Le sport, c’est de la politique et cela l’a toujours été depuis l’invention des Jeux olympiques – et autres compétitions similaires – en Grèce.
Parce que le sport, à l’inverse de l’exercice physique, est une activité qui, avant de rassembler, oppose.
Ce n’est pas par hasard que l’on dit qu’un match international est un moyen de faire la guerre sur un terrain de sport pour éviter de le faire sur un champ de bataille.
Et les rivalités de clocher sont souvent exacerbées lors de rencontres sportives comme, en football – sport le plus populaire en France et dans le monde – les matchs entre Lyon et Saint-Etienne, Lens et Lille, Metz et Nancy, Paris et Marseille, etc. au niveau national ou les rencontres entre la France et l’Allemagne ou l’Angleterre ou l’Italie ou l’Espagne au niveau international.
Le langage souvent commun avec militaire comme confrontation, combat, bataille, victoire, défaite, camp, attaque, défense, etc. rappelle la proximité des émotions et des sentiments qu’une compétition sportive provoque chez les pratiquants et les fans qui sont souvent des supporteurs d’un côté ou de l’autre.
On le voit bien quand, par exemple, la France remporte la Coupe du monde de football.
Et les politiques ainsi que les médias ne sont pas les derniers à exciter la fibre locale ou nationale, voire le nationalisme tout court, en particulier lors des Jeux olympiques ou des différents rendez-vous internationaux.
Que ce soit sur le terrain ou dans les tribunes d’un stade, ce langage et cet appel à l’identité voire l’identitaire, est propice à des débordements.
Du coup, il ne faut pas être surpris des comportements de certains sportifs et de certains supporteurs où les actes répréhensibles, les insultes, les menaces, les dégradations sont le moyen de s’exprimer face à la tension et la mise en condition dans lesquelles ils se trouvent.
D’autant que le ressentiment, la haine et la violence font partie intégrale d’une compétition sportive même la plus insignifiante comme nous le rappelle le nombre d’arbitres agressés, passés à tabac et menacés de mort lors de rencontres entre amateurs.
Dire le contraire, c’est méconnaître ce qu’est la compétition sportive ou cacher cette réalité parce que le sport est bien un opium du peuple et un moyen de susciter de l’attachement à une ville, une région, un pays.
Ce qui se passe aujourd’hui dans le football français avec des incidents en tribune lors de chaque journée de championnat le Ligue 1 ou presque, mais qui s’est passé et se passe toujours dans de nombreux pays européens et tout atour de la planète n’est que la conséquence de cette utilisation du sport dans et par la société.
Trouver des solutions pérennes, ce serait d’ôter toute signification particulière à une victoire ou à une défaite, faire en sorte que ce soit les valeurs humanistes qui remplacent les «valeurs» sportives, en un mot que l’exercice physique soit valorisé par rapport à la performance sportive.
Nous disions au début que cette guerre par un autre moyen qu’est le sport existe depuis que celui existe et notamment lors de la création des Jeux olympiques où le gagnant devenait souvent un quasi-dieu dans la cité qu’il représentait alors que le perdant pouvait être mis à mort pour l’avoir déshonoré…
Comme il semble impossible de supprimer cet opium du peuple, il ne reste plus, dès lors, qu’à encadrer strictement les événements sportifs et à punir le plus sévèrement possible ceux qui créent des incidents plus ou moins graves.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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