des investitures» pour les législatives autour d'une «plateforme de gouvernement».
Une décision qui tranche avec celle de son ancien allié, Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI (formation créée, rappelons-le, par le président du Parti radical de l’époque, Jean-Louis Borloo), qui, lui, a décidé de défendre le candidat LR et qui se répand en attaques contre le président de la république dans les médias, quitte à tourner le dos aux valeurs centristes qu’il prétend encore défendre.
Il va soumettre une motion au Congrès du parti, prévu les 11 et 12 décembre prochains, qui propose que celui-ci s’engage avec Emmanuel Macron, «parce qu'il combat comme nous les extrêmes, parce que nous partageons des choix d'avenir pour la France, parce que nous soutenons son ambition pour l'Europe et parce qu'il a montré sa capacité à protéger les Français et diriger le pays dans la crise planétaire qui sévit, le Parti radical décide de soutenir le Président de la République dans la prochaine élection présidentielle».
Il ajoute que «Le choix pour Emmanuel Macron est aussi le choix du dépassement du clivage droite-gauche et des automatismes partisans que les radicaux ont toujours défendu comme la laïcité intransigeante et l’égalité femmes-hommes, le plein-emploi et la transition écologique, l’école inclusive et le revenu universel, le patrimoine culturel et l’innovation numérique, l’ordre républicain et les libertés nouvelles».
► Voici l’entretien
de Laurent Hénart au Figaro
Qui soutiendrez-vous pendant la campagne présidentielle ?
Emmanuel Macron a mon soutien et je proposerai avec de nombreux élus et
cadres locaux au Parti radical d'adopter cette ligne lors de notre congrès des
10 et 11 décembre. La France traverse une période difficile, sur fond de
pandémie et de défiance des citoyens à l'égard des responsables politiques. Le
chef de l'État a montré qu'il sait diriger en temps de crise. Il est le mieux
placé pour défendre la République et l'Europe contre les extrémismes. Il est le
seul capable de dépasser les clivages traditionnels, tout en apportant une
vision à la société.
Le Parti radical a
pourtant pris ses distances avec la majorité lors des dernières élections
municipales et régionales, après l'avoir soutenue aux européennes de 2019.
Votre ligne est-elle lisible ?
Nous avons défendu une liberté d'alliances aux élections locales. Pour cette
élection nationale, je considère qu'Emmanuel Macron est le plus à même de
défendre nos priorités : ordre républicain et laïcité, Europe politique,
libertés locales à travers la décentralisation, plein emploi et écologie de
projet, à l'opposé de l'écologie de culpabilisation portée par les Verts. Comme
le Parti radical, il défend tous les progrès.
Vous avez longtemps
tissé des alliances avec la droite classique. Pourquoi ne pas attendre la
désignation du candidat des Républicains, début décembre, avant de vous
positionner ?
Comme le Parti socialiste, Les Républicains ont perdu leur cohérence
idéologique : qu'est-ce qui réunit les 5 candidats au-delà de la même
carte pour le Congrès d'investiture? Je pense qu'une candidature LR n'est pas
en mesure de faire barrage aux extrémismes d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen.
Le discours de la
majorité sur la laïcité, longtemps resté un angle mort chez LaREM, a-t-il fini
de vous convaincre ?
Depuis le début du quinquennat, la majorité a travaillé sur la laïcité et
adopté une position claire en la matière. La loi « séparatisme »
l'atteste : elle est utile pour combattre les réseaux prosélytes, pour
mieux contrôler les écoles hors contrat et obliger les associations à adopter
une charte de la laïcité. Mais il faut rester modeste, car ces avancées ne sont
jamais irréversibles. Les radicaux pouvaient apparaître comme des gardiens de
musée en revenant sans cesse à la loi de 1905 ; en réalité, chaque jour nous
montre que nous avions raison.
Souhaitez-vous faire
partie de la « maison commune » que la majorité prépare pour montrer un
visage uni ?
En 120 ans d'histoire, le Parti radical n'a jamais été soluble. Ni dans le
Cartel des gauches, ni dans le Front populaire, ni dans l'UDF, ni dans l'UMP.
Non à un nouveau parti unique, oui à une alliance loyale et pluraliste. La
future majorité devra être plus diverse et plus enracinée. Pour y parvenir dans
l'unité, nous devons adopter une bannière, une commission d'investiture et une
plateforme de gouvernement communes en vue des législatives. Notre objectif est
bien sûr d'obtenir un groupe radical à l'Assemblée nationale. La République a
besoin de cette diversité de partis dans la majorité, afin que le président de
la République ne soit pas seul face aux oppositions pour rétablir dans la
sérénité le lien de confiance entre les Français et leurs élus.
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