Si Eric Zemmour – dont la cote sondagière semble marquer le pas et même refluer actuellement – disparait du paysage politique, nous devrons nous en féliciter pour le bien de la démocratie républicaine.
Mais, en même temps, nous devrons nous inquiéter de la remise en selle de celle qui lui ressemble tant, Marine Le Pen qui pourrait ainsi récupérer les intentions de vote en faveur de son rival et redevenir crédible pour être présente quoi qu’il arrive au second tour.
Et devenir une menace encore plus sérieuse pour la démocratie parce que le show Zemmour a réussi peut-être ce qu’elle n’avait pas été capable de faire depuis des années, sa «dédiabolisation», non pas réelle mais en terme d’image et de communication, ce qui suffit dans nos sociétés dominées depuis toujours par le paraitre en encore plus de nos jours.
Bonne et mauvaise nouvelles à la fois, le possible naufrage de l’extrémiste populiste et démagogue après son ascension aussi puissante que soudaine pose la problématique de l’importance des extrémismes dans le paysage politique français qui n’est pas seulement une angoisse des défenseurs de la démocratie.
A eux deux, Le Pen et Zemmour compte aujourd’hui entre 32% et 35% des intentions de vote dans les sondages selon leurs agrégateurs auxquelles il faut ajouter les quelques points de Dupont-Aignan, d’Asselineau, de Philippot et de Lassalle, de ce côté de l’échiquier.
Et puis il faut aller chercher leurs pendants à l’extrême-gauche, Artaud, Poutou, Roussel, Mélenchon.
Si l’on additionne toutes leurs intentions de vote, on aboutit à un chiffre très inquiétant de plus de 52% des intentions de vote pour les ennemis de la démocratie républicaine libérale selon l’agrégateur Datapolitics (autour de 51% pour la dernière vague du sondage Harris-interactive et autour de 47% pour celle du sondage Opinion-way).
Un score qui montre bien le succès que peuvent avoir les propagateurs d’angoisses et de haines dans la France du premier quart du 21e siècle.
Parce qu’une chose semble malheureusement sûre, c’est que si Zemmour n’est qu’un feu de paille, sa place sera vite récupérée par ses concurrents actuels ou occupée par un autre aventurier de la déraison tellement celle-ci fascine et inspire nos comportements les plus vils.
En tout cas, Zemmour ou pas, le combat des défenseurs de la démocratie républicaine libérale n’est pas prête de devenir un long fleuve tranquille.
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