«Il n’y a qu’une race, la race humaine», affirmait Freda Joséphine McDonald, alias Joséphine Baker (du nom de son premier mari) qui avait été victime, en tant qu’afro-américaine, du racisme dans sa patrie étasunienne d’origine et qui néanmoins – à l’opposé de beaucoup qui aujourd’hui, face à celui-ci préfère se réfugier dans la cancel culture, le wokisme et le séparatisme –, prônait, elle, l’universalisme.
Pour elle, «Tous les hommes peuvent vivre ensemble, s’ils le souhaitent».
Et elle ajoutait:
«Tous les hommes n’ont pas la même couleur, le même langage, ni les mêmes
mœurs, mais ils ont le même cœur, le même sang, le même besoin d’amour.»
Rien que pour son activisme en la matière et son combat humaniste tout au long de sa vie – en témoigne l’adoption de douze enfants d’origines et de couleurs différentes (après une fausse couche, elle ne pouvait plus tomber enceinte) – son entrée au Panthéon est un symbole fort.
Un universalisme et un humanisme qui doivent nous inspirer au moment où leurs valeurs sont constamment attaquées des deux côtés de l’échiquier politique, d’un côté par un communautarisme qui reproduit le racisme en l’inversant, et de l’autre par un nationalisme qui oppose les peuples entre eux au lieu de les rapprocher.
Mais Joséphine Baker fut également une grande amoureuse de la France – dont elle devint citoyenne en 1937 par mariage – et devint une grande résistance pendant la Seconde guerre mondiale et une admiratrice du Général de Gaulle tout autant qu’une militante antifasciste.
Quand on lui demandait pourquoi elle s'était engagée dans la Résistance, elle répondait, «pour la dignité humaine».
Elle disait, à propos de la France:
«J’ai quitté l’Amérique du nord avec un temps brumeux, et je suis arrivée en
France avec le soleil de France dans mon cœur (…) Je savais, par mes parents,
qu’en France j’aurais la liberté d’esprit et de corps.»
De plus, Joséphine Baker est une femme noire et le Panthéon est le lieu de repos de peu de femmes et de personnes à la couleur de peau foncée…
Toute sa vie fut à la fois une aventure artistique et un engagement politique pour faire triompher cette unité de la race humaine.
On peut donc lui souhaiter la bienvenue en haut de la montagne Sainte-Geneviève où son corps de reposera pas – elle est enterrée à Monaco et ses enfants ont souhaité qu’elle y reste – mais son esprit sera bien là pour l’honneur de la France.
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