Voici une sélection, ce 19 octobre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
[Discours à l’occasion de l’ouverture des Etats généraux de la justice]
Le sujet est vaste et il sera l'objet de 120 jours de travaux de ces Etats
généraux. Alors d'abord, pourquoi maintenant Je sais que c'est la question que beaucoup se
posent. Pourquoi maintenant? Premier élément de réponse que j’ai apporté
c’est que, et je l’ai toujours répété, dans tous les domaines, nous devons agir
jusqu’au dernier quart d’heure. Tant qu’il y aura des progrès possibles, nous
devons nous engager et nous le devons aux Françaises et aux Français. Nous le
voyons bien, beaucoup de sujets sont encore à moderniser, clarifier, réouvrir.
Le temps est donc le bon. Cela ne veut pas dire que nous aurions attendu
jusqu’ici pour réformer et travailler sur la justice. Car beaucoup a été fait
depuis plus de 4 années.
Nous avons œuvré pour redonner d’abord du sens à la peine, vous l’avez très
bien évoqué à l’instant. J’ai eu l’occasion de m’exprimer à l’Ecole nationale
de l’administration pénitentiaire à Agen, des textes ont suivi visant à
retrouver une exécution des peines plus effectives en vertu du principe simple
que toute peine prononcée doit être exécutée. Nous avons durci les peines entre
autres pour les crimes sexuels ou les atteintes aux forces de l’ordre. Nous
avons allongé plusieurs délais de prescription. Et nous proposons aussi la fin
de l’automaticité des réductions de peine en les conditionnant. Quelques-uns
parmi tous les sujets qui ont été abordés, traités, sur lesquels nos
parlementaires ont eu à légiférer durant les années précédentes et qui sont en
train de se déployer. Pour rendre les peines toujours plus effectives, nous
avons innové en mettant en place des amendes forfaitaires pour certains délits,
là principalement où les procédures souvent trop longues n’aboutissaient pas.
Nous avons également mis en place des bracelets anti-rapprochement ou des
téléphones grave danger pour mieux protéger les femmes victimes de violence,
avec maintenant tout un enjeu pour les déployer pleinement partout sur le
territoire et éviter plus encore les agressions. Et en parallèle, nous avons
augmenté les alternatives à l’incarcération, lorsque c’est adapté. Nous avons
créé dès 2018 l’Agence du travail d’intérêt général et de l’insertion
professionnelle des détenus, mais qui vient bien après de nombreuses réformes
comme la loi de 1983 sur les travaux d’intérêts généraux. Tout cela nous rend
modeste et nous montre que c’est un travail qui se poursuit sans cesse.
Pour commencer à répondre à l’indignité de la situation carcérale, nous avons
aussi, dans la continuité du quinquennat précédent, engagé un programme de
construction de 15 000 places de prisons. 7000 sont en chantier, 8000 pour
lesquelles les sites ont été fixés. Et l’évocation de ces places de prison me
permet aussi ici d’avoir l’occasion de remercier les personnels de
l’administration pénitentiaire. Car il n’y a pas que les places, il y a les femmes
et les hommes, vous en avez rappelé l’importance, l’ensemble de nos personnels
pour leur exceptionnelle mobilisation, tout particulièrement durant la pandémie
qui a rendu leurs tâches plus difficiles encore, et leur redire combien les
travaux de sécurisation pour lesquels le Gouvernement investit plus de 100
millions d’euros se poursuivront. Suite à l’avis rendu par la Cour européenne
des droits de l’homme, nous avons ouvert par la loi la possibilité de recours
en cas de détention indigne. Mais une loi ne suffit pas.
Nous avons aussi continué de repenser l’organisation judiciaire afin de la
rendre plus proche des citoyens. Les tribunaux de grande instance et les
tribunaux d’instance ont ainsi été fusionnés dans des tribunaux judiciaires et
le lien avec nos concitoyens est quant à lui maintenu par les tribunaux de
proximité. Nous avons fait progresser aussi les justices spécialisées, la
justice antiterroriste avec la création d’un parquet national dédié et la
montée en puissance du renseignement pénitentiaire. Et je veux remercier aussi
toutes celles et ceux qui depuis tant d’années ont permis à notre justice de
continuer son travail sur ce sujet, de l’améliorer, au moment même où notre
pays tient un procès exceptionnel à tous égards, et qui doit être aussi la
fierté de l’ensemble du monde judiciaire et de celles et ceux qui contribuent à
sa tâche. La justice des mineurs a aussi été modernisée avec l’entrée en
vigueur le 30 septembre dernier d’un nouveau code qui permet de juger dans des
délais plus brefs les mineurs délinquants et d’indemniser plus rapidement les
victimes. Nous avons engagé par ailleurs le grand chantier de la numérisation,
il a aussi été mentionné à plusieurs reprises à l’instant. Celui-ci permettra
de recentrer sur leur cœur de métier forces de sécurité intérieure, magistrats,
avocats, personnels administratifs. Dès 2022, la procédure pénale numérique
commencera à être déployée partout sur le territoire.
Mais je sais là aussi les attentes, l’impatience. Il faut être lucide, nous
avons mis trop de temps à moderniser nos systèmes d’information, notre
numérisation. Et l’impatience légitime des professionnels est là. Conformément
à ce qui est notre philosophie dans tous les domaines de l’action publique,
celle qui consiste à la fois à investir et transformer, toutes ces réformes se
sont accompagnées d’investissements inédits. Là où la justice était depuis des
décennies une variable d’ajustement budgétaire, elle est devenue une priorité :
+30% en 5 ans. Et je veux saluer l’engagement du Premier ministre Jean Castex
et du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti qui, tout particulièrement ces deux
dernières années, ont fait voter une augmentation historique des moyens. C’est
ce qui a permis de franchir le cap des 9000 magistrats dans notre pays, 9090
exactement aujourd'hui, soit 700 magistrats de plus, 850 greffiers de plus, le
doublement des délégués du procureur, de nombreux points de justice de nuit, la
distribution ultra portable vers tous les magistrats, 500 voitures distribuées,
un taux de vacance aujourd'hui des magistrats de 0%, etc. Tout ça pour vous
dire que, évidemment, nous n'avons pas attendu ces Etats généraux pour agir,
mener de nombreux chantiers qui ont été au cœur des travaux des garde des
Sceaux, de l'ensemble de l'administration, du ministère de la Justice et des
parlementaires et d'investir.
Néanmoins, ce sont autant de chantiers qui ont souvent été pris séparément ou
successivement. Et nous voyons bien que plusieurs des sujets parmi les plus
délicats supposent sans doute de réaborder dans le moment qui est le nôtre avec
une forme d'esprit de système, tant de sujets qui se tiennent – l’organisation,
la nature des procédures – pour dénouer quelques-uns des nœuds gordiens qui ont
été évoquées et ont contribué à dégrader depuis tant de décennies la situation
que nous connaissons.
La seconde raison qui m'a conduit à lancer ces Etats généraux à ce moment même,
c'est que, avec les deux plus hauts magistrats du pays, nous avons partagé le
constat de la perte de confiance et de la remise en question régulière dans les
débats publics de notre justice. Avec des attaques parfois, je dois bien le
dire, dont la véhémence est mauvaise à tous égards pour la démocratie. Si vous
avez souhaité, Madame la première présidente, Monsieur le procureur général, me
rencontrer il y a quatre mois avec le garde des Sceaux, c'est que nous faisions
le constat commun qu'il y avait, selon vous, urgence à renouer le lien entre la
justice et ceux au nom desquels elle est rendue, à savoir les Français. Je vous
ai demandé alors quelles solutions vous préconisez et vous m'avez suggéré
l'organisation d'Etats généraux, malgré le moment démocratique qui est le
nôtre. Je l'ai accepté avec la volonté d'entamer en quelque sorte, après les
éléments de réparation que je viens d'évoquer, une phase nouvelle, celle de la
modernisation de notre justice, et avec deux principaux objectifs. Le premier,
celui de restaurer le pacte civique entre la Nation et la justice. Le second,
de garantir l'efficacité du service public de la justice. Et nous sommes là cet
après-midi, près de Poitiers.
Il est pour moi trois conditions de réussite à la démarche inédite que nous
engageons ce jour. La première condition est que ces Etats généraux doivent
provoquer un débat dans toute la société. Il y a bien sûr ici rassemblés les
acteurs et les partenaires de la justice : juges, qu'ils soient professionnels
ou élus, procureurs, greffiers, agents des services judiciaires, auditeurs de
justice, avocats, notaires, huissiers et commissaires-priseurs, bientôt réunis
dans la même profession de commissaires de justice, commissaires aux comptes,
mandataires judiciaires, surveillants et directeurs pénitentiaires, conseillers
d'insertion et de probation, professionnels de la protection judiciaire de la
jeunesse. Chacun a son rôle à jouer, son expertise à apporter. Et je veux dire
ici combien les fonctionnaires, tous les fonctionnaires du ministère ont un
rôle clé à jouer dans le cadre de ces Etats généraux et combien ils ont toute
ma considération. Les étudiants en préparant l'accès à toutes les professions
que je viens d'évoquer ; les professeurs, car ils peuvent aussi peut-être se
préparer eux-mêmes à enseigner, ont un rôle essentiel à jouer dans ces Etats
généraux. Il y a aussi les policiers, les gendarmes, les douaniers qui
concourent au continuum de la réponse pénale. Et il y a les organisations syndicales
et les associations qui jouent également un rôle si important, soit du côté de
l'ensemble des professions du droit, soit du côté des victimes, des
justiciables, de nos compatriotes. Mais nous ne réussirons que si la nation
dans son ensemble s'engage, si les Françaises et les Français qui, à un moment
de leur vie, sont nécessairement justiciables, que ce soit comme victimes, mis
en cause ou parties dans un procès civil, se mobilisent. Vous l'avez d'ailleurs
très bien dit à l'instant, c'est une affaire de citoyens, de citoyens actifs
qui ont appris à mieux connaître leur justice et à nous aider collectivement à
l'améliorer.
Voilà pourquoi je souhaite que dans les semaines qui viennent, les lieux de
justice, mais aussi les cabinets et les amphithéâtres, les lieux où la
démocratie se tient partout dans nos villes, ouvrent grandes leurs portes et
que des débats puissent être organisés partout sur nos territoires. Voilà
pourquoi aussi, nous lançons la plateforme numérique « Parlons Justice », qui
sera mise en ligne à partir d'aujourd'hui et rassemblera en toute transparence
les contributions.
La deuxième condition, c'est de ne s'interdire aucun champ, aucun sujet, aucune
audace. La leçon des années passées, qui vaut aussi bien pour la justice
d'ailleurs, que pour bien d'autres domaines de l'action publique, c'est que les
ajustements, les améliorations à la marge, bien souvent, ne suffisent plus. Il
faut plutôt penser des solutions parfois radicales, y compris si cela suppose
de trancher des débats qui, depuis trop longtemps, sont ou ignorés ou devenus
presque interdits, y compris si cela suppose de bousculer quelques positions
établies. En quelque sorte mandat de liberté, si je puis dire, à ces Etats
généraux pour pouvoir, dans un esprit de système, aborder avec la plus grande
ambition les propositions qui seront faites. Alors une partie de vos travaux
doivent permettre de régler des sujets très pratiques et d'efficacité et
pourront donner lieu sans doute à des concrétisations rapides. Une autre partie
doit assumer de lever des questions profondes qui, pour certaines, nourriront
le débat démocratique à venir. Et c'est une bonne chose parce qu'elles le
nourriront à partir de travaux établis, documentés, et les opinions pourront
s'exprimer à partir justement de la consolidation d'études ainsi faites. Le
garde des Sceaux, va dans la foulée de ce discours et de cette journée, fixer
l'étendue du champ, et confier par lettre une mission ambitieuse en ce sens au
président du Comité des Etats généraux, monsieur Jean-Marc Sauvé, que je
remercie d'avoir accepté ce nouvel engagement, et veiller lui-même au bon
déroulement des travaux.
La troisième condition est que ces Etats généraux soient un exercice libre,
ouvert et indépendant. Pour atteindre cet objectif, j'ai souhaité qu'un comité
composé de 12 femmes et d'hommes reconnus, parmi lesquels les deux plus hauts
magistrats de France et les deux présidentes et présidents de commission des
lois de l'Assemblée nationale et du Sénat, puissent, sur la base de la lettre
de mission, s'assurer du bon déroulement de la démarche et travailler à un
rapport qui sera remis avant la fin de l'hiver 2022 au garde des Sceaux. Alors,
sans préempter ni les débats ni les propositions, sans être, loin de là, ni
exhaustif ni prescriptif, je voudrais très simplement, cet après-midi, évoquer
les deux grands enjeux qui me semblent devoir être explorés dans le cadre de
vos travaux.
Le premier, c'est cette restauration du pacte civique entre la nation et la
justice que j'évoquais il y a un instant. La justice est un organe essentiel de
l'Etat de droit et de notre démocratie, vous l’avez très bien dit vous-même
tout à l'heure, en ce qu'elle considère toutes les victimes et l'ensemble des
parties avec une égale attention, considération ; elle assure réparation ; elle
décide de peines pour les coupables avec la double vocation de punir et de
réinsérer dans la société ; elle substitue, pour citer le philosophe Paul Ricœur,
la mise à distance des protagonistes au court-circuit de la vengeance. C'est ce
lien qu'il nous faut densifier, le pacte Justice-Nation qu'il nous faut
restaurer. Alors cela suppose d'abord de garantir l'indépendance nécessaire à
l'impartialité de la justice, qui sont le fondement de la confiance de nos
concitoyens. Par nature, la justice doit sans cesse coopérer avec les pouvoirs
exécutif et législatif, mais sans jamais en dépendre ; avec le Gouvernement
responsable des politiques civiles et pénales et avec le Parlement responsable
de l'élaboration et du contrôle de la loi. Mais pour qu'elle puisse le faire
sans soupçon, il faut fonder clairement son indépendance. C'est pour cette
raison que j'ai relancé dès le début de mon mandat une réforme
constitutionnelle qui avait notamment pour objectif de renforcer en termes
d'indépendance les conditions de nomination des membres du Parquet. Les
conditions politiques n'ont pas permis à cette réforme d'aboutir sous ce
quinquennat, dont acte. Mais les Etats généraux doivent être l'occasion de
relancer le débat. Il est nécessaire et salutaire.
Cette plus grande indépendance doit s'accompagner d'une plus grande
responsabilité des magistrats. Il s'agit de la responsabilité dans le cadre des
procédures disciplinaires qui s'inscrivent dans le respect des règles posées en
2007 par le Conseil constitutionnel. Au-delà, le récent avis rendu par le
Conseil supérieur de la magistrature - dont je salue plusieurs des membres ici
présents, dont plusieurs membres du comité - le récent avis, offre des pistes
qui, sur ce sujet de la responsabilité, méritent d'être explorées et même,
oserais-je dire, retenues, et tout en respectant pleinement l'acte
juridictionnel, permettent des progrès réels et substantiels en matière de
responsabilité. Ma conviction est qu'il faudra, en ces domaines, aller aussi de
l'avant.
Restaurer ce pacte Justice-Nation suppose aussi de savoir interroger
quelques-uns des éléments de notre propre organisation. La singularité
française avec un corps de magistrats unique est-elle le modèle garantissant le
mieux l'impartialité ? Notre modèle d'instruction est-il plus efficace, plus
porteur de confiance ? Nos organisations, la répartition du travail entre juges
et fonctionnaires, l'Office et le périmètre du juge sont-elles à faire évoluer
? À cet égard, il paraît que nous devons légitimement regarder ce que l'Europe
nous montre et ce aussi en quoi elle peut nous inspirer. La justice joue
également un rôle essentiel en ce qu'elle met, à proprement parler, en scène
les valeurs fondatrices du pacte social. Nos concitoyens sont à cet égard
attentifs à la loyauté de la procédure, à la possibilité de faire valoir leur
droit et leur dignité. Vous l'avez tous rappelé avec vos mots ainsi que nos
compatriotes qui l’exprimaient à l'instant. Il est donc aussi légitime, dans ce
cadre, que vos travaux interrogent nos procédures et catégories profondes : la
plainte, l'instruction, le procès, la peine afin de déterminer si, en toute
matière, elles sont encore adaptées ou à améliorer. Le champ de cette deuxième
série de remarques est vaste, j'en ai conscience, il a simplement vocation à
indiquer à l'ensemble des parties prenantes et au comité tout particulièrement,
la grande latitude qui lui est offerte pour traiter de ces sujets. Car je crois
que c'est dans quelques-unes des réponses de système à ces questions que gît
sans doute une part d'une plus grande efficacité et humanité que nous pourrions
apporter à l'ensemble de celles et ceux qui font le droit dans notre pays.
Restaurer le pacte Justice-Nation implique ensuite de garantir la capacité de
la justice à prendre en compte les grandes évolutions sociales, celles que
vivent nos compatriotes et que nous vivons tous.
La première grande évolution que nous ne pouvons pas ignorer est celle,
évidemment, des réseaux sociaux. La justice progresse chaque jour dans la prise
en compte des phénomènes qui, comme les violences faites aux femmes, comme
l'inceste, sont révélées par les victimes sur les réseaux sociaux et où des
campagnes de dénonciation se mettent en place. Ces phénomènes, qui se sont
accélérés ces dernières années, ont une dimension positive en ce qu'ils
libèrent la parole des victimes et permettent de révéler et d'établir des
vérités et ainsi de mieux réparer, mais également de mieux protéger. Mais le
risque de ces nouveaux mouvements est en quelque sorte l’entrée dans une ère de
la divulgation sans contrôle et en temps réel, parfois de la calomnie,
quelquefois de la vengeance, en tout cas, deux phénomènes qui foulent aux pieds
la protection des parties et notamment la présomption d’innocence. C’est une
dérive dangereuse aussi pour notre démocratie qui impose de considérer comment
remettre au plus vite tous ces phénomènes dont le champ de procédure, qui
doit-être modernisé pour être plus rapide mais garantir les droits de toutes
les parties dès le début. L’autre phénomène, je ne suis pas là non plus
exhaustif, mais l’autre grand phénomène que nous vivons depuis plusieurs
décennies et qui tend à s'accélérer, est celui principalement - dois-je dire,
sous l'influence des pays anglo-saxons- de la pénalisation des relations sociales.
Fonctionnaires, médecins, scientifiques, directrices et directeurs d'école
élus. Ce mouvement, orchestré par des citoyens souvent devenus procureurs, a
gagné de plus en plus de champs de nos relations sociales. Je considère là
encore que les Etats généraux doivent éclairer cette évolution qui s'est
largement faite à bas bruit afin d'en apprécier les conséquences. Et de
regarder comment préserver notre société, parfois des excès, mais aussi
d'autres fois de voir comment, collectivement, nous devons nous adapter à ces
nouvelles réponses. Les travaux des Etats généraux pourront, sur ces sujets,
s'appuyer sur plusieurs rapports disponibles, en particulier celui remis au
garde des Sceaux par Elisabeth Guigou autour de la question essentielle de la
présomption d'innocence qui a été percutée par ces deux grandes évolutions que
je viens de mentionner.
Quatrième élément de remarque sur ce pacte de confiance, pour le restaurer.
Cela requiert, au-delà de la question de l'indépendance que je viens d'évoquer,
de trouver les bons termes dans la mise en œuvre de la responsabilité des élus
et responsables publics dans ce contexte de pénalisation. En effet, quand des
responsables : ministres, fonctionnaires, élus se trouvent cités dans une
procédure pour une crise qui est encore en cours, nous sommes loin de
l'apaisement et de l'équilibre que j'évoquais précédemment. Et la situation que
nous sommes en train de vivre collectivement pose une question qui peut venir
mettre en tension l'autorité judiciaire avec les autres pouvoirs. Il nous faut
donc tout à la fois, d'une part, redéfinir les termes de la responsabilité
politique. C'est parce que le monde politique a en quelque sorte perdu la
culture de la responsabilité vis-à-vis des citoyens que s'exerce la recherche
d'autres formes de responsabilité. Et nous ne saurions le nier. Et redéfinir
les champs de la responsabilité pénale des fonctionnaires, élus et ministres.
J'avais moi-même porté en début de mandat l'idée de suppression de la Cour de
justice de la République. Les circonstances rendent cette réforme caduque
aujourd'hui, mais la logique reste plus actuelle que jamais et la réflexion
doit être sereinement déployée. Les récentes propositions du Conseil d'Etat
pourront nourrir vos travaux et au fond, je vais vous livrer ma conviction,
chacun doit être responsable de ses actes et de ses décisions. Il faut à chaque
fois distinguer les actes qui sont les plus individuels, les décisions les plus
individuelles et celles qui se font dans le cadre du service ou de la mission.
Jamais nous ne devons pour autant rendre impossible la décision publique.
Jamais nous ne devons tomber dans une situation d'impuissance publique, ni
retirer au peuple les choix qui, dans une démocratie, doivent in fine toujours
être les siens. C'est dans cet équilibre qu'il nous faut récupérer la question
de la responsabilité des élus et responsables publics.
Enfin, restaurer ce pacte entre la nation et sa justice requiert la
transparence et l'évaluation. La justice, comme toutes les institutions, doit
présenter les comptes et les termes de sa gestion à la nation, conformément à
l'article 15 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Il s'agit
bien là de la responsabilité des collectifs de justice, qu'il s'agisse d'une
cour, d'un tribunal ou d'un service auquel il revient de rendre compte à la
nation des moyens alloués. Sur ce sujet aussi, il nous faut sans doute
retrouver le sel et la substance de notre Déclaration des droits de l'homme et
du préambule de notre Constitution.
Le second grand champ de réflexion pour ces Etats généraux, à mes yeux, est
celui de la justice comme service public. En effet, si nous sommes arrivés à ce
niveau parfois de défiance tel que vous me l'avait décrit, Madame la première
présidente, monsieur le procureur général, c'est parce que la justice ne
parvient pas aujourd'hui à remplir, comme chacun le souhaiterait, comme au
fond, tout le monde le souhaiterait auprès de nos concitoyens le rôle qui doit
être le sien : trancher rapidement les conflits qui émaillent la société. Les
trancher en prenant le temps nécessaire à la qualité des décisions et des
procédures et avec la considération et l'humanité qui convient pour la justice
des hommes. Quand un propriétaire met plusieurs années à obtenir le versement
d’un impayé de loyers, quand un salarié met en moyenne 16 mois pour savoir si
son licenciement est fondé ou non, il n'est pas illégitime que la confiance
recule. Quand on a les difficultés pour suivre, comprendre une procédure comme
vous l'avez très bien décrite tout à l'heure, Madame, quand l'auteur d'une
infraction est placé en détention, parfois plus d'un an après la commission des
faits, parfois alors même que sa vie a changé, il est légitime que parce que
nous tombons dans des situations humaines qui, de bon sens, paraissent
inacceptables, l'organisation collective qui est la nôtre est interrogée. Tout
cela relève de la justice en tant que service public. Tout cela relève du fait
que toutes et tous, nous sommes au service de nos concitoyens. Les lenteurs,
les lourdeurs du service public de la justice ne satisfont aujourd'hui
personne, ni les victimes qui ont le sentiment d'une impunité généralisée, ni
les policiers et gendarmes qui ont le sentiment d'inutilité, ni les magistrats
et les avocats qui font partie de ce malaise et qui eux-mêmes vivent la même
frustration, ni même les coupables pour qui, dans trop de cas, la peine perd de
son sens avec les durées que j'évoquais. Ces Etats généraux doivent donc être
l'occasion de penser un service public de la justice moderne, pour ne retenir
que trois notions qui me paraissent tout particulièrement importantes :
l'effectivité, la lisibilité et l'ouverture sur la société.
L'effectivité tout d'abord. Je reprends là un des thèmes chers à la philosophe
Simone Veil, mais qu'il nous faut en sorte que nos grands principes de droit
retrouvent une traduction dans le concret des vies. Que la justice ne soit pas
simplement un principe, mais un vécu. L'effectivité, c'est d'abord faire en
sorte que chacun ait accès à une solution de justice. Là aussi, c'est un
ressort très clairement de quelques minutes que nous venons de passer ensemble.
Beaucoup a été fait ces dernières décennies pour l'accès aux droits et je veux
saluer ici l'engagement de plusieurs magistrats, personnel du ministère de la Justice
et parlementaires qui ont tant travaillé sur ce sujet. Les points de justice
ont aussi été créés dans les services. Le Gouvernement, plus récemment, a
revalorisé l'aide juridictionnelle afin de renforcer la qualité de la défense
des plus fragiles. Mais la question dont nous devons nous saisir durant ces
Etats généraux, c'est comment faire plus ? Comment mettre en place, par
exemple, des plateformes numériques pour accéder au droit de manière plus
simple, plus rapide, sans formalisme, sans avoir à se déplacer ? Comment aussi
faire en sorte que les plus modestes dans notre société aient accès plus
simplement au droit à la justice lorsqu'ils sont confrontés à tant de
difficultés ? C'est une question de moyens. C'est une question aussi
d'organisation, de simplicité de nos organisations, parce que toute complexité
et formalisme éloignent les plus vulnérables du droit et de la justice. Et
donc, il nous faut réfléchir en profondeur aux angles morts qui demeurent, qui
sont en quelque sorte aussi les parts maudites de notre accès au droit et qui
supposent, je dirais, plus que le simple travail sur l'aide juridictionnelle,
même s'il est absolument essentiel, mais un travail d'organisation, de
simplification, là aussi, de réponses parfois humaines et d'accueil de nos
compatriotes. Je souhaite que vous puissiez là encore proposer de manière très
libre des pistes nouvelles, des améliorations concrètes qui n'ont pas été
envisagées jusqu'alors.
L'effectivité consiste également à réduire, en respectant la qualité des procédures
et des décisions, le temps entre la plainte et le jugement pour que chaque
partie puisse reprendre le plus vite possible le cours de sa vie. Si nous n'y
parvenons pas aujourd'hui, c'est parce que nos magistrats, nos greffiers, nos
personnels administratifs sont pris par un flux d'affaires toujours plus élevé.
Rien que pour la justice civile, 2,2 millions d'affaires supplémentaires chaque
année, prix colossal, qu'il s'agisse de divorces, d'adoptions ou conflits, du
travail, d'urbanisme et j'en passe lesquels sont cruciaux dans le quotidien de
nos concitoyens. Aussi, pour garantir l'effectivité du service public de la
justice, il y a bien évidemment le sujet des moyens. Je l'ai évoqué tout à
l'heure. Le Gouvernement a investi, la loi de programmation de la justice a
permis le recrutement de 700 magistrats et, au titre de la justice de
proximité, plus de 2 000 contractuels en un an sont déployés. Jamais de tels
efforts n’ont été faits, mais c'est en vérité par des choix profonds que nous
devons répondre aussi à cette transformation que nous sommes en train de vivre,
des choix profonds ayant trait au périmètre de ce qu'on appelle « l'Office du
juge » que nous pouvons aussi régler vraiment, ces problèmes. Nous avons dans
le champ de la justice civile qui, trop souvent encore, n'attire plus et qui
est pourtant une mission essentielle, étendu la médiation, par exemple, pour le
divorce, et simplifier cette procédure. Je souhaite que les États généraux
étudient comment nous pouvons être sur ce sujet plus audacieux, plus radicaux.
Pourquoi ne pas réserver l'accès aux juges aux affaires les plus complexes ou
les plus importantes ou, à l'inverse, envisager une organisation plus adaptée
où l'accès serait plus simple, plus rapide, en réservant la technicité de certaines
affaires à d'autres formes d'organisation. Le témoignage d’Annie l'a très bien
montré tout à l'heure sur la nécessité de cette rapidité pour une affaire
simple, qui donne le sentiment d'être soumis à un traitement inhumain. De tels
changements permettraient de remettre les juges, l'ensemble de nos magistrats
au cœur de leur métier et de prendre des décisions qui ne sont plus sous la
pression du chiffre, mais avec la force du droit et toute l'humanité nécessaire
de permettre peut-être aussi de reconsidérer la répartition des tâches avec les
greffiers, les fonctionnaires de justice et d'ouvrir aussi de nouvelles
perspectives pour les autres professions du droit. Je sais les crispations que
ces réformes parfois créent. Si on transforme à droit constant une organisation
et qu'on réduit les matières qui vont devant le juge, toutes les professions
sont impactées et légitimement peuvent dire vous nous enlevez de la matière, et
donc, de l'activité. Mais je pense que les autres professions du droit, comme
les avocats, peuvent aussi contribuer en envisageant de nouvelles missions ou
une participation à ces médiations, à ces conciliations d'être aussi des
acteurs de ces nouvelles formes de traitement des conflits. Envisager de
nouvelles perspectives. L'enjeu à la fin est que les vies de nos concitoyens ne
se trouvent plus suspendues, comme mises entre parenthèses du fait de lenteurs,
de lourdeurs qui ne sont pas la responsabilité des acteurs engagés de la
justice, mais qui sont notre responsabilité collective en ce qu'elles sont la
conséquence de notre incapacité à réformer un système devenu à bout de souffle.
Et donc, je vous invite sur ce sujet à porter le maximum d’ambitions en levant
là aussi parfois les contraintes qui ont pu exister entre professions pour, si je
puis dire, essayer de déployer avec le maximum de bon sens et d'humanité la
manière d'envisager ces sujets pour gagner en efficacité et rapidité au service
de nos concitoyens. Si pour cela, il faut déjudiciariser certains champs, nous
ne devons pas non plus l'exclure a priori.
L'effectivité suppose aussi que la justice gagne en compétence et en technique
dans des contentieux qui, pour certains champs, sont devenus très spécialisés.
Et je pars en quelque sorte à l'autre bout de la chaîne. Je parlais là de la
justice du quotidien, la justice civile, qui est le quotidien pour des millions
de nos compatriotes. Mais de l'autre côté, si on parle de l'effectivité et de
justice, il faut aussi que notre justice s'adapte à un droit de plus en plus
complexe, de plus en plus mû par l'évolution des normes internationales et
européennes, à des contentieux qui se sont complexifiés. Nos magistrats sont en
effet confrontés très fréquemment en matière civile, économique à des affaires
d'une envergure et d'une complexité telle que leurs moyens ne sont plus
aujourd'hui adaptés. Ils doivent souvent faire face à des conclusions déposées
par des cabinets d'avocats très spécialisés, dont l'analyse demande un travail
tel qu'ils rendent tout jugement rapide impossible. Pour outiller les
magistrats face à ce phénomène qui ne cesse de s'accélérer, il nous faut d'une
part repenser la formation et les parcours de carrière, d'autre part,
développer la mobilité, peut-être dans d'autres administrations, aussi dans
d'autres secteurs, pour que les magistrats puissent acquérir des expériences
professionnelles, humaines qui leur seront utiles pour mieux juger. Et enfin et
surtout, oserais-je dire, travailler à mieux entourer les juges par des équipes
adaptées, spécialisées et donner sur ces contentieux plus de moyens.
L'effectivité, enfin, est celle des peines. J'ai évoqué en ce sujet les
réformes mises en œuvre en matière de politique pénale et pénitentiaire. Nous
sommes là, je crois, dans un sujet d'exécution, de mise en œuvre, mais j'invite
le comité et l'ensemble des contributeurs aux États généraux de se saisir de
toutes les pistes d'amélioration sur ce sujet pour nous aider à encore
continuer d'améliorer ce champ essentiel où l'on juge aussi la dignité d'une
société.
Un autre axe essentiel, le deuxième que je souhaitais évoquer pour améliorer le
service public de la justice est celui de la lisibilité. Vous y êtes à peu près
tous revenus sur ce sujet tout à l'heure. Il y a d'abord un sujet de production
de la loi et des normes. Si on parle de lisibilité, regardons d'abord d'où
vient la norme et la quantité produite. Alors, le Gouvernement a essayé ces
dernières années d'améliorer les choses. Il y a eu certains points
d'amélioration. Nous produisons beaucoup moins de normes réglementaires et nous
avons réduit le nombre de décrets autonomes en le divisant par plus de 4. Nous
avons aussi réduit drastiquement le nombre de circulaires, comme on dit
joliment dans le jargon, en flux et en stock. Mais soyons lucides, l'inflation
normative est partout. Elle est d'abord dans le fait que notre système, qui a
été pensé avec un centre qui était la loi, s'est lui-même décentré. Car la
norme produite, qui régit de plus en plus nos rapports dans tous les champs de
la société, est de plus en plus une norme internationale et européenne.
Celle-ci prolifère et s'accélère. Ce qui est un défi pour les acteurs sociaux,
économiques, pour nous tous, mais c'est un défi pour nos magistrats, pour
l'ensemble du fonctionnement du service public, de la justice, pour les avocats,
pour toutes celles et ceux qui ont œuvré sur, justement, ces matières
essentielles. Ensuite, comme pour y répondre, nous avons collectivement
contribué aussi à une inflation législative. Cette matière contribue à une
illisibilité de notre droit. Et là-dessus, les choses ne s'améliorent pas. Les
lois sont plus nombreuses. Elles sont à chaque fois, en quelque sorte, grossies
par le droit d'amendement, qui est un droit évidemment légitime totalement du
Parlement. Mais il est clair que sur ce sujet, une réforme de notre
Constitution s'imposera. Car aujourd'hui, Gouvernement et Parlement courent en
quelque sorte après la prolifération des normes qui lui est extérieure et les
changements de la société pour légiférer plus encore. Et les accélérations que
les 15 dernières années ont donné à voir ne sont pas soutenables, ni pour la
société ni pour notre justice. Cette matière, je vous la livre, ce n'est pas un
cadeau, mais je les livre pour dire qu'on ne peut pas aborder et légitimement
le sujet de la lisibilité sans être honnête sur d’abord la production des
normes et considérer que ce sujet requiert une réflexion en profondeur et
appellera une révision constitutionnelle sur le rôle du Gouvernement, du
Parlement en la matière qui devra être menée. Si aucune réforme ne pourra être
menée à son terme sous ce quinquennat, je souhaite que vous puissiez vous
saisir de cette réflexion autour de ce thème simple, celui que la loi ne règle pas
tout.
La lisibilité doit ensuite être celle de nos codes existants. Or, nos lois, nos
procédures ont parfois atteint un tel niveau de complexité que même les
professionnels aguerris, justice, forces de l'ordre ont parfois des difficultés
à s'y retrouver. Alors, quid de nos compatriotes ? Nos codes, et notamment le
Code de procédure pénale, mêlent des logiques de plus en plus difficilement
compatibles qui fragilisent l'intelligibilité et parfois la bonne application de
nos procédures. Vous le savez infiniment mieux que moi. Voilà pourquoi j'ai
annoncé, lors du Beauvau de la sécurité, la réécriture du Code de procédure
pénale. C'est une matière essentielle, mais éminemment délicate. La procédure
pénale est sœur jumelle de nos libertés, et le Code affirme la présomption
d'innocence dans son article préliminaire qui règle la question de la
perquisition à l'heure du laitier, c'est celui qui accorde le droit au silence,
c'est celui qui permet à votre fils, lorsqu'il a fait une bêtise, de prévenir
ses parents par téléphone depuis sa garde à vue, c'est celui qui donne les
moyens d'investigation renforcés en matière terroriste, etc. C'est donc un
sujet éminemment important qui devra être traité avec tout à la fois audace et
prudence. Mais si on parle de lisibilité, nous pouvons en rester à la situation
actuelle.
La lisibilité, c'est enfin un sujet d'intelligibilité et de suivi. Cela suppose
d'abord d'investir sur la formation de nos concitoyens. Pour que le droit soit
compris, il faut qu'il soit un peu connu dans ses bases, dans son
fonctionnement. Et il me semble que vos travaux pourraient utilement éclairer,
les décideurs publics, sur la manière d'améliorer la connaissance et
compréhension de notre droit dans l'ensemble de la société dès la formation de
base de tous nos concitoyens. Monsieur le professeur, vous savez mieux que moi
combien ce sujet existe déjà, mais je crois qu'il nous faut être lucide, c'est
encore hétérogène, sans doute imparfait, et c'est un sujet essentiel pour bien
vivre en société. C'est comprendre le fonctionnement, les droits qui sont les
nôtres, et de pouvoir recevoir en quelque sorte, ensuite, les décisions
auxquelles nous sommes confrontés. Parler de l'intelligibilité et du suivi,
c'est aussi parler de la langue que la justice emploie. La justice parle
aujourd'hui une langue qui, trop souvent, reste marquée par la technicité :
technicité des codes mais aussi d'une logique propre, et reste souvent peu
compréhensible pour le non-initié. C'est un chantier que je crois essentiel si
nous voulons là aussi espérer une vie en société plus harmonieuse et plus
heureuse. Il faut donc aller vers davantage de simplicité et de pédagogie. Je
souhaite aussi que nous progressions en matière de suivi des plaintes et des dossiers.
Gwendoline, je crois ne pas trahir votre prénom, l'a parfaitement évoqué tout à
l'heure. On attend longtemps, on ne sait pas où la procédure en est. Il y a une
forme de paradoxe dans notre société :nous sommes dans un monde où on peut
suivre en quelque sorte le colis qu'on a commandé à la minute. Mais où, ce qui
est le cœur de notre vie qui nous empêche de dormir, on ne sait pas où ça en
est ? On a l'impression de déranger tout le monde lorsqu'on demande où en est
sa propre vie ? Le bon sens, là aussi, doit nous conduire à changer nos
pratiques, à le faire en nous donnant les moyens de le faire. C'est une
question d'organisation. C'est une question aussi d'humanité. C'est aussi une
question de technique. Et je crois que nous devons d'abord clarifier le suivi,
définir mieux les interlocuteurs, mais utiliser mieux la révolution numérique
qui peut, sur ce sujet, offrir des services aux usagers, à nos concitoyens et
permettre des sauts qualitatifs immenses. En particulier ce qu'on appelle en
très bon français nos legal tech, toutes ces entreprises qui sont impliquées
dans la transformation par le numérique de nos pratiques, permettent des
innovations extraordinaires, elles doivent être associées aux réflexions en la
matière et à ces éléments de lisibilité, d'accessibilité et de
simplicité.
Enfin, le service public de la justice sera d'autant plus proche, d'autant plus
humain, qu'il sera dans sa construction même, dans la formation de ceux qui y
concourent, ouvert sur la société. Il y a, et je ne les sous-estime pas, une
tension fondamentale, que nous devons avoir le courage de regarder en face. Il
faut à la fois garantir l'impartialité des juges, et donc faire en sorte qu'il
ne soit lié à aucun intérêt dans la société. Et nous nous devons d’être
particulièrement vigilants sur ce point. Et en même temps garantir, comme je
l'ai évoqué, leur bonne connaissance de matières de plus en plus techniques,
que la société transforme, avoir la connaissance humaine aussi des évolutions
sociales profondes. Alors, que faire ? La réponse ne peut pas être dans la
fermeture ou le repli. Ce n'est pas vrai. Je souhaite donc que vous vous
empariez de ces sujets, celui de la formation des magistrates et des
magistrats, qui est fondamentale, et notamment d'une plus grande ouverture à
tous les niveaux de l'École nationale de la magistrature, mais du sujet aussi
des passerelles vers d'autres missions ou avec d'autres professions. De la même
manière pour les autres professions du droit, en particulier la profession
d'avocat, ce travail doit être conduit de la formation et des évolutions de
carrière. On mesure la démocratie d'un pays au sort fait à ses avocats, et
j'entends que les avocats, Institution au centre de la justice, porteuse du
respect des personnes, y compris du respect par l'institution judiciaire,
soient donc présents au cœur de vos réflexions. C'est d'ailleurs pour cette
raison que le président du Conseil national des barreaux est membre du comité,
je souhaite que vous puissiez envisager là aussi l'évolution des carrières, des
passerelles entre professions pour marquer et parachever cette ouverture.
L'ouverture, c'est aussi celle d'une justice qui ressemble à notre société en
matière de parité. Je veux d'ailleurs ici saluer les extraordinaires avancées
des dernières années et les résultats et qui montrent que à cet égard, sur bon
nombre de formations, nous avons une situation qui est plus en avance que dans
beaucoup d'autres métiers et professions, mais qu'il faut continuer à
travailler pour être vraiment à la parité. Mais il nous faut continuer d'œuvrer
à l'ouverture en termes de diversité sociale et l'ouverture à toute, justement,
la société des professions du droit. Tout doit être mis sur la table et
considéré en termes d'ouverture. Celle-ci est nécessaire à la bonne lisibilité,
à la bonne effectivité aussi et au bon fonctionnement, donc, de ce service
public de la justice.
J'ai conscience de ne pas aborder ici bien des questions essentielles qui ont
parfois fait l'objet de réformes importantes durant ce mandat : je pense à la
justice des mineurs, à la protection judiciaire de la jeunesse ou à
l'administration pénitentiaire. Et il y en a beaucoup d'autres. Je n'aborde pas
non plus d'autres sujets qui, je suis sûr, vous ouvrirez, qu’aussi Madame la
défenseure des droits saura mettre en avant, tant cette autorité administrative
indépendante, aide aussi à améliorer au quotidien le fonctionnement de notre
justice et l'Etat de droit dans notre pays. Je veux, pour conclure et avant que
vous ne commenciez vos travaux, faire simplement quelques rappels essentiels.
Le premier, c'est que notre modèle démocratique est fondé sur ce qu'on appelle
“l'Etat de droit” qui passe par l'Etat de justice. Agir pour renforcer la
justice est donc un combat essentiel, et je pèse mes mots, un combat de
civilisation. On doit la réformer, la moderniser et chercher à renforcer ce
pacte civique que j'évoquais entre la nation et sa justice. Mais il faut
toujours la défendre. C'est le devoir de chaque citoyen. Une démocratie où on
laisse la défiance s'installer et la justice être attaquée est une démocratie
qui sape ses propres fondements.
Notre justice, ensuite, s'est construite depuis longtemps dans le dialogue des
juges au niveau européen. Ce dialogue a d'ailleurs accompagné la construction
politique de l'Europe. Il l'a précédée. Elle progresse par des textes comme la
Convention européenne des droits de l'homme, que la France a rejoint
souverainement et qui sont des outils fondamentaux pour défendre les droits de
l'homme. Cet humanisme français et européen qui nous fait et nous distingue est
à défendre. Je suis étonné, pour rester pudique, dans nos débats aujourd'hui,
de voir que dès qu'il y a un problème, nous en revenons à cette vieille maladie
française qui consiste à dire c'est l'Europe ; mais l'Europe, c'est nous. C'est
nous qui l'avons fait et qui l'avons choisi. C'est nous qui l'avons construite.
Tous les textes auxquels nous sommes soumis, nous les avons bâtis dans nos
discussions, puis signés, puis ratifiés souverainement. Qu’est-ce que c’est que
cette affaire ? Il nous faut donc les défendre. Et donc, il nous faut
poursuivre et préserver ce dialogue des juges et il nous faut continuer de
parachever ce travail et il faut parfois, comme on le fait au niveau national,
changer la norme européenne, mais par un travail politique que les dirigeants
et élus pour cela doivent mener, que les parlements élus pour ce faire doivent
conduire. C'est ça. Et n'oublions pas nos fondements. La France continuera
enfin de défendre partout la protection de l'Etat de droit parce que c'est sa
vocation universelle. C'est pour cela, par exemple, que je suis intervenu
encore récemment en faveur de ceux qui avaient participé à la création, même
imparfaite, d'un Etat de droit en Afghanistan. C'est pour cela que nous avons
décidé de mettre en place, ce sera parachevé prochainement, le Fonds pour la
démocratie en Afrique. C'est pour cela aussi que j'ai annoncé il y a quelques
jours la relance du combat pour l'abolition universelle de la peine de mort.
C'est la vocation de la France et c'est celle que nous poursuivons.
Mesdames et Messieurs, les métiers que vous faites, ou auxquels vous vous
destinez pour les plus jeunes d’entre nous, arrachent les vies à l’arbitraire,
garantissent nos libertés, protègent sans distinction tous les citoyens. Voilà
pourquoi ils sont si beaux et si nobles. Voilà pourquoi aussi ils sont
indissociables d’une responsabilité immense. Et la première des responsabilités
qui est au cœur, au fond de l’acte de juger, c’est celle du doute. Pas le doute
qui paralyse, pas le doute qui empêche, non le doute qui impose de ne pas céder
à la tyrannie de l’immédiateté ou de l’émotion, que malheureusement nos
sociétés érigent parfois en paradigme. Le doute lucide qui permet, comme disait
Gisèle HALIMI, de garder les yeux ouverts et ainsi de progresser, d’avancer.
C’est tout le sens à mes yeux de ces états généraux, de collectivement douter
avec lucidité. Tout mettre à plat, nos pratiques, nos préférences collectives,
nos organisations pour mieux construire l’avenir.
Alors, je compte sur vous, je compte sur vous pour faire de ces états généraux
non seulement une chance pour la justice, mais une chance pour notre pays.
Quant à moi, vous pouvez compter sur mon plein engagement. Je serai toujours du
côté de ceux qui agissent, comme l'écrit Pascal, pour fortifier la justice,
plutôt que de celui de ceux qui, la critiquant, la salissant, justifient
finalement une seule chose, la force et la violence. Alors, bons travaux, soyez
libres, exigeants et déterminés.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
- [Discours d’hommage à Samuel Paty]
Seize octobre deux mille vingt. Cette date a, à tout jamais, marqué ma fonction
de Premier ministre. Elle a marqué la
France entière, et avec elle, les valeurs les plus profondes de notre idéal
démocratique et républicain.
Un professeur de notre école, notre école laïque, gratuite et obligatoire,
c’est-à-dire pour tous, le bien le plus précieux de notre patrimoine commun, un
professeur avait été frappé à mort dans les conditions les plus abjectes qui
soient au nom de l’obscurantisme le plus barbare. Tout simplement parce qu’il
remplissait sa mission dans un de ces collèges de France, reflet de la
difficulté et des souffrances des temps présents, mais aussi creuset de tous
les espoirs et tous les possibles.
Samuel Paty, le professeur Samuel Paty, rejoignait la triste liste des victimes
du terrorisme islamiste et de la lâcheté humaine. Parce qu’il faisait son travail de pédagogue
et de passeur.
Quelques temps après lui, c’étaient trois innocentes victimes qui étaient
odieusement tuées à Nice, parce qu’elles pratiquaient leur culte en toute
liberté. Puis à Rambouillet, une fonctionnaire du commissariat de police, parce
qu’elle accomplissait son devoir de dépositaire de l’autorité publique. Après
tant d’autres, victimes d’un intégrisme sanglant.
Un an après, je veux d’abord saluer la mémoire de Samuel Paty et partager un
peu, si vous m’y autorisez, chère famille, votre irréfragable chagrin. J’ai
l’impression, depuis que je me suis rendu, avec le ministre de l’éducation
nationale, auprès de la communauté éducative de Conflans-Sainte-Honorine, et
surtout au fil, chère Madame Paty, cher Monsieur Paty, de nos échanges
réguliers, de le connaître un peu. Assez en tout cas pour distinguer en lui ce
pédagogue créatif et déterminé, habité par une forme de vocation apte à
éveiller les consciences et à refuser que l’on ne baisse jamais les bras pour
le bien des enfants.
Un enseignant parmi tant d’autres sans doute, mais en est-il finalement
d’ordinaires dans nos sociétés si complexes, où la difficulté du métier
d’éducateur n’a jamais été aussi forte qu’elle n’a été autant nécessaire ? De
celles et ceux qui apprennent chaque jour à leurs élèves à discerner et à
cultiver en eux–mêmes cette part « qui fait de chacun de nous l’expression du
monde », pour citer le grand Jean Giono.
Et voilà qu’un homme qui voulait faire son métier, un métier noble, exigeant et
parfois ingrat, un homme qui n’aspirait qu’à transmettre les valeurs de
liberté, de laïcité, de tolérance, de libre arbitre que nous ont léguées les
Lumières et qui ont été conquises par tout un peuple au prix de combats si
souvent ardents, voilà que pour ces motifs un serviteur de la République a été
assassiné.
C’est pourquoi, rendre hommage à Samuel Paty, c’est rendre hommage à la
République. Et rendre hommage à la République, et avec elle à nos libertés
fondamentales dont elle est la garantie autant que la condition, c’est d’abord
la défendre avec une inébranlable volonté.
Je veux, en ce jour particulier, le réaffirmer haut et fort devant vous : les
institutions et le Gouvernement de la République luttent pied à pied, dans le
monde, en Europe, et à l’intérieur du territoire national contre le terrorisme
islamiste, contre le terrorisme sous toutes ses formes. Alors que nous avons déployé davantage les
capacités d’intervention de nos services de renseignement, que nous avons, tout
récemment encore, renforcé notre législation anti-terroriste, nous avons
significativement accru ces derniers mois nos moyens de lutte contre la haine
en ligne, dont nous ne savons que trop bien le rôle qu’elle a pu jouer dans
l’assassinat de Samuel Paty.
Que nul ne doute un seul instant de la détermination de la Nation et de ses
représentants à ne céder aucun centimètre aux ennemis de la République et à
leur réserver les punitions et les rigueurs prévues par l’Etat de droit. Il ne
saurait y avoir d’autre issue à ces entreprises qui ont pour double objectif de
porter atteinte à la vie humaine et aux valeurs qui fondent notre humanité.
Rendre hommage au Professeur Paty, je le dis ici à dessein au siège historique
du ministère de l’Instruction publique, c’est aussi faire prospérer le projet
républicain en ce qu’il est le plus prometteur rempart contre toutes les formes
de barbaries, de rejet et de violence : le droit à l’éducation et à la
formation, celui d’être intégré, de s’émanciper, de s’élever socialement, par
ses mérites, son talent et son travail, celui de donner à tous et à chacun les
mêmes chances et les mêmes atouts, celui d’accéder à la culture et au sport.
Plus que jamais, les politiques éducatives, de formation et d’intégration
doivent rester au cœur de l’action gouvernementale. Nous devons tous les jours rester fidèles à la
mémoire de Samuel Paty, car avec sa mort, c’est une part de nous-même, c’est
une part de l’idéal républicain, qui ont été pris pour cibles. Nous devons tous les jours rester fidèles à la
mémoire de Samuel Paty, en nous engageant à servir et à défendre, aux côtés de
nos enseignants, ces valeurs fédératrices et plus modernes que jamais, ces
valeurs inscrites au frontispice de nos écoles, ces valeurs qui ont pour nom :
liberté, égalité, fraternité.
- Je suis convaincu que dès lors qu’elle est conforme à l’esprit comme à la lettre de la loi de 1905 et de ses différentes modifications, la laïcité n'a pas besoin de qualificatifs. Loin d’être, comme certains font semblant de la croire le moyen d’exclure le fait religieux de l’espace social et du débat public, elle délimité simplement les domaines d’intervention de l’Etat d’un côté et de la religion de l’autre. Il n’est pas question d’un conflit de transcendance mais simplement de rendre à la République ce qui est à la République et à Dieu ce qui est à Dieu.
- Quand l'Italie et la France avancent ensemble, c'est toute l'Europe qui progresse ! Cher Mario Draghi, merci pour ces échanges : nous continuerons à travailler en confiance pour nos nations et pour notre Union.
Le destin si particulier de la France, celui d’une nation consciente d’elle-même et de ses devoirs à l’égard du reste du monde depuis plus de 15 siècles, ne saurait se concevoir sans l'évocation de son lien millénaire, au point d’être qualifié de filial avec l’Église catholique.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- Pour réussir la transition énergétique, Il faut
qu’elle soit solidaire.
- Nous ne laisserons pas les Français sans solution face à la hausse des prix des carburants. Nous voulons des mesures efficaces et justes, pour aider ceux qui en ont le plus besoin.
- Y. Jadot : « on peut sortir du nucléaire en 20 ans. » J-L Mélenchon : « on peut fermer 22 réacteurs en 5 ans. » Alors que nous prévoyons, malgré les économies d’énergie, +20% des besoins en électricité d’ici 2035, et le double en 2050, ces propos ne tiennent pas la route.
- Le charbon génère encore près de la moitié des émissions mondiales du secteur de l’énergie. Le Japon et la Chine se sont engagés à ne plus financer de centrales à l’international, l’Afrique du Sud s’engage dans un programme de fermeture de ses centrales. Continuons.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Il y a eu beaucoup de force et de dignité
dans cet hommage [à Samuel Paty]. Dans les écoles et les établissements
vendredi et dans de nombreux lieux en France, on a vu ce que peut être l'unité
nationale quand l'essentiel est en jeu. Nous avons eu 98 incidents recensés à
ce stade, ce qui est en très nette diminution par rapport à ce qui s'était
passé après Charlie Hebdo ou le Bataclan.
Pour l'essentiel, l'univers scolaire fait corps sur ce sujet. Le petit pourcentage
d'incidents ne doit pas masquer le fait que les acteurs, dans leur immense
majorité, que l'on parle des adultes ou des élèves, sont évidemment
profondément choqués et même traumatisés par ce qu'il s'est passé. Ils sont
également convaincus que l'on doit consolider les valeurs de la République et
la laïcité. Les remises en question de la laïcité peuvent aussi être liées à
une forme de radicalité mais celles-ci restent très minoritaires. Cela réclame
une grande fermeté de notre part. En cas d'incidents, nous prenons les
sanctions nécessaires. Mais je pense qu'il faut cesser de se focaliser sur les
incidents qui donnent cette impression d'un non-consensus là où, en réalité, il
y a un consensus avec des exceptions. (…)
L'an dernier, ce qui était très important, était que l'hommage puisse se rendre
partout. C'est ce qui s'est passé. Nous aurions tous aimé qu'il puisse y avoir
un temps de préparation plus grand mais, pour des raisons sanitaires et des
raisons de sécurité, nous avons été obligés de renoncer à ces heures banalisées
du lundi matin. Néanmoins, dans la plupart des cas, ce moment d'hommage s'est
bien passé. Un an après, nous avons veillé à ce qu'il y ait bien ce temps de
préparation. L'occasion d'aller de l'avant et, surtout, d'insister sur les
thèmes constructifs puisque la meilleure manière de rendre hommage à Samuel
Paty c'est aujourd'hui d'en tirer un élément de renforcement des valeurs de la
République.
N'oublions pas que Samuel Paty est mort pour ces valeurs et qu'elles sont le
socle de notre pays. Encore une fois, cela correspond à la conviction de
l'immense majorité des Français, de l'immense majorité des professeurs et de
l'immense majorité des élèves. La focale devrait être, de temps en temps, sur
cette immense majorité.
- Je veux lutter contre ceux qui cherchent à ringardiser la laïcité, à faire comme si c’était quelque chose de franchouillard, de désuet. Ca n’est pas le cas. La laïcité est extrêmement moderne.
- C'est vrai que les sujets liés à la laïcité et aux valeurs de la République sont longtemps restés des sujets tellement évidents qu'ils en sont devenus implicites et ont fini, petit à petit, par s'édulcorer dans les esprits des adultes et des enfants. Voilà pourquoi il est nécessaire de redonner de la force et de la densité à la fois aux connaissances et aux pratiques pédagogiques en la matière. Dès 2017, nous avons clarifié et explicité les principes de référence et nous avons mis en place des processus de soutien et d'information. J'ai tiré toutes les conséquences du récent rapport de l'inspecteur général de l'Education nationale Jean-Pierre Obin pour améliorer la formation de tous les professeurs de France à la laïcité. A la fois dans le cadre de la formation initiale et dans celui de la formation continue. Nous nous sommes fixés pour objectif le déploiement de mille nouveaux «formateurs de formateurs» sur le terrain. Dans le même sens, nous avons organisé, lors de la dernière rentrée scolaire, une campagne d'affichage sur la laïcité ciblée pour les élèves et doublée de l'envoi de documents aux 62.000 écoles et établissements de France - dont Le Guide Républicain - à destination des professeurs.
- La campagne d'affichage sur la laïcité est peut-être mal
perçue par tel ou tel secteur militant mais, encore une fois, les arbres ne
doivent pas cacher la forêt. Je pense que dans une belle démocratie comme la
nôtre, quelle que soit la campagne que vous faites, quelle que soit l'action
que vous menez, vous trouverez toujours des gens pour la critiquer. Et après
tout c'est normal, c'est d'ailleurs une illustration de la démocratie.
Maintenant il ne faut pas en faire une généralité. La grande majorité des
professeurs voit bien l'utilité de consolider le thème de la laïcité et a
compris le sens de notre campagne. Les enquêtes que nous avons réalisées sur le
sujet sont d'ailleurs très bonnes.
Cette campagne qui, rappelons-le, s'adresse en priorité aux enfants et pas aux
professeurs, a rencontré sa cible. Nous avons eu de bons retours sur ce que les
élèves ont compris de la laïcité à travers elle. C'était bien le but
fondamental : démontrer que la laïcité avait des conséquences en chaîne et nous
permettait de vivre ensemble de manière égalitaire et harmonieuse. Après, qu'il
y ait des esprits chagrins qui s'émeuvent, je le regrette Je crois que certains
se seraient émus quel que soit le contenu de cette campagne sur la
laïcité.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- Cette différence droite-gauche obscurcit le
jugement (...) Il y a trois grand choix politiques sur la table : la
décroissance, le déclin et le choix central qu'incarne aujourd'hui Emmanuel
Macron.
- [Flambée du prix des carburants] Je suis davantage favorable à un dispositif comme le chèque carburant plutôt qu'à une baisse de la fiscalité (...) Ça coute très cher : 1 centime de baisse du litre de carburant c'est un demi milliard d'euros.
- Nous avons choisi cette stratégie de réindustrialisation et de soutien à l'emploi. Je pense que c'est la bonne car ça sera la seule qui rendra le pouvoir d'achat aux Français.
- Redonner un emploi à chaque Français qui soit un emploi avec de la dynamique salariale grâce à la réindustrialisation, c'est la bonne stratégie et que pour autant nous ne passons pas à côté des difficultés immédiates.
- Il n'y a pas d'argent magique, il y a des dépenses annoncées au mois de juillet pour protéger les Français.
- Nous avons une France qui sort en position de force du point de vue économique (...) La véritable difficulté française c'est la dynamique salariale.
- [«Quoi qu’il en coûte»] C'était pour protéger les salariés, les compétences, les entreprises. C'est ce qui nous permet aujourd'hui d'avoir un taux de chômage inférieur à avant la crise et un nombre de faillites inférieur à avant la crise. Si on appelle ça cramer la caisse, je ne suis pas d'accord.
- On peut prendre l'exemple de Valérie Pécresse, de Xavier Bertrand, de tous les candidats à la présidentielle qui proposent une augmentation générale des salaires de 10% qui coûte 25 milliard d'euros par an. Je dénonce l'incohérence de ces candidats.
- Si certains veulent tailler à la hache dans les dépenses et tuer la croissance, grand bien leur fasse (...) [Valérie Pécresse] quand elle était ministre du Budget et qu'elle a quitté le pouvoir, elle a laissé 26 points de dette publique supplémentaire et une croissance à 0.
- Nous avons la double citoyenneté, française et européenne. Et nous avons la double souveraineté, souveraineté nationale et souveraineté européenne (...) Si vous voulez être souverain comme nation, il faut que vous soyez souverain comme continent.
- Les Français ont vu depuis trois décennies les services prendre le dessus sur tous les autres pans de l'économie.
- J'ai vu dans ma circonscription en près de 20 ans comment lorsqu'une usine ferme, une permanence du Front national ouvre. La désindustrialisation a été perdue comme un abandon.
- Éric Zemmour, Marine Le Pen, c'est ce que j'appelle le camp du déclin, du défaitisme (...) Je suis en opposition frontale avec le diagnostic (...) Je ne suis d'accord ni avec le diagnostic qui est exagéré, ni avec la solution qui est in-opératoire. (…) Le diagnostic d'Éric Zemmour et Marine Le Pen sur la société française est erroné (...) Ils ne posent pas de manière honnête et objective les bonnes questions (...) Je combattrai avec la dernière énergie cette option politique que je crois mauvaise pour le pays.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- Dès aujourd’hui, 2 nouvelles
amendes délictuelles vont être expérimentées par nos forces de l’ordre dans 5
villes pour lutter contre la délinquance du quotidien : occupation illicite des
halls d’immeubles, installation
illicite sur le terrain d’autrui.
- Nous ne laissons rien passer face à ceux qui menacent nos enseignants. Les services de police sont totalement mobilisés pour retrouver le ou les auteurs de telles menaces [de mort contre deux enseignants à Marseille] pour les traduire devant la justice.
- Priorité au matériel des policiers et gendarmes, pour que chaque agent soit doté d’outils numériques performants : smartphones, applications… Voilà la concrétisation de la hausse historique du budget et la transformation du ministère de l’Intérieur.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
- [Etats généraux de la justice] C'est la première
fois que les citoyens sont associés, c'est un grand travail démocratique qui
s'ouvre. (…) Ça ne peut pas finir dans un tiroir, parce que les citoyens y sont
associés.
- C'est un cheminement et une cohérence : il s'agissait d'abord de réparer la justice dans sa quotidienneté, et ensuite de la moderniser.
- Il y a beaucoup de gens qui viennent se tortiller au micro pour réclamer des places de prison, mais pas chez eux : on veut des prisons mais dans la ville d'à-côté.
- [Réforme abandonnée du parquet] Les circonstances ne se prêtent pas à ce que nous allions maintenant devant le Congrès, mais nous ne l'avons pas oubliée.
- Cette judiciarisation [de la vie politique] existe, tout le monde en parle, tous les commentateurs et toutes les femmes politiques.
- Dites-moi quel est le sondage qui, à six mois d'une élection présidentielle, a vu juste? On perd le débat de fond, et ce qu'on garde c'est la mousse et l'écume.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- France 2030 c’est aussi un investissement de 650
millions d’€ pour faciliter la vie des entrepreneurs et des start-up en santé
numérique. Nous sommes engagés avec vous pour améliorer le quotidien des
patients et mieux les soigner.
- Parce que tout est prêt pour la campagne de vaccination contre la grippe nous avançons son lancement : dès aujourd’hui en EHPAD, le 22 octobre pour les publics prioritaires. Vous pouvez effectuer votre rappel contre la covid19 en parallèle.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
Lancement de la Stratégie d’accélération Santé
numérique. Ce sont 650 millions d'euros pour positionner la France en leader
mondial de la santé numérique. n effort inédit sera réalisé sur la formation de
l’ensemble des acteurs de la filière santé numérique. Objectif: former en 5 ans
plus de 200 000 étudiants à la santé numérique.
Créé en 2021 à l'initiative du Président de la République, PariSanté Campus est
un haut lieu de l’innovation et de la recherche en santé numérique. Il
rassemblera l'intégralité les acteurs engagés dans l'e-santé.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
[Aide à la hausse des prix des carburants] Les
options qui sont en train d’être travaillées ont une finalité : être sûr qu’on
aide les bonnes personnes aux bons endroits.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Au plus fort de l'épidémie, nous avons tout fait
pour maintenir la continuité des services publics. Nous avons désormais une
responsabilité, en concertation avec les associations d'usagers : poursuivre
l'action menée depuis 2017, entendre les nouveaux besoins des Français, agir.
- Les fonctions opérationnelles doivent retrouver toute leur place dans les carrières.
- La culture de gestion de crise est au cœur de la réforme de la haute fonction publique, au travers des enjeux de formation.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
France 2030 c’est une
ambition collective, c’est une transformation profonde de notre économie qui
doit contribuer à bâtir l’autonomie stratégique européenne.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
Le lotissement très loin de tout, mal relié au centre-ville, sans aucun
service, est un modèle derrière nous. (…) Il faut imaginer le modèle accessible
de demain, qui peut toujours être sur la base d'un quartier avec des
maisons mais dans lequel on arrive à mettre également des services. On a
des modèles alternatifs, il faut juste repenser tout ça ensemble. (…) La maison
individuelle a toujours de l'avenir, elle a du sens. La question c'est où et
comment on la relie aux autres.
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
Eric Zemmour ramène chacun à ce qui le distingue de
l’autre - et surtout à son origine sociale, ethnique et religieuse. Construire
une politique en réduisant l’Homme à la somme de ses frustrations : c’est aussi
le propre du wokisme. Et ce n’est assurément pas ma vision du monde.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
[Hausse des prix de l’énergie] Ce que nous faisons
pour protéger les Français coûte plus que ce que ça rapporte en fiscalité.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Tous ceux qui s'inquiètent, avec une sorte de
gourmandise non dissimulée, de la guerre civile sont des gens irresponsables.
- Notre politique de réindustrialisation porte ses fruits : de l’emploi industriel net créé en 2017, 2018, 2019 ; 550 relocalisations depuis 1 an dans les secteurs stratégiques et sur les territoires grâce à France relance ; près de 80.000 postes ouverts dans l'industrie.
- Si on baisse de 500 millions d'euros les taxes sur le carburant, c'est un centime d'euro de moins à la pompe. Le chèque carburant apparaît comme beaucoup plus approprié.
- Notre mix énergétique nous permettra d’être au rendez-vous du défi climatique. Pour décarboner notre économie et donc émettre moins de gaz à effet de serre, nous aurons besoin du nucléaire et des renouvelables.
- Nous avons besoin du nucléaire dans notre mix énergétique pour être au rendez-vous du défi climatique.
- Avec la stratégie d'accélération pour la santé numérique, nous investissons 650 M€ pour faire de la France un pays leader avec notamment : 100M€ pour l'imagerie médicale, 50M€ pour les appels à projets santé numérique.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Il faut expliquer encore et encore que le principe
de primauté du droit européen n’est pas un délire de technocrates, mais la
condition d’existence du projet européen.
- L'Union européenne protège nos citoyens et assure la solidarité internationale, indispensable pour vaincre le virus Covid19. L’UE a exporté plus d'1 milliard de vaccins, en moins d’1 an, vers plus de 150 pays. Nous sommes le 1er exportateur au monde.
- Dans notre pays, il y a une tradition d’extrême-droite, qui a toujours précipité la France vers le fond. Il ne faut pas avoir de fascination morbide. On s’est trop habitué à des propos provocateurs, qui deviennent des incitations à la haine.
- Les propos tenus aujourd’hui par Eric Zemmou, s’ils avaient été tenus par Jean-Marie Le Pen il y a quelques années, personne ne les aurait tolérés. On avale chaque jour une petite dose de poison.
- C’est édifiant de voir l’extrême-droite aller faire la queue chez des dirigeants étrangers, qui n’aiment pas beaucoup notre pays. Pour des gens qui sont censés défendre la grandeur de la France, c’est triste. Moi je défends les intérêts de la France.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
Le Service Civique Solidarité Seniors c'est ce trait
d'union de tout qui met en lumière toute la beauté de la jeunesse.
Olivia Grégoire
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- L’économie doit être conduite par une vision
politique: j’y crois sincèrement, nous ne pourrons pas refaire
société sans toucher à l’économie.
- Ce que j’aime chez Emmanuel Macron, c’est ce pragmatisme, 1ère caractéristique du macronisme » C’est aussi ce pragmatisme qui a permis à la France de regagner sa place de 5ème économie mondiale.
- Je suis choquée que certains veuillent interdire la vente des SUV ou du Nutella. Je défends une vision du capitalisme citoyen avec plus de transparence mais aussi plus de confiance : les gens sont capables de faire des choix responsables.
- Les salariés sont la 1ère richesse de l’entreprise : chacune des initiatives qui permet de mieux les associer nous rapproche du capitalisme citoyen.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
Hausse du pouvoir d'achat, France 2030, accord mondial sur
la taxation internationale... La relance du pays se confirme, un avenir plus
juste s'organise.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Comme sur le gaz et
l’électricité, le Gouvernement va agir pour limiter l'impact de la hausse des
prix du carburant. Pour préserver le pouvoir d'achat de tous ceux qui n'ont
d'autre choix que de se rendre en voiture à leur travail.
- La vaccination comme le passe sanitaire ont permis le retour à la vie normale. Mais l'épidémie n'est pas encore derrière nous. J'appelle tous ceux qui sont déjà concernés par le rappel à le faire : c'est le meilleur moyen de continuer à être protégé. Restons vigilants !
François De rugy
(député)
- C’est la première fois qu’un président de la République
présente un programme d’investissement d’avenir qui met l’écologie au premier
rang des priorités. Il a expliqué que l’écologie serait un levier pour la transformation
de l’économie, pour une plus grande compétitivité. Il a aussi expliqué qu’il
fallait s’appuyer sur nos atouts. Il est évident qu’en France, dans le domaine
de l’énergie, nous sommes forts sur le nucléaire. Il permet de contribuer à
baisser les gaz à effet de serre. C’est un enjeu écologique, technologique et
économique.
- Comme beaucoup d’écologistes, j’ai partagé le combat antinucléaire. Quand j’étais membre d’EELV, il était fondateur et indépassable, faute de débat interne autorisé. Quand je suis devenu ministre, je me suis évidemment attelé à regarder l’ensemble des facettes du nucléaire. Dont la sécurité. La France a un haut niveau d’exigence pour ses installations nucléaires. Quant aux déchets, on a des solutions comme l’enfouissement en grande profondeur et un savoir-faire reconnu. J’ai tiré une conclusion de mon expérience au gouvernement: le nucléaire est un atout de la France. Grâce à lui, nous pouvons être un des leaders en Europe et dans le monde de la lutte contre le réchauffement climatique.
- Je suis sorti de l’approche religieuse du nucléaire, avec des anti et des pro très dogmatiques. Il est préférable de ne pas mélanger religion et politique. Malheureusement, c’est un dossier passionnel en France. Surtout chez les opposants au nucléaire. Pourtant, le défi climatique, qui n’existait pas au moment de lancer notre programme nucléaire, nous invite à adopter plus que jamais une approche rationnelle. Quand on dit que le nucléaire est dangereux, il faudrait aussi rappeler que le charbon a causé bien plus de victimes!
- Capacité à produire 100 % de notre énergie grâce aux renouvelables] En théorie, c’est faisable. Mais il implique - et ses partisans se gardent bien de le dire - une telle baisse de la consommation qu’il est de fait incompatible avec notre niveau de vie en France. Il est encore plus incompatible avec l’électrification de moteurs qui consomment aujourd’hui des énergies fossiles. À commencer par les transports. Le développement de la voiture, des bus et des trains électriques nous empêche de ne produire que du renouvelable. Toutefois, je ne défends pas le 100 % nucléaire. Il faut un mix qui associe les énergies renouvelables.
- En France, nos débats autour de l’écologie sont faussés par la dictature des symboles, des totems et des tabous. Ils sont édictés par le cartel vert, c’est-à-dire par EELV et quelques organisations environnementalistes très médiatisées comme Greenpeace. Ce cartel nous explique en permanence qu’on ne peut pas faire de l’écologie et du nucléaire. Sans argumenter un instant sur la question du climat! Son but n’est pas d’agir mais de prospérer sur des causes qu’il agite dans le débat public. Ce cartel devient un frein pour la transition écologique.
- Nous avons parfois cédé à cette écologie des symboles avec quelques projets emblématiques. Ce n’est pas ça qui fait un bilan écologique, qui transforme la réalité. Le bilan écologique d’Emmanuel Macron est à faire dans les semaines et les mois qui viennent, avant la présidentielle. Comme pour l’économie, il faut regarder les chiffres. À quel niveau nos émissions de gaz à effet de serre a-t-il baissé, comment le marché automobile s’est-il transformé autour des véhicules hybrides ou électriques, combien de centrales à charbon ont fermé? C’est cela qu’il faut regarder.
- Le débat politique est en permanence contaminé par une course à la radicalité. Sur bien d’autres sujets que l’écologie. On l’a vu lors de la crise sanitaire, avec des emballements sur l’hydroxychloroquine. On le constate sur l’immigration, avec des emballements politiques et médiatiques. Mais les proclamations radicales ne tiennent jamais longtemps face à l’exercice du pouvoir. Avec Emmanuel Macron, nous sommes le pôle qui résiste à cette course à la déraison. Nous défendons une politique rationnelle et raisonnable.
- Je souhaite qu’Emmanuel Macron e représente, qu’il soit réélu pour un deuxième mandat encore plus écologique. Que ce cap soit assumé. Que l’on développe notre propre vision sur le sujet. Je ne fais pas ce livre pour ma carrière. Je ne suis plus ministre et je ne me représenterai pas aux élections législatives. Je veux mener la bataille des idées et profiter de la présidentielle pour poser un discours écologiste de progrès, différent de celui d’EELV. Il faut assumer une vision, fondée sur la science, l’innovation et le développement économique. Or ces trois piliers du changement sont rejetés par EELV, qui préfère une décroissance qui ne dit pas son nom.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- La Présidente de la Commission Von der Leyen a raison: il y a une
crise polonaise, il faut la résoudre. Mais elle ne nous dit pas ce qu’elle va
faire. La Commission est la gardienne des traités et elle a le devoir d’agir.
- Bonne nouvelle: la Lituanie rejoint la force spéciale Takuba pour lutter contre le terrorisme au Sahel. De plus en plus les Européens prennent conscience du besoin de lutter ensemble contre des menaces communes. La défense européenne avance dans les faits et les actes.
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