Vues du Centre. Mais à quoi sert le haut-commissaire au Plan, François Bayrou?

Par Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

François Bayrou

En ce 12 octobre après-midi, il ne se trouvait pas à la tribune mais bien dans l’assistance lorsqu’a été dévoilé le plan France 2030 par le Président de la république ce qui en dit long sur le rôle mineur du haut-commissaire au Plan, François Bayrou, qui n’en a été qu’un  des multiples commentateurs après-coup.

Parce que ce plan qui parle de la politique à mener dans les dix ans à venir pour faire que l’avenir du pays soit en concordance avec les enjeux qui se présentent à lui et qu’il soit capable de les relever est évidemment de la compétence d’un organisme qui s’occupe de planifier le futur et de lui permettre d’être un acteur majeur de la mondialisation et de la globalisation et un leader de l’Union européenne.

Et c’est bien la mission théorique confiée par Jean Castex à François Bayrou.

Encore eut-il fallu qu’Emmanuel Macron l’en charge et qu’il eut été capable de relever le défi.

Or cela n’a pas été le cas.

D’où cette question légitime: à quoi sert le haut-commissaire au Plan?

Sans doute que ce Haut-commissariat était, dès le départ, une voie de garage pour Bayrou, un os à ronger qui n’avait pas d’autre but que d’être rongé malgré les affirmations lénifiantes de chacun…

Néanmoins, le président du MoDem aurait pu relever vraiment le défi et imposer cette structure, à la fois, comme réel think tank du gouvernement et dans les médias.

Le centriste n’a, pour l’instant, réussi ni l’un, ni l’autre.

Pire, il semble se désintéresser de ce machin sans réel pouvoir, ni capacité d’influencer la politique suivie.

Et s’il le cite, c’est toujours pour s’octroyer un satisfecit en expliquant qu’il a réfléchi à telle ou telle question qui fait l’actualité et qu’il a même pondu une note…

Il est beaucoup plus intéressé à bâtir une structure de type assez indéterminée pour réunir les différentes composantes de la majorité présidentielle afin d’en prendre la direction à un moment ou à un autre ainsi qu’à se poser en sage de la politique qui n’a pas dit son dernier mot pour habiter à l’Elysée en 2027.

Si ce Haut-commissariat devait, comme beaucoup de ces organismes, n’avoir été qu’un gadget pour, en l’espèce, faire croire à la population que Bayrou avait du poids dans la macronie, ce serait dommage parce qu’il y avait du travail à faire.

Mais c’est vrai que France stratégie s’en occupait déjà…

Aris de Hesselin